« Roi-Reine-Prince » par Carl Maria Seyppel
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« Roi-Reine-Prince » par Carl Maria Seyppel
« Roi-Reine-Prince » par Carl Maria Seyppel Carl Maria Seyppel, Roi-Reine-Prince, Félix Bagel (éd.), Düsseldorf, 1886. Source : Universitäts- und Landesbibliothek Düsseldorf. Carl Maria Seyppel (1847-1913), peintre, dessinateur et écrivain de Düsseldorf, réalisa dans les années 1880 d’étonnants ouvrages dans un style pseudo-égyptien. Celui qui nous intéresse aujourd’hui fut publié à l’origine en 1883 sous le titreEr-Sie-Es par l’éditeur Felix Bagel ((C. M. Seyppel, Er-Sie-Es, Aegytische Humoreske, nach der Natur abgemalt und niedergeschrieben 1302 Jahre vor Christi Geburt, Felix Bagel, Düsseldorf, 1883.)). Ce dernier en proposa une traduction française trois ans plus tard : Roi-Reine-Prince (récit humoristique égyptien peint et écrit d’après nature, l’an 1302 avant la naissance de J. C) ((Il existe une autre édition de cet ouvrage en français publiée à Paris par Kurt Guhrauer, sans date. Roi-Reine-Prince était disponible en 1886 dans la boutique de Henri Le Soudier, librairie parisienne du boulevard Saint-Germain « spécialement organisée pour l’importation des ouvrages en toutes langues de tous les pays ».)). Son histoire, qui s’étale sur une quarantaine de pages, raconte la bataille de succession qui suivit la mort du pharaon, la fille de ce dernier et son mari se disputant le trône. Avant même de l’ouvrir, ce livre surprend, car l’auteur lui a donné l’illusion d’un volume ancien trouvé dans des fouilles. L’historien de l’art et spécialiste de la caricature John Grand-Carteret écrivait en 1884 à propos de Er-Sie-Es : « Ces charges fort amusantes, dessinées par un artiste qui a une grande connaissance de la vie et des mœurs de l’Egypte ont été tirées sur du papier imitant le papyrus, qu’on a rongé aux bords et mordu avec des acides afin d’obtenir des taches de rouille et d’humidité. Pour que rien ne manquât à cette imitation de manuscrit antique, on y a joint une couverture en grosse toile, aux bords également mangés ou brûlés, un gros cachet de cire bleue sur le plat, et des attaches en cuir destinées à fermer le volume. Il y a (…) dans tout cet ensemble, une imitation fort réussie qui montre l’intérêt que portent les Allemands aux restitutions des choses anciennes, en même temps qu’une preuve nouvelle de cet esprit de satire qui est le fond de leur art. Le texte n’est pas moins spirituel que les dessins, et je suis certain que les égyptologues y puiseront quelques moments d’ineffable gaieté ((John Grand-Carteret, « Notre Bibliothèque XCII », Courrier de l’Art, n° 1, 3 janvier 1884, p. 7 : http://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k55671130/f16.langFR)). » A l’intérieur, Roi-Reine-Prince se démarque par une étonnante diversité de compositions dans lesquelles texte en rimes et dessins s’imbriquent de façon originale. Pas une page ne ressemble à l’autre, Seypel alternant entre des structures décoratives, de grandes images narratives, des séquences sans légendes, des inventions graphiques, des éléments ornementaux, et même des excentricités qui rappellent celles des albums comiques de Gustave Doré. Source : Universitäts- und Landesbibliothek Düsseldorf. Pour en savoir plus sur l’œuvre de C.M. Seyppel, l’université de Düsseldorf propose des numérisations de ses autres livres illustrés, et on se reportera à l’article de Dietrich Grünewald, « Carl Maria Seyppel — der « Malerhumorist » » publié dans la revue Deutsche Comicforschung (n°4,2008). Appel aux collectionneurs : L’éditeur Le Chant des Muses serait intéressé pour traduire et rééditer les ouvrages suivants de CM Seyppel : Schlau, schläuer, am schläusten (Düsseldorf : Bagel, 1882), Die Plagen (Düsseldorf : Bagel, 1884) et Roi Reine Prince (ou Er sie es dans sa version originale). Merci de le contacter si vous possédez ces exemplaires ou si vous pouvez l’aider à les dénicher : [email protected]..