Voiles et Voiliers _ Chantier - Jean

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Voiles et Voiliers _ Chantier - Jean
Voiles et Voiliers : Chantier - Jean-Pierre Kelbert : «De moins...
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LUNDI 13 JUIN 2011
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INTERVIEW DU CRÉATEUR DU JPK 38 FC, CROISEUR RAPIDE
Jean-Pierre Kelbert : «De moins en moins de
régatiers font de la croisière sur le même bateau»
Par Pierre-Marie Bourguinat
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Publié le : 10/06/2011 06:02
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Le JPK 38 FC, proposé à 183 000 euros pour son lancement, se veut moins extrême qu’un Pogo, mais plus affûté qu’un RM.
Sans contrainte de jauge, en quille fixe ou en biquille, le plan Valer propose un grand carré panoramique déporté et une
cuisine à l’américaine.
Photo © D.R.
Alors que le chantier JPK n’avait pour l’instant créé que pour la régate – IRC, monotypie, Class 40 –, Jean
Pierre Kelbert lance pour 2012 une nouvelle gamme de croiseurs rapides. Premier modèle : le JPK 38 FC
(pour Fast Cruiser), concurrent des Pogo, RM, Opium ou Malango. Un bateau qui tire les enseignements
de la course en habitable qui, selon son constructeur, n’autorise plus vraiment le compromis. Explications
d’un constructeur et coureur capé sur sa vision de la croisière et du marché.
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voilesetvoiliers.com : Un croiseur au chantier JPK, c’est une
première ! Peux-tu nous expliquer la genèse du projet de ce
38 pieds Fast Cruiser ?
Jean-Pierre Kelbert : On est parti d’un simple constat. Au-delà
de 10 mètres, il est très difficile de faire un bateau à la fois
compétitif en IRC et suffisamment volumineux pour être agréable
en croisière. Alors, j’ai demandé à Jacques Valer de travailler sur
un croiseur rapide, sans contrainte de jauge. L’idée générale,
c’était de créer un hybride entre les carènes Open et celles à
déplacement.
v&v.com : Ça veut dire que si on prend l’exemple du JPK
1010, une fois qu’on l’a un peu alourdi et qu’on a adapté le
jeu de voiles, on ne peut pas faire de la croisière avec ?
JPK : Si tu choisis la version quille à bulbe et double safrans, le
1010 est un bateau très polyvalent avec un niveau de confort
acceptable pour une croisière d’été. Mais on est justement à une
frontière. Dans les petites tailles, l’IRC permet encore d’obtenir
des compromis intéressants. Au-delà de 35 pieds, la demande de
confort et d’équipements devient nettement plus importante et là,
ça devient très difficile à combiner avec la jauge.
v&v.com : Pourtant, c’est bien une des ambitions de l’IRC de
permettre aux bateaux plutôt aménagés et lourds de tirer
A 48 ans, Jean-Pierre Kelbert, constructeurrégatier, s’intéresse de plus près à la croisière,
une activité qu’il pratique aussi en famille.
Photo © Delphine Fleury
leur épingle du jeu. Où est le problème ?
JPK : C’est simple : un bateau qui passe bien en IRC, doit pouvoir aller vite avec peu de surface de toile, car elle
est fortement taxée. La solution consiste alors à faire des bateaux étroits de flottaison, ce qui n’est déjà pas simple
pour caser des emménagements. Et pour faire étroit et marin à la fois, il faut mettre beaucoup de lest. Là, ça
devient très difficile à combiner avec du confort à bord. Parce que tout le poids que tu sacrifies dans les
emménagements et les équipements, tu ne peux pas le mettre dans la quille.
v&v.com : D’où l’arrivée de bateaux très typés en IRC, comme le nouveau Ker 40.1 par exemple, de vrais
protos de course.
JPK : On voit ces bateaux-là surtout en Angleterre, pas trop en France heureusement ! L’IRC reste une jauge
stable et saine parce qu’elle oblige justement à faire des bateaux lestés et qui autorise des bateaux polyvalents.
Tu prends un First 40 par exemple : c’est assez performant en IRC et ça présente bien à l’intérieur. Après, ça
dépend où le propriétaire place le curseur. Est-ce qu’il a envie de gagner en croisière ou d’être le premier au
Trophée IRC ? Il y a un moment où il faut choisir !
v&v.com : Tu veux dire que les plaisanciers qui régatent en habitable ne font plus de croisière ?
JPK : Effectivement, il y en a de moins en moins. A une époque, on avait des propriétaires, sur le JPK 110 par
exemple, qui préparaient leur bateau pour la course en avant-saison et le reconfiguraient en croisière l’été venu.
J’ai l’impression qu’aujourd’hui, c’est plus segmenté. Soit ils optimisent vraiment leur bateau pour la régate, soit ils
changent d’unité et achètent un pur croiseur. Mais là, ils sont souvent déçus par les performances et les
sensations. C’est à ces gens-là qu’on s’adresse avec le JPK 38 FC.
v&v.com : L’idée de faire un bateau à la fois rapide, planant et relativement aménagé n’est cependant pas
nouvelle. Il y a déjà du monde sur le créneau…
JPK : C’est vrai qu’il y a déjà de très bons modèles sur le marché. Tu as d’un côté les bateaux type Pogo qui sont
très légers, planent donc très tôt mais sont aménagés a minima et ne supportent pas trop la charge. Ensuite
d’autres comme les RM qui ont une conception intérieure assez géniale, mais traînent vraiment beaucoup de
volume pour les performances sous voiles.
v&v.com : Toi, tu as conçu le mouton à
cinq pattes ?
JPK : Non, mais j’ai étudié de très près
devis de poids. Tel qu’on va construire le
JPK 38 FC, on aurait pu sortir un bateau à
4 tonnes. Il en pèsera 5,5 tonnes. Parce
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Voiles et Voiliers : Chantier - Jean-Pierre Kelbert : «De moins...
qu’il est très bien aménagé et équipé, mais
construit comme un bateau de course, tout
infusé, intérieur compris. Le bois ne vient
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Le JPK 1010, limite haute pour un compromis course-croisière
performant, selon Jean-Pierre Kelbert. «Au-delà, il faut segmenter»,
affirme le constructeur.
Photo © Pierre-Marie Bourguinat
qu’en parement. Au final, Jacques a
dessiné une carène avec un peu de creux de coque qui supportera la charge et aura des mouvements plus doux
qu’un bateau radical. On partira un poil plus tard au planing, mais les performances au portant seront largement au
rendez-vous, et la stabilité de route aussi.
v&v.com : La question du tirant d’eau sur un bateau de croisière rapide est fondamentale. Comment l’as-tu
résolu sur ce 38 pieds ?
JPK : On propose le bateau en quille fixe à 2,15 mètres de tirant d’eau. Pour ceux qui veulent moins et ont
l’échouage dans leur programme, on a aussi dessiné une version biquille. La solution de la quille relevable a été
exclue pour ne pas gêner les emménagements qui présentent un carré panoramique déporté et ne pas gréver le
devis de poids général.
v&v.com : Toujours l’ambition de performances ! Tu es sûr que le JPK 38 Fast Cruiser n’a aucune visée
régatière ?
JPK : On va quand même placer le rating du bateau juste en dessous du maximum autorisé par la Transquadra.
Ce sera dur de sauver son temps, mais un propriétaire qui a prévu de faire une grande virée pourra s’éclater en
solo ou en double sur une transat pour commencer !
v&v.com : On va voir Jean-Pierre Kelbert au départ d’une troisième Transquadra avec une petite année
sabbatique à la clé alors ?
JPK : Pour l’instant, je m’éclate à concevoir des bateaux et à les construire, c’est déjà beaucoup ! Tu sais, quand
j’ai demandé à Jaques de travailler sur le projet, il m’a répondu : “Tu es fou, tu vas me faire dessiner un bateau de
croisière !” En fait, ce qui est génial, c’est d’aborder ce genre de projet avec la même démarche qu’une unité de
course. D’être dès le départ très exigeant sur le concept et sa définition et de se donner les moyens techniques de
faire un très bon bateau. Après, on me dit que le marché est déjà bien occupé, mais je crois qu’il y a encore de la
place. L’accueil du bateau auprès des habitués du chantier est d’ailleurs très bon. Alors, si ça marche, j’imagine
très bien lancer à terme un grand frère de 42 ou 43 pieds.
………..
Retrouvez la description et tous les détails sur le JPK 38 Fast Cruiser dans Voiles et Voiliers d’août (n° 486), à
paraître le 15 juillet prochain.
> Jean-Pierre Kelbert en 5 dates-clés
• 1981-1990 : équipe de France de planche Olympique
• 1992 : créée sa société de fabrication de planches Open.
• 2003 : rencontre de Jacques Valer. Création du chantier JPK. Lance le JPK 960.
• 2006 : première Transquadra en double
• 2008 : deuxième Transquadra et victoire en solo.
> Le chantier JPK en bref
• Création en 2003
• 10 salariés
• 14 bateaux produits en 2010
• Internet : www.jpk.fr
P.M.B.
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