Profession de foi - Université des Antilles

Transcription

Profession de foi - Université des Antilles
Profession de foi
Professeur Jean-Gabriel MONTAUBAN
Candidat à la présidence de l’Université des Antilles et de la Guyane
UN NOUVEL ENGAGEMENT POUR L’UAG
Chers membres de la communauté universitaire,
L’université des Antilles et de la Guyane est à un tournant de son histoire. Avec
l’autonomie des universités, le développement d’une concurrence entre nos territoires, et les
mutations qui ont agité nos régions, elle doit repenser ses priorités et ses orientations. Ce
d’autant que tous ses pôles ont des projets élevés de recherche et de formation. Ceux-ci
illustrent la diversité et l’ambition de notre institution, mais ils se doivent d’assurer la
cohérence de l’ensemble. La prochaine présidence devra renforcer l’unité des équipes, tout en
ancrant l’université dans ses territoires et en développant son rayonnement à l’étranger. Pour
cela, elle sera amenée, entre autres, à revoir l’offre de formation, à flexibiliser le
fonctionnement de l’université et à améliorer le bien-être de tous.
C’est dans cet environnement en mutation que je présente ma candidature à l’élection
à la présidence de l’UAG. Cette profession de foi est l’occasion de mettre en avant les points
forts de la politique que j’entends mener une fois élu. Celle-ci s’articulera autour de trois axes
majeurs qui concourent à l’amélioration du « vivre-ensemble » à l’UAG :
1. Travailler agréablement, assurer le bien-être au travail des personnels dans un
cadre budgétaire contraint ;
2. Etudier convenablement, faire de l’UAG un lieu où il fait bon d’étudier et un
tremplin vers le monde professionnel ;
3. Diriger autrement, favoriser l’émergence d’une gouvernance lisible et empreinte
de collégialité.
Avant de détailler le sens de ces ambitions, il me semble utile de vous faire connaître l’état
d’esprit dans lequel s’inscrit ma démarche.
La décision de me présenter à la présidence de l’UAG a été prise il y a plus de deux
ans. Avec certains collègues, nous avons défini les principes directeurs qui guideront nos
actions pour les années à venir dans cette jeune université.
Nous ne nous lasserons jamais de rendre hommage à nos prédécesseurs (enseignantschercheurs, étudiants et personnels non enseignants) qui, au prix de luttes difficiles, ont
contribué à la création et au développement de l’UAG. Ils ont fait de très belles choses
ensemble que l’on ne doit jamais oublier. Maintenant nous avons, en effet, un outil
prestigieux pour le développement de nos régions. Merci à eux. D’ailleurs, c’est habité par
leur manière d’être que j’ai toujours défendu les principes d’engagement, de solidarité,
d’équité et de respect dans les conseils de l’établissement. Je les défendrai avec la même
ténacité si les membres du conseil d’administration me font l’honneur de m’élire à la
présidence. Les discussions que j’ai pu avoir ici ou là avec des femmes et des hommes
1
d’expérience motivés et ayant une « certaine idée » de l’UAG m’ont permis d’enrichir de
façon cohérente le projet que je porte. Ces discussions m’ont beaucoup aidé en ce qu’elles
m’ont permis de relativiser certaines positions. L’illusion idiosyncratique qui voudrait faire
croire qu’il n’y a qu’une seule façon de réussir ne peut pas tenir. Heureusement qu’il y a des
alternatives pour baliser la route. Par contre, les principes de justice, d’équité et de respect
sont les seuls points d’appui réels de toute orientation politique.
Quelle doit être notre direction ?
C’est ensemble que nous devons construire. C’est un de mes engagements
prioritaires. Ce vivre ensemble « exclut l’exclusion » mais impose la responsabilisation.
Ensemble, nous pourrons trouver notre chemin. La délicatesse des gestes révèle celle des
sentiments. Si l’on dit que l’UAG « perd pied » on doit trouver les véritables causes du mal
pour ne pas chercher le remède dans de fausses directions. Je pense que le traitement doit être
aussi recherché au niveau de la relation aux autres. Je constate en effet, que la défiance nuit à
notre progrès commun. Je m’engage donc d’abord à créer des conditions pour que, de la
défiance, nous parvenions à la confiance mutuelle entre nous.
Dans le cadre de l’autonomie et du passage aux responsabilités et compétences
élargies, j’entends donner un nouveau dynamisme à l’Université des Antilles et de la
Guyane sur la base d’un projet ambitieux, soucieux des individus, et conduit par une
nouvelle équipe dévouée à la poursuite de l’intérêt général. Une autre politique est possible !
Je veux impulser avec vous une autre politique ambitieuse, dynamique mais aussi
solidaire à l’UAG qui doit être déterminée par un projet fondé sur des principes, des valeurs
citoyennes d’écoute, de respect de la diversité sociale et culturelle, de démocratie
participative, de respect des libertés syndicales, politiques, de pluralisme des personnes.
Depuis 1989, année de mon recrutement, j’ai exercé différentes fonctions au sein de
l’Institution. Celles-ci m’ont permis d’appréhender les qualités utiles au management des
organisations. Au-delà de l’énergie et de l’abnégation indispensables qu’il faut avoir pour
coordonner le travail de tous, la bonne administration de notre établissement, marqué par sa
diversité et des difficultés structurelles et récurrentes, nécessite de la sérénité.
Dans le cadre de mes fonctions administratives exercées successivement, j’ai pu procéder à
des réalisations importantes. Qu’il me suffise d’en souligner quelques-unes :
-
En qualité d’enseignant-chercheur, j’ai créé et animé le LEAD devenu depuis
CREDDI-LEAD
En qualité de vice-président du conseil scientifique, j’ai coordonné les journées de la
recherche sur les trois pôles
En qualité de doyen de la Faculté SJE, j’ai instauré une nouvelle gouvernance qui s’est
concrétisée par la réorganisation administrative, la mise en place d’une nouvelle
gestion des ressources humaines. Au bout de 3 années de mandature, les images,
l’embellissement des espaces, les réalisations, la sécurisation de l’enceinte de la
faculté, les relations humaines illustrent combien la faculté SJE s’est inscrite dans les
sentiers du progrès.
Je déplore que les relations se soient tendues au sein de notre institution. Les différends
s’exacerbent au point de devenir de véritables conflits. Pendant 10 années, j’ai occupé les
fonctions de médiateur du crédit agricole. Elles m'ont inculqué le goût de la recherche du
consensus et du résultat "gagnant-gagnant"! Je fais le souhait que le climat s’apaise et ces
aptitudes maintes fois utilisées dans ce cadre privé, ne soient que d’usage accessoire à la
présidence de l’UAG si le vote du conseil d’administration m’est favorable.
2
J’entends mettre toute cette expérience au service de l’UAG.
Je vous propose de bâtir ensemble les fondations du pacte de réussite et de progrès qui doit
être intégré aux missions légales, réglementaires, légitimes de service public de l’Université.
Toutes les composantes de la communauté universitaire se retrouvent dans les trois axes
stratégiques qui baliseront mon action.
Axe 1 : TRAVAILLER AGREABLEMENT
L’UAG est riche des femmes et des hommes qui la composent. Cette richesse doit
sans relâche être valorisée et choyée. Instaurer une politique des ressources humaines plus
solidaire et innovante est une priorité. Favoriser le transfert et la valorisation des savoirs et de
la culture universitaire est une nécessité. Assurer l’ouverture internationale est un impératif.
Autant de responsabilités que nous intégrerons aux missions de service public de l’université,
dans un projet construit autour des valeurs citoyennes que sont l’écoute et le respect de tous.
Dans le cadre de l’autonomie administrative et du passage de l’UAG à l’autonomie
financière aux Responsabilités et Compétences Elargies au 1er janvier 2013, nous établirons
une politique de gestion prévisionnelle, plus solidaire, novatrice, sécurisée des effectifs, des
carrières professionnelles des Ressources Humaines de l’UAG.
L’amélioration de l’environnement de travail c’est-à-dire des conditions de santé, de
sécurité professionnelle, l’équité de traitement entre les personnels contractuels et les
personnels titulaires, l’instauration d’une politique sociale équilibrée et responsable, d’un
véritable dialogue social constituent nos priorités stratégiques de valorisation des Ressources
Humaines. Nous mettrons à l’étude le renforcement des services administratifs de proximité
au niveau des pôles (notamment en Guyane) et la création d’un poste de vice-président
BIATSS afin de mieux éclairer la direction politique des besoins du personnel.
Axe 2 : ETUDIER CONVENABLEMENT
Le renforcement de la cohésion de notre communauté universitaire doit associer les étudiants.
Faire de chacun d’entre eux un acteur à part entière de l’université, développer l’initiative
étudiante, restaurer un véritable dialogue social et améliorer le cadre de vie seront nos
objectifs.
L’UAG se doit d’accompagner les étudiants tout au long de leur cursus et de créer les
conditions d’une véritable insertion professionnelle. Ceci passe par le déploiement d’une
offre de formation adéquate, par la mobilisation des services dédiés à l’orientation et à
l’information tels que la DOSIP, et par une meilleure insertion de l’UAG dans son
environnement. Cette dernière peut se concrétiser par l’ouverture à l’international des
formations et de la recherche ainsi que le développement des partenariats avec les principaux
acteurs de la société civile.
Axe 3 : DIRIGER AUTREMENT
Le Président de l’Université en sa double qualité de Chef de l’Exécutif et de Chef de
l’Administration Universitaires doit être le garant de la cohésion, de l’intégrité, de la
cohérence, de la logistique, des effectifs, des carrières professionnelles des ressources
Humaines de l’UAG.
3
Sur l’ensemble de ces champs de compétences, il appartient au président d’impulser
une méthode de travail qui se veut à l’écoute des aspirations de tous les membres de la
Communauté Universitaire. Avec cet objectif en ligne de mire, nous nous engageons, autant
que possible, et sans risque de blocage de l’Institution à :
1)
2)
3)
Assurer une prise de décisions optimale dans un cadre éclairé où la
concertation prend toute sa place ;
Communiquer sur les orientations afin d’informer largement la
communauté universitaire du devenir de l’institution ;
Favoriser le partage des bonnes pratiques entre les différentes composantes
de l’UAG.
Cette démarche globale est de nature à faire émerger une véritable participation démocratique
qui doit permettre de renforcer les liens entre tous les partenaires de l’établissement.
Le principe de subsidiarité doit s’appliquer autant que possible au service du projet
d’établissement. L’équité et l’équilibre dans une saine émulation doivent être les objectifs de
la pluriterritorialité conçue en faveur du déploiement des talents, des énergies dans le cadre
de l’élaboration de projets réels et porteurs.
Dans le cadre financier, nous procéderons à une répartition juste, équitable, équilibrée
et une évaluation impartiale de l’utilisation des dotations budgétaires allouées entre tous les
P.U.R., à toutes les composantes, sur des critères objectifs, publics, des coûts réels de leur
fonctionnement en vue de leur permettre une réalisation efficace, maximale de leurs missions.
Rédiger une profession de foi est un exercice introspectif particulier. C’est un instant
de sincérité au cours duquel un candidat doit se dévoiler et préciser ses intentions. Je m’y plie
avec honnêteté et gravité.
Pour beaucoup, présider les destinées de l’UAG est une tâche dont la difficulté fait
écho aux spécificités de cette université. Mais, à une institution qui m’a tant donné, je crois
qu’il est important de continuer à tout lui donner. Encore et encore…
C’est à l’UAG, que j’ai fait l’essentiel de mes études qui m’ont assuré une double formation
en mathématiques et en économie.
C’est à l’UAG, que j’enseigne depuis plus de 20 ans et, cela, sur les trois pôles.
C’est à l’UAG, que j’assure les fonctions de doyen à la faculté de sciences économiques et
juridiques du pôle Guadeloupe.
Ce serait pour moi un honneur d’inscrire mon nom à la liste des hommes et des femmes qui
ont occupé cette fonction et qui ont chacun participé à la construction de cette maison
commune.
Ma candidature est donc celle d’un homme d’expérience qui a tout fait pour
maintenir la sérénité quand il était vice-président du conseil scientifique lors du contrat
quadriennal précédent. C’est aussi la candidature d’un doyen dont le leitmotiv est de
promouvoir un cadre de travail optimal à l’UFR de sciences juridiques et économiques de la
Guadeloupe. Je garde la même conviction en croyant comme Louis Armstrong que le rang ne
confère ni pouvoir, ni privilège, mais il impose des responsabilités.
Jean-Gabriel MONTAUBAN
4