ici ou ailleurs erreur de construction

Transcription

ici ou ailleurs erreur de construction
ICI OU AILLEURS
ERREUR DE CONSTRUCTION
TEXTES DE JEAN-LUC LAGARCE
© Editions Les Solitaires Intempestifs
MISE EN SCÈNE : ROBIN KETZ
Contact : Karina Ketz 06 80 67 83 66 / Sophie Robin 06 81 74 52 85
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Erreur de construction & Ici ou ailleurs
Deux pièces de Jean-Luc Lagarce
Avec :
Laurie Sgrazutti
Karina Ketz
Martine Lucciani
Frédéric Maragnani
Olivier Waibel
Espace et lumières : Eric Blosse
Mise-en-scène / Mise-en-son : Robin Ketz
Ici ou ailleurs
« On croyait - on avait de bonnes raisons de croire - que tout
avait été dit et joué, de la distance, de l'incommunicabilité et du
vide. On pouvait se rassurer à la pensée que le théâtre de
l'absurde avait fait son temps et qu'après Beckett et Ionesco, il
n'y avait vraiment rien à ajouter.
Comme si le rien était épuisable ! Comme si le rien ne pouvait
renaître de lui-même et proliférer et envahir le plateau et
ruiner le discours ! Comme si on en avait fini avec la distance,
l'incommunicabilité et le vide ! Mère et fils, amante et amant,
auteur et personnages - moi qui écris et moi qui suis - la
kyrielle des dichotomies, des ruptures, des enfermements et
des solliloques ne cesse de se dérouler et de s'accuser. Aussi
longtemps qu'il y aura des hommes et qu'ils délireront, ce
théâtre-là aura sa chance et sa vertu. »
Jean-Luc Lagarce
Programme rédigé à l’occasion de la création de la pièce par le théâtre La Roulotte-Cie
amateur dirigée par J-L Lagarce.
Est-ce qu’un non-dialogue
ou des monologues qui
s’entrecroisent, un espace indéfini, la possibilité du récit, une
forme dite irréaliste d’unité temps/espace, des décors sonores,
un « dire » qui aurait à voir avec le témoignage intime porté par
des acteurs/personnages suffiront à « faire » une représentation
théâtrale ?
Erreur de construction
ou De l’importance
du jardin, des fleurs, du soleil, de l’été et de l’amour
pour l’humanité et les gens.
« Les mécanismes les plus simples de notre langage répétés à
l'infini peuvent-ils être l'essence même d'une représentation
théâtrale ? et le jeu, la vie seront-ils secoués de leur léthargie
omniprésente si un "Ailleurs" - non représenté, non vécu - se
greffe difficilement autour d'une monotonie de narration ?
Les personnages dont le nom est sans importance ne
s'inquiètent pas de ce qui peut exister dans un univers qui leur
échappe.
Ainsi les gens racontent, se racontent des vies, les leurs peutêtre - mais comment le savoir ? Les évènements eux-mêmes "La Révolution comme ils disent" - se heurtent à ce monde
clos. Les personnages restent figés dans leur autarcie. Lorsque
l'un d'entre eux "s'anime", "évolue", c'est qu'il a été capté par
le monde extérieur. Il s'y laisse entraîner sans passion, parce
qu'il n'y à sans doute rien d'autre à "faire". Les autres le
regarde s'éloigner avec indifférence. Il ne leur reste plus qu'à
raconter, se raconter des vies, les leurs peut-être... »
Jean-Luc Lagarce
Programme rédigé à l’occasion de la création de la pièce par le théâtre La Roulotte-Cie
amateur dirigée par J-L Lagarce.
Première pièce écrite par Jean-Luc Lagarce, « Erreur de
construction » aurait tout d’un boulevard (intérieurs qu’on
imagine bourgeois, sonnettes, entrées/sorties des personnages,
dialogues effrénés, retournements de situation) si l’auteur n’en
déconstruisait peu à peu le système jusqu’au grotesque qu’il
détruira aussi. Il va, à la manière d’une partition de musique
contemporaine, empiler les répétitions, réitérer les boucles de
langage, multiplier les noirs ou ponctuer le texte de « silences »
puis de « silences longs et ennuyeux, très longs et très
ennuyeux ». A l’essentiel de la tentative de la représentation, le
rire.
Erreur de construction & Ici ou ailleurs
Si le hasard nous a conduit à lire ces premières pièces
de Jean-Luc Lagarce l’une à la suite de l’autre, une
évidence nous est apparue : ces deux pièces peuvent se
jouer comme une seule, générant ainsi l’écriture d’une
nouvelle pièce. L’enjeu de notre maquette est de vérifier
cette intuition sur le plateau, dans la présence vivante
des comédiens, et l’apport d’éléments de scénographie,
de lumière et de son.
En effet, dans cette hypothèse l’auteur, personnage
principal de « Ici ou ailleurs », dans l’impuissance à faire
dialoguer ses personnages sur le vide de leur existence,
écrirait une seconde pièce pour les mêmes acteurs :
« Erreur de construction ». Les deux parties s’opposent
dans leur mode d’exposition : sombre pour l’une,
surexposée pour l’autre ; en mouvement / statique ; l’une
fragmente les corps, l’autre les rassemble ; pianissimo /
forte, andante / allegro…De la recherche autour de ces
oppositions et variations, va naître le sens de la
« nouvelle pièce » qui constitue notre parti pris
dramaturgique…
…. Autant de pistes que nous ne pourrons vérifier que
dans la dimension d’un plateau, que nous imaginons nu,
utilisé comme un couloir pour la première, comme un
carré pour la seconde, uniquement sculpté par la lumière
et le son.
Robin Ketz
SOPHIE ROBIN
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Formation de comédienne à l’ Ecole de la Maison de la Culture de
Bourges (1985-1986), puis au Conservatoire National de Région
d’Art Dramatique de Lille (1986-1989)
Depuis 1989, joue au théâtre, sous la direction de D. Surmais,
G. Bouillon, P. Rambert, C. Santelli, M. Hervouët, D. Lastère,
S. Loïc, P. Siméon, J.L. Thamin, J.P. Rathier, Les Ravageurs,
aussi bien des textes classiques que contemporains dans des
CDN, Scènes Nationales… .
Elle est également la Collaboratrice Artistique à la mise en scène
pour F. Leidgens (Comment te dire - Lenz - Des voix qui
s’embrassent), pour N. Borgeaud ( La Paix du ménage),
pour Yvan Blanloeil (l’Ignorant et le Fou) et M. Bozonnet à la
Comédie Française (Tartuffe)
KARINA KETZ
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Musicienne de formation puis comédienne (formation Françoise Merle
et Philippe Gaulier à Londres 1991-1993), elle joue des textes de
Rimbaud (poèmes), Artaud (correspondance), Beckett (Fin de partie,
Berceuse, pas), David Mamet (Edmond), Thomas Bernhard
(L’ignorant et le fou et 4 dramuscules), Molière (Les femmes
savantes) sous la direction de Bernard Colin, Catherine Vallon, Alain
Piallat, Yvan Blanloeil, Jean-Luc Terrade.
Elle écrit et met en scène « Mariages » (1999) et « Supplications »
(2004).
En 2001, elle met en espace et crée les lumières de «Compagnie» de
S. Beckett, mise-en-scène et joué par Y. Blanloeil (CDN Bordeaux)
Elle réalise des créations sonores pour des spectacles de théâtre ou
de danse avec différentes compagnies (L’Anaphore, Les madelocs,
Les Marches de l’Eté, MC2A, STRAP…).
Depuis 2001, elle réalise pour la Compagnie « Interieur :Nuit » des
Audiospectacles : Also sprach Thomas Bernhard, Madame Dodin de
M. Duras, Un dîner en ville de M. Proust, fragmentations d’après A.
Artaud, Du Luxe et de l’impuissance de Jean-Luc Lagarce (en co –
réalisation avec Jean-Luc Terrade-Les Marches de l’été).

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