Mycoses cutanées superficielles : épidémiologie et

Transcription

Mycoses cutanées superficielles : épidémiologie et
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Mycoses cutanées superficielles :
épidémiologie et clinique
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Mycoses :
Infections provoquées par des champignons microscopiques
appelés micromycètes.
100000 espèces de champignons dans le monde
130 genres de champignons identifiés dans le microbiome cutané
Champignons potentiellement pathogènes
Affinité particulière pour un substrat : ex: kératine -Dermatophytes
Commensaux : colonisation de la peau ou des muqueuses.
Malassezia et Trichosporon pour la peau, CA pour les muqueuses.
Champignons d’origne externe au potentiel pathogène: ex:
Aspergillus, Cryptococcus
Champignons dénués de pathogénicité
Mycoses dermatologiques
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Dermatophyties ou dermatophytoses ou tinea
Levuroses
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Dermatophyties ou dermatophytoses
ou tinea
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Définition
Dermatophytes : champignons filamenteux
microscopiques ayant une affinité pour la kératine
Environ 40 espèces différentes
Chez l’homme et les animaux :
lésions superficielles : peau glabre, ongles, cheveux
3 genres : Epidermophyton, Microsporum et
Trichophyton
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Epidémiologie
Contamination
Distribution
Fréquence
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Contamination (1)
Humaine : anthropophile
La plus fréquente.
Homme à homme
Sols souillés par des squames parasitées (salles de
bains, salles de sport, piscines),
Objets : peignes, brosses, foulards, vêtements,
chaussures, peluches vecteurs de spores.
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Espèces anthropophiles
- genre Epidermophyton
E. floccosum
- genre Microsporum
M. audouinii et sa var.
langeronii
M. ferrugineum
- genre Trichophyton
T. rubrum
T. mentagrophytes var.
interdigitale
T. violaceum
T. soudanense
T. tonsurans
T. schoenleinii
T. rosaceum (T. megnini)
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Contamination (2)
Animale : zoophile
Contamination accidentelle par des animaux
d’élevage ou de compagnie
Animaux malades ou porteurs sains
Petits rongeurs sauvages. Spores déposées sur le
sol et les végétaux. Contamination indirecte.
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Espèces zoophiles
- genre Microsporum
M. canis (chat - chien)
M. persicolor (souris)
M. praecox (cheval)
M. equinum (cheval)
M. nanum (porc)
- genre Trichophyton
T. mentagrophytes (chat, lapin, cheval)
T. mentagrophytes var porcellae
(cobaye)
T. erinacei (hérisson)
T. verrucosum (bovin)
T. equinum (cheval)
T. gallinae (volaille)
T. sarkisovii
T. simii
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Contamination (3)
Tellurique
Dermatophytes présents de façon naturelle, sur
certains sols riches en sources de kératine animale :
Microsporum gypseum, M. fulvum, T.
mentagrophytes.
D’autres dermatophytes telluriques considérés
comme non pathogènes (T. terrestre, T. ajelloi).
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Espèces telluriques
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- genre Microsporum
M. gypseum
M. Fulvum
M. Vanbreuseghemii
M. boullardii
M. cookei
- genre Trichophyton
T. mentagrophytes
T. ajelloi
T. terrestre
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Distribution des dermatophytes
Répartition dans le monde : fonction de l’agent
Mondiale ou endémique
Voyages et migrations de populations :
dissémination des dermatophytes.
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Provenance et vecteur
Agent
Cosmopolite
E. floccosum, M. audouini, T.
mentagrophytes var.interdigitale
T. rubrum
Afrique noire
M. audouini var.langeroni, M. audouini
var.rivalieri, T. soudanense, T. yaoundei,
T. schonleinii
Continent américain, Caraïbes,
cosmopolite
T. tonsurans
Asie, Moyen-Orient, Bassin
méditerranéen
T. violaceum
Cosmopolite. Chat chien
M . canis
Cosmopolite. Pigeon
M. gallinae
Cosmopolite. Cheval
M. equinum
Cosmopolite. Rongeur
T. mentagrophytes var.mentagrophytes
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Distribution des teignes
•
Variations en fonction de :
•
•
•
•
•
•
•
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origine géographique
flux migratoires
âge du patient
mode de vie familiale
environnement
état immunitaire du patient
au fil des années
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Teignes
Provenance et
vecteur
Agent
Cosmopolite
M. audouinii, M. canis,T. mentagrophytes var.
mentagrophytes, T. verrucosum, M .
gypseum
Afrique noire
M. audouinii var. langeronii, T. soudanense
Continent américain,
Caraïbes, cosmopolite
T. tonsurans
Asie, Moyen-Orient, Bassin
méditerranéen
T. violaceum
Afrique du nord
T. schoenleinii
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Migration de Trichophyton rubrum
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Facteurs favorisant les mycoses
Age, sexe
Facteurs génétiques
Facteurs liés à un état morbide (troubles circulatoires,
psoriasis, diabète, déficit immunitaire, maladie héréditaire)
Statut socio-économique
Facteurs environnementaux et/ou comportementaux :
facteurs climatiques
port régulier de chaussures ou de gants
rites religieux, activité sportive
transmission intrafamiliale et portage asymptomatique
contact avec des animaux…
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Fréquence
Onychomycoses : difficile à chiffrer
Prévalence : 2 à 13%.
En Europe, 20 voire 30%
Mycose des pieds chez 34,9% de la population,
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23% chez le patient HIV positif
Augmentation de la fréquence depuis 20 ans, de la
prévalence avec l’âge; plus importante chez
l’homme que chez la femme.
70% des cas : T. rubrum
Moins de 10% : C. albicans, S. brevicaulis,
Aspergillus.
Onychomycose rare chez l’enfant.
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Fréquence
Dermatophyties de la peau glabre : fréquentes
Enfant et adulte.
Dans nos régions : T. rubrum, M. canis, T.
mentagrophytes var . interdigitale
Variations en fonction de l’âge, de l’activité
professionnelle et sportive, du contact avec des
animaux.
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Paris
N-E
N-O
S-E
S-O
T.rub 71%
T.rub 65%
T.rub 66%
T.rub
69%
T.rub 58%
T.menta/ID T.menta/ID
14%
27%
T.menta/ID
19%
T.menta/
ID18%
T.menta/ID
24%
T.souda
5%
M.canis
2%
T.tonsu
3,5%
T.souda
4%
T.souda
7%
T.tonsu
3%
T.tonsu
1,5%
M.langer
3,5%
M.canis
3%
M.canis
4%
M.langer
3%
T.souda
1,2%
T.souda
2,4%
T.tonsu/
T. viola
1,2%
M.langer
3%
Cartographie des dermatophytes en France Année 2006
Rapporteur N Contet-Audonneau
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Epidemiology of dermatophytoses : retrospective analysis from 2005 to
2010 and comparison with previous data from 1975
NEW MICROBIOLOGICA 2012; 35, 207-213
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Répartition des mycoses
180
160
Femme
140
Homme
120
100
80
60
40
20
0
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T. corporis
T. pedis
T. manuum
T. cruris
T. unguium
T. faciei
T. capitis
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Evolution des différentes formes
60
50
40
T. corporis
T.cruris
T pedis
T. unguium
30
20
10
0
75-79
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80-84
85-92
96-98
00-04
05-10
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Physiopathologie
Adhérence
Arthroconidies adhèrent aux tissus kératinisés.
Résistance à différents facteurs :
UV
Variations de température et d’humidité
Compétition avec la flore résidente et les sphingosines produites
par les kératinocytes.
Acides gras, en particulier les chaînes 7, 9, 11 et 13 produits par
les glandes sébacés : fongistatiques
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Pénétration dans les cornéocytes (kératinases)
Spores germent et pénètrent le stratum corneum plus
rapidement que la desquamation.
Sécrétion de protéinases, de lipases et d’enzymes mucolytiques ;
apportent également des nutriments utiles aux champignons.
Mannanes contenus dans la paroi des dermatophytes ralentissent
le renouvellement kératinocytaire.
Dans les couches profondes de l’épiderme:
systèmes de défense tels que la compétition pour le fer par la
transferrine insaturée
inhibition de la croissance fongique par la progestérone.
Lésions de l'épiderme (blessure, macération)
Facilitent la pénétration
Progression des filaments de façon centrifuge (lésion
arrondie)
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Poils et cheveux
Selon le dermatophyte :
envahissement du cheveu endothrix (interne)
ou ecto-endothrix (extérieur et intérieur).
A partir du stratum corneum périfolliculaire :
atteinte de la tige pilaire des cheveux en phase anagène,
pénétration dans le follicule pileux
Ectothrix : arthroconidies atteignent le cortex
Endothrix : arthroconidies restent dans la gaine pilaire
=> Cheveu très fragile
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Ongles : Quatre voies principales
Pénétration par l’intermédiaire de la région sous-unguéale
distale et le sillon latéral
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Pénétration par la face dorsale de la tablette : onychomycose
superficielle blanche.
T. mentagrophytes var. interdigitale dans 90% des cas.
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Pénétration dans la région sous-unguéale proximale :
moins fréquent. Atteinte initiale sous le repli sus-unguéal,
progression vers la région distale sous la tablette. T. rubrum
responsable.
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Pénétration de la tablette distale sans atteinte du lit
unguéale : onychomycose endonyx.
T. soudanense et violaceum
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Réponse de l’hôte
Inflammation influencée par
statut immunitaire de l’hôte
organe touché
agent microbien en cause.
Réaction immunitaire
certains champignons produisent des facteurs chimiotactiques
de bas poids moléculaire (identique aux bactéries) alors que
d’autres activent la voie alterne du complément
formation d’anticorps non protectrice
hypersensibilité de type IV : rôle essentiel dans la défense
grâce à la sécrétion d’interféron γ par les lymphocytes Th1.
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Premier contact avec le champignon :
Réaction inflammatoire minime (test à la trichophytine négatif).
Erythème et squames : résultat d’une augmentation du turn-over des
kératinocytes.
Antigènes des dermatophytes pris en charge par les cellules de
Langerhans et présentés aux lymphocytes T dans les ganglions.
Prolifération lymphocytaire clonale
Augmentation du caractère inflammatoire
Destruction des champignons
test à la trichophytine positif
Dermatophytides chez 4 à 5% des patients
Réaction inflammatoire à distance du foyer infectieux.
Eruption folliculaire, érythème noueux, dysidrose des mains et des
pieds, érythème annulaire centrifuge, urticaire, pseudo-érysipèle
Test à la trichophytine positif
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Clinique
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Dermatophytoses de la peau glabre exceptée
les paumes et les plantes (tinea corporis)
Dermatophytose circinée.
Macule d’évolution centrifuge,
érythémateuse et légèrement squameuse
avec bordure plus inflammatoire, parfois
vésiculeuse.
Prurit habituel.
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Histologie : acanthose, parakératose, spongiose, inflammation
à PN neutrophiles le plus souvent modérée, éosinophiles.
Pustules rares
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Filaments parallèles dans la couche cornée bien
visibles à la coloration PAS
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Formes cliniques
Tinea imbricata ou Tokelau : T. concentricum
Multiples anneaux concentriques, squameux, peu
inflammatoires.
Tinea corporis gladiatorum : T. tonsurans
décrite chez les sportifs de combat ( judo, lutte)
Tinea incognito :
Dermatose inflammatoire traitée à tort par des
dermocorticoïdes
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Tinea imbricata ou concentricum (Tokelau)
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Tinea incognito
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Tinea incognito
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Granulome de Majocchi ou dermatose
granulomateuse suppurative
Papules ou nodules inflammatoires, pustuleux
centrés par les poils, associés parfois à une plaque
érythémato-squameuse d’évolution centrifuge,
localisés le plus souvent sur les jambes
T. rubrum est en cause.
Classiquement vue chez la femme
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Granulome de Majocchi
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Dermatophytose des grands plis
(Tinea cruris)
Seconde atteinte la plus fréquente
Régions génitales, fesses, pubis
Plaques érythémato-squameuses à renforcement
vésiculeux périphériques
Prurit, macération, surinfection possibles
E. floccosum : plaque surtout sur la cuisse
T. rubrum : plaque qui s’étend sur le pubis, le périnée,
les fesses, l’hypochondre.
Régions génitales (en particulier le scrotum et le pénis) :
classiquement respectées
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Dermatophyties des mains et des pieds
Quatre formes cliniques sur les pieds :
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Intertrigo chronique
Fréquente
Aspect squameux, érosion ou érythème inter et sous-digital,
face latérale du 3ème orteil.
Extension sur la plante, les autres espaces interdigitaux, plus
rarement sur le dos du pied.
Occlusion et co-infection par des bactéries : macération,
prurit, mauvaises odeurs
=> " Pied d’athlète".
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Kératodermie plantaire
Plaques squameuses plus ou moins étendues
atteignant les plantes, débordant sur les bords des
pieds. Bilatérales
Erythème variable, fines collerettes squameuses,
petites vésicules.
Diagnostic différentiel : Scytalidiose dans les
régions tropicales
Syndrome « deux pieds, une main »
travailleur manuel : main dominante
aspect squameux palmaire, renforcement dans
les plis et extension progressive sur le dos de la
main.
Onychomycose associée
T. rubrum responsable
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Forme vésiculo-bulleuse :
vésicules et bulles, voire pustules sur la plante et la
région périplantaire.
T. mentagrophytes souvent identifié.
Forme ulcérée aiguë:
co-infection à T. mentagrophytes et à bactéries
Gram(-)
éruption bulleuse, pustuleuse, purulente et ulcérée
de la plante
lymphangite, érysipèle
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Diagnostic différentiel : Tinea nigra macule peu
squameuse due à Exophiala werneckii, zone tropicale.
Hyphomycète foncé
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Les teignes (tinea capitis)
Atteinte du cuir chevelu et des cheveux.
3 types :
Teigne tondante, non inflammatoire
à grandes plaques (teignes microsporiques), ectothrix
Plaques d’alopécie, peu nombreuses de grande taille.
Cheveux cassés à quelques millimètres du cuir chevelu.
à petites plaques (teignes trichophytiques), endothrix
Plaques alopéciques de petite taille (quelques millimètres de
diamètre).
Petites lésions croûteuses.
Cheveux cassés : petits points noirs aux ostium folliculaires.
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Teigne trichophytique
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Teigne suppurée, inflammatoire
lésion arrondie, surélevée, inflammatoire (kérion),
douloureuse
Suppuration à la base des cheveux
Adénopathie, fièvre
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Teigne suppurée
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Favus : T. schoenleinii
Alopécie définitive.
Présence à la base du cheveu du godet favique : petite
cupule de 0,5 à 1,5cm de diamètre, jaune soufre,
périfolliculaire.
Godets faviques confluent donnant de vastes plaques
alopéciques avec des cheveux ternes cassés à
quelques cm de leur origine.
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Clinique
Teigne tondante
microsporique
Wood
(fluo.)
+++
Gaine de spores de
(vert vif) 2 µm ∅ autour du cheveu
Teigne tondante
trichophytique
(-)
Kérion
(-)
Favus
+
(vert
foncé)
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Type de
parasitisme
(examen direct)
Spores dans le cheveu
de 4 µm ∅
Agents
responsables
Microsporum canis ,
M. audouini, M.
audouini var.
langeronii, M.
ferrugineum (très rare)
T. violaceum, T.
soudanense, T.
tonsurans
T. mentagrophytes, T.
erinacei, M. gypseum,
T. verrucosum, T.
equinum
Filaments dans le cheveu
T. schoenleinii
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Sycosis de la barbe (Tinea barbae)
Contact de bovins ou de chevaux (espèces zoophiles et
telluriques).
Plusieurs formes :
Forme inflammatoire = teigne suppurée
Alopécie cicatricielle possible.
Forme superficielle
moins inflammatoire
érythème modéré, papulo-pustules périfolliculaires.
T. rosaceum (T. megnini) et T. rubrum peuvent donner des
sycosis non suppurés.
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Forme circinée, identique à la forme de la peau glabre
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Sycosis à T. mentagrophytes
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Dermatophytoses unguéales (tinea unguium)
Le plus souvent : ongles des pieds.
Onychomycose distale :
atteinte du bord libre
tache jaune qui s’étend vers la matrice
ongle épaissi, friable et perd sa transparence.
Onychomycodystrophie totale :
aboutissement de l’onychomycose distale
Leuconychies superficielles ou profondes
patient HIV et en l’absence d’immunodépression
Onychomycose proximale
Atteinte initiale matricielle
Rare
Chez l’immunodéprimé.
Onychomycose endonyx
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Onyxis dermatophytique
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Endonyx
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La maladie dermatophytique
Patients génétiquement prédisposés
Lésions dermatophytiques superficielles disséminées : cuir
chevelu, plantes, ongles.
Lésions nodulaires profondes.
Chronique
Autosomique récessif
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Diagnostic différentiel des onychomycoses à
dermatophytes
Pseudodermatophytes : Scytalidium, Onychocola
canadensis
Moisissures :
Aspergillus
Hyphomycètes : Acremonium sp, Fusarium, Scopulariopsis
brevicaulis
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Les dermatophytides
Réactions allergiques dues à un dermatophyte.
Prélèvement de la lésion stérile
La lésion disparaît lorsque la dermatophytie est
traitée.
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Dermatophytides
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86
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Récapitulatif
87
ASPECT CLINIQUE
AGENTS PAR FRÉQUENCE DÉCROISSANTE
Dermatophytie circinée
Tous les dermatophytes
Intertrigo axillaire ou inguinal
T. rubrum, T. mentagrophytes var. interdigitale, E. floccosum
Intertrigo interdigito-palmaires
Intertrigo interdigito-plantaires
T. rubrum (+++)
T. rubrum (+++), T. menta. var. interdigitale (++), E.
floccosum (+)
Kératodermie palmo-plantaire
T. rubrum (+++), T. menta. var. interdigitale (+++), E.
floccosum (±)
Kérion de la peau (folliculite)
T. mentagrophytes (+), T. verrucosum (+), M. persicolor (±),
T. erinacei (±), M. gypseum (±)
Teigne tondante (grande
plaque)
M. canis (++), M.audouini var langeronii (++), M.
ferrugineum (très rare)
Teigne tondante (petite
plaque)
T. soudanense (++), T. violaceum (+), T. tonsurans (+)
Kérion, sycosis (moustache et
barbe)
T. verrucosum (++), T. mentagrophytes (+), M. gypseum (±),
T. erinacei (rare), T. equinum (rare)
Onyxis des mains
T. rubrum (+++), T. soudanense (rare), T. violaceum (rare)
Onyxis des pieds
T. rubrum (+++), T. menta. var. interdigitale (++), E.
floccosum (rare)
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Levures et Levuroses
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Définition :
affections dues à des champignons microscopiques, se
présentant, en culture sur milieu de Sabouraud, sous
une forme levure (unicellulaire), parfois associée à une
forme filamenteuse ou pseudofilamenteuse.
Agents pathogènes
20/05/14
genre Candida (Candida albicans)
genre Cryptococcus (Cryptococcus neoformans)
Malassezia
Trichosporon : saprophytes de la peau pouvant donner
des infections superficielles.
90
Agents pathogènes
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Candida albicans
Principale levure en pathologie humaine
Commensale du tube digestif et des cavités naturelles
70 % des isolats, plus de 50 % des septicémies
Candida dubliniensis
Espèce proche de C. albicans
Fréquente chez les patients SIDA
Identifiable par un Ac monoclonal spécifique
Candida glabrata
Commensal des voies génito-urinaires et de l'intestin
10 % des isolats, 7 % des septicémies
Candida tropicalis
Saprophyte de la nature (sol, eau, céréales)
Tube digestif et les voies urinaires de l'homme
4 % des isolats, plus de 7 % des septicémies
91
Levures commensales de la peau
Candida parapsilosis (impliqué dans 10 à 20 % des
septicémies)
C. guilliermondii
C. famata
Espèces d'origine alimentaire
C. kefyr (produits laitiers fermentés)
C. krusei (jus de raisin)
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Facteurs favorisant des candidoses
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Facteurs intrinsèques (liés à l'hôte)
Physiologiques : nouveau-né, vieillard, grossesse
Locaux : transpiration, macération, humidité, contact
avec les sucres (confiseurs), traumatismes, prothèse
dentaire
Terrain du patient : diabète, immunodépression (SIDA),
pneumopathie, neutropénie, cancer, baisse de l'état
général
Facteurs extrinsèques (iatrogènes)
Antibiotiques, corticoïdes, immunodépresseurs,
hormones contraceptives, antiseptiques
Radiothérapie
Chirurgie (digestive, cardiaque), transplantations
d'organes, cathéters intraveineux, prothèses
Héroïnomanie IV
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Clinique
Candidoses des muqueuses
Oropharyngées
Très fréquentes chez le sidéen (50 %)
Douleurs, dysphagie, goût métallique
érythémateuse atrophique:
lésions multifocales (palais, dos de la langue), muqueuse
luisante, rouge, langue dépapillée
pseudomembraneuse (muguet):
lésions blanc jaunâtre, fermes, en placards ou confluentes;
adhérent aux muqueuses. après grattage, la muqueuse
saigne; envahissent la langue, les gencives, le palais
candidose hyperplasique :
muqueuse jugale et langue; plaque blanc-jaunâtre
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Autres lésions buccales :
langue noire villeuse:
hypertrophie des papilles, coloration en brun à noir;
association de levures (Candida ou filamenteux comme
Geotrichum candidum) et de bactéries.
perlèche ou chéilite:
fissuration et inflammation des commissures labiales.
présence de salive dans la commissure labiale
tic de léchage ou des troubles de l’occlusion dentaire
Candidose oesophagienne
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Muguet
20/05/14
96
20/05/14
97
Candidose hyperplasique
chronique
Langue noire
20/05/14
98
Perlèche
20/05/14
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Candidoses génitales
Candidose vulvo-vaginale
C. albicans (80 %), C. glabrata (10 %), ou association des 2
espèces
75 % des femmes : un épisode dans leur vie
Déclenchée : grossesse, antibiothérapie, immunodépression
Vaginites récidivantes (plus de 4 épisodes/an)
Hormono-dépendante (rare avant la puberté et après la
ménopause)
Ce n’est pas une véritable MST
Prurit vulvaire intense, dyspareunie, brûlures, dysurie,
leucorrhée blanche typique (lait caillé)
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.
Rechercher une candidose intestinale associée
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Balanite et balano-posthite
Diabète ou partenaire atteint
Prurit, érythème papuleux et papulo-pustuleux blanc
jaunâtre, inflammation, douleurs, siège balanoprépucial.
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Candidoses cutanées et unguéales
Intertrigo à Candida
Interdigital, plis sous mammaires, plis inguinaux, axillaires,
intertrigo des pieds (rare)
Fissuration du pli, érythème, dépôt blanc jaunâtre, macération
Aspect "émietté" des lésions en périphérie (petites papules
érythémateuses).
Onyxis et périonyxis
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Siège : ongles des doigts
Périonyxis, douleur modérée, formation d'un exsudat transparent,
non purulent.
Puis invasion de l'ongle sur le bord latéral, tache jaune qui gagne
le bord libre.
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Diagnostic différentiel chez l’enfant
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Pseudofilaments perpendiculaires à la surface
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Candidose cutanéo-muqueuse chronique
(granulome candidosique)
Rare
Jeunes enfants
Trouble de l'immunité cellulaire spécifique anti-Candida.
Transmission génétique variable
Associations : thymome, myasthénie, hypogammaglobulinémie,
infection virale ou pulmonaire. APECED (Autoimmune
PolyEndocrinopathy-Candidiasis-Ectodermal Dystrophy syndrome)
Atteinte des muqueuses, des ongles et de la peau
Placards hyperkératosiques recouverts de croûtes jaunes, épaisses
formant des "cornes", particulièrement nombreuses au cuir chevelu,
au visage et aux extrémités des membres. Il n’y a pas d’atteinte
viscérale profonde.
Traitements antifongiques itératifs
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Candidose cutanéo-muqueuse chronique
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Candidose disséminée
Patients immunodéprimés
Eruption papulo-pustuleuse disséminée associée à
une hyperthermie, des myalgies.
Candidose des héroïnomanes
Atteinte de l’état général
Folliculite douloureuse du cuir chevelu
Candidose invasive du grand prématuré
Poids inférieur à 1500 g
Erythème érosif, desquamatif
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Trichosporonoses
Levures présentes dans la nature et chez l'homme.
Rares en France.
Agents : Tr. mucoïdes, Tr. asahii, Tr. inkin, Tr. asteroïdes, Tr.
cutaneum, Tr. ovoïdes et Tr. filamenta (ancien Tr. beigelii).
Epidémiologie
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Colonisateurs habituels de la peau, plus rarement des muqueuses.
En France, Tr. mucoïdes . Agent de surinfection de dermatoses des
pieds.
Tr. inkin, agent de la Piedra blanche. Hôte habituel de la muqueuse
anale.
Tr. asahii se localise aux pieds et aux mains.
Tr. ovoïdes, agent de la Piedra blanche de la barbe : isolé dans ce
site sans occasionner de lésion
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Clinique
Piedra blanche
Nodules mous blanc grisâtre collés sur les poils qui ne sont
pas envahis, ni cassés.
Au niveau pubien, la piedra blanche entraîne un prurit.
Intertrigo et onyxis
Tr. mucoïdes, Tr. asahii et Tr. inkin peuvent être à l'origine
de rares cas d'intertrigo et d'onyxis. L'aspect clinique
évoque une candidose.
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Infections à Malassezia
(Malassezioses – Pityrosporoses)
Définition
Fréquent dues à des levures commensales de la peau du genre
Malassezia
Agents pathogènes
Malassezia furfur responsable du pityriasis versicolor.
M. sympodialis, M. globosa, M. restricta, M. obtusa, M.
pachydermatis, M. sloffiae, M. dermatis, M. equi. M. japonica, M.
nana, M. yamatoensis
Epidémiologie : prolifèrent sous l'influence de différents facteurs :
Peau grasse (teneur importante en triglycérides et acides gras
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libres) ou application de corps gras sur la peau (huiles solaires).
Lipophiles (sauf M. pachydermatis)
Chaleur, humidité
Grossesse, hypercorticisme, immunodépression(HIV),
Parkinson
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Species of
Malassezia
M. furfur
Pityriasis versicolor, seborrheic dermatitis, folliculitis,
neonatal cephalic pustulosis, blepharitis, and
systemic infections in neonates receiving intravenous
fat emulsions
M. globosa
Seborrheic dermatitis, pityriasis versicolor, folliculitis,
neonatal cephalic pustulosis
M. sympodialis
Pityriasis versicolor, neonatal cephalic pustulosis
M. pachydermatitis
Often isolated from domestic and wild animals; has
occasionally been implicated in cases of systemic
infection in humans; may play an important role in
chronic dermatitis and otitis externa
M. restricta
Seborrheic dermatitis
M. sloofiae
Uncommon isolate
M. obtusa
Uncommon isolate
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Clinique
Pityriasis versicolor (Tinea versicolor)
Thorax, cou, peut s'étendre à tout le corps.
Macules couleur chamois, finement squameuses, extension
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centrifuge.
Prurit inconstant.
Forme achromiante
Interférence avec le bronzage normal en absorbant les UV
par la synthèse d’une substance spécifique appelée
pityriacitrine et également par la synthèse de diverses
substances (acide azélaïque inhibant une tyrosinase et
altérant les mélanocytes).
Pityriasis des plis : diagnostic plus difficile
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PV: acanthose, hyperkératose avec focale parakératose, filaments courts,
spores
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PV: coloration PAS
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Dermatite séborrhéique
Siège sur le visage
Favorisée par le stress et l'immunodépression
Lésions érythémato-squameuses sur les sourcils,
les plis nasogénie, la lisière du cuir chevelu
Prurit habituel
Chez le nourrisson: atteinte du cuir chevelu, des
plis. Erythrodermie de Leiner Moussous
Pityriasis capitis
Etat pelliculaire du cuir chevelu.
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Erythrodermie de
Leiner-Moussous
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Folliculite du dos à Malassezia
Dermatose papuleuse, folliculaire,
prurigineuse, parfois pustuleuse, fréquente
chez l'homme jeune.
A été décrit chez l’immunodéprimé
Siège : dos, poitrine
Traitement difficile
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Folliculite à Pityrosporon
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Folliculite à Pityrosporon
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Eruption papulopustuleuse néonatale
La plupart : primo-infection à Malassezia sympodialis
Eruption pustuleuse du visage
Confondue avec acné néonatale
Fongémies à Malassezia
Rares
Chez des prématurés ou des immunodéprimés
nourris par intralipides par voie intraveineuse.
Thérapeutique : retirer le cathéter
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Dermatite séborrhéique
Pustulose céphalique
transitoire
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