GDF-Suez Dolce Vita : avis de défiance
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GDF-Suez Dolce Vita : avis de défiance
CEDI INFOS 48:30-CEDI INFOS.qxd 12/04/13 10:47 Page 1 LE TESTAMENT DE JEAN THÉNAUD C E D I ★★ ★★★ N° 48 MAI 2013 L I e président d’honneur de la Cedi nous a quittés il y a quelques semaines à l’âge de 89 ans mais reste inoubliable. Sa perte est ressentie d’autant plus profondément qu’il fut d’un engagement exemplaire en faveur de la défense des travailleurs indépendants. Il était le président d’honneur de la Confédération européenne des indépendants. A lui seul, ce titre pourrait dispenser de moult hommages, digressions et commentaires. Mais le parcours de Jean Thénaud qui est mort en ce mois de mars 2013 à l’âge de 89 ans justifie tout de même que soit rappelé qu’il fut non seulement un membre essentiel de l’exécutif national de la Cedi et le secrétaire départemental de la Cedi Gironde durant de longues années, mais encore le président de la Caisse maladie régionale d’Aquitaine et l’adjoint au député-maire de Blaye. De surcroît, le couple quasi mythique qu’il avait formé avec son épouse «Lulu» durant plus de soixante ans restera longtemps présent dans nos mémoires. Peu de temps avant son décès, Jean Thénaud nous avait adressé des voeux pour 2013 et fait parvenir un texte qui constitue un véritable testament et que nous publions in extenso dans ce numéro : «A mes amis André et Robert ainsi que toute l’équipe de la Cedi Je profite de ces voeux pour vous dire ce que je pense des indépendants de notre pays que nous défendons depuis toujours. Ils sont en train de se détruire : ils vont droit dans le mur. Ils détruisent leur avenir et celui de leurs enfants. Ils n’ont toujours pas compris qu’ils ont de l’or dans leurs mains et que dans tous les domaines ou presque, ils abandonnent leur savoir faire. Prenons l’exemple des restaurateurs : ils renoncent aux bons repas qu’ils mijotaient pour faire...de la saloperie à l’intention de leur clientèle qui, elle, les respecte. D’ici à cinq ans, la moitié d’entre eux aura disparu, entraînant avec elle dans sa chute les cuisiniers et l’ensemble du personnel. Quand on constate qu’une très grande partie des charcutiers ne fabrique plus et n’est même plus capable de faire une saucisse digne de ce nom, quelle honte pour la France ! Nous étions les meilleurs dans le monde. Notre gastronomie était admirée et ce sont certains travailleurs indépendants qui vont détruire ce savoir faire, en succombant aux sirènes de la «grande distribution» et en devenant, comme le seront sans doute leurs propres enfants, salariés au Smic. Le seul conseil que je crois pouvoir leur donner, c’est qu’ils reprennent le vrai métier qu’ils ont appris, qu’ils cuisinent, qu’ils fabriquent, afin qu’ils s’imposent comme les concurrents de la «grande distribution». Demain je le crains, même les pharmaciens vont disparaître au profit des enseignes de la distribution de masse. Alors, artisans, commerçants, membres des professions libérales, de grâce, plus une seconde à perdre : prenez votre avenir entre vos mains !» CEDI-INFOS N° 48 – MAI 2013 N F O S Lettre d’information de la Confédération Européenne des Indépendants de France COMITÉ ÉDITORIAL : ANDRÉ VONNER, ROBERT GIORDANA, JEAN-PIERRE THIOLLET. CEDI INFOS EST ÉDITÉ PAR LA CEDI FRANCE. CEDI INFOS 27, BOULEVARD SAINT-MARTIN, 75003 PARIS. INTERNET : WWW.CEDIFRANCE.COM Haro sur la cotisation foncière des entreprises ! Devant le mépris trop fréquent de nos dirigeants politiques, tant au niveau national qu’aux échelons régionaux, départementaux et locaux, la CEDI (Confédération européenne des indépendants) Nationale et Régionale Nord-Pas-de-Calais (dont Daniel Ducrocq est le délégué), appelle toutes les entreprises assujetties à la CFE (cotisation foncière des entreprises) à ne plus créer d’emplois directs et à ne plus signer de contrats d’apprentissage tant que cette taxe sur le droit au travail existera. L a CEDI refuse que les catégories socio-professionnelles qu’elle représente soient considérées par les pouvoirs publics comme «quotité négligeable», avec la bénédiction, affichée ou non, d’organismes soi-disant représentatifs et trop souvent sous l’emprise, directe ou indirecte, des gouvernements successifs. Elle tient à rappeler que la patente a été remplacée par la taxe professionnelle et que celle-ci a elle même été remplacée par la CFE (cotisation foncière des entreprises) que seuls certains citoyens — les travailleurs indépendants, c’est-à-dire les artisans, les commerçants, les membres des professions libérales, les prestataires de services et les industriels — paient pour avoir le droit de travailler. Qu’en est-il, dans ces conditions, de l’application du principe de l’égalité entre les citoyens ? La CEDI souligne également que seuls ceux qui osent, qui investissent, qui créent des emplois, sont soumis à la CFE, cette taxe qui donne le droit de travailler. Or, existe-t-il d’autres catégories de Français qui paient pour travailler ? Aucune organisation syndicale, consulaire, aucun homme politique digne de ce nom n’ose dénoncer ce scandale. Et pour cause dès lors que trop d’entre eux se contentent souvent de se servir du «système» pour leur profit personnel, au lieu de se mettre au service de leurs concitoyens et de se montrer soucieux du bon usage de l’argent obtenu auprès des contribuables les plus productifs. Les travailleurs indépendants doivent démontrer aux yeux des dirigeants politiques qu’ils existent bel et bien, en menant des actions dépourvues de toute «contre-indication», et donc en ne prenant pas le risque d’encourir de trop classiques représailles... La CEDI en est très consciente. De même qu’elle n’ignore pas combien il faut dénoncer avec force tous ces emplois administratifs institués par des élus qui seraient le plus souvent bien incapables de créer avec leurs deniers personnels. Des emplois non productifs qui vont davantage encore alourdir le poids de la «dette économique». Le millier de «grands décideurs» politiques de notre pays est uni pour taxer une minorité productive qui, perçue comme un enjeu méprisable sur l’échiquier électoral, ne parvient pas à ce jour à réagir comme il se devrait, mais qui pourrait se révéler puissante et déterminante... Simplement en ne créant plus d’emplois ! Puisque la démocratie et le principe d’égalité fiscale sont bafoués, pourquoi la CEDI et l’ensemble des travailleurs indépendants se résigneraient-ils à ne pas se faire entendre ? De même, puisque le système de l’auto-entreprise a été, en quelque sorte, «victime» de son succès et qu’il apparaît clairement aujourd’hui que les auto- entrepreneurs détruisent l’artisanat, pourquoi la CEDI admettrait-elle que personne ne veuille réviser leur statut ? Enfin, dès lors que derrière le paravent des écoles professionnelles, des CFA, se développent des activités parallèles, souvent choquantes et parfaitement connues des élus, comment la CEDI pourrait-elle accepter qu’une telle situation perdure ? A fortiori après la diffusion d’un reportage particulièrement édifiant par France 2, dans son journal de 20 heures du 5 février 2013 ! De qui se moque-t-on ? Des travailleurs indépendants à coup sûr ! Mais il s’agit là d’un jeu dangereux, qui ne Minorité productive Dans le contexte actuel de crise, il faudrait assurément plus peut qu’inciter de plus en plus de dirigeants de PME à d’embauches, plus de contrats d’apprentissage où le for- installer le siège social de leur entreprise dans des pays mateur serait payé à sa juste valeur et au temps donné pour limitrophes...■ la formation de ses apprentis. CEDI-INFOS N° 48 – MAI 2013 CEDI INFOS 48:30-CEDI INFOS.qxd 12/04/13 Ils ont dit «Quand on est président de la France, on n’est pas conseiller général d’un canton ! On prend la mesure de la situation, et on change de braquet». PASCAL CHERKI, DÉPUTÉ-MAIRIE PS DU 14ÈME ARRONDISSEMENT DE PARIS 10:47 Page 3 CEDI- MINISTÈRE DU COMMERCE : UN ÉCHANGE POINT PAR POINT Reçus au ministère du Commerce, André Vonner, Michel Kieffer et Jean-Pierre Thiollet ont pu évoquer plusieurs dossiers qui concernent très directement les membres de la CEDI : du régime social des indépendants aux heures supplémentaires, en passant par la cotisation foncière des entreprises, l’application des taux de TVA et l’attitude des enseignes bancaires. D’emblée, le secrétaire général de la CEDI a dénoncé le Régime social des indépendants, le fameux RSI, comme une «usine à gaz» qui perdure depuis trop longtemps sur le territoire français. «Y aurait-il moyen de le simplifier ?» a-t-il notamment interrogé, avant de laisser la parole à Michel Kieffer, comptable à Thionville et membre de la CEDI, qui a mis en avant les conséquences très concrètes d’une organisation pour le moins compliquée, avec des serveurs centraux et des structures locales redondantes. «Le RSI et l’URSSAF ne ratent jamais une occasion, a-t-il souligné, de se renvoyer la balle à qui mieux mieux... Avec à la clé des difficultés récurrentes dans le traitement des dossiers». Loin de contester le bien fondé de ces observations, Grégoire Lefebvre a de son côté tenu à faire valoir que «les problèmes, pointés du doigt depuis plus d’un an, sont parfaitement connus et désormais appréhendés». «La ministre s’est récemment exprimé sur le sujet, a-t-il indiqué, avant de préciser que «le RSI fait en ce moment même l’objet d’un audit complet», dont les conclusions devraient être rendues publiques dans un proche avenir. André Vonner n’a évidemment pas manqué d’attirer aussitôt l’attention sur l’urgence d’une situation qui, a-t-il insisté, «commence à engendrer des mouvements de colère dans plusieurs régions». RÉSULTATS ÉBOURIFFANTS «Nous sommes assis dans un TGV, à nos places réservées, il y a de la lumière, nous avons nos ordinateurs, nous roulons à 300 à l’heure et nous allons tout droit dans le mur !». GÉRARD FILOCHE, MEMBRE DU BUREAU NATIONAL DU PARTI SOCIALISTE «Le double mandat nous permet d’avoir les pieds dans la réalité... Regardez dans les débats, les députés qui n’ont pas de double mandat, qui sont la plupart du temps des apparatchiks des partis politiques, sont complètement déconnectés de la réalité». CHRISTIAN JACOB, PRÉSIDENT DU GROUPE UMP À L’ASSEMBLÉE NATIONALE CEDI-INFOS N° 48 – MAI 2013 Autre sujet crucial abordé lors de cet entretien au ministère du Commerce : la cotisation foncière des entreprises, la CFE, qui vient, en quelque sorte, remplacer la défunte taxe professionnelle. Les membres de la CEDI n’ignorent pas que cette nouvelle contribution est assise sur la seule valeur locative des biens soumis à la taxe foncière et que les équipements et biens mobiliers, ainsi que les recettes, ne sont donc plus imposés. L’ennui, le très gros ennui, comme l’ont déclaré en choeur André Vonner, Michel Kieffer et Jean-Pierre Thiollet, c’est que la mise en oeuvre cette année de la CFE provoque des résultats chiffrés souvent ébouriffants voire renversants...Un peu partout en France, les dirigeants de TPE-PME se surprennent à avoir le vertige en découvrant les montants qui leur sont réclamés. «C’est vrai, a déploré Grégoire Lefebvre, la situation est parfois, à proprement parler, hallucinante, et personne, rigoureusement personne, ne l’a vu venir...». «Vous êtes trois voix parmi plusieurs centaines qui depuis deux semaines s’élèvent à ce sujet, a-t-il poursuivi, avant d’insister sur trois points : d’une part, la ferme «volonté du nouveau gouvernement de mettre en place un dispositif juridiquement fiable», d’autre part, le regret qu’il n’y ait pas eu, dans cette affaire, de «coordination efficace entre les communes et le gouvernement», et enfin la perspective d’une évolution rapide. «On ne va pas laisser la situation en l’état», a-t-il prévenu. A André Vonner qui a regretté un «manque cruel d’informations», il a également assuré que «les nouvelles données devraient venir assez vite». Concernant les taux de TVA à 7 % et à 5,5 % qui, dans la pratique de la restauration rapide, ne sont pas toujours aisés à différencier, Grégoire Lefebvre a rappelé qu’ «une instruction fiscale, parue au Bulletin officiel des impôts, redéfinit les règles du jeu». Dans bon nombre de cas, et en particulier pour la vente de denrées alimentaires à emporter, c’est le taux à 5,5 % qui s’applique. «NOUS N’AVONS PLUS DE FONDS» Evoquant les problèmes de trésorerie des TPE-PME et le comportement très frileux des banques, André Vonner a rappelé que la CEDI propose depuis longtemps la création d’une société de caution mutuelle qui serait de nature à atténuer les difficultés financières des travailleurs indépendants. Michel Kieffer a également déploré «la réduction drastique de l’offre de crédit». Face à ces remarques, Grégoire Lefebvre n’a pas caché que la situation financière générale n’autorisait pas d’illusions excessives... «Nous n’avons plus de fonds, a-t-il reconnu. Nous aimerions bien qu’on nous fasse des propositions concrètes. En vérité, nous ne sommes pas du tout hostiles à la création de fonds spéciaux ou d’organismes de soutien aux entreprises, mais encore faudrait-il que nous sachions avec quel argent nous pourrions le faire...». «Ce qui est sûr en tout cas, a-t-il poursuivi, c’est que la ministre a récemment plaidé en faveur de l’instauration et du développement d’une banque publique d’investissement. Elle a fait en sorte qu’en matière d’octroi de financement, les TPE ne soient , en aucun cas, oubliées». Enfin, André Vonner a mis l’accent sur les pertes de pouvoir d’achat qu’entraîne la suppression depuis le 1er août 2012 des réductions de cotisations patronales et salariales sur les heures supplémentaires. «Nos employés, a-t-il déploré, ressentent fortement ces diminutions de revenus qui ne sont évidemment pas de nature à relancer l’activité économique». Grégoire Lefebvre a estimé de son côté que le gouvernement tablait sur de nouvelles mesures, et en particulier le «crédit d’impôt croissance emploi», pour provoquer un «coup de boost» dans l’univers des TPE-PME. GDF-Suez Dolce Vita : avis de défiance Epinglé il y a trois ans pour ses pratiques très douteuses et abusives à l’encontre de milliers de clients, au point d’avoir provoqué l’intervention du ministre Jean-Louis Borloo et du médiateur de l’Energie, le fournisseur de gaz GDF-Suez Dolce Vita continue-t-il allègrement de présenter des factures gonflées et d’user de procédés malhonnêtes ? Après avoir recensé des dizaines de clauses ou pratiques qu’elle estime abusives, l’association de consommateurs UFC-Que Choisir vient en tout cas d’assigner GDF Suez devant les tribunaux de grande instance de Paris et de Nanterre. Selon Cédric Musso, directeur des relations institutionnelles de l’UFC, «GDF Suez utilise les contrats à son avantage avec des clauses qui se retournent contre les clients». Au regard de certains éléments de dossier en sa possession, la Cedi estime pour sa part nécessaire et urgent de mettre ses membres en garde envers les agissements de l’enseigne GDF Suez et de lancer un avis de défiance. Les dirigeants de TPE très inquiets Selon une enquête de l’Ifop réalisée pour le compte de la société Fiducial, les dirigeants de très petites entreprises assurent, pour plus de la moitié d’entre eux, n’avoir «aucune visibilité sur leur avenir». Ils sont également moins de 20 % à se déclarer optimistes au sujet de la situation économique du territoire français et seulement 17 % à faire confiance à l’action de l’actuel gouvernement. Les «e-commerçants» relativement optimistes Une récente étude de la Fédération du e-commerce et de la vente à distance (Fevad) tend à montrer qu’en dépit de la crise, les sites de commerce en ligne français font preuve d’un certain optimisme pour leur activité en 2013. Cependant, s’ils tablent le plus souvent sur une croissance de leurs ventes, ils sont près d’un sur deux à se refuser à anticiper une augmentation de leur performance financière... Elles ont fait Infatigable, inlassable, inusable Claude Bourg... Non contente d’avoir été la plus jeune femme PDG de France, la présidente fondatrice durant plus de trente ans de Permanence européenne, une entreprise de travail temporaire, et la marraine, avec l’Abbé Pierre, de l’association «Débarquement jeunes» pour l’intégration sociale et professionnelle des banlieues, Claude Bourg, originaire du Territoire de Belfort, vient en effet de réussir à concrétiser son beau projet «Jeunes Belfortains en action à Saint-Pétersbourg». Une initiative qui a nécessité beaucoup d’opiniâtreté et de force de conviction. Au terme d’une sélection organisée avec le concours sympathique de plusieurs personnalités, dont le célèbre musicien et animateur de radio Frédéric Lodéon, cinq jeunes aux talents prometteurs dans différents domaines vont séjourner du 18 au 26 mai en Russie pour défendre les couleurs de la ville de Belfort et jouer les ambassadeurs. L’un d’eux, la violoniste et pianiste Elena Rubino, 22 ans, formée à Belfort, donnera un concert public organisé par la prestigieuse école Rimski-Korsakoff. Une manière exemplaire de mettre en avant le savoir faire français. Dommage simplement qu’il n’y ait pas une Claude Bourg dans chacun de nos départements ! Elena Rubino Claude Bourg CEDI-INFOS N° 48 – MAI 2013