Sur les traces du Moyen Age
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Sur les traces du Moyen Age
SUR LE S T RAC E S D U MOY E N - A G E > balades du patrimoine 23, rue Clovis -XIVe siècle >>> (1er) >>> >>> XI 1 U N N O U V E A U R E G A R D S U R L E PAT R I M O I N E PA R I S I E N 03 SUR LES TRACES DU MOYEN AGE D E L A M O N TA G N E S A I N T E - G E N E V I È V E À S A I N T - G E R M A I N - D E S - P R É S Les balades du patrimoine ➦ >>> Aux XIe et XIIe siècles, alors que la rive droite concentre la plus grande partie de la population de Paris, la rive gauche est un territoire plus ou moins désert, surtout dévoué à l’activité agricole. Les terrains y sont divisés en grands « clos » de culture. En 1108, Guillaume de Champeaux établit une école près de l’abbaye de Sainte-Geneviève, ce qui lui permet de se démarquer de l’école canoniale de Notre-Dame et d’échapper à la juridiction de l’évêque et à ses taxes. En 1200, Philippe-Auguste reconnaît l’Université et en 1215, le pape lui accorde des statuts. Pour protéger ce quartier en plein essor, le roi fait édifier une enceinte entre 1200 et 1215, alors que la rive droite en avait été dotée dix ans auparavant. >>> De nombreux étudiants français et étrangers s’établissent à proximité, les plus argentés dans leur famille ou dans des pensions, ceux plus modestes dans des établissements charitables, les collèges. On compte jusqu’à 65 collèges entre le XIIe et le XVIe siècle. Le quartier est également investi par les métiers liés à la vie intellectuelle, comme les parcheminiers et les libraires. >>> Les anciennes églises dévastées par les invasions normandes des IX e et X e siècles puis relevées à l’époque romane sont peu à peu rénovées ou reconstruites. De grands prélats s’établissent à leur tour dans le quartier. A l’ouest, les bâtiments de l’abbaye de Saint-Germaindes-Près, situés hors de l’enceinte, prennent de l’ampleur. Tous ces édifices élevés dans le style gothique témoignent du raffinement architectural de l’époque, dont il subsiste encore des témoignages malgré les destructions révolutionnaires et les grands travaux d’Haussmann. e Tour de l’ancienne église Sainte-Geneviève Il s’agit de l’ancien clocher de l’église abbatiale de Sainte-Geneviève qui, accolée à l’église Saint-Etienne-du-Mont, occupait à ce niveau l’emplacement de l’actuelle rue Clovis. L’abbaye de Sainte-Geneviève, fondée par Clovis puis protégée après sa mort par la >>> (1 ) >>> 3-5, rue Clovis reine Clotilde, abritait les reliques de Saintee >>> XIII siècle Geneviève ainsi que les tombeaux des souverains francs. Elle fut par la suite remaniée 2 Enceinte de Philippe-Auguste aux XIIe et XIIIe siècles. Devenue vétuste, elle est remplacée sous Louis XV par la nouvelle Afin de défendre Paris contre une invasion église Sainte-Geneviève, aujourd’hui Panthéon. des Anglais installés en Normandie, PhilippeL’ancienne église est finalement détruite Auguste fait édifier une imposante enceinte après la Révolution, en 1807, alors que les autour de la ville entre 1190 et 1215, en englobâtiments conventuels deviennent le lycée bant des terrains agricoles afin de pouvoir Napoléon (actuel lycée Henri IV). Le clocher, subvenir aux besoins de la population lors appelé Tour Clovis, est le dernier vestige de d’un éventuel siège. Ce rempart, qui encercle l’église abbatiale. La moitié inférieure de la un espace de 272 hectares, définit donc les Tour date du XIe siècle alors que la partie haute nouvelles limites de la ville. L’impressionnante date du XVe siècle. La haute flèche qui couvue en coupe de la rue Clovis montre bien la ronnait autrefois l’édifice a été abattue en technique de construction, composée de 1764. deux parements de gros blocs de pierres qui retiennent un cœur constitué de moellons et de briques amalgamés par un mortier résistant. La muraille atteignait 6 à 8 mètres de haut et était surmontée d’un chemin de ronde de deux mètres de large permettant le passage de deux hommes en armes. er 5, rue Saint-Séverin siècle >>> (1er) >>> >>> XV 5 e Saint-Séverin 18-24, rue de Poissy siècle er >>> (1 ) >>> >>> XIV 3 e Collège des Bernardins Le collège des Bernardins appartenait à l’ordre des cisterciens de l’abbaye de Clairvaux, puis fut cédé à l’abbaye de Cîteaux en 1320. D’abord modeste, l’établissement parisien devient au XIVe siècle le premier collège de cet ordre. Grâce au >>> (1 ) >>> 9, rue Jean de Beauvais soutien du pape Benoît XII, on reconstruit e >>> XIV siècle alors les bâtiments sur un projet grandiose. L’immense église, jamais achevée, devait 4 Chapelle du Collège de Beauvais mesurer 95 mètres de long et 30 mètres de large. On peut encore voir au 19 de la Il s’agit de la dernière chapelle de collège rue de Pontoise, sur le côté gauche de la existant encore à Paris. Le Collège de piscine, un vestige du mur sud de l’église. Il Beauvais est fondé en 1370 par Jean de subsiste aujourd’hui, rue de Poissy, la maiDormans, évêque de Beauvais. La chapelle son collégiale appelée réfectoire, tandis est construite en 1375 sous la direction de que sur la droite, on peut voir la sacristie Raymond du Temple, qui a collaboré à la qui était accolée à l’église. Le long bâticonstruction des châteaux du Louvre et ment est rythmé par 17 travées et des de Vincennes sous Charles V. Le collège contreforts. A l’intérieur, une trentaine de accueille entre autres Cyrano de Bergerac colonnes, dont quelques-unes en marbres, et Charles Perrault. Sauvée de la destruction soutiennent sur deux rangs des croisées au XIXe siècle, la chapelle est restaurée en d’ogives. Les dortoirs étaient situés à 1855. La flèche octogonale est la seule flèche l’étage. Utilisé comme caserne des pomgothique de ce type subsistant à Paris. La piers depuis le XIXe siècle, le bâtiment a été façade a été très remaniée mais à l’intérécemment acheté par l’Archevêché de rieur du bâtiment, on peut voir la charpente Paris et est actuellement en cours de d’origine. Les vitraux ont été partiellement réhabilitation. La restauration a permis de remontés à Saint-Séverin (premières baies dégager l’impressionnant cellier de la boue haute de la nef). La chapelle est depuis 1889 qui l’avait envahi lors d’une crue de la Seine une église roumaine orthodoxe. au XVIII e siècle. Fin 2008, le bâtiment accueillera l’école Cathédrale, qui regroupera un centre culturel et la Faculté de Théologie Notre-Dame. er >>> Portail de Saint-Pierre-aux-Bœufs Lors de l’élargissement de la rue sous LouisPhilippe, Saint-Séverin, qui n’avait jamais eu de portail principal, reçut le portail de l’église Saint-Pierre-aux-Bœufs, en cours de destruction et située sur l’Ile de la Cité. Cette église datait du XIIIe siècle et devait son nom aux animaux sculptés, aujourd’hui disparus, qui se trouvaient de part et d’autre du portail. >>> Palmier >>> fin XVe La construction du chœur de Saint-Séverin date de la fin du XVe siècle. L’abside à cinq pans et à double déambulatoire et doubles chapelles rayonnantes permet le développement du plus bel ensemble de piliers de l’architecture flamboyante de Paris. Le pilier d’axe est particulièrement remarquable. Il forme un palmier au tronc décoré de baguettes qui s’enroulent autour du fût, tandis que de la magnifique bague constituée de soufflets et mouchettes s’échappe un bouquet de nervures. Ce pilier fut célébré par Huyssmans comme « l’une des plus étonnantes ombelles que les artistes d’antan aient jamais brodées ». >>> Charniers >>> fin XIVe Il s’agit des derniers charniers conservés dans le Paris ancien. Trois galeries voûtées d’ogives bordant le cimetière étaient destinées à accueillir les ossements extraits des >>> (1 ) >>> Square de Cluny fosses lorsque celles-ci étaient pleines. Les e >>> XIV siècle ossements étaient conservés dans des galetas aérés, situés au-dessus des galeries, afin 6 Portail de Saint-Benoîtd’assurer leur déshydratation. Lors de la le-Bétourné construction du presbytère, sous Louis XVIII, la galerie ouest fût détruite. Par la suite, au L’église Saint-Benoît-le-Bétourné occupait début du XXe siècle, l’architecte Jean-Camille l’angle de la rue Saint-Jacques et de la rue des Formigé fit dégager les bâtiments des Ecoles. Son nom provient du fait qu’à l’origine, constructions postérieures qui les surmonelle était tournée vers l’ouest et non vers l’est taient et fit élever les pignons néo-gothici(bétourné voulant dire mal tournée). Détruite sants au dessus des arcades. en 1854 par Haussmann, une partie de son er SU R LES TRACES DU MOYEN - AGE > balades du patrimoine portail a été remontée contre l’Hôtel de Cluny. Le portail était surmonté d’un gâble à feuilles de choux aujourd’hui disparu. De même les deux statues placées sous des dais particulièrement ouvragés ne sont pas celles d’origine qui représentaient saint Benoît et sainte Scholastique. Au centre, le trumeau abritait une Vierge à l’Enfant. Square Laurent Prache 1245-1255 >>> Hôtel de Cluny Cet hôtel fut édifié pour le cardinal Jacques d’Amboise à la fin du XVe siècle. Il s’agit d’un des derniers hôtels datant de la période médiévale subsistant à Paris avec l’Hôtel de Sens, situé dans le Marais. De la cour, on accédait à l’intérieur du logis par la grosse tour d’escalier. La chapelle qui est visible depuis le jardin possède de très belles voûtes flamboyantes. En 1843, l’Hôtel de Cluny a été acheté par l’Etat pour abriter la collection d’objets d’art du Moyen Âge et de la Renaissance léguée par Alexandre Du Sommerard qui habitait l’hôtel auparavant. Il abrite le musée national du Moyen Âge – Thermes de Cluny. 8 Vestiges de la chapelle de la Vierge A l’emplacement du square se trouvait une partie du cloître et de la Chapelle de la Vierge de l’Abbaye de Saint-Germain-des-Près. Cette dernière était le chef-d’œuvre de l’architecte Pierre de Montreuil et présentait des similitudes avec la Sainte-Chapelle. En 1791, l’édifice fut vendu en deux lots séparés, séparation qui fut à l’origine de sa destruction. L’un des deux acheteurs se réserva certains éléments qu’il fit remonter en façade d’une maison au 6, rue de l’Abbaye. Au début du XXe siècle cette maison fut détruite et les pierres furent remontées à proximité de leur lieu d’origine. Le portail de la chapelle de la Vierge est quant à lui conservé au musée national du Moyen Âge, dans l’Hôtel de Cluny, et témoigne du raffinement de la sculpture autour de 1245. TOUTES LES BALADES SONT DISPONIBLES SUR LE SITE : www.culture.paris.fr En raison des dispositions du Concordat signé en 1801 entre la France et le Saint-Siège qui entérina les saisies révolutionnaires des biens du clergé et transféra aux communes la propriété des églises paroissiales et de leurs succursales, la Ville de Paris est aujourd’hui propriétaire d’une centaine d’édifices religieux dont un grand nombre d’églises de culte catholique. Le régime concordataire, qui resta en vigueur jusqu’à la loi de séparation des églises et de l’Etat en 1905, s’est révélé avantageux pour les édifices religieux appartenant à la commune. La mise à la disposition du clergé des œuvres d’art confisquées sous la Révolution et une politique active de commande de décors et de construction de nouveaux édifices ont fait des églises de Paris un ensemble artistique d’une richesse exceptionnelle englobant les principales périodes de l’art français, de l’âge classique à l’époque moderne. La direction des affaires culturelles de la Ville de Paris est aujourd’hui responsable de la conservation de ce patrimoine inestimable. Elle a la charge de son inventaire, de son entretien et de sa mise en valeur ainsi que celle des travaux de restauration nécessaires à la conservation des édifices qui l’abritent. Retrouvez tous les points Vélib’ sur www.velib.paris.fr , Juliane Cordes 01 43 46 75 00 >>> (1er) >>> >>> Mairie de Paris / Directions des affaires culturelles - Conception graphique : Crédits photographiques : Ville de Paris – C. Fouin, J.M. Moser, C. Pignol 7 24, rue du Sommerard fin XVe - début XVIe siècle >>> (1er) >>>