Consultation en diététique SOR
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Consultation en diététique SOR
Annule et remplace le document du 28/04/2000 - draft 4 Page 1 FEDERATION NATIONALE DES CENTRES DE LUTTE CONTRE LE CANCER BONNES PRATIQUES POUR LA PRISE EN CHARGE DIETETIQUE EN CANCEROLOGIE : LA CONSULTATION Date de validation des Standards, Options et Recommandations : mai 2000 Date prévue de prochaine mise à jour : en fonction des nouvelles données scientifiques MEMBRES DU GROUPE DE TRAVAIL S. Champetier, diététicienne, Institut Gustave Roussy, Villejuif (coordonnateur) A. Bataillard, médecin généraliste, FNCLCC, Paris, (méthodologiste) Y. Lallemand, diététicienne, Centre Léon Bérard, Lyon C. Montane, diététicienne, Institut Claudius Regaud, Toulouse MEMBRES ASSOCIES AU GROUPE DE TRAVAIL P. Bachmann, anesthésiste-réanimateur, Centre Léon Bérard, Lyon M.P. Blanc-Vincent, FNCLCC, Paris (méthodologiste) B. Besnard, diététicienne, Centre Paul Papin, Angers C. Bonneteau, diététicienne, Institut Bergonié, Bordeaux M. Claude, diététicienne, Institut Jean Godinot, Reims D. Combret, diététicienne, Hôpital neurologique cardiologique, Lyon F. Cometto, diététicienne, Centre Jean Perrin, Clermond-Ferrand F. Dayot, diététicienne, Centre René Gauducheau, Nantes A. Duguet, diététicienne, Centre Oscar Lambret, Lille) N. Duval, diététicienne, Centre François Baclesse, Caen C. Finck, diététicienne, Centre Paul Strauss, Strasbourg A. Freby-Lehner, diététicienne, Centre René Huguenin, Saint-Cloud V. Garabige, diététicienne, Institut Curie, Paris C. Massoud, diététicienne, Centre François Baclesse, Caen J. Meuric, diététicienne, Institut Curie, Paris B. Poirée, diététicienne, Centre François Baclesse, Caen S. Puel, diététicienne, Centre Val d’Aurelle, Montpellier G. Rossignol, diététicienne, Institut Gustave Roussy, Villejuif P. Roux-Bournay, diététicienne, Centre Léon Bérard, Lyon M. Simon, diététicienne, Centre Alexis Vautrin, Nancy M. Tran, diététicienne, Centre François Baclesse, Caen 31.07.2000 – « Bonnes pratiques pour la prise en charge diététique en cancérologie : la consultation » - draft 5 Copyright FNCLCC - Tous droits réservés Annule et remplace le document du 28/04/2000 - draft 4 CONTRIBUTEURS Revue interne (mai 2000) R. Bugat, oncologue, Institut Claudius Regaud, Toulouse C. Chevreau, oncologue, Institut Claudius Regaud, Toulouse F. Montange, anesthésiste, Centre Alexis Vautrin, Vandoeuvre-lès-Nancy S. Négrier, oncologue, Centre Léon Bérard, Lyon M. Richi-Henry, diététicienne, Institut Claudius Regaud, Toulouse J. Rodriguez, chirurgien, Institut Curie, Paris Revue externe (mai 2000) F. Arnaud-Battandier, directeur médical, Nestlé Clinical Nutrition, Sèvres M. Bicaïs, cadre diététicien, Hôpital de la Timone, Marseille N. Jacob, diététicienne, Institut Jules Bordet, Bruxelles C. Chambrier, anesthésiste, Hôpital Hôtel Dieu, Lyon J.C. Desport, nutritionniste, CHU Dupuytren, Limoges A.M. Favreau, cadre supérieur diététicien, CHU, Angers M.C. Puissant, cadre supérieur diététicien projets nutrition, siège APHP, Paris S. Schneider, gastroentérologue, Hôpital de l’Archet, Nice 31.07.2000 – « Bonnes pratiques pour la prise en charge diététique en cancérologie : la consultation » - draft 5 Copyright FNCLCC - Tous droits réservés Page 2 Annule et remplace le document du 28/04/2000 - draft 4 Page 3 Ce document a été transmis en mai 2000 aux Comités techniques médicaux des centres régionaux de lutte contre le cancer Centre Paul Papin, Angers Institut Bergonié, Bordeaux Centre François Baclesse, Caen Centre Jean Perrin, Clermont-Ferrand Centre Georges-François Leclerc, Dijon Centre Oscar Lambret, Lille Centre Léon Bérard, Lyon Institut Paoli Calmettes, Marseille Centre Val d’Aurelle, Montpellier Centre Alexis Vautrin, Nancy Centre René Gauducheau, Saint-Herblain Centre Antoine Lacassagne, Nice Institut Curie, Paris Institut Jean Godinot, Reims Centre Eugène Marquis, Rennes Centre Henri Becquerel, Rouen Centre René Huguenin, Saint-Cloud Centre Paul Strauss, Strasbourg Centre Claudius Régaud, Toulouse Institut Gustave Roussy, Villejuif COMITE D’ORGANISATION DES SOR A. Bataillard, médecin généraliste, FNCLCC, Paris (méthodologiste) P. Bey, radiothérapeute, Centre Alexis Vautrin, Vandoeuvre-lès-Nancy (membre du bureau exécutif) M.P. Blanc-Vincent, pharmacien, FNCLCC, Paris (responsable méthodologiste) J. Carretier, chargé de mission en Santé, FNCLCC, Paris (méthodologiste SOR SAVOIR PATIENT). S. Debuiche, FNCLCC, Paris, (chargée de la gestion administrative et logistique) F. Farsi, médecin de Santé Publique, Centre Régional Léon Bérard, Lyon (méthodologiste associé) B. Fervers, oncologue médical, FNCLCC, Paris (coordonnateur des SOR) G. Gory-Delabaere, pharmacien, FNCLCC, Paris (méthodologiste) S. Guillo, documentaliste, FNCLCC, Paris L. Leichtnam, chargée de mission en Santé, FNCLCC, Paris (méthodologiste SOR SAVOIR PATIENT) E. Luporsi, oncologue médical, Centre Alexis Vautrin, Vandoeuvre-lès-Nancy (méthodologiste associé) T. Philip, pédiatre, Centre Régional Léon Bérard, Lyon (directeur des SOR, membre du bureau exécutif) J.L. Renaud-Salis, chirurgien, Institut Bergonié, Bordeaux (expert associé) S. Théobald, médecin de Santé Publique, Centre Paul Strauss, Strasbourg (méthodologiste associé) M. Véron, cadre infirmier, FNCLCC, Paris (méthodologiste SOR SAVOIR PATIENT) 31.07.2000 – « Bonnes pratiques pour la prise en charge diététique en cancérologie : la consultation » - draft 5 Copyright FNCLCC - Tous droits réservés Annule et remplace le document du 28/04/2000 - draft 4 Page 4 Correspondance S. CHAMPETIER FNCLCC Opération Standards, Options, Recommandations 101, rue de Tolbiac 75654 Paris cédex 13 Téléphone : 01.44.23.04.04 Télécopie : 01.44.23.04.17 Remerciements Nous remercions le ministère de l’Emploi et de la Solidarité et la Ligue nationale contre le cancer pour leur soutien financier. Méthodologie Un groupe de diététiciennes mis en place par la Fédération nationale des centres de lutte contre le cancer (FNCLCC) a revu les données scientifiques disponibles concernant la consultation de diététique en cancérologie. Après sélection et analyse critique des articles et confrontation des pratiques, ce groupe a élaboré des « Standards », des « Options » et des « Recommandations » fondés sur des preuves scientifiques ou sur un consensus des experts. Ce document a été ensuite revu par des experts indépendants. Une mise à jour est prévue en fonction de nouvelles données scientifiques ou de nouveaux accords d’experts. Définitions La définition des Standards, Options et Recommandations, accompagnés du niveau de preuve, repose sur les meilleures preuves scientifiques disponibles au moment de leur rédaction (Best Available Evidence), pouvant être selon le sujet des méta-analyses, essais randomisés ou études non randomisées. Lorsque les preuves scientifiques font défaut pour un point particulier, le jugement est basé sur l'expérience professionnelle et le consensus du groupe d'experts (« accord d'experts »). Standards : interventions pour lesquelles les résultats sont connus, et qui sont considérées comme bénéfiques, inappropriées ou nuisibles, à l'unanimité. Options : interventions pour lesquelles les résultats sont connus, et qui sont considérées comme bénéfiques, inappropriées ou nuisibles, par la majorité. Les options sont toujours accompagnées de recommandations. Recommandations : elles ont pour but, lorsqu’il existe plusieurs options, de hiérarchiser ces options en fonction du niveau de preuve. Les recommandations permettent également aux experts d’exprimer des jugements et des choix concernant notamment des situations d’exception et indications spécifiques ainsi que l’inclusion des patients dans des essais thérapeutiques. Le niveau de preuve est fonction du type et de la qualité des études disponibles ainsi que de la cohérence ou non de leurs résultats ; il est explicitement spécifié pour chacune des méthodes/interventions considérées en utilisant la classification suivante : - niveau A : il existe une (des) méta-analyse(s) « de bonne qualité » ou plusieurs essais randomisés « de bonne qualité » dont les résultats sont cohérents, - niveau B : il existe des preuves « de qualité correcte » : essais randomisés (B1) ou études prospectives ou rétrospectives (B2). Les résultats de ces études sont cohérents dans l'ensemble, - niveau C : les études disponibles sont critiquables d’un point de vue méthodologique ou leurs résultats ne sont pas cohérents dans l'ensemble, - niveau D : il n'existe pas de données ou seulement des séries de cas, - accord d’experts : il n'existe pas de données pour la méthode concernée mais l’ensemble des experts est unanime. (NB : pour plus de détails, cf. Méthodologie de développement des SOR) [FERVERS1995]. Les SOR sont une œuvre collective créée par la Fédération nationale des centres de lutte contre le cancer (FNCLCC), et protégée par les dispositions du Code de la propriété intellectuelle. La FNCLCC est par conséquent titulaire du droit d'auteur sur cette œuvre, et est donc notamment investie des droits patrimoniaux sur les SOR. La FNCLCC peut seule décider de l'existence et des modalités de reproduction, publication, traduction ou diffusion des SOR. 31.07.2000 – « Bonnes pratiques pour la prise en charge diététique en cancérologie : la consultation » - draft 5 Copyright FNCLCC - Tous droits réservés Annule et remplace le document du 28/04/2000 - draft 4 Page 5 RESUME La consultation diététique en établissement hospitalier est un acte de soin à but préventif, thérapeutique ou éducatif, réalisé par un diététicien. Chez le patient cancéreux elle vise à prévenir ou prendre en charge les troubles alimentaires ou fonctionnels induits par la pathologie et/ou les traitements anticancéreux. Objectifs Définir, sur la base d’une revue de la littérature et de l’accord d’experts, des Standards, Options et Recommandations pour la consultation diététique des patients atteints de cancer. Méthodes Un groupe de diététiciennes mis en place par la Fédération nationale des centres de lutte contre le cancer (FNCLCC) a revu les données scientifiques disponibles concernant la consultation de diététique pour des patients atteints de cancer à partir d’une recherche bibliographique effectuée dans Medline® en octobre 1998 et juin 1999 complétée par des références personnelles du groupe de travail. Après sélection et analyse critique des articles, ce groupe a proposé des « Standards », des « Options » et des « Recommandations » fondés sur des preuves scientifiques ou un consensus d’experts. Ce document a été revu par des experts indépendants. Une mise à jour est prévue en fonction de nouvelles données scientifiques ou de nouveaux accords d’experts. Résultats En cancérologie, il y a trois types d’indications à la consultation diététique : diagnostique, préventive ou thérapeutique. Tout patient à risque de dénutrition, déjà dénutri ou avec un statut nutritionnel correct mais nécessitant une éducation alimentaire ou une prévention des effets secondaires des traitements nécessite une consultation diététique pour permettre la mise en place d’une stratégie nutritionnelle adaptée. Les consultations diététiques doivent avoir lieu dans un local aménagé pour protéger l’intimité du patient et équipé pour permettre l’évaluation de son état nutritionnel. Au cours de la consultation initiale, une évaluation nutritionnelle standard est indispensable et il est nécessaire que des conseils écrits et personnalisés soient remis au patient. Ces conseils seront adaptés à chaque consultation. Les données du diagnostic diététique et les conseils transmis au patient doivent être communiqués à l’équipe soignante, à l’établissement de suite de soins et au médecin traitant pour une prise en charge multidisciplinaire. Un compte rendu doit être intégré dans le dossier du patient. De même, l’entourage du patient doit être associé à la prise en charge diététique. L’évaluation de l’efficacité du conseil diététique peut être réalisée par le maintien du poids, la régression des troubles digestifs, la satisfaction des patients. Résultats du processus de revue Le document « Bonnes pratiques pour la prise en charge diététique en cancérologie : la consultation » a été revu par des experts indépendants des secteurs public et privé à l’aide d’un questionnaire évaluant la validité, la clarté, la pertinence et l’acceptabilité des Standards, Options et Recommandations élaborés par le groupe de travail. Ce document a été transmis aux comités techniques des vingt centres régionaux de lutte contre le cancer. Une date limite de réponse a été donnée pour clore ce processus de revue. L’absence de réponse des experts sollicités avant la date proposée a été considérée comme une validation implicite du document. En cas de commentaires ou réserves, une justification écrite et détaillée a été demandée, faisant référence à la littérature et/ou à l’expérience documentée des experts. Sur 96 relecteurs sollicités, 29 (30 %) ont répondu et 25 ont complété le questionnaire d’évaluation. Parmi ces réponses, 96 % des experts approuvaient la majorité des Standards, Options et Recommandations de ce document (21 experts approuvaient tous les SOR, 3 approuvaient une grande partie des SOR, 1 approuvait certains SOR et 0 n’approuvait aucun SOR). Les observations des experts sur ce document concernaient plusieurs types de problèmes : 31.07.2000 – « Bonnes pratiques pour la prise en charge diététique en cancérologie : la consultation » - draft 5 Copyright FNCLCC - Tous droits réservés Annule et remplace le document du 28/04/2000 - draft 4 - - Page 6 des imperfections dans la formulation des idées et concepts. La mise en forme a été améliorée en fonction des remarques émises ; une définition imprécise des types de consultations : à visée diagnostique, thérapeutique, consultation de suivi. Les définitions ont été affinées ; le constat par les experts du manque médecins spécialistes dans le groupe de travail. Le groupe de travail et la liste des relecteurs seront complétés lors de la mise à jour des recommandations ; les références d’un ouvrage centré sur la profession de diététicien ont été ajoutées dans la bibliographie. Les remarques prises en compte ont été intégrées au document final présenté dans les pages suivantes. 31.07.2000 – « Bonnes pratiques pour la prise en charge diététique en cancérologie : la consultation » - draft 5 Copyright FNCLCC - Tous droits réservés Annule et remplace le document du 28/04/2000 - draft 4 Page 7 TABLE DES MATIERES RESUMÉ.....................................................................................................................................................5 1. DÉFINITION ........................................................................................................................................8 1.1 1.2 LA CONSULTATION DE DIÉTÉTIQUE ...................................................................................................8 EVALUATION DE L’ÉTAT NUTRITIONNEL .............................................................................................8 2. OBJECTIFS.........................................................................................................................................9 3. TYPES D’INTERVENTIONS (INDICATIONS) ....................................................................................9 3.1 3.2 3.3 3.4 4. CONSULTATIONS À VISÉE DIAGNOSTIQUE .......................................................................................10 CONSULTATIONS À VISÉE THÉRAPEUTIQUE .....................................................................................10 CONSULTATIONS À VISÉE PRÉVENTIVE DES COMPLICATIONS LIÉES AU TRAITEMENT ..........................10 CONSULTATIONS SPÉCIFIQUES ......................................................................................................11 ORGANISATION DE LA CONSULTATION .....................................................................................11 4.1 ASPECTS PRATIQUES ....................................................................................................................11 4.1.1 Locaux, matériel ..................................................................................................................11 4.1.2 Moyens diététiques .............................................................................................................12 4.2 CONSULTATION INITIALE ................................................................................................................13 4.2.1 Données préalables - Outils de base..................................................................................13 4.2.2 Entretien avec le patient et élaboration d’un diagnostic diététique.....................................13 4.2.3 Rédaction de conseils spécifiques transmis au patient et son entourage ..........................14 4.2.4 Données spécifiques au patient en cancérologie ...............................................................14 4.2.5 Information de l’équipe soignante .......................................................................................15 4.2.6 Modalités de suivi................................................................................................................16 4.3 CONSULTATION DE SUIVI ...............................................................................................................16 5. COMPTE RENDU DE LA CONSULTATION DIÉTÉTIQUE .............................................................17 5.1 5.2 DOSSIER DIÉTÉTIQUE ....................................................................................................................17 COMPTE RENDU DANS LE DOSSIER DU PATIENT...............................................................................17 6. ÉVALUATION ...................................................................................................................................18 7. RECOMMANDATIONS DE LA FNCLCC .........................................................................................20 RÉFÉRENCES BIBLIOGRAPHIQUES....................................................................................................21 31.07.2000 – « Bonnes pratiques pour la prise en charge diététique en cancérologie : la consultation » - draft 5 Copyright FNCLCC - Tous droits réservés Annule et remplace le document du 28/04/2000 - draft 4 Page 8 Un groupe de diététiciennes mis en place par la Fédération nationale des centres de lutte contre le cancer (FNCLCC) a revu les données scientifiques disponibles concernant la consultation de diététique pour des patients atteints de cancer. Une recherche bibliographique a été effectuée dans Medline® entre 1980 et juin 1999 en utilisant les mots clés suivants : nutrition, dieteticians, dietetics, guidelines, counseling, strategy, consultation, program et neoplasms. Cette bibliographie a été complétée par des références personnelles du groupe de travail et un ouvrage collectif sur la profession de diététicien [PUISSANT1995]. Après sélection et analyse critique des articles et confrontation des pratiques, ce groupe a proposé des « Standards », des « Options » et des « Recommandations » fondés sur des preuves scientifiques ou un consensus d’experts. Ce document a été revu par des experts indépendants. Une mise à jour est prévue en fonction de nouvelles données scientifiques ou de nouveaux accords d’experts. 1. DEFINITION 1.1 La consultation de diététique La consultation diététique s’adresse à tout patient atteint de cancer, qu’il ait développé ou non des troubles nutritionnels, et peut aller d’un simple conseil diététique à une prise en charge longue et complexe. Elle peut prendre place dans plusieurs contextes : hospitalisation traditionnelle ou hospitalisation ambulatoire. Une particularité de la maladie cancéreuse et/ou de ses traitements est l’installation de la dénutrition ou l’apparition brutale des effets secondaires pouvant mettre le patient en situation aiguë d’aphagie ou de troubles majeurs du transit. Ces éléments justifient entre autres d’une consultation diététique précoce. Les traitements séquentiels longs et agressifs nécessitent une éducation du patient et/ou de son entourage sur le mode alimentaire nouveau et spécifique à adopter. Une consultation de diététique en établissement hospitalier est un acte de soin à but préventif, thérapeutique ou éducatif, réalisé par un diététicien, conformément aux textes officiels régissant la profession : - circulaire du 8D 85/86 du 4 mars 85 relative aux activités des diététiciens dans les établissements hospitaliers publics mentionnés à l’article L792 du Code de la Santé Publique ; - loi n° 86-76 du 17 Janvier 86, Article du 14/01/1986 JO du 18/01/86 et Décrets d’application n° 88–403 et 88-404 du 20 Avril 88 –JO du 22 Avril 88 protégeant le titre de Diététicien. Elle revêt une importance particulière car elle doit permettre aux patients traités en ambulatoire et/ou en séquentiel, de maintenir un état nutritionnel satisfaisant et d’éviter tout état clinique susceptible d’interrompre le traitement. La consultation peut être demandée pour un patient dont l’état s’aggrave subitement. Elle permet aussi de corriger certains déséquilibres alimentaires préalables à la survenue du cancer (colopathie, diabète…) ou liés aux effets secondaires de son traitement. Il est indispensable de préserver un état nutritionnel satisfaisant pour permettre au patient de suivre son traitement dans les meilleures conditions [SMALE1981]. La qualité et l’efficacité de la consultation diététique dépendront aussi de l’implication du patient. 1.2 Evaluation de l’état nutritionnel Tous ces paramètres d’évaluation sont définis ainsi que leurs indications dans le document « Bonnes pratiques diététiques en cancérologie : dénutrition et évaluation nutritionnelle » [DUGUET1999]. Les options et les recommandations sont à définir en fonction de la pathologie et des traitements. Des paramètres simples et objectifs suffisent à une première évaluation de l’état nutritionnel : - la taille, - le poids habituel, le poids de forme (poids du patient trois mois auparavant), - le poids actuel mesuré selon un protocole rigoureux (voir chapitre « entretien avec le patient et élaboration d’un diagnostic diététique ») - le pourcentage de perte de poids : (poids de forme – poids actuel)x100 / poids de forme, 31.07.2000 – « Bonnes pratiques pour la prise en charge diététique en cancérologie : la consultation » - draft 5 Copyright FNCLCC - Tous droits réservés Annule et remplace le document du 28/04/2000 - draft 4 - Page 9 la vitesse d’amaigrissement, l’appétence : toute variation peut facilement être mise en évidence par un questionnement simple, l’existence ou non de troubles digestifs révélés spontanément par le patient en général, sinon par le questionnement précis et ciblé du patient, présence d’œdèmes, dans le cas d’une surcharge pondérale et de dénutrition l’indice de masse corporelle (ICM) est calculé [MELCHIOR1998]. Ces premiers éléments permettent de décider s’il est nécessaire de réaliser une évaluation complémentaire et éventuellement d’instituer un support nutritionnel : - si la variation de poids est récente et rapide, l’index de DETSKY permet de classer la dénutrition du patient [DETSKY1987] [DUGUET1999], - si la variation de poids (vitesse et pourcentage) se vérifie, c’est-à-dire si l’évaluation nutritionnelle révèle un état de dénutrition, une surveillance dont on déterminera la fréquence est à réaliser, - si l’évaluation nutritionnelle détecte un l’état de dénutrition, une surveillance de certains critères biologiques, relevant d’une prescription médicale, peut être mise en route. Au total Standards La consultation de diététique doit être réalisée par un diététicien, conformément aux textes officiels. Pour toute consultation diététique, un bilan nutritionnel doit être réalisé, étayé par des paramètres d’évaluation nutritionnelle simples et objectifs (accord d’experts). Recommandation Une évaluation nutritionnelle complémentaire peut être nécessaire pour permettre d’instaurer un support nutritionnel adapté au patient vu en consultation (accord d’experts). 2. OBJECTIFS Les objectifs de la consultation diététique sont de : - corriger les troubles nutritionnels induits par la maladie et/ou les traitements [KONDRUP1998], - prendre en compte les séquelles des traitements, - prévenir la dénutrition précocement et mettre en œuvre une stratégie d’éducation pour ralentir son installation pendant ou après les traitements, - répondre à la demande des patients, - accompagner le patient vers le rétablissement d’un statut nutritionnel adapté et/ou d’une alimentation adaptée suffisante, - éduquer le patient et/ou sa famille, - évaluer les résultats de la prise en charge diététique 3. TYPES D’INTERVENTIONS (INDICATIONS) Les consultations de diététique concernent le plus souvent les patients suivis dans l’établissement, qu’ils soient hospitalisés ou non. La tendance est cependant à l’augmentation des consultations externes ou en hospitalisation de courte durée (hôpital de jour, hôpital de semaine). Les patients cancéreux ont des besoins en réadaptation alimentaire de différents types en fonction de leur état général, de la localisation de la tumeur (localisation ORL, digestive, etc.) et/ou du traitement (chimiothérapie, radiothérapie, chirurgie invalidante ou non) [BROADWELL1987]. 31.07.2000 – « Bonnes pratiques pour la prise en charge diététique en cancérologie : la consultation » - draft 5 Copyright FNCLCC - Tous droits réservés Annule et remplace le document du 28/04/2000 - draft 4 Page 10 Les consultations diététiques peuvent être classées en quatre groupes : à visée diagnostique, à visée thérapeutique, à visée préventive et spécifique. La consultation à visée diagnostique recherche les troubles nutritionnels potentiels du patient. La consultation à visée thérapeutique prend en charge les troubles nutritionnels diagnostiqués. Les deux objectifs peuvent être successifs dans le même entretien avec le diététicien. 3.1 Consultations à visée diagnostique Tout patient atteint d’un cancer peut faire l’objet d’une consultation diététique en général et plus particulièrement les patients à risque de dénutrition ou dénutris : - les patients atteints de tumeur de l’appareil digestif, langue, pharynx, œsophage, estomac, intestin, foie traités par chirurgie et/ou radiothérapie, - les patients traités par chimiothérapie, souffrant de nausées, vomissements, douleurs abdominales, mucites, infections, anorexie prolongée, - les patients dont le champ d’irradiation inclut en partie le tube digestif, - les patients dont l’état général est altéré, et les sujets âgés [TCHEKMEDYIAN1992]. 3.2 Consultations à visée thérapeutique Tout patient en traitement est concerné. Cette consultation recherche l’impact des traitements anticancéreux isolés ou concomitants en mettant en œuvre une stratégie nutritionnelle pour rétablir ou maintenir l’état nutritionnel. Certains patients sont particulièrement concernés : - tout patient avec une tumeur de localisation ORL, médiastinale ou œsophagienne peut présenter une altération de l’alimentation liée à la pathologie ou au traitement subi et est concerné par une prise en charge diététique. Tout patient présentant des troubles hépatiques, un alcoolisme chronique associé est concerné par la consultation diététique à visée thérapeutique. (cf. Guide des bonnes pratiques de la prise en charge diététique des patients atteints de cancer ORL [MEURIC1999]) ; - tout patient traité par hormonothérapie ou corticothérapie, en particulier dans le cas de tumeur du sein ou de la thyroïde, souffrant de troubles du comportement alimentaire pouvant entraîner des prises de poids conséquentes ; - tout patient ayant subi une intervention chirurgicale digestive lourde et dont le suivi diététique est indispensable pour l’élargissement et la normalisation du régime alimentaire vers la normalisation ; - tout patient à risque de neutropénie, après greffe médullaire, après chimiothérapie ou radiothérapie. 3.3 Consultations à visée préventive des complications liées au traitement La consultation préventive permet de préparer le patient pour qui un traitement anticancéreux a été décidé, de l’informer des effets secondaires possibles sur le plan nutritionnel afin d’en diminuer l’impact et de l’éduquer pour appliquer l’alimentation nécessaire au maintien de son état nutritionnel, tout en associant une notion d’« alimentation plaisir ». Ces consultations s’adressent à : - tout patient désirant des informations sur : la relation entre l’alimentation et le cancer en rapport avec les publications de la presse « grand public » (rôle des fibres, alimentation parallèle, nutrithérapie, instinctothérapie, additif, organismes génétiquement modifiés…), l’alimentation avant, après ou pendant le traitement. - tout patient dont les traitements (radiothérapie, chimiothérapie) peuvent induire des troubles nutritionnels [AKER1979] [BUSS1987] [MERCADANTE1996] - tout patient pouvant présenter des troubles alimentaires d’ordre mécaniques ou métaboliques liés aux traitements : radiothérapie abdominale, chimiothérapies spécifiques et perturbations digestives, radiothérapie médiastinale (cancer du poumon, Maladie de Hodgkin, lymphome, cancer des voies aéro-digestives supérieures…), 31.07.2000 – « Bonnes pratiques pour la prise en charge diététique en cancérologie : la consultation » - draft 5 Copyright FNCLCC - Tous droits réservés Annule et remplace le document du 28/04/2000 - draft 4 Page 11 chirurgie ORL ou digestive (préopératoire), chimiothérapie et conduite alimentaire à tenir au décours du cycle pour maintenir un statut nutritionnel correct [OTTERY1995]. 3.4 Consultations spécifiques Une consultation peut être prévue pour : - Tout patient (enfant ou adulte) en cours de traitement (radiothérapie ou chimiothérapie) présentant une insuffisance brutale de l’alimentation orale. - Tout patient neutropénique à la suite de chimiothérapies lourdes doit bénéficier de conseils alimentaires pour son retour à domicile. - Toute patiente souhaitant limiter une prise de poids dans le cadre de traitements hormonaux suite à des cancers du sein ou de traitements substitutifs suite à un cancer de la thyroïde. - Tout patient rentrant à domicile avec une nutrition entérale du fait d’une incapacité temporaire ou définitive à s’alimenter par voie orale, au cours du traitement, ou après une chirurgie perturbant d’une façon temporaire, ou définitive, tout ou partie du circuit digestif. - Pour les patients dont les douleurs cancéreuses sont majeures et résistent aux antalgiques classiques les médecins peuvent avoir recours aux traitements morphiniques. Ces traitements vont engendrer des effets secondaires (flatulences, constipation, etc.) devant être prévenus systématiquement. - Pour les patients inclus dans des protocoles de recherche comportant une évaluation nutritionnelle. Lors du suivi général du patient, toute perte pondérale rapide > 10 % du poids habituel doit déboucher sur une consultation diététique. Dans un contexte palliatif ou en phase terminale, cette prise en charge est recentrée sur des soins de confort (régularisation du transit, maintien de l’apport hydrique…) plutôt que sur le maintien du poids. Au total En cancérologie, il y a trois types d’indications de la consultation de diététique : diagnostique, préventive ou thérapeutique. Standards Tout patient à risque de dénutrition, déjà dénutri ou avec un statut nutritionnel correct mais nécessitant une éducation alimentaire ou une prévention des effets secondaires des traitements nécessite une consultation diététique (accord d’experts). Elles doivent permettre la mise en place d’une stratégie nutritionnelle adaptée à chaque patient. 4. ORGANISATION DE LA CONSULTATION 4.1 Aspects pratiques 4.1.1 Locaux, matériel La consultation de diététique a lieu sur rendez-vous, sur prescription du médecin ou à la demande du patient. Pour les patients traités en ambulatoire, cette consultation est liée le plus souvent à la consultation médicale ou lors des séances de traitement et est donc programmée à jour et heures fixées. En effet, la consultation de diététique n’est pas codifiée comme acte paramédical et ne permet pas le remboursement du transport au patient. Toutefois, le diététicien peut être appelé pour des consultations ponctuelles ou même donner un avis ou un conseil diététique (en dehors des consultations programmées) pour adapter en urgence une alimentation. 31.07.2000 – « Bonnes pratiques pour la prise en charge diététique en cancérologie : la consultation » - draft 5 Copyright FNCLCC - Tous droits réservés Annule et remplace le document du 28/04/2000 - draft 4 Page 12 Un rythme de suivi diététique peut être programmé en début de traitement dans la plupart des cas. Un local indépendant est indispensable pour préserver l’intimité des patients et de leur famille pendant la consultation. Il est équipé d’un téléphone, et d’un support informatique si possible. Il est recommandé d’avoir accès à un logiciel de contrôle d’ingesta. Une balance et une toise sont également nécessaires. Lorsque le patient est hospitalisé, la consultation peut avoir lieu dans la chambre du malade, en ménageant un moment privilégié (intimité, confidentialité). L’examen du dossier médical du patient est nécessaire avant l’entretien diététique pour connaître l’histoire médicale du patient, ses antécédents et les traitements en cours et prévus. Le diététicien peut avoir à sa disposition des documents écrits, avec l’en-tête et les coordonnées du service. Ce qui permet au patient de contacter facilement le diététicien. Ce document présente des conseils diététiques standardisés ou adaptés au cas particulier du patient. 4.1.2 Moyens diététiques Le diététicien dispose, pour répondre aux besoins nutritionnels spécifiques de chaque patient de trois types de nutrition : - l’alimentation naturelle : elle est fournie par l’hôpital à tout patient hospitalisé. A la sortie du patient, elle devient celle du domicile. Le diététicien précise alors les aliments à privilégier et associe des conseils de cuisson, d’adaptation de texture et d’assaisonnement. - les compléments nutritionnels spécifiques : ils sont prescrits par le diététicien ou le médecin sous différentes formes de conditionnement et de composition. Le rôle du diététicien est majeur dans le choix du complément alimentaire (goût, texture, volume…). Des difficultés de remboursement de ces compléments peuvent exister selon les régions et les caisses. Cette situation est en cours de changement suite à la création d’un Programme national de lutte contre le cancer décrété en février 2000 par le gouvernement français. - la nutrition entérale, (par sonde) respectant la voie physiologique mais tenant compte d’obstructions ou de dysfonctionnement de certaines parties du tube digestif : le diététicien adapte la composition nutritionnelle, le volume, le mode d’administration à la tolérance de chaque patient au cours de l’hospitalisation mais aussi lors du retour à domicile. La gamme des produits prêts à l’emploi à disposition est variée. Cette nutrition peut être exclusive ou complémentaire d’une nutrition orale. La nutrition entérale peut compléter une nutrition parentérale partielle. Au total Standards Les consultations diététiques, sur rendez-vous programmé de préférence, doivent avoir lieu dans un local aménagé pour protéger l’intimité du patient, lorsque celui-ci peut ou souhaite se déplacer. Après consultation du dossier médical du patient, elles permettent l’évaluation de son état nutritionnel et la mise en place d’une stratégie nutritionnelle (accord d’experts). Recommandation Le local comportera balance, toise, matériel informatique (mesure des ingestats), téléphone. 31.07.2000 – « Bonnes pratiques pour la prise en charge diététique en cancérologie : la consultation » - draft 5 Copyright FNCLCC - Tous droits réservés Annule et remplace le document du 28/04/2000 - draft 4 Page 13 4.2 Consultation initiale 4.2.1 Données préalables - Outils de base Il est important d’envisager une consultation en début de traitement afin d’expliquer l’évolution de l’alimentation en fonction du projet thérapeutique et des événements indésirables attendus, et d’évaluer l’état nutritionnel initial du patient (cf. Guide de bonnes pratiques de la dénutrition et évaluation nutritionnelle en cancérologie [DUGUET1999]). Au préalable, la consultation du dossier du patient est indispensable au diététicien pour orienter ses conseils. Certaines données peuvent être fournies par le biais des dossiers annexes du patient (dossier de soins infirmiers, dossier de radiothérapie, etc.) ou par celui d’entretiens avec l’équipe soignante au sens large (infirmières, aides-soignantes, orthophonistes, manipulateurs de radiothérapie, etc.). Le diététicien oriente ses conseils en intégrant les données de la prescription médicale et celles de la demande du patient, et en prenant en compte : - les antécédents du patient (chirurgicaux, médicaux, etc.) ou de pathologies associées (diabète, insuffisance rénale, surpoids, hypertryglycéridémie, etc.), - le diagnostic (stade de la maladie inclus), - les traitements prévus et des retentissements nutritionnels possibles, - les données socio-économiques, culturelles et religieuses du patient, - les renseignements sur l’adhésion personnelle ou non aux conseils diététiques, sur les difficultés rencontrées ou non pour la réalisation pratique de ceux-ci , - les données sur la douleur et les troubles que celle-ci peut provoquer sur la nutrition, - les troubles nutritionnels préexistants à la maladie. 4.2.2 Entretien avec le patient et élaboration d’un diagnostic diététique La prise de contact avec le patient, comprenant un temps d’accueil et d’écoute concernant les habitudes alimentaires familiales, l’état psychologique du patient, l’image corporelle et la place de l’alimentation dans la vie quotidienne du patient correspond à la consultation diététique initiale. Le diététicien doit informer le patient des effets probables du traitement suivi sur son alimentation et son état nutritionnel. Le diététicien doit adapter l’information à l’état émotionnel du patient. Si la communication avec le patient est difficile (incapacité à parler ou à se faire comprendre, agressivité, timidité, pudeur ou mauvais état général…), le diététicien doit essayer de contacter, ou faire venir à la consultation, un membre de la famille ou de l’entourage proche, avec l’accord du patient [BROADWELL1987] [DWYER1986]. Le diététicien réalise l’évaluation nutritionnelle standard et doit prendre en compte divers paramètres tels que : - la taille, - le poids habituel, correspondant au poids de forme du patient avant la survenue de la pathologie, - le poids actuel mesuré par la pesée à un jour donné : le patient doit être pesé sur la même balance, habillé de façon sensiblement identique avec ou sans chaussures, en position droite à l’équerre, à la même heure de préférence, une fois par semaine ou plus selon les besoins, - l’appétence, éventuellement quantifié à l’aide d’une évaluation de type « rappel des 24 heures », - l’existence ou non de troubles digestifs (cf. Guide de bonnes pratiques de la dénutrition et de l’évaluation nutritionnelle en cancérologie [DUGUET1999]). La cause des variations pondérales est recherchée et, si nécessaire, des mesures pour les corriger ou les éviter sont mises en place. Toute perte pondérale > 10 % du poids de forme doit faire l’objet d’une consultation diététique par le diététicien en collaboration avec le médecin, afin de mettre en place une stratégie nutritionnelle permettant de maintenir un état nutritionnel correct du patient. 31.07.2000 – « Bonnes pratiques pour la prise en charge diététique en cancérologie : la consultation » - draft 5 Copyright FNCLCC - Tous droits réservés Annule et remplace le document du 28/04/2000 - draft 4 Page 14 Associée aux outils de base décrits plus haut, cette évaluation nutritionnelle permet d’établir un diagnostic diététique, transcription pratique de la prescription du médecin avec prise en compte des données personnelles et sociales pouvant influencer l’alimentation du patient. 4.2.3 Rédaction de conseils spécifiques transmis au patient et son entourage Certains patients nécessitent un recours à un soutien nutritionnel sous forme soit d’aliments naturels soit de compléments nutritionnels spécifiques [BASS1995]. La rédaction des conseils tient compte des données nutritionnelles à transmettre au patient mais aussi des buts à atteindre pour une consultation ultérieure et de l’évaluation de la consultation précédente. Le diététicien rencontre alors le patient (avec son entourage lorsque cela est possible) pour lui expliquer la stratégie nutritionnelle envisagée et lui remettre des conseils adaptés concernant l’évolution de son alimentation. Lorsque le patient ne retourne pas à son domicile, ces conseils sont transcris dans un document qui est transmis à l’établissement d’accueil. Le diététicien se doit d’informer le patient sur les événements nutritionnels indésirables qui peuvent survenir au cours du traitement en précisant qu’il n’est pas possible, le plus souvent, d’en déterminer avec précision ni la survenue dans le temps ni la durée. C’est le moment privilégié pour le renseigner sur les éventuelles conséquences du traitement subi : - sur son alimentation, - sur les modifications de transit intestinal, de goût, d’odorat, etc., - en respectant son état émotionnel et le niveau d’information qu’il souhaite. Des conseils écrits et personnalisés sont donnés, à chaque consultation, aux patients (et à son entourage s’il est accompagné). Ces documents remis aux patients comportent le nom du diététicien référent et les possibilités de le joindre par téléphone (jours, horaires) et précisent : - la texture alimentaire adaptée au patient, - le possible choix des aliments, - la répartition conseillée, - des recettes, - la liste des produits diététiques adaptés. Tout patient dont les ingestas sont réduits peut relever d’une prescription de compléments diététiques prêts à l’emploi. Ces compléments nutritionnels ne sont pas, en général, remboursés par les Caisses d’Assurance Maladie. Cette situation est en cours de changement suite à la création d’un Programme national de lutte contre le cancer décrété en février 2000 par le gouvernement français. Le diététicien devra essayer d’obtenir l’adhésion du patient et sa participation lors de la mise en place des objectifs qui se doivent d’être réalistes. Chaque consultation donne lieu à un objectif réalisable par le patient en fonction de ses possibilités personnelles et sociales. 4.2.4 Données spécifiques au patient en cancérologie La spécificité des patients cancéreux est la rapidité avec laquelle apparaissent les troubles nutritionnels (dénutrition ou troubles du transit). Ces troubles sont liés à la pathologie et/ou secondaires aux traitements anticancéreux. Ces patients doivent bénéficier précocement, avant même la mise en route du traitement dans certains cas, d’une évaluation nutritionnelle pour dépister ceux qui présentent un risque de dénutrition et proposer une prise en charge diététique adaptée. 31.07.2000 – « Bonnes pratiques pour la prise en charge diététique en cancérologie : la consultation » - draft 5 Copyright FNCLCC - Tous droits réservés Annule et remplace le document du 28/04/2000 - draft 4 Page 15 La synthèse de l’ensemble des données permet au diététicien d’assurer l’application de la prescription diététique adaptée au patient et aux particularités thérapeutiques. Les conseils spécifiques en cancérologie s’adressent essentiellement aux : - patients dénutris dans le cadre de troubles métaboliques liés à la maladie ou secondaires à la thérapeutiques, - aux patients avec une tumeur ORL, (cf. Guide des bonnes pratiques voies aérodigestives supérieures) [MEURIC1999] médiastinale ou œsophagienne. Chez ces patients il faut adapter la texture des aliments aux possibilités mécaniques, à la déglutition, aux effets des traitements, à l’âge des patients, enrichir les préparations, les fractionner, augmenter la consommation quotidienne à partir d’aliments concentrés en calories et protéines [BASS1995]. Les séquelles de traitement sous forme d’ostéoradionécrose entraînant dysphagie, douleurs pharyngées, linguales ou trismus avec surinfections, télangiectasie des muqueuses couvrant le voile du palais, la langue, la face postérieure de l’oropharynx nécessitent un suivi à distance des traitements, - aux patients ayant une surcharge pondérale liée au traitement du cancer. Même si les mécanismes de prise de poids des patients traités par hormonothérapie et chimiothérapie adjuvante ou corticothérapie sont multifactoriels, une consultation diététique auprès de ces patients permet de corriger des erreurs alimentaires [CHLEBOWSKI1993] [MONNIN1993]. La stratégie nutritionnelle doit être mise en place grâce à l’enquête alimentaire, à un programme alimentaire personnalisé (répartition alimentaire qualitative et quantitative journalière) et complétée par des conseils concernant la structure des repas, - aux patients soumis à un traitement morphinique - aux patients en soins palliatifs Les conseils doivent être intégrés à ceux d’une équipe pluridisciplinaire dans laquelle le psychiatre ou le psychologue auront une place importante afin de renforcer l’efficacité de la prise en charge diététique et d’aider les patients à retrouver une image corporelle satisfaisante. En effet les patients sont particulièrement fragiles à l’arrêt de la nutrition parentérale mise en place lors des traitements lourds. La reprise de l’alimentation orale peut être difficile. Il est nécessaire qu’une attention particulière soit portée au poids de tout patient après intensification et greffe de cellules souches hématopoiétiques avec aplasie sévère, ainsi qu’aux troubles alimentaires pouvant perdurer après la greffe [AKER1979]. Dans le cas de radiothérapies abdominales, chimiothérapies spécifiques pouvant entraîner des perturbations digestives, une consultation diététique à titre préventif permet de corriger des erreurs alimentaires éventuelles, d’orienter le patient dans le choix des aliments à privilégier, de l’alerter sur des troubles digestifs qui peuvent se révéler à long terme (ballonnements, diarrhées, etc.), d’établir avec le patient un programme alimentaire. Pour les patients soumis à une radiothérapie médiastinale, une consultation précoce avec une attention particulière portée au poids permet une prise en charge nutritionnelle rapide en cas de dysphagie. 4.2.5 Information de l’équipe soignante La prise en charge doit se faire de façon pluridisciplinaire [DWYER1986] avec transmissions « directes » entre tous les soignants, pour concourir à une meilleure adéquation du mode alimentaire du patient. L’information doit parvenir aux : - médecins, par le biais de compte rendus diététiques inclus au dossier médical du patient, - infirmières, aide-soignants, au niveau des relèves ou du dossier infirmier du patient, - autres soignants de l’établissement : manipulateurs de radiothérapie, psychologues, assistantes sociales, kinésithérapeutes et orthophonistes afin de répondre rapidement et précisément aux problèmes d’alimentation rencontrés, - autres intervenants dans la prise en charge du patient (établissements de suite de soins, hospitalisation à domicile, prestataires de services concernant la nutrition entérale, etc). 31.07.2000 – « Bonnes pratiques pour la prise en charge diététique en cancérologie : la consultation » - draft 5 Copyright FNCLCC - Tous droits réservés Annule et remplace le document du 28/04/2000 - draft 4 Page 16 Une relation dynamique avec chacun de ces intervenants permet de mettre en place une action thérapeutique. Des difficultés peuvent être rencontrées au niveau de la réalisation pratique de certains types d’alimentation pour des patients vivant seuls ou ayant des difficultés économiques. Les problèmes de communication (aphonie, patients étrangers) nécessitent une adaptation des conseils. Pendant la consultation, le diététicien peut être amené à joindre le médecin, le psychologue ou l’assistante sociale pour mettre en place des aides spécifiques au patient. 4.2.6 Modalités de suivi La périodicité du suivi sera à déterminer en fonction du type de consultation (visée diagnostique, préventive, thérapeutique) en accord avec l’équipe médicale. Le diététicien met en place l’organisation nécessaire pour une bonne disponibilité téléphonique et/ou pour fixer un rendez-vous au patient lors du suivi médical ou diététique. Le suivi est adapté à la pathologie et à l’âge du patient. Pour certaines localisations cancéreuses conduisant à des troubles alimentaires ou fonctionnels majeurs le suivi est renforcé et des données spécifiques sont recueillies lors de chaque consultation. Le suivi peut être modifié lors de l’inclusion des patients dans un protocole de recherche. 4.3 Consultation de suivi La consultation de suivi fait suite à la consultation initiale lorsque le diagnostic diététique montre la nécessité d’une prise en charge nutritionnelle. Chaque consultation de suivi comprendra un relevé de poids, des informations sur les modes d’alimentation par rapport à la consultation précédente (enquête nutritionnelle, rappel des 24 heures), une interrogation sur les difficultés rencontrées par le patient, l’appréciation de la compliance du patient aux conseils donnés et l’adaptation de ces conseils si nécessaire. En fonction des difficultés nutritionnelles rencontrées, le diététicien peut être amené à faire appel à d’autres acteurs de soins (médecins, infirmières, orthophonistes, assistantes sociales, etc.). Les recours au médecin sont généralement instaurés pour : - douleur, - mucite ou œsophagite de grades élevés, - demande de pose de sonde naso-gastrique, - amaigrissement rapide supérieur à 5 % du poids habituel, - troubles digestifs majeurs, - difficultés socio-économiques (Assistante sociale), - problèmes mécaniques (canules, plaies, etc.) nécessitant l’instauration de soins infirmiers réguliers. Les partenaires des établissements de soins de suite où se trouvent les patients (médecins, diététiciens ou autres) doivent être contactés. 31.07.2000 – « Bonnes pratiques pour la prise en charge diététique en cancérologie : la consultation » - draft 5 Copyright FNCLCC - Tous droits réservés Annule et remplace le document du 28/04/2000 - draft 4 Page 17 Au total Standards Une consultation peut être envisagée dès le début du traitement afin de permettre au diététicien de prendre en compte tous les paramètres (antécédents, pathologies associées, diagnostic) du patient (accord d’experts). Elle s’impose lors d’une perte de poids > 10%. Au cours de la consultation initiale, une évaluation nutritionnelle standard est indispensable. Le recueil de la taille, du poids habituel, du poids actuel, des troubles digestifs éventuels est indispensable (accord d’experts). Au cours des consultations, il est nécessaire que des conseils écrits et personnalisés soient remis au patient (accord d’experts). Ces conseils seront adaptés à chaque consultation. Il en sera de même pour les patients pris en charge à domicile ou se trouvant dans un établissement de suite de soins. Les données du diagnostic diététique et les conseils transmis au patient doivent être communiqués à l’équipe soignante, à l’établissement de suite de soins et au médecin traitant (accord d’experts). Chaque consultation donne lieu à un objectif réalisable par le patient, en fonction de ses possibilités personnelles et sociales. Recommandations Dans la mesure du possible, l’entourage du patient doit être associé à la prise en charge diététique (accord d’experts). La prise en charge diététique doit se faire de façon pluridisciplinaire (accord d’experts). Pour le bon déroulement du traitement et une réduction des perturbations liées à celui-ci, la qualité de l’information et le suivi diététique sont des facteurs importants (accord d’experts). Il est recommandé d’établir un suivi diététique et une information de bonne qualité chaque fois que nécessaire. . 5. COMPTE RENDU DE LA CONSULTATION DIETETIQUE 5.1 Dossier diététique Chaque consultation est l’occasion de résumer « l’histoire alimentaire » et les actions mises en place (nutrition entérale à domicile, suppléments caloriques ou protidiques, etc.) sous forme d’un compte rendu, consigné, à la fois dans le dossier diététique et dans le dossier médical du patient. Le recueil des données du dossier diététique comportera : - le diagnostic et le traitement du patient, les pathologies associées et traitements antérieurs, - le sexe, l’âge, - le profil alimentaire du patient (aversions, goûts…), - le poids à chaque consultation, le poids habituel, la taille, - les régimes, conseils diététiques remis lors des consultations, - en cas d’irradiation, la localisation des lésions et les champs irradiés, - l’apparition et l’intensité des troubles nutritionnels au cours du suivi, - des notions de qualité de vie des patients, capacités fonctionnelles, - les recommandations transmises et l’objectif diététique sont retranscrits dans le dossier diététique papier ou informatisé. 5.2 Compte rendu dans le dossier du patient Le compte rendu retranscrit dans le dossier patient doit être bref et résumer l’action principale menée au cours de la consultation. Au minimum ce compte rendu doit présenter le poids du patient, le bilan réalisé, l’objectif diététique retenu et les conseils donnés. Il peut préciser les actions socio-économiques menées en parallèle (relaxation, consultation avec un psychologue, intervention d’autres personnels para-médicaux), les modalités de suivi engagées et l’adhésion du patient aux modifications apportées à l’alimentation. 31.07.2000 – « Bonnes pratiques pour la prise en charge diététique en cancérologie : la consultation » - draft 5 Copyright FNCLCC - Tous droits réservés Annule et remplace le document du 28/04/2000 - draft 4 Page 18 Au total Standard Un compte rendu de chaque consultation sera rédigé et intégré au dossier du patient, afin de permettre une information de l’ensemble des intervenants prenant en charge le patient (accord d’experts). Recommandations Le contenu minimal d’un compte rendu de consultation diététique doit être : le bilan nutritionnel réalisé, les actions paramédicales conjointes, l’objectif recherché en vue de la consultation de suivi programmé. 6. EVALUATION Peu de travaux scientifiques évaluent les résultats d’une consultation diététique. Une étude randomisée [OVESEN1993] a évalué l’effet de conseils diététiques fréquents (versus pas de conseils) sur la prise alimentaire, le poids, le taux de réponse au traitement, la survie et la qualité de vie des patients traités par chimiothérapie. Les résultats ne montraient pas de différence significative entre les deux groupes pour le poids, la survie et la qualité de vie. Seule la mesure du pli cutané tricipital était significativement augmentée après cinq mois de conseils et de suivi. Cette étude de bonne qualité regroupe toutefois un nombre de patients peu élevé (105 patients). Une étude rétrospective [SCHILLER1998] regroupant 400 patients ayant bénéficié de conseils diététiques et interrogés deux à huit semaines après, montre que 82,7 % des patients se sont sentis correctement informés sur leurs besoins nutritionnels après la consultation. Toutefois dans cette étude, seuls 21 patients étaient pris en charge pour cancer. Tchekmedyian [TCHEKMEDYIAN1998] dans une cohorte de 644 patients pris en charge pour cancer constate un bénéfice en termes de satisfaction du patient et maintien de l’état nutritionnel chez les patients ayant eu un conseil diététique. D’autres études, comme celle de Smale, évaluent l’efficacité d’un support nutritionnel actif en préalable au traitement anticancéreux, mais ne précisent pas la part du conseil diététique [SMALE1981]. Cette étude met en évidence une réduction de la morbidité opératoire chez les patients à haut risque de dénutrition traités préventivement. Ces résultats montrent l’intérêt de la prise en charge diététique préventive. Une étude américaine [OTTERY1996] montre qu’une prise en charge diététique systématique du patient dans un cadre protocolaire permet le maintien du poids durant les traitements chez 50 à 80 % des patients. Toutefois dans cette étude, le bon état nutritionnel n’est pas mis en rapport avec la mortalité ou la morbidité des patients. Dans la pratique courante, le diététicien évalue le bénéfice rendu au patient par (accord d’experts) : - le maintien du poids en cours de traitement (radiothérapie, chimiothérapie), - la régression des troubles digestifs (arrêt de la diarrhée, limitation du météorisme abdominal), - la satisfaction des patients mesurant le bien-être du patient face à son alimentation. 31.07.2000 – « Bonnes pratiques pour la prise en charge diététique en cancérologie : la consultation » - draft 5 Copyright FNCLCC - Tous droits réservés Annule et remplace le document du 28/04/2000 - draft 4 Page 19 Au total Standards L’évaluation de l’efficacité du conseil diététique peut être réalisée par (accord d’experts) : le maintien du poids, la régression des troubles digestifs, la satisfaction des patients. Recommandations L’impact du conseil diététique et de la prise en charge diététique sur l’évolution des patients cancéreux doit être évalué (accord d’experts). 31.07.2000 – « Bonnes pratiques pour la prise en charge diététique en cancérologie : la consultation » - draft 5 Copyright FNCLCC - Tous droits réservés Annule et remplace le document du 28/04/2000 - draft 4 Page 20 7. RECOMMANDATIONS DE LA FNCLCC 1. Définitions La consultation de diététique doit être réalisée par un diététicien, conformément aux textes officiels (standard). Pour toute consultation diététique, un bilan nutritionnel doit être réalisé, étayé par des paramètres d’évaluation nutritionnelle simples et objectifs (standard, accord d’experts). Une évaluation nutritionnelle complémentaire peut être nécessaire pour permettre d’instaurer un support nutritionnel adapté au patient vu en consultation (recommandations, accord d’experts). 2. Types d’interventions, indications En cancérologie, il y a trois types d’indications de la consultation diététique : diagnostique, préventive ou thérapeutique. Tout patient à risque de dénutrition, déjà dénutri ou avec un statut nutritionnel correct mais nécessitant une éducation alimentaire ou une prévention des effets secondaires des traitements, peut bénéficier d’une consultation diététique (standard, accord d’experts). Elle doit permettre la mise en place d’une stratégie nutritionnelle adaptée à chaque patient (standard, accord d’experts). 3. Aspects pratiques de la consultation Les consultations diététiques, sur rendez-vous programmé de préférence, doivent avoir lieu dans un local aménagé pour protéger l’intimité du patient, lorsque celui-ci peut ou souhaite se déplacer. Après consultation du dossier médical du patient, elles permettent l’évaluation de son état nutritionnel et la mise en place d’une stratégie nutritionnelle (standard, accord d’experts). Le local comportera balance, toise, matériel informatique de mesure des ingestats, téléphone (recommandations). 4. La consultation diététique Une consultation doit être envisagée dès le début du traitement afin de permettre au diététicien de prendre en compte tous les paramètres (antécédents, pathologies associées, diagnostic) du patient (standard, accord d’experts). Elle s’impose pour une perte de poids supérieure à 10 % (standard). Au cours de la consultation initiale, une évaluation nutritionnelle standard est indispensable. Le recueil de la taille, du poids habituel, du poids actuel, des troubles digestifs éventuels est indispensable (standard, accord d’experts). Au cours des consultations, il est nécessaire que des conseils écrits et personnalisés soient remis au patient (standard, accord d’experts). Ces conseils seront adaptés à chaque consultation. Il en sera de même pour les patients pris en charge à domicile ou se trouvant dans un établissement de suite de soins. Les données du diagnostic diététique et les conseils transmis au patient doivent être communiqués à l’équipe soignante, à l’établissement de suite de soins et au médecin traitant (accord d’experts). Chaque consultation donne lieu a un objectif réalisable par le patient en fonction de ses possibilités personnelles et sociales (standard). Dans la mesure du possible l’entourage du patient doit être associé à la prise en charge diététique (recommandations, accord d’experts). La prise en charge diététique doit se faire de façon pluridisciplinaire (recommandations, accord d’experts). Pour le bon déroulement du traitement et la réduction des perturbations nutritionnelles liées à celui-ci, il est recommandé d’établir un suivi diététique et une information de bonne qualité chaque fois que nécessaire (recommandations, accord d’experts). 5. Le compte rendu de la consultation diététique Un compte rendu de chaque consultation sera rédigé et intégré au dossier médical, afin de permettre une information de l’ensemble des intervenants prenant en charge le patient (standard, accord d’experts). Le contenu minimal d’un compte rendu de consultation diététique doit être : le bilan nutritionnel réalisé, les actions paramédicales conjointes, l’objectif recherché en vue de la consultation de suivi programmé (recommandation). 6. L’évaluation de la consultation diététique L’évaluation de l’efficacité du conseil diététique peut être réalisée par le maintien du poids, la régression des troubles digestifs, la satisfaction des patients (standard, accord d’experts). L’impact du conseil diététique et de la prise en charge diététique sur l’évolution des patients cancéreux doit être évalué (recommandation, accord d’experts). 31.07.2000 – « Bonnes pratiques pour la prise en charge diététique en cancérologie : la consultation » - draft 5 Copyright FNCLCC - Tous droits réservés Annule et remplace le document du 28/04/2000 - draft 4 Page 21 REFERENCES BIBLIOGRAPHIQUES [AKER1979] Aker SN. Oral feedings in the cancer patient. Cancer 1979;43:2103-7. [BASS1995] Bass FB, Cox RH. The need for dietary counseling of cancer patients as indicated by nutrient and supplement intake. J Am Diet Assoc 1995;95:1319-21. [BROADWELL1987] Broadwell DC. Rehabilitation needs of the patient with cancer. Cancer 1987;60:563-8. [BUSS1987] Buss CL. Nutritional support of cancer patients. Prim Care 1987;14(2):317-35. [CHLEBOWSKI1993] Chlebowski RT, Blackburn GL, Buzzard IM, Rose DP, Martino S, Khandekar JD, et al. 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