Mise en récit Mise en récit

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Mise en récit Mise en récit
Outil de gestion des connaissances : Mise en récit
Outil de gestion des connaissances
Mise en récit
INTRODUCTION
De quoi s’agit-il ?
Nous nous servons depuis des millénaires d’histoires et de narratifs pour partager notre savoir, pour nous
inspirer et nous motiver mutuellement, pour établir des liens, et pour donner un sens à un monde en pleine
mutation. Les organisations comprennent de plus en plus l’intérêt des histoires et de la mise en récit pour
saisir, partager et enrichir le savoir, et pour encourager l’innovation et la créativité. Les histoires peuvent
s’avérer très efficaces pour communiquer des expériences, partager un savoir et des pratiques de telle sorte
qu’il est facile de s’identifier à elles et d'en tirer un enseignement– en donnant un contexte et de l’émotion
à la communication de connaissances et d’informations. Il peut s’agir d’histoires parlant de notre travail
actuel, du passé ou de récits visionnaires à propos de l’avenir.
Dans la réalité complexe et souvent triste du développement et du changement social, les informations et
les enseignements ne sont pas toujours directement applicables d’un endroit ou d’un projet à l’autre.
Tandis que les rapports peuvent transmettre des faits ou des idées, les histoires peuvent imprégner ces faits
de sens et de contexte, en reconnaître les nuances et mettre les valeurs personnelles et organisationnelles
en évidence. Cette forme très humaine de communication va au-delà de l’échange d'informations, car elle
permet à celui qui écoute de situer les connaissances et les expériences d’autrui par rapport à son propre
contexte, et d'en tirer des leçons universelles ou transférables.
À quoi cela peutpeut-il servir ?
•
•
•
La plupart des connaissances que nous utilisons dans notre travail ne sont pas formelles, mais plutôt
tirées de l’expérience acquise, par la pratique. La mise en récit est un moyen efficace pour le personnel
de saisir et de partager ce savoir tacite – le comment et le pourquoi de notre travail– et de
communiquer des idées et des expériences sans avoir à recourir à un jargon aliénant.
Il est
généralement facile de s’identifier aux histoires, de s’en souvenir et de les répéter, multipliant ainsi les
chances que l’apprentissage se répercute sur d’autres.
La mise en récit promeut l’interaction et le débat d’une manière non hiérarchisée, en aidant à établir
des rapports et à unifier les gens autour d’une idée ou d’une situation.
Les histoires peuvent promouvoir l’action et l’innovation, permettant de créer des liens entre le conteur
et les écouteurs, qui peuvent se projeter dans différentes situations ou scénarios et réfléchir activement
aux implications du changement.
Quand puispuis-je l’utiliser à Plan ?
La mise en récit peut être utilisée dans des buts et des contextes variés, par exemple :
• Dans les réunions : pour partager les bonnes pratiques et les expériences avec des collègues ou
des pairs. Elle peut être menée à la place ou dans le cadre d’une présentation PowerPoint afin de
faire partager de manière engageante des informations et des expériences.
1
Outil de gestion des connaissances : Mise en récit
•
•
Des narratifs écrits ou vidéo : pour faire connaître le travail que vous effectuez. Ces narratifs
peuvent être partagés en interne, par le biais de Planet ou de bulletins d’information et être utilisés
également pour des publications externes comme le Rapport annuel et les sites internet.
Esprit d’équipe : pour permettre à un groupe de travail d’établir une relation de confiance et de
collaboration. Les communautés de pratique, les réseaux, les projets et les équipes multinationales
peuvent recourir au partage d’histoires pour encourager la compréhension et un sens de communauté,
en transcendant les différences de contexte et d’expression.
Exemple de pratique à Plan
La mise en récit a été utilisée avec succès dans notre travail à Plan. Par exemple, à l’occasion d’un récent
atelier de Plan au Zimbabwe qui portait sur un projet multinational sur la santé maternelle, les
participants ont visité les sites de projet et saisi les histoires auprès des parties prenantes par écrit et
sur vidéo. Ils sont rentrés et ont partagé ces histoires, faisant prévaloir des observations sur notre
propre travail qui ont éclairé l’atelier et les sessions de planification. Ils ont également partagé des
histoires avec d’autres collègues de Plan au moyen d’une variété de médias sociaux, blogs et diaporamas.
CONSEILS
1. En quoi consiste la mise en récit ?
Les récits peuvent transmettre des informations et des
expériences tout en développant la communauté et les
rapports. Il s’agit d’un moyen holistique de partager les
connaissances et les informations, de les enrichir avec le
contexte et l’émotion qui leur donnent un sens, et de
permettre aux échanges d’aller au-delà des faits et des
statistiques. Elles peuvent être factuels et historiques
(quelque chose qui est arrivé) ou visionnaires et
imaginatives (quelque chose qui pourrait arriver).
Ce qui nous intéresse ici est le recours aux histoires pour
partager les enseignements et les expériences du passé,
d’un point de vue personnel. L’objectif est de présenter
un narratif simple et puissant, bien que tout en nuances,
auquel l’écouteur peut facilement s’identifier, et au moyen
duquel il peut apprendre de manière informelle.
En quoi consiste une bonne histoire ?
Les structures et la tradition des
histoires changent d’une culture à
l’autre, mais certains éléments sont
communs :
• Une structure claire qui évolue–
avec un début, un milieu et une fin
• La fin amène une sorte de
résolution, une leçon ou un
changement (positif ou négatif)
• Elle capte l’intérêt de l'écouteur
parce qu’il y a une tension ou un
« appât »
• Les gens peuvent s’identifier à
l’histoire parce qu’il y a un élément
d’expérience humaine commune
Lorsque les gens font un narratif de leurs expériences, une
grande partie du savoir tacite utilisé dans leur travail– le type de savoir qui ne figure habituellement pas
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dans les documents formels, par exemple comment ils ont établi une relation de confiance, ou se sont
s’adaptés à des contextes politiques en pleine mutation – peut être documenté et conservé. Cela permet
d’enrichir et de diversifier la base de connaissances de Plan à long terme, tout en bénéficiant à ceux qui sont
directement impliqués dans la démarche narrative et d’écoute de l’histoire. En tant que telle, la mise en
récit utilisée seule peut s’avérer être en soi un exercice utile, et il peut également s’agir d’une méthode
pour promouvoir le partage dans une évaluation, une analyse après action ou au sein d’une communauté de
pratique, par exemple.
Les histoires sont d'autant plus efficaces quand il existe une interaction entre le conteur et les écouteurs,
mais elles peuvent aussi s’avérer utiles sous forme de documents à partager ou conserver virtuellement
(voir le modèle à l’Annexe 1). Dans le monde entier, que ce soit dans un contexte professionnel ou non, les
histoires sont partagées verbalement, au moyen de textes et d’images, de pièces de théâtre, de danses et
de chants. Dans un contexte professionnel, la vidéo qui retient et montre toute la richesse d’expression, est
un très bon outil pour saisir et partager les histoires. Les images photos peuvent également s’avérer être
un moyen très simple et efficace de saisir et partager des récits, surtout dans des environnements
multilingues.
2. Rôles et responsabilités
La mise en récit, au sommet de son art, est une interaction entre le conteur et l’écouteur. Il peut s’avérer
utile si l'on veut partager l’histoire plus largement de nommer un documentateur qui aidera à la présenter
sous forme écrite, dessinée, audio ou vidéo.
2.1
Le conteur
Il s’agit de la personne qui partage une expérience avec d’autres personnes, sous une forme
narrative.
Le rôle du conteur est :
• Identifier une expérience ou un apprentissage pertinent et de préparer un narratif à partager ;
• Raconter cette histoire avec des mots, et /ou des images d’une manière qui réussit à éveiller l’intérêt
des écouteurs et à les divertir au point de vouloir suivre l’histoire et de se sentir captivés par elle.
• Répondre aux questions ou participer à la discussion qui suit l’histoire, permettant ainsi aux écouteurs
et au conteur de créer ensemble un nouveau savoir et une nouvelle interprétation.
Ce qui est important lorsque l'on raconte une histoire est de ne pas la compliquer à outrance et d’essayer
d’inclure tout le monde. Nous avons tous appris à mettre dans nos rapports une multitude d’informations
abstraites, mais lorsque nous en avons l’occasion, c’est tout naturellement que nous contextualisons une
anecdote sur notre travail, en omettant éventuellement les faits et les détails compliqués. Réfléchissez à la
manière dont vous pourriez décrire et expliquer votre travail à un membre de votre famille ou à un enfant.
Vous commencez automatiquement par simplifier et par identifier les éléments structurants les plus
importants dans le narratif– il s’agit d’une aptitude essentielle pour la mise en récit. De simples éléments
d’orientation, figurant dans la Section 3.3, peuvent aider le conteur à structurer son récit.
Chacun a un style qui est lui est propre pour raconter une histoire. Certains le font avec énergie ou
humour : d’autres sont plus pausés ou font appel à l’émotion. Soyez vous-même et les écouteurs n’auront
pas de difficultés à s’identifier avec vous et à être intéressés par votre histoire.
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Outil de gestion des connaissances : Mise en récit
2.2
L’écouteur
C’est précisément ce que fait cette personne – elle
écoute et elle donne un sens à l’histoire, en retenant
les observations qui sont lui pertinentes et utiles dans
son propre contexte.
Le rôle de l’écouteur est très important dans la mise en
récit, car c’est de l’interaction entre le conteur et
l’écouteur dont naît le sens, et qui favorise le transfert du
savoir et de l’apprentissage.
Les histoires sont
dynamiques et la façon de les raconter peut être très
différente selon l'interaction du conteur avec l’audience
et le contexte.
Dans une mise en récit orale, par exemple dans des réunions et des sessions pour développer l’esprit
d’équipe, les écouteurs jouent un rôle capital, en cela qu’ils écoutent et répondent (que ce soit
verbalement ou physiquement) à ce qui est dit, en donnant à l’histoire racontée leur propre interprétation,
qu’ils traduisent en apprentissage. À la fin de l’histoire, les écouteurs pourront raconter certaines de leurs
expériences pour enrichir l’histoire, ou poser des questions au conteur pour mieux comprendre et valoriser
le partage du savoir et de l’apprentissage.
Dans certaines des méthodes décrites ci-dessous, l'écouteur peut également aider le conteur à structurer
et à documenter son histoire. Dans le cas d’une histoire écrite ou vidéo, l'écouteur a un rôle important qui
est de se mettre à la place d’un spectateur ou d’un lecteur éventuel, afin de vérifier qu’il ne manque aucune
des informations essentielles permettant à l’audience de comprendre l’histoire et d’en extraire le sens, et
que le narratif suit une progression logique. L’écouteur peut poser des questions et demander des
précisions, permettant au conteur d’amender l’histoire avant de la mettre sous forme écrite ou vidéo.
2.3
Le documentateur
Il s’agit de la personne à qui il incombe de saisir l’histoire.
Dans certains cas, il conviendra peut être de faire appel à un documentateur, si une histoire doit être
partagée sous une forme écrite, imagée ou vidéo avec une audience plus large. Le documentateur peut
aider le conteur en saisissant l’histoire pendant une séance orale, sur vidéo ou par écrit à l’aide du modèle
fourni ci-dessous. Ou il peut travailler avec le conteur en écoutant l’histoire (au-dessus), pour vérifier que
le texte est compréhensible et bien structuré, et aider à trouver des vecteurs appropriés pour partager et
communiquer l’histoire à une audience plus large. Par exemple, à Plan en Afrique de l'Ouest, le personnel
de communications interview ou observe les membres du personnel avant de raconter ses histoires de
bonnes pratiques et d’apprentissage qui seront partagés avec le reste du personnel à l’aide de vidéos
téléchargées sur Planet, ou du bulletin d’informations.
3 Préparation et planification
Une mise en récit requiert une planification de la part du conteur, qui devra réfléchir à la structure et à la
teneur de l’histoire, et éventuellement aussi s’entrainer sur le plan du style et de la présentation. La
préparation pour cela est abordée au-dessous.
4
Outil de gestion des connaissances : Mise en récit
Dans d’autres cas, des techniques de mise en récit peuvent être intégrées au contenu d’un atelier de travail,
auquel cas la préparation et la planification incomberont à l'organisateur de l'atelier. Des conseils sont
fournis dans la section suivante pour aider et encourager les participants à recourir à des histoires pour
partager l’apprentissage et les expériences dans les ateliers de travail et les réunions, ainsi que pour
organiser une session d’atelier autour d’une mise en récit.
4 Conseils étape par étape pour différents contextes
4.1
Pour une session de travail en groupe pendant un atelier de travail
Un moyen de tirer parti des avantages de la mise en récit pour renforcer la cohésion d’équipe et le partage
des connaissances est d’organiser une session de mise en récit dans le cadre d’un atelier de travail. Dans les
ateliers de travail dont l’objectif des participants est de partager les expériences et l’apprentissage, de
développer de bonnes pratiques, ou de renforcer des relations, la mise en récit peut s'avérer très efficace.
Par exemple, le personnel chargé de la gestion des connaissances à Plan a élaboré en collaboration avec les
gagnants des Prix Mondiaux 2013 des histoires sur le travail qui leur avaient valu leur nomination, au
moyen desquelles ils ont pu partager et apprendre les uns des autres.
Utiliser les histoires de cette façon n’exige pas des participants (conteurs) qu’ils préparent une histoire
avant l’événement bien qu’on puisse leur demander d’apporter des photos ou des objets pour leur fournir
l’inspiration. Dans ce type de session, un animateur, normalement l’animateur ou l’organisateur de
l’atelier, peut suivre les étapes suivantes pour aider les participants à développer sur place leurs histoires.
Les conseils suivants sont basés sur un groupe d’environ 6 à 10 personnes. Pour des groupes plus
importants, il faudra plus de temps, ou les histoires pourront être partagés entre des plus petits groupes,
dont quelques unes seront retenues par chacun des groupes pour les raconter et en discuter en plénière.
No : Étapes
1.
2.
3.
4.
Planter le décor
Préparer les histoires
Raconter les histoires
Discussion et identifier
l’apprentissage clé
Temps total :
Temps
nécessaire
10-15 min
20-30 min
5-10 min
chacune
20-30 min
Matériels
Cartes, marqueurs
Disposition de la
salle
Pas de disposition
particulière
2 heures
Étape 1 : Planter le décor (10-15 minutes)
La première étape consiste pour l’animateur de l’atelier à présenter le thème des histoires. Il peut s’agir
d’un thème très général ou d’un sous-thème, en fonction du groupe et des objectifs. Ce faisant, les
participants auront les informations dont ils ont besoin pour sélectionner leur histoire. Par exemple, dans
un atelier dont l’objectif était d’élaborer un « guide pour le développement des technologies de
l’information et des communications » (TIC), le personnel de Plan de toutes les régions s’est réuni pour
partager les expériences, identifier l’apprentissage clé, et créer la structure et les informations pour le
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guide. Pour faciliter cette démarche, chaque participant a élaboré et raconté une histoire relatant leur
expérience de l’intégration des TIC à son travail.
L’animateur de l'atelier demande aux participants de réfléchir à une expérience ou une interaction qu’ils
ont vécue, qui peut illustrer pour le groupe un aspect de leur travail et de leur environnement, et de
réfléchir à la situation avant, pendant et après qu’elle se soit produite.
• Par exemple, s’il travaille avec une équipe de projet multinationale, il peut demander à chacun des
participants de préparer une histoire autour d’un élément, d'un processus ou d’un enjeu
commun. Il pourrait s’agir d’établir des partenariats par exemple, ou il peut leur demander ce
qu’ils considèrent avoir été leur plus grand enjeu, ou comment le changement s’est produit dans
leur contexte.
• Si l’objectif est de renforcer des relations aux fins d’une meilleure communication et coordination
dans une équipe, il peut demander de partager des histoires qui illustrent le rôle ou le
contexte des membres de l’équipe (par exemple pour montrer pourquoi ils pensent qu'il est
important de travailler sur leur thème, dans leur secteur, etc.).
Étape 2 : Préparer les histoires (20-30 minutes)
Une fois qu’ils ont compris ce qu’ils doivent faire et identifié
l’histoire qu’ils veulent raconter, les participants à l’atelier
travaillent en pairs pour s’entraider à développer leurs
histoires. Les deux participants jouent chacun à leur tour le
rôle du conteur et de l’écouteur. Le conteur explique les
rudiments de l’histoire, et l’écouteur pose des questions
pour faire ressortir les détails importants et l’émotion.
L’écouteur peut prendre des notes de la structure et des
principaux points ainsi que des personnages de l’histoire
que le conteur utilisera dans sa présentation. Ils changent
ensuite de rôles et répète le processus. Il peut être utile de
partager ou de simplifier les conseils pour les conteurs
dans la Section 4 ci-dessous pour faciliter cette démarche.
L'écouteur peut poser des questions
pour obtenir plus de détails ou de
contexte, si besoin est, par exemple :
• Que se passe-t-il ensuite ?
• Pourquoi avez-vous décidé de
faire cela ?
• Pourquoi pensez-vous que cela
s’est passé ?
• Pourquoi pensez-vous que cela a
bien marché ? (ou pas)
• Pouvez-vous me donner plus
d’informations contextuelles
pour expliquer pourquoi cela s’est
passé de cette manière ?
Étape 3 : Raconter les histoires (5 minutes chacune)
À ce stade, les participants reforment un seul groupe et partagent leurs histoires. Les participants prennent
chacun à leur tour le rôle du conteur pour raconter leur histoire, à la suite de quoi le groupe d’écouteurs
donne un feedback selon les cas et pose des questions pour éclaircir certains points. Selon la taille du
groupe, il peut s’avérer utile pour partager les histoires de former des petits groupes de deux ou trois pairs,
qui sélectionneront ensuite une histoire pour la session plénière.
Étape 4 : Discussion et identifier l’apprentissage clé (20-30 minutes)
Après avoir écouté les histoires, ou après chaque groupe d’histoires, une discussion en groupe peut aider à
identifier les questions communes, les bonnes pratiques et l’apprentissage qui est important. Cela peut se
faire au travers d'une discussion animée, ou en laissant les participants discuter librement, et utiliser par la
suite les tableaux et les notes autocollantes pour cataloguer leurs réactions et l’apprentissage.
L’animateur/organisateur de l’atelier doit :
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1. Distribuer les notes autocollantes et un marqueur, et demander aux écouteurs (individuellement
ou en pairs) de noter les questions, l’apprentissage ainsi que les observations les plus pertinentes
qu’ils ont retiré des histoires et de la discussion.
2. Accrochez trois feuilles du tableau sur le mur avec comme en-têtes : questions communes, bonnes
pratiques, apprentissage clé et demander aux écouteurs de coller chaque note sur le tableau
correspondant.
3. Demander aux écouteurs de lire et d’organiser les notes sur chacune des pages, et de résumer les
notes pour le groupe.
L’apprentissage peut être la base d’autres discussions dans l’atelier, par exemple, pour dégager les thèmes
communs et l'apprentissage pertinent au sujet. Par exemple, dans un atelier de travail sur le
développement des TIC, les thèmes communs ont formé la base des discussions sur la structuration du
guide.
4.2
La mise en récit comme technique de présentation
Si au lieu d’aider les participants à élaborer des histoires pendant un atelier, vous voulez que les
participants amènent à votre réunion des présentations de leur travail et de leurs expériences présentées
sous forme d’histoire, vous pouvez les aider à se préparer à l’avance de la manière suivante :
Avant l’atelier de travail : expliquer la tâche
L’organisateur de l’atelier aura besoin de se mettre en rapport avec le conteur/ les présentateurs avant
l’atelier pour leur laisser le temps de préparer. Pour les aider à préparer leur histoire, expliquez clairement
le rôle et les objectifs de la mise en récit dans une réunion ou un atelier. Est-ce pour permettre aux autres
d’apprendre de leur expérience ? Dans ce cas, ils pourraient faire porter leur histoire sur un projet ou une
pratique particulière. Ou est-ce pour consolider des rapports ? Dans ce cas, ils pourraient parler de
l'apprentissage qu’ils ont retiré d’une seule rencontre ou d’un plus long processus.
Indiquez-leur clairement le temps dont ils disposeront pour raconter leur histoire, et le temps réservé aux
questions et à une discussion. Expliquez les plans prévus pour documenter et partager l’histoire plus
largement, et soyez prêts à discuter avec eux de toute préoccupation sur des questions éventuelles de
sensibilité ou de confidentialité.
Avant l’atelier de travail : fournir un soutien
L’organisateur de l’atelier peut utiliser les conseils figurant à
l’Annexe 2 ci-dessous pour aider le conteur à structurer et à préparer
son histoire. Il peut lui faire part de ses réactions pendant la phase de
préparation pour l’encourager à rechercher la simplicité, à se montrer
engageant, et à donner suffisamment de piment et d’émotion à
l’histoire pour la faire passer.
À l’atelier de travail : disposition de la salle
Pour une réunion ou un événement, l’organisateur de l’atelier devra
ménager une plage de temps pour chaque histoire inscrite à l’ordre du jour et si possible, pour des
questions et une discussion par la suite. Pour une session de mise en récit, il est important que les
participants se sentent à l’aise, et qu'ils forment quand ils sont assis un cercle étroit de manière à voir et
entendre facilement le conteur et à instaurer une identité plus affirmée dans le groupe. Indiquez bien le
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temps dont dispose le conteur pour raconter son histoire, mais ne l'interrompez pas trop brutalement et si
l'audience est attentive et intéressée, laissez-le aller jusqu’au bout de son histoire si possible.
À l’atelier de travail : animer la discussion
Une certaine animation peut être nécessaire pour
encourager les écouteurs à réfléchir à ce que
l’histoire leur a appris, à son rapport avec leur
propre expérience, ou à dégager des expériences
communes qui peuvent aider à renforcer la
compréhension dans le groupe. Vous avez peutêtre déjà un animateur de réunion qui peut jouer
ce rôle, sinon le président ou l’organisateur de la
réunion pourra s’en charger pour permettre aux
participants de réfléchir et de discuter de l’histoire
à l’aide des questions fournies.
Conseils pour la mise en récit
•
•
•
Racontez l’histoire à la première
personne du singulier pour permettre aux
écouteurs de s’identifier à vous.
Faîtes attention aux digressions et à
l’excès de détails qui peuvent prêter à
confusion.
Vous pouvez rendre votre histoire
engageante en utilisant des éléments qui
suscitent l’émotion.
Soyez descriptif – les gens se
souviennent plus des séquences d’images
que des mots.
Concentrez-vous sur le narratif et laissez
l'écouteur faire le travail analytique.
« Montrez, ne dîtes pas! »
Entraînez-vous à raconter votre histoire
Au nombre des questions que vous pourriez poser :
•
• Qu’est-ce vous avez trouvé de plus
intéressant/ surprenant à propos de l’histoire ?
• Pensez-vous que l’histoire se serait développée
différemment dans votre contexte ? Pourquoi
•
?
• Que pouvez-vous apprendre de cette histoire ?
• Avez-vous une autre expérience du même
•
ordre dont vous pensez que le conteur
pourrait tirer un enseignement ? Dans quelle
mesure votre expérience était-elle similaire ? Dans quelle mesure était-elle différente ?
• À qui d’autre cette histoire pourrait-elle être utile ?
Il est possible d’utiliser un exercice similaire, décrit dans la Section 3.1 ci-dessus, pour que les participants
puissent organiser collectivement leurs réflexions et l’analyse de l’apprentissage clé. Il s’agira d’une
contribution pouvant servir à d’autres discussions ou résultats d’ateliers de travail, qui peut aussi former la
base d'une courte liste de contrôle ou d’un document regroupant l’apprentissage clé à partager via Planet
et les communautés de pratique concernées.
4.3
Raconter votre propre histoire
Pour finir, c’est peut-être en tant que conteur potentiel que vous avez lu ce document. Vous aurez peutêtre la possibilité de partager vos expériences avec un groupe de pairs, directement (par exemple lors d’un
atelier pour le renforcement de la cohésion d’équipe ou d’une réunion du personnel), ou au moyen d’un
texte ou d’une vidéo. On vous a peut-être demandé de soumettre un article pour le bulletin d’informations
par exemple. Pourquoi ne pas envisager de le faire sous un format narratif ? Ce faisant, vous pourrez
toucher vos lecteurs d’une façon plus personnelle, et leur offrir la possibilité de dégager un sens et un
enseignement de votre expérience.
Vous devez en premier lieu préparer votre histoire. Qu’elle soit racontée directement ou au moyen d’un
texte ou d’une vidéo, le travail de préparation sera plus ou moins identique. Ces conseils visent à aider le
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Outil de gestion des connaissances : Mise en récit
conteur à structurer et à préparer son histoire. Ils peuvent également être utilisés par les organisateurs
d’ateliers de travail et de réunions (3.1 and 3.2 ci-dessus) pour les partager avec les conteurs.
Autres scénarios
Le changement le plus
significatif est une technique
pour recueillir des histoires sur
l’impact d’une initiative, qui sont
ensuite classées par ordre
d’importance par des groupes
de parties prenantes.
Les cercles d’anecdote ressemblent
à des groupes de discussion, mais
ils sont spécifiquement conçus
pour obtenir des membres des
histoires– leur vécu- plutôt que
des opinions.
Les histoires d’anticipation sont
utilisées pour aider les groupes
freinés par des modèles
improductifs et permettent des
infléchissements nécessaires aux
changements et aux actions
constructives. Cela est fait par un
regard en arrière en se
positionnant dans l’avenir– en
parlant de demain comme si on
l'avait déjà vécu.
5 Prochaine étape
L’apprentissage tiré des histoires et des discussions qui ont suivi est directement adopté par les écouteurs,
et sera souvent d’ailleurs partagé avec d’autres collègues et pairs. Les versions écrites et vidéo sont les plus
susceptibles d’être utiles et utilisées si elles sont reliées à une plus large discussion ou un processus de
rapports, par exemple pour accompagner une page thématique, éclairer et illustrer des rapports et des
évaluations de projet, ou à titre de contributions à des consultations ou des débats en ligne ou par email.
Les versions vidéo ou audio des histoires peuvent être partagées (avec la permission du conteur) sur les
pages de Planet ou du site internet de Plan International. Les histoires enregistrées peuvent également
être utilisées par l'Académie de Plan dans ses modules d’apprentissage.
Liens:
Liens:
•
SDC Learning&Networking :
http://www.sdc-learningandnetworking.ch/en/Home/SDC_KM_Tools/Storytelling
•
Anecdote : Le recueil d’histoires est une excellente ressource pour une entreprise qui veut se servir
de la mise en récit et des narratifs :
http://www.anecdote.com/category/story-collection/
•
•
Mise en récit par Olivier Serrat :
http://digitalcommons.ilr.cornell.edu/cgi/viewcontent.cgi?article=1196&context=intl
•
Cercles d’anecdote :
http://www.anecdote.com.au/files/Ultimate_Guide_to_ACs_v1.0.pdf
•
Histoires d’anticipation :
http://www.kstoolkit.org/Future+Story
9
Outil de gestion des connaissances : Mise en récit
ANNEXE 1 : modèle pour documenter
documenter l’hi
l’histoire
’histoire
Le conteur peut utiliser ce modèle pour structurer son histoire, ou l'écouteur dans l’exercice décrit dans la
Section x ci-dessus peut utiliser le modèle pour extraire et documenter l’histoire de son pair.
Titre de l’histoire :
_______________________________________________________________________
DÉCOR
Planter le décor en
termes de temps et
d’espace
LIEU
Lieu précis où l’action
s’est produite
PERSONNAGES
Distribution,
caractéristiques
descriptives et rôles
dans l'histoire
ENJEU
Événement, problème
ou tâche qui a
déclenché le …
10
Outil de gestion des connaissances : Mise en récit
ACTION
Séquence
d’événements avant,
durant et après votre
point tournant
RÉSOLUTION
Fin qui inclue les
bonnes pratiques, les
leçons apprises ou le
message
Nom du conteur :
___________________________________________
Nom de l’écouteur :
________________________________________________________________
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Outil de gestion des connaissances : Mise en récit
ANNEXE 2 : Liste de contrôle : Préparer l’histoire
Chacun raconte une histoire à sa façon et il est préférable de garder votre style si vous voulez vous sentir
plus à l’aise et engageant. Cependant, vous trouverez ici une liste de contrôle et un guide avec quelques
conseils de base pour vous aider à vous préparer et à raconter votre histoire.
Comprendre votre audience
Vous aurez beaucoup d’histoires à raconter et avant de
choisir une histoire ou un angle, il est important de
connaître le sujet (s’il a été déjà défini par l’organisateur
de l’atelier) et l’audience. S’agit-il d’un groupe de pairs
qui font face à des enjeux similaires ? Comprendront-ils
votre contexte ou devez-vous expliquer le fond sur lequel
se déroule l’histoire ? Qu’avez-vous appris ou vécu qui
pourrait trouver chez eux un écho ?
Trouver des idées d’histoire
Vous pouvez utiliser une « carte
heuristique » pour trouver des idées
pour une histoire. Écrivez le thème ou
l’objectif dans un encadré au milieu
d’une feuille de papier, et écrivez
ensuite les idées, sujets, problèmes qui
vous viennent à l’esprit dans des
encadrés placés autour de l’encadré du
milieu. Il vous suffit parfois de coucher
des mots sur une feuille de papier pour
distinguer un schéma ou pour vous
rappeler une anecdote ou une expérience
pertinente.
Choisir l’histoire
Lorsque vous choisissez votre histoire vous pouvez la
faire porter sur un enjeu, un succès ou un changement
qui s’est produit et revenir en approfondissant sur le
pourquoi de l’événement, ou sur la manière dont vous
l’avez géré. Par ailleurs vous pouvez avoir fait une
rencontre ou vécu une expérience qui vous a donné une
perspective ou un moment de réalisation important, que vous pourriez raconter en expliquant l’effet qu'il a
eu sur vous et sur votre travail par exemple. Une fois que vous connaissez l’audience et l’objectif, essayez
de réfléchir avec créativité aux expériences et aux histoires que vous avez, et qui peuvent éclairer ou
illustrer un point pertinent.
Identifier les étapes narratives de votre histoire
La méthode la plus courante et probablement la plus facile pour présenter une histoire est de le faire
chronologiquement– en établissant la situation avant l’événement, suivi par la séquence d’événements et
les conséquences, et en terminant avec une nouvelle situation, conclusion ou communication basé sur
l’apprentissage émergeant. Vous pouvez même vous projeter dans le futur, où vous pouvez vous attendre
à voir plus de changement, ou envisager comment vous utiliseriez cet apprentissage pour procéder
différemment à l’avenir par exemple. Il est utile de dégager une structure minimale de votre histoire, avec
les étapes ou les éléments structurants qui feront passer l'écouteur du début de l’histoire à sa conclusion.
Réfléchir au contexte
Votre audience ne sera nécessairement issue du même contexte géographique, culturel ou social que le
vôtre et cela peut vouloir dire qu’ils comprendront ce que vous leur racontez d'une manière très différente
de ce que vous vous imaginez. Cela n'est pas nécessairement une mauvaise chose, mais vous devez être
conscients des points qui nécessiteront plus de contexte ou d’explications si vous voulez que l’audience
comprenne l’histoire et le sens que vous voulez lui donner. Par exemple, des signifiants sociaux peuvent
être associés au fait qu’une femme soit mariée, ou à des mots qui se rencontrent couramment à un endroit
mais pas à un autre.
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Outil de gestion des connaissances : Mise en récit
Introduire une tension dramatique
Sans vouloir exagérer, vous pouvez faire monter la tension dramatique pour rendre votre histoire
intéressante et soutenir l’attention de l’audience, dans l’attente de ce qui va se produire ensuite. Un bon
moyen d’introduire une tension dramatique est d’utiliser la première personne du singulier, et de présenter
les événements d’un point de vue personnel. Réfléchissez aussi à la manière de présenter l’information :
allez-vous révéler quelque chose ? Si c’est le cas, faites monter la tension avant de le dévoiler. Par exemple,
au lieu de dire « nous avons veillé à ce que les femmes puissent participer aux réunions en les tenant le
matin », vous pourriez dire « seuls les hommes participaient et nous avons demandé : « où sont les femmes
?! » ... et nous avons ensuite découverts qu’elles n’étaient pas libres le soir, c’est pour cela que nous avons
changé l’heure des réunions, et nous avons a commencé à les voir arriver ! »
Simplifier
Vous pouvez être tenté d’inclure une multitude d’informations et de détails– vous savez à quel point ils
sont tous importants. Mais le moins est le mieux dans une histoire. Rappelez-vous que vous ne suivez
qu’un seul fil narrateur et que vous n’essayez pas de raconter toute l’histoire d’un projet, d’un processus ou
d’une communauté. Passez en revue votre histoire et
supprimez tout ce qui n’apporte rien à votre narratif.
Conseils pour éveiller l’intérêt de votre
audience
Tester l’histoire
• Regardez autour de vous ; attirez
À ce stade vous pouvez tester votre histoire sur quelqu’un
l'attention des gens et souriez.
de l’extérieur qui ne connaît pas le travail, le projet ou
Essayez de créer une atmosphère
l’expérience. Il peut s'agir d’un collègue, d’un ami ou d’un
conviviale et décontractée.
membre de votre famille. Demandez-leur leurs réactions ?
• Présentez votre histoire : pourquoi
– est-ce que l'histoire a un sens ? Est-elle intéressante ?
vous l’avez choisi ou pourquoi
Est-ce qu’il manque des détails importants sur le contexte
ou les événements ? L’histoire comprend-elle des détails
vous l’aimez, ce qui vous a inspiré
qui ne sont pas importants ou qui pourraient être
ou motivé à la raconter.
supprimés ?
• Exprimez-vous lentement en
parlant fort, pour que tout le
Affiner et adapter
monde puisse vous entendre.
Révisez l’histoire en fonction des réactions.
• Variez la rapidité et le rythme de
votre élocution ainsi que le volume
Souvenez-vous des éléments de base, pas de chaque mot
de votre voix, essayez de créer une
Les histoires passeront mieux et seront plus engageantes si
atmosphère.
vous vous adressez directement à l’audience. Ne
mémorisez pas chaque mot mais essayez de vous préparer
• Faîtes des gestes et des actions
en vous souvenant de la structure principale et des
pour monter des sentiments et des
éléments clé, et racontez l’histoire au présent. Ayez
émotions.
confiance, il s’agit de votre histoire après tout !
• Faîtes participer votre audience,
Répéter
avec des phrases telle que
Essayez de vous entraîner en racontant l’histoire à
« Comme vous le savez... » ou en
plusieurs amis, collègues ou membres de votre famille
posant des questions comme
jusqu’à ce que vous vous sentiez suffisamment confiant
pour vous détendre et vous adresser à votre audience.
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