Petite anthologie de sujets de dissertations sur le roman
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Petite anthologie de sujets de dissertations sur le roman
Petite anthologie de sujets de dissertations sur le roman Annales : – Attendez-vous d'un personnage de roman qu'il soit proche de vous ? (Série L, 2012, centre étranger) – Un philosophe a déclaré qu’il avait beaucoup plus appris sur l’économie et la politique dans les romans de Balzac qu’en lisant les économistes et les historiens. Dans quelle mesure la lecture des romans permet-elle de connaître une période historique et une société ? Vous rédigerez un développement structuré, qui s’appuiera sur les textes du corpus, les romans que vous avez étudiés en classe et vos lectures personnelles. (Série ES/S, 2011, France) – Selon vous, un personnage de roman doit-il émouvoir, faire rêver ou faire réfléchir ? (Série Techno, 2012, Centres étrangers) Calliopée : – p.458 le personnage de roman peut-il offrir au lecteur un miroir de lui-même ? – p.459 « Ce qui se passe dans l'âme d'un être, abstraction faite de l'âge, de l'entourage, des circonstances, c'est le sujet le plus simple et le plus intéressant que puisse choisir un romancier » affirme un critique littéraire. Partagez-vous ce point de vue ? Méthodes et pratiques : – p.154 : « Le premier homme qui passe est un héros suffisant », déclare Zola. Vous discuterez cette conception du personnage de roman en vous appuyant sur les textes du corpus, les romans que vous avez étudiés en classe et vos lectures personnelles. – p.336 : Pour de nombreux critiques, les personnages sont le moteur principal de l'illusion romanesque. Vous discuterez cette affirmation en fondant votre réflexion sur les textes du corpus et sur vos lectures personnelles. Ecume des lettres : – p.17 Selon vous, les objets décrits dans un roman n'ont-ils pour fonction que de représenter le réel ? – p.92 : « Pour vous, qu'est-ce qu'un personnage réussi ? » – p.43 Selon vous, le « vrai romancier » est-il celui qui remet en question la notion de personnage ? – p.81 Selon vous, un roman peut-il délivrer une leçon sur le monde ? – p.110 Selon vous, dans quelle mesure le roman et l'histoire peuvent-ils se mêler ? – p.25 Selon vous, quel intérêt un roman gagne-t-il à représenter des personnages singuliers et originaux plutôt que conformistes ? Empreintes littéraires : – p.145 : « Pour apprécier un roman, un lecteur a-t-il besoin de s'identifier au personnage principal et de partager ses sentiments ? 1) Les personnages étranges et déroutants remettent en cause les préjugés et les attentes du lecteur. 2) Les personnages étranges et déroutants ont un fort potentiel romanesque. Le sujet proposé appelle une définition très personnelle de la part des élèves. Pour le corrigé, on pourra s’appuyer sur quelques-unes des pistes suivantes : 1) Un personnage réussi est pris au cœur de la tourmente, prisonnier d’un destin a) La révolte de la jeunesse : Stendhal (p. 84-85) b) Le héros romantique face à la passion : Mme de Staël (p. 72-73) c) Un personnage contemporain en pleine tourmente sociale : Olivier Adam (p. 46) 2) Un personnage réussi ouvre les portes d’un « ailleurs » à son lecteur a) La tyrannie du sérail et la révolte des femmes : Montesquieu (p. 70-71) b) L’exotisme du désert : Le Clézio (p. 90-91) et Laurent Gaudé (p. 95-102) c) Les « ailleurs » de l’écriture : Butor (p. 42) et Sylvie Germain (p. 44) 3) Un personnage réussi bouleverse les représentations du lecteur a) Un être étranger à la société : Camus (p. 88-89) b) Une libertine qui prend sa revanche : Laclos (p. 82-83) c) Un narrateur qui nous ouvre une voie pour l’analyse de soi : Proust (p. 32-33) L’expression « dans quelle mesure » invite l’élève à évaluer la façon dont ils peuvent se « mêler ». Le plan suivant pourrait servir de fondement à la réflexion : 1) Dans une première partie, on pourrait montrer que le roman peut incarner une période historique et une société. a) Pour l’idéaliser : Madame de La Fayette, La Princesse de Clèves et la cour d’Henri II. b) Pour l’analyser : Zola, Les Rougon-Macquart, histoire naturelle et sociale d’une famille sous le second Empire. c) Ou plus généralement pour tirer parti de son potentiel romanesque : Vigny, Cinq-Mars. 2) Dans un deuxième temps, il est possible d’aller plus loin et d’approfondir les relations entre le roman et l’histoire. a) Le roman permet une connaissance du réel : le Paris du XIXe siècle dans les romans réalistes par exemple. b) Le roman est aussi un moyen de comprendre les mécanismes sociaux, voire de les dénoncer : Hugo, Les Misérables. c) Le roman permet de combler les lacunes de l’Histoire : voir la préface de Cinq-Mars dans le corpus et l’extrait des Misérables. 3) Mais la fiction a ses limites et les deux champs, roman et Histoire, restent bien distincts. a) La fonction du roman est de créer une fiction, le roman n’est pas un « document » : l’invention des personnages, d’un nouvel « état-civil » (Balzac) par le romancier. b) Le jeu sur les points de vue romanesques crée forcément un point de vue subjectif : la vision de la bataille de Waterloo par Fabrice ne peut être prise pour un document historique, pour une « chronique » (voir note page 107 du manuel de l’élève pour la définition du genre). c) Mais les deux genres restent voisins : l’Histoire inspire le roman et le roman peut combler les « angles morts » de l’Histoire. D’où le succès intemporel du roman historique.