vie de - Le Parti de Gauche
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Gauche vie de www.lepartidegauche.fr numéro 51 • 30 octobre 201 0 Réponse républicaine Les parlementaires du PG, du PCF et des Verts ont demandé une commission d’enquête parlementaire pour faire toute la lumière sur les méthodes utilisées par les forces de l'ordre dans les manifestations sur les retraites. terminé, il y a des violences, il nous faut les combattre. » Deux jours plus tard, de jeunes lycéens sont encerclés par les forces de l’ordre pendant des heures sur la place Bellecour à Lyon, devenue une « prison à ciel ouvert » . « Du jamais vu. » Voilà ce que l’on peut retrouver dans bon nombre de déclarations. Qui est responsable ? Aurions-nous pu éviter cela ? Toutes ces réflexions sur l’utilisation des forces de l’ordre doivent trouver une réponse concrète et républicaine, explique Jean Luc Mélenchon sur son blog, justifiant la demande d’une commission d’enquête. Aurélien Le Corre Un élan de solidarité financière Les caisses de solidarité sont réapparues sur les marchés et dans les manifestations. A l’initiative des militants du Front de gauche, des collectes pour les grévistes ont été organisé partout en France. Pour populariser cet élan de solidarité envers les salariés grévistes des entreprises et secteurs en grève reconductible contre la réforme des retraites, plusieurs centaines de militants du PCF, du Parti de Gauche et de Gauche Unitaire se sont retrouvé, à Paris, devant le centre Beaubourg, le samedi 23 octobre. Avec Pierre Laurent, Jean-Luc Mélenchon et Christian Picquet. En seulement deux heures de temps, ils récolté 5.912 euros. Le même week-end, des collectes étaient organisées à Marseille (600 euros), Blagnac et Toulouse (516 euros), Bordeaux (568 euros), Tarbes (1000 euros), La Croix-Rousse (403 euros), Castres (400 euros)… Ou bien encore, en Ile-de-France, à Antony (1.381 euros), Colombes (142 euros), Limours (333 euros) et sur des marchés parisiens : 1.000 euros dans le XIIIe, 187 euros dans le XXe... Impossible de les recenser toutes. Certains qui n’avaient pas pu les organiser ce week-end là, l’ont fait dans les manifs du 28 octobre, avec succès : 2.451 euros récoltés à Besançon, 1.681 euros à Metz, encore 3.500 euros à Tarbes, etc. D’autres avaient au contraire pris les devants : en Ille-et-Vilaine, 1.000 euros ont été rassemblé les 16 et 19 octobre sur les manifs de Vitré et Rennes. Parfois le PG a organisé des collectes internes, auprès de ses militants et sympathisants. C’est le cas dans le XVe arrondissement de Paris (304 euros), à Nantes (600 euros) ou dans le Val-deMarne (650 euros). Mais le plus souvent c’est bien avec ses partenaires du Front de gauche, des fois le NPA, les Alternatifs ou le collectif retraite, que ces collectes ont été organisées. Et les fonds recueillis remis aux intersyndicales. Au moins 24.000 euros, pour ce qui nous a été communiqué ! Certainement beaucoup plus. Octave Honorin PG91 écrivent-ils dans leur demande en se fondant sur des témoignages convergents de syndicalistes, journalistes et militants. Dont ceux du PG. Le 19 octobre, il est 18h rue de Boigne à Chambéry. Des affrontements entre jeunes encagoulés et CRS postés à quelques mètres terminent une nouvelle journée de manifestation avec un goût amer. Parcours dévié, présence policière impressionnante, de troublants personnages en sweat capuche se mêlent aux autres, les écharpes bien remontées sur le nez. On relève de saisissants témoignages sur ces individus infiltrés parmi les casseurs, interpellant subitement des lanceurs de pierres, brassards soudainement apparents. Certains anciens manifestants chambériens affirment ne jamais avoir vécu un climat aussi électrique. Ce jour, après cinq manifestations dans le plus grand calme, Eric Woerth a donné le ton sur une grande antenne: « Le temps du dialogue est Octave Honorin «Nous avons des interrogations quant au respect des libertés individuelles et des droits collectifs, des principes même qui fondent notre république » , Matériel de collecte à Limours 2 • 30 octobre 201 0 • numéro 51 vie de Le PG dans le mouvement Gauche Un parti au cœur de la lutte, solidaire et inventif prise de collecte des déchets). A côté de ses mobilisations locales, le Doubs participera début novembre à une conférence sur l’automobile organisée par la Fondation Rosa Luxembourg à Stuttgart. Dans l’Aveyron, le PG ne sait plus où donner de la tête (et des mains) entre le soutien aux cheminots du Capdenac, aux grévistes de Decazeville ou aux territoriaux qui respectent des arrêts de travail quotidiens d’une heure, sans oublier les salariés de la métallurgie, du commerce (Géant, Casino) ou de l’agroalimentaire. Dans le Cambrésis (Nord), le PG est notamment aux côtés des cheminots. A Strasbourg, il était représenté lors de l’occupation des bureaux de l’UIMM (Union des industries et des métiers de la métallurgie)… Les jeunes lycéens et étudiants ne sont pas en reste. Malgré les intimidations de toute nature, ils sont entrés dans le mouvement conscients que s’y joue aussi leur avenir et lui ont donné une nouvelle vigueur ! Fanfan Bacqué Un parti vivant, solidaire, impliqué dans le mouvement social, réactif, inventif, les mots paraissent creux pour décrire le sentiment ressenti à la réception de tous les mails envoyés ces derniers jours pour rendre compte des activités du Parti de gauche à travers la France. Impossible de parler de tout. Impossible de publier toutes les photos. Après le compte rendu en page Une sur les collectes, voici un bref aperçu d’actions menées à Montreuil, en Seine-et-Marne, à Marseille… ainsi que des témoignages au cœur du mouvement à Grandpuits ou sur la ligne du RER B à Paris. Mais il faudrait aussi parler de la Vienne où les militants ont rencontré un franc succès avec les autocollants « Casse toi pov’con » ou « Qu’ils s’en aillent tous ». A présent ils distribuent également un tract programmatique qu’ils ont eux-mêmes rédigé. Dans l’Aude, Christiane Causse raconte qu’avec d’autres membres du collectif retraites, le PG soutient les blocages (à la Sncf, à Denjean, une plate-forme de fret routier, à Aubert-Duval ou à la Snectom, une entre- En grève sur la Ligne B du RER Notre camarade Philippe Juraver ne manquent pas pour les salariés d'échan- est responsable syndical sur la ligne B du RER. Il est de toutes les grèves depuis le début du mouvement contre la casse des retraites. Il nous apporte ici son témoignage : La lutte que nous menons est belle, même si elle est difficile, car elle est juste. L'action citoyenne reste une source de motivation quand elle est pratiquée en action collective, comme sur la ligne B du RER. De piquets de grève, en assemblées générales, aux casse-croutes improvisés avant de se rendre aux manifestations, les occasions ger, de débattre et enfin de ressentir un peu de reconnaissance là ou il n’en existe plus. La ligne B appelée ligne de Sceaux a toute une histoire datant de plus de cent ans. Il existe sur cette ligne une culture liée à l'histoire, la résistance (Eugène Clotrier, Rol Tanguy). Le taux de syndicalisation dépasse 50 %, 39% pour la CGT. C'est une responsabilité énorme de conduire des actions sur cette ligne, car à chaque fois il y a une obligation de résultat. Nous en sommes à 8 jours de grèves. Nous sommes loin des 21 jours de Christiane Chombeau grève de 1995. Mais l'époque n'est plus également la même. En 1995, la Direction de la RATP avait accepté d'étaler les prélèvements de jours de grève. Aujourd’hui, non seulement elle prélève en une seule fois mais elle se met hors la loi (prélèvement au 20ème au lieu du 30ème condamné en cassation) afin de punir davantage les grévistes. Et attention à celui qui oublie de se déclarer conformément à la loi, dans le cadre d'une déclaration au préalable 48H avant la prise de service (par téléphone). Tout est orchestré pour criminaliser l'action syndicale au mépris de la loi et des agents. Dans ce contexte, je salue le courage des militants. Ce combat est également celui de la dignité. Le surnom de village gaulois n'est pas usurpé. Mais c'est dans le respect de chacun que l'action est menée. L'unité syndicale a un sens bien précis sur cette ligne. C'est une exigence réclamée par les salariés. La démocratie participative ne peut s'exprimer que si chacun se sent représenté. Le 28 octobre , une fois de plus , la ligne B se mobilisera afin de combattre cette réforme injuste pour les jeunes, les femmes et tout une population qui souffre. Stop à l'injustice, au mépris affiché pour toute une population. Le 24 octobre 2010 Philippe Juraver vie de Gauche numéro 51 • 30 octobre 201 0 • 3 En Seine-et-Marne Solange Blais Perrin Le PG de Seine-et-Marne soutient les grévistes de Grandpuits depuis le 20 octobre. Il a été un lien entre la population, et les organisations politiques, associatives et syndicales de ce département. Ses militants se sont relayés sur le site les 20 octobre, 22 octobre jour de la charge CRS, 23, 24 octobre et 25 octobre. Des conseillers régionaux d'Ile- de-France (Pascale Le Nouannic, Eric Coquerel et Jean Francois Pellissier) ainsi que des élus municipaux du département (Patrick Mavre, Blaise Chabanis) et Solange Blais Perrin (membre du BN) Catherine Jouanneau et Gérard Voinet (membres du CN). Nous avons par ailleurs participé à la création de points de collectes dans le cadre du Front de gauche avec le PCF sur les marchés et les gares principalement pour les salariés de Grandpuits mais également pour les cheminots. Dans ce contexte, le PG a pu mesurer l'important degré d'identification de nos concitoyens à ces grévistes. Enfin, le PG a établi le lien entre dirigeants lycéens UNL et comité retraite dans le cadre de la manifestation du 19 octobre au matin Solange Blais Perrin le PG dans le mouvement à MELUN. Lors de cette manifestation la seule organisation politique visible était le PG dont les drapeaux étaient réclamés spontanément pour être portés par les lycéens. Et, il a apporté son soutien aux cheminots lors de leur AG du 28 octobre. Solange Blais Perrin Le char de l’État navigue sur un volcan (Henri Monnier) Visite au piquet de grève de Mais ils suivent ce qui se passe en jour », vedettes du grand barnum. Il y a Grandpuits, samedi 23 octobre, France, de très près. Sur le site Internet la bataille judiciaire sur la portée de la impressions… des grévistes de Grandpuits, 10 000 vi- réquisition du préfet. Tous ces soutiens, Départ pour une heure de route depuis Meaux, direction le sud de la Seine-et-Marne, sous un orage de grêle. On traverse des petits pays charmants, déjà déserts, à 7 heures du soir, il fait noir. Enfin, le site de la raffinerie, silencieux, grandiose, sur fond de ciel tragique. Barrage. Quelques uniformes bleus, visages de jeunes flics, comme on a vu sur la photo de la charge du 22, qui ressemblerait plutôt à une mêlée, s’il n’y avait ce bouclier de plexi, cette poignée de tonfa au centre de l’image, et le cri muet de l’ouvrier, emporté par la vague des gendarmes, sous la bannière syndicale. Rapide navette de la carte d’élue régionale de Pascale Le Néouannic. Laissezpasser. Il est 20 heures. Devant l’entrée de la raffinerie, une palette se consume dans le brasier. Ce soir, il ne fait pas froid. On se salue, on se reconnaît, certains d’entre nous sont venus déjà mercredi, on se présente, on demande les nouvelles. Café. Face à l’entrée, un camion de TéléCinco, une chaîne espagnole.Quelques dizaines de seconde de direct prévues pour le journal de 21 heures. On discute avec les uns, les autres. Ceux de Grandpuits ont reçu des Anglais aujourd’hui. Est-ce que ça va bouger chez eux ? Et en Espagne ? On ne sait pas, non, pas pour le moment. sites en une semaine, des centaines de messages de soutien. Et les dons à la caisse de grève, qui affluent. 21 heures. Aïda Palau, la journaliste espagnole, au micro. Derrière elle, à l’écran, les flammes du brasero, « C’est mieux pour la lumière », et derrière les flammes, les grévistes, lui surtout, sa moustache gauloise, son casque, le gilet de sécurité, et nous, les visiteurs. Décor. Lui, il en plaisante « Des nouvelles du front, comme en Afghanistan ». Vite fait : samedi soir, l’essentiel, c’est plutôt les résultats sportifs. La télé française, pas là. Une certaine presse, dite populaire, suppliait ce matin, en première page : « Ne gâchez pas nos vacances ». Deux sujets carburant ce soir-là chez Chazal. Apparemment, ils n’ont pas trouvé d’automobiliste au bord de la crise de nerfs, juste une dame qui déclare, original, que « c’est la galère », parce que ça fait quand même une demi-heure qu’elle est dans la file. 22 heures, assemblée générale, Franck Manchon prend la parole pour la CGT. Épuisé, calme, lucide, malgré la pression. Cet homme travaille sur un site classé Seveso 2. Une partie des médias de son pays les traite, lui et ses camarades, de terroristes. D’un autre côté, ils se défendent pour ne pas devenir à leur tour, comme les mineurs chiliens, comme les Conti, des « héros d’un qui viennent du monde entier, comme si, avec eux, on espérait vivre un tournant, ce moment où le rapport de force s’inverse, enfin. C’est lourd, ce maillot de champions de la classe ouvrière. Ce que les écrans sempiternels cachent, en pleine lumière : sans les travailleurs, tout s’arrête. Plus que ça : sans carburant, la machine à fric s’arrête. Cette panique qu’on tente de fomenter parmi nous, sans succès jusqu’ici, ce n’est pas la nôtre. Franck Manchon parle de dignité. Lundi, nous apporterons le produit des collectes du Front de Gauche. Beaucoup ont donné. Certains, quelques pièces. D’autres, juste un sourire, quelques mots, « continuez ! » Dominique Levrier Des vidéos Vous pouvez suivre les grands moments de la grève à Grandpuits grâce à nos camarades Jean-Charles Girault, Pili Serra, Gilles Chambault et Patricia Neau. Qui se sont relayés sur le site. « Des documents fruits d’un véritable travail d'équipe et d'amitié », tient à préciser Jean- Charles. http://www.dailymotion.com/LaTele-de-Gauche77 4 • 30 octobre 201 0 • numéro 51 vie de Le PG dans le mouvement Gauche Montreuil À Montreuil (Seine-Saint-Denis), suivi les événements du 14 octobre à drant les jeunes mais également en soute- les camarades du PG sont engagés depuis le mois de mai dans la bataille des retraites. Autonomes ou au sein du collectif local, nous avons multiplié les diffusions de tracts sur les marchés et en centre-ville, à la rencontre des habitants. Ces dernières semaines, la cadence s’est accélérée. La grève reconductible votée par les agents communaux a impulsé une dynamique supérieure au mouvement. Le comité PG, de son côté, a décidé de concentrer ses efforts sur la sensibilisation des jeunes. Une action qui nous a permis de suivre les débuts du mouvement lycéen sur la ville, et de nouer des contacts fraternels avec les élèves mais également avec les équipes des établissements scolaires : surveillants, enseignants… C’est donc avec stupeur que nous avons Montreuil : Au petit matin, une véritable opération policière s’est déroulée sur la ville, donnant lieu à l’expulsion de deux squats et à une intervention musclée devant le principal lycée montreuillois, avec appel de renforts, gaz lacrymogènes et… tirs de flashballs. Il n’en fallait pas plus pour que le pire se produise : un lycéen de 16 ans a été grièvement blessé au visage. Dès lors, les militants se sont attachés à mobiliser leurs réseaux avec un seul objectif en tête : permettre au mouvement de se poursuivre en évitant les débordements que les provocations policières auraient pu susciter. En participant à tous les rassemblements organisés, en étant présents devant les établissements scolaires (lycées et collèges) pour veiller au bon déroulement des blocages, en enca- nant activement les agents en grève sur l’ensemble des leurs actions. À l’initiative de la minorité municipale, dont l’élue Parti de Gauche, une caisse de solidarité a été également mise en place pour permettre au mouvement de se poursuivre. Ces temps-ci, à Montreuil, on manifeste tous les jours, et les départs collectifs pour les grandes manifs parisiennes regroupent chaque fois davantage de monde. Le 19 octobre, nous étions plus de 1000, et la totalité des collèges de la ville était mobilisés. De nouvelles actions sont programmées pour les jours à venir. Mobilisés, persévérants, unitaires, les militants du PG n’ont pas fini d’en découdre ! Riva Gherchanoc et Juliette Prados Photos Jean Sicard Marseille sur tous les fronts Contre le racisme d'état Sur le vieux-port Erreur Marche des femmes Manif. des enseignants Contre la réforme des retraites DR Dans Vie de gauche N° 50 daté 15 octobre nous avons titré par erreur « Conseil municipal interrompu à Cannes » l’article Rémy Lebas de Lacour. Il fallait lire Grasse ! Voici d’ailleurs une photo de cette action des militants grassois. vie de Gauche numéro 51 • 30 octobre 201 0 • 5 Le PG dans le mouvement Claude Szmulewicz André Laforce Aubenas Paris Hervé Lavisse Castres Double meeting à Paris Le Parti de Gauche tenait un mee- au sein des assemblées. Jean-Luc Mélenting lundi 18 octobre, à l’occasion de la sor- chon, lui, est revenu sur le message de son livre : remettre le peuple au cœur de la société, qu’il reprenne la place qui est la sienne, celle que lui ont volée ceux qui s’autoproclament l’élite mais plongent le pays dans les eaux les plus froides d’un capitalisme glo- les donneurs de leçons, ceux qui s’accaparent la richesse et plongent les peuples dans la misère, qui empoisonnent la République et ses valeurs… Qu’ils s’en aillent tous ! On ne les retiendra pas, nous n’avons pas besoin d’eux ! Face à ce succès, c’est un double meeting qui a alors été organisé. Un dans la salle et un dans la rue ! Martine Billard a rappelé le projet inique du gouvernement sur les retraites et la mobilisation exemplaire des militants du Parti de Gauche dans la rue comme balitaire. C’est ça la « Révolution Citoyenne » ! Mettre l’oligarchie du pouvoir et de l’argent à genoux face au peuple souverain… Ces discours plein d’espoir et d’humour ont gonflé à bloc ceux qui parfois doutent mais dont tellement de chose dépend. Plus que jamais, face à ceux qui détruisent méthodiquement nos acquis sociaux et foulent du pied les symboles de notre République, « Résistons ! ». Octave Honorin tie du livre de Jean-Luc Mélenchon. Si une salle modeste avait été prévue pour l’occasion (600 places environ), ce sont près de 1300 personnes qui ont entendu cet appel : « Qu’ils s’en aillent tous » ! Les puissants, Romain Jammes Drôme Alain Pairon Dijon La Loterie SARKO Sur les cortèges , l'attraction bordelaise du parti de gauche , la loterie gratuite Sarko ,remporte un grand succès auprès des manifestants. De nombreux lots de grande valeur sont à gagner , jugez plutôt , 1 montre Rolex, 1 aller retour en jet privé vers la Martinique, 1 enveloppe Liliane Bettencourt, une retraite chapeau, un parachute doré! Avec Claire Catalo au panier, Pierre Chauveau ou Etienne Bergès au porte voix, le manifestant est harangué et les mains plongent dans le panier, tentant de tirer le bon numéro, mais sur son billet chacun peut lire : « Perdu ! Vous avez le droit de voter ». Marie Laurence Arnaud Donzac DR Lille Béarn DR Paul Heems Bernard Cottaz-Cordier Céline Marin Cannes 6 • 30 octobre 201 0 • numéro 51 vie de Témoignage Gauche Une justice autiste Mercredi 27 octobre, Halil, 22 ans, comparaissait devant le tribunal administratif de Lyon. Eduardo Meneses, militant du PG, était venu le soutenir. Nous publions ici des extraits du récit fait le soir même. Je viens d'être confronté pour la première fois à une expulsion de sanspapiers ce matin. En tant que militant du parti de gauche (…) j'ai participé activement à différentes manifestations, rassemblements, événements de soutien contre la politique inhumaine du gouvernement et pour aider des sanspapiers. Mais en tant qu'étranger, je n'avais jamais franchi le pas de rentrer dans le Tribunal Administratif pour soutenir une personne qui passait en jugement pour être expulsée. (…) Lorsque nous sommes arrivés, une camarade qu'on croise souvent dans des manifestations pour les sans-papiers, un camarade du PG et moi, la séance venait de commencer, et je me suis retrouvé pour la première fois face à cette machine administrative inhumaine. Le jeune qui est devant moi est en France depuis 7 ans, il est arrivé à ses 15 ans. Son grand père habite ici depuis 40 ans. Au fur et à mesure des interventions j'apprends des choses sur sa situation qui me sidèrent(…). Ce jeune a fait des études depuis qu'il est ici, collège, puis lycée mais n'a pas pu continuer sa formation professionnelle car sans-papiers il ne pouvait pas faire des stages. Comme me disait une de ses anciennes professeurs venue pour le soutenir, c'est un jeune très tranquille qui n'a jamais eu de problèmes il a juste voulu vivre une vie normale « comme les autres ». Justement en voulant faire comme tout le monde il s'est fait faire des faux-papiers, ce qui est évidemment répété en boucle par l'avocat qui représente le préfet pour le faire passer pour un criminel. Des promesses repoussées. de travail J'apprends que toute sa famille se trouve en France, ses deux tantes sont en situation régulière. L'avocat qui représente le préfet fait une intervention pour expliquer qu'il a encore de la famille en Turquie, il fait référence à un oncle que l'on aurait omis de citer, ceci justifierait selon lui l'expulsion. (…). Mais on apprend que cet oncle est mort il y a 10 mois et lorsque la juge demande plus de précisions à l'avocat qui représente la préfecture, celui-ci ne sait pas quoi répondre, il ne connait même pas le nom de cet oncle. On apprend également que ce jeune a deux promesses d'embauche qui ont dû rentrer dans le cadre des promesses d'embauche admises comme telles. En effet, sa tante nous raconte comment on leur a rétorqué plusieurs fois à la préfecture des promesses provenant d'entreprises dirigées par des étrangers provenant du même pays d'origine en disant que ça ne comptait pas. La solidarité a l'air de les gêner et c'est avant tout une drôle de façon d'interpréter la loi... Le jeune demande à intervenir et lit, en tremblant, un petit texte qu'il a préparé pour expliquer qu'il ne connaît personne dans ce pays où on veut l'envoyer, j'apprends alors qu'il a une fiancée depuis deux ans et qu'ils voulaient se marier. Il s'excuse d'être tombé dans cette tentation de se faire des faux papiers. (…) Il sait très bien qu'il n'a jamais rien fait de mauvais, il ne s'agit pas d'un criminel, et il tente de le faire comprendre au juge avec ses mots. Évidemment il n'est pas là pour des faits criminels malgré l'image que l'avocat d'en face tente de lui coller dessus. (...) Domicilié chez ses parents, donc nul part. On reproche à ce jeune de ne pas pouvoir prouver sa présence continue dans le pays depuis son arrivée. Évidemment, il ne paye pas de loyer, ni de téléphone, ni quoi que ce soit puisqu'il habite encore chez ses parents. Pourtant encore une fois son ancienne professeur nous fait partager sa rage de savoir que le fait qu'elle connaisse ce jeune depuis qu'il est arrivé, qu'elle l'ait eu comme élève puis qu'elle l'ait côtoyé lors de son parcours au collège, au lycée et tout simplement dans la ville où ils habitent ne sert absolument à rien, il n'y a que des papiers administratifs impossibles à avoir, vu sa situation, qui pourraient les intéresser. La séance est suspendue et la juge part pour étudier ce qui a été dit et exprimer un verdict. (…) La juge revient 40 minutes plus tard pour annoncer que le jeune sera expulsé. On lit une expression d'impuissance chez l'avocate qui l'a défendu, qui se mêle à une certaine résignation produite sûrement par le fait d'avoir vécu ces scènes d'injustice des centaines de fois. Elle essaye de lui expliquer ce qui arrivera par la suite, tout en maîtrisant ses propres émotions. Son choix semble désormais se limiter à accepter d'en finir avec la vie qu'il a construit ici en quittant le territoire ou accepter de finir avec la vie qu'il a construit ici en passant à la clandestinité. Lui, il est resté très respectueux et tranquille, sûrement pour rassurer sa grand-mère qui est en pleurs à côté de lui et le reste de sa famille. Il doit réfléchir à ce qu'il pourrait bien faire en arrivant dans un pays avec lequel il n'a plus aucun lien. Une scène particulière se produit à la fin : l'avocat qui représente le préfet sort de la salle et est rattrapé par la petite sœur du jeune qui vient d'être « jugé », elle doit avoir 7 ou 8 ans. Elle lui demande si elle peut le prendre en photo. La famille a l'air gênée devant ce qu'elle vient de dire et l'avocat répond avec un ton méprisant, en la repoussant: « sûrement pas! » Il part avec un pas rapide comme s'il fuyait cette petite fille, comme s'il fuyait ce qu'il vient de faire, cette vie qui vient d'être brisée. (…) Une machine inhumaine. Face à cette machine comment devons-nous nous-y prendre? Que faire de ce pouvoir brutal, violent et autoritaire ? C'est à ce moment-là que je repense à la phrase qui nous trotte tous dans la tête en ce moment et qui prend une tournure particulièrement ironique et cynique face à la scène que je viens de vivre: « Qu'ils s'en aillent tous ! ». Eduardo Meneses vie de Gauche numéro 51 • 30 octobre 201 0 • 7 Vie des comités Vosges : la délation institutionnalisée Il y a déjà cette dérive qui consiste à vouloir placer des caméras de vidéosurveillance partout (1) ainsi la paisible commune de Contrexéville installe des caméras pour éviter que les jeunes ne jouent au foot et cassent des carreaux ou écoutent de la musique trop fort comme l’ont expliqué le maire et une commerçante lors d’un reportage de la télévision locale. Désormais, il y aura aussi un système de délation organisé « conjointement avec la gendarmerie » dixit les différents panneaux placés aux entrées de villages ou quartiers vosgiens. Thaon-lesVosges, Sanchey, maintenant Saint-Nabord… Le dispositif voisins-vigilants s’étend et menace les libertés individuelles, exacerbe le communautarisme, l’entre-soi, la peur de l’autre, la méfiance. Ainsi cet officier de gendarmerie qui, sans rire, explique qu’à Dogneville (paisible village proche d’Epinal, où le combat de quelques syndicalistes est parvenu à faire abandonner pour le moment le projet), « il n’y a pas moins d’un cambriolage par semaine » . Renseignements pris, il y en a eu 4 en 200, dont trois dans des commerces. A chaque fois, c’est la même histoire. Un petit village, ou mieux un lotissement tranquille où il ne se passe jamais rien, et des gendarmes transformés en VRP de choc, invitant après un petit discours de circonstance, à s’inscrire pour être référent voisins-vigilants comme on s’inscrirait à un tournoi de belote. Pour protéger, et soi-disant renforcer le lien social ! Ensuite, c’est l’apposition de « jolis » panneaux. Certains, comme à Sanchey, jouent sur l’aspect tranquillité : une maison qui dort sereinement. D’autres rappellent des heures noires ou l’œuvre d’Orwell : un œil qui vous observe sous la mention « voisins-vigilants ». Comme ce petit panneau de Saint-Nabord : un œil noir, aux aguets, sur fond jaune foncé, « en collaboration directe avec la gendarmerie et la police municipale » . Contacté par l’association de lutte contre les dérives sécuritaires – qui rassemble de nombreux syndicalistes, des militants du PG, du NPA, du PCF, des Verts et même du PS – le préfet considère ce dispositif comme « sans danger » , et estime que nos craintes de dérives sont injustifiées. Ne parler ni de milice, ni de délation. Surtout pas. Le politiquement correct pré- Fête champêtre à Miramas! La seconde fête champêtre du Comité de la 13ème circonscription des Bouches du Rhône s'est déroulée le dimanche 17 octobre au château de Cabasse aimablement mis à notre disposition par la municipalité de Miramas. Ce fût une longue, très longue journée qui débuta vers 5H30 avec la mise en place du vide-grenier en parallèle de nos festivités. Les élus Miramasséens avaient mis les petits plats dans les grands afin de nous apporter une aide efficace. A peine le temps de se retourner que nos premiers invités arrivaient. Un mistral soufflant à 70 km/h nous a obligés à nous replier sous le gigantesque préau où nous avions dressé la table pour nos 80 convives, la capacité maximale d'accueil de notre restaurant militant de campagne. La buvette prise d'assaut pendant plus d'une heure et demi a été le lieu de nombreux échanges et contacts entre les 150 invités et adhérents du Parti de Gauche venus de Tarascon, Aix en Provence, La Ciotat, Marseille, Arles, Martigues, Istres. Le panel extrêmement varié des personnalités présentes en disait long sur notre enracinement sur le secteur. Parmi elles : M. Vaxes, Député PCF de la circonscription, F. Bernardini, Maire divers gauche d' Istres, F. Vigouroux Conseiller général PS et Maire de Miramas, P. Dharreville Secrétaire Fédéral du PCF13. Après le repas, la salle de réunion prévue pour la tenue de notre débat sur l'éducation a été prise d'assaut. L’intervention de Bernard Faure adjoint au Maire d'Istres et ancien principal a suscité un échange de plus de deux heures. Les réactions pour le moins animées fère appeler cela du « civisme » , des « rapports de bon voisinage » , il faut évo- quer voisins-vigilants en parlant de créateur de solidarité. En un mot, il faudra attendre que nos craintes se réalisent pour qu’elles soient jugées potentielles. Quelle sera la prochaine étape ? Romain Mathieu (1)Le plan national de prévention de la délinquance 2010-2012 fixe comme priorité le développement de la vidéosurveillance et vise l’objectif de 60000 caméras en 2012, s’en donnant les moyens financiers à travers le fond interministériel de prévention de la délinquance qui fait du développement de la vidéosurveillance une priorité. ont apporté la preuve de la diversité de notre public. Au cours de cette journée nous avons donné "officiellement" le badge du PG à une nouvelle militante Stella Appedu de Saint Mitre les Remparts. Le badge du PG lui a été "officiellement" remis sous les applaudissements des participants. Si nous devions clore ce résumé par un symbole, ce serait la photo de notre Arlésienne Monique, jeune fille de 83 ans, fan de Jean-Luc Mélenchon, qui se fit un plaisir de poser devant la photo de son idole. Guy QUEYTAN 8 • 30 octobre 201 0 • numéro 51 vie de PG en action Gauche Pascal Montagna / Leguy / Pascal Montagna Tractage devant la FIAC Ah La Fiac ! Symbole biaisé de la toute puissance de l'argent qui vient se pavoiser devant les créations artistiques contemporaines. Il est toujours difficile en face de cet étrange spectacle d'avoir un avis tranché à propos de cette « foire ». D'un coté, tout amateur d'art contemporain ne peut qu'être attiré par une exposition artistique de cette ampleur, que l'on aime ou pas. Néanmoins, et pour paraître volontairement grossier, les premiers mots qui me sont venus à l'esprit en sortant de la bouche de métro « Champs-Elysées» furent « Ça pue le fric! ». Car oui, il est inutile de se le cacher, cet événement est à mes yeux une des représentations les plus violentes de la mise sous tutelle de l'Art par l'argent et la finance. Avec ce parfum d'élitisme qu’est déjà son entrée à 28 euros pièce, il faudra donc nous excuser de ne pouvoir faire aujourd'hui un compte rendu détaillé des oeuvres que comptait cette exposition. C'est donc dans ce contexte bien particulier que nous sommes toutefois venus apporter notre pierre à l'édifice avec l'espoir de pouvoir offrir aux badauds, artistes, enseignants et étudiants d'art, et plus généralement à toutes personnes présentes en ce lieu, une analyse différente de cette marchandisation et, par la même occasion, afficher ouvertement nos ambitions sur la place primordiale et émancipatrice que l'on veut accorder à la Culture dans une République sociale. Il faut avouer que le pari était osé. Arriver devant le Grand Palais avec nos milliers de tracts aux allures de faux prospectus mettant en scène une peinture de Monet et un billet de banque, sous le titre du simpliste mais néanmoins accrocheur jeu de mots « Monet is Money? », ne pouvait qu'être une excellente prise de température pournos futures actions dans ce domaine. Ainsi, nous avons été la « curiosité » de cet évènement au milieu d'un public qui ne semblait définitivement pas être habitué à ce genre de sollicitation. Et une chose est sûre, nous ne sommes pas passés inaperçus ! Avec un peu de recul, l'accueil fut même parfois bien plus positifque l'on aurait pu l’imaginer. Je retiendrai en exemple, l'approbation d'un artiste venu entamer la discussion, nous avouant dans le creux de l’oreille être heureux d’entendre notre analyse concernant la crise culturelle actuelle, tout en argumentant, avec raison, les difficultés matérielles des artistes plasticiens à reprendre la main sur les circuits classiques des galeristes et autres marchands d’art. Que dire aussi de ce photographe ou encore de cette plasticienne enseignante, tous deux si enthousiastes de rencontrer enfin une voix politique qui s’élève sur le sujet et qui nous ont même proposé de venir décrier ce totalitarisme marchand d’un puissant « Non à la marchandisation de la culture !» au cœur même de la foire. Quel plaisir ainsi de sentir que la voie que nous prenons et défendons puisse trouver écho chez les premiers touchés par ce fonctionnement capitaliste ! Quel plaisir aussi de recevoir des commentaires de Daniel Buren sur ce tract encourageant la démarche dans un très perspicace argumentaire ! Quel plaisir enfin d'être ce petit grain de sable qui peut venir enrayer la grosse machine, d’observer certains regards dédaigneux se poser sur nos badges « Parti de Gauche » avant de feindre l'indifférence ou de proférer quelques mots rageurs en passant leur chemin. A ceux là, je ne leur adresse qu'un sourire, en me disant au fond de moi même « Et bien, ma petite dame, mon bon monsieur, à partir d'aujourd' hui, il faudra faire avec nous ! » Jean-Michel Poullé Lors de la fête de l’Huma, le Front de Gauche a lancé les travaux d’élaboration d’un programme partagé de gouvernement. Acette occasion le Parti de gauche a rendu publiques ses premières propositions programmatiques. Celles-ci prennent la forme de 177 fiches détaillant précisément les mesures d’un gouvernement de Front de Gauche. A ce stade, il ne s’agit évidemment que de premières idées soumises au débat, au sein du parti, avec les partenaires du Front de Gauche, mais plus largement encore avec l’ensemble des citoyens qui souhaitent y collaborer. Pour rendre cette collaboration possible, mais surtout facile et accessible au plus grand nombre, le parti de Gauche, s’est doté d’un site dédié à cette mission. A l’adresse programme.lepartidegauche.fr, les visiteurs peuvent consulter l’ensemble des fiches programmatiques, mais encore plus intéressant peuvent également modifier directement ces fiches par le biais d’un outil wiki (le même qui permet l’existence du site wikipedia). L’ensemble de ses modifications est étudié par une commission du programme mise en place par le Bureau National. Elle a pour rôle d’intégrer les modifications qui apparaissent faire l’unanimité et de renvoyer devant les instances du parti les questions qui font débat. N’hésitez donc pas à rendre visite à ce nouvel outil de la démocratie militante et à participer au débat sur les propositions du PG dans le cadre de l’élaboration du programme partagé. Bastien Lachaud Gauche vie de Directeur de la publication : François Delapierre Rédactrice en chef: Christiane Chombeau Comité de rédaction : Pascal Boyer, Octave Honorin, Joseph Larmarange, Leguy, Alexis, Marion Le Corre Mail : [email protected] Vie de Gauche est réalisé avec Scribus