un droit pour l`asile qui contacter à aibf

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un droit pour l`asile qui contacter à aibf
BILAN 2007
SOMMAIRE
EDITO
3 | Dans un monde plus divisé que jamais, renforcer la solidarité
S’ENGAGER A-T-IL
ENCORE UN SENS ?
CAMPAGNES
INTERNATIONALES ET NATIONALES
6 | Un e-activisme au service des fondamentaux
7 | Aux armes, etc.
8 | Violence à l’égard des femmes, l’année des bilans
9 | La mort comme punition
10 | Ne pas fermer les yeux…
Curieuse question, penserez-vous. L’engagement n’est-il pas
au cœur de l’action de milliers de militants d’Amnesty ?
N’est-il pas le moteur du mouvement ?
«Le militantisme est en perte de vitesse», proclament certains.
Peut-être. Sans doute sous certaines formes, dans certains
environnements. Ainsi, au sein de certaines sections sœurs,
le groupe local composé et animé de militants «de base» se
réunissant autour d’une table, tend à disparaître.
AIBF EN ACTION
11 | Congo, un pays à reconstruire
13 | Cercle Benenson, la confirmation
13 | Control Arms, vers une résolution ATT ?
14 | Des jeunes pour un projet citoyen
Rien de tel chez nous, bien au contraire. Le groupe local
vit plus que jamais, même si son mode opératoire évolue.
Les informations utiles se reçoivent via e-mail, le militant
consulte des sites web (n’oubliez pas Isavelives.be) et publie
son rapport d’activités sur des blogs. Ceci dit, la convivialité
propre au style de vie militante du groupe local séduit et
stimule encore bon nombre de militants. Cinq nouveaux
groupes vont ainsi naître dans les mois à venir...
Cela ne nous empêche pas d’exploiter et d’explorer d’autres
formes de militantisme. Ainsi plus de 2 500 membres individuels ont répondu avec enthousiasme à notre invitation à
participer activement à la campagne bougies de fin d’année,
à «en faire un peu plus que d’habitude». Ainsi, ce programme
ambitieux de mobilisation des plus jeunes que nous allons
lancer très bientôt.
Tous ces membres individuels, jeunes et moins jeunes, sont
devenus ou deviendront militants.
Vous l’aurez compris : pour nous, l’engagement individuel
au service du respect des droits humains fondamentaux a
encore tout son sens.
Et pour vous ?
Sven Pitseys
Président
2 | BILAN 2007
14 | De l’utilité de former
15 | Initials BB
15 | Recruter et militer
16 | Un droit pour l’asile
16 | Qui contacter à AIBF ?
17 | Bonnes nouvelles
COMPTES
LES LIBERTÉS SE LISENT AUSSI
Le Bilan 2007 est le rapport d’activités d’Amnesty
International Belgique Francophone (AIBF) réalisé par le
mensuel Libertés! et le programme Collecte de Fonds • Rue
Berckmans 9 – 1060 Bruxelles • Tél : 02 538 81 77 Fax : 02 537
37 29 • Éditeur responsable : Sven Pitseys • Supervision :
Pascal Fenaux et Jean-Marie Pierlot • Rédaction : Julien
Winkel • Maquette : RIF • Mise en page : Valérie Bodart •
Impression : Unijep, avenue Georges Truffaut, 42 – 4020
Liège • Couverture : Des moines birmans et Irene Khan, la
secrétaire générale d’Amnesty International, lors de la journée mondiale d’action pour le Myanmar. Londres, 6 octobre
2007. © Amnesty International•
Le siège de l’Organisation des Nations unies.
New York, 18 septembre 2007 © AP GraphicsBank
DANS UN MONDE PLUS DIVISÉ QUE
JAMAIS, RENFORCER LA SOLIDARITÉ
À l’aube de 2008, qui verra le
soixantième anniversaire de la
Déclaration universelle des Droits
de l’Homme, on est obligé de
s’interroger sur l’impact qu’a eu
cet instrument sur la situation des
droits humains dans le monde.
En y regardant de plus près – et la préparation de ce rapport d’activités en fut une
bonne occasion, force est de reconnaître
qu’il y a de quoi être sceptique sur l’impact
qu’a encore la Déclaration universelle des
Droits de l’Homme (DUDH). Un représentant du ministère belge des Affaires étrangères nous disait d’ailleurs récemment :
«Aujourd’hui, un tel texte ne rassemblerait
jamais assez de voix pour être adopté aux
Nations unies, tant les divergences sont grandes».
négocié du régime d’apartheid avaient
suscité d’énormes espoirs dans le camp des
défenseurs des droits humains. Certains
n’hésitaient pas à prédire la fin d’organisations comme Amnesty, voire même la fin
de l’Histoire tout court.
Il a fallu rapidement déchanter. La chute
de tyrans – en Europe centrale et ailleurs,
les conférences nationales qui inauguraient
des réformes démocratiques dans un grand
nombre de pays d’Afrique, contribuèrent
certainement à améliorer le sort de millions de personnes. Mais, dès 1994 et la
tragédie rwandaise, on a dû se rendre à
l’évidence : la communauté internationale
allait encore être confrontée à un génocide
et le Rwanda est venu sonner le glas des
espérances d’une humanité qui aurait
tourné le dos à ses pires démons.
UNE OFFENSIVE IDÉOLOGIQUE
Sans remonter à la préhistoire, on se
rappellera qu’à la fin des années 80, la chute
du «rideau de fer» et le démantèlement
Aujourd’hui, le monde apparaît plus divisé
que jamais. Les États-Unis, s’ils restent les
leaders mondiaux de l’économie, ont
ouvert des brèches colossales dans le droit
humanitaire et les droits humains. En
autorisant la torture (et pas seulement à
Guantánamo) et en lançant une offensive
«culturelle» sans précédent pour justifier
ces pratiques (voir la série 24 Heures), les
Américains ont enclenché un processus
infernal qui se retourne contre tous les
Occidentaux, accusés en bloc d’avoir recours
au double langage dès lors que l’on aborde
la question des droits fondamentaux.
En justifiant des pratiques abominables au
nom des droits humains et au nom de la
lutte contre le «terrorisme», les USA ont
au contraire disqualifié le vocabulaire des
droits humains aux yeux d’une bonne
partie de l’opinion publique mondiale,
même si cette dernière en revendique les
effets (personne n’aime être victime de la
torture).
C’est à la lumière de cette analyse que l’on
peut pleinement apprécier les actions que
mènent nos groupes, comme ceux qui
militent pour des prisonniers injustement
3 | BILAN 2007
détenus dans les prisons «off-shore» américaines. Il est en effet capital de montrer,
via des télévisions comme Al-Jazeera par
exemple, que tous les Occidentaux ne
partagent pas les valeurs de George Bush
et de son administration. Cette offensive
idéologique des séries américaines provoque
également des changements d’attitude
chez nous. De même qu’un clip du rappeur
50 Cent peut ruiner des années d’efforts
pour sensibiliser les jeunes au respect des
femmes, une aventure de Jack Bauer peut
convaincre – à tort – une génération entière
que la torture peut être efficace dans
certains cas (1). C’est la raison pour laquelle
nous avons participé à la réalisation d’un
film d’animation (Do it Yourself) et de son
dossier pédagogique sur l’utilisation de la
torture par la CIA. Ce matériel est distribué
gratuitement aux enseignants qui en font
la demande.
Base aérienne de Mihail Kogalniceanu. Ce site militaire roumain aurait été utilisé par la CIA pour
y interroger des «terroristes» présumés © Reuters / Bogdan Cristel
l’opinion publique sur ces violations
massives des droits humains, et tenter
d’obtenir que les États membres prennent
des mesures adéquates. Il faut malheureusement constater qu’aujourd’hui, on est loin
du compte.
considérablement augmenté au cours des
dix dernières années mais plusieurs États
ne se sont toujours pas intéressés à la question de la protection de ces personnes.
Là non plus l’Agence ne pourra pas offrir
de solution.
Bien plus, l’offensive contre les droits
humains s’est poursuivie en Europe.
Déjà transformée en forteresse, aux pieds
de laquelle viennent mourir des milliers
d’Africains cherchant une vie un peu
meilleure, l’Union européenne s’enfonce
dans une logique sécuritaire qui remet
en question le respect des droits fondamentaux que l’on croyait acquis et définitifs.
Elle a ainsi permis, d’une manière ou
d’une autre, que son territoire soit survolé
par des vols de la CIA, en vue de transferts
de prisonniers vers des pays où la torture est
si pas autorisée, en tous cas tolérée et pratiquée couramment, comme en Égypte ou en
Syrie. Différents rapports officiels (Conseil de
l’Europe, Parlement européen, ...) sont venus
confirmer ce qu’Amnesty affirmait déjà
depuis un certain temps.
Un des effets pervers de cette politique
sécuritaire à tout crin est d’ostraciser des
parties entières de la population. Selon
de nombreux analystes, l’islamophobie —
mais aussi l’antisémitisme — a considérablement augmenté. Il est d’ailleurs à noter
qu’à côté des questions de lutte contre le
terrorisme et de droit d’asile, Amnesty a
considérablement augmenté son travail
de lutte contre les discriminations en
Europe, notamment à l’égard des Roms,
qui subissent de nombreuses violations de
leurs droits fondamentaux : déni du droit
à l’éducation, rejet de leurs communautés,
etc., la liste est longue, et le travail ne
manque pas. La mise en place d’une
Agence européenne des droits fondamentaux, pour intéressante qu’elle soit, ne
permettra pas de s’attaquer de front aux
violations parfois importantes des droits
humains qui hantent encore l’Europe. Le
désir de n’offenser personne a été tel qu’il
donnait l’impression à certains moments
que l’Agence était créée pour protéger les
États membres plutôt que pour leur
demander des comptes.
Si l’Europe est souvent l’excuse avancée
par les dirigeants nationaux pour expliquer les dysfonctionnements dont ils
doivent rendre compte, il ne faut pas perdre
de vue qu’elle est dirigée – essentiellement –
par le Conseil des Ministres, et que ces
derniers sont avant tout des représentants
des intérêts de leur propre pays. Une grande
partie du travail de lobbying de notre
section est donc dirigée vers nos représentants, même si nous travaillons également
avec les parlementaires européens belges.
Ceux-ci n’ont pas hésité à agir et mobiliser
autour d’eux, notamment dans le cas de
projets d’exécutions capitales en Iran, qui
a suscité, à l’initiative d’une parlementaire
belge, l’intervention du président du
Parlement européen — intervention qui fut
sans doute décisive.
Toute une série d’actions ont été organisées,
tant en Belgique qu’à l’étranger, pour alerter
Le nombre de personnes victimes de la
traite des êtres humains en Europe a
Les signaux envoyés par les États-Unis par
leur façon de mener la «guerre contre le
terrorisme» ont été malheureusement
captés cinq sur cinq par des gouvernements qui n’attendaient que cela. Les
exemples abondent de mesures prises
récemment pour limiter les libertés civiles
ou justifier le recours à la torture, en
Russie, en Chine ou en Mauritanie et
dans bien d’autres pays encore.
UNION EUROPÉENNE : LA RÉGRESSION
DES DROITS HUMAINS
4 | BILAN 2007
EN BELGIQUE AUSSI
Les élections législatives belges de juin
2007 furent l’occasion de rencontrer les
partis démocratiques et de leur rappeler
les propositions d’Amnesty sur un grand
nombre de sujets (l’asile, la responsabilité
des entreprises, la lutte contre le terrorisme, la situation dans les prisons belges et,
last but not least, la violence conjugale, un
CAMPAGNES INTERNATIONALES ET NATIONALES
Amnesty se prépare à lancer, fin 2008, début
2009, une grande campagne permanente sur
le thème de «la dignité». Orientée vers les
droits économiques, sociaux et culturels, elle
visera à lutter contre les violations de ces
droits qui créent ou entretiennent la pauvreté. Nous avons commencé à préparer cette
campagne en nouant des partenariats avec
des associations actives sur ce terrain, dont
ATD Quart Monde. Le 17 octobre, Journée
internationale pour l’Éradication de la
pauvreté, nous avons accompagné des
personnes vivant dans la pauvreté lors d’une
rencontre avec le président de la Chambre,
Herman Van Rompuy. Cette action venait
compléter les actions de sensibilisation
lancées plus tôt, dont l’appel à signer la
«Déclaration de Solidarité», afin de faire pression sur les chefs d’État et les Nations unies.
des nos axes de campagne prioritaires).
Nous avons également rencontré, avec
d’autres associations, l’«explorateur» Didier
Reynders et certaines de nos propositions
ont été intégrées dans sa note de synthèse
au terme de sa mission.
La situation des droits humains en
Belgique reste préoccupante dans un certain nombre de situations, et ces préoccupations furent mises en avant par la Secrétaire générale d’Amnesty International,
Irene Khan, lors de sa visite en Belgique
au mois de mars. Elle a en effet profité du
titre de docteur honoris causa qui lui était
décerné par l’Université de Gand pour
rencontrer le Premier ministre et des
membres du cabinet de la Ministre de la
Justice. Au menu notamment, la législation
anti-terroriste (illustrée par la condamnation
d’un Belge accusé de soutenir une organisation armée turque d’extrême gauche),
l’enfermement des mineurs de familles de
demandeurs d’asile déboutés, et enfin la
situation dans les centres fermés.
Ces rencontres furent autant de possibilités
de marquer notre profonde désapprobation
de mesures prises ou en voie de l’être,
comme le projet de loi concernant les
services de renseignements, projet qui sous
la pression de la société civile n’a pas été
adopté. Nous avons également insisté sur la
nécessité de refuser de travailler avec des
services de renseignements qui ont recours
à la torture.
RENFORCER LE MILITANTISME
Ce qui distingue Amnesty de beaucoup
d’autres organisations, c’est le fait
qu’elle est une organisation de membres
(2 200 000 membres et sympathisants à
travers le monde). Nous devons chaque
jour montrer que l’engagement individuel
n’est pas une valeur morte, même si nous
devons nous adapter au monde d’aujourd’hui, et trouver des manières d’agir et de
sensibiliser qui correspondent aux différents publics que nous voulons mobiliser.
Amnesty reste en Belgique un mouvement
relativement jeune (nos membres ont en
moyenne la trentaine) et nous allons
investir considérablement (en temps,
en énergie et en moyens financiers) en
direction des adolescents.
De même, nous sommes convaincus qu’il
est capital de renforcer notre présence sur
le terrain ; nous comptons bien créer de
nouveaux groupes locaux en Wallonie
et à Bruxelles, et renforcer nos équipes
régionales.
Les actions publiques et médiatiques
constituent l’une des marques de fabrique
d’Amnesty en Belgique. Pas moins d’une
vingtaine de manifestations et d’actions
ont ainsi été organisées dans les derniers
mois de 2007 sur le Soudan, la Birmanie
ou encore la République démocratique
du Congo. Ce travail constant nous a valu
bien souvent la une des médias, tant audiovisuels que papier ou numériques. Ce type
Serge Maheshe, journaliste de Radio Okapi, en RDC.
Ce défenseur congolais a été abattu le 13 juin
dernier à Bukavu. © MONUC / Radio Okapi
d’action est accompagné de dizaines de
visites d’ambassades et de rencontres avec
le ministère belge des Affaires étrangères,
au cours desquelles nous relayons les
actions réalisées par nos membres et
sympathisants. Certaines d’entre elles ont
eu des retombées directes sur certains
dossiers individuels que nous suivons.
Un bon nombre de ces dossiers concerne
des défenseurs des droits humains qui, bien
souvent, risquent leur vie pour dénoncer
les atteintes aux droits fondamentaux dans
leur pays. En plus de nos actions en faveur
de nombreux défenseurs, nous avons
maintenu notre soutien financier à deux
associations du Sud-Kivu (RDC), l’une
travaillant pour les femmes victimes du
viol, l’autre militant (entre autres) pour
l’abolition de la peine de mort.
Cette solidarité internationale constitue
la colonne vertébrale du travail d’Amnesty,
qu’il se réalise via des Actions urgentes par
SMS ou via une rencontre avec un défenseur en visite en Belgique, par l’envoi
massif de lettres ou une manifestation
devant une ambassade.
Grâce à votre soutien, elle se renouvelle
chaque jour.
■
Philippe Hensmans
Directeur
(1) Selon le New Yorker, même le Pentagone s’est
inquiété de l’effet contre-productif de la série sur
les jeunes recrues américaines.
5 | BILAN 2007
CAMPAGNES INTERNATIONALES ET NATIONALES
UN E-ACTIVISME AU SERVICE
DES FONDAMENTAUX
danger. Un cas bien précis dans les actions à caractère
individuel car visant seulement les personnes emprisonnées ou menacées pour leurs opinions. Il faut dire
qu’en 46 ans d’existence, Amnesty n’en est pas à son
coup d’essai en la matière puisque, à force d’appels,
mondiaux et de lettres envoyées aux autorités
concernées, elle est arrivée à faire évoluer favorablement la situation de quelque 40 000 prisonniers
d’opinion alors que les «Opérations Courage», quant
à elles, ont tenté de redonner espoir aux détenus en
leur envoyant des courriers de soutien. Pourtant, à
l’heure des nouvelles technologies de communication, il importait de mettre cette imposante machinerie
à jour en la faisant entrer dans l’ère du numérique.
Pour ce faire, Amnesty a donc décidé de créer le
centre d’action isavelives.be, actif sous la forme d’un
site internet (www.isavelives.be) fédérant toute une
série de modes d’actions accessibles aux militants
comme aux sympathisants.
UNE ACTION À PLUSIEURS NIVEAUX
Retour aux sources et nouvelle étape technologique.
Tels sont les deux mots d’ordre du nouveau
programme qu’Amnesty vient de lancer en cette fin
d’année et qui s’est concrétisé par la mise en place
de l’opération isavelives.be et la création d’un site
Internet portant le même nom. Objectifs : faire entrer
Amnesty dans l’ère de l’e-Activisme tout en remettant
les «individus en danger» au centre des actions.
Le monde a bien changé depuis la création d’Amnesty
International en 1961. Pourtant, partout sur le globe, un constat
dramatique s’impose avec la même intensité qu’aux premières
heures : des milliers de personnes souffrent, encore et toujours, de
l’arbitraire d’Etat. Dans ce contexte, la section belge francophone
d’Amnesty a décidé de consacrer sa campagne de fin d’année à l’un
des fondamentaux de l’organisation : la défense des individus en
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Premier moyen d’action disponible sur cette nouvelle
plate-forme, l’«Opération Isavelives.be» elle-même.
Véritable refonte de ce qui s’appelait, depuis longtemps déjà, les «Opérations Courage», cette initiative
propose ainsi l’envoi de cartes directement aux
individus en danger sans s'adresser aux gouvernements incriminés. Deuxième façon de faire bouger
les choses, on retrouve également sur www.isavelives.be les différents appels mondiaux permettant
aux militants et sympathisants d’envoyer, aux
gouvernements cette fois-ci, une série de lettres en
faveurs de différents individus ; lettres également
disponibles dans les pages du mensuel Libertés! Enfin,
les actions urgentes, jadis accessibles à l'adresse
www.amnesty.be, seront désormais rapatriées vers le
nouveau site www.isavelives.be qui, au-delà de la
centralisation de ces différentes possibilités de se
faire entendre, a également pour but de permettre aux membres
comme aux activistes d'un jour d'être informés, presque en temps
réel, du suivi de leur action et, idéalement, de l'issue de celle-ci.
Un véritable outil d'e-activisme, donc, qui participe d'une politique
plus globale tournée vers les nouvelles technologies. Dans le même
registre d'idées, il existe en effet, depuis peu, un service par SMS
(disponible au numéro 3313) dont le but est de permettre à l’utilisateur de recevoir chaque semaine un message proposant d'agir en
faveur d'un cas. Dans l’éventualité où la personne serait intéressée,
il lui suffira de renvoyer un SMS reprenant ses coordonnées et elle
aura ainsi signé virtuellement une lettre dont un exemplaire sera
remis plus tard à la représentation diplomatique du pays interpellé.
Une nouvelle manière de s'engager pour les droits humains qui,
bien loin d'un «Fast Activism» vide de sens, inaugure une ère
nouvelle pour Amnesty.
■
CAMPAGNES INTERNATIONALES ET NATIONALES
Mudawi Ibrahim Adam, un défenseur soudanais
des droits humains, dans les locaux d’Amnesty.
Bruxelles, janvier 2007. © Bruno Brioni
MYANMAR ET SOUDAN,
MÊME COMBAT
La Birmanie et le Soudan font partie de ces États régulièrement oubliés
et que certains événements tragiques viennent sporadiquement remettre
sur le devant de la scène. Si les situations de ces deux pays sont a priori
différentes, on peut néanmoins y déceler plusieurs points communs, parmi
lesquels le rôle de la Chine…
Suite à la répression féroce qui a frappé,
depuis le mois de septembre 2007, les
soulèvements populaires birmans, Amnesty
en collaboration avec l’ONG Actions
Birmanie a décidé d’interpeller le gouvernement belge, alors membre non
permanent du Conseil de Sécurité de
l’ONU. Pour que celui-ci fasse pression non
seulement sur le Myanmar et sa junte,
mais aussi sur l’Inde et la Chine, que l’on
sait très influents dans cette région du
monde et surtout très soucieux de l’équilibre
d’une zone déjà fragilisée par les 200 000
réfugiés postés de l’autre côté de la
frontière thaïlandaise depuis de nombreuses années. Il semble cependant que
malgré cette situation dramatique, la Chine,
à l’instar de la Russie, autre membre
permanent du conseil de sécurité
disposant d’un droit de veto, ne soit pas
pressée de bousculer son allié birman.
Un allié qui serait en passe de voir son
armée renforcée par le tout nouvel
hélicoptère indien «Advanced Light
Helicopter» dont la gamme d’armements
pourrait recenser, entre autres, un lanceroquettes fabriqué par les Forges de
Zeebruges, célèbre entreprise liégeoise
d’armement. Interpellé à ce sujet par
Amnesty, le gouvernement wallon a affirmé que toutes les mesures nécessaires pour
éviter un tel cas de figure seraient prises.
Malgré cela, le chemin paraît encore long. La
transparence, dans ce domaine particulier
qu’est l’armement, n’est effectivement pas
un des points forts au sud de notre pays...
Le sort du Myanmar paraît donc encore
bien incertain…
répercussions sur la situation en République
centrafricaine, un risque massif de déstabilisation de la région. Et, dans le rôle du pays
d’influence, un acteur déjà évoqué
précédemment : la Chine. Omniprésente en
Afrique et au Soudan où elle consent à des
prêts gigantesques sans garantie en termes
de respects des droits humains, la Chine
joue ainsi un rôle néfaste. Une communauté
internationale frappée du mépris d’autorités
soudanaises qui multiplient les provocations.
Comme lorsque, lors de la visite de l’ambassade du Soudan à Bruxelles, les représentants d’Amnesty se virent poser la question,
par un officiel, de savoir qui étaient les
Janjawids, ces tristement célèbres milices
arabes dont les hommes sèment la terreur
au Darfour avec la complicité du gouvernement soudanais... Une région (le Darfour) qui
a ainsi fait l’objet, le 29 avril 2007, d’une
action organisée place de la Monnaie à
Bruxelles par Amnesty dans le cadre de la
journée de sensibilisation, de mobilisation
et d’action en faveur du Darfour. Mais ici
encore, malgré une forte mobilisation, on
semble bien loin d’une véritable solution
pour le Soudan, tandis que le déploiement
de la force de maintien de la paix décidé par
l’ONU se heurte aux atermoiements de la
communauté internationale et à l’obstruction du Soudan…
«Bonne nouvelle» tout de même : en mai
2007, après vingt mois d’enquête, des
mandats d’arrêt ont été lancés à l’encontre
d’Ahmad Harun et Ali Kushayb par la CPI,
pour des crimes commis entre août 2003
et mars 2004 au cours de plusieurs attaques
attribuées aux forces armées soudanaises
et aux Janjawids sur quatre villes du Darfour
occidental (Kodoom, Bindisi, Mukjar,
Arawala).
■
Une des manifestations pour demander à l’ONU d’assurer la protection des populations civiles birmanes.
Bruxelles, 30 septembre 2007. © Bruno Brioni
Le tableau que nous offre le Soudan, s’il n’est
pas plus réjouissant, présente cependant
d’étranges similitudes avec la Birmanie. Un
conflit politique, camouflé en guerre interethnique, qui s’enlise. Une population qui
souffre, 200 000 morts, plus de 2 millions de
déplacés, 200 000 réfugiés au Tchad, des
7 | BILAN 2007
CAMPAGNES INTERNATIONALES ET NATIONALES
VIOLENCE À L’ÉGARD DES FEMMES,
L’ANNÉE DES BILANS
à venir, pour être vraiment efficaces. Il est
également primordial que plus de moyens
soient dégagés afin de mieux financer les
différentes associations actives dans le
domaine de la lutte contre les violences à
l’égard des femmes. A ce titre, Amnesty
entend jouer un rôle fédérateur afin de
relayer le message de ces mêmes associations ou d’autres acteurs (justice, services
de police), bien souvent isolés.
UNE PROBLÉMATIQUE TRANSVERSALE
Marisela Ortiz lors du rassemblement
organisé devant l’ambassade du Mexique.
Bruxelles, 8 mars 2007.
© AIBF / Sabina Jaworek
Thème de campagne cher à
Amnesty depuis longtemps, la lutte
contre la violence à l’égard des
femmes s’est prolongée tout au
long de l’année 2007. Une action
menée tant sur le plan national
qu’international.
En 2005, un sondage réalisé pour Amnesty
International révélait qu’un couple belge
sur trois connaît, dans son entourage, des
cas graves de violence conjugale. Un constat alarmant qui justifie à lui seul, si
besoin en était, le plan national belge de
lutte contre la violence à l’égard des
femmes développé par le gouvernement
fédéral depuis 2004 et qui touche à sa fin
cette année. A l’heure des bilans, AIBF ne
peut que se féliciter du rôle qu’il a joué
dans le bon déroulement de cette entreprise ambitieuse. Notre association a ainsi
été fortement impliquée dans l’ensemble
des réseaux de lutte contre un des plus
8 | BILAN 2007
grands scandales de notre époque en
matière de droits humains. Une implication que l’on a également pu retrouver
au niveau local où nos différents groupes,
désormais au nombre des intervenants
qui «comptent» en la matière, ont mené
diverses actions auprès des autorités
communales afin que celles-ci intègrent
la lutte contre les violences conjugales
au sein de leurs programmes. Si elle doit
être encore consolidée en Wallonie, cette
politique semble néanmoins porter ses
fruits à Bruxelles puisqu’il est désormais
obligatoire pour chaque commune de
posséder un échevin de l’égalité des
chances et des affaires sociales.
Cependant, malgré ce constat positif,
Amnesty continue à ouvrir l’œil. Le plan
2004-2007 n’est qu’un début et bon
nombre de mesures prises dans ce cadre
(comme la présence de magistrats de
référence en la matière dans chaque
arrondissement judiciaire) devront ainsi
devenir structurelles, dans les années
Au niveau international, la situation
donne, elle aussi, à réfléchir. Ainsi, une
étude fondée sur 50 enquêtes menées de
par le monde estime qu’une femme sur
trois a subi des relations sexuelles forcées
ou d’autres formes de mauvais traitements
au cours de son existence. L’Organisation
Mondiale de la Santé affirme, quant à elle,
que 70% des femmes victimes d’homicide
ont été tuées par leur compagnon. Un
constat global qui montre combien la problématique de la violence à l’égard des
femmes est un sujet transversal que l’on
peut retrouver dans la plupart des régions
du monde, dans la plupart des situations, à
l’échelle d’un pays tout entier en situation
de guerre civile (Congo) comme à un
niveau beaucoup plus régional à l’exemple
de ce qui se passe à Ciudad Juarez, dans
l’état mexicain de Chihuahua. Depuis
1993, plus de 400 filles et jeunes femmes y
ont ainsi été assassinées, dont au moins un
tiers après avoir subi de graves violences
sexuelles, sans que les autorités locales
enquêtent sur ces meurtres. Une situation
que nous avons pu dénoncer lors de notre
visite à l’ambassade du Mexique, le 8 mars
2007, en compagnie de Marisela Ortiz.
Cette dernière, militante sociale de l’association Nuestra Hijas de Regresso a Casa, se bat
depuis 2001 afin de mettre la problématique de Ciudad Juarez sur le devant de
la scène et s’était déplacée à Bruxelles
dans le but d’interpeller les partenaires
européens à ce sujet. Des partenaires
qu’Amnesty interrogera également, en
2008, à propos de la question des droits
sexuels et reproductifs des femmes.
■
http ://www.amnestyinternational.be/doc/
spip.php?article12028
CAMPAGNES INTERNATIONALES ET NATIONALES
LA MORT COMME PUNITION
En Chine, une femme est emmenée devant le peloton d’exécution.
Guangzhou, avril 2001. © Reuters
Alors que l’Assemblée générale des
Nations unies devrait examiner, en
décembre, un projet de résolution
pour un moratoire sur la peine de
mort, 69 pays de par le monde
continuent d’appliquer la peine
capitale. Un chiffre en constante
régression mais qui reste néanmoins beaucoup trop important...
L’évocation du Rwanda fait désormais
poindre un début de sourire sur les visages
des défenseurs des droits humains. En 2007,
ce pays africain a en effet aboli la peine de
mort sur son territoire, rejoignant ainsi le
cercle de moins en moins fermé des 133
États ayant supprimé la peine capitale de
jure ou de facto. La lutte contre l’application
d’un châtiment qu’Amnesty juge cruel et
inhumain connaît donc une évolution positive qui devrait d’ailleurs se voir confirmée
par le traitement, en décembre 2007, d’un
projet de résolution des Nations unies pour
un moratoire sur la peine de mort. Rédigé
par 10 pays représentant toutes les régions
du monde (l’Albanie, l’Angola, le Brésil, la
Croatie, le Gabon, le Mexique, la NouvelleZélande, les Philippines, le Portugal et
le Timor Leste), ce document constitue
en effet une occasion unique d’attirer
l’attention d’États qui, sans être de grands
opposants à la peine de mort, pourraient,
à cette occasion, basculer dans le camp des
abolitionnistes. Consciente de cette opportunité, Amnesty a d’ailleurs entrepris un
intense travail de lobbying auprès de
nations où la peine de mort est suspendue
depuis peu et qui accompliraient donc un
pas de plus en signant la résolution.
Néanmoins, malgré ce bilan positif, de
nombreux pays continuent d’exécuter une
série de plus en plus impressionnante de
condamnés à mort. Ainsi, l’Iran s’est particulièrement fait remarquer ces derniers
temps puisque, avec 177 exécutions en 2006
(on en serait à plus de 210 pour 2007), l’État
iranien se classe deuxième d’un sinistre
classement mondial au sein duquel il
devance des pays comme le Pakistan (82
personnes légalement mises à mort), l’Irak
(65), le Soudan (65) et les États-Unis (53).
Un statut de vice-champion du monde dû à
l’envolée des peines capitales dans ce pays
depuis l’arrivée au pouvoir du président
Mahmoud Ahmadinejad il y a deux ans.
Ainsi, pour la seule journée du 5 septembre
2007, ce sont 21 personnes qui ont été exécutées publiquement un peu partout en
Iran, où l’on n’hésite pas non plus à mettre
à mort des individus qui étaient mineurs
d’âge au moment des faits (4 pour l’année
2006)... Afin de dénoncer cette situation,
Amnesty a d’ailleurs organisé, le 10 octobre
2007, une action devant l’ambassade de ce
pays à Bruxelles.
JEUX OLYMPIQUES DE PÉKIN :
UNE OCCASION À SAISIR
Cependant, parler du «dauphin» mondial
en termes d’exécutions capitales n’aurait
aucun sens si l’on n’envisageait pas également le cas du leader absolu en la matière :
la Chine (où un chiffre officieux fait état
de plus de 8 000 exécutions en 2006).
Avec un petit bémol toutefois, car là où la
situation s’empire du côté de Téhéran,
l’amorce d’un espoir semble poindre du
côté de l’Empire du Milieu. En effet,
l’approche des Jeux Olympiques, se
déroulant à Pékin, a contraint les autorités
à tenter de soigner leur image de marque.
Dans ce contexte, Amnesty International
s’est récemment félicitée des déclarations
de responsables de la Cour suprême chinoise ayant exprimé la nécessité d’une
plus grande transparence dans le domaine
de la peine de mort et de l’application de
critères uniformes pour l’imposition de ce
châtiment. À un an des Jeux olympiques,
Amnesty a lancé un message à l’intention
du Comité international olympique (CIO)
et du Comité olympique et interfédéral
belge (COIB) afin de rappeler à la Chine ses
engagements en matière de droits
humains.
■
AGIR CONTRE LA PEINE DE MORT :
http ://www.amnestyinternational.be/
doc/rubrique315.html
COMMUNIQUÉ DE PRESSE CHINE :
http ://www.amnestyinternational.be/doc/
spip.php?article11450
MORATOIRE NATIONS UNIES
http ://www.amnestyinternational.be/doc/
spip.php?article12067
CHIFFRES 2007 CONCERNANT LA PEINE
DE MORT
http ://www.amnestyinternational.be/doc/
spip.php?article11859
9 | BILAN 2007
CAMPAGNES INTERNATIONALES ET NATIONALES
À l’occasion du 5e anniversaire de l’ouverture du centre de détention de Guantánamo Bay, un «Unhappy Birthday»
a été «célébré» devant l’ambassade des Etats-Unis. Bruxelles, 11 janvier 2007 © Bruno Brioni
NE PAS FERMER LES YEUX...
Après la campagne «Devenez le
cauchemar des bourreaux» de
2006, Amnesty a continué de porter
une attention soutenue, tout au
long de l’année 2007, à la problématique de la torture et de sa
sous-traitance. Également en ligne
de mire : les centres de détention
secrets situés sur le territoire de
membres du Conseil de l’Europe et
utilisés par la CIA dans le cadre de
la lutte contre le terrorisme. Un
procédé récemment dénoncé par le
second rapport «Marty».
Il y a un an, Amnesty s’inquiétait du
recours à la torture de plus en plus
fréquent opéré par un certain nombre
d’États dans le cadre de la «guerre contre
le terrorisme». En réponse à ce constat
inquiétant, notre organisation lançait donc
dans la foulée la campagne «Devenez le
cauchemar des bourreaux», destinée à
dénoncer une pratique qui, rappelons-le,
est interdite par la Convention des Nations
unies contre la Torture, la Convention
10 | BILAN 2007
européenne des Droits de l’Homme et le
Statut de Rome de la Cour pénale internationale (CPI). Douze mois plus tard, à
l’heure où les États-Unis s’entre-déchirent
sur la question du «Waterboarding»
(technique d’interrogatoire consistant à
simuler une noyade afin d’arracher des
informations à d’éventuels suspects), force
est de constater que la situation n’a guère
évolué. Pire, le second rapport du sénateur
suisse Dick Marty, commandé par le
Conseil de l’Europe, vient de confirmer
les soupçons émis il y a déjà longtemps
par Amnesty International concernant la
présence de prisons secrètes sur le territoire de plusieurs pays européens comme
la Roumanie et la Pologne entre 2003 et
2005. Si l’on ne peut bien sûr pas affirmer
avec certitude que des cas de torture y ont
été commis, il y a cependant lieu d’être
préoccupé.
SOUS-TRAITANCE DE LA TORTURE
Un autre phénomène inquiétant est celui
des «restitutions» (de l’anglais «renditions»).
Véritable technique de sous-traitance de la
torture, ce procédé permet aux États-Unis
et à nombre de leurs alliés européens d’interpeller, sur leurs territoires, un citoyen
étranger qu’ils transfèrent ensuite vers son
pays d’origine afin d’y être interrogé.
Effectué bien souvent dans des contrées
peu regardantes en matière de droits
humains, l’interrogatoire qui s’ensuit
permet d’obtenir des informations utiles
à l’aide de moyens frappés d’illégalité sur
le territoire de l’Union européenne. Ce
procédé, dénoncé de longue date par
Amnesty, figure également dans les pages
du rapport de Dick Marty. Au niveau belge,
notre association n’a bien sûr pas manqué
de s’inquiéter de ces pratiques et en a averti
le gouvernement fédéral. Des contacts ont
également été noués avec l’ensemble du
monde politique afin de s’assurer que des
mesures soient prises après les élections
pour éviter ce type de comportement de la
part de nos autorités. L’occasion aussi pour
Amnesty de rappeler aux services de
renseignements et à l’ensemble du monde
judiciaire que la Convention des Nations
unies contre la torture prohibe toute
utilisation d’informations arrachées sous la
torture, même infligée par un pays tiers.
Si les autorités belges ont bien sûr affirmé
que tout serait fait afin d’éviter ce genre de
situation, Amnesty reste cependant vigilant
et ce d’autant plus que la Belgique n’a
toujours pas ratifié le protocole facultatif à
cette même convention. Il est également à
noter que notre pays vient d’être épinglé
par le Conseil des Droits de l’Homme des
CAMPAGNES INTERNATIONALES ET NATIONALES
Nations unies au sujet de la torture et
des mauvais traitements dans les commissariats de police. Lors d’une
arrestation, il est en effet impossible
pour tout citoyen de notre pays de
bénéficier des services d’un avocat ou
d’un médecin tant que l’affaire n’a
pas été saisie par un juge. S’ensuit
donc une longue période de «nonprotection» durant laquelle la plupart
des cas de mauvais
traitement ont lieu.
Sami al-Hajj, journaliste
d’Al-Jazira détenu à Guantánamo DES ACTIONS SUR LE TERRAIN
Parallèlement à ce travail auprès du
depuis décembre 2001. © AI
monde politique, Amnesty a également organisé un certain nombre
d’actions destinées à sensibiliser le grand public. Une des plus
importantes d’entre elles fut mise sur pied le 20 juin 2007 à Louvainla-Neuve. Dénonçant l’existence du centre de détention de
Guantánamo, l’action avait aussi pour but de soutenir Sami al-Hajj,
cameraman de la télévision arabe Al-Jazira qui y est détenu depuis
2001. Quelques jours plus tard, le 26 juin,
c’était au tour de la gare centrale de Bruxelles d’abriter une action
organisée dans le cadre de la «Journée mondiale de solidarité avec
les victimes de la torture».
Enfin, toujours au rayon des événements d’envergure, il est également important de mentionner le lancement du DVD Do It Yourself.
Partant du constat que l’usage de la torture avait tendance à se
banaliser dans certaines sériés télé comme «24 heures», Amnesty a
décidé d’agir en collaborant avec le réalisateur Éric Ledune.
TERRORISME : UNE DÉFINITION
QUI POSE PROBLÈME
Mot dont il n’existe aucune définition officielle, le terme «terrorisme» a
néanmoins vu son champ d’application fortement élargi depuis le début
de la «guerre» que lui mènent de nombreux États. Conséquence, en
Belgique notamment, de cette «extension» : une augmentation, pour des
organes comme la police judiciaire, des possibilités de violation des droits
fondamentaux dans le cadre de la lutte contre le terrorisme. Les peines
prévues en cas d’implication dans une affaire ainsi qualifiée s’en sont
quant à elles trouvées fortement alourdies, au point de susciter une intervention du Comité des Droits de l’Homme des Nations unies afin de revenir
à plus de pondération. Dans notre pays, le cas du procès de Bahar
Kimyongür a parfaitement illustré cette situation. Condamné à cinq ans
de prison pour appartenance au groupe d’extrême gauche DHKP-C,
Kimyongür a été libéré en avril 2007 après que la cour de cassation ait
brisé le verdict. Si son appartenance au groupe d’extrême gauche est
avérée et que Kimyongür prône la violence dans certains cas, il n’en reste
pas moins qu’Amnesty estime que la peine qui lui avait été appliquée était
disproportionnée et que le jeune homme n’avait pas eu droit à un procès
équitable. Notre association n’a pas manqué de le rappeler aux membres
du gouvernement belge et a exigé qu’une définition plus claire de ce que
l’on entend par «terrorisme» soit mise sur la table.
■
Auteur d’un film d’animation sur le thème de la torture et de l’«École
des Amériques» (une école qui forma, dans les années 60, la plupart
des dictateurs sud-américains et dont le cursus proposait un cours
de torture), Ledune y explique comment, bien loin des théories de
la «Thicking bomb» (la bombe prête à exploser justifiant l’usage de
sévices corporels afin d’obtenir des informations), la torture se révèle
en fait comme une technique froide de gestion politique. Une gestion
politique accompagnée, ces dernières années, d’une offensive
idéologique menée notamment par la chaîne de télévision «Fox»,
productrice de «24 heures»... Disséminées au gré des 6 saisons de ce
célèbre soap américain, les 50 scènes de torture (toujours interprétées
par les «bons») qui y ont été recensées auraient donc valeur de propagande idéologique et de référendum puisque les dirigeants de «Fox»
n’hésitent pas à affirmer que le taux d’audience de la série représenterait un sondage d’opinion sur l’acceptation par les américains de
l’usage de la torture à l’égard des «terroristes»... Le DVD Do it Yourself,
disponible gratuitement pour tous les enseignants, contient le film
d’Éric Ledune accompagné d’un dossier pédagogique réalisé par
Amnesty.
■
CAMPAGNE CONTRE LA TORTURE
http ://www.amnestyinternational.be/doc/ rubrique915.html
LE SECOND RAPPORT DE DICK MARTY
http ://assembly.coe.int/Documents/WorkingDocs/ Doc07/edoc11302.pdf
COMMUNIQUÉ DE PRESSE SECOND RAPPORT DICK MARTY
http ://www.amnestyinternational.be/doc/ spip.php?article11040=
11 | BILAN 2007
CAMPAGNES INTERNATIONALES ET NATIONALES
CONGO, UN PAYS À RECONSTRUIRE
En République Démocratique du
Congo, 8 ans de conflits armés ont
causé la mort de près de 4 millions
de personnes. Si les premières
élections démocratiques de juillet
(législatives) et octobre (présidentielles) 2006 avaient laissé
présager une amélioration de la
situation, l’échec du brassage de
l’armée et des milices, couplé à
un processus de réconciliation
nationale basé sur l’impunité,
ont tôt fait de ramener le pays de
nombreuses années en arrière.
Avec, au programme, une reprise
des affrontements et une liste de
violations des droits humains qui
ne cesse de s’allonger...
Depuis septembre 2007, au Nord-Kivu, les
combats font rage entre les milices du
général Laurent Nkunda et les Forces armées
de la République démocratique du Congo
(FARDC), illustrant l’échec du processus de
désarmement, de démobilisation et de réinsertion (DDR) des milices au sein des troupes
gouvernementales. Pourtant, un grand nombre de membres des groupes armés avaient
répondu favorablement à celui-ci en se rendant massivement dans un ensemble de centres de réception où le choix leur était donné
entre l’intégration au sein de la nouvelle
armée nationale et la réinsertion dans la vie
civile. Malheureusement, mis en œuvre sans
réelle volonté politique, le DDR s’est révélé
inefficace, laissant de nombreux anciens
combattants complètement désœuvrés alors
qu’ils se voyaient également menacés de
mort par leurs anciens généraux, hostiles au
programme. En danger et sans moyens de
subsistance, les miliciens n’ont bien souvent
pas eu d’autre choix que de reprendre des
armes que tiennent également toujours un
nombre important d’enfants soldats, autres
grands oubliés du DDR
L’ARMÉE GUÈRE MIEUX LOTIE...
Du côté des FARDC, la situation n’est pas
plus reluisante. Sous-payés, continuant de
défendre des intérêts particuliers, les militaires seraient responsables de la majorité
12 | BILAN 2007
Des enfants soldats fraîchement
démobilisés du Front de Libération du Congo.
Beni, 2004. © AP GraphicsBank
des atteintes aux droits humains signalées
actuellement au Congo. Viols, pillages et
usage d’esclaves sexuelles sont ainsi redevenus monnaie courante dans un pays dont
le système judiciaire, dévasté par des
années de conflit, garantit une impunité
de fait aux militaires ou aux miliciens
coupables de ce genre de délits. Les forces
de sécurité, quant à elles, seraient responsables des cas d’arrestations arbitraires, de
torture et de meurtres à l’égard d’opposants au président Joseph Kabila ayant
eu lieu pendant et après la campagne électorale 2006-2007.
Les craintes d’Amnesty, maintes fois
répétées depuis plusieurs années, se
trouvent ainsi confirmées de bien triste
manière. Très tôt en effet, notre organisation avait averti les gouvernements
occidentaux du fait que les élections libres
n’étaient qu’un début. Il importait donc,
pour assurer un «après» serein, de reconstruire le système judiciaire, le système
d’éducation et de garder l’armée dans
ses casernes tout en réformant les forces
de police. Il n’en a rien été...
Cependant, malgré ce constat quelque peu
décourageant, Amnesty continue de
travailler pour le Congo. Notre association
soutient ainsi deux ONG au Sud-Kivu. L’une
d’elle, la SOFAD, travaille en faveur des
femmes victimes de viol. L’autre, l’Arche
d’Alliance, s’occupe des enfants recrutés
par les forces armées. Enfin, nous avons
également effectué un intense travail de
lobbying auprès des autorités (sous forme
d’échanges avec l’ambassade du Congo
notamment). Pour que ce cycle de violences
prenne un jour fin et que le Congo puisse
se reconstruire...
■
QUELQUES RAPPORTS D’AI :
ENFANTS EN GUERRE : SUSCITER
UN ESPOIR D’AVENIR
http ://web.amnesty.org/library/index/
fraafr620172006
TORTURE AND KILLINGS BY STATE
SECURITY AGENTS STILL ENDEMIC
http ://web.amnesty.org/library/Index/
ENGAFR620122007
QUELQUES COMMUNIQUÉS DE PRESSE :
LAURENT NKUNDA
http ://www.amnestyinternational.be/doc/
spip.php?article11688
FORCES DE SÉCURITÉ
http ://www.amnestyinternational.be/doc/
spip.php?article11987
AIBF EN ACTION
CERCLE BENENSON, LA CONFIRMATION
dernières catégories ont un contenu bien défini, la notion de ‘droits
culturels’ reste floue. Comment déterminer son contenu de manière
universelle ? Les droits culturels défendent-ils un libre accès à la vie
culturelle ? Dans l’affirmative, pourquoi sont-ils considérés comme
un droit humain ? Sont-ils institués pour protéger les caractéristiques de chaque communauté culturelle, et quelles en seraient les
limites ? Autant de questions auxquelles il a apporté des réponses
convaincantes devant un public très attentif, réuni pour la circonstance dans une des salles de l’Hôtel de Ville de Bruxelles.
UN PEU PLUS DE LÉGÈRETÉ
Parallèlement à ces débats et conférences, événements somme
toute très sérieux, le Cercle Benenson a également tenté de faire
passer son message par des moyens plus ludiques comme des
films ou des pièces de théâtre. Le cercle des noyés, long-métrage au
programme de la Sélection officielle du Festival de Berlin 2007
et traitant des détenus politiques noirs en Mauritanie enfermés
à partir de 1987 dans l’ancien fort colonial de Oualata, a ainsi
été diffusé le jeudi 22 mars 2007 au Studio 5, place Flagey.
Bloody Niggers, pièce de théâtre traitant du sujet de l’esclavagisme,
a quant à elle été proposée au public du Cercle lors d’une
représentation au Théâtre National. Enfin, pour ne frustrer
personne, l’accent a également été mis sur la musique avec une
représentation de La Flûte enchantée de Mozart au Théâtre Royal
de la Monnaie.
■
Pour sa deuxième saison, le Cercle Peter Benenson –
ainsi nommé en mémoire du fondateur d’Amnesty
International – se devait de confirmer une année
2006 riche en conférences et débats de qualité.
Un pari réussi.
«Entendre, apprendre, débattre pour agir». Cette devise que le Cercle
Benenson a faite sienne depuis sa création à la rentrée 2006 n’a probablement jamais été aussi indispensable. En effet, à l’heure où la
télévision n’offre plus, en prime time, que le spectacle quelques fois
douteux de shows au contenu décidemment bien maigre, il est
agréable de se voir offrir, en semaine et en soirée de surcroît, la possibilité de rallier un endroit où faire fonctionner ses méninges dans
une ambiance détendue. Loin de l’agitation, le Cercle Benenson a
ainsi proposé, tout au long de cette année 2007, une série de 14 conférences, débats, pièces de théâtre et projections de films autour des
thèmes qui lui sont chers. Des thèmes également proches de l’actualité d’Amnesty International comme le prouvent, entre autres, les
soirées organisées sur la peine de mort en Chine ou autour de la
question « Les droits culturels sont-ils des droits humains ? ». Les droits culturels font partie des droits humains dits ‘de la seconde génération’
au même titre que les droits économiques et les droits sociaux.
Selon Pierre SANÉ, actuel sous-directeur général pour les sciences
sociales et humaines à l’UNESCO et auparavant, secrétaire général
d’Amnesty International pendant plusieurs années, si ces deux
CONTROL ARMS, VERS UNE
RÉSOLUTION ATT ?
En 1995, Amnesty International et plusieurs lauréats du Prix Nobel de la
Paix demandaient l’élaboration d’une réglementation internationale sur
les transferts d’armes. Le principe était – et est toujours – de rejeter
tout transfert d’armes qui pourraient être ensuite être utilisées pour des
violations des droits humains ou du droit international humanitaire. Un
rêve en passe de devenir réalité puisque le 6 décembre 2006, 153 États
membres de l’ONU ont voté en faveur d’une résolution posant le principe
d’un traité sur le commerce des armes (Arms Trade Treaty ou ATT)
juridiquement contraignant et universel ; résolution qui instituait également le principe d’une consultation de ces mêmes États à propos de la
viabilité, du champ d’application et des paramètres généraux d’un tel
instrument. À l’heure actuelle, 97 États ont déjà fait connaître leur avis au
Secrétaire général Ban-Ki-Moon, ce qui fait de cette initiative un véritable
succès auquel la Belgique a d’ailleurs pris une part importante. Il faut dire
qu’Amnesty y a également mis son grain de sel en assurant le contact de
manière permanente avec celui-ci et en faisant également pression sur
d’autres pays plus réticents.
■
13 | BILAN 2007
AIBF EN ACTION
DES JEUNES POUR UN PROJET CITOYEN
Depuis 2006, le programme jeunesse
d’Amnesty planche sur un projet
ambitieux nommé «Citoyens du
Monde». Objectif : mettre écoles et
maisons de jeunes en contact avec
les ONG.
On a des idées du côté d’Amnesty Jeunes.
Et des ambitions aussi. Depuis 2006, on y
travaille ainsi au projet «Citoyens du Monde»
dont l’objectif est de mettre les écoles et les
maisons de jeunes en contact avec différentes ONG suivant un modus operandi
d’une simplicité enfantine : chaque école ou
maison de jeunes choisit une ONG et entame
une correspondance avec cette dernière.
Sur base de ce que les jeunes ont appris des
activités de celle-ci, ils créent ensuite un projet qui sera présenté lors d’un concours final
dont la date a été fixée au 5 mars 2008. Les
lauréats gagneront le droit de se rendre dans
le pays d’origine de leur organisation
d’adoption afin de se rendre compte par
eux- mêmes du travail qu’elle effectue sur le
terrain. Qui sait dès lors si l’Athénée Jean
Absil de Bruxelles, par exemple, ne se retrouvera pas bientôt au Cameroun afin d’assister
au travail de «son» ONG engagée dans la
lutte contre l’homophobie ?
Parallèlement à ce concours, le programme
Jeunesse d’Amnesty vient également de sortir un petit conte, intitulé Chen, une lumière
dans la nuit, traitant des droits humains en
Chine. Écrit par Roland d’Hoop (responsable
du programme jeunesse) et illustré par
Pascal Lemaître (dessinateur ayant publié de
nombreux livres pour enfants), ce «Récit
Express» à destination des enfants constitue
un outil utile pour sensibiliser les plus petits
à une problématique qu’aborde également
un volumineux dossier pédagogique réalisé,
quant à lui, pour les élèves du secondaire. ■
DE L’UTILITÉ DE FORMER
Membres, sympathisants,
donateurs, grand public, ils sont
nombreux parmi ces différentes
catégories à avoir profité cette
année des modules de formation
organisés à leur intention par
Amnesty. Une «éducation
aux droits humains»
plus qu’importante...
Aspect mal connu du
travail d’Amnesty, le
formation est cependant
primordiale pour une
association comme
la nôtre. Consciente de cette
14 | BILAN 2007
réalité, AIBF en organise, chaque année,
plusieurs types. Entre autres formations,
on retrouve en premier lieu les séances
mises en place par le Secrétariat national
(SN), liées principalement aux campagnes en cours et dès lors fréquentées
par un public assez large qui
aura ainsi la chance
d’aborder des thèmes
comme la peine de
mort, les droits
humains ou encore les
violences conjugales.
Deuxièmement, il existe
aussi une série de
formations davantage
qualifiantes et donc
réservées aux seuls
membres. Le but, dans
ce cas de figure, est de les préparer
efficacement à leur travail militant et
bénévole.
Prise de parole en public, vente de
bougies et gestion d’un groupe local
sont ainsi au programme. Enfin, des
formations générales aux droits
humains à destination des enseignants,
des responsables de mouvements de
jeunesse ou des responsables de groupesécoles d’AIBF sont également mises
à disposition. Lorsqu’elles sont thématiquement liées aux programmes
d’Amnesty, les formations fonctionnent
sur base d’un échange de compétences
et grâce à la participation de responsables du Secrétariat national et des
coordinations thématiques.
■
AIBF EN ACTION
INITIALS BB *
La bougie est probablement l’un des symboles les plus connus d’Amnesty. Pourtant, peu de gens savent que c’est
en Belgique que ce produit dérivé a trouvé son jardin d’Éden…
et de les vendre. Ainsi, en 2007, ce sont
2 300 Bénébous qui ont répondu à
l’appel pour un total escompté de 30 000
bougies vendues. Des bougies qui ne sont
d’ailleurs pas les seules à faire l’objet
d’un «commerce au service des droits
humains» de la part d’Amnesty, puisque
à côté d’elles se retrouvent également
divers produits sous forme de bics,
stylos, post-it, et autres tee-shirts
assurant eux aussi leur part de rentrées
pour Amnesty. Les cartes postales, quant
à elles, en plus de garantir une marge
bénéficiaire assez importante, permettent de faire la promotion des artistes
belges qui les illustrent.
■
* Pour BénéBou, Bénévole Bougies.
120 000 unités. C’est à cette hauteur que
devraient se situer, en 2007, les ventes de
bougies Amnesty en Belgique francophone. Un chiffre énorme lorsque l’on sait
qu’en France il s’en vend à peu près cinq
fois moins pour une population de
63 millions de personnes… Quelles que
soient les raisons d’un tel engouement,
cette situation fait bien les affaires d’une
association comme Amnesty qui, plus
que d’autres peut-être, cherche à assurer
son financement d’une manière qui
puisse garantir la conduite indépendante
de ses missions, campagnes et enquêtes.
Avec une participation de 15,5 % dans
son budget annuel, les bougies contribuent donc de manière significative à ce
bon fonctionnement et se déclinent dès
lors en une multitude de variantes
oscillant entre le basique monochrome
et le haut de gamme parfumé… Ce commerce, véritablement primordial, nécessite d’ailleurs l’implication de plusieurs
permanents affectés à la centralisation
de la gestion des stocks, au travail de
sensibilisation et de distribution via
des canaux spécifiques comme les écoles
et les entreprises et à la gestion de
stands promotionnels lors de grands
événements.
Un renfort est également apporté, depuis
2006, par le projet Bénébou (de la
contraction de «bougies» et «bénévoles»)
dont le principe repose sur le fait de
contacter 8 000 membres et donateurs
en leur proposant de prendre 12 bougies
RECRUTER ET MILITER
À l’instar du merchandising, le recrutement a pour fonction de trouver des sources de financement qui
puissent garantir à Amnesty un fonctionnement en toute indépendance. Concrètement, il s’agit pour notre
association de rallier un maximum de donateurs grâce à deux programmes de collecte de fond intitulés
YEKES (recrutement dans les lieux publics) et KISES (porte-à-porte et rendez-vous par téléphone). Pour les
mener à bien, des équipes de recruteurs, chapeautées par plusieurs responsables de terrain, sont sollicitées toute l’année. But de la présence de ces derniers : cadrer les recruteurs et veiller à ce que le militantisme préside toujours aux opérations de collecte, sous peine de donner une image tronquée d’Amnesty,
celle d’une société commerciale qui serait uniquement préoccupée par le bénéfice. Dans cette optique, une
attention toute particulière est ainsi portée au fait de s’assurer que les donateurs potentiels sont bien
conscients de la spécificité du travail d’AIBF. Un travail auquel les recruteurs sont d’ailleurs de plus en plus
associés afin de leur permettre d’intégrer ce fameux militantisme qui reste plus que jamais le mot d’ordre de
la maison. En 2007, les différentes campagnes de recrutement devraient permettre à 7 000 nouveaux donateurs de nous rejoindre contre 5 800 en 2006. Un bon cru donc.
■
15 | BILAN 2007
AIBF EN ACTION
UN DROIT POUR L’ASILE
Il y aurait 12 millions de réfugiés et
de demandeurs d’asile dans le
monde. Régulièrement présentées
comme de possibles fauteurs de
trouble, ces personnes ont en fait
bien souvent fui des gouvernements
violents ou des conditions de vie
par trop dures. Amnesty rappelle
qu’en tant qu’individus, ils ont
aussi des droits…
Ne pas être renvoyés dans un pays où ils risqueraient d’être victimes de graves atteintes
aux droits humains, ne pas être séparés de
leur famille, bénéficier d’une procédure
équitable dans la détermination de leur
statut de réfugié… Tels sont quelques-uns des
droits des demandeurs d’asile qu’Amnesty
entend faire respecter, tant aux niveaux
international que national. Ainsi, en
Belgique, l’année 2006 avait vu la mise en
place de la fameuse réforme de la procédure
d’asile. Si notre association s’était félicitée à
l’époque de certaines avancées prévues par la
réforme (qui créait, notamment, un statut de
protection subsidiaire pour les étrangers ne
pouvant pas être considérés comme réfugiés
mais qui, s’ils étaient renvoyés dans leur
pays, pourraient subir de graves atteintes à
leurs droits fondamentaux), elle s’était aussi
matière, des attentes mises à mal par l’interminable crise communautaire belge.
chargée de faire savoir que certaines lacunes
subsistaient, notamment par rapport à
l’augmentation des possibilités de détentions
en cours de procédure. Une inquiétude qui
s’est malheureusement vue confirmée et
aggravée cette année, par le cas de la petite
Angelica, fillette équatorienne de 11 ans
incarcérée au centre fermé 127bis. À cette
occasion, Amnesty n’a pas manqué de
rappeler aux autorités belges que, selon le
droit international relatif aux droits
humains, la détention de mineurs en centres
fermés doit être une mesure de dernier
recours et que des solutions alternatives
doivent être privilégiées... Une exigence
également mentionnée dans le mémoradum
remis aux autorités de notre pays à la veille
des élections législatives de juin 2007 et dans
lequel un chapitre entier était consacré au
droit d’asile et aux attentes d’Amnesty en la
LE PROBLÈME DES RÉFUGIÉS IRAKIENS
Au plan international, notre mouvement n’a
pas manqué d’attirer l’attention sur le cas
des réfugiés irakiens. Le conflit qui sévit
actuellement en Irak a entraîné le déplacement à l’intérieur du pays d’environ
1,5 millions de personnes et contraint
quelque 2 millions d’autres de se réfugier
à l’étranger, principalement en Syrie et
en Jordanie. Une situation catastrophique
qu’Amnesty s’est empressée de dénoncer
en demandant, notamment, à la Syrie et à
la Jordanie de stopper les expulsions de ces
mêmes réfugiés vers l’Irak, une pratique qui
met ces «candidats» au retour forcé en grave
danger, eu égard à la situation qui y règne...
■
Des centaines d’échelles taillées par des immigrants à la
frontière hispano-marocaine. Melilla, octobre 2005. © AI
QUI CONTACTER À AIBF ?
Téléphone général : 02 538 81 77
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COLLECTE DE FONDS
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FORMATIONS
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16 | BILAN 2007
E-ACTIVISME ET ACTIONS
URGENTES
Clarence JAMESON
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LOBBY ET RELATIONS
EXTÉRIEURES
Montserrat CARRERAS
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JEUNESSE
Roland D’HOOP
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MATÉRIEL PROMOTIONNEL ET
CAMPAGNE BOUGIES
Jean-Michel VERLINDEN
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LIBERTÉS! – LE MENSUEL
Pascal FENAUX
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PRESSE ET FEMMES
Françoise GUILLITTE
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RECRUTEMENT
Dounia MELIANI
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RÉFUGIÉS
Estelle DUBOST
[email protected]
SOUTIEN AUX COORDINATIONS
Arnaud COLLIGNON
[email protected]
SOUTIEN AUX GROUPES
Olga BELO-MARQUES
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BONNES NOUVELLES
BONNES NOUVELLES
Tous les jours, grâce aux lettres et
aux messages envoyés par les
membres du réseau des Actions
urgentes et par la plate-forme
d’action Isavelives.be, des victimes
et des prisonniers voient leur destin
basculer, pour le meilleur.
MEXIQUE
MILITANTE INDIGÈNE LIBÉRÉE
Le 9 novembre 2007, Amnesty International
Magdalena García Durán était libérée
par les autorités mexicaines, après une
campagne lancée par Amnesty International. Magdalena García Durán
figurait également en tête de l’Opération
Isavelives.be. Amnesty demande désormais
aux autorités locales et fédérales mexicaines de reconnaître que l’opération
policière menée à Atenco en mai 2006 a
donné lieu à de nombreuses procédures
judiciaires injustes et infondées.
Pour rappel, les 3 et 4 mai 2006, des
centaines de personnes avaient été arrêtées
suite à un mouvement de protestation
mené à San Salvador Atenco et Texcoco,
dans l’État de Mexico. La répression s’était
entre autres exercée au travers de violences
sexuelles commises contre au moins
26 femmes. Plus de 150 personnes font
toujours l’objet d’une procédure judiciaire
et 20 sont toujours détenues pour les
mêmes chefs d’inculpation que ceux dont
Magdalena García Durán faisait l’objet et
ce, sur la base de témoignages similaires à
ceux qui avaient été retenus contre elle.
Amnesty International demande aux
autorités de réexaminer immédiatement
les dossiers de toutes les personnes encore
détenues et de veiller à ce que plus personne
ne soit victime des injustices qu’a subies
Magdalena García Durán pendant plus d’un
an et demi de détention.
Dans la nuit du 9 novembre 2007, les
autorités ont libéré Magdalena García
Durán du centre pénitentiaire de Molino de
las Flores, à Texcoco, dans l’État de Mexico,
en application d’une décision judiciaire du
16 octobre 2007. Cette décision concluait à
l’absence d’éléments pouvant justifier la
détention de Magdalena García Durán et
son jugement pour les infractions dont elle
avait été accusée : séquestration et attaques
de voies de communication.
Magdalena García Durán a été détenue
arbitrairement, maltraitée et inculpée sans
fondement parce qu’elle se trouvait à San
Salvador Atenco le 4 mai 2006. Alors qu’elle
et ses proches n’ont cessé de clamer son
innocence, elle a été incarcérée plus de
18 mois avant de recouvrer la liberté.
SOUDAN
LIBÉRATION
Mohamed Jalal Ahmed Hashim a été
libéré le 25 août 2007. Il a vivement remercié
Amnesty International de son soutien.
Les fax sont arrivés en si grand nombre que
les forces de sécurité qui le détenaient l’ont
considéré comme une personnalité importante ayant des contacts dans le monde
entier. De nombreux fax ayant fait état de
son diabète, le personnel médical de la
prison a en outre commencé à surveiller
son état de manière quotidienne.
À sa libération, il a déclaré à Amnesty
International : «Au Soudan, la détention illégale
est une pratique si courante que les détenus redoutent seulement d’être torturés, et pas d’être privés
de liberté.» Il a été libéré après s’être engagé
par écrit comme ses codétenus à ne pas
participer à des activités politiques
publiques ; il aurait consenti à signer parce
que ses codétenus en avaient fait de même.
Mohamed Jalal Ahmed Hashim, figure de
proue du mouvement d’opposition à la
construction du barrage de Kajbar, avait été
arrêté avec d’autres opposants le 16 juin
2007 à l’Université de Khartoum. Plusieurs
opposants à ce projet avaient été interpellés
au même moment. Les habitants protestent
contre la destruction de leurs villages et
contre le fait que les autorités n’ont organisé
aucune consultation sur le projet.
La construction du barrage de Kajbar est
prévue au niveau de la troisième cataracte
du Nil, dans le nord du Soudan.
17 | BILAN 2007
BONNES NOUVELLES
IRAN
JOURNALISTES GRACIÉS
CANADA
SOMALILAND
MAHER ARAR MIS HORS CAUSE
JOURNALISTES GRACIÉS
Suite aux conclusions de l’enquête menée
par le Canada sur le rôle de certains
fonctionnaires canadiens dans l’expulsion
et la détention de Maher Arar, un consultant en télécommunications de 34 ans,
ce dernier a été rétabli dans ses droits
en janvier 2007. L’enquête menée par le
Canada a permis d’établir, entre autres,
que Maher Arar, d’origine syrienne, avait
été torturé durant sa détention en Syrie,
qui a duré près de 12 mois, du 9 octobre
2002 au 5 octobre 2003. Amnesty
International a contribué activement à
ce qu’une instruction soit ouverte dans
l’affaire Maher Arar. Elle s’emploie depuis
de nombreuses années à réunir des informations sur des cas de torture en Syrie et
à demander que des enquêtes en bonne et
due forme soient menées.
Le 29 mars, le
président du
Somaliland a
gracié par décret
Yusuf Abdi
Gabobe, Ali Abdi
Dini et Mohamed
Omar Sheikh
Ibrahim, journalistes du réseau
Haatuf. Les trois
hommes ont été libérés de la prison de
Mandera, où ils purgeaient des peines
allant de 24 à 29 mois, après avoir été
déclarés coupables, le 4 mars, d’avoir
«diffusé de fausses informations sur le gouvernement, discrédité le président et sa famille et
créé des tensions intercommunautaires». Un
quatrième journaliste de Haatuf, qui avait
été jugé par contumace et déclaré coupable
des mêmes faits, a lui aussi été gracié.
Ali Farahbakhsh
a été libéré le
9 octobre après
avoir passé onze
mois en prison.
Arrêté le 27
novembre 2006,
à son retour d’une
conférence sur le
gouvernement et
les médias organisée à Bangkok par des
ONG, un tribunal révolutionnaire de
Téhéran l’avait condamné à trois ans
d’emprisonnement, le 26 mars, pour
espionnage et pour avoir bénéficié d’un
«financement de l’étranger». Dans une
interview accordée à l’Iranian Students’
News Agency (ISNA, Agence de presse des
Étudiants iraniens), son avocat a indiqué
que la peine avait été réduite à seize mois
en appel. Ali Farahbakhsh a ensuite
bénéficié d’une libération anticipée sous
certaines conditions. Journaliste spécialisé
dans l’économie, il a écrit pour un certain
nombre de journaux iraniens, dont Sobh-e
Emruz, Norouz, Yas-e No et Sarmayeh.
À l’exception de Sarmayeh, tous ces
périodiques ont été fermés entre 2004
et 2006 sur ordre des autorités judiciaires
de Téhéran.
VOICI DIFFÉRENTS MOYENS D’APPUYER FINANCIÈREMENT LE TRAVAIL D’AMNESTY :
• Faites un don ponctuel (à partir de 30 €, vous bénéficiez d’une attestation fiscale) – n° de compte 001-200070-06
• Soutenez-nous régulièrement par un ordre permanent : demandez notre formulaire par téléphone au 02 543 79 80 ou par e-mail : [email protected]
• Devenez membre (vous recevez chaque mois notre publication Libertés! et vous avez le droit de vote à l’Assemblée Générale) : la cotisation est fixée
à 14,87 € (non déductible fiscalement) – tout don complémentaire donne droit à une attestation fiscale lorsqu’il atteint 30 €.
• Achetez (et offrez !) une bougie Amnesty : visitez notre Boutique en ligne http://www.amnestyinternational.be/boutique/
• Envisagez d’inclure Amnesty dans votre testament (le legs en duo permet d’éviter à vos proches de payer d’importants droits de succession et d’offrir à Amnesty
des moyens supplémentaires de préserver les droits des générations futures). Demandez notre brochure explicative par téléphone au 02 543 79 80 ou par e-mail :
[email protected]
18 | BILAN 2007
CAMPAGNES INTERNATIONALES ET NATIONALES
COMPTES 2006
Les comptes 2006 ont été approuvés lors de l’Assemblée Générale
d’Amnesty International des 5 & 6 mai 2007.
Si nous n’avions qu’un seul mot à écrire ce serait : MERCI !
Votre soutien financier ravive la flamme de l’espoir. Votre générosité
nous offre les moyens de poursuivre, d’améliorer voire d’étendre nos
campagnes et actions. Votre engagement nous motive à donner le
meilleur de nous-mêmes dans une cause qui malheureusement se
confronte chaque jour à de nouvelles violations. Grâce à VOUS, la
défense des droits humains peut continuer...
3 986 207 €
Charges
Administration/
Gestion: 7 %
Actions: 46 %
Collecte de fonds:
21 %
Recherche: 26 %
Récolte de Fonds
21 %
Trois modes de collecte de fonds contribuent à assurer
les rentrées financières de sorte à assurer à Amnesty son
indépendance d’actions :
Récolte de dons
(6 %)
243 956 €
Un trimestriel Amnesty en Action vous informe régulièrement de nos campagnes en cours, des actions et des
thématiques dont nous nous occupons.
Matériel promotionnel
(9 %)
365 585 €
Ces dépenses financent nos publications (rapport annuel
et pays) ainsi que l’achat et la promotion des bougies et
des objets vendus au profit d’Amnesty International.
Recrutement
(6 %)
227 404 €
Il s’agit ici de nos équipes de sensibilisation qui sillonnent
Bruxelles et la Wallonie afin de recruter de nouveaux
membres. En 2006, 6.800 nouvelles personnes ont ainsi
adhéré aux valeurs et au travail d’Amnesty.
Administration
7%
278 281 €
Frais liés à la bonne gestion administrative de notre section.
3 986 207 €
Produits
Recherche
et soutien international
26 %
1 038 261 €
836 945 €
Cotisations: 11 %
Divers: 1 %
Les fonds sont alloués au Secrétariat International à
Londres qui poursuit un travail de recherche et de lobbying actif. 400 personnes s’y investissent au quotidien
et constituent le centre nerveux du travail d’Amnesty.
Actions
46 %
1 832 720 €
Aides directes
(3,6 %)
144 257 €
Il s’agit essentiellement de soutien aux défenseurs
locaux des droits humains partout dans le monde.
Campagnes
et sensibilisation
(20 %)
785 460 €
C’est vraiment le cœur du travail d’Amnesty :
la sensibilisation du public et des pouvoirs publics aux
problématiques des droits humains via l’information,
la formation et l’action. En 2006 ce sont non seulement
les campagnes «Halte à la violence contre les femmes» et
«Stop Torture» qui ont mobilisés les ressources
d’Amnesty, mais également «le contrôle des armes
légères» et les exactions commises à Guatanamo.
Communication
(9 %)
362 534 €
Ce poste comprend diverses revues et outils audio-visuels
à destination du grand public, des médias et de nos
membres : notre magazine Libertés!, les communiqués et
conférences de presse, Amnesty interne,... .
Actions locales
(4 %)
168 764 €
Les groupes locaux d’Amnesty promeuvent des actions
locales d’information et de sensibilisation aux droits
humains dans le cadre des différentes campagnes.
Provisions
(9 %)
371 705 €
Cet argent à été réservé pour des actions futures dans
le cadre des nouvelles campagnes «Individus en danger»
et «Le respect des droits économiques, sociaux et
culturels».
Collecte de fonds:
73 %
Subsides: 14 %
Récolte de Fonds
73 %
2 889 843 €
• Dons
• Vente bougies et
matériel promotionnel
(57 %)
2 282 243 €
(16 %)
607 600 €
Cotisations
11 %
457 856 €
Subsides
14 %
586 524 €
1%
51 984 €
Divers
AMNESTY OFFRE DES GARANTIES DE
TRANSPARENCE SUR SES COMPTES ANNUELS
• En conformité avec la nouvelle loi sur les asbl, les comptes, bilan et
budget d’Amnesty sont présentés selon les nouveaux critères de la
comptabilité normalisée des sociétés.
• Ceux-ci sont examinés chaque année par un réviseur d’entreprise
indépendant avant d’être soumis à l’Assemblée générale pour approbation. Les comptes de 2006 ont été approuvés les 5 et 6 mai 2007.
• Un contrôle du Ministère des Finances a lieu dans le but d’établir et de
suivre le dossier d’agrément fiscal : celui-ci a été renouvelé en 2007 pour
une durée de 6 ans.
• Amnesty est membre fondateur de l’AERF : Association pour une
Ethique dans la Récolte de Fonds. A ce titre, elle se soumet à son code
déontologique, incluant une série de prescriptions de présentation des
comptes en vue de garantir leur transparence pour l’ensemble de ses
sympathisants (voir le site http://www.vef-aerf.be)
19 | BILAN 2007
LES LIBERTÉS SE LISENT AUSSI
Chaque mois, Libertés! fait le tour de l’actualité des droits
humains et propose des actions concrètes. Le mensuel n’offre
pas seulement à s’indigner d’une actualité rarement emballante
en matière de droits humains. Au-delà d’articles d’actualité,
Libertés! offre chaque mois un dossier de fond et invite les
membres et les lecteurs occasionnels à réfléchir et à prendre
un recul raisonnable et lucide par rapport à la déferlante
d’informations à laquelle nous soumettent les médias écrits,
audiovisuels et électroniques.
La version imprimée de Libertés! est envoyée automatiquement à tous les membres d’AIBF en ordre de cotisation. Mais
le mensuel d’Amnesty International est aussi accessible en ligne
à l’adresse www.libertes.be. De même, chaque numéro est
intégralement et gratuitement téléchargeable au format PDF.
Voici quelques-uns des dossiers-phares de l’année 2007 :
Janvier : Le chantier sud-africain
Février : Histoires à occire debout
Avril : Corée du Nord, le goulag de la faim
Juin : Droits humains, le défi israélo-palestinien
Septembre : Congo, chaos debout
Octobre : Birmanie, l’éruption
Décembre : L’équation pakistanaise

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