L`exode rural, vidange de la campagne

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L`exode rural, vidange de la campagne
www.ecocongo.cd
Almanach 2014
Auteur(s) : /
Date de publication : /
Catégorie(s) : Santé
Partenaire(s) : /
Nombre de pages : 2
Identification : sem-48
Transport d’huile de palme
au Maniema non loin de Kindu.
VIE QUOTIDIENNE
L’exode rural,
vidange
de la campagne
Le Congo Démocratique aux vastes campagnes en
jachère, pourrait jouer le rôle présumé de « grenier
d’Afrique » grâce aux immenses ressources humaines
et naturelles presque non exploitées.
T
outefois, cette prétention de
« mère nourricière d’Afrique »
reste lettre morte en raison de
plusieurs contraintes et difficultés liées
à la dégradation avancée des infrastructures, à l’absence de gouvernance
locale, ce qui rend l’existence humaine
difficile avec une insécurité alimentaire
critique dans un contexte des services
de santé, d’éducation, et de communication délabrés, inadaptés ou d’un coût
non accessible pour ces populations
totalement appauvries.
Les indicateurs socio-économiques comparatifs classent le pays au plus bas de
l’échelle suivant les critères de Nations
Unies, tel est le cas du rapport 2006 de la
Banque Mondiale sur les indicateurs de
développement qui situe la plus value
annuelle d’un travailleur agricole sur une
année, à 200 $.
Si la Campagne congolaise représente 80 millions d’hectares de terres
agricoles, des pâturages pour élever des
dizaines de millions de têtes de bétail,
86 000 Km² de réseau hydrographique
et les plus grandes réserves forestières
du continent, la production agricole progresse moins vite que la natalité. Les productions agricoles et animales par tête
d’habitant, ne croissent pas aussi vite que
le taux de natalité, accentuant la faim et à
la malnutrition.
Préparer la jeunesse congolaise.
La population rurale représente 66 % de la population du pays. Mais malheureusement, elle se vide un peu plus chaque jour pour rejoindre les centres urbains,
une sorte de voie sans issue, car dans les grandes villes il n’y a plus d’espace pour
cultiver et nourrir sa famille.
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VIE QUOTIDIENNE
Le manque d’infrastructures socioéconomiques de base est à l’origine
de l’exode rural massif qui draine
les hommes et femmes vers les grands
centres où ils trouvent instruction, travail
mais où ils sont le plus souvent confrontés au chômage et contraints à l’oisiveté.
La population rurale exporte les produits
agricoles, de pêche et de chasse vers les
centres de commercialisation moyennant
le troc ou à des prix dérisoires. Elle reçoit
au retour quelques produits manufacturiers à des prix élevés qui aspirent toutes
leurs tontines (épargne). Ces producteurs
actifs vieillissent ; le taux de renouvellement par rapport au taux d’accroissement de la population, la dépréciation
des travaux agricoles ne permettent pas
aux bras économiquement capables
d’assurer l’alimentation quantitative et
qualitative au reste des consommateurs.
Les jeunes hommes valides, les plus forts
migrent vers les mines, ou pour faire du
transport à vélo pour un revenu immédiat.
Que faire pour rebâtir le monde rural
afin de redonner confiance aux investisseurs et aux habitants, à croire à la renaissance socio-économique et à la redynamisation du secteur agricole et rural ?
Cette relance tant attendue devra impérativement reposer sur l’agriculture et la
professionnalisation du secteur avec la
prise en compte du volet extra- agricole.
Pour ce faire, une exigence
majeure : la participation à la
réflexion au travail et l’ingéniosité,
de tous : paysans, ouvriers, artisans,
ingénieurs, médecins, sociologues,
enseignants, élus, fonctionnaires,
animateurs d’ONG , prêtres etc.
Les élèves des villes s’inscrivent en
masse dans les facultés urbaines
surpeuplées d’où ils sortiront plus tard
avec un papier cacheté mais sans valeur
réelle sur le marché du travail. Pendant ce
temps dans les campagnes, peu d’enseignants qualifiés pour l’instruction des
femmes rurales ;peu de sensibilisation
des élèves aux richesses territoriales ; peu
d’opérateurs économiques volontaristes
et honnêtes pour les approvisionnements des biens de première nécessité ;
pas de routes, encore moins de bateaux
pour accéder dans les villages et dans des
ports y évacuer les produits du terroir ; et
vendre juste.
Un tel contexte aussi défavorable
ne peut qu’alimenter le déclin du
monde rural. Pas de vente, pas de
recette pour contribuer à la reconstruction du pays.
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