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VANISHA PURSUN
VENDREDI 30 AVRIL 2010
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VANISHA PURSUN
30/06/2008
Title:Entre statistiques et probabilité
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La route a été longue aussi. Parsemée de doutes. Car la profession est exigeante. Les études tout autant. Vanisha Pursun y est
arrivée. Au bout de ses études d’actuaire. Après neuf ans. Elle a tenu bon. Ayant de la volonté, de la persévérance, un brin
d’obstination et «un grand soutien familial».
Elle est la douzième actuaire à Maurice. Douzième seulement, car c’est «un des plus difficiles et des plus prestigieux diplômes
au monde. Ils sont plusieurs à entamer des études d’actuariat sans arriver au bout. Surtout à Maurice, où il y a un manque de
conscience financière qui pourrait contribuer à réussir dans les sujets spécialisés», fait ressortir Bernard Yen, Managing
Director de Hewitt LY - anciennement Bacon Woodrow & Legris Ltd - , où travaille la jeune femme depuis neuf ans.
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Vanisha a failli y passer aussi. C’était au bout de six ou sept années d’études. «Avec ces examens-là, il faut s’habituer à échouer.
Et trouver le courage de continuer. Je n’étais pas habituée à échouer», raconte-t-elle candidement, ayant toujours eu
d’excellents résultats au collège. Après avoir échoué à sa deuxième tentative d’un de ses seize examens, Vanisha se dit que si la
prochaine année, elle échoue encore, elle arrête tout. «D’autant plus que je ne comprenais pas pourquoi j’échouais. C’était très
décourageant.» Heureusement, la troisième tentative a été la bonne.
Un actuaire est un professionnel de la finance qui aide les compagnies à gérer certains risques financiers en utilisant les
statistiques et la probabilité. Ses services peuvent être nécessaires dans plusieurs domaines, notamment l’assurance-vie,
l’assurance générale, l’investissement, la pension. A Hewitt, c’est dans le domaine de la pension que travaille Vanisha.
Au collège, elle adore les mathématiques. A l’époque, elle ne réfléchit pas encore à la carrière dans laquelle elle se lancera après
les études. Jusqu’à ce qu’«un jour, quelqu’un m’a parlé d’actuariat. Cela m’a plu. Sans que je sache pour autant comment faire
pour devenir actuaire.» Après ses études secondaires au collège Maurice Curé, elle fait quelques petits boulots.
Elle entame par correspondance des études en actuariat. Contrairement aux vœux de son père qui la voyait enseignante. Elle
arrête ses etudes peu après. «C’était beaucoup trop dur. Avec uniquement le HSC en poche, je n’avais pas le bagage
mathématique qu’il fallait.»
Elle postule alors pour plusieurs bourses. Obtient la bourse indienne. Part préparer un diplôme universitaire en mathématiques
à l’université de Delhi. A son retour à Maurice, elle devient programmeuse dans une compagnie informatique. Mais quitte
naturellement le poste quand elle voit un appel de candidatures pour des stagiaires en actuariat. Elle est recrutée. Deux
semaines après, elle se passe la corde au cou. Commence ses études d’actuaire la même année. Se disant que cela allait lui
prendre quatre années à terminer. Cela lui a pris neuf ans. En chemin, il y a eu quelques échecs. Et des réussites. De grandes
réussites. Comme Yash, 6 ans et Tia, 3 ans.
«C’est très difficile pour une femme de
nos jours de gérer le travail, la famille, les
enfants. Bien souvent, elles
sont seules à le faire.»
Aujourd’hui, Vanisha est soulagée. «Plus que de la satisfaction. C’est un très grand soulagement.» Pour elle comme pour toute
sa famille et surtout son époux. «C’est très difficile pour une femme de nos jours de gérer le travail, la famille, les enfants. Bien
souvent, elles sont seules à le faire, sans le soutien de leur conjoint. J’ai eu la chance d’avoir un époux qui m’a toujours
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soutenue. Même quand je piquais mes petites crises de colère à cause de mes examens difficiles ou à cause de la pression au
bureau». Elle part d’un franc éclat de rire, faisant briller ses yeux verts. «J’adore rire. Heureusement que personne au boulot ne
m’a encore dit que mon rire les gênait.»
Des douze actuaires de Maurice, trois sont des femmes. Cela donne-t-il l’impression à Vanisha d’évoluer dans un monde
d’hommes? «Non, il y a beaucoup de femmes dans la finance. Certains hommes ne l’acceptent pas facilement. En général, les
femmes doivent faire plus d’efforts pour montrer qu’elles font un bon travail.»
A 33 ans, Vanisha ne fait pas de chichis pour dire son âge. «Cela ne me pose aucun problème. Je n’ai pas peur de vieillir.» Son
ambition est d’«avoir une carrière bien remplie tout en faisant le maximum pour que mes enfants n’en souffrent pas.» Etant
d’avis que «dans un foyer, si la maman n’est pas forte, la famille en souffre.» Elle a aussi un autre rêve. Plus terre à terre, celui
là. «Je voudrais une BMW rouge», dit-elle le sourire plein les yeux.
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