CCE du 27 octobre 2004 - Syndicat Général Force Ouvrière Air France
Transcription
CCE du 27 octobre 2004 - Syndicat Général Force Ouvrière Air France
Roissy, le 5 novembre 2004 - Bureau Central - N° 51/04 er E-mail : [email protected] - Siège : Le Dôme - bât. 5 - 1 étage - Tél. : 01.41.56.04.54 ou 55 ou 56 - Fax : 01.41.56.04.59 CCE du 27 octobre 2004 Intervention du Président JC Spinetta : « Ne laisser personne sur le bord de la route » Le Comité Central d’Entreprise s’est réuni le mercredi 27 octobre 2004. Le Président JC Spinetta, dont la présence n’était pas prévue à l’ordre du jour, est intervenu pour faire le point sur la situation économique du transport aérien et informer les élus de la session sur l’impact de l’augmentation du prix du pétrole sur l’activité du Groupe Air France / KLM. Intervention du Président Après un bref rappel des années difficiles vécues par l’ensemble du transport aérien depuis 2000 et qui s’est traduit pour de nombreuses compagnies par des pertes considérables, le Président a souhaité aborder un phénomène qui selon lui domine tout le reste : le doublement, en quelques mois, du prix du pétrole. Selon lui, ce phénomène, d’une ampleur considérable, a surpris par sa soudaineté. C’est un choc violent pour notre industrie. De plus, à ce jour il est impossible d’en déterminer la durée, ce qui obère considérablement les espoirs de reprise économique des compagnies aériennes pour 2004 voire 2005. Impact sur Air France / KLM Le budget 2004/2005 bâti sur les hypothèses de marché du 1er trimestre estimait la facture pétrolière pour le Groupe Air France / KLM à 2 071 Millions d’euros. Tenant compte de la hausse du prix du pétrole une nouvelle prévision a été faite en août sur la base de 2 713 millions d’euros (+ 31 %). En octobre, devant la persistance de la hausse, la prévision budgétaire a été une seconde fois réévaluée en portant le surcoût pétrolier à 2 940 millions d’euros(+ 42,9 %). Le groupe AF/KLM a su néanmoins protéger son budget des variations à la hausse du prix du kérosène par le biais de différentes mesures : une politique de couverture mise en place depuis de nombreuses années à Air France et KLM consistant à faire baisser le prix du carburant payé. Cette démarche commune à Air France et KLM a permis d’alléger de 384 millions d’euros la facture acquittée par le Groupe. trois surtaxes mises en place depuis le début de l’année par la compagnie qui, dans l’exemple du LC rapporte 25 euros par coupon vendu. Selon le Président, cette mesure exceptionnelle trouve ses limites face à la compétition ouverte que se livrent les compagnies entre elles. D’autres mesures devront être prises. Le Président a néanmoins voulu se montrer rassurant en annonçant qu’AF / KLM devrait continuer à faire du profit pour l’exercice 2004/2005. Selon lui, nous devons ces résultats en partie grâce à la bonne performance de KLM qui démontre ainsi sa capacité à rebondir après des moments difficiles. Sa bonne performance sur le marché français se traduit par une prise de part de marché à nos concurrents. En conclusion, le Président nous a fait part de son objectif, à savoir d’assurer l’avenir des 70 000 salariés de l’entreprise. Pour y arriver, l’entreprise devra, face à un contexte économique difficile : comprendre, anticiper, s’adapter. Nos commentaires La présence de JC Spinetta au Comité Central d’Entreprise nous a donné l’opportunité de lui faire part de l’inquiétude ressentie par de nombreux salariés quant à la pérennité de leur emploi. Sur ce point, nous prenons acte de sa volonté de ne laisser personne au bord de la route, écartant ainsi les rumeurs de plan social. En réponse à notre demande, nous notons que le Président respectera la clause de révision prévue dans l’accord salarial signé par FO et qu’un rendez-vous sera pris prochainement. Pour Force Ouvrière, des ajustements sont nécessaires notamment pour compenser le dérapage du prix du pétrole. Nous sommes également intervenus sur la politique de l’assistance en escale où certaines menaces pèsent y compris à l’intérieur du Groupe. Nous avons interpellé le Président sur la gestion de l’emploi en Province et la mobilité, souvent imposée, qui y est associée notamment pour faire face au développement du TGV et des Low Cost. Concurrence dont nous condamnons le fait qu’elle profite de subventions nationales et régionales. Notre syndicat est également intervenu sur les charges supportées par Air France depuis septembre 2001 en matière de sûreté mais aussi sur celles touchant aux assurances suite aux effets des attentats. Cette accumulation de charges représente un poids considérable dans les comptes d’Air France et la freine d’autant dans son développement. Nous intervenons régulièrement sur ce sujet avec l’aide de notre fédération et de notre confédération dans les instances nationales. Information sur le terminal 2E L’effondrement du terminal 2E a réduit 25% de nos capacités internationales sur l’ensemble du terminal CDG2 et 30% de nos capacités longs courriers sur ce même terminal. L’entreprise a dû redéployer un grand nombre de vols sur d’autres terminaux. Cependant, selon Alain Content, Directeur du développement aéroportuaire, la période d’été bien qu’à hauts risques a été parfaitement maîtrisée, tant en matière de passage que d’incidents bagages. La Direction d’ Air France a sollicité ADP sur une augmentation de nos capacités d’embarquement à court terme. A cet effet, 16 nouveaux PIF (Postes d’Inspection Filtrage) ont été crées ainsi que 2 portes moyens courriers au 2E. La situation ne sera pas résolue pour autant à l’été 2005 voire 2006. Air France devra probablement se passer de sa jetée durant 3 étés. La capacité perdue en long courrier ne sera pas compensée par les nouvelles capacités d’ADP. A compter du 16 décembre 2004, Air France prévoit d’ouvrir une salle d’embarquement offrant la possibilité de 6 embarquements simultanés. Par ailleurs, la Direction a décidé de réactiver un projet de création d’un satellite d’embarquement en « aires hôtel ». Ce dispositif qui permet un embarquement en quasi contact permettrait de rentabiliser l’ensemble des ressources d’enregistrement du 2E. Nos commentaires La direction doit tout mettre en œuvre afin que des solutions soient apportées pour maintenir le niveau d’activité et garantir les effectifs. Notre syndicat condamne la gestion du hub de CDG, en sous effectif chronique, le seul levier d’ajustement restant le personnel intérimaire. A ce jour, malgré l’intégration de 100 CDD, le hub reste toujours en sous effectif. Information sur le programme Hiver Présenté par Messieurs Peiron et Malacan, le programme Hiver progresse de 3,1 % (LC + 3,2 %, MC + 1,3 %, Domestique + 5,6 %). Il fait suite et complète les synergies mises en œuvre dans le programme Eté entre les réseaux d’Air France et de KLM et propose aux clients de nombreuses combinaisons de destinations. Air France, à l’inverse de ses concurrents, a toujours pu s’appuyer sur un réseau mondial équilibré. Les programmes d’Air France et de KLM renforcent encore cet avantage incontestable. Ce programme Hiver tient compte des modifications de flux de passagers suites aux différents évènements internationaux. Par rapport à l’hiver 2003 : Croissance en LC (AMN - 4,5 %, AML + 11,8 %, Asie + 6,7 %, Afrique + 1,8 %, Proche Orient + 22,9 %, Océan Indien + 0,2 %, Antilles + 1,6 %). Croissance MC : Europe du Nord - 3,2 %, de l’Est + 18,1 %, du Sud + 1,3 %, Afrique du Nord + 4,6 % Domestique : Paris - Province + 4,3 %, Transversales + 10,7 % Programme Cargo L’activité Cargo est également pénalisée par la hausse du carburant. Une surtaxe de 0,35 € par kilo est appliquée. Le programme Hiver tient compte des synergies appliquées avec KLM et devrait même selon la Direction du Fret, s’inscrire en 2005 dans un schéma de synchronisation progressive des programmes des deux compagnies sur les escales desservies en commun. L’évolution de l’offre se traduit par : AMN + 12,7 %, AMS + 13,1 %, Asie - 4,1 %, OCI + 0,5 %, Antilles + 65,3 %, PRO + 6,2 %, Afrique + 9,4 %. Projet de réorganisation de la Sûreté Monsieur Yvinec, nouveau responsable de la Sûreté, a présenté aux élus la nouvelle organisation du service. Selon lui, elle est adaptée aux pressions et aux exigences que subit cette activité. Nos commentaires Concernant la Sûreté, notre syndicat déplore que les moyens humains mis en place ne correspondent pas aux ambitions de la Direction. En effet, les effectifs directement rattachés à ce service sont en baisse de 20 %, ce qui se traduit par une diminution du nombre de postes d’encadrement. Enfin, notre syndicat aurait préféré que ce dossier soit présenté dans les comités d’établissement concernés avant d’être présenté au CCE pour avis définitif. Information et Consultation sur le projet Cible Passage Ce projet d’une nouvelle organisation destinée à répondre aux attentes des clients doit être décliné sur Orly, CDG et les escales de province. Il va bouleverser le champ de compétence de centaines d’agents du passage et de la correspondance. Ce dossier loin d’être arrivé à maturité, impacte considérablement les filières. Malgré plusieurs réunions et présentations, il demeure encore de nombreuses zones d’ombre notamment sur les conséquences de ce projet sur les métiers concernés, les postes à créer et la prise en compte de nouvelles compétences. Nos commentaires Pour Force Ouvrière, la Direction de l’Exploitation tente de faire passer ce projet en force. Il est indispensable qu’elle apporte des réponses précises à toutes les questions que nous nous posons. Nous pourrons alors lui donner un avis. C’est la raison pour laquelle l’ensemble des élus a refusé de se prononcer sur ce dossier qui nous sera représenté ultérieurement. Information sur le projet Cible Avion A l’instar de Cible Passage, ce projet va révolutionner et restructurer sur le long terme les métiers et l’organisation de l’exploitation. Il concerne les métiers de Piste et du Trafic, à savoir des milliers d’emplois. Il touchera dans un premier temps les escales de CDG, Orly, Bordeaux, Toulouse, Marseille, Nice, Lyon et Strasbourg avant d’être très certainement étendu à toutes les escales, prenant en compte les spécificités locales. Pour la Direction, les objectifs attendus de Cible Avion visent à améliorer la sécurité, la ponctualité, le traitement des bagages mais aussi une meilleure maîtrise du coût unitaire à la touchée. Ce projet a fait l’objet d’un accord de méthode signé par plusieurs organisations syndicales dont Force Ouvrière et d’un accompagnement par une équipe du CNRS dans le cadre d’une analyse sociologique. Nos commentaires Pour Force Ouvrière, cette présentation au CCE n’est qu’un point d’étape nécessaire à la bonne compréhension de tous sur un sujet important qui concerne les emplois et les carrières des personnels. Il est indispensable que la Direction présente aux élus les conclusions de l’étude sociologique. Projet de modification du Plan Epargne Entreprise (PEE) L’avenant proposé au PEE d’Air France découle de la Loi Sarkozy du 9 août 2004 relative au soutien à la consommation et à l’investissement. Il donne la possibilité aux salariés intéressés, sans motif particulier, de débloquer par anticipation, les fonds investis dans le PEE. Modalités : Date possible de déblocage ......... 1er novembre 2004 Date « butoir » de déblocage ....... 31 décembre 2004 Plafond des retraits possible ........ 10 000 € Frais obligatoires ....... 15 € par demande + 10 % prélevés à la source (CSG/CRDS) S’adresser à .............. HSBC CCF Epargne Entreprise - BP 12001 92725 Nanterre Cedex - Tel : 01.49.07.23.06 ou sur le site intranet « Intralignes » d’Air France Le Secrétaire Général Patrick Hurel