Osmoseur industriel recto

Transcription

Osmoseur industriel recto
EPURO
Applications
Biotechnologies
Techniques Membranaires
Les techniques membranaires
ont un intérêt certain, surtout
quand il s'agit de traiter des
produits biologiques
ROBERT SCHIEDLBAUER
Directeur commercial
Article paru dans
Biotechs Actualités
n°9 de Déc. 2009
1) Pouvez-vous présenter votre société ainsi que ses activités ?
Epuro est une société qui conçoit, fabrique et installe des systèmes de traitement de l'eau pour des opérateurs
intervenant dans la fabrication des produits de santé, c’est-à-dire issus de la pharmacie traditionnelle ou des
biotechnologies.
D’origine française, Epuro a intégré en 2001 le conglomérat nord-américain Marmon basé à Chicago.
Parmi les nombreuses activités du groupe, notamment la fabrication de filtres, d’adoucisseurs, de composants et
divers matériels,…
Epuro a dédié une partie de ses
activités aux applications de process dans l’industrie. En tant que
société spécialisée dans le traitement de l’eau, Epuro intervient à
façon pour tous types d’installations industrielles exigeant des
qualifications d’eau précises et
réglementées : l’eau purifiée,
hautement purifiée et
« EPPI »
(Eau Pour Produits Injectables)
" En bioproduction,
les situations sont
très précises car
les sociétés opèrent
un dénombrement
des souches virales
possibles et intégrent
des apramètres
supplémentaires
pour obtenir une eau
de qualité : purifiée,
hautement purifiée
ou PPI"
La société accompagne les utilisateurs depuis la conception jusqu’à
la réalisation d’une installation clé
en main, sans toutefois l’exploiter.
Par exemple en pharmacie, nous
mettons en place les équipements
nécessaires permettant de gérer
une production d’eau, mais aussi
une distribution soit par l’intermédiaire de skids soit par des systèmes périphériques élaborés
sur-mesure.
2) Que représente cette activité dans votre chiffre d’affaires ?
La partie industrielle chez Epuro constitue 50% du CA, soit 8,6 M. d'euros en 2008 avec une vingtaine de personnes.
Dans cette part, nous incluons les matériels standards qui enregistrent 2,5 M. euros de CA, et le reste, soit environ
6 M. euros, est réalisé par les projets industriels dont 80% concerne la pharmacie et les secteurs assimilés.
Ce document est la propriété de la société Epuro. Il ne peut être copié ou modifié sans l'autorisation expresse de Epuro.
3) Comment travaillez-vous avec les industriels ?
La qualité de l’eau en sortie de production et aux points de
puisage doit avoir au moins les caractéristiques suivantes :
Epuro intervient directement auprès
des laboratoires afin que les utilisateurs déterminent d’une part la
qualité d’eau dont ils ont besoin
pour l'intégrer à leur process, et
d’autre part pour obtenir rapidement
l'approbation de leur installation
auprès des autorités réglementaires.
Pour ce faire, notre action est
structurée autour de deux services
chargés d’élaborer un dossier
technique incluant toutes les
qualifications nécessaires et
conformes à la pharmacopée.
Ces deux services, l’ingénierie
de projets et l’ingénierie
d’affaires, sont responsables
de la mise en œuvre de
l’installation.
Les ingénieurs de projets peuvent
travailler sur place pour mieux
comprendre les demandes de
l’utilisateur ou de son cahier des
charges, et être amenés le cas
échéant à compléter le dossier
par des études plus détaillées.
Les ingénieurs d’affaires, eux sont
issus de métiers différents, et se
chargent de l’exécution, notamment
de l’assemblage des équipements
auprès de partenaires ciblés en
fonction du profil de l’installation.
Eau purifiée (EPU) et hautement purifiée (EHPU) produite à partir
d'eau potable par double osmose inverse ou osmose inverse couplée
à une électrodéionisation.
USP 25
Paramètres
Conductivité
< 1,3 µS/cm à 25°C
TOC
Microbiologie
0,5 mg/l
< 100 UFC/ml (PC-Agar)
Ph. Européenne
< 4,3 µS/cm à 25°C
0,5 mg/l
< 100 UFC/ml (PC-Agar)
Nitrates
/
< 0,2 mg/l
Métaux lourds
/
< 0,1 mg/l
Technologies utilisées :
Echange d'ions
Double Osmose inverse
Osmose inverse + EDI
Ultrafiltration
Eau pour préparations injectables (EPPI) produite par distillation
à partir d'eau purifiée ou hautement purifiée
Conductivité
< 1,3 µS/cm à 25°C
TOC
Microbiologie
0,5 mg/l
< 1,1 µS/cm à 25°C
0,5 mg/l
< 10 UFC/100 ml (PC-Agar) < 10 UFC/100ml (PC-Agar)
Nitrates
/
< 0,2 mg/l
Métaux lourds
/
< 0,1 mg/l
Endotoxines
< 0,25 EU/ml
< 0,25 EU/ml
Résidus secs
/
< 0,01%
Technologies utilisées :
Osmose inverse
Distillation
4) Quel est votre savoir-faire en bioproduction ?
Epuro dispose d’une parfaite maîtrise de la chimie de l’eau, ce qui permet de relever tous types de défis bactériens
auxquels cette industrie est confrontée. Les secteurs d’activités où nous intervenons nous apportent d’ailleurs des
cas de figures très différents, et donc une meilleure connaissance et expérience sur les bonnes stratégies à adopter.
En bioproduction, nous faisons face à des situations très précises car les sociétés opèrent un dénombrement des
souches virales possibles et intègrent des paramètres supplémentaires pour obtenir une eau de qualité : purifiée,
hautement purifiée ou PPI.
Leurs exigences nous permettent d'ailleurs de proposer et de mettre en exergue des technologies différentes mais
qui doivent cohabiter pour atteindre certaines spécifications au niveau de la conductivité, de la minéralisation, du
contrôle des endotoxines, …
Ce document est la propriété de la société Epuro. Il ne peut être copié ou modifié sans l'autorisation expresse de Epuro.
5) Quelles sont les contraintes réglementaires en terme de gestion de l’eau en bioproduction ?
D’abord, la pharmacopée exige du traiteur d’eau et de l’utilisateur une eau pré-traitée, c’est-à-dire potable.
Globalement en France, ce sont les collectivités qui s’en chargent avec le concours de sociétés privées.
L’eau potable est donc une des premières exigences en pharmacie avant toute nouvelle transformation.
Ensuite, les référentiels pharmaceutiques s’appuient sur les pharmacopées européenne, en particulier l’édition
2003 version III, et américaine, l’USP 32, pour définir les qualités d'eau utilisées soit pour la composition de
produits directement ou pour des fonctions de nettoyage d’équipements.
Enfin, il faut savoir que toute installation sur un site industriel fait évidemment l’objet de contrôles stricts aussi
bien au niveau du système de production d’eau que de sa distribution.
6) Quelles sont les qualités d’eau utilisées en (bio)pharmacie et leurs caractéristiques ?
Conductivité sortie de production
< 0,1 µS/cm à 25°C
Conductivité boucle de distribution
< 1,3 µS/cm à 25°C
Température
25°C < T < 21°C
Nitrates
< 0,2 ppm
Métaux lourds
<0,1 ppm
Bactériologie inférieure à
< 100 ufc/100 ml
RNase
< 0,15 U/ml
DNase
< 2 U/ml
TOC inférieur à
< 2 ppb
Fer
< 2 ppb
Il en existe trois types : l'eau vrac, l'eau
hautement purifiée et l'eau PPI. L’utilisation
d’une qualité d’eau dépend évidemment de
son utilisation.
Si l’on prend une eau purifiée par exemple, on
doit respecter plusieurs paramètres ;
la conductivité doit être à 4,3 µs (micro siemens),
le défi bactérien à 100 cfu/ml, les métaux lourds
ne doivent pas dépasser 0,2 ppm,… et le COT
(Carbone Organique Total) se situe en général
autour de 500 ppb.
Pour une eau hautement purifiée, on peut atteindre jusqu’à 1,1 µs à 20° et avoir éventuellement un défi endotoxinique autour de 0,25 cfu/ml. Et au lieu d’être à 100 cfu, on peut ajuster suivant des normes internes jusqu’à
10 cfu/100 ml, ce qui correspond quasiment à la spécification d’une eau EPPI.
Mais la pharmacopée européenne ne reconnaît pas cette qualité car elle estime que l’eau pour injectables doit être
produite exclusivement par distillation, et pas seulement par des techniques membranaires comme aux Etats-Unis
ou au Japon.
Ce document est la propriété de la société Epuro. Il ne peut être copié ou modifié sans l'autorisation expresse de Epuro.
7) Quelles sont les techniques mises en œuvre pour obtenir ces différentes qualités d’eau ?
Dans un système de traitement d’eau, il faut bien distinguer deux parties : la production et la distribution.
La production recouvre plusieurs étapes de transformation : le pré-traitement, la filtration, l’adoucissement,
la déchloration et la filtration terminale. Ce sont des étapes qui reviennent systématiquement sur une eau
de ville car sa qualité n’est pas forcément homogène en France. Soit parce qu’elle est polluée sur le plan
des organo-phosphates, soit parce qu’il y a une concentration trop forte en fer et en manganèse, soit parce
qu’il existe des matières colloïdales très colmatantes affectant par voie de conséquence la biochimie de
l’eau.
Tous ces paramètres sont étudiés car en dehors des filtres utilisés, le traitement induit des manipulations
et des technologies supplémentaires visant à corriger les facteurs d’insécurité et d’instabilité.
A ce stade, Epuro propose une étape d’ultrafiltration de pré-traitement, c’est-à-dire une clarification / désinfection
permettant de retrouver ainsi une eau en entrée du traitement principal qui est déjà de bonne qualité, et qui
surtout, assure en prévention la pérennité de fonctionnement de l’installation.
Ensuite, le traitement, qui est au cœur du dispositif, fait appel aux techniques de filtration membranaires.
Ces membranes semi-perméables et de qualité différentes sont intégrées aujourd’hui dans des techniques
que l’on applique directement au processus : l’osmose inverse ou la double osmose, ou l’osmose en
première phase et l’électrodéionisation en deuxième phase.
8) Pourquoi dites-vous « intégrées aujourd’hui » ? Il y a des exceptions ?
L’osmose s’est substituée ces dernières années au système de déminéralisation qui reposait sur des résines
échangeables. Celles-ci étaient soit contenues et mélangées dans des bouteilles, soit régénérées sur place
avec des systèmes d’injection d’acide de soude.
Cette technique a été abandonné en raison de risques microbiologiques et parce que les résines offraient un
environnement macroporeux dans lequel les souches bactériennes pouvaient proliférer facilement.
A partir des années 60, les techniques membranaires étaient de plus en plus présentes et aujourd'hui,
elles constituent un intérêt certain, surtout quand il s’agit de traiter des produits biologiques.
9) Pouvez-vous définir l’osmose inverse et expliquer son fonctionnement ?
L’osmose inverse est une technique membranaire qui peut atteindre un niveau d'abattement de 99,99%
des matières microbiologiques, et notamment les virus et les bactéries.
La membrane semi-perméable est en polyamide, renforcée d’une structure en polysulfone et spiralées
autour d’un tube ou un collecteur. L’ensemble est rangé dans un carter en fibre de verre ou en inox.
L’eau arrive avec une certaine pression osmotique, et en fonction de la nature de la membrane, l’eau est
filtrée en fonction d'un certain degré de porosité. Cette dernière conditionne la qualité ionique de l’eau,
et on peut dire qu’aujourd’hui, avec une membrane standard, on peut atteindre un abattement minimum
de 97% des sels polyvalents et environ 75% des sels monovalents. Mais ce qui est récolté dépend de la
pression osmotique qui elle-même dépend du taux de minéralisation de l’eau de ville en entrée.
Plus ce taux est élevé, plus la pression exercée sur la membrane sera grande.
Sur une eau moyennement minéralisée comme à Paris ou à Lyon, c’est-à-dire aux environs de 300 ppm
de minéralisation totale, on travaille autour de 8 à 10 bars de pression pour récolter ce que l'on appelle
le « perméat ».
A contrario, la perte liée au cumul des sels bloqués par la membrane s’appelle le « concentrat ».
Ce document est la propriété de la société Epuro. Il ne peut être copié ou modifié sans l'autorisation expresse de Epuro.
La règle veut qu’avec une minéralisation de facteur X sur une eau de ville, le concentrat soit multiplié par quatre.
Donc sur une eau à 300 ppm en entrée, soit 1200 ppm pour le concentrat, vous pourrez espérer obtenir 10 ppm
en sortie sur le perméat. Or si vous avez une exigence à 4,3 µs, la conductivité de votre perméat sera beaucoup
trop élevée. En allant plus loin, si votre défi s’élève à 1,1 µs, vous devrez obtenir une minéralisation en sortie de
0,7 ou 0,8 ppm. En réalité, ceci vous oblige à ajouter une nouvelle osmose : c’est la double osmose.
Le perméat va repasser dans un deuxième osmoseur avec forcément un taux de conversion plus élevé.
Sachant que sur une première étape d’osmose inverse, ce taux est de 75%, donc au passage vous enregistrez
une perte de 25% . Sur une double osmose, vous pourrez travailler sur le deuxième étage à près de 85 ou 90%
afin de garder toujours un peu de rejet pour garantir une bonne qualité d’eau à l'occasion des contrôles, et surtout
garantir la pérennité de la membrane dans le temps. Au global, le taux de conversion ne sera cependant que de
65 à 71% .
10) On obtient ainsi la qualité d’eau souhaitée ?
Non, car si l’osmose inverse est capable d’ôter 99,99% de la
faune bactérienne et 95% de la minéralisation, elle ne peut
pas en revanche extraire le CO2 dissous dans l’eau, faussant
ainsi la valeur ionique de celle-ci en sortie.
Membranes d'osmose
11) Quelle est la solution ?
Il existe deux types de solutions.
La première consiste à opérer une correction de pH, c’est-à-dire injecter une solution de soude.
La soude NaOH va ainsi se recombiner avec le CO2 pour se transformer en bicarbonate HCO3-, et ce dernier étant
un ion polyvalent est rejeté par la membrane à 98%. Ceci permet d’atteindre alors une exigence à 4,3 ou 1,1 µs
par exemple en sortie de l’osmose inverse. Cette technique a été utilisée pendant les trois dernières décennies.
Aujourd’hui, et c’est la deuxième solution, la tendance consiste à aller vers le « tout membranaire » de manière
à éliminer tout recours aux produits chimiques comme la soude. Il existe donc des techniques avec des
membranes en polypropylène permettant d’extraire le CO2 de l’eau.
12) En quoi consiste cette technique ?
La membrane de dégazage est composée d’un matériau hydrophobe microporeux.
L’eau à traiter circule de manière tangentielle le long de la membrane. De l’autre côté de la membrane, on
injecte sous pression un fluide gazeux. La membrane permet d’effectuer un échange. La fonction du dégazeur
consiste donc à abaisser la pression du gaz qui est au contact de l’eau et ainsi de gérénérer une force conductrice
qui permet de réduire, voire d’éliminer les gaz dissouts dans l’eau et donc le CO2.
Chez Epuro, nous privilégions le dégazage membranaire dont nous avons fait un standard.
Celui-ci se place entre l’osmose inverse et l’électrodéionisation.
Ce document est la propriété de la société Epuro. Il ne peut être copié ou modifié sans l'autorisation expresse de Epuro.
13) Quel est le principe de l’électrodéionisation ?
L’eau passe à travers un ou plusieurs compartiments chargés en résines cationiques et anioniques.
Ces résines permettent d’une part de fixer les ions et d’autre part d’optimiser la cinétique de passage dans les
compartiments.
Un courant électrique est généré selon le principe de l’électrolyse à l’aide d’une cathode et d’une anode disposées
de part et d’autre des chambres d’échange. Le champ créé attire les ions positifs vers l’anode et les ions négatifs
vers la cathode.
Chaque chambre d’échange est délimitée par des membranes sélectives non perméables à l’eau. Le courant
continu appliqué provoque le transfert des ions à travers les membranes sélectives dans la direction du gradient
d’électricité et donc vers les compartiments « rejet ».
Les membranes sélectives sont fabriquées avec des résines échangeuses d’ions disposées sous forme d’une feuille.
Les résines anioniques et cationiques échangent leur charge (OH- et H+) avec les ions de l'eau d'alimentation
(Cl-, Na+, CO2, SiO2...).
Elles sont régénérées en continu par l'apport du courant continu. Le phénomène de l’échange ionique crée
un déséquilibre électrochimique rééquilibré par un phénomène d’hydrolyse.
Le procédé de l’électrodéionisation entraîne donc de fortes fluctuations du pH qui se traduisent par un
effet bactéricide.
Production d'eau purifiée par osmose inverse et EDI, 1m³/h
14) Quel est l’avantage comparé à une double osmose et comment les utilisateurs
choisissent-ils entre les deux ?
Le choix s’opère en fonction de l’appréciation de l’utilisateur et de son service qualité.
Mais les pertes sont minimes avec l’électrodéionisation et son grand avantage est qu’il n’y a aucun usage
de produits chimiques. Le principe repose sur une électrolyse, c’est-à-dire un traitement de régénération
continue permettant d’obtenir une qualité d’eau nettement supérieure à ce que pourrait produire une double
osmose.
Avec cette dernière, on peut atteindre aujourd’hui au mieux 1,1 µS tandis qu’avec une électrodéionisation,
on obtient 15 à 18 M.Ohm. Forcément, on ne joue plus dans la même cour !
Ce document est la propriété de la société Epuro. Il ne peut être copié ou modifié sans l'autorisation expresse de Epuro.
15) Vous indiquiez les deux volets dans la mise en œuvre d’un système de traitement d’eau :
la production et la distribution. Comment abordez-vous la distribution et quelles sont ses
contraintes ?
La distribution est presque la partie la plus complexe d’un dispositif. Elle exige une adaptation aux besoins du
client et de son process. Entre les débits de puisage et la consommation journalière, il faut toujours établir des
compromis et faire des calculs. On doit de toute façon passer systématiquement par une phase de stockage
mais qui doit bien évidemment être réalisée de manière à éviter toute rétention ou dépôt de biofilms.
Ensuite, il faut véhiculer le perméat sans altérer la qualité d’eau fabriquée par le producteur.
Cette partie fait l’objet d’études très poussées que nous pouvons mener en interne et en étroite collaboration
avec nos partenaires.
Membrane
sélective
Cations
Membrane
sélective
Anions
Principe de l'électrodéionisation
16) Comment se déploie concrètement le process de distribution et quelles sont les stratégies
possibles pour la prévention des biofilms ?
La notion de recirculation de l’eau est primordiale dans la prévention des biofilms. Comme l’eau doit circuler en
permanence 24h/24h, le facteur de stagnation est intégré dès l’amont en phase de production selon un mode
de fonctionnement discontinu ou « batch ». Ce qui implique dès le départ une cuve conçue aux bonnes
dimensions.
A partir de là, deux stratégies sont possibles : d’abord on peut imaginer une cuve pourvue d’une consigne sur
la détection de niveau, mais dans ce cas le producteur d’eau intervient par à coup. Ce système de
remplissage n’est pas sans conséquence car d’une part les successions de pression en mode marche / arrêt
mettent les membranes à rude épreuve et d’autre part le système membranaire ne permet pas de retrouver la
qualité d’eau souhaitée dans l’immédiat.
Il faut donc soit accepter une phase de circulation avec une perte. Soit, et c’est la deuxième stratégie possible,
créer une recirculation en sortie de producteur vers une cuve de disconnexion.
Ce document est la propriété de la société Epuro. Il ne peut être copié ou modifié sans l'autorisation expresse de Epuro.
Les étapes de filtration appliquées dans ce cas restent classiques : un prétraitement, un adoucissement et une
dernière filtration avant réception dans la cuve de disconnexion. En sortie de la cuve de disconnexion, on place
alors une pompe de remise sous pression et un échangeur froid pour maintenir la température" sur le producteur.
Enfin, soit on fait subir une correction de pH par injection de soude ou on dirige directement le flux vers un
osmoseur, un dégazage membranaire et une électrodéionisation avant de revenir dans la cuve de stockage d’eau
purifiée ou la cuve de disconnexion.
Je dirai qu’il y a deux modes de fonctionnement : soit un « vrai continu », c’est-à-dire le producteur est
surdimensionné de manière à ce que malgré la phase de remplissage de cuve, il y ait un minimum d’eau qui
revienne vers la cuve de disconnexion.
Ou alors une « fausse production continue », c’est-à-dire que lorsque la cuve est pleine, l’eau recircule de
manière à ce que le producteur soit toujours en mode production. Bien évidemment, un mode "vrai-continu"
est à privilégier.
17) Quels sont les aspects critiques de la distribution ?
Ce sont les bonnes vitesses de circulation des fluides et les états de surface des équipements.
En règle générale, une bonne vitesse de circulation s’établit au-delà d’ 1 mètre par seconde (m/s).
Pour une bonne mise en œuvre, il faut bien entendu tenir compte du débit émis en départ de boucle, du débit
de sous-tirage et du débit restant lorsque les points de puisage sont en marche, et par conséquent en retour
de boucle.
Il faudra alors établir des calculs pour que la vitesse de circulation en retour de boucle soit toujours supérieur
à 1m/s. On parlera alors aussi de régime turbulent exprimé en Reynolds.
Ensuite, il faut bien veiller à éliminer toutes les zones mortes dans la conception du système.
Et là on revient aux bonnes dimensions de la cuve, mais surtout aux états de surface des équipements qui
préviennent la formation de biofilm en étant parfaitement lisses. Sur ce point, les certificats de qualité inox
répondent aux exigences des autorités et de l’utilisateur et permettent de travailler avec différentes qualité
pour avoir des surfaces (Ra) compris entre 0,4 et 0,8 µm
18) Comment cette installation est-elle exécutée ?
A partir d'un dossier de soudure
constitué par les professionnels.
Chaque soudure est gravée et
identifiée par des soudeurs spécialisés.
Lorsque l’accès à certaines tuyauteries le permettent, un robot se
charge de la soudure.
"La soudure orbitale
représente entre 10
et 20% des contrôles.
Mais quand on atteint
difficilement la
tuyauterie, le contrôle
doit s’effectuer à la main
sur 100% des soudures"
C’est que l’on appelle la « soudure
orbitale ». La qualité de cette soudure est très bien maîtrisée
aujourd’hui et représente entre 10
et 20% des contrôles.
En revanche, quand la tuyauterie
est difficilement atteinte, la soudure
s’effectue alors à la main et 100%
des soudures doivent être contrôlées.
Les soudures sont contrôlées par des techniques endoscopiques ou radiographiques. Les préparatifs, la mise en
œuvre et les contrôles nécessitent parfois beaucoup de main d’œuvre pour une installation conforme aux normes.
Ceci explique pourquoi les boucles d’eau en pharmacie sont relativement chères, a fortiori quand il s’agit de
produits biologiques.
Ce document est la propriété de la société Epuro. Il ne peut être copié ou modifié sans l'autorisation expresse de Epuro.
19) Comment s’assurer que le produit ne se dénature pas dans le temps ?
La boucle est complétée par de l’instrumentation analytique qui restitue les valeurs souhaitées.
Ces dernières sont d’ailleurs rapatriées vers un automate et les données peuvent être sauvegardées par un
enregistreur.
La pérennité des résultats impose une vigilance particulière, notamment sur les aspects suivants :
les points de puisage ne doivent présenter aucune rétention d’eau, les prises d’échantillons ne doivent pas être
polluantes et la température doit faire l’objet d’un traitement spécifique avec des échangeurs tubulaires lorsqu’une
homogénéité est exigée à 18° par exemple.
La régulation de pression et du débit font aussi partie des défis.
Tous ces facteurs entrent en ligne de compte pour s’assurer d’une qualité d’eau produite en permanence, en toute
sécurité et satisfaisant aux exigences de l’utilisateur.
20) Comment procédez-vous pour le nettoyage ?
Nous faisons de moins en moins appel aux solutions de désinfection et davantage à l’ozone lorsque le process
aval l’autorise.
L’ozone est un oxydent très puissant qui permet d’automatiser complètement la procédure de désinfection;
l’ozoneur injecte en continu une petite quantité de gaz, de l’ordre de 5 ppb dans le process, et lorsque la phase
de désinfection est entamée, elle monte jusqu’à 100. Ensuite intervient un réacteur UV fonctionnant à 140 mJ
pour détruire l’ozone qui ne doit pas rester dans l’eau.
Epuro ne propose pas que de la désinfection par ozonation mais propose aussi d’autres solutions de désinfection.
21) Lesquelles ?
La pasteurisation : c’est un couple temps / température jusqu’à 85°C pendant ½ heure au minimum.
Ou alors la stérilisation à 121°C où l’on injecte de la vapeur d’eau.
Mais il faut savoir qu’en fonction du procédé de nettoyage retenu, les contraintes au niveau du système de
distribution ne sont plus les mêmes. Lorsqu’on travaille avec une forte température, les coefficients de dilatation
deviennent plus importants sur les boucles.
Il convient alors de prévoir des zones ou des lyres de dilatation, qui elles-mêmes ne doivent pas être
contaminantes…
Cependant, il peut arriver qu’il faille prévoir des sous-boucles car les besoins en eau peuvent varier en
température !
Les vitesses de circulation doivent pour autant rester constantes et ne pas gêner les étapes de nettoyage
ultérieures.
Ce document est la propriété de la société Epuro. Il ne peut être copié ou modifié sans l'autorisation expresse de Epuro.
23) Quelles sont les difficultés les plus fréquentes en production ?
L’expérience montre que les difficultés portent plus sur les composants d’une installation au cours de son
existence que sur la qualité de l’eau produite. N’importe quel équipement peut s’avérer défaillant à un
moment donné.
Donc même si certains composants ne sont pas de notre responsabilité et pour peu qu’il y ait un contrat
de maintenance, nous essayons d’éliminer tous les risques de dysfonctionnement dès la phase conceptuelle
du projet, en travaillant avec le concept de « Qualité par le design ».
Dans ce cas, ce sont les utilisateurs qui nous demandent de procéder aux analyses de risques.
Mais cette tâche est prise en charge par un tiers car nous ne pouvons être à la fois juge et partie.
Donc soit une société prestataire type Bureau Veritas intervient, soit nous sous-traitons l'activité mais en
réintégrant la prestation dans nos prix, soit nous mettons un ingénieur à disposition pendant plusieurs jours
afin de dépister les risques possibles.
Bien que la responsabilité incombe à l’utilisateur, c’est une option toujours possible car en fonction de la
complexité de l’installation, les coûts liés à l’intervention d’un organisme tiers peuvent grimper très vite.
24) Quelle est la valeur ajoutée d’Epuro ?
Sa capacité d’innovation.
Nous avons su démontrer notre maîtrise des technologies innovantes en imposant certains standards dans
la Profession ; par exemple, nous étions les premiers à proposer l’électrodéionisation.
Nous avons été aussi précurseur sur le dégazage membranaire et nous sommes quasiment les seuls à proposer aujourd’hui la déchloration par UV. Peu de sites industriels disposent de ce type d’installation en
France.
Donc nous sommes reconnus à la fois pour nos capacités de conception, d’exécution mais aussi d’innovation.
A chaque profil d’utilisateur, que celui-ci opère en laboratoire ou sur un site industriel, nous lui apportons
des solutions sur-mesure et au plus juste de son budget.
25) Traitez-vous les effluents industriels ?
Epuro ne traite que des eaux n’ayant jamais servi dans un quelconque cycle industriel.
Mais bien que nous ayons le savoir-faire pour les eaux résiduelles, nous préférons nous concentrer sur
l’optimisation des rejets de certains équipements en production d’eau.
Par exemple, lorsqu’un adoucisseur se régénère, il consomme
de l’eau qui va ensuite à l’égoût.
Une des forces du groupe Marmon est de proposer un
adoucisseur permettant d’économiser jusqu’à 50% des sels et
60% d’eau.
Cette nouvelle technologie diminue le nombre de
manipulations pour la recharge des sels, nécessite moins de
consommables et surtout rejette moins d’eau.
Adoucisseurs Epurosoft Premium
Un deuxième exemple a été de mettre en place un système
de retraitement des concentrats de nos osmoseurs de manière
à améliorer le taux de conversion et permettre ainsi des
économies.
Bien que nous avons été copié, ce système vaut la peine de
s’y arrêter car on constate tout de même de meilleurs
rendements.
Il s’agit de prendre le concentrat de l’osmoseur principal et
de le retraiter sur un autre osmoseur.
Ainsi, on peut diminuer jusqu’à 75% des rejets et atteindre
un taux de conversion global d’environ 92%.
Ce document est la propriété de la société Epuro. Il ne peut être copié ou modifié sans l'autorisation expresse de Epuro.
26) Quels sont les prochains défis auxquels vous devrez faire face dans votre métier ?
Aujourd’hui la notion de traçabilité dans la pharmacie intensifie la complexité des automatismes.
Il ne suffit plus de bien maîtriser les techniques de traitement d’eau ou son comportement biochimique,
sinon d’exploiter des technologies à la fois spécifiques et différentes qu’il faut rendre complémentaire
dans un « cerveau unique » de manière à optimiser le fonctionnement de l'installation.
En fonction des référentiels types CFR 21 Part 11 ou Gamp 5, l’utilisateur souhaite de plus en plus tracer
la nature de ses opérations et les enregistrer pour une meilleure sécurité. Dans un système de production
ou de distribution, l’automatisme à mettre en place peut représenter facilement 20 à 30% des coûts du
projet.
Pour donner un exemple, l’utilisateur souhaite aujourd’hui rapatrier les informations liées aux positions
des vannes pneumatiques sur les points de puisage. Cela suppose le câblage de chaque vanne d’une
manière particulière, en fonction de la nature de la zone,… et forcément les coûts s’en ressentent !
Chez Epuro, nous nous chargeons de l’aspect fonctionnel de l’automatisme, mais nous en sous-traitons
l’exécution.
Propos recueillis par David LAMBRET
EPURO
65, avenue Georges Politzer
78190 TRAPPES
FRANCE
A member of The Marmon Group of companies
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