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Paris le, 1 septembre 2015
Contact :
Odile Denis, Secrétaire nationale FGMM, 01 56 41 50 70
Primes de départ de Michel Combes : légales peut-être, immorales sûrement !
Les conditions du départ de Michel Combes, ancien Directeur général du Groupe Alcatel-Lucent depuis le 1er septembre,
ont évidemment de quoi choquer. On parle de l’équivalent de 13,7 millions d’euros à la valeur actuelle de l’action, pour
un patron qui aura piloté Alcatel-Lucent pendant seulement 2 ans et demi ! C’est M. Combes qui a lui-même demandé à
partir pour ne pas piétiner les plates-bandes du Directeur général de Nokia. En conséquence, il ne finira même pas
l’exercice qu’il a engagé et pour lequel il serait récompensé ! Cette somme astronomique correspond à 8 millions
d’euros via un plan d’actions gratuites, 1 million d’euros en stock-options que M. Combes pourra revendre à partir de
2016 et à une indemnité pour clause de non-concurrence (4,5 millions d’euros sous forme d’actions). S’y ajoutent des
indemnités de retraite (50 000 euros par an).
La CFDT trouve cela indécent et loin des valeurs éthiques prônées par Alcatel-Lucent !
M. Combes avait lancé le plan shift pour améliorer la trésorerie et le cash en particulier dans Alcatel-Lucent. Des sites ont
fermé, des centaines d’emplois ont été supprimés ou externalisés en France (10 000 suppressions nettes dans le monde).
Des salariés se retrouvent sans emploi, d’autres en mobilité contrainte. Il est évident que les salariés ou anciens salariés
ne peuvent qu’être choqués et révoltés par ces conditions de départ !
Nous déplorons aussi une forme d’hypocrisie qui consiste à dire, il y a quelques mois de cela, que l’on renonce à son
parachute doré (indemnité de départ de 2,4 millions d’euros) pour une somme très inférieure à celle touchée finalement
sous une autre forme. M. Combes explique que ces conditions de départ sont transparentes et légales, elles ne sont pas
acceptables pour autant. On comprend notamment que le Conseil d’administration, et donc son président Philippe
Camus, a modifié les règles dans la chaleur de l’été afin que M. Combes puisse bénéficier d’une prime de nonconcurrence qui n’était pas prévue auparavant.
Le Groupe Alcatel-Lucent est coutumier des primes de départ sans rapport avec la réalité de la performance de ses
dirigeants : 6 millions d’euros pour Patricia Russo et 5,6 millions d’euros pour Serge Tchuruk en 2008 ; retraite chapeau
annuelle de 500 000 euros pour Ben Verwaayen en 2013. Ces sommes sont à comparer avec le gel des salaires subi par le
personnel pendant la même période !
À l’heure où nous essayons de sauver des emplois dans le cadre du rachat à venir par Nokia, cette pratique est
inadmissible.
La CFDT va protester auprès du président du Conseil d’administration et bien entendu du Gouvernement français qui n’a
pas encore, nous le rappelons, donné son accord à ladite fusion.
M. Combes, il est encore temps de renoncer à ces millions, votre crédibilité et celle des dirigeants en général est en jeu !
Fédération Générale des Mines et de la Métallurgie - CFDT
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