Le port du hijab à l`école - De Boeck

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Le port du hijab à l`école - De Boeck
CONCOURS ANTIGONE VOILÉE
Écrire une carte blanche
Le port du hijab à l'école
Le port du foulard islamique, une question de bon sens
Alexandre Botman, Collège Saint-Augustin, Enghien
La mondialisation nous a apporté bien des questions. À se mélanger, à se concilier,
les différentes cultures se heurtent parfois et la discorde s'installe. En effet, les clivages
ethniques sont inévitables, certains se révèlent positifs, tandis que d'autres posent
problème et sont récalcitrants à se dissoudre. Celui du hijab dans les enceintes scolaires se
révèle être d'une étendue sociétale. C'est un sujet explosif. Il est devenu délicat d'émettre
son avis. Être pour ou être contre expose à des critiques, et être neutre ne fait pas
concrètement avancer.
Nombre de jeunes filles et de femmes sont concernées, à l'école où à l'université. Est-ce
un problème ? Et en quoi ? Nous n'évoquerons pas ici les discriminations et autres racismes
vulgaires mais bien la question du port du foulard islamique. Pourquoi peut-il être
important de respecter ce port du hijab, et pourquoi serait-il logique de ne pas le faire ?
Pesons le pour et le contre.
Au sujet de la coutume du port du hijab s'instaurant chez nous, nous savons que la
tolérance est d'or, il en va de la richesse et de la multi-culturalité du pays.
L'Islam est une religion, et comme toute religion, elle se vit d'une façon bien à elle. Il se
trouve qu'elle demande le port du voile à ses filles. L'école est obligatoire pour filles et
garçons en Europe. Respectons la tradition et acceptons le voile à l'école.
Sommes-nous obligés de donner à ce foulard un sens spirituel si pesant alors qu'il n'a rien
d'extravagant ? De plus, cette pièce de vêtement n'est pas inesthétique au point d'en
demander l'ablation! Alors que beaucoup de filles déclarent vouloir porter le voile d'après
leur choix personnel, pourquoi aller à l'encontre de leur décision, ainsi qu'à l'encontre
d'une religion tout entière ?
Le problème devrait alors être clos. Mais l'éducation étant dans notre pays ce qu'elle n'est
pas dans d'autres, nous touchons enfin au nœud de la question du port du hijab : faut-il
autoriser ou bannir le port du hijab dans les écoles ? L'école est un lieu de démocratie où
la neutralité est de rigueur et en vigueur. On assiste à un choc entre une tradition
ancestrale et cette neutralité garante de la formation civique de nos enfants.
Islam signifiant 'soumission' à Allah ainsi qu'à ses lois, nombre de personnes pointent du
doigt une religion d'obligation, où la femme doit se voiler la face. Cette pratique venue
d'ailleurs crée polémique. En effet, ce phénomène surprend nos préceptes scolaires. Ne se
devrait-on pas d'être garants de la liberté de ces filles, ne serait-ce qu'à l'école, où chacun
doit se civiliser de la façon la plus neutre possible ? Ce foulard ne pèse-t-il pas sur leur
tête comme un poids à l'intérieur des établissements ? De plus, est-ce leur choix ou celui
de leur famille ?
Interdire le hijab reviendrait à radicaliser la situation du pays, avec créations d'écoles
musulmanes, manifestations... Le tolérer discréditerait les fondements de l'éducation
belge. Serait-ce vraiment préjudiciable ? Le système éducatif est le plus important de
tous, il détermine en grande partie l'avenir du pays. C'est pourquoi il faut s'appliquer à le
parfaire toujours plus en se référant au bon sens. Pourquoi ne pas tirer parti de la question
du hijab pour repenser sérieusement ce système, le réviser, afin de porter en avant notre
pays ?