Maigrir sur mesure. - Eki-Lib

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Maigrir sur mesure. - Eki-Lib
Maigrir sur mesure
Le régime miracle existe, assurent les spécialistes en
nutrition... mais il est différent pour chacun de nous
PAR DIANE PETERS
Le petit monde de la minceur a des allures de champ de bataille. A bas les glucides ! Halte aux
gras ! À qui se fier ? Au-delà des modes et des milliards de dollars dépensés en produits
d’amaigrissement, une idée révolutionnaire fait paisiblement son chemin : à chaque
personne correspond une stratégie «taille fine» bien précise. Le tout, c’est de la
découvrir.
Une diététiste a établi pour Dan Stojanowski le plan d’attaque idéal. A48 ans, ce
fonctionnaire se met au sport, ce qui lui permet de passer de 109 à 95 kilos en deux
ans. Puis, plus rien ! Andrea Holwegner, une conseillère en nutrition, constate
alors que Dan mange sainement, mais pas au bon moment : rien le matin, pas grand-chose le
midi, beaucoup trop le soir. Elle lui recommande de mieux répartir ses portions dans la
journée. L’an dernier, Dan a encore perdu près de7 kilos grâce à cette approche pleine de bon
sens! Il se réjouit d’avoir fait appel à une professionnelle. «C’est plus facile avec un entraîneur
qualifié, explique-t-il. On redouble ’efforts pour ne pas le décevoir…»
Jane Brown, 58 ans, a préféré une tout autre méthode. Cette infirmière retraitée affichait une
surcharge pondérale de plus de 20 kilos accumulés au fil des ans. Pour elle, c’est le contenu de
l’assiette qui était en cause. Les grands coupables ? Chocolat, pain,
sucreries, restauration rapide. «Intérieurement, je me sentais comme
une gamine ! Lance-t-elle. Mais, extérieurement, j’étais une vieille
femme.» Il y a six ans, à 90 kilos, elle s’est adressée aux Weight
Watchers. Sans lui interdire d’aliments, ils l’ont limitée à un certain
nombre de «points» par jour, calculés selon l’apport calorique. Jane a
graduellement remplacé la malbouffe par des repas plus sains. Ayant perdu près de 15 kilos,
elle s’est enfin inscrite à deux cours hebdomadaires de remise en forme. Maintenant plus
légère de 23 kilos, elle enseigne l’aérobique…
La stratégie de Dan n’aurait peut-être pas fonctionné pour Jane, et inversement. Les experts
en nutrition constatent de plus en plus que la minceur est affaire d’individus. L’âge, le sexe, la
génétique, le métabolisme, la masse musculaire, l’origine ethnique, le mode de vie et même le
lieu de résidence jouent un rôle dans la perte de poids. L’état d’esprit, les émotions ainsi que
les goûts et les aversions ont également leur mot à dire.
Solution de bon sens, le sur-mesure alimentaire a de quoi séduire les nombreux laissés-pourcompte des régimes miracles. Cette découverte ne pouvait pas mieux tomber : ici comme
ailleurs en Occident, les hanches et les tailles s’arrondissent. Depuis 20 ans, au Canada, le
nombre des adultes obèses a triplé, passant de 5 pour 100 de la population en 1985 à près de 15
pour 100 aujourd’hui. Plus inquiétant encore, on dénombre cinq fois plus d’enfants obèses à
l’heure actuelle qu’au début des années 1980. Or le problème va bien au-delà de la coquetterie.
L’obésité favorise le diabète, les maladies cardiaques, l’hypertension artérielle et certains types
de cancer.
A causes différentes, stratégies différentes
On peut grossir pour toutes sortes de raisons: lenteur métabolique, régimes
yoyo, prédisposition génétique, sédentarité… «Le régime doit tenir compte des
antécédents médicaux», souligne la diététiste Andrea Holwegner. Ainsi, l’insulinorésistance,
qui annonce souvent le diabète, entrave la transformation de l’insuline en énergie et détermine
par conséquent les aliments à privilégier pour mincir ou éviter de grossir.
Le secret de la réussite consiste à établir une parfaite adéquation entre le régime et la personne.
«A terme, nous pourrons peut-être distinguer des dizaines de types d’obésité et proposer
autant de traitements», indique le Dr Wayne Callaway, endocrinologue et spécialiste du poids
à l’université George Washington. Pour l’instant, nous n’en sommes pas là.
En outre, le physique n’explique pas tout. Très souvent, les émotions, la culture et le regard
que la personne porte sur l’alimentation, sur le sport et sur son propre corps jouent un rôle
encore plus déterminant que les gènes ou le métabolisme. «La perte de poids est souvent
chargée d’émotions, explique Marcy Michener, propriétaire d’un centre de santé en Ontario.
En maigrissant, beaucoup de gens se prouvent qu’ils peuvent réussir aussi dans d’autres
dimensions de leur vie.» Cette spécialiste rencontre ses clients tous les jours et constate que la
personnalité détermine en grande partie la marche à suivre. «Certains me demandent un
menu très précis pour chacun de leurs repas», confirme Janet Beam, propriétaire d’une
clinique du bien-être en Ontario. A l’inverse, d’autres s’en sortent très bien avec un simple
guide pratique. Quant aux réfractaires à l’autorité, ils préfèrent s’informer de manière
autonome, puis définir eux-mêmes leur régime alimentaire.
Aux Etats-Unis, le Registre national du contrôle du
poids a été fondé il y a 12 ans pour suivre à long terme
des personnes ayant maigri volontairement. Pour y être
inscrit, il faut maintenir une perte de poids d’au moins
13,5kg pendant un an ou plus.
Avec ses 4800
inscriptions, cette banque de données est la plus
importante dans ce domaine, précise James Hill,
cofondateur de ce programme. Or, le Registre confirme
l’efficacité de la méthode personnalisée. «Les inscrits
ont maigri grâce au régime hypo glucidique, aux
aliments faibles en graisse, aux pamplemousses, à la
bière… indique James Hill. En fait, de nombreuses
formules fonctionnent à merveille !»
Le phénomène de l’obésité n’est pas encore parfaitement compris. Un jour, peut-être, nous
pourrons saisir les symptômes observés dans un programme informatique et en faire sortir un
traitement ciblé… D’ici là, votre médecin, un diététiste ou un entraîneur personnel pourra vous
aider à trouver la méthode idéale pour votre organisme et votre mode de vie.
Le régime sur mesure en huit points
Pour choisir une saine alimentation que vous pourrez maintenir à long terme, il vous faut
d’abord dresser une sorte d’inventaire de vos caractéristiques physiques et psychologiques.
Pour ce faire, les experts vous proposent un parcours en huit étapes :
L’index glycémique
Vous avez tendance à grossir dans la région abdominale ; vous adorez les sucres et les
féculents ; votre glycémie à jeun est supérieure à 100 (elle se mesure par des tests sanguins de
routine) ? Prudence ! Vous faites peut-être de l’insulinorésistance. La réduction de votre
consommation de glucides simples, surtout le sucre et les féculents, vous aiderait
probablement à stabiliser votre glycémie et votre taux d’insuline. Optez pour un régime
hypoglucidique. «Il présente d’importants avantages pour les
gens
qui
sont exposés à un risque accru de maladies cardiovasculaires et
de certains cancers», ajoute le Dr David Jenkins, professeur de
nutrition à l’Université de Toronto et «père» de l’index
glycémique, qui mesure l’impact des aliments sur le taux
d’insuline.
L’équation sport
Tout le monde aurait avantage à consommer moins de sucres et de gras trans et saturés. Mais
les personnes qui fréquentent assidûment le gymnase pour perdre du poids doivent veiller à
maintenir un apport suffisant des quatre groupes alimentaires.
«Plus on s’active, plus on doit veiller à son équilibre nutritionnel, souligne Marcy Michener.
Consommez assez de glucides pour avoir de l’énergie, et assez de protéines pour accroître votre
masse musculaire.»
Le sport reste un incontournable de toutes les stratégies d’amincissement. Non seulement il est
excellent pour la santé, mais il stimule le métabolisme, ce qui favorise la perte de poids. «En
associant exercice cardiovasculaire et musculaire, vous accélérerez considérablement votre
métabolisme», précise Brian Abelson, un chiropraticien et triathlonien de Calgary. James Hill
ajoute pour sa part que tous les inscrits au Registre du contrôle du poids ont une chose en
commun : ils surveillent leur alimentation et ils bougent !
L’horloge alimentaire
Vous détestez manger le matin ? Vous manquez de temps le midi ? Sachez qu’en sautant des
repas ou en mangeant trop peu, vous ralentissez votre métabolisme et perturbez vos
mécanismes internes, qui déclenchent les sensations de faim ou de satiété. «J’encourage mes
clients à manger cinq ou six fois par jour, indique Brian Abelson. Plus on mange souvent,
moins l’organisme craint d’être en manque et moins il a tendance à stocker.» Les glucides
complexes (céréales entières, légumes) sont excellents, surtout le matin. Ils stimulent le
métabolisme, réapprovisionnent le corps en glycogène et se digèrent lentement, retardant
d’autant la dangereuse fringale.
L’indice brocoli
Quels sont les aliments dont vous raffolez ? Quels sont ceux que vous détestez ? Si vous ne
tenez pas compte de vos goûts, vous n’arriverez jamais à suivre votre régime à long terme.
Ainsi, les végétariens peuvent difficilement se conformer au programme Atkins, qui fait la part
trop belle aux viandes. Ils auront plutôt avantage à contrôler leur apport calorique et à opter
pour une alimentation faible en gras, mais riche en fruits, en légumes et en glucides
complexes. A l’inverse, si le steak vous est indispensable, choisissez un régime faible en
glucides.
La voie du tout ou rien Pour éviter les rechutes, certaines personnes préfèrent éliminer
complètement les aliments dont elles ont tendance à abuser. Ainsi, certains amoureux des
céréales et du pain s’accommodent très bien d’un régime hypo glucidique.
Le facteur stress
Si vous mangez pour vous remonter le moral ou si vous avez souvent faim et que vous aimez
grignoter, optez pour un régime à portions généreuses, mais peu caloriques : soupes, salades et
céréales entières feront votre bonheur. Cette approche peut convenir à tous, mais surtout à
ceux et celles qui accordent une forte valeur émotive à la nourriture. En effet, elle leur permet
de se rassasier sans accumuler des kilos superflus.
Les personnes qui ont tendance à manger plus en périodes de stress pourront consulter un
professionnel. «Certaines ont besoin de beaucoup de soutien, car elles peuvent tomber dans
l’excès inverse : la privation», explique Janet Beam. Un diététiste ou un thérapeute pourra vous
aider à comprendre l’origine de votre comportement alimentaire et à adopter un régime
approprié.
En solo ou à plusieurs
Considérez-vous votre perte de poids comme une affaire privée ou un projet collectif ? Les
femmes aiment en général bénéficier de l’appui d’un groupe tel que les Weight Watchers. Les
timides et les hommes préfèrent souvent faire cavalier seul.
L’assiette raisonnable
Si vous consommez des aliments des quatre groupes et que vos kilos superflus s’incrustent,
c’est peut-être que vous avez la main trop lourde quand vous vous
servez. «Idéalement, il faudrait avoir encore un peu faim quand
on sort de table», rappelle le Dr Jenkins.
Utilisez des assiettes plus petites et lisez attentivement les
recommandations du Guide alimentaire canadien : une portion de
pâtes représente une demi-tasse (après cuisson); une portion de viande équivaut à un jeu de
cartes, pas plus !
Un régime
régime d’avenir
Les recherches nutritionnelles actuelles sonnent-elles le glas des régimes classiques ? Il n’est
pas exclu que le règne des formules très strictes (Atkins, Montignac) tire effectivement à sa fin.
Quoi qu’il en soit, si le Registre du contrôle du poids des Etats-Unis indique qu’on peut
maigrir de toutes sortes de façons, il révèle d’un même souffle que les techniques de maintien
sont très semblables d’une personne à l’autre. Elles reposent en grande partie sur les quatre
règles ci-dessous, précise James Hill :
• Prendre un petit-déjeuner tous les matins.
• Surveiller son apport calorique et adopter un régime
modérément faible en gras comportant suffisamment de glucides complexes.
• Opter pour un exercice physique d’intensité moyenne. (Marchez !)
• Suivre l’évolution de son poids à l’aide d’une balance et d’un bilan personnel
alimentaire et sportif.
Cela vous semble faisable ? Dans ce cas, tous les espoirs de sveltesse vous
sont permis.
Les meilleurs sites web gratuits
De nombreux sites gratuits fournissent une information générale de bonne qualité :
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Reseau-canadien-sante.ca En plus de proposer des dossiers fouillés, ce portail offre de
nombreux liens vers des sites canadiens se rapportant à la santé.
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Obesite.chaire.ula-val.ca Ce site de la Chaire de recherche sur l’obésité propose un bon contenu
informationnel ainsi que de nombreux liens.
Diabete.qc.ca Si vous êtes insulinorésistant ou diabétique et que vous avez quelques kilos à
perdre, consultez Diabète Québec.
Mayoclinic.com Les liens «Healthy Living», puis «Food & Nutrition» mènent à des capsules
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