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CMUB. N° de version: 01 Date d'application : Février 2011 Procédure Médecins Réf.: CMUB-034 Pagination : 1 de 13 COLLEGE DE MEDECINE D’URGENCE DE BOURGOGNE Procédure N° 034 Rédacteurs Dr. Alexis GIRARD - CH Mâcon Date Février 2011 Validation Pr. Marc FREYSZ - CHU Dijon Dr Didier HONNART - CHU Dijon Approbation Commission protocole - CMUB PROCEDURE DE PRISE EN CHARGE DES PATIENTS TRAUMATISES GRAVES : Du lieu de l’accident à l’hôpital. Texte long. CMUB. N° de version: 01 Date d'application : Février 2011 Procédure Médecins Réf.: CMUB-034 Pagination : 2 de 13 Introduction : Un patient doit être considéré comme traumatisé grave (TG) dès lors qu’il a subi un traumatisme violent et ce indépendamment des lésions initialement apparentes ou supposées. Cette notion de TG se substitue à la classique définition de patient « polytraumatisé » : patient présentant au moins 2 lésions dont une au moins menace le pronostic vital, définition susceptible d’entraîner des retards de prise en charge ou d’orientation par méconnaissance, notamment en phase pré-hospitalière, de lésions initialement non apparentes ou difficiles à identifier. Chez le patient traumatisé grave, les lésions ne s’additionnent pas mais se multiplient. L’oubli de certaines lésions ou la sous estimation de la gravité de celles-ci ont des conséquences graves, fonctionnelles ou vitales. La prise en charge du patient TG constitue une stratégie globale qui va du site de l'accident au traitement définitif des lésions (chirurgie, radiologie interventionnelle, réanimation...) en gardant à l'esprit qu'à chaque étape, il faut conserver la mesure du temps qui passe : le temps perdu ne se rattrape pas. Cette prise en charge implique donc l’ensemble des acteurs susceptibles d’intervenir tout au long de la filière : personnels du SMUR en lien avec le SAMU de référence, personnels de la structure d’accueil que ce soit ceux des Urgences, de la pédiatrie si besoin, de la réanimation, de la radiologie et du bloc opératoire. I) La phase préhospitalière : Les personnels de SMUR sont les premiers impliqués dans la prise en charge des TG. De la qualité des actions menées à cette phase, dépend en grande partie le pronostic fonctionnel voire vital. Les étapes indispensables de prise en charge pré-hospitalières peuvent se résumer en 4 phases : 1) Reconnaissance du patient traumatisé grave 2) Gestion des détresses vitales 3) Catégorisation du patient 4) Alerte et organisation de la structure d’accueil I-1) Reconnaissance du patient traumatisé grave : La prise en charge d'un patient traumatisé grave repose à la fois sur la recherche de lésions graves vitales ou fonctionnelles mais aussi sur l'analyses des circonstances accidentelles. CMUB. N° de version: 01 Date d'application : Février 2011 Procédure Médecins Réf.: CMUB-034 Pagination : 3 de 13 Afin de déterminer si une victime d’accident doit être considérée comme traumatisée grave, on peut se référer aux critères suivants, proposés à Vittel en Octobre 2002. Cinq étapes d'évaluation Critères de gravité Score de Glasgow < 13 1. Pression artérielle systolique < 90 mmHg Variables physiologiques Saturation en O2 < 90 % Éjection d'un véhicule Autre passager décédé dans le même véhicule 2. Éléments de cinétique Chute > 6 m Autre victime projetée ou écrasée Appréciation globale (déformation du véhicule, vitesse estimée, absence de casque, absence de ceinture de sécurité) Blast Trauma pénétrant de la tête, du cou, du thorax, de l'abdomen, du bassin, du bras ou de la cuisse Volet thoracique 3. Lésions anatomiques Brûlure sévère, inhalation de fumées associée Fracas du bassin Suspicion d'atteinte médullaire Amputation au niveau du poignet, de la cheville, ou au dessus. Ischémie aiguë de membre Ventilation assistée 4. Réanimation pré hospitalière Remplissage > 1 000 ml de colloïdes Catécholamines Pantalon antichoc gonflé Âge > 65 ans Insuffisance cardiaque ou coronarienne 5. Insuffisance respiratoire Terrain (à évaluer) Grossesse (2e et 3e trimestres) Trouble de la crase sanguine CMUB. N° de version: 01 Procédure Médecins Réf.: CMUB-034 Date d'application : Février 2011 Pagination : 4 de 13 Ces données constituent des critères de régulation médicale et d’aide à la décision de moyens à engager face à un accident. Ils ont l’intérêt de considérer a la fois les éléments en rapport avec la (les) victime(s) et ceux en rapport avec l’accident. Il appartient au médecin SMUR intervenant sur les lieux de transmettre le plus précocement possible un "bilan d'ambiance" au SAMU afin de permettre au médecin régulateur d'envisager les moyens à mettre en œuvre (véhicules de secours, renforts médicaux, moyens héliportés...). I-2) Gestion des détresses vitales : L’évaluation des détresses vitales est basée sur des éléments simples avec une bonne corrélation entre certains critères et la morbi- mortalité. 70% 76% 35% 27% 25 13% 4% 3 4-8 9-12 13-14 Score de Glasgow 15 50 27% 25 5% 0 <80 80-90 SpO2 (%) >90 Mortalité (%) 50 0 75 75 Mortalité (%) Mortalité (%) 75 62% 50 25% 25 13% 0 <65 65-90 <90 PAS(mmHg) Si le contrôle des voies aériennes et de la ventilation doivent être le plus rapide possible (l'hypoxie tue en quelques minutes), l’hémorragie sévère est la première cause de mortalité précoce après un traumatisme grave. L’état hémodynamique du patient détermine en grande partie l'orientation du patient. Le principal enjeu de la prise en charge pré hospitalière des victimes traumatisées graves est d'adopter la bonne stratégie : un déchocage trop long tue le patient, il tue aussi s’il est insuffisant : il convient de déterminer le meilleur équilibre entre les attitudes trop souvent opposées de "scoop and run " et de "stay and play". Quoiqu'il en soit il est souhaitable que la gestion des détresses vitales à ce stade n'excède pas 15 minutes, en dehors du temps nécessaire à une désincarcération éventuelle. Le tableau de la page suivante reprend les différentes évaluations clinique et paraclinique ainsi que les modalités et objectifs de prise en charge en fonction des principales détresses. CMUB. N° de version: 01 Date d'application : Février 2011 Procédure Médecins Réf.: CMUB-034 Evaluation et surveillance Pagination : 5 de 13 Gestes à envisager et Objectifs Moyens : Etat ventilatoire Fréquence respiratoire SpO2 Cyanose, signes de lutte Autonomie ventilatoire (ampliation thoracique, toux, compter jusqu'à 10) Emphysème sous cutané, signes de pneumothorax compressif Auscultation EtCO2 Désobstruction des VAS Oxygénothérapie (systématique) Intubation (ISR, techniques spécifiques) + VA : indications larges. Drainage d’un épanchement compressif Objectifs : SpO2 > 90% EtCo2 : 32 à 37 mmHg Moyens : Etat circulatoire Fréquence cardiaque PNI/ PA sanglante souvent Coloration / pouls capillaire Fréquence respiratoire Etat neurologique Remplissage vasculaire Vasopresseurs Geste d’hemostase (cuir chevelu++) Intubation Autotransfusion ( hémothorax) Transfusion préhospitalière (si incarcération et sans retarder l'arrivée à l'hôpital) Extériorisation / suspicion d’hémorragie interne Objectifs : SpO2 / EtCO2 Hemocue PAM = 65 mmHg (PAS = 90) sauf : trauma médullaire : PAM = 80 mmHg (PAS= 110) trauma crânien grave : PAM = 90 mmHg (PAS = 120) EtCO2> 23 mmHg Etat neurologique Moyens : Trauma crânien : Intubation + VA Score de Glasgow (GCS) détaillé. (associé aux mesures des paramètres ventilatoires et HD) Impact crânio facial Pupilles Remplissage vasculaire +/- Vasopresseurs Osmothérapie si signes d'HTIC, mydriase en particulier : Mannitol 20% : 0.25 à 1 g/kg en 20 min ou : SSH : 250 ml dose unique si état de choc associé. Barbituriques en dernier recours PA Objectifs : Lutte contre les ACSOS : EtCO2 ++ SpO2 Dextro Température Hemocue PAM = 90 mmHg (PAS =120) EtCO2 : 35 / 40 mmHg SpO2> 90 % T° < 38°C Dextro < 12 mmol/l (2.2 g/l) Trauma médullaire : Moyens : Tout coma : jusqu’à preuve du contraire. Maintien strict de l’axe tête cou tronc : Minerve rigide , matelas à dépression Si IOT : Technique Baltimore, ISR sans Sellick Patient conscient : Déficit sensitivo moteur (niveau lésionnel), TR++ Score ASIA Objectifs : Idem Trauma crânien sauf : PAM=80 mmHg ( PAS 110) CMUB. N° de version: 01 Date d'application : Février 2011 Procédure Médecins Réf.: CMUB-034 Pagination : 6 de 13 Moyens: Analgésie / Sédation Echelle Numérique (EN) Agitation, polypnée Score de Ramsay Sédation analgésie vigile : Perfusion antalgique (morphine titration++) et sédative (Midazolam, Ketamine.) Si besoin : anesthésie générale. Objectif : EN < 30/100 Ramsay = 2 Recherche de lésions associées Inspection Palpation des membres Lutte contre l'hypothermie Température cutanée, marbrures, frissons Température centrale +++ Moyens : Réalignement de foyers de fractures, immobilisation Objectifs : Antalgie Prévention des complications vasculo nerveuses Moyens : Déshabillage / séchage Cellule sanitaire Couverture de survie +/- Perfusions réchauffées Objectif : 35°C < T° < 37.5°C La température est difficile à contrôler en pré-hospitalier, pour autant, la lutte contre l'hypothermie doit être une des priorités de la prise en charge des TG : près de la moitié de ces patients arrivent en hypothermie aux urgences. L'hypothermie est un facteur indépendant de mortalité en traumatologie. Elle aggrave en particulier la coagulopathie de consommation post traumatique et donc l'hémorragie. L’écueil inverse, à savoir l’hyperthermie est également à bannir en raison du risque d’aggravation neurologique chez le traumatisé crânien. I-3) Catégorisation du patient traumatisé grave : Cette étape est fondamentale. Elle conditionne en effet l’orientation du patient et sa filière de prise en charge hospitalière. Trois niveaux de gravité décroissante peuvent être retenus et établis à l'issue du conditionnement et traitements initiaux : NIVEAU 1 : Patient instable malgré réanimation pré-hospitalière : - PAM < 65mmHg persistante - SpO2 ≤ 90% persistante - Glasgow < 8 avec signes d’HTIC persistants NIVEAU 2 : Patient stabilisé et/ou dépendant de la réanimation pré-hospitalière : - PAM ≥ 65mmHg - SpO2 > 90% - Glasgow < 8 sans signe d’HTIC CMUB. N° de version: 01 Date d'application : Février 2011 Procédure Médecins Réf.: CMUB-034 Pagination : 7 de 13 NIVEAU 3 : Patient stable à la prise en charge pré-hospitalière : Ce sont les patients victimes d’un traumatisme sévère qui ne présentent pas de détresse vitale initiale et qui n’ont bénéficié que de thérapeutiques simples en pré-hospitalier. Attention : un patient TG peut changer de niveau à tout moment. I-4) Alerte de la structure d'accueil : L'alerte de la structure d'accueil est réalisée par le médecin régulateur du SAMU sur les données du bilan pré-hospitalier transmis par le médecin du SMUR qui doit comprendre : le niveau de gravité, le type de lésions suspectées et le conditionnement pré-hospitalier du patient. II) Orientation et préparation de l’admission dans la structure d'accueil : Le niveau de gravité et les lésions supposées conditionnent l'orientation et la préparation de la structure d'accueil. Il convient de privilégier l'orientation des patients TG vers les centres de références, "trauma centers" sous réserve toutefois qu'un geste "de sauvetage" ne soit pas nécessaire auparavant. L'alerte et l'orientation vers la structure d'accueil est réalisée en collaboration entre médecin SMUR sur site et médecin régulateur du SAMU de référence. Selon les niveaux de gravité et le bilan lésionnel, le patient doit être orienté vers le centre capable de prendre en charge le diagnostic et le traitement de l'ensemble des lésions suspectées. Toutefois il convient parfois d'assurer une prise en charge en "damage control" sur un centre de proximité avant d'envisager un transfert secondaire inter hospitalier. C'est le cas d'un patient niveau 1 hémorragique pour lequel un geste d'hémostase est à réaliser avant éventuel transfert secondaire interhospitalier. De façon schématique un patient TG doit être orienté vers un centre capable de prendre en charge l'ensemble des lésions supposées (cf niveaux des établissements) sous réserve que l'état hémodynamique ne nécessite pas un geste d'hémostase rapide sur un centre de proximité. Les critères d'orientation sont donc : le niveau de gravité, les lésions suspectées, le temps nécessaire au transport vers la structure d'accueil, en fonction notamment des vecteurs à disposition (ambulance, hélicoptère). CMUB. N° de version: 01 Procédure Médecins Réf.: CMUB-034 Date d'application : Février 2011 Pagination : 8 de 13 II-1) Critères de classification des centres de soins : De même que la gravité du blessé est catégorisée en 3 niveaux, les établissements susceptibles d'accueillir ces patients sont également classés en 3 niveaux selon leurs capacités diagnostiques et thérapeutiques. Personnel et plateau technique Niveau 1 ("Trauma Centers") Niveau 2 Niveau 3 Déchocage / Equipe dédiée OUI OUI NON Radiologue sénior H24 Sur place Astreinte Astreinte Chirurgien viscéral H24 Astreinte Astreinte Astreinte Chirurgien orthopédiste H24 Astreinte Astreinte Astreinte Artériographie H24 (<60 ') OUI NON NON Neurochirurgie OUI NON NON Chirurgie cardio/ thoracique OUI NON NON Transfusion massive > 20 CGR 10 à 20 CGR < 10 CGR Réanimation polyvalente OUI OUI NON Réanimation spécialisée OUI NON NON Activité trauma grave > 100 par an De 50 à 100 par an < 50 par an CMUB. N° de version: 01 Procédure Médecins Réf.: CMUB-034 Date d'application : Février 2011 Pagination : 9 de 13 II-2) Niveaux des établissements de Bourgogne : 2 3 3 3 2 3 3 1 3 2 3 2 3 3 2 3 II-2) Orientation des patients selon niveau de gravité : Patient niveau 1 Centre Niveau 1 sauf état hémodynamique ou respiratoire instable : centre de proximité pour hémostase d'urgence (damage control) ou drainage thoracique. Patient niveau 2 Centre Niveau 1 ou 2 Patient niveau 3 Centre Niveau 1 2 ou 3 sauf lésion médullaire suspectée : orientation vers 1 centre niveau 1. III) Principes généraux de prise en charge hospitalière des TG et organisation de la structure d'accueil : Dans tous les cas, la structure d'accueil doit être prévenue précocement par le SAMU. Il convient, que dans chaque établissement susceptible d'accueillir des patients TG, une procédure écrite soit établie afin d'organiser l'articulation entre les différents intervenants : médecins urgentistes, anesthésistes réanimateurs, radiologues, chirurgiens neurochirurgiens voire pédiatres. CMUB. N° de version: 01 Date d'application : Février 2011 Procédure Médecins Réf.: CMUB-034 Pagination : 10 de 13 Il appartient à chaque établissement d'organiser les procédures locales de prise en charge des TG, dans le cadre du réseau régional et de mettre en place une procédure déclinée sur le territoire de santé. Un certain nombre de caractéristiques standardisées sont toutefois générales : - La prise en charge des TG est multidisciplinaire. - Le patient doit être admis au déchoquage qui sera organisé de manière standardisée. - Les objectifs et les moyens de prise en charge hospitalière dépendent du niveau de gravité : NIVEAU 1 : Patient instable malgré réanimation pré-hospitalière : Ce sont les patients les plus graves pour lesquels l’objectif hospitalier n’est pas de faire le bilan lésionnel précis mais de traiter au plus vite une ou plusieurs lésions vitales. NIVEAU 2 : Patient stabilisé et/ou dépendant de la réanimation pré-hospitalière : L’objectif ici est de maintenir la stabilité afin de faire le bilan lésionnel complet (TDM injectée corps entier) pour amener le patient à la prise en charge curative des lésions la plus adaptée. NIVEAU 3 : Patient stable à la prise en charge pré-hospitalière : L’objectif est alors de faire un bilan lésionnel exhaustif afin d’éliminer une lésion à pronostic vital ou fonctionnel péjoratif. La TDM injectée corps entier est l'examen de référence en dehors de circonstances accidentelles spécifiques autorisant une imagerie ciblée (ex: plaie pénétrante par arme blanche) CMUB. N° de version: 01 Procédure Médecins Réf.: CMUB-034 Date d'application : Février 2011 Niveaux patients 1 2 Bilan initial d'imagerie 3 SAUV /DECHOCAGE Admission Personnel Pagination : 11 de 13 MAR sur place Chirurgien(s) sur place Radiologue en alerte MAR sur place Radiologue sur place Chirurgien en alerte Radio Pulmonaire / Radio de Bassin BODYSCANNER + FAST Echo ou si disponible sans délai Conditionnement et déchocage MAR en alerte BODYSCANNER sauf orientation clinique spécifique Adaptés à l'état clinique biologique et à l'imagerie Stabilisation ? BODYSCANNER NON Traitement OUI Salvateur : chir/artério-embolisation et traitement des lésions Curateur selon lésions IV) Cas particulier des traumatismes crâniens graves : L'orientation initiale des patients traumatisés crâniens graves fait l'objet de recommandations spécifiques toujours d'actualité : "Prise en charge des traumatisés crâniens graves à la phase précoce" SFAR SRLF Janvier 1999. "L'orientation du patient victime d'un TC grave doit se faire vers une structure disposant d'un service de réanimation, d'un scanner, d'un avis neurochirurgical et d'un laboratoire adapté, tous opérationnels en permanence. Il n'existe pas à ce jour d'accord professionnel concernant les critères d'orientation initiale entre un centre de proximité non pourvu d'un service de neurochirurgie sur place, et d'un centre plus distant comprenant un service de neurochirurgie. Quel que soit le choix, la structure doit être capable de mettre en place la procédure d'évacuation d'un hématome intracrânien et ce sans délai." "Prise en charge du TCG multi traumatisé" : Des lésions extracérébrales associées doivent être systématiquement recherchées chez tout TC grave. Leur description précise permet de hiérarchiser les urgences et les priorités thérapeutiques. Les lésions extracérébrales sont particulièrement susceptibles d'engendrer CMUB. N° de version: 01 Date d'application : Février 2011 Procédure Médecins Réf.: CMUB-034 Pagination : 12 de 13 des agressions cérébrales secondaires d'origine systémique (ACSOS) dont la prévention et le traitement rapide sont indispensables à toutes les étapes de la prise en charge. Dans ce cadre, les filières de soins ont un rôle à jouer. Concernant la stratégie de prise en charge d'un multitraumatisé avec TC grave, les données de la littérature sont insuffisantes pour formuler des recommandations fondées sur un niveau de preuve scientifique élevé. On peut cependant conclure que : o La TDM ne doit pas retarder la réanimation symptomatique initiale d'un multitraumatisé ayant un TC grave, mais doit être réalisée dès que le patient est stabilisé. o La probabilité de lésions associées du rachis doit faire prendre des précautions adaptées tout au long de la prise en charge, et en particulier lors de l'intubation trachéale. o Le transfert d'un TC grave représente une période à risque de complications vitales. L'indication doit être soigneusement pesée au regard du bénéfice attendu du transfert. La continuité des soins et de la surveillance doit être assurée. o La prise en charge d'un enfant multitraumatisé avec TC grave ne diffère pas fondamentalement de celle de l'adulte multitraumatisé. Il semble néanmoins souhaitable de diriger ces enfants vers une structure où sont disponibles neurochirurgie et réanimation pédiatrique, le pronostic en étant probablement amélioré. Au vu de ces recommandations, il semble légitime de préconiser une orientation précoce des patients traumatisés graves avec TCG vers un centre disposant d'un service de neurochirurgie sous réserve d'un état ventilatoire et hémodynamique voire orthopédique stabilisés et contrôlés. La décision d'orientation implique une concertation entre l'ensemble des acteurs de la filière : médecin urgentiste, médecin régulateur du SAMU, anesthésiste réanimateur et neurochirurgien, après discussion sur les priorisations thérapeutiques. Ce choix d'orientation neurochirurgicale peut se faire à tout niveau de la prise en charge en fonction des lésions suspectées ou avérées : o A la phase préhospitalière : c'est le cas notamment pour les TCG isolés, dont le diagnostic est toutefois difficile en raison des facteurs confondants ventilatoires et hémodynamiques. Le risque de mésestimer une lésion engageant le pronostic vital à brève échéance est fort à ce niveau. o A l'issue du déchocage et du bilan lésionnel en SAUV sur un centre de proximité. o A l'issue d'un traitement curateur des lésions associées. CMUB. N° de version: 01 Date d'application : Février 2011 Procédure Médecins Réf.: CMUB-034 Pagination : 13 de 13 BIBLIOGRAPHIE - YEGUIAYAN J.-M., FREYSZ M. Prise en charge du traumatisé grave en phase extrahospitalière. 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