Microsoft en pleine mutation -44%

Date : 23 JUIL 15
Page de l'article : p.21
Journaliste : Sandrine Cassini
Pays : France
Périodicité : Quotidien
OJD : 122744
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HIGH-TECH & MEDIAS
Microsoft en
pleine mutation
INFORMATIQUE
L'éditeur de logiciels
affiche un résultat
net en baisse
de 44 % en un an.
Sandrine Cassini
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Même s'il a quitté l'entreprise il
y a un et demi, l'ombre de Steve
Ballmer continue de planer au
dessus de Microsoft. En témoignent les 3,2 milliards de dollars
de perte publiées au quatrième
trimestre de l'exercice 20142015 (clos fin juin) pare l'éditeur
de logiciels. Ce résultat funeste
est à mettre sur le compte des
8 milliards de dollars de dépréciations passées sur Nokia, le
fabricant de mobiles racheté
sous l'ère Ballmer. Au final, sur
l'exercice, le résultat net de
Microsoft a reculé de 44 %, à
12 milliards de dollars, pour un
chiffre d'affaires en hausse de
7,7 %, à 93,6 milliards de dollars.
Même s'il n'a pas officiellement abandonné la téléphonie
mobile, Satya Nadella, le nouveau patron de Microsoft, qui a
annonce un plan de suppressions de 7.800 postes, essentiellement dans le mobile, n'a visiblement pas la même vision
que son prédécesseur. « Microsoft n'a pas arrêté Windows
Phone, mais le groupe ne reviendra pas dessus. Satya Nadella
n'en parle jamais et ne cesse
d'annoncer des applications sur
Android », analyse Benoît Flamant, gérant de fonds high-
Tous droits réservés à l'éditeur
tech chez FourPoints.
En attendant, Satya Nadella
s'attelle à faire migrer Microsoft
dans un nouveau monde. A
l'instar des autres groupes
informatiques, il affronte de
plein fouet l'arrivée du cloud,
cette informatique délocalisée
qui change le modèle économique du logiciel, passant de la
vente de licences à l'abonnement. Cette mutation commence à peser sur ses résultats.
Au dernier trimestre, les revenus de Microsoft ont reculé de
5 %, à 22 milliards. Particulièrement touchée, la division grand
public, dont le chiffre d'affaires
a reculé de 34 %, en partie en
raison de la fin d'un contrat
commercial conclu avec Nokia,
mais pas seulement. Le groupe
a souffert de la baisse des revenus de Windows, plombés par
le déclin du marché du PC, concurrence par les tablettes. « II y
a un certain attentisme à cause
de Windows 10 [le système
d'exploitation lancé le 29
juillet]», explique Benoît Flamant. En outre, le chiffre d'affaires de sa suite bureautique
Office a pâti de la migration des
utilisateurs vers Office 365, sa
version cloud.
En attendant Windows 10
A l'avenir, l'éditeur devra sûrement apprendre à vivre avec un
chiffre d'affaires atone, voire en
déclin, conjugué à une rentabilité en baisse. En neuf ans, la
marge opérationnelle a perdu 10
points, à 30 %. Pourtant, certains
regardent le verre à moitié plein
et applaudissent le travail
accompli par Satya Nadella. « ll
est réaliste sur les changements à
mener et il bouge vite », estime
Jan Dawson, un analyste spécialisé en valeurs high-tech.
« Comme IBM, Oracle ou SAP,
Microsoft est confronté à un
changement massif de son
modèle. Mais ce sont les mieux
positionnés », corrobore Benoît
Flamant. Depuis son arrivée, le
patron a ouvert Office à Android
et à Apple, etmise sur Azuré, son
offre de cloud devenue numéro
deux du marché (derrière Amazon Web Services) et qui affiche
8 milliards de dollars de recettes.
Prochaine étape : Windows 10,
le nouveau système d'exploitation. Satya Nadella connaîtra là
son baptême du feu. •
-44%
DE RÉSULTAT NET
La chute des profits
de l'entreprise sur l'exercice.
FOURPOINTS 8990374400501