Régis-R : Prince of Plastic
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Régis-R : Prince of Plastic
Régis-R : Prince of Plastic Né en 1973 à Bordeaux. Vit et travaille à Paris. A la frontière du design et de l’art contemporain, Régis-R concentre son art sur la mise en valeur du déchet tout en interrogeant, au travers d’installations, parfois gigantesques, les maux et les déviances de nos comportements éventuels. A l’heure où le déchet s’impose comme un problème de civilisation majeur, son travail naît au coeur d’une profonde conscience écologique et d’une volonté de donner à voir le déchet autrement. [...] Fasciné par les objets, plastiques de préférence, les formes, les couleurs et mécaniques qui les composent, c’est tout naturellement que l’artiste s’attarde à opérer et assembler les éléments qu’il récupère. Après avoir été triés et archivés, ses rescapés subissent un premier travail très spontané de transformation et de modelage. Fondus, découpés, pliés, ils sont recomposés et réunis afin de créer un tout nouvel objet. En inscrivant le déchet au sein de l’œuvre, il accorde une essence nouvelle au rebus en lui permettant de ne plus être un simple échec de l’objet. Si Bataille parle 'de chute de l’objet', Dagognet affirme qu’ils aspirent tous au même processus d’abandon dès que l’image s’éloigne de son idéal. 'L’objet dépend tellement de l’image qu’il nous renvoie que dès que son image cesse et que nous n’en usons plus, il devient un déchet, un débris, une loque, ce qui signe sa pauvreté.' Comme pour retrouver une signification perdue aux déchets, l’artiste leur permet d’exister non seulement au travers de formes nouvelles, mais aussi de fonctions et de symboliques lourdes de sens et d’interrogations. L’objet ainsi recréé, devient un élément véritablement accompli, pour la mémoire des matières qu’il comporte, sa réinsertion dans un nouveau cycle, mais surtout pour le message qu’il délivre. [...] Ce discours social et contemporain nait au cœur d’une mise en scène ultra narrative. Face à un récit à la fois tragique et sarcastique, le spectateur n’a d’autre choix que de se confronter avec les symboles et les images que sous entendent les installations de Régis-R. l’exagération des dimensions des œuvres renforce la volonté de l’artiste à déclencher ce choc. Le travail de Régis-R ne consiste pas seulement à accommoder nos restes, il permet aux déchets de s’accomplir en nourrissant ses interrogations sociales. Il nous met face à nos propres responsabilités et nous invite à prendre conscience des enjeux de notre existence. RÉGIS-R — Inside Out de la galerie Since Upian! ( au 211 rue St-Maur, 75010) “En jouant avec les notions dʼintérieur/extérieur, Régis-R sʼengage à renverser et réorganiser notre lieu de vie. Il sʼagit de dévoiler ce qui ne mérite pas dʼy être montré, ce quʼon sʼapplique à dissimuler au quotidien. Si travailler le déchet témoigne dʼune volonté première de sublimer la face cachée du monde, il sʼagit plutôt de lʼassumer en le proposant à ce quotidien. Lʼordure étant une manifestation matérielle du mal de lʼhomme dans ce quʼil nʼest pas capable dʼassimiler et de maîtriser, Inside out affiche et exhibe lʼenvers du décor dʼune société qui peine à gérer le dégât. En concevant le quotidien comme toile de fond ou territoire de vie à exploiter, Régis-R le retranscrit fragmenté et morcelé, en accordant une place de premier choix à nos déchets. Celui-ci accompagne désormais notre intérieur, lʼenrichit et sʼy rend utile. Lʼartiste met ainsi en scène une partie de notre habitat en interrogeant les possibilités du déchet à sʼy introduire. Proche du cabinet de curiosité, chaque panneau présenté au sein de la galerie devient une véritable étude où sʼorganise naturellement le déchet. En légitimant la présence de ces matériaux morts, Inside Out renverse et contredit lʼordre de leur exclusion et de leur rejet. Nous sommes face à un véritable essai poétique de rachat du rebus. Lʼintervention de lʼartiste sur le mur extérieur termine de décomplexer notre attitude face au déchet. En y recréant la façade intérieure dʼun immeuble, Régis-R fait participer le passant qui devient spectateur inconscient dʼun vif combat : celui dʼassumer nos ordures. Inside Out cʼest finalement faire lʼexpérience du bouleversement du quotidien au travers du renversement de ses diktats.” Green Attitude Centre Pompidou Octobre 2011 à janvier 2012 Tous égaux surtout moi, installation, 2007 Le M.U.R., paris, 2007 The party is over, centre pompidou, paris, 2008 Piuttosto Crepare, CCF, Milano, 2009 http://www.princeofplastic.com/