Introduction 1.Le risque radioactif
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Introduction 1.Le risque radioactif
RISQUES RADIOLOGIQUES RTN Introduction Nous verrons ici les signes permettant de définir la gravité de l’accident et d’en déduire la protection adaptée pour les intervenants. Comme pour toute autre intervention, la protection du personnel doit être la priorité et le minimum de personnel sera engagé qu’en cas de nécessité absolue. 1.Le risque radioactif 1.1.Les signes définissant l’existence d’un risque radioactif 1.1.1.Le lieu de l’intervention Comme pour chaque intervention la lecture de l’ « ordre de mission » a beaucoup d’importance. En effet quelques lieux ont une forte probabilité de posséder des sources radioactives. En voici quelques exemples : • Centrales nucléaires, • Les hôpitaux, Services de radiologie, • Les appareils de Gammagraphie, • Entreprises utilisant des jauges radioactives, • Entreprises de conservation de denrées alimentaires, • Aéroports… 1.1.2.Le transport de matières radioactives Environ 300 000 colis de matières radioactives circulent en France annuellement, soit quelques pour cent du trafic de matières dangereuses. Le plus grand nombre (les deux tiers) est constitué de radio-isotopes destinés à un usage médical, pharmaceutique ou industriel. Ces colis sont très divers. Leur radioactivité varie sur plus de douze ordres de grandeur, soit de quelques milliers de becquerels www.iracle.fr.st 1/11 www.iracle.fr.st RISQUES RADIOLOGIQUES RTN (colis pharmaceutiques)à 10 15 Bq (combustibles irradiés), et leur masse de quelques kilogrammes à une centaine de tonnes. Le transport de matières radioactives est probablement l’un des seuls où il existe une réglementation unique. En effet, des bases à caractère inter national ont été élaborées au niveau de l ’Agence Internationale de l ’Energie Atomique (AIEA) pour la sûreté du transport. Les normes fixent le « trèfle » comme base de balisages de la radioactivité Les véhicules transportant des colis radioactifs doivent porter des panneaux de signalisations. Les colis eux-mêmes, contenant des matières radioactives, doivent porter une étiquette sur au moins une face extérieure. La sûreté du transport est assurée par trois facteurs principaux : - De façon primordiale, la robustesse de conception des colis ; - La fiabilité des transports et certains équipements spéciaux des véhicules ; - L’efficacité de l ’intervention en cas d ’accident. 1.1.3.Les différents types d’emballages Il existe trois types d’emballage : - Les emballages de type A dont la principale fonction est de limiter l’activité du radioélément qu’il contient et de contenir le tout d’une façon cohérente, en signalant la nature du contenu. - Les emballages de type B ont principalement pour but de résister aux accidents de transport. Ils ont donc en plus un rôle de confinement et de blindage. - Les emballages de type C introduit dans les dernières recommandations de 1996 de l ’AIEA (Agence Internationale de l ’Energie Atomique) est dédié aux transports aériens de grandes quantités de matières radioactives. Ces recommandations sont entrées en vigueur le 1er juillet 2001. www.iracle.fr.st 2/11 www.iracle.fr.st RISQUES RADIOLOGIQUES RTN 1.1.4.Les étiquettes de signalisation Il existe 3 types d’étiquettes comportant la mention « radioactive I, II ou III ». Suivant le type d’étiquette, on sait que le débit de dose, au contact, ne doit pas dépasser certaines valeurs : - Etiquette « radioactive I », dédit de dose inférieure à 0.005 mSv/h - Etiquette « radioactive II », dédit de dose inférieure à 0. 5 mSv/h - Etiquette « radioactive III », dédit de dose inférieure à 2 mSv/h Pour les sapeurs pompiers, on en déduit le niveau de précaution qui doit être appliqué lors d’une intervention : - « radioactive I » - blanc : pas de précautions spéciales de manipulation ; sans objet si l’emballage est intact. - « radioactive II » - jaune : peu ou pas de précautions spéciales de manipulation ; peut être manipulé à la main si l’emballage est intact. - « radioactive III » - jaune : précautions spéciales de manipulation ;à manipuler rapidement et à isoler si l’emballage est intact. 1.2.Les différentes formes sous lesquelles on peut trouver des matières radioactives En matière de radioactivité, on classe les sources sous 3 catégories : • Les sources non scellées, • Les sources scellées, • Les sources scellées sous forme spéciale. De plus, les sources radioactives peuvent exister sous les trois états de la matière : solide (ex : Uranium), liquide (ex : Traceurs radioactifs utilisés en Agronomie), gazeux (Ex : Radon). www.iracle.fr.st 3/11 www.iracle.fr.st RISQUES RADIOLOGIQUES RTN 1.2.1.Les sources non scellées Sources dont la présentation dans les conditions normales d’emploi ne permet pas de prévenir toute dispersion de substances radioactives. 1.2.2.Les sources scellées Sources constituées par des substances radioactives solidement incorporées dans des matières inactives ou scellées dans une enveloppe inactive, présentant une résistance suffisante pour éviter dans des conditions normales d’emploi toute dispersion de substances radioactives. 1.2.3.Les sources scellées sous forme spéciale Source radioactive devant répondre à certains critères : - Soit : dimensions et propriétés physiques (inflammation, sublimation, dissolution, dispersion) - Soit : contenues dans des capsules répondant à certaines conditions : Résistance au choc Epreuve à la percu ssion Epreuve thermique Epreuve d’immersion… 1.3.Les facteurs d’aggravation du risque radioactif Nous avons vu précédemment que dans les conditions normales, compte tenu de la législation en vigueur, le risque de contamination est faible. Toutefois certains événements peuvent aggraver sensiblement les conséquences d’un accident mettant en jeu des matières radioactives : § La perte de confinement : Dans les cas plus classiques (détérioration du colis), le colis n’a plus son rôle de limiteur d’activité radioactive et de confinement. Il y a donc de forts risques d’irradiation, voire même de contamination. § La dispersion : Le cas le plus spectaculaire est l’explosion. Lors de cas plus classique (bris de flacon) il s’agira essentiellement de « fixer le risque » c’est à dire de bâcher l’endroit exact de l’accident afin d’éviter la dispersion des matières radioactives ou de limiter leur rayonnement. § Le feu : Il faut éviter l’écoulement des eaux d’extinction (ou de produits radioactifs liquides) en réalisant des barrages de fortune ou en recueillant les eaux ou les www.iracle.fr.st 4/11 www.iracle.fr.st RISQUES RADIOLOGIQUES RTN produits dans des réservoirs ou des récipients afin d’éviter la pollution de l’eau ou du sol. Dans le cas d’un feu dans un local contenant des matières radioactives, le minimum de personnel sera engagé en étant le plus éloigné possible de ces matières. Plusieurs règles sont à observer : § Les changements de bouteille d’A.R.I.doivent se faire hors atmosphère suspecte, le masque maintenu sur le visage. § L’eau doit être utilisée au minimum pour éviter des pollutions. § On ne manœuvre pas les lances au voisinage immédiat des produits radioactifs. § Le déblai ne devra être effectué qu’en présence de personnels spécialisés. § A la fin de l’intervention toutes les personnes qui ont participé à l’intervention devront être examinées par un médecin et par les spécialistes de la mesure de radioactivité. § Si besoin, le matériel utilisé devra être décontaminé. 2.Les différents moyens de protection du Sapeur Pompier face à un risque radiologique. 2.1.Les règles générales contre l’irradiation 2.1.1.Le temps 2.1.1.1. La décroissance radioactive Lorsqu’une source est délivrée à un exploitant, son activité est connue. Or tous les radionucléides ont, ce que l ‘on appelle une « Période Radioactive». La Période Radioactive est définie comme étant le temps au bout duquel l’activité de l’élément a diminué de moitié. Exemple : le Chlore 38 a une période de 37,4 min. au bout d’un période son activité ne sera plus que de A/2. Au bout de 2 périodes son activité sera de A/4. Au bout de 4 périodes son activité sera de A/8 … Au bout de 10 périodes, il restera moins de 1 0/00 de l’activité initiale. www.iracle.fr.st 5/11 www.iracle.fr.st RISQUES RADIOLOGIQUES RTN Donc, s’il n’y a pas de danger imminent et que le radioélément à une période « courte », il sera possible d’attendre plusieurs périodes pour que l’activité soit dans des limites acceptables pour que le sapeur -pompier puisse travailler en toute sécurité. 2.1.1.1. Le temps d’exposition Plus le temps d’exposition est court, plus la dose absorbée est faible. 2.1.2.Les écrans L’écran de protection à utiliser est fonction des particules considérées. • Les particules α sont très peu pénétrantes, une simple feuille de papier les absorbe totalement. • Les particules β sont totalement absorbées par des écrans de plexiglas ou aluminium. • Les particules x ou γ sont très pénétrant. On peut toutefois diminuer le débit de dose après le passage à travers un écran constitué de matériaux à numéro atomiques élevés (ex : Plomb). Plus l’écran, entre l’individu et la source, est dense et épais, plus la dose à l’exposition au rayonnement sera réduite. 2.1.3.La distance Le débit de dose décroît très rapidement avec la distance. Par exemple, pour une source ponctuelle, émettant des rayonnements γ, le débit décroît de manière inversement proportionnelle au carré de la distance (et inversement !!!). Plus la distance à la source irradiante est grande, plus l’exposition au rayonnement est faible. www.iracle.fr.st 6/11 www.iracle.fr.st RISQUES RADIOLOGIQUES RTN 2.2.Protection individuelle contre la contamination du Sapeur Pompier dans l’attente des secours spécialisés (C.M.I.R.) 2.2.1. L’habillage Pour se protéger de la contamination, tous les intervenant doivent s’équiper de leur tenue de feu complète avec ARICO. Quelques règles simples permettent d’optimiser cette protection : • Les bas de pantalon F1 doivent être bien en place par-dessus les bottes ou les rangers ; • Le port des gants est obligatoire ; • Les manches de la veste d’intervention doivent venir recouvrir les gants et être bien serrées autour des poignets (pour éviter qu’un écoulement ne pénètre dans les gants) ; • La cagoule doit être remontée au plus près du masque de l’ARICO. • Le col de la veste d’intervention doit être bien ajusté autour du cou ; • Vérifier complètement et minutieusement la tenue après habillage. La vérification se fait mutuellement au sein du binôme. 2.2.2. Le déshabillage. Il est très important que dès son retour en zone propre, le binôme soit examiné par des équipes spécialisées, afin de déterminer si aucune poussière radioactive n’est venue contaminer la tenue et/ou l’ARICO. En cas de contamination, l’équipe spécialisée doit procéder à la décontamination du porteur concerné. Les effets et matériels contaminés doivent être isolés par des spécialistes dans un réceptacle prévu à cet effet. www.iracle.fr.st 7/11 www.iracle.fr.st RISQUES RADIOLOGIQUES RTN 2.3.Cas particulier de la C.M.I.R.(Cellule Mobile d’Intervention Radiologique) 2.3.1.Le matériel • La Babilyne 81 Utilisée systématiquement pour les mesures d’irradiation, elle permet de délimiter le périmètre de sécurité. • Le télétector Grâce à sa perche télescopiqu e de 4 m (protection par la distance), elle est utilisée principalement pour mesurer les débits de dose important. Cet appareil est utilisé pour les recherche de sources. Le télétector permet de réaliser des mesures sous l’eau. • Le SPP2 Cet appareil détecte les flux de particules ionisantes. Il est très sensible et permet la recherche de sources. www.iracle.fr.st 8/11 www.iracle.fr.st RISQUES RADIOLOGIQUES RTN • Le MIP 10 et ses sondes Le MPI 10, grâce à sa grande sensibilité, est utilisé pour contrôler la contamination de surface ou de personne. MIP 10 et quelques sondes : • Le gammacom Cet appareil fait partie intégrante de la protection du personnel. Il est porté par le personnel et mémorise la dose absorbée, le débit de dose et la durée de l’exposition. Une alarme sonore peut être programmée en cas de dépassement de dose ou de débit de dose. • Le film dosimètre Cet appareil fait partie intégrante de la protection du personnel. Ce film fonctionne comme un film photographique, mais au lieu de réagir à la lumière, il noircit aux rayonnements ionisants. www.iracle.fr.st 9/11 www.iracle.fr.st RISQUES RADIOLOGIQUES • RTN Le stylo dosimètre Cet appareil fait partie intégrante de la protection du personnel. Il permet par simple lecture d’avoir la dose cumulée. 2.3.2.Tenue de protection contre les contaminations des équipiers CMIR Exemple de tenue utilisée par le personnel de la CMIR. Remarque : le film dosimètre est sous la tenue pour éviter sa contamination. www.iracle.fr.st 10/11 www.iracle.fr.st RISQUES RADIOLOGIQUES RTN Conclusion Dans le cadre d’un accident mettant en jeu des matières radioactives, il est important de définir les différents facteurs de risques et d’en déduire la protection la plus adaptée. Pour cela, il faut savoir qu’il existe des attitudes simples telles que le temps d’exposition, les écrans, la distance, une tenue correctement ajustée… De plus le soutien de l’équipe CMIR, dotée de matériels spécifiques, permet de vérifier s’il y a contamination ou non du matériel et du personnel et d’ajuster le périmètre de sécurité. Ivan www.iracle.fr.st www.iracle.fr.st 11/11 www.iracle.fr.st