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dOc
Autour du
documentaire
« Trace
de luttes »
Bibliographie
Février 2010
Pour en savoir plus autour
de « Traces de lutte »...
Aux origines du cinéma
documentaire « social »...
ll y a deux mois sortait sur les écrans le film de Christian Rouaud, Les Lip − L’imagination au pouvoir. Ce
mois-ci, c’est au tour du Dos au mur (1978) de Jean-Pierre Thorn, en DVD. Ces deux évènements nous
invitent à faire le point sur un courant cinématographique méconnu mais essentiel des années 1970 : le
cinéma militant, sans lequel on ne peut comprendre le documentaire contemporain.
Christian Rouaud revenait sur un des conflits majeurs des années 1970, à partir d’une petite dizaine d’interviews
montées comme un film à suspense, et réutilisait des images d’archive tournées par des cinéastes ou des groupes
militants de l’époque : Dominique Dubosc, Chris Marker, Cinélutte. Richard Copans, le principal animateur de ce
dernier groupe, qui réalise À pas lentes sur Lip à la fin des années 1970, est devenu vingt-cinq ans plus tard le
producteur de Christian Rouaud.
Le film de Jean-Pierre Thorn décrit quant à lui, depuis l’intérieur, le déroulement d’une grève aux usines Alsthom, et
les différentes méthodes utilisées par les grévistes, depuis les plus classiques - occupation d’usine, confiscation de
pièces de machine, manifestations - jusqu’aux plus inhabituelles, comme le transport d’une table jusque devant la
chambre patronale pour exiger une négociation... Une des scènes les plus fortes du film montre ainsi comment les
ouvriers investissent la grande salle de la bourse de Paris pour lancer des petites coupures « 35h », en scandant
« Alsthom faut payer ! ». Le document est emblématique du cinéma militant des années 1970 à au moins quatre titres.
Premièrement, c’est comme tous les films militants, en ce qu’ils relèvent tous
du « cinéma du réel », c’est-à-dire pour aller vite d’une forme de reportage
alternatif à la télévision, un document extrêmement précieux sur les années
1970, et en particulier ici sur le monde ouvrier. Deuxièmement, il faut savoir
que Jean-Pierre Thorn, qui avait déjà réalisé le très militant Oser lutter et oser
vaincre quelques années auparavant, s’est précisément « établi » en usine
pendant plusieurs années (une pratique mao assez répandue à l’époque) et
filme là ses propres collègues. C’est donc un film d’autant plus militant que son
auteur l’a lui-même été très activement. Troisièmement, Le Dos au mur
témoigne d’une reprise des codes du genre : voix off qui énumère les jours de
grève et dresse des bilans, caméra à l’épaule, interviews (« il va falloir soit
prendre un fusil soit en pendre un ou deux »), intertitres (ici en bas de l’écran,
reprenant un bout de discours, par exemple « Je suis de la classe ouvrière je
peux pas mieux vous dire »), chansons populaires, internationale et accordéon.
Enfin, on trouve au générique les noms de Bruno Muel et Théo Robichet, qui
font partie du collectif militant Iskra, celui de Pierre Excoffier, ainsi que ceux
d’Alain Nahum, Eric Pittard, Guy-Patrick Sainderichin... et toujours Richard
Copans, qui font, eux, partie du groupe Cinélutte. Et les remerciements
convoquent à côté d’Iskra et Cinélutte les noms des collectifs Avidia, Grain de
sable, MK2. C’est donc tout un panel de cinéastes et de collectifs militants qui
est ici rassemblé pour tourner ensemble.
I. MAI 68
Rappelons maintenant en quelques mots ce qu’on appelle cinéma militant. Sa définition est formalisée lors des Etats
généraux du cinéma de mai 68 qui réunissent tous les corps de métier du cinéma en grève et publient dans leur
bulletin un manifeste « Pour un cinéma militant » : « Pour réaliser une rupture idéologique avec le cinéma bourgeois,
nous nous prononçons pour l’utilisation du film comme arme politique. ».
Le manifeste fait trois propositions concrètes : que les films soient utilisés comme base d’échanges d’expériences
politiques, donc suivis de débats ; qu’ils soient réalisés et diffusés en liaison avec des actions politiques ; qu’ils soient
accompagnés d’une information complémentaire. L’expression « cinéma militant » semble ainsi renvoyer
exclusivement à la décennie qui s’articule autour de mai 1968 - auparavant, on parle par exemple de « cinéma de
propagande », ou de cinéma « parallèle ». La technique majoritairement utilisée est celle du cinéma direct, apparue
en France une vingtaine d’années auparavant, consécutive à l’invention du magnétophone portable Nagra, et de la
Coutant, une caméra à la fois légère − donc portable, et silencieuse − donc permettant la prise de son synchrone.
Bref, le cinéma militant, c’est du cinéma direct politisé.
Autre trait formel commun : l’absence fréquente de moyens se traduit par des films généralement courts, en noir et
blanc et en 16 millimètres, voire en super 8, dont la forme extrême est le "cinétract" − film de trois minutes, muet, noir
et blanc, composé uniquement de photos en banc-titre − l’objectif étant la diffusion et l’agitation immédiates. S’y sont
illustrés de concert Godard, Marker et Marc Riboud.
C’est donc mai 68 qui constitue le moment fondateur du cinéma militant : les
Etats généraux, l’IDHEC en grève, voire même certaines agences de publicité
organisent des équipes de tournage qui filment les manifestations, les grèves,
la Sorbonne, Odéon, les différents mouvements politiques. Des kilomètres de
pellicule sont alors impressionnés, mais ne déboucheront que sur quelques
films, dont les plus marquants sont Grands Soirs et petits matins de William
Klein, LE film de synthèse tardif (1978) de mai 68, qui contient les images les
plus connues de l’événement. On y trouve notamment la séquence des débats
de l’Odéon où un garçon de café déclare : « Moi je n’ai que mon certificat
d’étude et jamais je n’arriverai au sommet − et pourtant je ne suis pas un
minable. J’avais envie de faire quelque chose malgré mes 300 000 francs par
moi, eh bien je n’ai rien fait ; vous excuserez mon émotion mais c’est comme
ça en France » − où l’on voit que certaines interrogations de mai 68 sont
toujours d’actualité. Pour le folklore, on y redécouvre aussi les fameux graffiti
anars de la Sorbonne : « L’humanité ne sera heureuse que le jour où le
dernier bureaucrate aura été pendu avec les tripes du dernier capitaliste », ou
« Comment penser à l’ombre d’une chapelle ? »
L’ordre règne à Simcaville est tourné par Catherine Moulin et Jean-François Comte aux usines Simca à Poissy, une
des seules des usines du pays à ne pas s’être mise en grève. Ils s’y intéressent notamment à la condition des
travailleurs immigrés, pour qui le fait de contester l’ordre établi et les conditions de travail qui leur sont imposées
signifierait un renvoi immédiat, et donc la destruction des efforts fournis pour travailler en France. Un autre film
important de mai 68, Citroën-Nanterre d’Edouard Hayem, se focalise sur l’une des grèves ouvrières majeures de la
période.
Mais le film de référence de mai 68 est de l’avis unanime La Reprise du travail aux usines Wonder, un plan séquence
d’environ dix minutes tourné par un collectif d’élèves de l’IDHEC, dont Jacques Willemont, réalisateur, et Pierre
Bonneau, opérateur. Le plan montre les discussions agitées à la sortie de l’usine, à Saint-Ouen, pour décider s’il faut
retourner ou non à l’usine. Il se focalise notamment sur la révolte d’une jeune femme avant de se terminer sur la main
du contremaître poussant les ouvriers à passer les portes de l’usine. Le comité de grève de l’IDHEC décide d’isoler le
plan sous la forme d’un film autonome, qui inspire à Rivette à l’été 68 les mots suivants : « Le seul film intéressant sur
les événements (de mai 68), le seul vraiment fort que j’ai vu, c’est celui de la rentrée des usines Wonder, tourné par
des étudiants de l’IDHEC, parce que c’est un film terrifiant, qui fait mal. C’est le seul film qui soit un film vraiment
révolutionnaire, peut-être parce que c’est un moment où la réalité se transfigure à tel point qu’elle se met à condenser
toute une situation politique en dix minutes d’intensité dramatique folle. ». Nouvel exemple de retour sur le cinéma
militant : Hervé Leroux en 1997 réalise Reprise et retrouve trente ans après les personnages du film.
Ce bouillonnement de mai 68 se poursuit tout au long des années 1970 avec la création de groupes militants. L’un
des plus connus, Slon (Société de Lancement des Œuvres Nouvelles − et "éléphant" en russe), est fondé par Chris
Marker dès 1967, dans la foulée de ce qu’on considère généralement comme le premier film du cinéma militant, Loin
du Vietnam − film collectif contre la guerre du Viêt-Nam regroupant les signatures prestigieuses d’Agnès Varda, JeanLuc Godard, Alain Resnais, Ruy Guerra, Joris Ivens, Jean Rouch, René Vautier. On retrouve le monteur Ragnar Van
Leyden, les opérateurs Pierre Lhomme et Jacques Loiseleux (qui ont déclenché des grèves de tournage en mai 68),
les monteuses Jacqueline Meppiel et Valérie Mayoux, le dessinateur Jean-Michel Folon parmi les fondateurs de Slon,
créé pour soutenir le tournage d’un film sur la grève ouvrière de la Rhodiaceta à Besançon en 1967, sous l’égide de
Chris Marker et Mario Marret.
Cette expérience va donner un film, À bientôt j’espère, récusé par les ouvriers dès la fin 1967, qui critiquent le
« romantisme » de Chris Marker. À bientôt j’espère sera cependant diffusé à la télévision française, chose a priori
impensable puisque l’information est alors aux ordres du pouvoir − mais en fait, le programmateur, D’Astier de la
Vigerie, a connu Chris Marker pendant la résistance, et prend la décision de le soutenir.
Ce demi-échec d’À bientôt j’espère va permettre la formation des groupes de
cinéma militant les plus célèbres de l’après 68, les groupes Medvedkine,
d’abord à Besançon puis à Sochaux, qui regroupent à la fois des ouvriers et
des cinéastes venus de Paris leur donner des cours (Jacques Loiseleux pour
l’image, Antoine Bonfanti pour le son, Ethel Blum pour la photo, etc.) et les
aider à tourner. Bruno Muel deviendra rapidement le principal opérateur de
ces groupes, animés au niveau local par Pol Cèbe. Ce travail en commun
donnera le magnifique Classe de lutte, dont Olivier Assayas cite
intégralement le générique dans Irma Vep en 1996, puis d’autres films
importants comme la fiction Week-End à Sochaux, le documentaire sur le
Chili juste postérieur à l’assassinat d’Allende Septembre chilien, ou encore
Avec le sang des autres, toujours sur les usines Peugeot, et qui est avec
Humain trop humain (1972) de Louis Malle sur les usines Citroën de Rennes,
un des seuls films à montrer l’intérieur d’une usine en marche − Bruno Muel a
prêté la caméra à des ouvriers pour qu’ils se filment eux-mêmes
clandestinement. La série des épisodes de Nouvelle Société, construits
comme des reportages alternatifs à la télévision, seront les seuls véritables
films réalisés intégralement par les ouvriers.
Cette même expérience à Besançon inspirera la formation de deux autres groupes : le groupe Dziga Vertov, animé
principalement par Jean-Luc Godard, et le groupe Dynadia puis Unicité, affilié au PCF, lancé par Mario Marret. On
remarquera le poids des références soviétiques : Dziga Vertov, c’est l’inventeur du cinéma-œil, kino-glaz − et frère de
Boris Kaufman, l’opérateur de Jean Vigo, autre grande référence pour tous ces cinéastes ; Alexandre Medvedkine,
encore vivant, c’est celui qui a créé le cinéma-train, méthode qui consistait à prendre le train, et à filmer la population
rencontrée sur le trajet. Le cinéma soviétique est alors pour tous une référence majeure, diffusé en parallèle aux films
américains, voire exclusivement dans les ciné-clubs des municipalités communistes de la banlieue parisienne. Les
autres références sont pour les plus cinéphiles du côté des pères fondateurs du documentaire : Flaherty et Pierre
Perrault évidemment, mais aussi Robert Kramer, Joris Ivens, René Vautier ou Jean Rouch, et déjà Chris Marker.
Si l’on devait définir un film militant typique, voici la description qu’on pourrait en donner :
- court (moins d’une demie heure).
- en 16mm.
- en noir et blanc.
- sans budget.
- avec une équipe bénévole.
- avec un générique beaucoup trop gros et une signature collective.
- avec du banc titrage sur un certain nombre de photos et d’articles de presse.
- avec une voix off.
- avec des cartons, des chapitres ou des intertitres.
- avec de nombreuses interviews.
- avec, en 1968, des ouvriers ou des paysans, et en 1974, des femmes, des activistes d’Amérique latine, ou
des étudiants.
- en avant-première dans des petits cinéma du quartier latin comme le Saint-Séverin, ou par exemple aux
cinémas du Marais (aujourd’hui Latina) ou au Jean Renoir à Pigalle, tenus par Simone Lancelot.
- avec des débats lors de la diffusion.
- montré dans un comité d’entreprise, un syndicat, un ciné-club.
II. Les années 70
Autant la fin des années 1960 a été marquée par une profusion de films militants, tournés pendant ou dans la foulée
de mai 68 sur les manifestations, les grèves et les luttes ouvrières, autant le cinéma militant, comme courant, se
resserre dans la décennie qui suit autour de collectifs très repérables, afin de pouvoir s’institutionnaliser et durer.
Les collectifs les plus connus sont :
ISKRA, ex-SLON, fondé en 1967 autour de Chris Marker, et installé en Belgique, revient en France au tout début
1974 pour bénéficier des aides à la réalisation et change de nom. ISKRA a au moins deux significations : Images,
Sons, Kinescope, Réalisations Audiovisuelles, et renvoie au premier journal fondé par Lénine, « L’étincelle » en russe
(SLON signifiait éléphant).
L’ARC, Atelier de Recherche Cinématographique, et Cinélutte sont deux collectifs d’élèves et professeurs de
l’IDHEC. Le second, animé en particulier par Richard Copans et Jean-Denis Bonan sur une ligne très mao, succède
au premier, où l’on trouvait des cinéastes comme Michel Andrieu, ou Jacques Kébadian.
Unicité / Dynadia sont des groupes de réalisation dépendants du parti communiste. On y retrouve Mario Marret
ou Paul Seban.
Le Grain de sable est un collectif fondé en 1974, qui repose sur les épaules de trois principaux cinéastes : JeanMichel Carré, Serge Poljinsky, et Yann Le Masson, qui deviennent des cinéastes militants « professionnels » au sens
où ils gagnent leur vie avec le cinéma militant. Les thèmes qu’ils abordent sont plus sociaux : lutte des femmes
(Liberté au féminin et Le Juste Droit de Poljinsky), nucléaire (Nucléaire danger immédiat du même Poljinsky),
éducation (Le Ghetto expérimental sur Vincennes, L’Enfant prisonnier de Carré).
Des collectifs régionaux, comme Torr e Benn (« Casse-leur la tête » en breton).
La plupart des collectifs disparaissent au cours des années 1970. Seuls
subsistent ISKRA, qui, tout en produisant encore quelques films, va surtout
assurer la distribution militante de l’ensemble de ce cinéma, et le Grain de
sable, qui, après scissions, reste aux mains de Jean-Michel Carré. Richard
Copans, quant à lui, fonde au début des années 1980.
Les films d’ici, qui est devenue l’une des principales maisons de production de
documentaires - où l’on retrouve un certain nombre de membre de Cinélutte.
Iskra se consacre aujourd’hui également au documentaire : on peut en tirer la
conclusion d’une part que la plupart des cinéastes militants qui ont réussi à se
reconvertir dans le cinéma l’ont fait par le cinéma documentaire, et d’autre part
que le cinéma militant a été d’une certaine manière un laboratoire du
documentaire − quelqu’un comme Nicolas Philibert (aujourd’hui connu pour Être
et avoir ou La Ville Louvre) était ainsi proche de Cinélutte et réalise en 1978,
avec Gérard Mordillat, un film sur les patrons, La Voix de son maître. Un de ses
amis, Laurent Chevallier (auteur du récent Momo le doyen), a également
beaucoup travaillé pour le Grain de sable.
On peut retenir quelques films marquants ou importants de cette décennie, sans chercher à être exhaustif :
Histoires d’A, de Charles Belmont et Marielle Issartel, est un film emblématique de la lutte féministe pour la
libéralisation de l’avortement. Réalisé en 1973, il est l’un des tout premiers à montrer un avortement réalisé selon une
nouvelle méthode beaucoup moins dangereuse qu’auparavant, la méthode par aspiration, dite méthode Karman.
Quoiqu’aussitôt interdit, il est diffusé malgré tout et fait un grand nombre d’entrées, s’inscrivant dans le grand
mouvement de désobéissance civile de l’époque. Une des figures du cinéma féministe est alors Carole
Roussopoulos, fondatrice avec son mari Paul du groupe Video Out. Elle est l’une des premières à filmer en vidéo, et
on lui doit de nombreux et précieux documents, comme le premier film sur le FHAR, Front Homosexuel d’Action
Révolutionnaire (filmé également en couleur par Roger Danel). C’est elle aussi qui pour la toute première fois a filmé
un avortement Karman dans Y a qu’à pas baiser. Elle est aussi la réalisatrice d’un film sur la grève des prostituées à
Lyon en 1975. Une rétrospective à la Cinémathèque, organisée par Nicole Brenez et Hélène Fleckinger, vient
d’ailleurs de lui être consacrée.
Le militantisme homosexuel trouve dans le jeune Lionel Soukaz son porte-parole cinématographique, puisqu’il réalise
des films comme Race d’ep avec l’intellectuel Guy Hocquenghem, revenant sur un siècle d’histoire homosexuelle, ou
encore Ixe, un film porno expérimental, qui déroule deux films côte à côte sur une rythmique quasi-hallucinatoire.
Mais de la lutte des femmes, on retiendra surtout le magnifique Regarde elle a les yeux grands ouverts, récemment
diffusé au festival queer de Paris : le film de Yann Le Masson, tourné à Aix en immersion dans un groupe dissident du
MLAC est découpé en quatre séquences − deux accouchements "naturels" encadrent un avortement Karman et une
scène de procès avec manifestations devant le tribunal. La scène finale, lors de laquelle la personnage principale du
film s’accouche elle-même au milieu des membres du groupe, est particulièrement marquante.
De nombreux films continuent à suivre les luttes ouvrières. Au moment de la grève de Lip, à partir de 1973, beaucoup
de cinéastes partent ainsi tourner des images comme Dominique Dubosc, ou Richard Copans qui réalise À pas lentes
pour Cinélutte... ou encore l’inépuisable Carole Roussopoulos, abordant le conflit sous l’angle féministe, en se
focalisant notamment sur la figure de Monique Piton. Il en sera de même pour les luttes paysannes, en particulier au
moment de la tentative d’évacuation du Larzac pour y installer une base militaire.
Les luttes révolutionnaires à l’étranger sont également très présentes. ISKRA
diffuse ainsi les films de Patricio Guzman qui s’est exilé en Europe : La
Première Année, mais surtout La Bataille des dix millions qui revient sur les
années précédant le renversement d’Allende au Chili, et constitue en cela un
document irremplaçable. Le film est d’ailleurs sélectionné à Cannes, de même
que Le Moindre Geste, produit également par ISKRA, et qui constitue peut-être
un des films les plus atypiques du courant. Jean-Pierre Daniel, son auteurmonteur, a ainsi récupéré des images filmées par Josée Manenti et Fernand
Deligny (une grande figure de l’antipsychiatrie) sur l’un des enfants autistes qui
participe à leur expérience de vie en communauté, Yves. Le film, mutique et
aux images splendides, devait d’ailleurs faire la couverture des Cahiers du
cinéma, avant que le passage à leur période mao ne l’empêche.
On retiendra également un film comme Condamnés à réussir, de François Jacquemain, film militant écologiste, qui
dénonce à la fois les dysfonctionnements de l’usine de La Hague au travers d’interviews d’ouvriers syndiqués, et, plus
généralement, le recours massif à l’énergie nucléaire. Une des séquences clé du film voit l’un des ouvriers mettre
environ trois quarts d’heure à enfiler sa combinaison de protection afin d’effectuer de simples travaux de plomberie à
l’intérieur de l’usine.
Enfin, Le fond de l’air est rouge de Chris Marker revient en 1977 sur ces dix ans de luttes révolutionnaires, à partir
d’images de mai 68, du Chili, du Japon, d’Afrique, etc. empruntées à l’ensemble des cinéastes militants de la période.
Avec Godard qui, après La Chinoise en 1967, a fondé son propre collectif, le groupe Dziga Vertov, Marker est ainsi
l’un des auteurs reconnus qui passent par le cinéma militant. Autour de lui, on trouve de brillants techniciens comme
Antoine Bonfanti au son ou Pierre Lhomme, Jacques Loiseleux, à l’image. Marker n’abandonne d’ailleurs pas le genre
, comme le montre son film le plus récent, Chats perchés, réalisé en 2002, qui filmait la campagne présidentielle en
vidéo, et dont le fil rouge était un jeu de piste autour des dessins de chats (tags, pancartes) d’un mystérieux artiste
parisien...
Avec l’apparition de la DV et la fin des années 1980, beaucoup ont évoqué, notamment à partir des grèves de 1995,
un retour du cinéma militant, sous une nouvelle étiquette - celle du cinéma social. Les exemples fourmillent : le récent
Ils ne mouraient pas tous mais tous étaient frappés, sur la médecine du travail, est peut-être un des exemples les plus
évidents d’héritage de ce courant. Le genre continue aussi de perdurer, sur de nouvelles thématiques comme la
mondialisation : avec par exemple Ma mondialisation de Gilles Perret, We Feed the World ou Notre pain quotidien.
Romain Lecler - 14 juin 2007 – article « Le cinéma militant français des années 70 »
Source : http://www.critikat.com
Grands soirs et petits matins / réalisé par William Klein. - Arte France, 2002. - 1 DVD, 98mn, Noir et blanc.
Prêt. - Date du film : 1968
Résumé : "Mai 68 au Quartier Latin" : l'équivalent des croquis de Daumier... Mai 68 caméra au poing, un
lyrisme et une subjectivité qui rendent précieux ce grand moment d'histoire filmé en noir et blanc.
Cote : 944.083 6 GRA (Section Adulte)
Le Cinéma de Fernand Deligny / Fernand Deligny - Paris : Montparnasse, 2007. - 3 DVD, 313mn, Noir et blanc
et Couleur. - (Le Geste cinématographique).
Plusieurs films et documentaires sur Fernand Deligny, grand pédagogue dont les réflexions sur l'autisme
influencèrent Deleuze, Guattari, Françoise Dolto. Renaud Victor complice pendant presque 20 ans témoigne
de ses méditations sur le langage, l'image et la liberté.
Contient :
Le Moindre geste / réalisationr et scénario de Fernand Deligny ; co-réalisé par Josée Manenti et Jean-Pierre
Daniel ; acteurs : Any Durand, Henry Maldiney et Yves Guignard - Date du film : 1962-1971
Résumé : Contant la fugue à travers les Cévennes de deux adolescents évadés d'un asile, entre western
montagnard et néoréalisme intégral, il y révélait la vraie nature de son projet : vivre et penser au plus près
de l'humain.
Ricochets du "Moindre geste" - 120mn, couleur et noir et blanc. - Date du film : 2007
Ce gamin, là réalisé par Renaud Victor. - 88mn, noir et blanc.- Date du film: 1975
Pipache et le convoi des Rocheuses / Les Fossiles ont la vie dure - 4 et 6mn, couleur.
Cote : 616.89 CIN (Section Adulte)
La Voix de son maître / réalisé par Gérard Mordillat et Nicolas Philibert. - Blaq out, 2007. - 1 DVD, 96mn, Noir et
blanc. - Date du film : 1978
Résumé : Douze patrons de grandes entreprises parlent face à la caméra du pouvoir, de la hiérarchie, des
syndicats, des grèves, de l'autogestion... Sous leur discours patronal, transparaît l'image d'un monde futur dont
les bases sont déjà visibles aujourd'hui. Sorti en 1979, ce document rare et implacable fut ensuite censuré à la
télévision.
Cote : 302.24 VOI (Section Adulte)
Le Dos au mur / réalisé par Jean-Pierre Thorn. - Paris : Scope, 2006. - 1
DVD, 103mn, Couleur + 1 livret (125 p.). - Date du film : 1980
Résumé : 1979, la majeure partie des ouvriers des usines Alsthom de
Saint-Ouen se met en grève : occupation des locaux, réunions, réaction
des cadres, des gens de la rue. Un document qui donne la parole aux
travailleurs et qui témoigne sur la fin des années 70 et sur ce qu'elles
portèrent comme conquêtes et désillusions.
Cote : 331.89 THO (Section Adulte)
Reprise / réalisé par Hervé Le Roux. - Montparnasse, 2004. - 1 DVD, 98mn,
Couleur. - (Regards). - Date du film : 1997
Résumé : Mai 68, une ouvrière des usines Wonder explique pourquoi
elle ne reprendra pas le travail. 1995, Hervé Le Roux tente de retrouver
cette femme révoltée... Un documentaire-polar passionnant qui revisite
30 ans d'histoire politique et sociale, à travers une mosaïque de destins.
Bonus : "La reprise du travail aux usines Wonder" (le plan-séquence de
1968, 9mn).
Cote : 305.56 REP (Section Adulte)
Ils ne mouraient pas tous, mais tous étaient frappés / réalisé par Sophie Bruneau et Marc-Antoine Roudil. ADR Production, 2005 : Alter Ego Films. - 1 DVD, 80mn, Couleur + 1 livret. - Date du film : 2005.
Résumé : Chaque semaine, dans trois hôpitaux publics de la région parisienne, une psychologue et deux
médecins reçoivent des hommes et des femmes malades de leur travail. Tour à tour, quatre personnes
racontent leur souffrance au travail dans le cadre d'un entretien unique. Les trois professionnels
spécialisés écoutent et établissent peu à peu la relation entre la souffrance individuelle du patient et les
nouvelles formes d'organisation du travail. Un huis-clos cinématographique où prend corps et sens la
réalité invisible de la souffrance au travail.
Cote : 158.72 ILS (Section Adulte)
Autour du documentaire « Trace de luttes »
Le contexte historique à Besançon
Une expansion sans précédent (1945-1973)
Au sortir de la guerre, la ville comme tout le pays, fait face à une
croissance rapide. L'essor démographique est particulièrement
vif, la ville doublant sa population en à peine plus de 20 ans (de
63 508 habitants en 1946 à 113 220 habitants en 1968), et
particulièrement entre 1954 et 1962 où sa progression de 38,5
% n'est dépassée seulement que par les villes de Grenoble et
de Caen. Les voies de communication n'accompagnent que
difficilement cette évolution, l'électrification de la ligne ferroviaire
vers Paris n'intervenant qu'en 1970, la mise à grand gabarit du
canal n'étant envisagée qu'à partir de 1975 tandis que
l'autoroute ne parvient à Besançon en 1978. Quant à la
possibilité de développer un aéroport à La Vèze, l'idée est bien
vite enterrée.
Ancienne industrie textile Rhodia au bord du Doubs vue depuis
la Citadelle de Besançon
L'industrie horlogère reste dominante mais est en recul, passant de 50 % des emplois industriels en 1954 à 35 % en
1962 et cédant le pas progressivement face à d'autres secteurs en plein essor tels que le textile, le bâtiment ou
l'industrie alimentaire. En 1962, trois entreprises dépassent les 1 000 employés : les firmes horlogères Lip et KeltonTimex, et l'usine textile de la Rhodiaceta. Cela n'empêche pas Besançon de confirmer son statut de capitale de
l'horlogerie française grâce notamment à ses fonctions administratives (sièges sociaux) et scientifiques (enseignement
et recherche). Le textile et la confection connaissent par ailleurs un dynamisme certain, la Rhodia employant jusqu'à 3
300 employés en 1966 et l'entreprise familiale Weil atteint 1 500 emplois en 1965, devenant ainsi la première
entreprise française de confection masculine.
Face à cette croissance exponentielle, la municipalité décide de répondre notamment à la crise du logement en
débutant en 1952 la construction des cités de Montrapon et de Palente-Orchamps et en 1960 celle des trois
immeubles appelés les 408 (en référence au nombre de logements) par les Bisontins qui accueillent une population
majoritairement ouvrière. La réalisation de ces équipements est assez anarchique et un plan de modernisation et
d'équipement est élaboré entre 1961 et 1963 prévoyant la création de la Z.U.P. de Planoise, des zones industrielles
de Palente et de Trépillot, et du campus universitaire de la Bouloie. On prévoit également la réalisation de trois
boulevards permettant de fluidifier la circulation. La ville devient capitale régionale grâce à la création des
circonscriptions d'action régionale par un décret du 2 juin 1960.
Crises et reconversions (1973 à nos jours)
La crise pétrolière de 1973 ouvre pour Besançon le début d'une crise économique difficile dévastant son industrie et
venant brusquement stopper son essor fulgurant. Cette crise est d'abord symbolisée par la célèbre affaire Lip qui
marquera durablement l'histoire de la ville. L'entreprise horlogère est en effet menacée d'un plan de licenciements au
printemps 1973 et donne alors naissance à une lutte sociale d'un genre nouveau basée sur l'autogestion et
provoquant un élan de solidarité national qui culmine le 29 septembre avec la « marche Lip » qui voit défiler 100 000
personnes dans une ville morte. Après avoir entrevu un semblant de redémarrage de l'activité, le dépôt de bilan est
inéluctable et Lip disparaît en 1977. En 1982, c'est un nouveau coup dur pour la ville avec la fermeture de l'usine
Rhodia qui laisse sur le carreau près de 2 000 salariés, tout comme l'entreprise horlogère Kelton-Timex peu après.
Durant les années 1990, c'est un autre fleuron de l'industrie bisontine qui s'efface, puisque l'entreprise de confection
Weil délocalise et les effectifs passent de plus d'un millier de salariés à une petite centaine. En près de 20 ans, la ville
perd donc près de 10 000 emplois industriels et semble pouvoir s'en relever difficilement.
Grâce notamment aux lois de décentralisation de 1982, la ville passe d'une vocation industrielle à un centre tertiaire.
Le savoir-faire horloger, vieux de plus de deux siècles, est mis en valeur pour se reconvertir avec succès dans les
branches des microtechniques, de la mécanique de précision et des nanotechnologies au niveau européen et dans le
domaine spécifique du temps-fréquence à l'échelle mondiale. D'autres atouts comme la qualité de vie et le patrimoine,
ou encore la situation sur l'axe Rhin-Rhône, un des axes structurants à l'échelle européenne, permettent à Besançon,
au début du XXIe siècle, de prendre un nouveau départ.
Source : Wikipedia
Les Lip : l'imagination au pouvoir / réalisé par Christian Rouaud. - Films
du Paradoxe, 2007. - 1 DVD, 118mn, Couleur + 1 livret. - Date du film : 2007
Résumé : En 1973, pour contrer un plan de licenciement, les ouvriers de
l'usine Lip, à Besançon, multiplièrent les actions illégales sans violences
pour continuer à travailler... Récits et portraits croisés de ces ouvriers
qui menèrent une des grèves ouvrières les plus emblématiques de
l'après-68.
Cote : 331.89 LIP (Section Adulte)
[…] La Rhodiaceta et ses ouvriers
(1)
L’usine de Rhodiaceta (construite en 1955) est située à Besançon et emploie 3000 ouvriers. Elle est une filiale du
groupe Rhône-Poulenc et fabrique des fibres synthétiques, ce qui constitue une industrie de pointe pour l’époque.
Mais l’ouverture du marché commun rend l’entreprise plus fragile face à la concurrence européenne. Elle est obligée
d’augmenter les cadences, réduire les primes, imposer du chômage technique. Pourtant les salariés de la Rhodia ne
sont pas les ouvriers les moins bien payés.
Pourtant, ces ouvriers souffrent de conditions de travail difficiles, ce qui explique leur extrême mobilité. Assez jeunes,
ils appartiennent à une génération née dans les années 30, et dont la plupart ont été appelés pour l’Algérie. Ces
jeunes, de retour d’Algérie sont embauchés à la Rhodia, très vite, ils militent pour la CGT ou la CFDT mais dans un
style plus neuf, plus incisif et plus ambitieux. Ils sont prêts "à ruer dans les brancards". Ces jeunes syndicalistes, plutôt
sur-diplômés déploient d'ailleurs une énergie étonnante dans la distribution de tracts et des appels d’ordre en tout
genre. Ces syndicalistes doublent leur lutte habituelle d’une action culturelle innovante en ouvrant une bibliothèque, en
présentant des spectacles qui doivent parvenir à élever davantage encore l’ouvrier.
Quels liens existent-ils entre la Rhodia et mai 68 ? Ces jeunes ouvriers qui ont occupé l’usine en mars 1967 ont certes
l’ambition de changer leur condition d’ouvrier mais sans doute un peu plus. Ces travailleurs qui ont connu la guerre
d’Algérie ont un désir profond de changements et ont accumulé de la colère et de la révolte. Les auteurs de l’article (1)
insistent cependant pour reconnaître que les grèves de la Rhodia ont leur logique propre et qu’elles doivent s’inscrire
dans le contexte économique et social des années 60, marqué par la croissance et le plein emploi mais souvent
ponctué de conflits sociaux finalement assez durs. L’usine Rhodiaceta de Besançon sera occupée du 17 mai au 8 juin
1968. Les ouvriers obtiendront des hausses de salaire et des conditions de travail un peu meilleures.
L’usine ferme en 1982 et est devenue aujourd’hui une friche industrielle un peu gênante.
(1) Lire l’article de HATZFELD Nicolas LOMBA cédric, « La grève de Rhodiaceta en 1967 » in Mai-Juin 68 (ss dir) de DAMAMME D., GOBILLE B.,
MATONTI F. et PUDAL B., Editions de l’Atelier, Paris, 2008, pp 103-113.
Publié par J-Christophe Diedrich le jeudi 13 mars 2008
Source : http://lire-ecouter-voir-la-suite.blogspot.com
Pour voir les films
des groupes Medvedkine
Les Groupes Medvedkine / dir. de publi. Patrick Leboutte. - [Paris] :
Montparnasse : Iskra, 2006. - 2 DVD, Couleur et Noir et Blanc, 334mn (+ 1
livre). - (Le Geste cinématographique)
Résumé : "De quoi je vous parle ? D'une utopie. De quelques dizaines
d'ouvriers des usines Rhodiaceta de Besançon et Peugeot de
Sochaux, d'un côté, d'une poignée de cinéastes, réalisateurs et
techniciens, de l'autre qui ont décidé, à cette époque-là qui n'est pas
n'importe laquelle, de consacrer du temps, de la réflexion, du travail, à
faire des films ensemble". (Bruno Muel, "Image documentaire" n°3738, 2000).
Contient (les films évoqués dans « Trace de luttes » sont indiqués en gras) :
A bientôt j'espère / réalisé par Chris Marker et Mario Marret. - Date du film : 1967-1968
La Charnière / réalisé par Groupe Medvedkine de Besançon. - Date du film : 1968
Classe de lutte / réalisé par Groupe Medvedkine de Besançon. - Date du film : 1968
Rhodia 4/8 / réalisé par Groupe Medvedkine de Besançon. - Date du film : 1968
Nouvelle Société 5 : Kelton / réalisé par Groupe Medvedkine de Besançon. - Date du film : 1969
Nouvelle Société 6 : Biscuiterie Buhler / réalisé par Groupe Medvedkine de Besançon. - Date du film : 1969
Nouvelle Société 7 : Augé découpage / réalisé par Groupe Medvedkine de Besançon. - Date du film : 1970
Lettre à mon ami Paul Cèbe / réalisé par Michel Desrois. - Date du film : 1971
Le Traîneau-échelle / réalisé par Jean-Pierre Thiébaud. - Date du film : 1971
Sochaux, 11 juin 1968 / réalisé par Groupe Medvedkine de Sochaux. - Date du film : 1970
Les Trois-quarts de la vie / réalisé par Groupe Medvedkine de Sochaux. - Date du film : 1971
Week-end à Sochaux / réalisé par Groupe Medvedkine de Sochaux. - Date du film : 1971-1972
Avec le sang des autres / réalisé par Bruno Muel. - Date du film : 1974
Septembre chilien / réalisé par Bruno Muel et Théo Robichet. - Date du film : 1973
Cote : 305.56 GRO (Section Adulte)
Qui est Medvedkine ?
« Alexandre Medvedkine (1900-1989), cinéaste soviétique, est l’inventeur du 'ciné-train', unité mobile de production qui
sillonna l’URSS en 1932 pour filmer ouvriers, paysans et mineurs du pays, et leur montrer sur le champ leur propre
travail (montés le jour même dans le train, les films étaient projetés le lendemain) dans le but de l’améliorer et d’aider à
la construction de la Russie Nouvelle (…). Trente-quatre ans après, des cinéastes-ouvriers français ont l’idée de se
nommer groupes Medvedkine en hommage à cette incroyable aventure du ciné-train. »
Bernard Bénoliel, Festival Entre Vues, Belfort 2002
Le Tombeau d'Alexandre - Arte Vidéo, 2005. - 2 DVD
Contient :
Le Tombeau d'Alexandre / réalisé par Chris Marker – Couleur - Date du
film : 1993
Résumé : Un portrait-hommage dédié au réalisateur soviétique et
ami de Chris Marker, mais aussi une méditation sur l'histoire de
l'ex-URSS
composée
d'archives
photographiques,
de
témoignages, d'images d'archives.
Le Bonheur / réalisé par Alexandre Medvedkine ; Modeste
Moussorgsky, compositeur.- Noir et Blanc - Date du film : 1934
Résumé : "Le Bonheur" : l'histoire chaplinesque d'un paysan
couvert de dettes voulant se suicider et qui retrouve foi en
l'avenir dans le kolkhose. "Une oeuvre exceptionnelle" S.M.
Eisenstein.
Cote : 791.430 92 MED (Section Arts)
Les cinéastes évoqués
dans « Trace de luttes »
Bruno Muel (réalisateur)
Septembre chilien / réalisé par Bruno Muel, Théo Robichet et Valérie Mayoux. - CNC, 2005. - 1 DVD, 40mn,
Couleur. - Date du film :1973
Résumé : Le 11 septembre 1973 au Chili, les colonels prennent le pouvoir avec l'aide souterraine des EtatsUnis et instaurent une répression sanglante. Le film est tourné pendant les semaines qui suivirent cette date
fatidique. Les témoignages recueillis contredisent toutes les déclarations officielles. Un état des lieux de
Santiago en état de choc, contribution poignante à la mémoire d'une répression.
Cote : 983 SEP (Section Adulte)
Chris Marker (réalisateur)
Chris Marker / écrit par Bamchade Pourvali. - Cahiers du cinéma, 2003 : Scéren. - 95 p. : ill. en coul. ; 19 cm. (collection Petits cahiers)
Résumé : Analyse de l'oeuvre et biographie de Chris Marker, écrivain, photographe et réalisateur de
documentaires.
Cote : PERS.MA.004 (Maison de l'Image)
Le Fond de l'air est rouge / réalisé par Chris Marker. - Arte France, Iskra,
INA, 2008 - 2 DVD
Contient :
Le Fond de l'air est rouge / réalisé par Chris Marker. - 180mn, Couleur. Date du film : 1977
Résumé : Le Viêt-Nam, la mort du Che, Mai 68, le Printemps de
Prague, le Programme commun, le Chili... Une immense fresque des
événements révolutionnaires de la décennie 1967-1977 en 2 parties.
Des archives et un point de vue passionnant : un film de référence.
(Version inédite remontée).
A bientôt j'espère / réalisé par Chris Marker et Mario Marret. - 45mn, Noir
et blanc. - Date du film : 1967
Résumé : En 1967, une grève d'un nouveau genre éclate aux usines Rhodiaceta de Besançon. Le reportage
est interdit par l'ORTF. Au terme d'un intéressant affrontement, il passe quand même, flanqué d'un "débat"
entre gens sérieux qui ajoute au pittoresque de l'aventure.
Puisqu'on vous dit que c'est possible / réalisé par Chris Marker. - 43mn, Couleur. - Date du film : 1973
Résumé : Cinq ans après mai 68, les ouvriers de l'usine Lip se lancent dans une folle entreprise
d'autogestion qui a un retentissement immédiat...
2084 / réalisé par Chris Marker. - 10mn, Couleur. - Date du film : 1984
Résumé : Le sujet devait être "un siècle de syndicalisme". Difficile de faire tenir cela en 10 minutes. Mais
deux siècles, qui sait ?
La Sixième face du Pentagone / réalisé par C. Marker et F. Reichenbach. - 27mn, Couleur.- Date du film : 1967
Résumé : Le 21 octobre 1967, une gigantesque manifestation a lieu à Washington DC contre la guerre du
Viêt-Nam. Le mot d'ordre est d'occuper symboliquement le Pentagone, considéré comme le coeur de la
machine militaire. Le film suit cette action pas à pas.
L'Ambassade. - 22mn, Couleur. - Date du film : 1957
Résumé : Un film de politique fiction : En ce temps-là, il arrivait qu'en cas de coup d'état, les opposants
politiques se réfugient dans les ambassades.
Cote : 320.904 FON (Section Adultes)
Cote : DVD 3635 (Maison de l'Image)
Chats perchés / réalisé par Chris Marker. - Arte Vidéo, 2004. - 1 DVD, 85mn, Couleur + 1 livret
Résumé : Après le 11 septembre 2001, des "chats jaunes au grand sourire" envahissent les rues de Paris...
Chris Marker mène l'enquête et, arpentant le pavé parisien, filme les événements politiques de la rue : 1er mai
2002, retraites, intermittents... et livre ses réflexions personnelles.
Cote : 324 CHA (Section Adulte)
Antoine Bonfanti (ingénieur du son)
Antoine Bonfanti, traces sonores d'une écoute engagée / réalisé par Suzanne Durand. - CNC, 2005. - 1
DVD, 53mn, Couleur. - Date du film : 2002
Résumé : Perchman, ingénieur du son et mixeur aux côtés de Chris Marker ou Jean-Luc Godard, Antoine
Bonfanti est emblématique, par son parcours, de l'évolution du son direct depuis la fin de années 1940. Un
portrait, plutôt rare, d'un grand professionnel du son.
Cote : 791.430 92 BON (Section Arts)
Cote : 6542 (Maison de l'Image)
Jacques Loiseleux (chef opérateur)
La Lumière en cinéma : des mots pour éclairer, la lumière pour
écrire / écrit par Jacques Loiseleux. - Paris : Cahiers du cinéma : CNDP,
2004. - 95 p. : ill. ; 19 cm. - (Petits cahiers)
Résumé : Présente le travail spécifique de la lumière au cinéma qui
nécessite des connaissances techniques, un sens de l'observation
développé et des références en culture esthétique. Définit la place du
chef-opérateur et les décisions auxquelles il est confronté aux côtés
du metteur en scène.
Cote : 791.430 2 LOI (Section Arts)