Territoires Nord-Ouest Nort T - Association franco
Transcription
Territoires Nord-Ouest Nort T - Association franco
FCFA du Canada 2nd Edition Northwest Territoiries 2nd Edition Northwest Territories Territoires du Nord-Ouest 2e édition Profil de la communauté francophone des Territoires du Nord-Ouest 2e édition FCFA du Canada Community Profile of Francophone Department of Foreign Affairs and International Trade Canadian Heritage Patrimoine canadien Patrimoine canadien Canadian Heritage Ministère des Affaires étrangères et du Commerce international This publication was produced with the financial help of the: 2-922742-11-3 ISBN: National Library of Canada Legal deposit: Telephone : Fax : E-mail : Internet : (613) 241-7600 (613) 241-6046 [email protected] www.fcfa.ca La Fédération des communautés francophones et acadienne (FCFA) du Canada 450 Rideau Street, office 300 Ottawa (Ontario) K1N 5Z4 © March 2004 Corporate Printers Ltd. Printing: GLS dezign Inc. Graphic Design: Michel Bédard, Karine Lamarre (first edition), Tina Desabrais, Joelle Dubois, Isabelle Lefebvre, Micheline Lévesque (updated edition) Production Support: Micheline Doiron (first edition), Robin Cantin (updated edition) Coordination: André Langlois, Université d'Ottawa/L'ANALYSTE (for the first edition) Maps: Fédération Franco-TéNOise Community Life: Anne Gilbert, Université d'Ottawa/L'ANALYSTE (for the first edition) Statistical Portrait: Acknowledgements Remerciements Portrait statistique : Anne Gilbert, Université d'Ottawa/L'ANALYSTE (pour la première édition) Vie communautaire : Fédération Franco-TéNOise Cartographie : André Langlois, Université d'Ottawa/L'ANALYSTE (pour la première édition) Coordination : Micheline Doiron (première édition), Robin Cantin (mise à jour) Appui à la production : Michel Bédard, Karine Lamarre (première édition), Tina Desabrais, Joelle Dubois, Isabelle Lefebvre, Micheline Lévesque (mise à jour) Conception graphique : GLS dezign Inc. Impression : Corporate Printers Ltd. © Mars 2004 ISBN : 2-922742-11-3 Dépôt légal - Bibliothèque nationale du Canada La publication de ce profil a été rendue possible grâce à l’appui financier du : Canadian Heritage Patrimoine canadien Patrimoine canadien Canadian Heritage Ministère des Affaires étrangères et du Commerce international Department of Foreign Affairs and International Trade La Fédération des communautés francophones et acadienne (FCFA) du Canada 450, rue Rideau, bureau 300 Ottawa (Ontario) K1N 5Z4 Téléphone : Télécopieur : Courriel : Site Web : (613) 241-7600 (613) 241-6046 [email protected] www.fcfa.ca e Profil de la communauté francophone des Territoires du Nord-Ouest réunit et présente des informations à jour sur les francophones de ce territoire. Il fait partie de la collection des Profils des communautés francophones et acadiennes du Canada préparés en 2000 par la Fédération des communautés francophones et acadienne (FCFA) du Canada dans le cadre du projet « Dialogue » et réédités en 2004. L Aux profils provinciaux et territoriaux s’ajoute un profil national. Il décrit la situation des communautés francophones et acadiennes dans son ensemble et compare les réalités du fait français à travers le pays. Après une introduction générale à l’histoire et à la géographie de chacune des communautés, ils se divisent en deux sections distinctes : • Une présentation de la vie communautaire organisée autour de sept thèmes : les principaux organismes, les communications, la vie culturelle et communautaire, l’éducation et la formation, les soins de santé et les services sociaux, les lois et les services gouvernementaux ainsi que l’économie. Cette édition augmentée prend compte des données tirées du recensement fédéral de 2001. Elle comporte également une section sur la diversité culturelle des communautés francophones et acadiennes. Pour vous procurer les autres produits de la série Profils des communautés francophones et acadiennes du Canada, veuillez communiquer avec la FCFA du Canada. • Un portrait statistique qui décrit la vitalité des communautés de langue maternelle française selon les volets démographique, linguistique et économique. Table des matières Histoire et géographie . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .1 Vitalité démographique . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 2 Vitalité linguistique . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 5 Vitalité économique . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 6 Vitalité communautaire . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 9 Les trente dernières années . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .13 Sources . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .15 Avant-propos Diversité Francophone . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 8 Population de langue maternelle française, Territoires, 2001 Territoires du Nord-Ouest Histoire À l’origine, les Territoires du Nord-Ouest s’étendaient sur la plus grande partie du Canada de l’ouest et du nord. Ils ont été rachetés en 1870 à la Compagnie de la Baie d’Hudson qui y avait érigé de nombreux postes de traite en plus d’avoir repris ceux de sa rivale, la Compagnie du Nord-Ouest. On en retranche successivement plusieurs parties pour former le Manitoba en 1870, le Yukon en 1898, la Saskatchewan et l’Alberta en 1880 et enfin l’Ontario et le Québec en 1912. La plus grande partie des Territoires du NordOuest sera détachée en 1999 pour former le nouveau territoire du Nunavut. L’histoire de ces modifications est imprégnée de la présence du français. Dès le XVIIe siècle et pendant tout le XVIIIe et XIXe siècle, les francophones participent activement à l’exploration du territoire puis à l’établissement des routes de la lucrative traite des fourrures. Ils sont nombreux dans les comptoirs comme guides, traiteurs, commis et interprètes, mais aussi aux fonctions de commande dans les postes qui opèrent sous le giron de la Compagnie du Nord-Ouest. Ces postes de traite forment autant de petites concentrations de population que l’on dit de transit mais qui rassemblent dans les faits, pour des périodes souvent assez longues, des populations blanches et amérindiennes. Ils favorisent le développement d’établissements sédentaires métis qui sont souvent les points d’établissement de missions où l’Église catholique joue un rôle de premier plan. Les postes de traite subsistent jusqu’après la Deuxième Guerre mondiale, moment où s’effondre le commerce des fourrures. Les mines prennent alors le relais du développement pour atteindre leur plein essor dans les années 1970. Le déménagement de l’administration du territoire, d’Ottawa à Yellowknife en 1967, contribue aussi à l’accroissement d’une population non autochtone majoritairement anglophone dans la région. Les années 1950 sont marquantes : l’Arctique est choisi pour abriter un système de protection contre de possibles attaques soviétiques. Le réseau draine vers le Nord des milliers de travailleurs venus de partout, accentuant ce qui était déjà un profond déséquilibre linguistique à la fin du XIXe siècle. Géographie En 2001, on dénombrait 1050 personnes de langue maternelle française dans ce qui allait subsister des Territoires du Nord-Ouest après la création du Nunavut le 1er avril 1999. Ces francophones représentaient 2,8 % de la population totale des deux divisions de recensement qui forment aujourd’hui les Territoires du Nord-Ouest. Les francophones sont présents dans plusieurs villages et villes des Territoires du Nord-Ouest. La sous-division de recensement qui correspond à la zone urbaine de Yellowknife en accueille de loin la plus forte concentration, soit plus de 650 francophones. On en dénombre un total de 225 à Hay River, Fort Smith, Inuvik et Norman Wells. Les autres sont dispersés dans les quelques autres localités associées à l’exploitation minière et pétrolière de la région de Fort Smith – la plus au sud des deux divisions qui forment les Territoires du Nord-Ouest actuels. La francophonie ténoise ne constitue nulle part un pourcentage important de la population : un peu moins de 3 % dans la région de Fort Smith et plus de 1 % dans celle d’Inuvik plus au nord. Elle ne constitue qu’un peu moins de 3 % de la population de Yellowknife, soit à peine plus que sa proportion à l’échelle territoriale. Malgré leur faible importance numérique, les Franco-Ténoises et Franco-Ténois ont su imprimer leur marque sur la vie politique, culturelle et économique du territoire. Selon le recensement de 2001, la population des Territoires du Nord-Ouest est évaluée à 37 105. Ce nombre est contesté par le gouvernement territorial qui a recueilli ses propres données en 2002. L’agence territoriale de statistiques estime que la population des T.N.-O. se chiffre plutôt à 42 180. Il est donc possible que les statistiques sur la population francophones présentées dans cet ouvrage soient modifiées suite à une révision de la part de Statistique Canada. 1 Histoire et géographie La Compagnie de la Baie d’Hudson a été un élément dominant de la vie dans les Territoires du Nord-Ouest jusqu’à la Confédération. La volonté du Canada de s’étendre vers l’ouest est alors venue changer le paysage sociopolitique de la région. Dominé par l’esprit anglo-saxon et la culture britannique, le mouvement de migration vers les Prairies, qui s’accélère au cours des années 1880-1890, exacerbe les conflits entre les Métis et les Blancs qui se traduisent en une série d’affrontements entre francophones et anglophones. Les Territoires du Nord-Ouest adoptent en 1892 une loi faisant de l’anglais leur seule langue officielle. En 1901, ils rendent l’enseignement en anglais obligatoire. Il faudra attendre jusqu’en 1984 pour que l’Assemblée législative des Territoires du NordOuest rétablisse le français comme une des langues officielles du territoire. L’encadrement associatif jouera un rôle de premier plan dans le dynamisme franco-ténois. L’Association culturelle franco-ténoise, devenue la Fédération Franco-TéNOise, est fondée en 1978. En collaboration avec les autres organismes de défense du fait français dans les territoires, elle a créé en 1986 l’hebdomadaire L’Aquilon qui couvre l’actualité franco-ténoise et se veut un véhicule d’information sociale, culturelle et politique. Les années suivantes verront naître à travers le territoire une profusion d’organismes qui tenteront de stimuler le développement communautaire : ce sera le cas à Fort Smith, Hay River, Inuvik, Tuktuyaktuk, Yellowknife, Nanisivik, Resolute, Iqaluit. Peu survivront aux fermetures de mines, transferts de bases militaires, départs de leaders, etc. Depuis la partition des Territoires du Nord-Ouest le 1er avril 1999, d’où naîtra le Nunavut, la Fédération Franco-TéNOise compte sept membres réguliers et six membres associés. Aujourd’hui, quatre communautés se partagent 90 % de la population franco-ténoise : Fort Smith, Inuvik, Hay River et Yellowknife. Vitalité démographique Population selon la langue maternelle, 2001, T. N.-O. Langues non officielles (19,04 %) La langue française Français (2,84 %) Anglais (78,04 %) La population des Territoires du Nord-Ouest est majoritairement anglophone. Sur les 37 105 habitantes et habitants du territoire, moins de 8500 sont de langue maternelle autre qu’anglaise. Un total de 1050 Ténoises et Ténois sont francophones. Outre le français et l’anglais, langue maternelle la plus courante est l’inuktitut, avec 765 locuteurs. Français . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 1 050 Anglais . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 29 080 Langues non officielles . . . . . . . . . . . . . . 7 425 Source : Statistique Canada, recensement 2001. Total . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 37 105 Note : Certaines personnes déclarent plus d’une langue maternelle. Le total des catégories excède donc la population totale. Vitalité démographique 2 Une majorité d’hommes Dans la population francophone des Territoires du Nord-Ouest, les hommes sont plus nombreux : 570 hommes pour 490 femmes, soit 54%. Les sexes s’égalisent toutefois dans le groupe des francophones qui ont le français et l’anglais comme langues maternelles. Population selon la langue maternelle et le sexe, Francophones 2001, T. N.-O. Français seulement Français et anglais Total Hommes 520 50 Femmes 445 45 Les deux sexes 965 95 570 490 1060 Source : Statistique Canada, recensement 2001. Nombre Pourcentage 1 500 5% 1 200 4% 900 3% 600 2% 300 1% 0 Pourcentage Les effectifs de langue maternelle française dans les Territoires du Nord-Ouest, avant la perte du Nunavut, ont presque triplé entre 1951 et 1996. Leur nombre s’est particulièrement accru de 1951 à 1961 à la faveur de l’expansion rapide de l’industrie minière autour de Yellowknife. L’exploitation du pétrole et de grands travaux d’infrastructure ont continué de drainer vers le territoire une importante population du sud parmi laquelle il y avait plusieurs francophones jusqu’au début des années 1990. La population francophone s’est stabilisée entre 1991 et 1996. Langue maternelle française, 1951-2001, T. N.-O. Nombre Forte croissance des effectifs francophones… 0% 1951 1961 1971 1981 1991 1996 2001 Année Source : Marmen et Corbeil, 1999 et Statistique Canada La baisse indiquée par la graphique en 2001 est en fait une conséquence de l’accession du Nunavut au statut de territoire autonome en 1999. Si l’on additionne la population francophone des deux territoires, le total de 1475 personne indique que la communauté a gardé la même taille. …Et stabilisation des pourcentages Les Franco-Ténoises et Franco-Ténois forment 2,8 % de la population totale des Territoires du Nord-Ouest en 2001. Ils représentaient 3,6 % de celle-ci il y a 25 ans. Leur proportion a diminué fortement de 1961 à 1991, mais semble se stabiliser depuis. Cette structure démographique reflète l’économie particulière des Territoires du Nord-Ouest largement dominée par l’exploitation des ressources. Dans les milieux francophones des territoires, les familles sont peu nombreuses et les jeunes se font rares. La consolidation d’institutions de langue française dans le domaine de l’éducation pourrait aider la communauté franco-ténoise à renouveler sa base. 3 Nombre Source : Statistique Canada, recensement 2001. Vitalité démographique La population francophone des Territoires du NordOuest actuels est largement composée d’adultes. Les moins de 15 ans ne comptent que pour moins de 10 % de la population francophone totale. Cette faible proportion des jeunes se répercute forcément vers le centre de la pyramide des âges où les écarts avec la population totale sont très marqués chez les adultes. Avec un âge médian de 40 ans, les francophones sont nettement plus âgés que les anglophones du territoire, dont l’âge médian est de 30 ans. Distribution des âges, Francophones, 2001, T. N.-O. Âge Une population largement adulte Une population née ailleurs... Huit francophones des Territoires du Nord-Ouest sur dix sont nés hors du territoire. Presque tous sont originaires d’ailleurs au Canada, les immigrantes et les immigrants ne formant que 4,3 % de la population franco-ténoise. Les Franco-Ténoises et Franco-Ténois proviennent de toutes les régions du pays mais surtout du Québec et de l’Acadie. La communauté francophone puise ainsi à même une diversité de racines, ce qui n’est pas sans effet sur l’appartenance et l’identité. Lieu de naissance, Francophones, 2001, T. N.-O. Autre province (79,5 %) Hors du Canada (4,3 %) T.N.O. (16,2 %) Source : Statistique Canada, recensement 2001. Lieu de résidence, Francophones, 2001, T. N.-O. Vitalité démographique … Et en mouvement Hors du Canada (0,9 %) 4 Autre province (29,0 %) Même résidence (34,6 %) Ailleurs aux T.N.O. (2,8 %) Même localité (32,7 %) Source : Statistique Canada, recensement 2001. La francophonie ténoise se caractérise par un taux relativement élevé de migration. À peine 35 % des francophones des Territoires du Nord-Ouest étaient en 2001 à la même adresse qu’en 1996, alors que 29 % d’entre eux arrivaient d’une autre province ou d’un autre territoire. Ces mouvements importants de population sont liés notamment aux soubresauts de l’économie territoriale. Vitalité linguistique Le français parlé à la maison, 1971-2001, T. N.-O. Le français à la maison se porte bien… Nombre En 2001, 405 personnes affirment parler le français le plus souvent à la maison dans les Territoires du NordOuest. En prenant compte que 215 personnes sont recensées comme parlant français à la maison au Nunavut, il s’agit d’une augmentation importante. De plus, 540 personnes disent parler français régulièrement à la maison, même s’il ne s’agit pas de la langue la plus couramment parlée. La moitié d’entre eux sont de langue maternelle anglaise. Année Source : Marmen et Corbeil, 1999 et Statistique Canada. L’usage du français dans la vie quotidienne des familles constitue un élément important de la dynamique franco-ténoise. Dans un contexte où le français est en contact de plus en plus étroit avec l’anglais partout dans le territoire, la stabilité des nombres a de quoi surprendre. Elle s’explique toutefois par les migrations qui ont emmené annuellement au nord du 60e parallèle des francophones venus de milieux où le français est la langue de la majorité ou tout au moins de milieux où le poids des nombres favorise son maintien comme principale langue du foyer. … Et la connaissance de la langue française est de plus en plus répandue La langue française reste la plus populaire après l’anglais, mais les langues autochtones occupent néanmoins une place importante dans le paysage linguistique des Territoires du Nord-Ouest. Par exemple, 2250 parlent la langue flanc-de-chien, 1600 parlent la langue esclave-du-sud et 1035 personnes parlent inuktitut. La connaissance du français, 1951-2001, T. N.-O. Nombre 5 Année Source : Marmen et Corbeil, 1999 et Statistique Canada. Vitalité linguistique Dans les Territoires du Nord-Ouest, le nombre de personnes qui connaissent le français (seulement ou avec l’anglais) a plus que triplé depuis les années 1950. Plus de 3170 personnes ont aujourd’hui la capacité de le parler à l’échelle du territoire, soit 8,5 % de la population. La proportion de personnes pouvant parler français a en fait augmenté avec la création du territoire du Nunavut, où la grande majorité des gens parlent l’inuktitut et l’anglais. Vitalité économique Une francophonie scolarisée La communauté franco-ténoise est très scolarisée. En effet, celle-ci peut compter sur des proportions importantes de francophones qui ont une scolarité postsecondaire : 240 d’entre eux ont une scolarité universitaire auxquels on ajoute les quelque 215 Franco-Ténoises et Franco-Ténois qui ont fait des études collégiales. Leur contribution au développement de l’économie de la région est inestimable. Scolarité, Francophones, 2001, T. N.-O. Universitaire Postsecondaire Métiers 13e année ou moins 0 50 100 150 200 250 300 Nombre Source : Statistique Canada, recensement 2001. Les secteurs de l’emploi franco-ténois L’économie des Territoires du Nord-Ouest dépend étroitement de l’exploitation des ressources naturelles. La répartition des francophones entre les secteurs d’emploi a dans ce contexte de quoi surprendre : les Franco-Ténoises et Franco-Ténois sont peu nombreux dans les industries productrices de biens sauf pour les mines et le pétrole qui emploient une soixantaine de francophones. Vitalité économique 6 La population francophone est beaucoup plus présente dans les autres secteurs d’activité : la construction et le transport emploient chacun autant de travailleurs que les mines et le pétrole. Les francophones sont très bien représentés dans le secteur des services publics où la proportion de la main-d’œuvre francophone en administration publique, en éducation, en santé et services sociaux dépasse les 40 %. La francophonie ténoise est ainsi entrée de plain-pied dans l’économie de services, ce qui la rend jusqu’à un certain point moins vulnérable aux cycles des prix des ressources. Les Territoires du Nord-Ouest actuels comptent 60 francophones qui possèdent leur propre entreprise. Les entrepreneurs franco-ténois forment 7,9 % de la main-d’œuvre francophone. Un grand nombre de ces travailleurs indépendants emploient d’autres personnes, fournissant ainsi de l’emploi aux francophones et aux autres résidentes et résidents des Territoires. Main-d’œuvre selon les secteurs d’activité, Francophones, 2001, T.N.-O. N % Agriculture Mines Services publics Construction Fabrication Commerce de gros Commerce de détail Transport et entreposage Industrie de l'information Finance et assurances Services immobiliers Services professionnels Gestion de sociétés Services administratifs Services d'enseignement Soins de santé Arts Hébergement Autres services Administrations publiques 0 55 15 65 10 20 40 55 15 15 10 40 0 25 105 60 10 50 45 150 0,0 7,0 1,9 8,3 1,3 2,5 5,1 7,0 1,9 1,9 1,3 5,1 0,0 3,2 13,4 7,6 1,3 6,4 5,7 19,1 Tous les secteurs d’activité 785 100,0 Source : Statistique Canada, recensement 2001. Agriculture : Inclut foresterie, pêche et chasse Mines : Extraction minière et extraction de pétrole et de gaz Industrie de l’information : Inclut industrie culturelle Services professionnels : Incluent services scientifiques et techniques Services administratifs : Incluent services de soutien, services de gestion des déchets et services d'assainissement Arts : Incluent spectacles et loisirs Hébergement : Inclut services de restauration Main-d’œuvre selon les occupations, Francophones, 2001, T.N.-O. Les occupations La répartition des emplois selon le type d’occupation permet un regard complémentaire sur la vitalité économique de la francophonie ténoise. Un domaine domine nettement : la vente et les services qui emploient un Franco-Ténois sur quatre. On retrouve 16,2 % de la main-d’œuvre dans les métiers. Ce sont deux types d’emploi où le niveau de rémunération est assez faible. Le fait que plusieurs francophones soient dans l’enseignement et les services gouvernementaux semble cependant compenser largement. N % Gestion Affaires Sciences naturelles et appliquées Secteur de la santé Sciences sociales Arts, culture, sports et loisirs Ventes et services Métiers, transport et machinerie Professions propres au secteur primaire Transformation 110 105 55 20 115 25 155 120 25 10 14,9 14,2 7,4 2,7 15,5 3,4 20,9 16,2 3,4 1,4 Toutes les occupations 740 100,0 Source : Statistique Canada, recensement 2001. Affaires : inclut finance et administration Sciences sociales : inclut enseignement, administration publique et religion Transformation : inclut fabrication et services d'utilité publique Provenance des revenus, Francophones, 2001, T.N.-O. Des revenus tirés en grande partie de l’emploi... Autres (4 %) Transferts gouvernementaux (6 %) Les francophones des Territoires du Nord-Ouest tirent l’essentiel de leurs revenus du travail : 90 % des revenus des francophones du territoire sont des revenus gagnés en emploi. Les transferts gouvernementaux forment seulement 6 % de leurs revenus, ce qui traduit une grande autonomie des francophones relativement à l’aide gouvernementale. Emploi (90 %) Source : Statistique Canada, recensement 2001. … Et assez élevés Le revenu moyen des Franco-Ténoises et Franco-Ténois est élevé : 44 056 $ pour les francophones du territoire, soit 9000 $ de plus que pour l’ensemble de la population de la région. Revenu total individuel, Francophones, 2001, T. N.-O. Source : Statistique Canada, recensement 2001. Vitalité économique La communauté francophone des Territoires du Nord-Ouest présente un profil varié au plan des revenus. Un francophone sur six a des revenus inférieurs à 10 000 $. Un peu plus de 30 % d’entre eux se situent sous la barre des 30 000 $. Une majorité de FrancoTénoises et Franco-Ténois se situent à des niveaux supérieurs dans l’échelle des revenus et près du quart des francophones ont des revenus supérieurs à 60 000 $. 7 Diversité francophone Une francophonie qui commence à se diversifier Les Territoires du Nord-Ouest comptent près de 75 immigrants francophones ayant choisi les communautés francophones en milieu minoritaire comme lieu de résidence. Ceux-ci sont surtout des Immigrants francophones, personnes d’Europe de l’Ouest, mais 2001, T.N.-O. la communauté a aussi accueilli un petit nombre de gens provenant d’Afrique et d’Asie du Sud-est. Amériques De plus, près de 160 personnes ayant le français comme langue maternelle ont déclaré avoir une identité autochtone. Ce chiffre comprend 105 Métis et 45 membres de l’une des Premières nations. Caraïbes Europe Afrique Asie Autres 0 5 10 15 20 25 30 35 Nombre Source : Statistique Canada, recensement 2001. Note : Il s’agit ici de personnes ayant le statut d’immigrant reçu au Canada, ou l’ayant déjà eu. Le critère utilisé ici est la première langue officielle parlée plutôt que la langue maternelle. Immigrants francophones selon la période d’immigration, T.N.-O. Peu d’immigration récente Avant 1961 Seuls une dizaine d’immigrants francophones, des Européens, se sont établis aux Territoires du Nord-Ouest depuis 1996. 1961-1970 Année Diversité francophone 8 1971-1980 1981-1990 1991-2001 0 5 10 15 Pourcentage Source : Statistique Canada, recensement 2001. 20 25 30 Vitalité communautaire Les principaux organismes La Fédération Franco-TéNOise(FFT) est l’organisme porte-parole de la communauté francophone des Territoires du Nord-Ouest. Fondée en 1978, l’Association culturelle franco-ténoise change de nom en 1988 pour devenir la Fédération Franco-TéNOise. La Fédération Franco-TéNOise élargira son membership, atteignant en 1995 le sommet de sept membres réguliers, six membres associés et une douzaine de membres individuels. Outre la représentation politique, la gestion de programmes et le développement communautaire, la Fédération Franco-TéNOise s’attarde dans une mesure croissante à assurer à ses membres une gamme de services. Fédération Franco-TéNOise Case postale 1325 Yellowknife (T.N.-O.) X1A 2N9 Téléphone : (867) 872-2338 Télécopieur : (867) 873-5710 Courriel : [email protected] Réseau associatif de la Fédération Franco-TéNOise Association des francophones du Delta du Mackenzie C.P. 2845 116, rue Kingmingya Inuvik (T.N.-O.) X0E 0T0 Téléphone : (867) 678-2661 Télécopieur : (867) 777-2799 Courriel : [email protected] Association des parents ayant droit de Yellowknife Case postale 2103 Yellowknife (T.N.-O.) X1A 2P5 Téléphone : (867) 920-2919 Télécopieur : (867) 873-2158 Association franco-culturelle de Hay River C.P. 4482, Hay River (T.N.-O.) X0E 1G2 Téléphone : (867) 874-3171 Télécopieur : (867) 874-2687 Courriel : [email protected] Boréal Consultants Case postale 488 Yellowknife (T.N.-O.) X1A 2N4 Téléphone : (867) 920-2919 Télécopieur : (867) 873-2158 CIVR – Radio Taïga 103.5FM 5016, 48e Rue Yellowknife (T.N.-O.) X1A 2P2 Téléphone : (867) 766-3308 Télécopieur : (867) 766-3314 Courriel : [email protected] Conseil de développement économique des Territoires du Nord-Ouest (CDÉTNO) C.P. 488 5003, 48e Rue, bureau 5 au sous-sol Yellowknife (T.N.-O.) X1A 2N4 Téléphone : (867) 873-5962 Sans frais : 1 (866) 849-9139 Télécopieur : (867) 873-5963 Éditions franco-ténoises/l’Aquilon Case postale 1325 Yellowknife (T.N.-O.) X1A 2N9 Téléphone : (867) 873-6603 Télécopieur : (867) 873-2158 Courriel : [email protected] Fondation franco-ténoise Case postale 1325 Yellowknife (T.N.-O.) X1A 2N9 Téléphone : (867) 920-2919 Télécopieur : (867) 873-2158 Garderie Plein Soleil Case postale 1061 Yellowknife (T.N.-O.) X1A 2N8 Téléphone : (867) 873-9570 Télécopieur : (867) 920-4647 Regroupement des parents francophones des Territoires du Nord-Ouest Case postale 2243 Yellowknife (T.N.-O.) X1A 2P7 Téléphone : (867) 920-2919 Télécopieur : (867) 873-2158 Réseau TNO Santé en français 5003, 48e Rue, bureau 5 au sous-sol Yellowknife (T.N.-O.) X1A 1N4 Téléphone : (867) 873-5962 Télécopieur : (867) 873-5963 9 Vitalité communautaire Association francophone de Fort Smith Case postale 322 Fort Smith (T.N.-O.) X0E 0P0 Téléphone : (867) 872-2338 Télécopieur : (867) 872-5710 Courriel : [email protected] Association franco-culturelle de Yellowknife Case postale 1586 Yellowknife (T.N.-O.) X1A 2P2 Téléphone : (867) 873-3292 Télécopieur : (867) 873-2158 Courriel : [email protected] Les communications Un réseau bien ficelé permet aux francophones d’obtenir de l’information en français. D’ailleurs, Yellowknife possède maintenant une voix francophone sur les ondes avec l’arrivée de Radio Taïga, CIVR 103,5 FM, qui diffuse depuis 2001. Journaux et périodiques - L’Aquilon, hebdomadaire d’un tirage de 1000 exemplaires. - Site Web de L’Aquilon : http://users.internorth.com/~aquilon/. - Site Web du réseau associatif franco-ténois : http://www.franco-nord.com. - Site Web de l’Association franco-culturelle de Yellowknife : http://www.afcy.ca. Radio - Radio-Canada à Yellowknife (signal sans câble). - Radio-Taïga la voix francophone de Yellowknife, la nouvelle radio communautaire de Yellowknife qui a été fondée en 2001. Télévision - À Yellowknife, Radio-Canada (sans câble), TVA et TV5. La vie culturelle et communautaire Vitalité communautaire 10 Un endroit à Yellowknife regroupe sous un même toit plusieurs organismes francophones. On la surnomme la maison bleue ou Maison Laurent Leroux, le cœur de la francophonie ténoise. Voici les activités et services qui y sont offerts : - Prix littéraire franco-ténois (annuel). - Prix Jeanne Dubé (annuel). - Participation au Parlement francocanadien du Nord et de l’Ouest. - Participation aux Jeux de la Francophonie canadienne. - Publication du bottin du réseau associatif. - Participation à des salons ou foires culturelles ou commerciales. - Produits promotionnels : foulards, tasses, épinglettes, chandails, drapeaux, agendas. - Programmes de bourses d’études. - Comité de coordination jeunesse. - Tournée de groupes artistiques : musiciens, acrobates, hypnotiseurs. - Location de films en français. - Festival du cinéma en français à Yellowknife. - Accès gratuit à des ordinateurs pour effectuer le montage de films amateurs. - Organisations de diverses activités tel des cabanes à sucre. - Accès gratuit à Internet. La naissance du Conseil de développement économique des T.N.-O., qui représente le Réseau de développement économique et d’employabilité des T.N.-O., permet également à la population franco-ténoise d’accéder aux services suivants : - Répertoires des services offerts en français par les sociétés privées aux Territoires. - Répertoires des entrepreneurs en tourisme. - Répertoires des entrepreneurs des régions de Fort Smith, Hay River, Inuvik et Yellowknife. - Accès gratuit à des ordinateurs pour effectuer de la recherche d’emplois. - Carrefour des affaires électroniques. L’éducation et la formation Adoptée le 22 juin 1995, la nouvelle Loi sur l’éducation prévoit la création de programmes d’éducation en français langue première là où le nombre le justifie et la mise sur pied d’une commission scolaire sur approbation par le ministre. On répertorie : - Une garderie de langue française, la garderie Plein Soleil. - Un programme d’éducation en français langue première à Yellowknife et un autre à Hay River. - Un programme de francisation pour Yellowknife, Hay River et Fort Smith. - Une école homogène : l’École Allain-St-Cyr, à Yellowknife, contruite en 1999, qui accueille plus de 100 élèves de la maternelle à la 10e année. - L’école française Boréale située à Hay River. - Douze élèves sont inscrits au programme de langue française de Hay River. - Plusieurs centaines d’élèves sont inscrits au programme d’immersion française à Yellowknife. - Les jeunes ayant droit (0 à 17 ans) sont au nombre de 375 à Yellowknife, 40 à Fort Smith, 60 à Hay River et 25 à Inuvik. - Il n’y a pas de programme d’éducation ou d’apprentissage en français pour adultes, non plus que d’institutions ou programmes en français qui dépassent la dixième année. Les soins de santé et les services sociaux En septembre 2003, l’arrivée d’un coordonnateur au sein du Réseau Santé TNO en français donne un nouvel élan au réseau communautaire franco-ténois. Le Réseau TNO Santé en français a pour mission de favoriser, en partenariat avec les intervenants du système de santé, l’accessibilité et le développement de soins de santé en français aux Territoires du Nord-Ouest. Bien qu’un poste par hôpital soit désigné bilingue, ce dernier n’est pas toujours comblé. Par contre, certains médecins et infirmières s’expriment en français. Les cinq secteurs d’intervention du Réseau Santé TNO en français sont les soins hospitaliers, la santé mentale et la toxicomanie, les soins de longue durée, la santé publique et la santé communautaire. 11 Vitalité communautaire Le Réseau souhaite mettre de l’avant des initiatives visant à assurer aux collectivités francophones des Territoires du Nord-Ouest l’accès en français à toute la gamme de soins et de services de qualité offerts par les établissements hospitaliers et autres organismes de santé. Il compte également participer activement à la réforme des soins de santé primaires en motivant l’intégration de services répondant aux besoins des collectivités francophones. Lois et services gouvernementaux Gouvernement fédéral En théorie, les services fédéraux dispensés à Yellowknife doivent l’être dans les deux langues officielles, et ce depuis décembre 1993. En réalité, certains bureaux comptent un (ou plusieurs) employé(s) bilingue(s) mais cela varie grandement d’un ministère à l’autre. D’après les données du Conseil du Trésor, 4,9 % des 658 postes du gouvernement fédéral aux Territoires du NordOuest sont désignés bilingues. Gouvernement territorial Calquée dans une large mesure sur son équivalent fédéral, la Loi sur les langues officielles des Territoires du Nord-Ouest, adoptée en 1984, consacre l’égalité du français et de l’anglais dans tous les services gouvernementaux : dans tous les bureaux centraux, dans tous les bureaux dont la vocation l’exige et dans les bureaux où la demande est importante. Un accord de coopération Canada-T. N.-O. sur les langues assure le financement complet des services en français par le gouvernement fédéral. La Fédération Franco-TéNOise, porte-parole de la communauté francophone, estimant qu’après 15 ans la Loi sur les langues officielles n’est toujours pas appliquée, a déposé en janvier 2000 un recours judiciaire à l’encontre des gouvernements territorial et fédéral. Les procédures se poursuivent et aucun jugement final n’a été rendu à ce jour. Municipalités Aucun service municipal n’est offert en français. Toutefois, la municipalité de Fort Smith est quadrilingue. Depuis quelques années, on sent une certaine ouverture par rapport à la francophonie de la part de membres des quatre communautés où l’on dénombre des franco-ténois. La bataille pour se tailler une place sous la neige n’est toutefois pas gagnée. Services juridiques Dans les domaines civil et criminel, le système judiciaire est en mesure d’offrir des procès en français. L’économie Les Territoires du Nord-Ouest connaissent actuellement un essor économique sans précédent et bénéficient de la plus forte croissance économique au pays. Avec l’ouverture récente de deux mines de diamant, et une troisième en voie de l’être, les Territoires se taillent une place de choix au sein de l’industrie mondiale du diamant. Vitalité communautaire 12 De plus en plus de francophones débarquent dans la capitale pour profiter de l’effervescence économique. En plus de l’industrie du diamant, un pipeline permettant l’exportation de gisements gazier et pétrolier et reliant la mer de Beaufort (et possiblement l’Alaska) à l’Alberta pourrait également voir le jour dans la prochaine décennie. Outre les industries minières et pétrolières, les principaux employeurs sont les gouvernements territorial et fédéral. Les francophones s’illustrent dans le domaine de l’entreprenariat puisque qu’environ 50 d’entre eux possèdent leur entreprise, ce qui représente une grande proportion d’entrepreneurs par rapport à la population franco-ténoise. Depuis août 2002, le Conseil de développement économique des Territoires du Nord-Ouest (CDÉTNO) a pignon sur rue à Yellowknife afin de venir en aide aux francophones qui souhaitent se lancer en affaires, ainsi qu’aux entreprises existantes qui souhaitent offrir des services dans les deux langues officielles. Le CDÉTNO représente le Réseau de développement économique et d’employabilité des Territoires du Nord-Ouest (RDÉE T.N.-O.) qui fait partie de la grande famille de RDÉE Canada, un réseau favorisant le développement économique au sein des collectivités francophones minoritaires au pays. Les trente dernières années e concept de francophonie ne voit le jour aux Territoires du Nord-Ouest qu’en début des années 1980, sous l’impulsion de l’adoption par le gouvernement du Canada de la Loi constitutionnelle. Les joyeuses réunions d’expatriés du Québec, du Nouveau-Brunswick ou de l’Ontario, qui avaient cours auparavant autour d’une table de cuisine ou sur une plage de Yellowknife, tenaient davantage du club culturel que de l’association représentative. L Tout change en effet avec l’avènement de la Charte canadienne des droits et libertés et notamment ses articles 16, 20 et 23. Certains individus prennent alors conscience des droits qui leur sont conférés et entreprennent une démarche d’affirmation identitaire. Au printemps 1984, le gouvernement du Canada dépose à la Chambre des communes un projet de loi qui rendra bilingues les Territoires du Nord-Ouest. Le gouvernement des Territoires du NordOuest s’y oppose vigoureusement, arguant de la présence à la fois historique et nettement majoritaire des différents groupes autochtones. Le gouvernement fédéral se rend à ses arguments, retire son projet de loi après la deuxième lecture tandis que le gouvernement des Territoires du Nord-Ouest adopte, le 28 juin 1984, une Loi sur les langues officielles qui en reconnaît 8 (11 dans les faits) : le chipewyan, le cri, le dogrib, l’anglais, le français, le gwich’in, l’inuktitut (comprenant l’inuvialiktun et l’inuinnaqtun) et l’esclave (du nord et du sud). Une entente est signée ce même jour entre les deux gouvernements : celui du territoire offrira des services en français à la condition que le gouvernement fédéral en assume les coûts et subventionne le développement communautaire des groupes autochtones. Durant les 15 années suivantes, 30 millions de dollars seront consacrés au français et 53 millions de dollars aux groupes autochtones. septempbre, les neuf enfants inscrits s’entassent dans une classe située dans une école anglophone. Quelques mois plus tard, des portatives (payées par le gouvernement du Canada) sont mises à leur disposition. Elles sont situées dans le terrain de stationnement de l’école Sissons. Il faudra attendre septembre 1999 pour que les 70 élèves de l’École Allain-St-Cyr déménagent dans leur propre bâtiment. Le 13 mai 1999, le conseil scolaire (consultatif ) dépose une requête en création d’une commission scolaire francophone. La demande a depuis été acceptée et la Commission scolaire francophone de division siège au sous-sol de la Maison Laurent Leroux. Elle gère notamment les deux écoles homogènes : l’École Allain St-Cyr à Yellowknife et l’École Boréale à Hay River. Ce geste de revendication posé par le conseil scolaire et la construction à Yellowknife d’une école homogène découlent des délibérations d’un « Sommet sur l’éducation en français dans les Territoires du Nord-Ouest », organisé en novembre 1996 par la FFT. D’autres effets tangibles en émaneront : école homogène à Iqaluit, programmes de francisation à Fort Smith et à Hay River et programme d’éducation en français langue première dans cette dernière localité depuis septembre 1998, malgré une certaine opposition. La tendance à l’affirmation identitaire se poursuit en 1998, vingtième anniversaire de l’ancêtre de la FFT, l’Association culturelle franco-ténoise. Les 4 et 5 mars 1999, la Fédération tient un « Forum sur le français aux Territoires du NordOuest ». À la suite du rejet gouvernemental des recommandations du Forum, la FFT intente une poursuite judiciaire à l’encontre des deux gouvernements qui sera déposée le 25 janvier 2000. L’Association franco-yukonnaise se joint à ce recours judiciaire à titre d’intervenante. Avec l’avènement de la Fédération Franco-TéNOise (FFT), le réseau associatif s’élargit et englobe désormais l’île de Baffin (Iqaluit), le delta du Mackenzie (Inuvik), le sud du Grand Lac des Esclaves (Hay River et Fort Smith). Initialement, ces associations locales voient le jour dans un seul but : obtenir le signal de Radio-Canada. Peu à peu cependant, la dimension culturelle s’élargira pour céder de plus en plus de place dans les années 1990 au domaine de l’éducation. Une dure bataille s’engage en effet à Yellowknife en 1988 : les parents francophones exigent l’instauration d’un programme d’éducation en français langue première. Le gouvernement leur oppose le dynamisme du programme d’immersion déjà en place. Les parents créent une association et intentent un recours judiciaire. Le programme est créé en juin 1989 et, en Acquise le 1er février 1997, la Maison Laurent-Leroux constitue 13 Les trente dernières années Le 1 avril 1999, la partition des Territoires du Nord-Ouest ampute le réseau associatif de ses deux membres situés à Iqaluit et d’un tiers de sa communauté. En revanche, la Fédération amorce le développement de la communauté d’Inuvik située au-delà du cercle polaire et jusqu’ici pratiquement isolée de la communauté concentrée autour du Grand Lac des Esclaves. En 1999 également, la FFT fonde le premier partenariat francophones/autochtones : il sera de nature culturelle par la création d’une sculpture monumentale, oeuvre de Sonny MacDonald, Métis de Fort Smith, John Sabourin, Déné de Fort Simpson. Eli Nasogaluak, Inuvialuk de Tuktoyaktuk et Armand Vaillancour, Québécois de Montréal. er l’unique infrastructure de la communauté franco-ténoise qui caresse toutefois le rêve de doter chacune des localités d’un centre communautaire. Dans cette perspective, la fédération marque un vif intérêt pour le concept de guichet bilingue de services gouvernementaux (fédéraux, territoriaux, et municipaux) sous un même toit. La communauté franco-ténoise ne jouit pas d’une masse critique en terme de nombre mais détient un poids politique certain au sein d’une mosaïque de cultures et d’intérêts. Dans la capitale, davantage qu’au sein des localités périphériques, elle jouit d’une visibilité considérable et d’une indéniable crédibilité. Même si depuis la partition des Territoires du Les trente dernières années 14 Nord-Ouest, la population autochtone a cédé la majorité aux composantes (francophone et anglophone) non-autochtones, tant les gouvernements que la communauté franco-ténoise doivent composer avec cette dynamique multi-ethnique, user de stratégies porteuses de consensus, multiplier les alliances, rassurer et respecter les engagements. Les Franco-ténois misent, dans cette perspective, sur la solidarité de leur communauté cimentée depuis dix ans par le succès de politiques axées sur la concertation, le développement d’un réseau communautaire fort. Et ils peuvent maintenant miser sur la naissance d’un réseau de développement économique. Sources Pour la première édition de ce volume, le bref exposé sur l’histoire des communautés francophones et acadiennes du Canada s’inspire en grande partie des rappels historiques sur les francophonies provinciales et territoriales produits par le Comité national de développement des ressources humaines de la francophonie canadienne. Le texte de Philippe Falardeau intitulé Hier la francophonie, publié par la FCFA du Canada dans le cadre de Dessein 2000 ainsi que La brève histoire des Canadiens français d’Yves Frenette, parue aux Éditions Boréal, ont aussi été des sources d’inspiration. Enfin, plusieurs des textes réunis par Joseph Yvon Thériault dans Francophonies minoritaires au Canada – L’état des lieux, publié aux Éditions de l’Acadie, ont été utilisés ainsi que l’étude de René Guindon et Pierre Poulin, intitulée Les liens dans la francophonie canadienne, parue en 1994 dans la collection « Nouvelles perspectives canadiennes » de Patrimoine canadien. Peu de changements ont été apportés dans le cadre de la deuxième édition. Le texte sur la géographie s’inspire aussi en partie de l’étude de Guindon et Poulin. Les idées qui y sont exposées quant à la dualité de la francophonie canadienne ont été empruntées à Maurice Beaudin et René Boudreau (État de la francophonie en 1991, préparé en 1994 pour le compte du Comité national de développement des ressources humaines de la francophonie canadienne). La totalité des statistiques ayant servi à la production du profil national proviennent de Statistique Canada. Trois sources ont été utilisées : 1. Les données présentées dans les sections vitalité démographique et vitalité économique de la population francophone du pays ont été tirées de deux documents préparés par Maurice Beaudin de l’Institut canadien de développement régional pour le compte du Comité national de développement des ressources humaines de la francophonie canadienne. Le second, intitulé État de la francophonie en 1991, préparé conjointement avec René Boudreau, présente des données similaires pour 1991. (ICDR, 1994.) Les statistiques régionales proviennent de ces deux documents qui ont aussi fortement inspiré les inter-prétations que nous proposons de l’effet de milieu. 3. La mise à jour des statistiques a été faite à partir des données tirées du recensement de 2001 contenues dans le CD Portrait des communautés de langue officielle au Canada produit par Statistique Canada (produit 94F0040XCB). La mise en forme des données a été faite par le personnel de la FCFA du Canada. Selon que l’on utilise l’une ou l’autre de ces sources, la population considérée varie légèrement. Le fait d’inclure ou non les francophones qui ont aussi déclaré l’anglais comme langue maternelle est responsable des écarts. Marmen et Corbeil répartissent les réponses multiples entre les langues déclarées. En général, les données de 2001 comportent toutes les personnes ayant déclaré le français comme langue maternelle, quelle soit la seule mentionnée ou non. La carte de la population de langue maternelle française, 2001, porte sur tous les francophones, qu’ils aient le français comme seule langue maternelle ou non. Les cartes ont été produites par André Langlois. Elles sont tirées de L’Atlas du développement des communautés francophones et acadiennes du Canada. Les informations sur la vie communautaire ont été compilées par la Fédération des communautés francophones et acadienne (FCFA) du Canada et ses associations membres. 15 Sources 2. Les données sur la langue maternelle, le français parlé à la maison et la connaissance du français, 1951 à 1996, pour le Canada et les provinces ont été tirées de Louise Marmen et Jean-Pierre Corbeil (1999) Les langues au Canada. Recensement de 1996. Patrimoine canadien et Statistique Canada. Nouvelles perspectives canadiennes. Numéro de catalogue C99-980110-4F. (Marmen et Corbeil, 1999.) Le premier, intitulé Les groupes et les régions franco phones au Canada : état de la situation en 1996, présente un portrait détaillé de la francophonie canadienne au plan démographique et socioé conomique à l’échelle de 22 régions du pays en 1996, incluant des comparaisons avec 1991. (Beaudin, 1999.) (Voir annexe pour la délimitation des 22 régions.) e présent volume fait partie de la série des Profils des communautés francophones et acadiennes du Canada, qui comprend un profil national, dix profils provinciaux et trois profils territoriaux. L Fédération des communautés francophones et acadienne (FCFA) du Canada 450, rue Rideau, bureau 300 Ottawa (Ontario) K1N 5Z4 Après une introduction générale à l’histoire et à la géographie de chacune des communautés, ils se divisent en deux sections distinctes : Téléphone : (613) 241-7600 Télécopieur : (613) 241-6046 Courriel : [email protected] Site Web : www.fcfa.ca • Un portrait statistique qui décrit la vitalité des communautés de langue maternelle française selon les volets démographique, linguistique et économique. • Une présentation de la vie communautaire organisée autour de sept thèmes : les principaux organismes, les communications, la vie culturelle et communautaire, l’éducation et la formation, les soins de santé et les services sociaux, les lois et les services gouvernementaux ainsi que l’économie. Pour obtenir des copies supplémentaires de ce volume, ou des autres volumes de la série, veuillez communiquer avec la FCFA du Canada. 16