repro PG meteo - 07 10 2012

Transcription

repro PG meteo - 07 10 2012
1/16
Dossier thématique – 07 octobre 2012
E. Bro (ONCFS)
Perdrix grise
Influence
des conditions météorologiques
sur le
succès de la reproduction.
---
Un point illustré avec les données
du réseau Perdrix-Faisan,
de l’étude PeGASE
et du conservatoire.
Bien que non encore estimé
définitivement à l’échelle du CentreNord de la France, le succès
reproducteur de la perdrix grise de
2012 s’annonce être, au mieux, très
médiocre. Le printemps-été de cette
année figure parmi les plus pluvieux
enregistrés ces dernières années.
Aussi l’importance des conditions
météorologiques sur le succès
reproducteur de cette espèce
redevient un sujet de discussion.
Ce document propose une analyse
richement illustrée de ce sujet.
Au sommaire
• Un modèle météo global
• Une approche complémentaire par hypothèses
- analyses inter-annuelles
- analyse des contrastes régionaux
• Apport des données des études
Principales sources des données :
• Bilan
- Réseau Perdrix-Faisan ONCFS – FNC/FRC/FDC.
- MétéoFrance
- Etude PeGASE
p2
p3
p3
p9
P10
P16
L. Armand (FDC77)
2/16
EN INTRODUCTION
Un modè
modèle mé
météo global
(F. Reitz,
Reitz, ONCFS)
Un modèle météorologique explicatif et prédictif du succès de la reproduction de la perdrix grise a été
élaboré pour le Centre-Nord de la France (cf. Reitz, Gibier Faune Sauvage, 1988). Reposant sur les
données des mois de mai et juin (juillet n’étant pas retenu vu l’objectif de prédiction du modèle) issues
de 11 stations MétéoFrance, il explique plus de la moitié des fluctuations du succès de la reproduction
moyen de l’espèce d’une année à l’autre. Les paramètres météorologiques sélectionnés par la
procédure d’ajustement statistique (critère du plus grand R²) sont les suivants :
- les températures minimales et maximales,
- un indice de température et de précipitation*,
- un indice quantifiant la variabilité inter-journalière des précipitations**.
* proportion de jours avec Tmax>18°C et moins de 5mm de pluie (période de chaleur sèche) moins proportion
de jours avec Tmin<12°C et plus de 10mm de pluie (période de froid humide) entre le 1er juin et le 10 juillet.
Cette variable a été construite pour discriminer les années en fonction du nombre de jours plutôt favorables à la
survie des jeunes diminué du nombre de jours plutôt défavorables.
** pour discriminer les années à orages (présentant une forte variabilité des précipitations) des années où il pleut
un peu tout le temps mais faiblement.
Succès reproducteur de la perdrix grise dans le Centre-Nord de la France depuis 1981
7
6.5
jeunes par poule d'été
6
5.5
5
4.5
4
3.5
3
2.5
2
81 82 83 84 85 86 87 88 89 90 91 92 93 94 95 96 97 98 99 00 01 02 03 04 05 06 07 08 09 10 11
En rouge (•) sont représentées les estimations faites par le modèle, réajusté en 2009 mais sans tenir
compte toutefois de l’année 2008 car elle s’avère très particulière. Il explique 60% des variations interannuelles du succès reproducteur. En bleu (•), les prévisions du succès reproducteur faites par ce modèle
sur la base des seules données météo pour les années 2008 à 2011.
On constate que le succès de la reproduction de 2008 est mal prédit ; les conditions météorologiques
de cette année là, plutôt très favorables au moment du pic d’éclosion des poussins, laissaient penser
à une bonne - voire très bonne – reproduction.
Les prédictions sont assez proches des estimations de terrain pour les années 2009 à 2011. Toutefois
elles ne discriminent pas de façon complètement satisfaisante les bonnes et mauvaises années de
reproduction.
3/16
PARTIE I
Une approche complé
complémentaire par hypothè
hypothèses
Des analyses statistiques ciblées ont été réalisées en complément de cette approche globale, en en
se basant sur les mécanismes cités par M. Birkan et M. Jacob dans leur monographie sur la perdrix
grise (Hatier Faune sauvage, 1988).
Sont cités comme facteurs défavorables :
- sur l’éclosabilité des œufs : les coups de froid et les coups de chaud au moment de la ponte,
- sur le taux de succès des pontes et la survie des poussins : les orages pendant la ponte et l’éclosion,
- sur la survie des poussins : le froid et l’humidité pendant les éclosions et les 1ers jours de vie des
poussins
Ces hypothèses de travail permettent de cibler utilement des paramètres et des périodes particuliers le travail purement exploratoire en la matière étant rendu très difficile par un jeu de données à la fois
conséquent et complexe. L’objectif poursuivi ici est de rechercher des facteurs d’ordre météorologique
qui expliquent les années de mauvaise reproduction (défini, arbitrairement, par moins de 3.5 jeunes /
poule d’été – cf. graphes ci-dessous) en les comparant aux années de bonne reproduction (plus de
5.5 jeunes / poule d’été).
Succès reproducteur de la perdrix grise dans le Centre-Nord
de la France classé par ordre croissant
5
4
3
2
1
40
30
(31 années)
6
% d'occurence en 1981-2011
Succès reproducteur
(nb jeunes / poule d'été)
7
20
10
0
≤ 3,5
]3,5−4,5]
]4,5−5,5]
≥ 5,5
Succès reproducteur
0
19
20 81
19 08
19 87
20 97
19 06
19 91
20 84
19 09
19 93
20 94
19 07
19 88
20 85
20 00
20 02
19 01
20 86
19 05
19 96
19 83
19 95
19 98
20 89
19 03
19 92
20 99
20 11
19 04
20 82
19 10
90
(nombre de jeune / poule e'été)
Pour ce faire les données météorologiques journalières de mai, juin et juillet de 13 stations de
MétéoFrance ont été traitées pour extraire les paramètres suivants, calés sur la chronologie des
événements de reproduction de la perdrix grise dans le Centre-Nord :
• Température minimale et maximale moyennée
- du 15 mai au 15 juin (fin de la ponte & couvaison des 1ères pontes + ponte des pontes de remplacement)
- du 18 au 30 juin (pic d’éclosion des poussins)
- du 1er au 10 juillet (1ers jours de vie des poussins)
- du 15 mai au 15 juillet (période critique globale pour la reproduction)
Départements
fournissant, ou
ayant fourni,
des données
d’échantillonn
age de
compagnies et
stations
MétéoFrance
retenues dans
les analyses
• Précipitations : totales, à caractère orageux* et % de jours de pluie
- du 15 mai au 15 juin
- du 18 au 30 juin
Approche nationale / régionale ? Il apparaît assez
- du 1er au 10 juillet
fréquemment que le succès reproducteur de la perdrix grise
- du 15 mai au 15 juillet
à l’échelle du Centre-Nord de la France varie dans l’espace
selon un profil bien marqué (cf. bulletins de liaison annuels du
* Défini comme étant les
pluies de plus de 10mm
réseau perdrix-faisan) - pouvant potentiellement correspondre
enregistrés dans la journée,
à l’influence de différentes masses d’air. Le travail présenté
en moyenne sur les
ci-après a été réitéré pour les données de 3 régions
différentes stations météo.
administratives (Centre, Champagne-Ardenne et Picardie)
dans l’idée de travailler avec des données plus homogènes
et, le cas échéant, de mettre en évidence des relations plus
nettes. Comme cela n’a pas été le cas, et pour ne pas
alourdir trop ce document, les relations régionales ne sont
pas illustrées, simplement les contrastes régionaux (p8).
4/16
1. Années de mauvaise reproduction (indice ≤ 3.5 jeunes / poule d’été)
20
18
16
1981
14
1987
12
1991
10
1997
8
2006
6
2008
4
2
1er juin
0
135
142
149
156
163
191
16
1982
14
1990
12
1992
10
1999
8
2004
6
2010
4
pic d’éclosion
2
0
135
142
149
156
163
7
6
170
177
184
191
20
18
16
14
12
10
8
6
4
moy mauvaises années
2
0
135
moy bonnes années
142
149
156
163
170
177
184
191
5
4
R2 < 1%
1984
1991
3
1987
2
1
pdt ponte & couvaison (15 mai – 15 juin)
0
7
7
8
9
10
11
12
13
Tmin moyenne du 15 mai au 15 juin (°C, moy sur 13 stations météo)
6
5
4
R2 = 0,0126
3
1981
2
1
pdt éclosion (18-30 juin)
0
8
7
9
10
11
12
13
14
15
16
Tmin moyenne du 18 au 30 juin (°C, moy sur 13 stations météo)
6
R2 << 1%
5
4
3
2
1
après éclosion (1-10 juillet)
0
8
9
10
11
12
13
14
15
moy
13 stations
météo)
Tmin moyenneminimale
du 1er au (°C,
10 juillet
Température
moy(°C,sur
13surstations
météo)
16
Les graphes ci-dessus montrent une grande
diversité de situations de coups de froid (dates,
durée, amplitude) et il n’apparaît pas de contraste
clair et convaincant entre la température minimale
moyenne au moment de la ponte et de la couvaison,
des éclosions ou les jours suivants entre les années
de bonne et mauvaise reproduction.
Ce que confirment les
graphes ci-contre. En
Tmin 18-30 juin
Tmin 1-10 juillet
effet les mauvaises
16
années de reproduction
15
sont caractérisées par
14
des moyennes de
températures
13
minimales similaires
12
aux années de bonne
reproduction. Seule
11
1981 se distingue avec
10
deux coups de froid au
9
moment des éclosions
et globalement des
8
bonne mauvaise
minimales fraîches à
(7)
(6)
cette période.
année de repro
température (°C)
Succès reproducteur
(nb jeunes / poule d'été)
184
18
2012
Succès reproducteur
(nb jeunes / poule d'été)
177
(2011 a été omis pour essayer de garder un peu de clarté au graphe)
Graphe simplifié des Tmin journalières,
contrastant les années
de bonne et mauvaise reproduction (moy / min-max)
Succès reproducteur
(nb jeunes / poule d'été)
170
2. Années de bonne reproduction (indice ≥ 5.5 jeunes / poule d’été)
20
Tmin journalière (°C, moyennee sur 13
stations du Centre-Nord)
Tmin journalière
du 15
mai au(°C,
10moyennee
juillet sur 13
Tmin journalière (°C, moyennee
sur 13
Tmin
journalière
stations du Centre-Nord)
dumétéo)
Centre-Nord)
(°C, moyenne sur 13stations
stations
Les tempé
températures minimales
5/16
1. Années de mauvaise reproduction (indice ≤ 3.5 jeunes / poule d’été)
35
30
1981
25
1987
20
1991
15
1997
2006
10
2008
5
pic d’éclosion
1er juin
0
135
142
149
156
163
191
1982
25
1990
20
1992
15
1999
2004
10
2010
5
0
135
142
149
156
163
2012
6
1995
5
1984
3
191
35
30
25
20
15
10
moy mauvaises années
5
0
135
pdt ponte & couvaison (15 mai – 15 juin)
0
16
17
18
19
20
21
22
23
24
Tmax moyenne du 15 mai au 15 juin (°C, moy sur 13 stations météo)
7
184
moy bonnes années
142
149
156
163
170
177
184
191
1991
1987
1
177
R2 = 0,1778
4
2
170
40
6
5
1985
Les diverses figures montrent une tendance à un
meilleur succès de la reproduction lorsque les
printemps sont chauds, tant au moment de la ponte
et de la couvaison que de l’éclosion des poussins.
Toutefois, l’examen très précis (année par année)
des relations montre des situations variées, où se
côtoient exemples et contre-exemples.
4
R2 = 0,1107
3
2006
1981
2
1
pdt éclosion (18-30 juin)
0
16
18
20
22
24
26
Tmax moyenne du 18 au 30 juin (°C, moy sur 13 stations météo)
7
6
5
4
3
R2 < 1
2
1
après éclosion (1-10 juillet)
0
18
20
22
24
26
(°C, sur
moy 13
sur stations
13 stationsmétéo)
météo)
Tmax moyenne maximale
du 1er au 10(°C,
juillet
Température
moy
28
L’analyse des
contrastes entre les
années de bonne et de
mauvaise reproduction
(ci-contre) appuie cette
conclusion tout en
soulignant la variabilité
des situations (barres
verticales des minmax). On remarquera
également sur ces
graphiques que 1981 a
été fraîche fin juin tant
par ses températures
minimales que
maximales.
Tmax 15 mai - 15 juin
26
Tmax 18-30 juin
24
température (°C)
Succès reproducteur
(nb jeunes / poule d'été)
184
30
7
Succès reproducteur
(nb jeunes / poule d'été)
177
(2011 a été omis pour essayer de garder un peu de clarté au graphe)
Graphe simplifié des Tmax journalières,
contrastant les années
de bonne et mauvaise reproduction (moy / min-max)
Succès reproducteur
(nb jeunes / poule d'été)
170
2. Année de bonne reproduction (indice ≥ 5.5 jeunes / poule d’été)
35
Tmax journalière (°C, moyennee sur 13
stations du Centre-Nord)
Tmin journalièreTmax
(°C, moyennee
sur 13du 15Tmin
journalière
maijournalière
au 10 juillet
(°C, moyennee sur 13
stations du Centre-Nord)
stations
du Centre-Nord)
(°C, moyenne sur 13 stations
météo)
Les tempé
températures maximales
22
20
18
16
bonne mauvaise
(7)
(6)
année de repro
6/16
Pluviométrie
journalière
15 mai aujournalière
10 juillet(mm, moyennee
Pluviométrie
Pluviométrie
journalière (mm,
moyenneedu
sur 13
stations du Centre-Nord)
mm,dumoyenne
sur 13 stations
météo)
sur 13 stations
Centre-Nord)
La pluviomé
pluviométrie
1. Années de mauvaise reproduction (indice ≤ 3.5 jeunes / poule d’été)
25
1er juin
20
1981
1987
15
1991
1997
10
2006
2008
5
0
135
142
149
156
163
170
177
184
191
2. Années de bonne reproduction (indice ≥ 5.5 jeunes / poule d’été)
25
(2011 a été omis pour essayer de garder un peu de clarté au graphe)
20
1982
1990
15
1992
1999
10
2004
2010
5
0
135
142
149
156
163
170
177
184
191
pic d’éclosion
2012
7
Succès reproducteur
(nb jeunes/poule d'été)
1993,1984,2007
6
2
R = 0,2034
5
4
3
1987
1981
2
1
2008
pdt ponte&couvaison (15mai-15 juin)
0
0
20
40
60
80
100
Pluviométrie (mm, moyenne sur 13 stations)
Succès reproducteur
(nb jeunes/poule d'été)
7
6
1992
5
R2 = 0,0578
4
1991
3
2007
1997
1981
2
La pluviométrie totale du 15 mai au 15 juillet,
englobant l’ensemble de la période critique
pour la reproduction de l’espèce, explique à
elle-seule 30% des variations du succès
reproducteur d’une année à l’autre. Quatre des
6 années de mauvaise reproduction sont
caractérisées par une forte pluviométrie, dont 3
en plein pic d’éclosion (cf. ci-dessus). On
constate toutefois quelques années tout aussi
pluvieuses avec des succès reproducteurs
moins catastrophiques. C’est le cas par
exemple de 2007 caractérisée par des orages
autour de la mi-juin et tout début juillet. Le
succès reproducteur avait été de 4
jeunes/poule d’été en moyenne, mais très
variables selon les régions (de ≤3 à ≥ 5.5, cf.
bulletin du réseau n° 15).
1
pdt eclosion (18-30 juin)
Pluie 15 mai - 15 juillet
Pluie 18-30 juin
0
0
20
40
60
80
200
100
180
Succès reproducteur
(nb jeunes/poule d'été)
7
6
1992
5
2007
4
1987
3
2008
2
1997
R2 = 0,307
1981
4 années sont
caractérisées par plus
de 50mm de pluie dans
la 1ère décade de juillet
(1988,2000,2001
et 2005) avec une
reproduction moyenne
à correcte (4 à 5 jeunes
par poule d’été).
Pluviométrie (mm)
Pluviométrie (mm, moyenne sur 13 stations)
160
140
120
100
80
60
40
20
1
total 15 mai - 15 juillet
0
0
0
20
40
60
80
100
120
140
160
180
Pluviométrie (mm, moyenne sur 13 stations)
200
220
240
bonne mauvaise
(7)
(6)
année de repro
7/16
La pluviomé
pluviométrie – les orages
Les analyses concernant la pluviométrie ont été affinées en examinant le caractère orageux des précipitations (défini,
avec une certaine part d’arbitraire, comme des précipitations journalières de plus de 10mm en moyenne sur les 13
stations météo).
2012
6
2003
2002
5
4
1994
2009
1993
R2 = 0,0395
3
1987
2
2008
1
0
0
15 mai - 15 juin
Linéaire (15 mai - 15 juin)
10
20
Pluviométrie de type orageuse
30
40
(mm, somme de la moyenne journalière de 13 stations)
Succès reproducteur
(nb jeunes/poule d'été)
7
6
1989
5
1992
1986
4
R2 = 0,1577
2007
3
1987
2
1997
1981
1
0
0
18-30 juin
Linéaire (18-30 juin)
10
20
Pluviométrie de type orageuse
30
40
(mm, somme de la moyenne journalière de 13 stations)
Succès reproducteur
(nb jeunes/poule d'été)
7
6
1999
1986
5
4
2007
2006
3
2005
2001
2001
1988
R2 = 0,0195
1981
2
1
0
0
1-10 juillet
Linéaire (1-10 juillet)
10
20
30
Pluviométrie de type orageuse
40
50
Cinq des 6 années de mauvaise reproduction
ont été caractérisées par des orages, que ce
soit en période de ponte&couvaison, d’éclosion
des poussins ou de début de vie de ceux-ci.
Tels que présentés sur ces analyses de
régression, et considérés isolément, ces
orages ne présentent pas un caractère
explicatif convaincant – sauf pour expliquer
ponctuellement une année de mauvaise
reproduction. Toutefois, l’analyse des
contrastes entre années de bonne et mauvaise
reproduction montre une tendance claire
malgré une forte variabilité. Des précipitations
définies comme à caractère orageux ont été
enregistrées en période d’éclosion 7 des 31
années de suivi, dont 3 d’entre elles étaient des
années de mauvaise reproduction globale
(1981, 1987 et 1997) et 2 des années de bonne
reproduction (1989 et 1992). Ce facteur
demeure néanmoins difficile à étudier à cette
échelle étant donné qu’il est généralement
localisé dans l’espace (or les données
proviennent de 13 stations météo somme toute
relativement éloignées) et parce que durée et
quantité totale de pluie sont deux co-facteurs à
considérer simultanément.
Un complément de données sur les orages
violents (≥100mm ou ≥60mm) est disponible
sur le site http://pluiesextremes.meteo.fr.
(mm, somme de la moyenne journalière de 13 stations)
orages 18-30 juin
orages 15 juin - 15 juillet
50
Pluviométrie orageuse.
Bien que définie comme des précipitations journalières
de plus de 10mm en moyenne sur les 13 stations
météo, la moyenne sur la période considérée et pour
les 6 ou 7 années considérées peut être inférieur à
10mm car il ne pleut ni tous les jours ni tous les ans.
(les données présentées dans le graphe ci-dessus sont
en fait une triple moyenne)
Pluviométrie (mm)
Succès reproducteur
(nb jeunes/poule d'été)
7
40
30
20
10
0
bonne mauvaise
(7)
(6)
année de repro
La pluviomé
pluviométrie – la persistance de l’
l’humidité
humidité
8/16
Les analyses concernant la pluviométrie ont également été affinées en examinant la proportion de jours de pluie. A
également été regardé la quantité de pluie tombée en jours continus pendant la période d’éclosion (résultats non
présentés).
2012
6
R2 = 0,2556
5
4
3
2
1
pdt ponte (15mai-15 juin)
Linéaire (pdt ponte (15mai-15 juin))
0
0
10
20
30
40
50
60
70
80
% de jours avec pluie (mm, moyenne de 13 stations)
Succès reproducteur
(nb jeunes/poule d'été)
7
6
R2 = 0,0149
5
4
3
2
1
pdt eclosion (18-30 juin)
Linéaire (pdt eclosion (18-30 juin))
0
0
10
20
30
40
50
% Pluie 15 mai - 15 juin
% Pluie 18-30 juin
60
70
80
90
100
% de jours avec pluie (mm, moyenne de 13 stations)
7
Succès reproducteur
(nb jeunes/poule d'été)
Le succès reproducteur diminue avec la
proportion de jours de pluie pendant la période
de ponte et de couvaison (15 mai – 15 juin).
Aucune relation convaincante n’apparaît pour
ce qui concerne la période du pic d’éclosion
bien que 3 des années de mauvaise
reproduction soient caractérisées par une pluie
persistante à cette période. Pour ce qui
concerne la période de début de vie des
poussins, on remarquera que les 6 années de
plus mauvaises reproductions enregistrées
correspondent à des années peu ou
moyennement humides à cette période. Ces
tendances sont appuyées par l’analyse des
contrastes ci-dessous.
6
R2 = 0,0014
5
4
3
2
% de jours avec précipitations
Succès reproducteur
(nb jeunes/poule d'été)
7
100
90
80
70
60
50
40
30
20
10
0
1
après eclosion (1-10 juillet)
Linéaire (après eclosion (1-10 juillet))
0
0
10
20
30
40
50
60
70
80
% de jours avec pluie (mm, moyenne de 13 stations)
90
100
bonne mauvaise
(7)
(6)
année de repro
9/16
Analyse des variations ré
régionales
Deux approches pour analyser les données entre le succès reproducteur et les conditions météo ont été utilisées :
• la première, dite longitudinale, a consisté à décrire les relations de corrélation entre le succès reproducteur d’une
année à l’autre en fonction des caractéristiques météorologiques nationales des différentes années. Il s’agissait donc
de décrire la variabilité inter-annuelle (cf. pages 3-7).
• la seconde, dite transversale, consiste quant à elle à comparer, pour une année donnée, les différences de succès
reproducteur entre régions en fonction des différences de conditions météo dans ces régions. Il s’agit donc dans ce
cas de décrire la variabilité spatiale pour chaque année. Les cartes établies chaque année dans le bulletin de liaison
du réseau font régulièrement apparaître des contrastes marqués entre départements, avec une structure
géographique parfois très nette.
Succès reproducteur
(nb jeunes / poule d'été)
7
6
5
4
3
National
Centre
Champagne
Picardie
2
1
Succès reproducteur
(nb jeunes/poule d'été)
6
5
3
2
1
0
9
10
11
12
13
14
Moyenne des températures minimales du 18 au 30 juin (°c)
Succès reproducteur
(nb jeunes/poule d'été)
8
1981
1990
1991
1993
2002
2006
2008
2010
Linéaire (2008)
7
6
5
11
10
20
09
20
08
20
07
20
06
20
05
20
04
20
03
20
02
Les graphes ci-contre montrent
que certaines années, le succès
reproducteur a été meilleur dans
les régions où les températures
minimales et/ou maximales ont
été de 1-2°C plus élevées au
moment des éclosions. D’autres
années, des différences
moyennes tout aussi importantes
de température n’ont,
visiblement, pas eu une influence
similaire. 1981 se distingue par
sa fin juin particulièrement froide
(tant en Tmin que Tmax).
4
8
20
01
1981
1990
1991
1993
2002
2006
2008
2010
Linéaire (1991)
7
20
00
20
99
20
98
19
97
19
96
19
95
19
19
94
93
19
92
19
91
19
90
19
89
19
88
19
87
19
86
19
19
85
84
19
83
19
82
8
19
19
19
81
0
4
3
2
1
0
15
17
19
21
23
25
27
Moyenne des températures maximales du 18 au 30 juin (°c)
Succès reproducteur
(nb jeunes/poule d'été)
8
7
6
5
4
1981
1990
1991
1993
2002
2006
2008
2010
Linéaire (2002)
3
2
1
0
50
60
70
80
90
100
110
120
130
140
150
160
170
Pluviométrie totale du 15 mai au 15 juillet (mm)
180
190
200
On observe aussi bien des
années où le succès
reproducteur a été meilleur dans
les régions ayant eu une
pluviométrie globale du 15 mai
au 15 juillet plus importante que
des années où, au contraire, il a
été plus faible. L’année 1981 se
distingue également par ses
précipitations abondantes
(orages fin juin).
10/16
PARTIE II
Apport des donné
données des études
Les corrélations présentées précédemment reposent sur l’analyse statistique conjointe de deux jeux
de données que sont les données d’échantillonnage centralisées à l’échelle du Centre-Nord de la
France d’une part et les données journalières de plusieurs stations MétéoFrance (grandes villes)
d’autre part. Les analyses présentées ne montrent pas toute la complexité et la finesse de ces deux
jeux de données. D’autres analyses ont été réalisées, que ce soit des analyses avec des périodes de
temps non pas prédéfinies et fixes mais « glissantes » en fonction des phénomènes observés, ou bien
des analyses multifactorielles (de type ACP, AFD) pour considérer simultanément tous les facteurs.
Elles ne sont pas présentées parce qu’elles n’apportaient pas d’informations supplémentaires en
dehors de la confirmation d’une grande diversité de situations et de la difficulté d’élaborer un modèle
prédictif convenable. Si l’ajustement statistique d’un modèle de régression fournit des résultats que l’on
peut considérer comme satisfaisants (expliquant 40% de la variabilité inter-annuelle du succès
reproducteur sur la base de quelques paramètres météo), sa valeur prédictive reste très mauvaise (le
modèle ne sait pas prédire de façon fiable les années de bonne et mauvaise reproduction).
Pour compléter cette approche, des données d’études spécifiques sur la perdrix grise avec des
données météo locales ont été utilisées, à savoir le suivi de la ponte des perdrix sauvages maintenues
en captivité dans le conservatoire des Vindrins et l’étude PeGASE.
Les données de ces travaux ont été examinées pour apporter des éléments techniques à des questions
posées ou commentaires faits régulièrement, en particulier lors des réunions de réseau les années de
mauvaise reproduction. Leur présentation se fait sur le mode « question – réponse ».
11/16
Le froid stoppe t-t-il la ponte ?
Nous n’avons pas véritablement de données appropriées sur ce point précis-là. Quelques éléments
techniques descriptifs peuvent être tirés du suivi de la ponte des perdrix sauvages maintenues en
captivité - en parquet de ponte grillagé situés en plein air - dans le cadre du test de l’élevage
conservatoire de Perdrix Grise de l’ONCFS aux Vindrins (Auffargis, 78).
Au printemps 2010, 8 poules des 51 couples que comptait le conservatoire avaient commencé à pondre
courant avril. Après une fin avril particulièrement estivale, on a connu une chute brutale et importante des
température avec un épisode de froid en 1ère quinzaine de mai, avec plusieurs journées consécutives que l’on
peut qualifier de « froides » (minimales de 5°C ou moins et maximales ne dépassant pas les 15°C). Le suivi
de la ponte des perdrix du conservatoire montre de fortes variations journalières du nombre d’œufs pondus
par jour. Les analyses statistiques réalisées (corrélations) n’ont pas mis en évidence de relation probante
entre ces variations et les Tmin ou Tmax (°C). A titre d’illustration, les cas particuliers de 2 poules (n°14 et
n°23) montrent que certaines poules ont pondu tous les jours alors que d’autres, au contraire, ont fait une
petite pause tous les 2 à 4 jours, indépendamment des conditions météo.
30
25
20
Tmax
15
Tmin
10
5
Source: E. Bro (pers.)
temps froid
(défini par Tmin < 5°C et Tmax < 15°C)
1
8
Nb d’œufs total pondus / jour
31 mai
0,9
7
0,8
6
0,7
5
0,6
4
0,5
3
0,4
0,3
2
0,2
1
0,1
0
0
oui1
18 œufs *
parquet n°23
non0
oui1
8 œufs *
non0
* date de ponte non notée
parquet n°14
Nb d’œuf pondu / poule / jour
automatique située à 30km
enregistréesjournalière
par une station(°C)
Température
1er mai
0
Ponte
Température journalière (°C)
35
12/16
Le froid stoppe t-t-il la ponte ?
La description des pontes des poules perdrix radiopistées (donc, in natura) dans le cadre de l’étude
PeGASE peut apporter quelques autres éléments techniques à cette question, bien que tout aussi
indirects et sans non plus y répondre complètement (il faudrait pour cela une étude expérimentale en
conditions contrôlées).
16
Température min journalière (°C)
Températures min et max journalières
enregistrées par une station automatique
à quelques km de l’élevage.
Après une dernière semaine d’avril estivale, mai 2010 a connu deux épisodes de froid généralisés en début et
xxx
milieu de mois, avec notamment des températures minimales de l’ordre de 5°C durant plusieurs jours consécutifs.
En 2011, une chute importante des températures minimales a également été enregistrée aux deux mêmes
périodes, mais au contraire de 2010 elle n’ont pas perduré. Ces événements sont intervenus en pleine période de
ponte des œufs des 1ères pontes. La taille de ponte des pontes écloses en juin a été, en moyenne, supérieure en
2010 (15.4 œufs, 30 pontes) qu’à celle de 2011 (14.6 œufs, 47 pontes). Cette observation ne conforte pas
l’hypothèse d’un arrêt ou ralentissement de la ponte lors d’un épisode de froid. Parallèlement, on observe une
légère précocité de quelques jours des éclosions en 2011 par rapport à 2010. Elle pourrait éventuellement
témoigner d’une durée de ponte plus longue en 2010. Cette éventualité reste toutefois une interprétation un peu
spéculative (=non démontrée) des données de terrain. Il n’en demeure pas moins que l’épisode de froid
(accompagné sur certains terrains d’un passage de pluie) que l’on a connu en ce mois de mai 2010 n’a pas
empêché d’avoir une année de bonne reproduction, caractérisée par des tailles de ponte tout à fait conformes à la
littérature et un pic d’éclosion parmi les plus précoces enregistrés par le réseau Perdrix-Faisan (cf. lettre n° 19).
2010
14
2011
12
10
8
6
4
2
0
(moyenne des données des stations météo de l’ensemble des terrains d‘étude PeGASE
source : FdC, lycée agricole, MeteoFrance)
Jour (du 1er au 31 mai)
10
100
9
90
2011
% de pontes écloses (en juin)
Nombre de pontes écloses en juin
2010
8
7
6
5
4
3
2
1
2010
2011
80
70
60
50
40
30
20
10
0
0
9
10
11
12
13
14
15
16
17
18
Taille de ponte (nb d'oeufs pondus)
19
20
Juin1
Juin2
Juin3
Juin 4
Les orages fontfont-ils abandonner les pontes ?
13/16
Pour analyser cette question, les données de suivi des pontes grâce au pointage quotidien des poules
munies d’un radio-émetteur (étude PeGASE) ont été croisées avec les données de pluviométrie
horaires enregistrées localement sur les sites d’étude par les stations météo. La méthodologie utilisée
est illustrée par le schéma ci-dessous (fichier excel). Le temps d’incubation des pontes échouées a été
déterminé, lorsque cela était possible, grâce à l’analyse embryologique des œufs entiers non éclos. Au
préalable, un étalon de développement embryonnaire a été élaboré*.
1 colonne = 1 jour
échec de la ponte
éclosion
Semaines :
Mai3
mai4
Juin1
Juin2
Juin3
Juin4
1 ligne = 1 ponte
jour de pluie
(quantité, durée)
22 (14h)
8 (1h)
12 (2h)
15 (3h)
8 (6h)
23 (1h)
25 (1h)
22 (3h)
███ période de ponte
(estimée sachant le nombre d’œufs pondus)
███ période d’incubation
(24 jours si éclosion, sinon déterminé à partir de l’âge des embryons morts - cf. étalon de développement)
En 2010 quelques épisodes orageux plus ou moins violents et importants (20 à 40 mm en 2-3h) ont été
enregistrés en mai (3, 6, 25), juin (6, 8-12) et juillet (3, 10-15) tandis qu’en 2011 ils ont plutôt été enregistrés
en juillet. Le nombre d’échecs de ponte (quelqu’en soit la cause) coïncidant avec de tels épisodes orageux,
rapporté au nombre de pontes en cours de ponte des œufs ou de couvaison, relativise l’impact global des
petits et moyens orages sur l’échec des pontes (cf. tableau). Plusieurs de ces échecs sont toutefois attribués
à ces pluies violentes sur la base d’un abandon (parfois en cours d’éclosion) coïncidant parfaitement avec
l’occurrence des précipitations. Rappelons également que malgré tous les avantages qu’elle présente, la
télémétrie ne permet pas souvent de détecter les pontes avant la couvaison, ce qui n’exclut pas une certaine
sous-estimation du taux d’échec des pontes au stade ponte (la proportion de pontes écloses après la fin juin
ayant été de 40% et 35% respectivement en 2010 et 2011).
Nature des précipitations
Orages
(en 1-3h)
Pluie ± soutenue et continue
(sur la journée)
Précipitations
(mm)
10-15
15-20
20-30
30-40
40-50
10-15
15-20
20-30
Nombre de pontes* en cours
ponte
couvaison
Nb échecs
(à J ou J+1)
24
5
17
2
0
34
2
5
48
16
54
3
1
43
3
8
5
1
2
0
0
4
0
0
Nb
d'événements
recensés
14
4
16
2
1
17
6
5
Nb
terrains*années
8
4
9
2
1
8
4
4
* une même ponte peut être comptabilisée plusieurs fois, par exemple si plusieurs orages rapprochés ont eu lieu sur un même terrain
Ces résultats ne concernent pas les très violents orages accompagnés
parfois de 80-100mm tombés en quelques heures. Leur impact est
susceptible d’être beaucoup plus conséquent mais leur occurrence reste
jusqu’à présent peu fréquente et très localisée (cf. carte MétéoFrance).
Un seul épisode de cette ampleur a été enregistré dans les Yvelines à la
mi-juillet 2010, mais toutes les pontes suivies par radiopistage avaient
déjà éclos ou échoué, sauf une en cours de couvaison qui n’a pas été
abandonnée.
* convention de recherche ONCFS – Fertil’avi, en partenariat avec l’université de Tours
Occurrence des pluies de plus de 80mm
enregistrées depuis 1951.
Source : http://pluiesextremes.meteo.fr
14/16
Impact du froid sur les poussins
Les stations météo installées sur les sites d’étude PeGASE ont fourni des données journalières et
locales qui ont permis des analyses statistiques assez fines en la matière. Certes 2010 et 2011 ont
été deux très bonnes années de reproduction pour la perdrix grise, mais en moyenne seulement ! En
effet, on a enregistré de très fortes variations d’un terrain à l’autre : de moins de 3 jeunes / poule d’été
à près de 10 !
Succès de la reproduction
en nb jeunes / poule d’été
(estimé par échantillonnage)
en 2010
≤3
]3 – 5]
]5 – 7]
>7
15 juin
1er juillet
20
15
10
5
Exemples de terrain avec :
- bonne reproduction
- mauvaise reproduction
pic d’éclosion
0
152
159
166
173
180
187
On a enregistré une
chute des températures
du 17 au 20 juin, en plein
pic d’éclosion des
poussins, avec des
minimales de 5-8°C au
petit jour. Si ce froid n’a
duré que quelques jours
sur certains sites, il s’est
prolongé jusqu’à la mijuillet sur d’autres.
194
Jours calendaires (2010)
R2 = 0,55
9
Les différences de succès
de la reproduction (estimé
par échantillonnage des
compagnies) observés
entre les sites d’étude
sont fortement corrélées
aux différences de
températures minimales
entre les sites.
2
(nb jeunes / poule d'été)
Succès de la reproduction
Tmin journalière (°C)
25
R = 0,31
8
R2 = 0,60
7
6
5
4
3
20-22 juin
6-7 juillet
20 juin - 7 juillet
2
1
0
0
5
10
15
Température minimale (°C)
(moyenne pour chaque période considérée)
20
15/16
Impact de l’l’humidité
humidité sur les poussins
Les analyses statistiques réalisées pour l’année 2011 n’ont pas conduit aux mêmes résultats.
Succès de la reproduction
en nb jeunes / poule d’été
(estimé par échantillonnage)
en 2011
<4
[4 – 6[
[ 6 – 8[
≥8
On a enregistré une forte chute des
températures dans la 1ère quinzaine de juin
après une fin mai très estivale, puis juste
quelques chutes ponctuelles de température
par la suite. Aucune relation structurée entre
le succès reproducteur et les températures
minimales n’est apparu en 2011.
1er juillet
15
10
5
Exemples de terrain avec :
- bonne reproduction
- reproduction médiocre
pic d’éclosion
0
152
159
166
173
180
187
194
Jours calendaires (2011)
11
Succès de la reproduction
Tmin journalière (°C)
20
(nb jeunes / poule d'été)
15 juin
10
9
8
R2 = 0,04
7
6
10-12 juin
5
2-4 juillet
R2 = 0,13
4
0
2
4
6
8
10
12
14
Température minimale (°C)
En revanche, les fortes différences de succès de la reproduction sont corrélées aux différences de précipitations
enregistrées la 1ère semaine de juillet, pourtant assez faibles (10-15mm) mais correspondant à différentes
durées de pluie plus ou moins fines et continues (avec un rôle plutôt de l’humidité atmosphérique que de la
quantité de précipitations). Selon cette hypothèse, ces pluies auraient eu un impact sur les terrains où le pic
d’éclosion des poussins a été étalé dans le temps (régions au nord – nord-ouest du bassin parisien).
JUILLET 1
Linéaire (JUILLET 1)
JUILLET 1
Linéaire (JUILLET 1)
50
59
Succès reproducteur
40
(%de poules sans jeunes)
Succès reproducteur
(%de poules sans jeunes)
50
R2 = 0,77
30
20
10
0
0
5
10
Précipitations du 1 au 7 juillet (mm)
15
40
R2 = 0,74
30
20
10
0
0
1
2
3
4
5
6
Nombre de jours de pluie du 1 au 7 juillet
7
16/16
Bilan
Ce document n’a pas la prétention de faire un point
exhaustif sur la question ni d’apporter des réponses
définitives. En revanche il propose des données
techniques pour en discuter.
Ce document montre que les conditions météo ont une influence globale importante mais également
que le phénomène est complexe, parce qu’il agit de façon directe (par exemple le froid sur la survie
des poussins) et indirecte (par exemple pluies retardant les moissons) – cf. figure. Si on détecte des
tendances entre le succès reproducteur et le froid, la chaleur, les précipitations ou l’humidité, aucun
de ces facteurs pris isolément ni même leur combinaison ne fournit une explication « totale » aux
variations observées d’une année à l’autre et, le cas échéant, d’une région à l’autre. Les relations de
corrélation « bruitées » que l’on observe témoignent d’une diversité de situations intermédiaires, où se
côtoient exemples et contre-exemples. Les influences des températures ou des précipitations
apparaissent clairement certaines années où les phénomènes météo ont été particulièrement
marqués ou contrastés d’une région à l’autre, mais tel n’est pas toujours le cas. Des analyses
descriptives non présentées ici laissent suspecter des relations « en cloche » caractérisés par des
effets positifs et négatifs (dépendant de l’intensité du phénomène considéré) et un optimum.
En outre, d’autres facteurs liés ou non à la météo sont susceptibles de se surajouter, spécialement
les/certaines années de (très) bonne ou mauvaise reproduction. L’abondance de la ressource
alimentaire invertébrée pour les poussins ou la pression de prédation, liée à l’abondance en micromammifères, font partie des hypothèses possibles/probables. Malheureusement, aucune base de
donnée adéquate n’est disponible pour les tester.
Schéma récapitulatif - un effet multiple complexe
été
Effets directs
printemps
froid / humidité vs. « canicule »
ponte
des
œufs
viabilité
des
œufs
orages
succès
des
pontes
survie
des
poussins
• un même événement peut présenter des
aspects positif et négatif (par exemple, des
pluies fin juin début juillet, défavorables à la
survie des jeunes mais retardant ou étalant
les moissons) ;
• l’impact d’un événement donné (tel qu’un
orage ou une pluie continue) est susceptible
de varier selon l’état la nature du sol (plus ou
moins filtrant) ;
• l’influence réelle d’un événement dépend :
? : étude en cours
Effets indirects
froid / humidité
Les conditions météorologiques ont un
impact important sur le succès de la
reproduction de la perdrix grise, via des
modalités d’action variées, directes et/ou
indirectes. La résultante des différents effets
potentiels est difficile à prédire tant du fait de
leur variabilité dans l’espace et le temps que
de la complexité des composantes :
dates des
moissons
traitement
chimique de lutte
développement de pathogènes et
ravageurs des cultures
Conditions météo
abondance
en insectes
• du moment auquel il intervient,
relativement à la chronologie des
éclosions (par exemple, un
épisode de froid début ou mi-juillet
aura d’autant moins d’influence sur
le succès reproducteur que le pic
d’éclosion des poussins aura été
précoce et synchronisé, la
situation sera tout autre sur un
terrain où le recoquetage aura été
important) ;
• de son intensité et de sa durée .