Restructuration des usines LEJABY
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Restructuration des usines LEJABY
Session des 27 et 28 mai 2010 VŒU Déposé par le groupe Front de Gauche, Ensemble, Communistes, Parti de Gauche, Gauches Unitaires et partenaires Restructuration des usines LEJABY Exposé des motifs : Le groupe fabricant de lingerie de luxe « Lejaby » a annoncé son intention de fermer 3 de ses quatre ateliers en Rhône-Alpes impliquant la suppression d’un tiers de ses effectifs. La fermeture des sites de Bourg-en-Bresse, Le Teil et de son berceau historique de Bellegarde (une unité à Rilleux) impliquera la suppression de 197 emplois sur un effectif de 538 salariés en Rhône-Alpes (653 en France). Alors que l’entreprise affiche des résultats excédentaires et sans endettement, la direction a annoncé la restructuration des usines le 12 avril avec l’intention de délocaliser sa production vers des pays du Maghreb ainsi qu’un recentrage vers le site d’Autun en Saône et Loire. L’objectif affiché étant de dégager des fonds pour l’innovation nécessaire à la gamme, dans le cadre d’une lutte pour les prix sur le marché. Lejaby confectionne en France 27% de ses articles. Elle entend ramener cette proportion entre 7 et 10%, au profit de la zone Euromed et de l’Asie. Une première délocalisation en 2003 n’avait pourtant pas permis de redresser les ventes, qui ont continué de baisser. Les salariés contestent les arguments économiques de la direction et demandent un plan de développement ambitieux. Pour les syndicats et représentants des salariés au comité central d’entreprise (CCE) de l’entreprise, Lejaby resterait profitable en maintenant tous les ateliers en France, en investissant pour relancer les ventes. Ils dénoncent la délocalisation comme une solution de facilité visant à engranger toujours plus de profit au détriment des salariés. Cette opération de restructuration va coûter pas moins de 10 millions d’euros à la société Lejaby. L’union départementale CGT demande que cette somme serve à développer la société et conserver le savoir-faire des usines françaises en conservant ses salariés. Suite à la forte mobilisation des salariées, une expertise sur la situation économique et sociale, réalisée par deux cabinets d’experts, est en cours de réalisation et rendra ses conclusions le 27 mai au CCE et au CE. Mais d’ores et déjà, l’intersyndicale (CGT, CFDT, FO, CFE-CGC) relève que la fermeture coûtera très cher et que le maintien et le développement de la production sur ses sites est possible. Alertée par cette situation particulièrement inquiétante, la Région a entamé une procédure de FRAU salarié, actuellement en cours d’instruction par l’union régionale CGT de l’Ain. Christiane PUTHOD, VICE-PRÉSIDENTE déléguée à l’emploi a interpellé le préfet de Région afin de solliciter l’organisation d’une table ronde régionale. Le groupe des élus régionaux Front de Gauche en Rhône-Alpes exprime sa très vive inquiétude quant à l’avenir des salariés de Lejaby et l’impact qu’aurait cette restructuration dans le contexte de crise économique que traverse actuellement la région Rhône-Alpes. La difficulté à maintenir l’emploi industriel, même dans le créneau haut de gamme, est révélatrice d’une crise profonde où les entreprises ne font aucun effort d’anticipation pour protéger leurs salariés. Voeu Le Conseil Régional demande au Préfet de région : De réunir dans les meilleurs délais une table ronde à l’échelon régional, réunissant l’ensemble des acteurs concernés (direction, salariés, représentants du personnel, syndicats, Etat, collectivités territoriales, élu(e)s locaux et nationaux) qui devra, en particulier, étudier les différentes solutions alternatives à la fermeture des 3 sites que les salariés ont élaborées dans un calendrier précis. De travailler au maintien de l’activité d’une entreprise qui semble présenter une activité viable avec des résultats excédentaires et sans endettement afin d’éviter la suppression d’un tiers de ses effectifs au profit d’une délocalisation.