Corrigé du Partiel de Probabilités Approfondies Octobre 2016

Transcription

Corrigé du Partiel de Probabilités Approfondies Octobre 2016
Corrigé du Partiel de Probabilités Approfondies
Octobre 2016
Correction de l’exercice 1.
1. On a 0 ≤ C ≤ 2 · 2α max(B α , 1), donc C est
α
intégrable puisque B l’est. On applique le théorème du cours sur l’espérance
conditionnelle d’une fonction de deux variables indépendantes sachant l’une
d’elle. On obtient E(C|B) = ϕ(B) avec pour b ≥ 0,
Z
1
2u(b + u2 )α du
ϕ(b) = E(2U (b + U ) ) =
0
u=1
(1 + b)α+1 − bα+1
1
=
=
(b + u2 )α+1
α+1
α+1
u=0
2 α
Donc E(C|B) =
(1+B)α+1 −B α+1
α+1
p.s.
2. Si une telle décomposition existe, alors E(W ) = 0. On devrait alors avoir
Cov(X, X + 2Y ) = aVar(X + 2Y ) + Cov(W, X + 2Y )
|
{z
}
=0 par independance
Or Cov(X, X + 2Y ) = 1 et Var(X + 2Y ) = VarX + 4Var(Y ) = 5 (aussi par
independance de X et Y ). Donc nécessairement, a = 15 , ce qui prouve l’unicité
de a s’il existe. Réciproquement, Z = X + 2Y et W = 4X
− 2Y5 sont des
5
combinaisons linéaires de X et Y qui forment un vecteur gaussien centré, leur
couple est aussi un vecteur gaussien centré. Le calcul ci-dessous montre que
ces variables sont orthogonales, donc indépendantes dans le cas gaussien, et
on a bien
4X − 2Y
X + 2Y
+
.
X=
5
5 }
| {z
=W
On écrit alors X = Z/5 + W et on utilise les propriétés de l’espérance conditionnelle, sachant que Z est trivialement σ(Z)-mesurable et W est indépendant
de σ(Z).
E(X|Z) = E(Z/5 + W |Z) = Z/5 + E(W ) = Z/5 p.s.
Z2
Z
Z2 4
2
2
2
E(X |Z) = E((Z/5 + W ) |Z) =
+ 2 E(W ) + E(W ) =
+ .
25
5
25 5
Correction de l’exercice 2.
1. Sn et Mn sont Fn -mesurables (car des fonctions
mesurables de X1 , . . . , Xn ) ; comme |Xi | = 1, |Sn | ≤ x+n et |Mn | ≤ (x+n)2 +n,
2
et sont donc tous les deux intégrables. Enfin, Sn+1 = Sn + Xn+1 avec Sn Fn mesurable et Xn+1 indépendante de Fn donc comme E[Xn+1 ] = 0
E[Sn+1 | Fn ] = Sn + E[Xn+1 ] = Sn
p.s.
2
2
On aussi Sn+1
= Sn2 + 2Sn Xn+1 + Xn+1
, donc comme Sn est Fn -mesurable et
Xn+1 indépendante de Fn
2
2
E[Sn+1
| Fn ] = Sn2 + 2Sn E[Xn+1 ] + E[Xn+1
] = Sn2 + 1
p.s.
ce qui donne E[Mn+1 | Fn ] = Mn p.s.
2. On a
{T ≤ n} =
n
[
Si = 0 ∪ Si = N
∈ Fn ,
i=0
ce qui montre que T est un temps d’arrêt.
3. On remarque qu’avoir Am implique que soit Smq ≤ 0, soit S(m+1)q ≥ N (car on
a N ”+1” consécutifs), c’est-à-dire qu’on a nécessairement T ≤ (m + 1)q. Pour
que T > qN , il faut donc nécessairement
Tq−1 c qu’aucun des Am pour m ≤ q − 1 ne
Am . On en déduit, par indépendance des
soit réalisé, d’où {T > qN } ⊂ m=0
Am
q−1
Y
N q
P(T > qN ) ≤
P(Am ) = 1 − 12
.
m=0
On utilise que P(T > j) ≤ P(T > qN ) pour tout j ∈ {qN + 1, . . . , (q + 1)N }
pour avoir
E[T ] =
X
P(T > j) ≤
∞
X
N P(T > qN ) ≤ N
q=0
j≥0
X
1−
1 N
2
q
< +∞ .
q≥0
On en déduit que T < +∞ p.s.
4. Comme (Sn∧T )n≥0 est une martingale, E[Sn∧T ] = E[S0 ] = x for all n ≥ 0. De
n→∞
plus, T < +∞ p.s. donc Sn∧T → ST p.s., et par convergence dominée (car
|Sn∧T | ≤ N par définition de T ), on obtient que limn→∞ E[Sn∧T ] = E[ST ]. On
a donc E[ST ] = x, et comme ST ∈ {0, N }, x = E[ST ] = N P(ST = N ), d’où
P(ST = 0) = 1 − P(ST = N ) = 1 − x/N .
5. De même, (Mn∧T )n≥0 est une martingale, donc E[Mn∧T ] = E[M0 ] = x2 . Comme
n→∞
2
T < +∞ p.s., Mn∧T = Sn∧T
− n ∧ T → ST2 − T p.s. On domine alors
2
|Mn∧T | ≤ Sn∧T
+ n ∧ T ≤ N 2 + T , qui est intégrable (cf. question 3.), pour
avoir par convergence dominée
lim E[Mn∧T ] = E[ST2 ] − E[T ] = x2 .
n→∞
Comme E[ST2 ] = N 2 P(ST = N ) = xN , on obtient E[T ] = xN − x2 = x(N − x).
3
Correction de l’exercice 3.
1. Par définition de l’espérance conditionelle, An
est prévisible. On en déduit donc que le processus est adapté à la filtration.
Puisque les Xk sont dans L2 , on en déduit que E ((Xk − Xk−1 )2 | Fk−1 ) est
dans L1 (par définition de l’esperance conditionnelle). On en déduit que An ∈
L1 pour tout n ∈ N, et donc Xn2 − An ∈ L1 . Il reste à demontrer que
2
− An+1 ) | Fn ) = Xn2 − An .
E((Xn+1
On a
2
− An+1 ) | Fn ) = E((Xn+1 − Xn )2 | Fn ) − E(An+1 − An | Fn )
E((Xn+1
+ E(Xn2 − An | Fn )
+ 2E((Xn+1 − Xn )Xn |Fn )
puisque An est prévisible, et donc E(An+1 − An | Fn ) = An+1 − An . Il s’en suit
que le premier terme à droite de l’égalité précédente s’annule. Finalement,
E((Xn+1 − Xn )Xn |Fn ) = Xn E((Xn+1 − Xn ) | Fn ) = 0
puisque (Xn ) est une Martingale p.r. à (Fn ). On a donc
2
E((Xn+1
− An+1 ) | Fn ) =
E(Xn2 − An | Fn ),
ce qui montre la propriété martinagle.
On en déduit que (Xn2 − An ) est une martingale. En conséquence, on a :
E(Xn2 ) = E(An ).
Si Xn est bornée dans L2 , en combinant le lemme de Fatou et l’égalité précédante,
on a :
E(A∞ ) < ∞
et donc P(A∞ < ∞) = 1.
2. Puisque (Xn ) est une Martingale, (Xn2 ) est une sous-martingale positive (par
Jensen). Par l’inégalité de Doob dans L2 , on en déduit :
2
E(sup Xm
) ≤ 4E(Xn2 ) = 4E(An ).
m≤n
Puisque (An ) est un processus croissant, on An ≤ A∞ . On a donc
2
E(sup Xm
) ≤ 4E(A∞ ).
m≤n
On conclut par une application directe du thêorème de convergence monotone :
E(sup Xn2 ) ≤ 4E(A∞ ).
m
4
3. Il suffit de remarquer que
{Na = n} = {A0 ≤ a2 , · · · , An ≤ a2 , An+1 > a2 } ∈ Fn
car (An ) est prévisible.
4. Puisque Na est un temps d’arrêt, Xn∧Na est une Martingale dans L2 avec
comme processus croissant associé (An∧Na ) (facile á demontrer). On applique
alors (2) à cette martingale :
2
E(sup Xm∧N
) ≤ 4E(ANa ) ≤ a2 .
a
m
On en déduit que pour tout a, (Xn∧Na ) converge p.s. et dans L2 .
S
{A∞ < ∞} = k∈N {A∞ < ∞}. Pour toutes realisations ω dans {A∞ < k},
on remarque que Na (ω) = ∞ pour tout a2 > k, et donc Xn∧Na = Xn . D’après
ce qui précède, on en déduit que (Xn ) converge p.s.
5. Puisque f est décroissante et positive, elle est mesurable et bornée. Il est clair
que (Yn ) est adapté à la filtration. Puisque (Xn ) est dans L2 , on en déduit que
Yn ∈ L2 pour tout n. D’autre part,
!
n+1
X
E (Yn+1 | Fn ) = E
(Xm − Xm−1 )f (Am ) | Fn
m=1
n
X
!
(Xm − Xm−1 )f (Am ) | Fn
= E
+ E(f (An )(Xn+1 − Xn ) | Fn )
m=1
=
n
X
(Xm − Xm−1 )f (Am ) + An E((Xn+1 − Xn ) | Fn )
m=1
= Yn .
où à la troisième ligne on utilise la prévisibilité de (An ). D’autre part :
Bn − Bn−1 = E (Xn − Xn−1 )2 f 2 (An ) | Fn
= f 2 (An )E (Xn − Xn−1 )2 | Fn
= f 2 (An )(An − An−1 )
et donc pour n ≥ 1 :
Bn =
n
X
f 2 (Ai )(Ai − Ai−1 )
i=1
6. Puisque f est positive et decroissante, on a
Z
n Z
X
2
0 ≤ Bn ≤
f (x)dx =
i=1
R
Puisque
converge.
[0,∞)
[Ai−1 ,Ai ]
An
f 2 (x)dx.
0
f 2 < ∞, on a B∞ < ∞, et d’après (4), la martingale (Yn )
5
R
7. Puisque f est decroissante et positive, et telle que [0,∞) f 2 < ∞, on en déduit
que f (An ) → 0 sur {A∞ = ∞}. On applique alors le lemme de Kronecker avec
an = f (An ) et bn = Xn − Xn−1 .