a, b - Free
Transcription
a, b - Free
DEVOIR de MATHÉMATIQUES n◦ 4 PCSI pour le 15/12/2000 EXERCICE : Soit f : [a, b] → IR une fonction de classe C 2 . On note M = max |f 00 |. [a,b] 1. Justifier l’existence de M . Montrer qu’il existe une unique fonction affine ϕ telle que ϕ(a) = f (a) et ϕ(b) = f (b). Expliciter ϕ(t) pour t ∈ [a, b]. 2. Pour tout λ ∈ IR, on note ψλ la fonction définie sur [a, b] par ψλ (t) = f (t) − ϕ(t) − λ(t − a)(t − b) . On se donne x ∈]a, b[. Montrer que l’on peut choisir λ (et expliciter la valeur de λ en fonction de x) de façon que ψλ (x) = 0. Montrer alors l’existence d’un c ∈]a, b[ tel que ψλ00 (c) = 0. 3. De la question 2., déduire la majoration de l’erreur commise en remplaçant l’arc de courbe par sa corde sur le segment [a, b] : M (x − a)(b − x) . ∀x ∈ [a, b] |f (x) − ϕ(x)| ≤ 2 Z Z b M b (b − a)3 . 4. En déduire f (x) dx − ϕ(x) dx ≤ a 12 a PROBLÈME : PARTIE A : Pour tout entier naturel n, on définit l’intégrale Z π2 Wn = sinn θ dθ (intégrales de Wallis) . 0 A.1. Montrer que la suite (Wn ) est décroissante et convergente. Montrer qu’elle vérifie la relation de récurrence : nWn = (n − 1)Wn−2 pour n ≥ 2 . A.2. Déduire de ce qui précède les relations suivantes : a) la suite (nWn Wn−1 ) est constante ; b) Wn ∼ Wn−2 , puis Wn ∼ Wn−1 . Montrer que lim Wn = 0 et préciser un équivalent simple de (Wn ) lorsque n tend n→+∞ vers +∞. A.3. Donner la valeur de W2p et W2p+1 en fonction de p (on exprimera ces valeurs à l’aide de factorielles). √ 22p (p!)2 √ = π p→+∞ (2p)! p A.4. Montrer que lim (formule de Wallis). PARTIE B : On définit deux fonctions numériques f et g sur l’intervalle ] − 1, +∞[ par f (x) = ln(1 + x) − 2x 2+x ; g(x) = x3 − f (x) . 6(x + 1)(x + 2) B.1. Étudier les variations de f et tracer sa courbe représentative dans un repère orthogonal. B.2. Donner l’expression de g 0 (x) ; en déduire le signe de g(x) pour x ∈ ] − 1, +∞[ . B.3. On définit deux suites (un ) et (vn ) par √ nn n n! en ∗ Montrer que l’on a, pour tout n ∈ IN : ∀n ∈ IN∗ ln(un+1 ) − ln(un ) = n+ 1 2 ·f un = 1 n ; 1 ; vn = un · e 12 n . 1 1 ln(vn+1 ) − ln(vn ) = − n + ·g . 2 n B.4. Déduire de ce qui précède que les suites (un ) et (vn ) convergent vers une même limite l, avec l > 0. u2n On pose maintenant zn = 2 . un B.5. Calculer lim zn . En déduire la valeur de l. n→+∞ B.6. En déduire la formule de Stirling : n! ∼ n n √ e 2πn . ***************************************************************** CORRIGÉ ***************************************************************** EXERCICE 1. La fonction f étant de classe C 2 , sa dérivée seconde est continue sur le segment [a, b], de même que la fonction |f 00 | qui admet donc un maximum sur ce segment. Cherchons ϕ sous la forme ϕ(t) = αt + β. Les conditions ϕ(a) = f (a) et ϕ(b) = f (b) ( a α +β = f (a) conduisent au système , qui admet pour solution unique le couple (α, β) b α +β = f (b) f (b) − f (a) avec α = (c’est le coefficient directeur de la sécante (AB) si l’on note A et B les b−a b f (a) − a f (b) points d’abscisses respectives a et b sur la courbe représentative de f ) et β = . b−a Ainsi, f (b) − f (a) b f (a) − a f (b) f (b) − f (a) ϕ(t) = t+ = f (a) + (t − a) . b−a b−a b−a La deuxième expression de ϕ(t) montre que c’est la droite de coefficient directeur passant par le point A a, f (a) . f (b) − f (a) b−a ϕ(x) − f (x) . Si λ est ainsi choisi, la fonction ψλ est de (x − a)(b − x) classe C 2 sur le segment [a, b] (c’est la différence de f et d’une fonction polynôme du second 2. La condition ψλ (x) = 0 donne λ = degré) et vérifie ψλ (a) = ψλ (x) = ψλ (b) = 0. En appliquant le théorème de Rolle, il existe au moins un point d dans l’intervalle ]a, x[ tel que ψλ0 (d) = 0 et un point e dans ]x, b[ tel que ψλ0 (e) = 0. Comme d < e, on peut de nouveau appliquer le théorème de Rolle à la fonction dérivée ψλ0 : il existe c ∈]d, e[ tel que ψλ00 (c) = 0. 3. Soit x ∈]a, b[ fixé. Choisissons alors λ comme dans la question précédente. Explicitons la dérivée seconde de ψλ : ∀t ∈ [a, b] ψλ00 (t) = f 00 (t) − 2λ = f 00 (t) − 2 ϕ(x) − f (x) . (x − a)(b − x) f 00 (c) La condition ψλ00 (c) = 0 s’écrit alors ϕ(x) − f (x) = (x − a)(b − x). On a donc la 2 majoration M (x − a)(b − x) , ∀x ∈]a, b[ |f (x) − ϕ(x)| ≤ 2 majoration qui reste évidemment valable pour x = a et x = b. 4. On a Z Z Z b Z b b b M (x − a)(b − x) dx . |f (x) − ϕ(x)| dx ≤ f (x) dx − ϕ(x) dx ≤ a 2 a a a Z b (x − a)(b − x) dx = Un petit calcul, que je laisse volontiers au lecteur, donne a d’où la conclusion. (b − a)3 , 6 Les résultats obtenus dans cet exercice seront prochainement repris en cours pour majorer l’erreur commise lors d’un calcul approché d’intégrale par la méthode des trapèzes. PROBLÈME PARTIE A : h πi A.1. Comme 0 ≤ sin θ ≤ 1 pour θ ∈ 0, , on a sinn+1 θ ≤ sinn θ et, en intégrant cette 2 inégalité, on déduit Wn+1 ≤ Wn . La suite (Wn ) est donc décroissante ; comme elle est évidemment positive, donc minorée par 0, elle converge. Pour n ≥ 2, on a Z π2 Z π2 Z π2 Wn = (1 − cos2 θ) sinn−2 θ dθ = sinn−2 θ dθ − cos θ [sinn−2 θ · cos θ] dθ . 0 0 0 On intègre par parties dans la deuxième intégrale et on obtient Wn Wn = Wn−2 − , soit nWn = (n − 1)Wn−2 . n−1 A.2.a. En multipliant par Wn−1 , on obtient nWn Wn−1 = (n − 1)Wn−1 Wn−2 , ce qui exprime π bien que la suite de terme général nWn Wn−1 est constante. On calcule W0 = et W1 = 1, 2 d’où π ∀n ∈ IN∗ nWn Wn−1 = W1 W0 = . 2 b. On a Wn−2 n = Wn n−1 −→ n→+∞ 1, donc Wn ∼ Wn−2 . La suite (Wn ) étant décroissante, Wn Wn−1 Wn−2 ≤ ≤ et le théorème d’encadrement Wn Wn Wn Wn−1 = 1, soit Wn−1 ∼ Wn . (“gendarmes”) permet d’affirmer que lim n→+∞ Wn π De cela, on déduit Wn2 ∼ Wn Wn−1 = (d’après a.). Comme Wn > 0, on en déduit 2n r π Wn ∼ d’où lim Wn = 0. n→+∞ 2n A.3. La relation obtenue en A.1. permet de calculer les Wn de proche en proche, séparément π pour les indices pairs et les indices impairs : à partir de W0 = , on a 2 1 1×3 1 × 3 × 5 × . . . × (2p − 1) W2 = W0 , W 4 = W0 , . . . W2p = W0 , 2 2×4 2 × 4 × 6 × . . . × (2p) on a Wn ≤ Wn−1 ≤ Wn−2 , donc 1 = soit W2p = (2p)! π (p!)2 2 22p (multiplier numérateur et dénominateur par 2×4×6×. . .×(2p)). De la relation (2p + 1)W2p+1 W2p = π , on déduit alors les termes d’indices impairs : 2 22p (p!)2 . (2p + 1)! r r r π π (2p)! π 1 π A.4. De Wn ∼ , on déduit W2p ∼ , soit 2p ∼ , d’où la formule de 2n 4p 2 (p!)2 2 2 p Wallis. W2p+1 = PARTIE B : 1 4 x2 − = > 0, donc f est strictement 1+x (2 + x)2 (1 + x)(2 + x)2 croissante sur son intervalle de définition ]−1, +∞[. On trouve facilement lim f (x) = −∞ B.1. On obtient f 0 (x) = x→−1 et lim f (x) = +∞. x→+∞ B.2. Après réduction, on a g 0 (x) = x2 (x2 + 6x + 6) x4 − f 0 (x) = >0. 2 2 6(x + 1) (x + 2) 6(x + 1)2 (x + 2)2 La fonction g est donc strictement croissante sur ] − 1, +∞[ ; comme elle s’annule en zéro, on a donc • g(x) < 0 si −1 < x < 0 ; • g(x) > 0 si x > 0. B.3. Calculons gaiement : √ un+1 (n + 1)n+1 n + 1 n! en √ ln un+1 − ln un = ln = ln un (n + 1)! en+1 nn n n+ 1 2 1 1 = −1 + n + 1 ln 1 + 1 = ln 1+ e n 2 n 2 n = 1 n+ 2 1 ln 1 + n Un autre petit calcul sympathique... ln vn+1 − ln vn = ln vn+1 un+1 e = ln vn un 1 12(n+1) e − 2+ = 1 1 n+ 2 1 ·f . n n 1 12n 1 1 1 1 1 1 + − = n+ ·f − . 12 n + 1 n 2 n 12n(n + 1) 1 1 1 n3 =− n+ 1 ·g 1 . = n+ · − f 1 1 2 n 2 n +1 +2 6 n n = ln un+1 un 1 B.4. D’après les questions B.1. et B.2., on a, pour tout entier naturel non nul n, f >0 n 1 et g > 0, donc ∀n ∈ IN∗ ln un+1 − ln un > 0 et ln vn+1 − ln vn < 0 ; n la suite (un ) est donc croissante et la suite (vn ) décroissante. De plus, la définition de vn montre que vn ≥ un , donc u1 ≤ un ≤ vn ≤ v1 ; les deux suites sont bornées et monotones, donc convergent. Soient lim un = l et lim vn = l0 ; comme n vn = un e 1 12n avec lim e 1 12n n→+∞ n 0 = 1, on a l = l (les deux suites sont adjacentes). Enfin, l > 0 car u est croissante et u1 > 0. B.5. Comme lim u2n = lim un = l 6= 0, on a n→+∞ Par ailleurs, zn = n→+∞ lim zn = n→+∞ 1 l = . l2 l √ 22n (n!)2 √ (2n)2n 2n (n!)2 e2n √ × 2. × = 2n 2n (2n)! e n n (2n)! n √ 1 2π, d’où l = √ . 2π n √ 1 1 n B.6. La relation lim un = √ peut s’écrire un ∼ √ ou encore n! ∼ 2πn. n→+∞ e 2π 2π D’après la formule de Wallis (question A.4.), on a donc lim zn = n→+∞