UE : C`est ici et maintenant
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UE : C`est ici et maintenant
éco NEGOCIATIONS CLIMAT COPENHAGUE - DECEMBRE 2009 LETTRE DES ONG 12 Décembre Edition Johnny Edition Francophone ECO est publié par les Organisations non gouvernementales depuis la Conférence de Stockolm sur l’environnement en 1972. Cet exemplaire est produit de façon collective par les groupes du Réseau Action Climat mondial présents à COP15 - MOP 5 , Copenhague, Décembre 2009 UE : C’est ici et maintenant ! E CO attendait mieux de l’UE, cette semaine. Le Conseil des 27 chefs d’états de l’Union, tenu à Bruxelles en plein milieu des deux semaines de négociations était une occasion en or pour donner le coup de pouce tant attendu aux discussions ici, en mettant sur la table un objectif de 30% de réduction au lieu de 20%. Cela aurait été un pas de plus vers l’objectif de 40% des pays industrialisés, qui seul permettra d’éviter un réchauffement planétaire bien en deçà de 2°C. Une telle avancée aurait du être faite, sachant que l’UE a déjà tout mis en œuvre pour atteindre son objectif de 20% via des mesures domestiques. Et pourtant, l’Union a choisi de rester sur ses positions, et d’attendre que les autres états bougent sur leurs propres objectifs, réduisant ainsi son auto-proclamé « leadership », à peau de chagrin. Il en va de même sur la question des « finances sur le long terme ». L’UE se bornant à répéter que de tels financements étaient nécessaires, mais motus sur le montant exact de sa contribution. Quelle belle occasion manquée, alors que les PED n’attendent que cela ! Bien sûr, le financement précoce est aussi important. L’annonce faite par l’UE de verser 2,4 milliards d’€ par an sur la période 2010-2012 aurait été d’autant plus appréciée, si elle n’avait pas été entachée d’un défaut intrinsèque. Cette annonce semble en effet recycler des engagements passés, y intégrant même parfois l’APD, ré-étiquetée « climat ». Or, jusqu’à maintenant, très peu d’argent a été mis sur la table. Il est temps que les négociations NUMERO 6 marquent un tournant. Recycler des promesses passées n’a plus d’effet. De même, pourquoi donc l’UE reste-t-elle muette sur la question « brûlante » de l’air chaud et LULUCF ? ECO a déjà largement commenté toutes les possibles échapatoires ces derniers jours. Quels intérets pour les chefs de l’UE d’alimenter ces tours de passe-passe hypocrites et malhonnêtes de comptabilité carbone? ECO a bien noté, et avec soulagement, que l’UE appelle à un accord légalement contraignant pour juin 2010, ce qui est un beau mouvement « tactique ». Cela dit, une telle issue ne pourra se faire sans un minimum d’exercice la semaine prochaine, et donc, de leadership par l’UE. Ce qui veut dire des mouvements courageux et téméraires sur ses objectifs de réduction et de financement, tôt dans la semaine, et pas à la dernière minute. Brown et Sarkozy, peuvent être salués pour leur communique de presse conjoint hier, qui pousse dans cette direction. D’autres Etats membres, et l’Allemagne en particulier, doivent comprendre que l’UE ne sera pas source d’inspiration si elle reste immobile. Les conclusions formelles des 27 chefs d’états reconnaissent que « La conférence de Copenhague est une occasion historique pour la communauté internationale d’agir de concert pour répondre au défi que constitue le Changement climatique ». ECO ne peut qu’aquiescer. C’est la raison pour laquelle nous appelons les chefs de l’UE à intensifier leurs annonces, sur tous les fronts, le plus rapidement possible… et bien avant la fin de la semaine. PUBLICATION CXXII Accord en soute ECO ne se lasse jamais de rappeler l’évidence aux délégués, mais nous le faisons pour leur propre bien. Et c’est encore le cas aujourd’hui. Que feriez-vous si vous pouviez trouver un moyen de contrôler la source d’émissions qui a la croissance la plus rapide tout en générant des milliards de financements climat ? Vous le feriez non ? ECO suggère respectueusement de faire exactement cela avec les émissions des secteurs de l’aviation et du transport maritime, ici même à Copenhague. Les Parties sont d’accord sur le fait que les émissions ne peuvent pas être attribuées à un pays spécifique. Les émissions étant internationales, le cadre d’atténuation doit donc être global. Ce n’est pas un problème, l’article 4.1c de la Convention permet cela, mais l’article 4.3 implique certaines conditions. Pour respecter le principe de responsabilité commune mais différenciée, les revenus générés par la régulation de ces secteurs, que certains estiment à $ 25-37 milliards par an, doivent rembourser les coûts incrémentaux et soutenir les actions en faveur du climat dans les pays en développement. Les analyses montrent que les impacts sur le commerce seraient minimes. - suite page 2 GRATUIT NEGOCIATIONS CLIMAT COPENHAGUE - DECEMBRE 2009 LETTRE DES ONG Le bon air de Copenhague Quelques jours après la remise du Prix Nobel au président Barack Obama, un spectre flotte au-dessus des négociations de Copenhague : le syndrome Kyoto. Celui-ci repose sur l’expérience passée de l’administration Clinton qui s’est coupée l’herbe sous le pied en oubliant de poser des bases pour que le Sénat américain ratifie le protocole. Le syndrome Kyoto inhibe la délégation américaine, qui ne peut s’accorder sur des points critiques de peur d’ « aller trop loin pour le Congrès ». Mais des questions comme les objectifs, le financement, pourraient torpiller les négociations. Le président Obama a dit qu’il se tiendrait aux objectifs de réduction validés par le Senat – seulement 4 % à partir de 1990 et d’ici 2020 ce qui est ridicule par rapport aux recommandations scientifiques (-40 % par rapport aux niveaux de 1990). Selon l’agence américaine de l’environnement (EPA) selon lesquels les GES peuvent mettre en danger la santé publique et la sécurité. Le président Obama a le pouvoir d’établir un objectif plus en phase avec la science et d’assurer un financement nouveau et additionnel pour l’action dans les PED. Si le Congrès ne valide pas des objectifs de réduction, le président Obama peut mandater l’EPA. Obama peut venir a Copenhague la semaine prochaine avec un engagement fort de réduction pour les Etats Unis. Yes, he can ! Suite de la page 1 «Accord en soute» Des exceptions devraient être prévues pour exclure certaines routes depuis ou vers les états insulaires en développement et les PMA. Ceci rentre dans le mandat de l’Organisation de l’aviation civile internationale (OACI) et l’Organisation maritime internationale (OMI). La priorité durant les prochains jours est de s’assurer que les PED reçoivent des financements nouveaux, additionnels et stables pour soutenir leurs efforts. Comme beaucoup de délégués l’ont déjà dit : « pas d’argent - pas d’accord » ! Ce système permettrait de générer des fonds additionnels en plus des contributions publiques des pays de l’Annexe 1. D’une pierre deux coups : réaliser des bénéfices climatiques en générant des financements à travers une taxe ou la mise aux enchères des permis d’émissions. Sinon, quelle serait l’alternative ? On continue à tourner en rond, rien n’est décidé, les émissions des secteurs du transport maritime et de l’aviation continuent de croitre, rendant impossible l’objectif de 2°C, sans même parler des 1,5°C. De plus, des initiatives régionales dans les pays industrialisés se mettent en place pour capter les fonds générés par la taxation de ces secteurs. C’est donc une opportunité majeure qui ne doit pas être gâchée. Il faut trouver un accord sur des objectifs de réductions pour ces secteurs, mandater l’OACI et l’OMI pour faire le nécessaire d’ici à la COP16 et fixer le principe d’une approche coopérative qui générera des financements pour les PED. Jørgen aime bien les gens qui distribuent chaque matin des flyers sur la nécessité de devenir végétarien. Il les aime Jørgen bien car il est végétarien depuis le rapport du Lord Nicholas Stern selon lequel c’était le meilleur moyen pour protéger la planète. Jørgen était également content de pouvoir manger chaque jour végétarien au Bella Center à un prix non-danois. Un visiteur asiatique lui expliquait « Il faut manger au moins 3 fois par semaine un repas végétarien pour protéger le climat ». Il a été choqué quand il a appris que cet homme avait été végétarien depuis des décennies et s’était reconvertit à la viande à Copenhague. Pourquoi ? « La bouffe végétarienne ici est une catastrophe ; « je n’avais pas le choix ! Maintenant je crains de ne plus jamais pouvoir redevenir végétarien. » Il a expliqué : « le Danemark est un pays froid et vos légumes ne sont pas très bons. Quand j’étais en Italie les légumes était succulents et les plats délicieux – car le pays a un climat plus tempéré ». Mais dans l’intérêt de milliers personnes du Bella Center qui s’apprêtent à devenir végétariennes, Jørgen militant de longue date dans une association de consommateurs, recommande d’améliorer le menu. q Soirée ONG ce soir La populaire soirée des ONG se tiendra ce soir au Vega, situé au 40 Enghavevej en centre ville. Elle est ouverte à tous les participants de la COP, et commencera à 20h. L’entrée est gratuite mais le badge est obligatoire. Une participation de 15 couronnes est demandée pour le vestiaire. A ce soir ! NUMERO 6 PUBLICATION CXXII Que les plus vulnérables lèvent la main ! Copenhague doit donner naissance à un accord sur l’adaptation. Cet accord devra être articulé autour d’un cadre d’action, et soutenu de manière durable par les pays industrialisés. L’absolue priorité devra être donnée au soutien des communautés les plus vulnérables dans les pays en développement. De plus cet accord devra être mis en perspective avec les besoins de développement de ces communautés. Il faut réussir à se mettre d’accord ICI et MAINTENANT sur ces éléments cruciaux. Que les anxieux se rassurent, cette flopée de postulats n’empêchera pas d’adopter une approche nationale dans la mise en œuvre du cadre d’action pour l’adaptation. Preuve en est la définition des communautés dites « vulnérables » qui se fera à l’échelle du pays. Par ailleurs, il ne faut surtout pas oublier que le financement de l’adaptation est une forme de compensation pour dommages causés ! Cela signifie que les fonds affectés doivent impérativement être guidés par des canaux adaptés, et particulièrement, le Fonds Pour l’Adaptation. ECO s’insurge donc contre la suppression de ces principes dans la toute dernière version du texte sur l’adaptation. Pourtant nombreux sont ceux qui insistent sur ces principes de vulnérabilité. En premier lieu les ministres africains de l’environnement dans la Déclaration de Nairobi en 2009 qui mettait clairement l’adaptation tout en haut de la pile pour les pays africains. Il en va de même pour les pays d’Amérique centrale et latine qui souhaitent que les « premiers bénéficiaires du soutient à l’adaptation soient les enfants, les femmes et les peuples autochtones ». Enfin, en 2008 dans le cadre du Protocole de Kyoto, l’ensemble des parties ont adopté une orientation stratégique pour le fonds d’Adaptation l’obligeant ainsi à accorder « une attention particulière aux communautés les plus vulnérables ». ECO se demande aujourd’hui : Mais où sont passées ces belles paroles ? Il devient urgent de les retrouver dans le texte pour assurer la mise en œuvre d’un cadre d’action pour l’adaptation efficace et juste ! REMERCIEMENTS Le RAC-F remercie le ministère français de l’écologie (MEEDDM) et la Fondation du Prince Albert II de Monaco pour leur soutien financier (le contenu de ce bulletin n’engage en rien ces deux partenaires) ainsi que tous ceux qui ont participé à la rédaction de ce numéro et l’équipe de l’ECO anglais. ECO français est disponible sur : www.rac-f.org GRATUIT