Kiosque octobre FINAL.indd

Transcription

Kiosque octobre FINAL.indd
GRASSECULTURE
JEAN MUS, S’IL VOUS
CHEZ JEAN MUS, L’ART DU JARDIN CONJUGUE L’INNÉ ET L’ACQUIS : NÉ DANS LE MERVEILLEUX
JARDIN DE LA VILLA FRANCIS DE CROISSET À GRASSE, JARDIN CRÉÉ PAR LE GÉNIAL FERDINAND
BAC DANS LES ANNÉES 1910, LE PETIT JEAN A GRANDI PARMI LES FLEURS ET LES SENTEURS.
MAIS C’EST AVEC SON PÈRE, CHEF JARDINIER DE LA VILLA, QU’IL APPRENDRA À REGARDER LES
FLEURS, À CONNAÎTRE LES NOMS DES ROSES, À RESPIRER LES SENTEURS DU JASMIN ET DES
DESSINE-
GLYCINES, DE LA MYRTE ET DU CAMÉLIA, ET À S’ÉMERVEILLER DE L’ENCHANTEMENT DE CETTE
NATURE PROVENÇALE OPULENTE QU’IL CONNAIT PAR CŒUR.
artiste jardinier, l’architecte paysagiste, le créateur de jardin, le metteur
en scène de théâtres de verdure, il
accepte les qualificatifs que vous lui
prêtez et qui, pris séparément, paraissent réducteurs, tant Jean MUS est généreux dans
son savoir et sa créativité. Il vous raconte la
vie des plantes en vous faisant partager son
enchantement devant la beauté de la nature
qui l’inspire, il vous conte l’anecdote qui va
vous ramener à votre propre histoire des
odeurs et des senteurs.
L’
Jean MUS s’est installé à Cabris et en trois
décennies d’activités débordantes, l’enfant
du pays est devenu l’Ambassadeur du
Pays de Grasse, de la Provence orientale,
de toute la Provence, auprès de ses clients
du monde. Il leur parle des trésors de cette
terre méditerranéenne, il leur raconte les
odeurs et les couleurs, il leur parle des
fleurs et des arbres, de la rose et de l’iris,
de l’olivier et des pins d’Alep. Au cours du
temps, les jardins de Jean MUS ont évolué :
de l’effervescence végétale ou du foisonnement des débuts, l’architecte paysagiste a
dessiné des espaces selon des lignes plus
épurées, un décor plus sobre et théâtral
pour répondre aussi au goût actuel et à la
demande. Jean MUS reconnaît volontiers
cette démarche volontaire vers une sorte
d’ascétisme végétal. Mon rêve est d’aboutir
à la création ultime d’un jardin avec cinq
espèces …
Dans toutes ces réalisations, l’architecte
paysagiste compose, recompose, imagine
et réinvente un sud avec son paysage
mythique, ses jardins de la Méditerranée,
fortement et délicieusement sensuels. Le
bonheur est dans le trait ; les réalisations
et projets de Jean MUS en témoignent : tel
un homme orchestre, il ranime des parcs et
jardins privés, il créé des espaces publics,
des lieux de loisirs, il façonne des projets
éphémères lors d’expositions, il habille
de plantes et de fleurs les jardins et les
20
KIOSQUE OCTOBRE 2015 GRASSE
terrasses d’hôtels de luxe et d’immeubles.
Voyageur curieux de tout, il répond aux
sollicitations d’une clientèle raffinée et
exigeante. Jean MUS écoute les desiderata,
et à son tour, explique, conte cette terre
qu’il respire et qu’il connaît, les arbres qui la
peuplent et les liens ancestraux de la nature et
des hommes. Car il est une chose sur laquelle
Jean MUS ne veut pas transiger, le respect de
l’environnement, la mémoire du site.
Un client lui a demandé un jour de « couper
tous les oliviers » qui se trouvaient sur sa
propriété nouvellement acquise - vers Saint
Jean Cap Ferrat – « car il n’aimait pas les
oliviers. » Mus a répondu : Je préfère vous
demander de déménager, de quitter les lieux
et de revendre votre propriété plutôt que de
couper un seul olivier de cette terre. Et ce
n’était pas une galéjade.
Jean MUS garde ainsi en mémoire le savoir
et les expériences des anciens pour que
ses jardins vivent et prospèrent en accord
avec le paysage, avec le temps qu’il fait
et le temps qui passe, en accord avec la
présence ou l’absence de l’eau, de l’ombre
et de la lumière. Le jardinier sait qu’il est
un gardien du terroir, de la tradition, et qu’il
devra transmettre ce savoir faire comme
un devoir de mémoire. Il raconte cette
anecdote alors qu’il se trouvait en Inde, aux
sources du Gange pour participer à la réhabilitation d’un ashram : Je dialoguais avec
un garçon d’une quinzaine d’années et je lui
expliquais ce que je trouvais bien ou moins
bien dans ce projet. Après m’avoir poliment
écouté, le garçon m’a dit que tous mes
commentaires étaient fort intéressants mais
il me précisa « qu’il fallait aussi apprendre
à regarder la rivière ». Cette réflexion est
restée gravée dans ma mémoire, dans ma
démarche, mon travail, ma manière de penser. L’eau compagne inséparable des jardins,
des oasis, des palmeraies … de la vie !
La transmission, c’est tout naturellement
qu’elle commence dans son entourage immédiat. Les nouveaux locaux de Jean MUS
et compagnie à Cabris accueillent une
douzaine de collaborateurs, orchestrés par
sa fille Florence MUS, qui poursuit avec eux,
l’histoire de leur passion : des architectes
paysagistes diplômés d’écoles nationales
et internationales, des dessinateurs, des
«projeteurs », des coordinateurs de chantier,
et enfin le personnel d’accueil et d’administration. Il y a des jeunes diplômés et des
collaborateurs plus anciens. Aux jeunes
qui privilégient l’appui technologique ou
numérique à leur travail, Jean MUS rappelle
toujours la base, « le senti, le ressenti, le
respiré, l’odeur de la terre, des végétaux, de
l’air » et les met au défi du « Séduisez –moi !»
avant de présenter leurs plans et dessins
de jardin.
A l’étranger, la création de partenariats assure la gestion et implantation de ses projets
: Athènes, Marrakech, Amsterdam, Santa
Barbara en Californie.
Enfin et surtout, parce qu’il reste attaché à
toutes ses créations paysagères, et parce
qu’il a « l’amour du travail bien fait » comme
il l’a appris de son père, Jean MUS aime
assurer le suivi de ses jardins au fil des ans,
et il entraine avec lui des complices fidèles
à son esprit.
Parmi ses projets en cours, la prochaine
réalisation à Grasse du jardin du futur laboratoire de création LVMH pour ses parfums
Vuitton et Dior. Les travaux ont commencé
sur l’emplacement de l’ancienne bastide
de la famille POGGI, près de la place de la
Foux. Tout naturellement, Jean MUS est en
charge du végétal et l’idée est de créer un
champ de fleurs. Jasmins, roses, tubéreuses
côtoieront orangers, violettes, menthe…
Cette réalisation de LVMH sera un reflet
de l’histoire de la richesse patrimoniale de
Grasse, de l’industrie du parfum, et donnera
une belle image de la capitale mondiale du
parfum.
Jean MUS, comme tous les grassois, n’a
pas envie de voir disparaître ce glorieux
passé grassois : Nous savons tous que
le temps est limité pour tout, mais, dans
ce monde éphémère, nous sommes tous
sensibles à la notion d’éternité.
Article de Patricia TOME, membre du cercle
culturel du Pays de Grasse
GRASSECULTURE
PLAÎT…
-MOI UN JARDIN
Les jardins de la
méditerranée
Conférence de Jean MUS
le jeudi 15 octobre 2015 à
17h au Palais des Congrès à
Grasse organisée par le Cercle
Culturel du Pays de Grasse, en
collaboration avec l’Association
Patrimoine Vivant du Pays de
Grasse, en ouverture du Colloque
« Trésors humains parfumés »
Jean MUS, Membre d’Honneur
de l’Association Patrimoine vivant
du Pays de Grasse aime évoquer
toute la sensibilité de la transmission. Dans sa lettre de soutien au
projet de candidature, il disait :
J’ai grandi avec quelques
croyances et peu de certitudes.
Toutefois une s’est toujours
imposée à mon esprit, le pays
de Grasse porte en lui deux
richesses, la beauté opulente de
sa nature et le savoir faire discret
et prodigieux de ses artisans,
qu’ils soient jardiniers,
agriculteurs ou parfumeurs,
c’est une évidence que notre pays
de Grasse soit inscrit au Patrimoine culturel immatériel
de l’humanité.
« Bien sûr, ma rose à moi,
un passant ordinaire croirait qu’elle vous ressemble.
Mais à elle seule elle est plus importante que vous
toutes, puisque c’est elle que j’ai arrosée.
Puisque c’est elle que j’ai mise sous globe.
Puisque c’est elle que j’ai abritée par le paravent.
Puisque c’est elle dont j’ai tué les chenilles.
Puisque c’est elle que j’ai écoutée se plaindre, ou se
vanter, ou même quelquefois se taire…»
CONTACT :
Atelier Jean MUS & Compagnie
Architecte de Jardins
Place des Puits
06530 CABRIS
www.jeanmus.fr
(Chapitre XXI). Le Petit Prince, Antoine de Saint Exupéry.
KIOSQUE OCTOBRE 2015 GRASSE
21