La construcƟon de poulaillers requiert de la paƟence

Aviculture Suisse
Édition 5/15
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Journée d’actualisation sur la production de volaille d’Agridea/Aviforum
La construcƟon de poulaillers requiert de la paƟence
gl. La «journée d’actualisation sur la production de volaille» a eu lieu le 30 avril à Zollikofen. L’accent était mis sur les exigences
relatives à la construction de poulaillers. Les actualités sur la recherche et la branche avicole ont complété la journée.
Aménagement du territoire et
permis de construire
Hansueli Schaub, d’Agriexpert, a présenté les exigences légales, en particulier
en matière d’aménagement du territoire.
La deuxième étape de la révision de la
loi sur l’aménagement du territoire était
en consultation jusqu’au 15 mai 2015.
Comme Hansueli Schaub l’a souligné, la
proposition de la Confédération amènerait des restrictions supplémentaires à la
construction dans l’agriculture. L’Union
suisse des paysans rejette la révision dans
sa prise de position (> www.sbv-usp.ch).
Dans la législation tant actuelle que
future sur l’aménagement du territoire,
il y a en principe trois situations pour la
construction en zone agricole conforme à
l’affectation de la zone:
• Construction pour une exploitation
dépendante du sol
• Construction pour le développement
interne d’une exploitation agricole avec
production indépendante du sol (par ex.
garde de volailles)
• Construction pour une production indépendante du sol (par ex. garde de volailles)
dans des zones réservées particulières
(zone agricole intensive/spéciale).
Dans le deuxième cas (développement
interne), il faut prouver à l’aide du bilan
de MS qu’il est possible de produire 70%
des besoins calculés en matière sèche pour
l’affouragement du cheptel sur la surface
exploitée en propre. Si la part de la production indépendante du sol compte pour
moins de la moitié de la marge brute globale de l’exploitation (bilan MB), il faut
couvrir 50% des besoins dans le bilan MS.
Un programme Excel relatif au bilan MS
peut être téléchargé sur le site Internet
www.ldk-cdca.ch (> Cosac).
Dans le troisième cas (zone agricole
intensive ou spéciale), il n’y a pas lieu de
respecter les limites mentionnées. Il faut
toutefois demander une modification partielle du plan d’affectation à la commune,
modification qui doit être acceptée par
le canton. Mais dans bien des cas, cela
constitue un obstacle important qui ralentit et renchérit le projet.
Le choix du site d’implantation consti-
tue le point principal de la procédure de
zonage ou d’autorisation de construire. Le
site d’implantation se heurte souvent à la
résistance des autorités et de la population.
Il convient donc de prévoir dès le début
déjà plusieurs sites d’implantation alternatifs. Il faut alors dès le début tenir compte
des éventuelles zones de protection (par
ex. zones de protection du paysage). Il
est en outre important de bien soigner la
communication et de bien justifier le projet
de construction – en particulier auprès des
voisins notamment.
Si le cheptel total de l’exploitation
compte plus de 125 unités de gros bétail,
il est nécessaire de procéder à une étude
d’impact sur l’environnement listant les
impacts sur le paysage, l’air, l’eau, le sol, le
bruit etc.. Pour les poulaillers, ce sont surtout les émissions d’odeur qui constituent
un facteur important (distances minimales
d’après le rapport FAT 476). Il peut également s’avérer judicieux de réaliser un rapport d’impact sur l’environnement même
s’il n’est pas exigé, car les clarifications et
justifications importantes y sont déjà formulées, ce qui peut accélérer la procédure
d’autorisation.
Dans les cas concrets, il faut également tenir compte d’autres charges, par
exemple la preuve de la durabilité des
investissements ainsi que les éventuelles
décisions qui annulent l’autorisation ou qui
rendent même la démolition nécessaire.
Planification et réalisation des projets de construction de poulaillers
Toni Fleischlin, responsable de la planification auprès de l’entreprise de construction d’étables Krieger AG Ruswil, a décrit
les différentes étapes de planification et
de réalisation d’un poulailler. Il a souligné
l’importance de prévoir suffisamment de
temps entre l’idée de construire un poulailler jusqu’à la réalisation du poulailler prêt
à la mise en service – dans le cas idéal, il
faut compter près de 16 mois; mais cela
peut durer bien plus longtemps en cas de
non-respect des conditions posées par des
instances supérieures, d’oppositions ainsi
que de documents manquants au dossier
de demande de permis de construire. La
phase de planification et de réalisation se
compose des étapes décrites ci-après:
1. Analyse de l’exploitation / acheteur:
conditions cadres de l’exploitation (orientation de l’exploitation, bilan MS, type de
production, taille de poulailler possible
etc.) ainsi que recherche des acheteurs
potentiels.
2. Phase de projet et de planification:
recherche d’un partenaire compétent
(entreprise de construction d’étables,
resp. planificateur/architecte) et attribution du mandat; choix du site d’implantation et premières enquêtes auprès des
services cantonaux spécialisés (distances
minimales, charges éventuelles relatives à
l’épuration de l’air vicié etc.); détermination du coût total, budget et règlement du
financement.
3. Réunir tous les documents nécessaires
pour la demande de permis de construire
(formulaires communaux et cantonaux,
ensemble des plans, concept de matériau
et de couleur, calculs).
4. Début de la procédure de demande
de permis de construire avec le dépôt de
la demande de permis de construire à la
commune; examen auprès du canton,
octroi du permis de construire par la commune.
5. Planification détaillée avec les artisans,
appels d’offre et examen des offres, attribution des travaux, établissement des
plans de réalisation, révision du devis.
6. Réalisation / direction des travaux:
organisation et coordination des travaux,
surveillance constante de la qualité et des
coûts, contrôle des factures et établissement du décompte final des travaux.
Outre les nombreuses charges communales et cantonales, ce sont principalement les oppositions au projet ou au site
d’implantation qui peuvent causer des
problèmes – en particulier aussi à cause
des voisins qui n’ont pas été suffisamment
informés, resp. intégrés au préalable.
Evolution et opportunités du
marché des œufs et de la volaille
Tandis qu’Andreas Gloor (Aviforum) a
commenté les données relatives au marché des œufs et de la volaille en 2014
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Aviculture Suisse
(voir AS 4/15), Ruedi Zweifel, Aviforum, a
évalué les opportunités actuelles et futures
du marché. Les perspectives du marché
permettent toujours de se lancer dans la
production de volaille, a relevé R. Zweifel. En particulier dans l’engraissement de
volaille, tous les transformateurs cherchent
encore de nouveaux producteurs, surtout
avec des surfaces de poulaillers entre 600
et 1’100m2. Mais ce genre de poulaillers se
heurte de plus en plus à la résistance des
autorités et de la population.
Pour les intéressés, R. Zweifel a signalé la fiche d’information d’Aviforum qui
présente les principales conditions cadres
de la production de volaille ainsi que la
liste des partenaires commerciaux (peut
être téléchargée sous www.aviforum.ch
> Informations à télécharger).
R. Zweifel a également donné des
informations sur les évolutions dans la
branche, comme par exemple la reprise du
négociant d’œufs Lüchinger + Schmid par
Saviva, une filiale de la Migros, ainsi que
la participation de Micarna à l’abattoir de
volailles allemand Stauss, qui abat la plupart des poules de réforme suisses (voir
également la page de GalloCircle, p. 9).
Édition 5/15
Actualités scientifiques
Le Prof. Dr Roger Stephan de l’Université
de Zürich a présenté les bases et faits sur
les campylobacters et les germes (BLSE)
résistants aux antibiotiques dans la viande
de volaille. Il est difficile d’arriver à améliorer la situation du côté de la production et de la transformation, raison pour
laquelle l’hygiène en cuisine reste pour
le moment la mesure la plus efficace. Les
germes BLSE sont importés déjà avec les
parentaux, resp. les œufs à couver, et il
n’y a pas d’indices selon lesquels les traitements antibiotiques seraient fréquents
dans les poulaillers suisses (voir article
dans AS 1/15). D’après R. Stephan, le
lavage des carcasses de volailles avec des
solutions permettant de réduire le nombre
de germes serait une méthode très efficace
pour réduire drastiquement le nombre de
campylobacters et de germes BLSE. Mais
cette méthode n’est pour le moment pas
autorisée dans l’UE (ni en Suisse) et elle est
également proscrite («poulets au chlore»).
Danielle Albiker, directrice des essais à
Aviforum, a présenté l’essai mené avec la
poule à deux fins «Lohmann Dual» à Avi-
forum, sur mandat de EiCO. Les performances de ponte étaient nettement plus
basses, et ont chuté déjà à 75% après 7
périodes de ponte (48 semaines de vie).
La part de petits œufs était en outre nettement plus élevée (un poids de l’œuf
supérieur à 60 g n’a été atteint qu’à partir
de la 40ème semaine de vie). Les résultats
détaillés seront publiés dans l’une des prochaines éditions.
Le Dr Nadine Ringgenberg de l’OSAV a
d’abord présenté la procédure d’examen
et d’autorisation des équipements d’étable
et des systèmes de stabulation pour la
volaille. Ayant succédé à Ernst Fröhlich,
elle est responsable de ce secteur depuis
le mois d’avril de cette année. Durant la
deuxième partie de son exposé, elle a
présenté divers essais menés par le ZTHZ
sur les caractéristiques du nid, la conception des volières ainsi que sur l’utilisation
des perchoirs/volières chez les parentaux
des lignées de chair (voir à ce propos les
articles à la page 11 et 13).
Andreas Gloor, Aviforum
Les exposés de la journée peuvent être téléchargés sous www.aviforum.ch > Actuel.