Jour de rentrée au paracolaire avec le groupe de petits de
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Jour de rentrée au paracolaire avec le groupe de petits de
« Jour de rentrée au parascolaire avec le groupe de petits de 1ère primaire » Récit, par Mme Begonia Rivera, animatrice L'année scolaire 2013-2014 a commencé le 26 août 2013. J'ai la responsabilité d’un groupe d'enfants de 1P « Harmos ». Je suis animatrice dans cette école depuis une année. L'année passée, j'ai travaillé avec des enfants de 8 P, âgés de 11 à 12 ans. Passer des grands aux petits n'est pas facile, car il faut différencier ces deux mondes. C'est une autre pédagogie et une autre manière de se comporter et de communiquer. C'est pourquoi, l'observation dans les 2 cas est importante pour ajuster l'ensemble des règles que l'on impose à l'enfant mais que l'on s'impose aussi. J’ai voulu partager mon expérience vécue avec des enfants de 1P que je ne connaissais pas du tout et qui, tout comme moi, commençaient un nouveau parcours de vie: leur première année à l'école primaire. Ce qui m’a également permis de noter la facilité d’adaptation de ces enfants de 4-5 ans, leur bon sens, leur sens de la répartie et leur qualité d’observation relationnelle et affective, si juste et (déjà) si mature. 1/5 PREMIÈRE OBSERVATION LE 26 AOÛT 2013 DÈS 11H15 : Après avoir pris connaissance de la liste des enfants et vérifié que les parents n'avaient pas annulé, je m'en vais les chercher dans leur classe, protocole pour les enfants de 1P qui fréquentent le restaurant scolaire. Il y a deux bâtiments, séparés par une cour de jeux. Je dois la traverser pour rejoindre le bloc A où se trouvent les fameuses nouvelles petites têtes blondes. disparaît, les conséquences peuvent être désastreuses. Avant tout le mot d'ordre: LA SECURITE!!! En chemin, je pense à comment je vais me présenter et j'angoisse un peu. Je me demande s'il y a des enfants qui vont pleurer ou ne pas vouloir venir avec moi par crainte d'une inconnue. Devant le bloc A, des parents attendent, déjà impatients, la sonnerie. Je remarque leurs visages un peu crispés et soucieux de savoir comment s'est passée cette première matinée. Je les comprends car je suis passée par ce moment avec mes deux filles. Voilà ! Le moment décisif est présent, j'ouvre la porte et monte les escaliers doucement et mon coeur bat un peu vite à mon goût mais surtout je sens que j'ai très soif. Arrivée à la dernière marche, je vois l'enseignante en face de moi assise sur un tabouret qui ferme une veste. Je la salue et me présente. Un peu débordée, elle me demande de mettre les enfants en cortège; à droite ceux qui ne vont pas au parascolaire et à gauche ceux qui viennent avec moi. Problème majeur: je ne les connais pas. Je comptais un peu sur elle. Je regarde mon GiapoMobil qui regroupe la liste des enfants et décide de les appeler dans l'ordre. Après un petit moment, nous arrivons à différencier les deux camps « avec et sans restaurant scolaire ». Je marque minutieusement chaque présence, cette partie est vraiment importante car si un enfant manque ou - Bonjour les enfants! Je m'appelle Begonia et je vais rester avec vous durant les deux prochaines heures. Est-ce que vous avez faim ? Enfin, tous sont par deux et me regardent avec leurs petits yeux mutins. Ils sont dans l'attente, mais le plus drôle c'est que moi aussi! Qui va parler en premier ? - Oui! Disent les 4 premiers. - Non ! dit M. L'école c'est nul! Et je veux être avec maman! - Est-ce que vous avez pris votre doudou ? ou votre jouet préféré ? A ce moment une petite commence à pleurer. Qu'est-ce que qui se passe Z. ? Entre deux sanglots, elle désigne V. - Il m'a tapé, le méchant V. ! Là, je sens que tout ne va pas aller sur des roulettes… 2/5 - Pourquoi as-tu tapé Z. ? V. me regarde avec ses grands yeux bleus et sourit mais ne dit rien. Je console Z. à nouveau tous en cortège pour se rendre au réfectoire. J'ai senti toutes les mains pour bien vérifier qu'ils les ont lavées. D. arrive avec les mains un peu gribouillées. Je lui demande: - Allez ! On y va les petits loups! H. me répond: - On n'est pas des petits loups car nous n'avons pas de grandes oreilles ni de grande queue. Je décide de ne pas donner d'explications car nous sommes en retard. La traversée me paraît une éternité. Ce n'est plus un cortège! Il y a R. et M. qui se courent après. Je m'arrête et attends qu'ils se remettent dans les rangs. E. me demande si elle peut aller chercher son doudou qu'elle a oublié dans la classe. Je lui réponds que non et elle commence à pleurer. L. pleure aussi et dit que V. lui a donné un coup. Je respire un bon coup et leur dit: Bon, ça ne va pas du tout les enfants! Vous êtes maintenant à l'école primaire et vous ne pouvez pas agir n'importe comment. Il y a des règles à suivre. On ne tape pas. On ne court pas. On reste en cortège derrière moi! Pour ton doudou ce n'est pas grave, il y a un sac plein donc E. tu pourras en prendre un pour l'heure du dodo. On est d'accord ? - Oui! Disent les enfants! D. me demande s'il a le droit de prendre aussi un doudou car il n'en a pas. - Bien sûr lui dis-je. - Et moi ? dit L. - Et moi ? dit M. Enfin, nous sommes devant le bâtiment du restaurant scolaire. Je me rappelle des conseils et cours de formation concernant le thème: « aire autorité ou être autoritaire ». Donc je les informe de ce qui n'est pas permis et surtout avant d'aller à table de bien faire pipi, se laver les mains et ne pas faire les fous dans les toilettes. J'utilise un ton ferme et sérieux. Après quelques minutes, ils sont - Est-ce que tu t'es lavé les mains ? -oui! Répond D. -Laisse-moi les sentir. D. les cache derrière son dos. -Non! - Pourquoi ? - Parce que ce savon ne sent pas bon! Répond-il. Je suis embêtée. Mensonge ou vérité. A-t-il vraiment lavé ses mains ou a-t-il menti en utilisant cette excuse ? Je ne peux pas le forcer et surtout je n'ai plus le temps. Ils sont tous assis à table et des disputes commencent car M. a pris 2 pains au lieu d'un. L. renverse son verre d'eau sur sa robe et V. met son couteau dans sa bouche. Je pense que ce premier repas ne va pas être de grand repos! Je me sens déjà épuisée rien que de penser que je vais les avoir tous les jours durant une longue période. Et je me dis « pourquoi ai-je choisi les 1P, cela aurait été plus facile de prendre les grands ! » Ah! Beaux souvenirs avec les enfants de l'année dernière, les parties de foot endiablées, les matchs de basket ou de ping-pong, la sortie pique-nique de fin d'année où nous avions fait une grande bataille d'eau et l'adieu émouvant des 8P avec comme cadeau de fin d'année des boucles d'oreilles car ils quittaient l'école primaire pour le cycle d'orientation et voulaient me remercier d'avoir passé un bon moment tous ensemble. Oups! La réalité maintenant c'est qu'il y a trois morceaux de viande sous la table. M. mange avec les mains et il y a du riz sous son assiette 3/5 et sur son pantalon. Deux enfants sont assis de travers et T. joue avec sa petite voiture. Impossible! M. a pris la couverture de L. qui pleure, je ne l'avais pas vu car au même moment E. n'arrivait pas à enlever ses baskets et je me débattais avec ses lacets. Il faut que je sois plus attentive et réceptive à ces petits! D. lève la main et me demande d'aller aux toilettes. Je suis un peu fâchée et je lui montre mon visage avec mes sourcils froncés. - Bon, les enfants! Vous avez bien mangé et maintenant vous avez besoin de vous reposer ou de dormir un petit peu car vous êtes trop agités et un peu de calme cela vous fera beaucoup de bien. - Je vous ai dit qu'avant de passer à table il faut faire pipi et se laver les mains. Pourquoi tu ne l'as pas fait ? - Z. dit: si on dort, on grandit et après on change d'habits ! - Oui j'ai fait pipi mais là je veux faire caca et tu ne nous as pas dit de faire caca. J'ai vraiment envie. - M. ajoute: après on devient grand et on ne va plus à l'école, comme papa! Je le regarde et je me dis la prochaine fois que je leur donnerai des consignes méga précises et avec tous les détails, je ne dois pas leur laisser de failles. Bien entendu, et comme par hasard, 2 autres enfants veulent aller aussi aux toilettes! - Allez, je compte jusqu'à trois et on se tait! Un,… - E me demande: Je n'ai pas choisi de doudou! - Ok, va en prendre un dans la panière. Après cette petite pause pipi-caca, on attaque le dessert. C'était des flans TAM-TAM et tous sans exception, leur nez plongé dans leur flan, ont tout mangé dans le silence et concentré sur chaque bouchée. Comme quoi, quand on aime tout va pour le mieux. C'est l'instant que je redoute, l'heure de repos-sieste. Est-ce que je vais réussir à les faire dormir ou simplement rester dans le calme ? Il me semble qu'ils n'ont pas envie du tout de se reposer mais plutôt de jouer ou faire des dessins. Je regarde ma montre, il faut 20 minutes de repos, il est 12h40. Je les fais rentrer un par un et leur demande de prendre place sur un lit à choix, se coucher et tout cela en silence. A ces mots, trois enfants se lèvent aussi pour aller en prendre un. Et c'est parti pour une dispute car tous veulent le dragon bleu. J'interviens en disant que celui-ci était réservé pour moi. C. me regarde et me demande si je vais dormir aussi. Je lui réponds: - Mais moi je suis fatiguée! J'ai trop mangé! J'ai trop bu et je voudrais me reposer avec doudou. - Est-ce que tu vas nous lire une histoire maintenant ? demande A. 4/5 - D'accord, je vous lis une histoire seulement si vous faites silence, et que vous êtes allongés sur votre lit. - Non, on sort pour s'aérer un peu avant d'aller travailler avec Paola votre maîtresse. Est-ce que vous voulez jouer au loup ? Proposition acceptée avec joie et cris. - Je veux faire pipi dit L. J'ai la vague impression qu'il n'y aura ni histoire ni sieste! Cela fait plus de 5 minutes et toujours pas de calme ni silence. -Bon, pour la dernière fois on va tous aller aux toilettes et après c'est le repos total ok? Enfin! La pièce est dans le silence. Je prends le radiocassette et leur fait écouter "Pierre et le Loup". Comme le son n'est pas fort, ils sont obligés de ne pas faire de bruit pour pouvoir entendre. A mon étonnement pas de questions, ni bougeotte ni demande de doudou ou autre petit problème. C'est vraiment le calme! Je profite de cet instant pour les observer plus minutieusement, c'est-à-dire comment ils sont en taille, la forme de leur visage, rond ou allongé, quelle est la couleur de leurs cheveux, etc. Après 10 minutes à courir dans tous les sens derrière ces petits loups, la cloche sonne et en rang par deux, les enfants attendent la relève : LA MAÎTRESSE! En remontant vers le bâtiment du restaurant scolaire, je suis soulagée. Le premier contact c'est bien passé, c'est un groupe d'enfants avec beaucoup d'énergie, chacun essaye de trouver une place au sein du groupe et des affinités commencent à se créer surtout lorsque les enfants doivent se donner la main. Je verrai sûrement demain qui devient copain de qui! Donc comme on dit en anglais: TO BE CONTINUED... C'est comme si je faisais une première photo de classe qui dans quelques semaines me permettra de comparer et de voir les changements apparus chez eux. En tout cas, je pense qu'ils sont vraiment petits en taille mais aucunement en langage ni éveil!! Aïe! Il est 13h10, je devrais être dehors! - Les enfants vous allez doucement ranger votre couverture et mettre vos chaussures et vestes. Je le dis en murmurant. - C'est l'heure des mamans ? demande Z. 5/5