Projet de Fusion Bretagne International

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Projet de Fusion Bretagne International
Projet de Fusion Bretagne International – CCI International
Intervention d’Emile BIHAN – Bretagne Ecologie
Session du Conseil Régional – Juin 2012
Monsieur le Président, chers collègues,
Afin de faire progresser les exportations, il est proposé comme objectif : l’élargissement du
cercle des PME bretonnes régulièrement exportatrices, pour améliorer le positionnement de la
Bretagne qui se situe actuellement en bas de tableau du classement des régions exportatrices.
A partir du constat de l’existence en Bretagne de deux structures (Bretagne International
financé par le Conseil Régional et CCI International lié à UbiFrance) le souhait de fusion de ces 2
structures identifie comme objectif l’amélioration de l’efficacité et l’efficience des outils
d’accompagnement des entreprises à l’international.
Le rapport qui nous est présenté pour cette session confirme la qualité des services des deux
structures, mais pointe également un sentiment d’insatisfaction des dirigeants d’entreprises qui
se plaindraient du manque de cohérence entre les interlocuteurs et les outils proposés.
La constitution d’une « équipe de Bretagne » au sein de la nouvelle structure Bretagne Commerce
International (BCI), dont le directoire serait confié exclusivement à des dirigeants d’entreprise
(12 au total) est destinée à résoudre le problème.
Les principes avancés constituent une première « feuille de route » dont la discussion est
annoncée pour l’automne prochain, la constitution de BCI étant programmée pour le 10 juillet
prochain via une transformation de l’association existante Bretagne International.
Du point de vue de l’organisation opérationnelle, il est fait mention d’un directeur général qui aura
pleine autorité sur le personnel de Bretagne International et aussi sur celui des Chambres
Consulaires qui sera mis à disposition. La personne est-elle déjà choisie ou fortement pressentie
? On peut supposer que sa première tâche sera d’exposer la feuille de route qui sera présentée
par la suite à l’Assemblée du Conseil Régional.
Sur le plan de la gouvernance, le Conseil de Surveillance est très élargi en vue, semble t-il, d’un
équilibre entre les différents pouvoirs. Le Directoire quant à lui est très resserré sur des
dirigeants d’entreprise ayant « une activité significative à l’export », mais sans qu’il soit fait
mention de filières, de taille d’entreprises, de nature ou de pourcentage d’exportation dans le
chiffre d’affaires. Au regard de la précision de la composition du Conseil de Surveillance, celle du
Directoire semble plus vague. Elle gagnerait sans doute à être précisée.
Au niveau des personnels concernés par cette fusion, y aura-t-il des doublons ? seront-ils
nombreux ? y aura-t-il des mutations ? Comment cela sera-t-il résolu le cas échéant ?
Il nous semble également intéressant d’obtenir des précisions sur l’articulation entre les 3
Chambres Consulaires. En effet ces 3 chambres sont mentionnées comme parties prenantes du
projet BCI, et par ailleurs il semble que la CCIR soit la seule structure vraiment impliquée dans la
fusion envisagée.
Il va de soi que nous ne pouvons qu’appréhender favorablement le principe d’une restructuration
qui a pour but essentiel l’efficacité à l’international des entreprises bretonnes. Une information
sur la répartition du financement entre la Région et ses partenaires serait néanmoins
intéressante.
Bretagne International a eu jusqu’à présent une action que l’on peut qualifier de bidirectionnelle : de la Bretagne vers le reste du monde, mais également du reste du monde vers la
Bretagne. Qu’en sera-t-il de cette seconde mission dans la future structure BCI ?
Depuis 2004, le Conseil Régional, avec sa majorité de gauche, a entamé sa propre réflexion et
initié des actions sur la métamorphose de l’économie dans le sens notamment du développement
durable. Ceci est particulièrement vrai pour l’agriculture et l’agro-alimentaire avec la Nouvelle
Alliance, filières qui couvrent la majeure partie des exportations de la Bretagne.
Il ne nous semble pas avoir vu l’initiation de telles démarches au sein des chambres de commerce
et d’industrie, ni au sein des 2 autres chambres consulaires (métiers et agriculture).
Il n’est donc pas impossible qu’apparaissent des visions « politiques » différenciées entre les
Chambres Consulaires et le Conseil Régional sur la « politique export » de la Bretagne. Par
exemple vis-à-vis des pays en développement. L’une des structures pourrait être tentée de
plaquer là-bas ce qui se fait en Bretagne, l’autre structure pouvant avoir une vision orientée vers
plus de commerce équitable. C’est un exemple parmi d’autres, mais qui n’est pas tellement un cas
d’école si nous examinons de près la politique export du groupe volailler Doux, que ce soit au
Maghreb ou au Brésil.
Par mesure de précaution le Conseil Régional pourrait s’assurer que la nouvelle structure
Bretagne Commerce International, largement financée par lui, développera une action qui se situe
bien en cohérence avec les orientations de la politique économique de notre Assemblée.
Nous sommes persuadés que des réponses seront apportées à nos interrogations mentionnées cidessus, et notre groupe votera favorablement pour les orientations proposées dans le rapport
soumis à notre assemblée.
Je vous remercie.
Emile BIHAN