Ismail Kadaré : «80 % des trésors spirituels ont été produits par l

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Ismail Kadaré : «80 % des trésors spirituels ont été produits par l
Ismail Kadaré : «80 % des trésors spirituels
ont été produits par l'Europe»
Le Figaro
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Par Astrid De Larminat
Publié le 10/02/2015 à 12:18
Le prix de la foire internationale du livre de Jérusalem a été décerné à l'écrivain albanais qui
habite en France depuis vingt-cinq ans. À cette occasion, il a rappelé ce que le monde devait
au Vieux Continent.
L'écrivain albanais Ismail Kadaré, 79 ans, qui obtint l'asile politique en France en 1990, a reçu
dimanche le prix de la Foire internationale du livre de Jérusalem, une distinction prestigieuse
qui veut récompenser un auteur attaché à la liberté individuelle dans la société. Il succède à
Antonio Munoz Molia, Ian McEwan et Haruki Murakami.
À cette occasion, il a été interrogé sur une tribune parue dans Le Monde dans laquelle il
écrivait que l'Europe avait «non seulement le droit mais aussi le devoir de se protéger, pour
elle-même et pour tous les autres» après les attentats. Kadaré a réaffirmé que l'Europe souvent
pointé du doigt comme «le continent qui a plus que tous les autres profité de la planète est
aussi le continent qui lui a donné plus que tous les autres».
L'auteur du Général de l'armée morte, son premier roman paru en 1963 et traduit de l'autre
côté du mur sept ans après, a rappelé qu'il appartenait à un peuple qui a perdu l'Europe deux
fois, durant l'occupation ottomane et durant la période communiste, laissant entendre que cela
lui donnait une sensibilité particulière aux événements qui ont frappé la France: «Il faut dire la
vérité. On ne peut nier que pendant 3000 ans, 80 à 90 % des trésors spirituels ont été produits
par l'Europe», que ce soit la philosophie, la littérature, l'art, la démocratie, la liberté
d'expression.
Au sujet du Prix Nobel de littérature pour lequel il est pressenti depuis des années mais qu'il
n'a encore pas eu, il affirme qu'il serait idiot de sa part d'en concevoir de la rancœur, que ça
n'est pas un malheur de ne pas l'avoir. Il a rappelé aussi que le Nobel ne fait pas d'un écrivain
une divinité…