Toute vérité est bonne à dire

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Toute vérité est bonne à dire
Toute vérité est bonne à dire
Le mois qui vient de s’écouler a donné l’occasion à l’esprit médiatique
français de ne s’en prendre qu’à deux déclarations publiques: celle du
premier ministre Israélien et celle du président du Crif. Ceux qui pensent
qu’il s’agit d’un hasard sont, dans le meilleur des cas, bien candides.
Jamais Benjamin Netanyahou n’a enjoint les juifs d’Europe d’émigrer en
Israël. Il leur a seulement indiqué qu’Israël était prêt à les accueillir. Il
n’a fait en cela que répéter l’adresse de Ben Gourion ou d’Ariel Sharon avant
lui. Israël est un État refuge. Ne doit-il servir que par temps calme ?
Le fait qu’aucun responsable communautaire français, sous le déluge des
critiques ineptes de l’anti-israélisme systématique, n’a eu le courage de le
remercier pour cette invitation alors que tous ont remercié pour les
condoléances faciles qu’ils reçoivent en dit long sur leur résolution.
En ce qui concerne le président de l’organe représentatif des juifs de
France, j’ai cru devoir prendre publiquement sa défense dans la tempête. Pour
avoir énoncé deux affligeantes évidences, celui-ci a reçu une injuste volée
de bois vert. Cette défense ne m’empêchera ici de dire mes vérités.
Oui, Marine Le Pen ne peut se voir reprocher, au rebours de son père, aucune
déclaration antisémite. On doit lui donner acte de sa reconnaissance des
horreurs de la Shoah. Ceux qui ne le font pas et qui, par paradoxe pervers,
considèrent que cette attitude rendrait le Front National plus dangereux
encore se conduisent en nostalgiques de l’extrême droite d’hier.
Le Front National demeure un parti extrémiste qui comprend en son sein des
individus peu recommandables. Mais ce parti n’a pas le monopole de
l’extrémisme et ne véhicule pas la haine d’Israël comme le font les partis de
l’extrême gauche française. À un moment où tous s’accordent enfin à
reconnaître que la haine d’Israël est le moteur moderne de l’antisémitisme
assassin, ne pas inviter le FN au dîner annuel du CRIF mais continuer
d’inviter le PCF qui fait citoyens d’honneur de ses villes des terroristes
assassins de juifs ou les Verts dont certains membres se rendent à des
manifestations où l’on brandit les étendards du Hamas et du Hezbollah et
qu’on crie « mort aux juifs ! » constitue une légitimation de l’extrême
gauche irresponsable. Le faire au lendemain des tueries provoquées par
l’islamo-gauchisme est invraisemblable.
Oui, ceux qui assassinent les juifs de France sont des jeunes musulmans.Tous.
Le fait qu’ils fassent partie de l’islam radical minoritaire ne leur ôte pas
leur identité religieuse. Le président du CRIF n’a fait que constater la
triste évidence. Dommage que le lendemain, sur le perron de l’Élysée, il se
soit senti dans l’obligation de proclamer que « juifs et musulmans étaient
victimes du racisme ».
On ne se fait pas pardonner une vérité par un demi-mensonge.
Le racisme assassin dont sont victimes les juifs est sans commune mesure avec
l’islamophobie, qui, au demeurant est d’une tout autre nature. On ne massacre
pas les musulmans dans les écoles ou les supermarchés. Et le racisme qui
frappe les uns émane précisément d’une partie des autres.
Dans la tempête médiatique injuste, celui qui se veut capitaine se doit de
tenir la barre fermement.
A fortiori lorsque le mauvais vent mauvais souffle sur le navire.
Gilles-William Goldnadel ©
Président de France-Israël et d’Avocats Sans frontières

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