Courir l`Afrique, c`est dans les gènes

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Courir l`Afrique, c`est dans les gènes
LA LIBERTÉ
GRAND FRIBOURG - SINGINE
13
SAMEDI 3 NOVEMBRE 2012
Courir l’Afrique, c’est dans les gènes
AVENTURE • Quatre jeunes rallieront Fribourg à l’Afrique du Sud en sept mois au volant de leur 4x4. Une histoire
de famille puisque, trente ans plus tôt, leurs parents faisaient de même. Un périple dont «La Liberté» avait fait écho.
CHRISTINE WUILLEMIN
L’AFRIQUE
IL Y A TRENTE ANS
«Tu te souviens la fois où nous avons
rendu visite à la tribu de Pygmées qui
n’avaient pratiquement jamais vu de
blancs au Sud du Cameroun? Et la partie de pêche en pirogue? Et la traversée
du Sahara?» Ces souvenirs d’Afrique,
que se plaisent à évoquer leurs parents,
Rachel Brodard, 24 ans, et Gaëtan Bidaud, 26 ans, deux amis d’enfance, les
connaissent par cœur.
De même que les albums photos et
le film tourné en super 8 retraçant
l’aventure de cinq jeunes adultes partis
de Fribourg le 7 octobre 1982 pour arpenter les pistes sablonneuses et les
routes cahotantes de onze pays africains. Un périple de six mois dont «La
Liberté» s’était fait l’écho à l’époque.
Trente ans plus tard, les deux jeunes
ont décidé de suivre les traces de leurs
parents et de découvrir, par euxmêmes, cette Afrique si familière et inconnue à la fois.
Un voyage qui se prépare
Accompagnés de deux autres
amis – Jérémie Monnay et Vincent
Roch, tous deux âgés de 26 ans – ils
traverseront le continent africain du
nord au sud, profitant d’un congé sabbatique de sept mois. Le grand départ
est prévu lundi. «Je rêvais depuis longtemps de rallier Fribourg à l’Afrique du
Sud au volant d’un 4x4, comme mes
parents et ceux de Gaëtan l’avaient fait
à notre âge. Mais partir trente ans après
eux, presque jour pour jour, c’est le
fruit du hasard», explique Rachel Brodard. «Mais c’est un joli clin d’œil»,
sourit-elle.
Le groupe roulera jusqu’en Turquie
où il empruntera un ferry pour rejoin-
Voir ses enfants se lancer dans la même
épopée que soi trente ans plus tard, ça ne
laisse pas indifférent. Entre envie et inquiétude, les aventuriers d’hier se confient
et reviennent sur leur propre expérience.
«Quand ma fille m’a parlé de son projet,
j’ai sauté de joie. Si je pouvais, je repartirais immédiatement», s’exclame Pierre
Brodard, père de Rachel. «Je ne suis pas
inquiet pour eux. Apprendre à se débrouiller, c’est aussi le but du voyage. Moi, il m’a
marqué pour la vie», poursuit celui à qui
l’Afrique a donné le goût du voyage.
Le look a changé mais on devine la même impatience dans les yeux de ces deux groupes de jeunes capturés par le même
photographe à trente ans d’intervalle. Sur le cliché de gauche, Gaëtan Bidaud (de gauche à droite), Vincent Roch, Rachel
Brodard et Jérémie Monnay partiront pour vivre leur propre aventure africaine. A droite, l’équipage de 1982. ALAIN WICHT
dre Port-Saïd en Egypte. Puis, commencera la traversée d’une quinzaine
de pays situés à l’est du continent,
jusqu’en Afrique du Sud. Mais le projet
budgétisé à 50 000 francs s’est réellement concrétisé il y a un an et demi,
lors de l’acquisition de «Cinthia», un
«Land Rover Defender» vert.
Un prénom féminin pour rétablir
l’équilibre hommes/femmes du quatuor? «Peut-être un peu», s’amuse Jérémie Monnay. Et d’ajouter: «Le plus important dans ce voyage, c’est le véhicule.
Il nous fallait un modèle antérieur à
1998 dépourvu d’électronique de sorte à
ce qu’en cas de panne nous puissions
trouver toutes les pièces de rechange
sur place. Nous l’avons acheté d’occasion et l’avons équipé pour qu’il fasse à
la fois office de moyen de transport, de
cuisine, de dortoir, de rangement, de réservoir d’eau et d’essence.»
Les baroudeurs ont même pris des
cours accélérés de mécanique afin de
réparer les petites pannes. «Car c’est
sûr, il y en aura», prévient Vincent
Roch. Et en ce qui concerne la sécurité
dans des pays à risque comme le Sou-
dan? «Nous avons un peu d’appréhension, c’est vrai. Mais nous nous
sommes informés sur les endroits à
éviter et sur les comportements à
adopter. En cas de problème, nous
nous fierons à la population», expose
Rachel Brodard, confiante. «La motivation est plus grande que la peur», assure-t-elle.
Tout au long de leur voyage, les
quatre aventuriers alimenteront un
blog afin de faire partager leur expérience au plus grand nombre. I
> www.lescapadeafricaine.com
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EN BREF
TRAVAUX ENTRE GUIN
ET CHÉNENS
CFF Les CFF vont entreprendre des travaux de réfection
des voies entre Guin et Chénens. En raison de la densité
du trafic, ces travaux ne peuvent être effectués que durant
la nuit. Dans un communiqué
diffusé récemment, les CFF
précisent qu’il faudra s’attendre à des nuisances sonores
sur ce tronçon, plus particulièrement les nuits en semaine
du dimanche 4 au jeudi 22
novembre. Aucune répercussion sur le trafic ferroviaire
n’est prévue.
14 x
1 MILLION CASH
À GAGNER
MÉMENTO
> SOIRÉE DE SOUTIEN au projet
«Song Taaba/le partage» à Ouagadougou. Projection d’un film
burkinabé (VOf). Salle de l’Arsen’alt, Derrière-les-Remparts 12,
20 h. Portes ouvertes dès 19 h.
Entrée libre, collecte.
> MESSE CHANTÉE Le Chœur
mixte de Riaz, dir. Michel Corpataux, interprète les chants liturgiques. Cathédrale St-Nicolas,
dimanche, 10 h 15.
> PORTES OUVERTES Le centre
de santé La Canopée fête ses 10
ans. Journée portes ouvertes. Rue
St-Pierre 4, dimanche, 11-16 h.
Infos: www.lacanopee.ch
> BOURSE D’AUTOMNE Habits
d’enfants, vêtements de grossesse, jouets, livres, articles de
sport et loisirs, accessoires pour
bébés. Réception des marchandises: di, 18-20 h et lu, 9 h 3013 h 45; vente lundi, 14 h 3018 h 30; restitution mardi,
9 h 30-10 h 30 au centre paroissial
St-Paul, Schoenberg.
> PERMANENCE ÉDUCATIVE
Hôpital cantonal, maternité,
lundi, 10-12 h. Education familiale,
026 321 48 70.
BÉDÉMANIA
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La leçon de bande dessinée d’un
conseiller fédéral venu en voisin
Belfagien et fidèle de Bédémania depuis la première heure,
Alain Berset (ici avec le satiriste
Patrick Nordmann) n’allait tout
de même pas rater sa onzième
édition sous le vague prétexte
qu’il a été élu conseiller fédéral
depuis la dixième. Venu en
famille (elle était représentée
par quatre générations, de ses
grands-parents à ses enfants),
en voisin et en ministre de la
Culture, il a marqué le vernissage du festival de bandes dessinées par un éloge chaleureux,
sincère et documenté du neuvième art. Un art à part entière,
qui pour lui vaut bien les huit
autres par les qualités d’inspiration, de culture et de technique
qu’il exige de ses auteurs et la
qualité des émotions qu’il
transmet. Devant une salle
pleine comme une bulle
d’Achille Talon, Alain Berset a
souligné que la BD est capable
de tout exprimer dans son langage propre, du plus grave au
plus léger. Sa profondeur, son
langage propre et direct lui permettent de se jouer des frontières linguistiques,
géographiques et politiques,
tout en disant beaucoup avec
peu de mots. «Un art que l’on
maîtrise assez peu en politique.» La barbe solaire sous un
melon digne des DupontDupond, le président de Bédémania Claude Hayoz a salué cet
invité de marque.
AR/VINCENT MURITH
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Jean-François Bidaud, le père de Gaëtan,
se montre plus partagé. Même s’il raconte
ses souvenirs avec passion, il connaît bien
les dangers de l’Afrique. «D’un côté, je suis
heureux pour eux car ils vont découvrir tellement de choses magnifiques. Mais de
l’autre, j’ai peur de ce qui pourrait leur arriver parce qu’ils vont de toute façon rencontrer des problèmes mécaniques et avec
les autorités de certains pays, sans compter les contrées sujettes aux conflits», s’inquiète-t-il. Et de souligner que le problème
principal reste la gestion du groupe-même.
«Vivre en communauté 24 heures sur 24
durant sept mois dans l’immensité de
l’Afrique, ça n’est pas si simple.» Mais s’il y
a un point sur lequel tous deux s’accordent, c’est la nature quasi initiatique du
voyage. «Ce ne sont pas des vacances,
mais bien une aventure. Ils reviendront en
ayant beaucoup appris sur eux-mêmes»,
sourit Pierre Brodard. CW

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