la regeneration naturelle assistee (rna)

Projet de Promotion de l’Initiative Locale pour le Développement à Aguié (PPILDA)
+227 21 411 755/756, 20 74 40 07, 96 98 77 69. E-mail : [email protected], [email protected]. Site web: www.ppilda.net
LA REGENERATION NATURELLE ASSISTEE (RNA)
Dans plusieurs zones de la région de Maradi, la surexploitation des ressources naturelles a abouti à une
dégradation des terres cultivables. Le défrichement amélioré ou régénération naturelle assistée (RNA) constitue
une réponse efficace à ce problème. Les populations du département d’Aguié l’ont adopté massivement, soutenues
par un partenariat entre le PPILDA, la Direction Départementale de l’Environnement et de la Lutte contre la
Désertification (DDE/LCD) et des groupements paysans de services.
Objectifs et description:
La RNA consiste à épargner des rejets de différents arbres et arbustes au cours du
défrichement des champs (en saison sèche ou saison des pluies). Elle vise à :
- Lutter contre l'érosion éolienne et hydrique des terres de culture;
- Réduire l'évapotranspiration ;
- Améliorer la fertilité des sols;
- Produire du bois de chauffe ou de service et du fourrage;
Les différentes étapes de la réalisation de la RNA sont:
- Repérage et sélection des rejets à protéger;
- Coupe des rejets non sélectionnés;
- Entretien et élagage des rejets sélectionnés chaque année;
- Exploitation raisonnée des branches en fonction des espèces et des besoins.
Les techniques appliquées varient en fonction des espèces. Par exemple pour le
palmier doum, un seul pied rigoureux est épargné, tandis que pour les espèces
. et buissonnantes comme le Zizuphus mauritiana on laisse des touffes
épineuses
entières. Les densités dans les champs dépendent aussi des espèces et des
objectifs des paysans. Pour les espèces à grande houppe, la densité dans les
champs tourne autour de 50 pieds contre 100-120 pour les espèces moins
ombrageuses.
Guera senegalensis en RNA depuis 1 an
Combretum glutinosum en RNA depuis 2
ans et demi
Le Projet mène deux activités principales dans le cadre de la promotion de la
RNA, à savoir : i) la sensibilisation des populations et les démonstrations sur les
techniques de RNA dans les villages ; ii) la mise en place d’un dispositif
organisationnel de protection de la RNA basé sur des comités villageois de
surveillance.
Piliostigma reticulatum en RNA depuis 5
ans
Coût de l'innovation :
Coût matériel (1 daba/ 1
hache) : 1 500 FCFA
Coût
travaux
de
défrichement (2 H/j) :
6 000 FCFA
Total : 7 500 FCFA
Résultats
1) L’inversion du phénomène de la désertification dans le département d’Aguié ;
2) La réduction du nombre de semis (de 3-5 avant à 1-2 après l’adoption de la
pratique), d’où une réduction des pertes en semences pour les ménages ;
3) Une augmentation des rendements en grains du mil (de 30 à 220 kg /ha selon
l’âge de la RNA) ;
4) L’amélioration de la disponibilité de fourrage et de bois pour les ménages
adoptants ;
5) L’accroissement des revenus des ménages (+70.000 F CFA par an pour
certains) par la vente des produits et sous produits de la RNA.
En moyenne, 1 500 adoptants de la RNA sont enregistrés chaque année ; entre
2006 et 2010, 65 villages du département d’Aguié ont été touchés avec une
superficie de près de 7200 ha. Aussi, 65 comités de surveillance ont été mis en
place et formés.
Avantage de l'innovation :
Facilité d'adoption avec un effet « tache d’huile » dans la zone d’Aguié; la RNA est
réalisable même avec une seule daba ou hache.
Contraintes/ limites :
- Risque de coupe frauduleuse si les comités de surveillance ne bénéficient pas
d’assez de soutien au niveau du village ;
- Absence d'une réglementation forestière sur l'arbre régénéré dans les champs.