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jeudi 1er février 2007 Les jeunes, un électorat volatil très convoité Les 18-25 ans représentent 12 % à 13 % de l'électorat et pèsent symboliquement plus fort encore. Ségolène Royal leur consacre un forum participatif ce soir à Grenoble. Nicolas Sarkozy prévoit un meeting au mois de mars. Les 18-25 ans représentant 12 % à 13 % du corps électoral. Ils sont quasiment tous inscrits sur les listes électorales, dix ans après la création de la procédure d'inscription automatique. Mais nul ne peut prédire leur participation, généralement plus faible que dans les autres classes d'âge. Qui saura mobiliser les jeunes en sa faveur ? Ségolène Royal, dont la campagne connaît de fortes turbulences, engage la course dès ce soir à Grenoble. Elle doit conclure un forum participatif sur « l'éducation et la jeunesse » dont elle entend faire un événement (la salle réservée - 3.000 places environ - est plus grande que d'habitude). Nicolas Sarkozy envisage un meeting sur le sujet en mars. L'enjeu est loin d'être négligeable, les 18-25 ans représentant 12 % à 13 % du corps électoral. Ils sont quasiment tous inscrits sur les listes électorales, dix ans après la création de la procédure d'inscription automatique. Mais nul ne peut prédire leur participation, généralement plus faible que dans les autres classes d'âge. « Au-delà de l'enjeu électoral direct, il y a une symbolique forte. Si vous êtes du côté de la jeunesse, vous êtes du côté du mouvement, du dynamisme », souligne Jérôme Fourquet, directeur adjoint du département opinion de l'Ifop. Un « effet 21 avril plus fort » François Mitterrand en a profité en 1981 et 1988, Jacques Chirac en 1995 et Lionel Jospin en a pâti en 2002. « Jamais un candidat à la présidentielle n'a gagné sans avoir les jeunes avec lui », répète le président du Mouvement des jeunes socialistes, Razzye Hammadi, pour mieux faire progresser sa cause auprès de la candidate du PS. En novembre et décembre derniers, trois enquêtes d'opinion - CSA, BVA et Ipsos - réalisées auprès de cette classe d'âge donnaient un avantage à Ségolène Royal. Les sondeurs invoquaient, entre autres, une candidate « plus rassurante » et le souvenir traumatisant de 2002. « L'effet «21 avril» est plus fort chez eux que sur le reste des électeurs, explique encore Leila Boutamine, directrice d'étude chez BVA. Pour ceux des jeunes qui penchent à gauche, cela nourrit un réflexe de vote utile. » Les socialistes comptent, eux, sur le ressentiment né de la crise des banlieues et du conflit du CPE pour détourner la jeunesse de l'UMP. Des mesures concrètes Mais voilà, l'avance paraît fragile auprès d'un électorat « extrêmement sensible à la conjoncture et très peu structuré à ce stade de la campagne », ainsi que le rappelle Pierre Giacometti, directeur général d'Ipsos. Et la conjoncture étant mauvaise pour Ségolène Royal, on constate sur les trois derniers baromètres Ipsos-« Le Point », « une réduction de l'écart » avec Nicolas Sarkozy. Dans le dernier sondage Ifop-« Paris-Match », les 18-24 ans sont la seule classe d'âge plaçant la candidate socialiste en tête de ses intentions de vote, mais Nicolas Sarkozy la dépasse chez les 25-34 ans. « Il y a un coup à jouer », en conclut un proche du président de l'UMP. « Dans la jeunesse, il faut parvenir à être hégémonique culturellement et politiquement », pense Malek Boutih, chargé des questions de société au PS. A entendre les sondeurs, séduire cet électorat-là, très hétérogène, relève d'une subtile alchimie entre mesures concrètes et discours globaux. « Ils ont des revendications sur l'emploi, sur le logement sans être forcément nombrilistes », explique Jérôme Fourquet (Ifop) qui souligne leur « sensibilité à certaines grandes causes comme l'environnement ». Faut-il pour autant multiplier les promesses catégorielles ? Jean-Daniel Levy, directeur adjoint du département opinion de CSA, n'en est pas persuadé : « Ils veulent des choses concrètes mais pas uniquement ciblées sur eux car ils ne veulent pas se sentir enclavés », dit-il rappelant, en négatif le rejet du CPE. Dans l'entourage de Nicolas Sarkozy on a forcément cet exemple en tête lorsqu'on explique que la diversité de la jeunesse et de ses préoccupations interdit de trop s'enfermer dans un « programme jeunes ». Laurence Albert et Elsa Freyssenet © 2007 Les Echos. Tous droits réservés.