La CONTRaCEPTION - Les Jeunes Socialistes

Transcription

La CONTRaCEPTION - Les Jeunes Socialistes
La CONTRACEPTION
Un droit dont
je veux jouir !
1
jeunes-socialistes.fr
Des principes fondateurs
Une information continue
En France, il n’existe pas, contrairement à d’autres pays européens, de
réelle politique de prévention en matière de contraception.
Les objectifs fixés par le décret du 11 juillet 2006 ne sont pas atteints.
En outre, ce décret ne pose pas d’obligation quant aux personnes qui
dispensent ces heures d’information et d’éducation à la sexualité. Au
contraire, il semble supposer que ce sont aux professeurs d’assurer ces
heures. Or, ceux-ci n’ont pas nécessairement les connaissances et les
compétences pour dispenser ces heures d’information à la sexualité.
Nous devons donc por ter l’idée selon laquelle, ces heures doivent être
faites par des professionnels (gynécologues, médecins, association
reconnus d’utilité publique en la matière comme le Planning familial,…).
En outre, cette information doit être faite dès le plus jeune âge.
Elle doit commencer dès la maternelle par l’appréhension technique
(de ce que les organes génitaux sont des organes à par entière) pour
progressivement aller vers une appréhension pratique (comment mettre
un préser vatif par exemple). Cette information tout au long de la
scolarité est nécessaire par ce qu’elle constitue un élément fondamental
d’une lutte contre une approche sexuée de la contraception. Cette
information continue a des conséquences sur la sexualité, puisque aux
Pays Bas, on note 6 IVG pour 1000 femmes de 15 à 44 ans.
Enfin, cette information doit être continue, elle peut se faire par le
biais des médias, non pas par des campagnes chocs comme c’est le cas
aujourd’hui en France, mais par des campagnes de sensibilisation tout
au long de l’année. Elle doit prendre la forme d’un dialogue ouver t et ne
chercher pas à imposer des points de vue moralistes. Le but est alors de
faire en sor te que l’individu soit pleinement informé et qu’il soit capable de
prendre des décisions responsables dans le domaine de la sexualité.
La nécessité d’information est donc triple
> Une information faite par des professionnels
> Une information dès le plus jeune âge
> Une information continue
2
Vers une réelle égalité
Cette information contribue à une meilleure planification familiale et
une meilleure maitrise de sa sexualité. Mais nous ne devons pas nous
satisfaire d’une mise à dispositions de l’information, il nous faut aussi agir
sur les possibilités d’accès aux médecins gynécologues.
En ef fet, aujourd’hui il existe une rupture entre les classes populaires et les
classes aisées en la matière :
• 23% des étudiants renoncent à des soins pour des raisons financières et
• Les femmes cadres s’adressent davantage aux médecins gynécologues
pour la contraception (or c’est un élément qui joue sur la prescription du
moyen de contraception. Les gynécologues prescrivant plus volontiers une
pilule 3G que leurs confrères généralistes)
Dès lors l’une de nos revendications première est la Transformation des
MPU (notamment) en coopératives de santé pour faciliter l’accès aux
soins: consultations, prescriptions et soins en secteur 1 et avec tiers
payant. C’est un élément fondamental de l’égalité puisque l’un des freins
à l’accès aux soins est la question financière.
En outre, ces coopératives de santé devront être suf fisantes et répar ties
sur le territoire de manière équilibrée pour permettre de diminuer les
temps d’attente lors de consultation chez les spécialistes. Il est nécessaire
de les rapprocher de leurs territoires afin d’éviter les déser ts médicaux.
Mais nous devons aussi promouvoir la création de pôle santé d’accueil
et de prévention dans chaque établissement avec un personnel à temps
plein , pour permettre aux jeunes d’avoir un accès rapide et de proximité.
Ces pôles de santé devront pouvoir prescrire la pilule du lendemain
et travailler en lien avec les centres de planning familial qui sont eux,
habilités à prescrire la pilule notamment.
Pour plus d’égalité !
> Création de coopératives de santé pour faciliter l’accès aux soins :
consultations, prescriptions et soins en secteur 1 et avec tiers payant
> Création de pôle de santé d’accueil et de prévention
3
Pour un droit à la contraception
pour tous !
Malgré la démocratisation de l’accès à
la contraception, force est de constater
qu’aujourd’hui il existe une disparité en fonction
du sexe, de l’âge et de la condition sociale.
En fonction du sexe :
une information non sexuée
En ef fet la contraception est majoritairement
le fait des femmes. La pilule est le mode de
contraception le plus répandu 57% des femmes
contre 26% pour le préser vatif. Il est donc
nécessaire de faire un travail de pour qu’il y ait
une véritable prise de conscience, et ce dès le
plus jeune âge (Cf 1.1).
Mais contraception ne doit plus reposer
exclusivement sur les femmes. Dès lors, il nous
faut exiger une baisse du prix des préser vatifs.
Mais il nous faudra en parallèle of frir la
possibilité d’une mise à disposition de ceux-ci
dans les infirmeries scolaires.
Il est impératif d’inclure les hommes dans ces
processus d’information.
En fonction de l’âge :
le choix de son mode de
contraception
Aujourd’hui, les statistique nous montrent que
les femmes ont recours majoritairement à la
pilule. Mais peut-on considérer qu’elle constitue
le meilleur choix pour chaque femme ?
Si l’ef ficacité de celle-ci n’est pas à prouver,
elle est pour tant liée à la régularité de sa prise.
Or les modes de vie des femmes ne sont pas
les même en fonction de leur activité : salariée
ou non, étudiante ou non,…
Dès lors, il faut réellement permettre aux
femmes de choisir leur mode de contraception
en fonction de leur style de vie et opérer le
remboursement intégral de tous les moyens de
contraceptions, pour faire en sor te qu’aucune
femme ne choisisse son type de contraception
par défaut. (cf. 2.3). En outre il sera nécessaire
de revenir sur le monopole de production
du préser vatif féminin pour en démocratiser
l’utilisation et permettre de baisser son coût de
manière significative.
En outre, on peut penser que sur toute une vie,
soit 8316 prises, un oubli peut arriver. Il nous
faut alors repenser la question de la pilule
4
du lendemain, notamment pour les mineurs
et permettre aux infirmières scolaires, étant à
temps plein sur les établissements faisant par tie
de ce pôle de santé et d’accueil dans les lycées
de la délivrer.
En fonction de la condition
sociale
Aujourd’hui, le choix du mode de contraception
est largement dû à la capacité financière
des femmes. En ef fet, tous les modes de
contraceptions ne sont pas pris en charge
par la sécurité sociale, notamment la pilule
de troisième génération qui n’est remboursée
qu’à hauteur de 65%. Les femmes les plus
précaires, sont donc contraintes à un panel
de contraceptif plus restreint que les femmes
de milieux sociaux plus aisés, car elles ont la
possibilité d’adhérer à des complémentaires qui
remboursent le reste à charge. Nous réclamons
donc un choix ef fectif du contraceptif, en
exigeant le remboursement total par la Sécurité
sociale de tous les contraceptifs.
En outre, il faut instaurer sous la forme de ce
qu’il peut se faire en matière de prévention
dentaire (M’ T dents) et de ce qu’il peut se
faire en région un « Pass contraception ». Ce
pass doit permettre au jeune de faire valoir
concrètement son droit à la contraception, en
ayant la possibilité de consulter un gynécologue
et de se voir rembourser entièrement son
contraceptif. C’est un élément élémentaire
puisqu’il contribue pleinement à l’éducation
à la sexualité et à la planification familiale. Il
faut permettre aux jeunes d’être réellement
indépendants de leurs parents quant aux
choix de leur contraception, et que la question
financière ne constitue plus un obstacle.
5
Quelques chiffres
17,6 ans et 17,2 : C’est l’âge moyen du
premier rappor t sexuel pour les femmes et
pour les hommes.
57% : Des femmes utilisent une
contraception orale contre 88% des 2025ans.
220 000 : C’est le nombre d’avor tements
pratiqués en France
30% : C’est le nombre de grossesses non
désirées.
90 % : Des femmes cadres consultent un
gynécologue. Elles ne sont que 50 % des
ouvrières)
7,28 : C’est le coût des trois plaquettes de
la pilule troisième génération, celle-ci est
remboursée à hauteur de 65%
8316 : C’est le nombre de pilule qu’une
femme devra prendre pour ne jamais
tomber enceinte
2 : C’est le nombre d’heure consacrée à
l’éducation sexuelle selon le décret du 11
juillet 2006
105 : C’est le nombre de centre IVG qui ont
fermés entre 2000 et 2007
Pour un droit à lVG effectif
C’est la loi Veil du 17 janvier 1975 qui instaure
la dépénalisation de l’avor tement. En ef fet,
aujourd’hui, une femme peut interrompre une
grossesse jusqu’à 12 semaines d’aménorrhée.
L’IVG est alors soit
• médicamenteuse et coûte entre 250 et 400
euros remboursés à 70%,
• chirurgicale, elle coûte alors entre 260 et 450
euros et est remboursée à 65%
L’IVG est outil de planification des grossesses.
Mais aujourd’hui on peut considérer que le droit
à l’IVG est en danger et ce à dif férents égards.
La clause de conscience,
formation des médecins et
rémunération financière.
En ef fet, un médecin peut refuser la pratique
d’une IVG en invoquant cette clause. Il apparait
donc qu’il faut une formation des médecins en
la matière qui soit plus soutenu, afin que ceux-ci
l’envisagent comme un acte comme un autre.
La formation des médecins est essentielle en la
matière car au-delà des considérations morales
la pratique des IVG est souvent vécue comme
un bizutage des jeunes internes qui, dès lors, ne
sont pas enclin à le pratiquer une fois médecins.
Mais le refus de la pratique de l’IVG est aussi
lié au fait que c’est un acte qui est dévalorisé
et qui est sous payé. Il faut alors que celui-ci
ne soit plus vu comme un coût. La tarification
à l’activité, nouvelle méthode de financement
des hôpitaux, incite les établissements à limiter
ou à arrêter les actes chirurgicaux estimés non
rentables, notamment la pratique des IVG. Il faut
revenir sur le financement à l’acte et rémunérer
justement la pratique de l’IVG
Il faut donc revaloriser entièrement l’acte et
renforcer la formation des médecins dans ce
domaine, notamment en favorisant les modules
relatifs à l’IVG dans leur parcours universitaire.
Pour un meilleur suivi
L’IVG est un acte impor tant, et aujourd’hui les
conditions dans lesquelles elle se pratique ne
sont pas toujours idéales pour les femmes. Il
n’est pas rare que celles-ci aient lieu dans les
mêmes structures que celles qui accueillent des
femmes enceintes. Ceci contribue à stigmatiser
celles qui n’ont pas souhaité poursuivre une
grossesse, alors même qu’elles ne font que
de faire valoir leur droit. Il est donc nécessaire
en parallèle de la formation des médecins une
formation de l’ensemble des personnels de santé.
6
En outre, le traitement psychologique d’une
IVG est quasiment absent, peu de médecins
peuvent prendre le temps de parler aux
femmes, et le suivi post opératoire est bien
souvent totalement absent. Il faut donc instaurer
un suivi pour celles qui le souhaitent.
Enfin, il nous faut réaf firmer la nécessaire
proximité des centres IVG. La loi HPST qui a
contribué au regroupement des structures
et donc à la fermeture des centres IVG a
pour conséquence immédiate d’augmenter
le nombre de demandes dans un centre et
donc d’augmenter les délais d’attente, cela
conduit donc cer taines femmes à accoucher à
l’étranger. Or pour les femmes qui ont le plus
de dif ficultés sociales, cette perspectives est
impossible et c’est un des facteurs qui tend à
expliquer que 30% des grossesses en France ne
sont pas planifiées. En outre, il est nécessaire
que dans chaque coopérative de santé une
salle IVG soit créée.
7
L’IVG et les mineurs
La question de l’IVG pour les mineurs est
impor tante. Si au terme de la loi, une mineure
peut demander à pratiquer une IVG, nombre
de centres leur refusent ce droit exigeant une
présence parentale. Il nous faut réaf firmer le
principe selon lequel une fille peut demande
à pratiquer une IVG seule. Et sanctionner
financièrement les établissements qui remettent
en cause pour les mineurs la possibilité de
revendiquer leur droit.
En outre, parce que nous défendons un droit
à l’autonomie pour les jeunes, nous exigeons
une anonymisation totale de l’acte. Celui-ci
ne doit plus figurer sur les relevés d’assurance
maladie. Cependant il peut être consulté par
internet ou dans un centre de sécurité social.
Afin qu’aucune fille n’ait à craindre de ce que
quelqu’un découvre à son insu cet acte.
Lutter contre les IST/MST et le SIDA
Aujourd’hui, beaucoup de personnes pensent
que la contraception est uniquement un outil de
planification familiale, or c’est aussi un outil de
protection contre le IST/MST.
Dès lors, il nous faut démocratiser le test de
dépistage du SIDA et inclure, ce test dans
le dispositif du Pass’ contraception afin que
pour tous, il fasse par tie d’une démarche
d’ensemble. Et parce que l’information passe,
notamment par les établissements scolaires, il
faut que dans chaque établissement, la journée
du 1er décembre soit l’occasion d’aborder la
question du SIDA.
Nous inciterons donc à ce que dans chaque
bassin de vie un tel centre œuvre.
En parallèle il faut promouvoir des actions
et des campagnes d’ampleur visant à faire
ces tests et à les faire connaitre des jeunes,
notamment, les IST/MST.
Pour aller plus loin et organiser des débat vous
pouvez contacter :
•
•
•
•
•
Osez le féminisme
Planning familiale
La Mutuelle Des Etudiants
HES
Act up
En outre, il nous faut Garantir le dépistage
gratuit des IST/MST dans tous les laboratoires
sans ordonnance.
Par ailleurs, il faudra mettre en place des bus
itinérant test sida-iST et de prévention qui
s’arrêteront une fois par an devant chaque
lycée, université, foyer de jeunes travailleurs, lieu
festif afin de systématiser les tests et instaurer
une habitude.
Il nous faut aller plus loin et permettre aux
jeunes de se tourner aussi vers des centres de
dépistage d’urgence qui fournissent les résultats
dans la journée, car l’attente par fois longue est
un des éléments qui peut constituer un frein.
8