Le touriste mauricien à la rescousse
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Le touriste mauricien à la rescousse
ENL GROUP PEOPLE INITIATIVES NEWS Hôtellerie : Le touriste mauricien à la rescousse No. 10 JANUARY 2014 CIRCUS Contents Lightalk INSPIRATION 4 Food for thought Communication & PR - ENL Shyama Soondur AT A GLANCE 5 ENL plante son drapeau à La Réunion INSIDE STORY 7 White palm heart rolls out into supermarkets 8 BPR : Promesse de renouveau WIDE ANGLE 10 Villas Valriche takes to world stage PERSPECTIVES 14Hôtellerie : Le touriste mauricien à la rescousse IN-SHAPE 17 La « détox » d’après-fêtes OUTREACH 19 Partage et solidarité pour resserrer les liens 21 Pran Kont s’étend à St-Pierre FACE TO FACE 22Bhasker Desai : « L’astrologie : 75 % de mensonges et 25 % de faussetés » ENCOUNTERS 24Formation en entreprise : Débuter sa carrière du bon pied REFLECTIONS 26Première Guerre mondiale : Manne inattendue pour le sucre mauricien A publication of ENL Group ENL House Vivéa Business Park Moka, Mauritius www.enl.mu | [email protected] Executive Editor Shyama Soondur « L’année à venir promet d’en être une d’événements sportifs, de chocs politiques et de mutations économiques », prédit le très réputé magazine hebdomadaire britannique The Economist. L’année 2014 est celle de la Coupe du monde de football au Brésil, pays emblématique pour les amateurs du ballon rond – spectacle assuré ! C’est aussi l’année où les économies africaines devraient enfin prendre place dans le train de la haute performance aux côtés des superstars asiatiques, qui pourraient d’ailleurs ne plus s’appeler uniquement Chine et Inde pour la première fois depuis longtemps... Si les éditorialistes basent leur réflexion sur des observations et analyses rigoureuses de l’actualité mondiale, nombre d’entre nous préfèrent s’en remettre aux astres pour savoir ce que réserve l’année nouvelle, avec ainsi le sentiment de maîtriser leur devenir. À ceux-là en particulier, nous donnons rendez-vous à la page 22 de la présente édition. Nous nous livrons, bien évidement, à notre propre mise en relief de l’actualité – nationale cette fois. Et locale aussi, celle du groupe ENL. Nous vous proposons un zoom sur le secteur hôtelier, devenu encore plus créatif en ces temps de vaches maigres et qui, enfin, considère le marché mauricien comme un segment commercial à part entière. Concept, Layout & Art Direction Entre autres tableaux de la vie des entreprises ENL, nous faisons un gros plan sur l’engagement du groupe à accueillir les jeunes en stage et à participer ainsi à former les prochaines générations de professionnels et décideurs. Contributors Bonne lecture. Et excellente année 2014. Lemon Agency Désiré Eléonore Gilbert Deville Ajai Daby Joëlle Guiot Printing Editor T-Printers Gilbert Deville (Ideos Communications) January 2014 Republic of Mauritius JANUARY 2014 3 INSPIRATION S ome would say a new year is the beginning of a new chapter in our lives. It’s a reset button that enables us to start afresh. But in actual fact, this is neither the end nor the beginning. It’s just a going-on, with the wisdom and the clear-sightedness brought to us by experience, good and not-so-good, from yet another year that has gone by. Looking back on 2013, we can safely say that by and large, our group has maintained its trajectory of consistent growth. Our key performance indicators clearly reflect that, though we did not come out totally unscathed from the context, especially in the commerce and manufacturing segment of our businesses. Turnover, profit and total assets more than doubled, notably as a result of our acquisition of the Rogers Group. Indebtedness was held in check and shareholder value was further unlocked when we moved to enhance the tradability of ENL shares on the stock market through a bonus issue. with our business and social partners through better communication and an inclusive growth strategy. We pledged to pursue the development of our human capital and leverage our corporate culture to create value that is meaningful and lasting. ENLIGHTEN No 10 As we set out to imagine the foreseeable future, I would like to sound a word of caution though. Let us scale our ambitions to the resources that we have. Let us balance confidence with prudence. Remember too that we are entrepreneurs, working first and foremost to create sustainable value for our stakeholders. Let focus, enthusiasm and financial discipline be our driving force as the new year unfolds. I am happy to note that we have not deflected from our set itinerary and this should encourage us to carry forth with renewed vigour and enthusiasm. We are now about to review and renew our strategic objectives and chart out a new roadmap for the next three years to come. Let us I wish you happy, productive all take a fresh look at what and creative days ahead. we do; let us start thinking of practical ways to reach the next level of excellence in our respective fields of specialism. We are resolutely pursuing the next level of growth for our group and our strategy includes optimising regional opportunities. Our performance speaks of the discipline, focus and enthusiasm with which we engage with business. It is also a testimony of the trust and goodwill that our group enjoys among business and social partners. I could not commend each and every ENL team player enough The ENL entrepreneurial for consistently nurturing these leadership is ground in the invaluable assets for our group. strong conviction that the future is ours to make and we inNearly three years ago, we set deed can make what we want clear objectives for ourselves out of it. We are resolutely purin our triennial strategic plan. suing the next level of growth We thus committed to devel- for our group and our strategy oping business in a way that includes optimising regional generates cash. We aimed opportunities. We are working at strengthening our relations on new recipes to boost up our 4 financial structures and reinforce our technical know-how to that end. Food for thought Hector Espitalier-Noël CEO, ENL Group AT A GLANCE Chiffre-clé ENL plante son drapeau à La Réunion C’est le score minimal réalisé par les restaurants Ocean Basket de Bagatelle – Mall of Mauritius et Grand Baie La Croisette lors du dernier audit de qualité mené en novembre par la maison mère. Cet audit comprend une vérification sur quelque 400 points du niveau de conformité aux normes et standards de qualité établis par l’enseigne sud-africaine. Le tandem ENL Property/Ascencia déploie son savoir-faire dans le développement immobilier dans la région. Sa première initiative en dehors de Maurice est la construction d’un complexe de loisirs à St-Denis, île de La Réunion, en partenariat avec les propriétaires des cinémas Star. Celui-ci abritera six salles de cinéma, des boutiques et des restaurants et occupera quelque 6 000 mètres carrés sur le front de mer de la capitale réunionnaise, qui s’offre actuellement une cure de jouvence. Les démarches pour obtenir les permis nécessaires à la construction sont en bonne voie et sauf imprévu, les travaux démarreront durant la deuxième partie de 2014. Une « maison de lumière » à Vivéa Un nouvel édifice viendra bientôt s’implanter dans le décor pittoresque de Vivéa Business Park, à Moka. Véritable « maison de lumière », la Light House est sur le marché depuis décembre dernier et les travaux, qui démarrent début mars, devraient durer une dizaine de mois. Elle a été dessinée par le cabinet Macbeth Architects, qui y prendra d’ailleurs ses quartiers au 2e étage. Le cadre naturel, moderne, mais empreint d’histoire de Vivéa est un écrin idéal pour ce bâtiment stylé. Avec l’inauguration en décembre de la nouvelle route Terre-Rouge/Verdun, qui rejoint le bypass St-Pierre/ Ebène, le parc d’affaires élargit également son ouverture au reste de l’île. La Light House propose différentes configurations d’espaces de bureaux, avec des modules à partir de 45 m². Les services et espaces communs ont été étudiés pour répondre aux besoins de chacun, avec un nombre important de parkings, l’accès à la fibre optique et d’autres aménagements encore. Un syndic professionnel assurera la gestion des espaces communs. La Pépinière fait pousser son marketing La Pépinière, comptoir grand public d’ENL Agri pour tout ce qui concerne les plantes ornementales ouvert il y a tout juste un an, part à la conquête du marché des clients particuliers. En février et mars, elle leur propose une remise de 10 % sur une sélection de plantes d’intérieur, après le succès des journées découverte organisées début novembre. Celles-ci avaient attiré de nombreux clients jusqu’à Moka, en dépit d’un temps pluvieux. ENL Agri, gros fournisseur du secteur paysager, propose 400 variétés de plantes en une dizaine de tailles différentes : gazon en rouleau, plantes fleuries, d’intérieur, aromatiques et médicinales, ainsi que couvre-sol, cactus, bonzaïs, orchidées et plantes endémiques se sont disputé l’attention des visiteurs. Sont aussi disponibles des pots, du fumier, du compost et un mélange spécial pour les plantes. JANUARY 2014 5 AT A GLANCE ESP Landscapers embellit Azuri Les Allées d’Helvétia 3 : Début des travaux Et un projet de plus pour ESP Landscapers, qui s’est vu confier l’aménagement paysager de certaines zones du projet Azuri, à Haute-Rive. Ce village résidentiel est ouvert depuis décembre dernier. Surfant sur la vague du dynamisme récent du secteur du paysagisme, la filiale d’ENL Agri a réalisé avec succès l’embellissement et l’aménagement paysager de projets tels que Villas Valriche, le Club Med d’Albion, La Balise Marina, Bagatelle – Mall of Mauritius, l’entrée du palais présidentiel à Djibouti et le mur végétal du nouveau terminal de l’aéroport international SSR. Après le succès des deux précédentes phases, le village intégré des Allées d’Helvétia démarre la construction de sa troisième phase en ce début 2014. Les travaux dureront 17 mois, au bout desquels le village comprendra 25 duplex et 33 appartements de plus. Situé à proximité d’écoles, d’universités et de centres commerciaux et sportifs, Les Allées d’Helvétia offre un cadre de vie moderne et semi-urbain au cœur de Moka. À ce jour, plus de 75 % des nouvelles unités résidentielles proposées ont déjà trouvé preneur. Le prix de vente se situe entre Rs 5,4 millions et Rs 12,3 millions. « Soft opening » du Royal Palm Marrakech Nom emblématique de l’hôtellerie haut de gamme à l’île Maurice, le Royal Palm exporte son savoir-faire jusqu’au pied de la chaîne de l’Atlas. New Mauritius Hotels, compagnie associée d’ENL Investment opérant sous le nom Beachcomber Hotels, a procédé au « soft opening » de son dernier fleuron à Marrakech, au Maroc, le 11 décembre dernier. Développé sur un terrain de 231 hectares, le projet inclut également le premier IRS mauricien à l’étranger, le Domaine Royal Palm Marrakech, avec 91 villas de six modèles différents. Tout comme les clients de l’hôtel, les résidents bénéficieront d’un service haut de gamme : parcours de golf de 18 trous, spa, centre de fitness, restaurants gastronomiques, country-club et conciergerie, entre autres. Le « Made in Moris » s’installe à Moka C’est à Allée Minissy, à Moka, que toute l’équipe de l’Association of Mauritian Manufacturers (AMM) a pris ses quartiers depuis septembre dernier. Celle-ci dispose ainsi de son tout premier local, un ancien bâtiment en pierre de taille rénové grâce au soutien du groupe ENL. Un lieu conçu pour mettre en avant le patrimoine et le savoir-faire industriel mauriciens, témoignant de la vision de l’association à promouvoir le « Made in Moris ». Plus spacieux, plus fonctionnel et facile d’accès, il accueillera les membres et partenaires de l’AMM, qui auront aussi à leur disposition une salle de réunion. 6 ENLIGHTEN No 10 INSIDE STORY FIELD GOOD White palm heart rolls out into supermarkets W ho would be adventurous enough to try and market the heart of white palm (Dictyosperma album), the only one among the nine edible palm species growing on the island that turns brown within hours after being exposed to air? And why would one bother doing it? Field Good, the ENL Agri’s brand of fresh vegetables was game enough to take on the challenge. Simply because although the heart of the royal palm (Roystonea regia and Roystonea oleracea) is the most widely available on the market, white palm heart is a delicacy that is second to none when it comes to taste, explains the Food Crops Development Manager, Alain Souchon. After having been a long time in the thinking, white palm heart in Field Good packaging will finally be available on supermarket shelves in Mauritius in the weeks to come – ready to eat and without any of the unbecoming browning. Ready to use Alain adds that, “Although a certain number of Mauritians are used to eating palm heart, they don’t want to put too much time and labour into cutting open the tree. Our product is fully prepared and ready to use in the recipe of one’s choice. This should encourage new people to try it.” ENL Agri should also be taking the next step soon with a foray into the hotel and restaurant market, which are the largest consumers of this delicacy in Mauritian cuisine. Alain remains as mum as the proverbial clam when asked to explain the secret behind preventing the usual browning. He simply says, “This is where the big challenge was and the reason why white palm was not commercially available. A few attempts have been made in the past but without much success. We are the first to sell it under our brand name, Field Good.” It took about a year to make it through the entire process. For the purposes of the project, a French agronomist with previous experience in palm heart production and processing in Costa Rica was brought in. The young lady spent five months on preliminary research work before ENL Agri staff took over to complete the process, which included shelf-life tests that returned very positive results. “The white palm heart we produce has a shelf life of up to two weeks when stored in a refrigerator at a temperature of 5°C,” says Alain. ENL Agri has started off with a daily processing capacity of some 40 palm trees freshly cut from ENL-owned plantations at Savannah and Bel Ombre – which is of course scalable, depending on the evolution of demand. It has been a somewhat challenging task to produce white palm heart that meets the required standards of quality and freshness, but the taste makes it worth every effort! Keep it simple and tasty Raw or cooked, on its own, in a salad with crudités or prawns and a dash of light vinaigrette sauce, there are many varied ways to enjoy white palm heart. It only takes 5 minutes to cook in water or milk when diced into 2-inch pieces, and a little bit longer for the whole heart or half of it (about 15 minutes). Just toss a tiny knob of butter and a pinch of herbs into the boil to keep it simple and tasty. There is actually no single way of enjoying palm heart but there is only one sacred rule – never let other ingredients overpower its subtle flavour. JANUARY 2014 7 INSIDE STORY BUSINESS PROCESS REENGINEERING Promesse de renouveau Repenser l’organisation et les méthodes utilisées afin d’engager une amélioration continue des processus métiers. C’est ce que prône le service Business Process and Information Systems d’ENL pour aider les filiales du groupe à gagner en efficience et par conséquent, en parts de marché. Plastinax Austral a passé le test. L a réingénierie des processus d’affaires, plus communément appelée Business Process Reengineering (BPR), est un concept qui a fait ses preuves depuis qu’il a été développé au début des années 1990 par Michael Hammer, du Massachusetts Institute of Technology. Cette méthode de gestion impliquant un remodelage des processus métiers a d’ailleurs permis à Plastinax Austral, fabricant de lunettes solaires principalement destinées à l’exportation, de doubler son efficience en quelques mois. Confrontée à de réelles difficultés pour rester rentable dans un domaine hautement concurrentiel, cette filiale d’ENL Commercial s’autorise désormais à envisager l’avenir avec confiance. « Le BPR nous a aidés à sélectionner et à mettre en place un système qui permet une gestion de précision de nos opérations. 8 ENLIGHTEN No 10 Nous pouvons à présent décomposer la fabrication d’une lunette en un ensemble d’opérations et comptabiliser chaque étape en identifiant précisément l’efficience de chaque intervenant dans le processus de fabrication. Nous sommes capables de localiser un nœud de problème et de le dénouer avant qu’il affecte l’ensemble », explique Nicholas Park, le General Manager de Plastinax Austral. « Auparavant, notre principale mesure de la performance était le décompte des pièces produites quotidiennement, sans tenir compte de la complexité de chaque modèle de lunettes. » Ce virage a été amorcé avec le concours d’ENL Corporate Services, dont le Head of Business Process and Information Systems, Jacques de Gersigny, fait ressortir que la notion de mesure et de comptabilisation est fondamentale au BPR. « On ne peut améliorer que ce que l’on peut mesurer. » Il est l’ambassadeur du BPR – ou de l’amélioration continue, comme il préfère l’appeler – chez ENL. Le BPR façon De Gersigny passe par une réflexion sur l’organisation de la production, la qualité et le Lean Manufacturing, qui est une Les lunettes solaires fabriquées par Plastinax Austral sont principalement destinées à l'exportation. INSIDE STORY Le BPR, un investissement personnel avant tout Qu’est ce que le « Business Process Engineering » (BPR) au juste ? C’est une transformation des processus organisationnels par une utilisation optimale des technologies de l’information en vue d’obtenir des améliorations majeures en termes de qualité, de performance et de productivité. Le BPR est reconnu pour produire des résultats très avantageux pour l’entreprise, tels qu’une réduction majeure des coûts, des erreurs et des délais, un accroissement de la satisfaction de la clientèle et de façon globale, une amélioration de l’efficience, ainsi que de l’efficacité organisationnelle. Nicholas Park (à dr.) et Jacques de Gersigny faisant le point sur le processus de BPR engagé chez Plastinax Austral. réorganisation du suivi de la production ainsi qu’un réaménagement du plan de travail bâti sur les principes du Kaizen et de ses 5S : Seiri (débarrasser), Seiton (ranger), Seiso (nettoyer), Seiketsu (respecter) et Shitsuke (promouvoir). La mise en pratique de ces divers concepts chez Plastinax s’est traduite par une baisse du coût des heures supplémentaires pour une production équivalente en quantité et en complexité, tout en ayant recours à des effectifs moindres. Le BPR se révèle un outil qui permet de piloter l’activité de production de l’entreprise en temps réel, ainsi que d’envisager la suite du développement et des opérations avec une vision plus claire. Le cas Plastinax fait école au sein d’ENL. Plusieurs autres filiales du groupe, dont Axess, Espral, Pack Plastics, ENL Agri et Cogir s’apprêtent à s’engager sur la voie du BPR pour atteindre un palier supérieur de leur développement. Jacques de Gersigny, lui, se passe volontiers de cette définition formelle. Il préfère envisager le BPR comme un processus d’amélioration continue de tous les procédés d’entreprise. « Il n’y a rien de très compliqué dans le BPR. 3 L’investissement requis est en premier lieu personnel, impliquant chaque composante de l’équipe. Ce qu’il faut avant tout, c’est une décision du dirigeant, qui s’engage devant ses employés à se lancer dans ce projet d’entreprise. S’ensuivent un changement profond de mentalité et une évolution accélérée de la culture d’entreprise », dit-il. Le client au centre des préoccupations La réingénierie des processus d’affaires repose sur trois principes de base : éliminer le gaspillage, se rappeler que les employés sont au cœur du système et fabriquer selon les besoins du client. Comme l’explique si bien le gourou du marketing et du management Peter Drucker, c’est le client qui détermine ce qu’est une entreprise. « L’entreprise doit pouvoir se remettre en question de manière régulière et structurée : pourquoi fait-elle ce qu’elle fait ? Et pourquoi le fait-elle de la manière dont elle le fait ? » Ces questions obligent à se recentrer, à retourner à l’essentiel, à savoir le client. « L’objectif premier n’est pas de réduire les coûts, mais plutôt d’améliorer la valeur donnée au client. Réduction des coûts et gains en efficience en sont les conséquences naturelles », précise Jacques de Gersigny. Le plan de route pour y arriver est simple et fiable. Il se résume en un acronyme facile à retenir, le PDCA : « Plan, Do, Check, Act. » « Elaborez votre plan d’action pour atteindre vos objectifs. Exécutez-le. Vérifiez si les objectifs ont bien été atteints et le cas échéant, faites ce qu’il faut pour rectifier le tir. » Et ainsi s’instaurera un cercle vertueux qui aidera à garder le focus. JANUARY 2014 9 WIDE ANGLE Villas Valriche takes to world stage After triumphing at the International Property Awards 2013-14 for Africa and Arabia in Dubai, the Villas Valriche team was among the privileged few to attend the glittering grand final gala event where the best in the world were recognised and rewarded. 10 ENLIGHTEN No 10 T here is no higher global recognition for a property developer than the prestigious International Property Awards (IPA), dubbed the ‘Oscars of the Property World’. Global exposure as well as marketing and networking opportunities are just a few benefits a brand can potentially draw from receiving such an honour. The IPA are indeed widely regarded as one of the world’s most prestigious competitions in the residential and commercial property industries – and certainly the world’s richest when measured by the value of the projects entered. They rank the most impressive developments from around the globe for a variety of real estate including leisure facilities, shopping centres, high-rises, public service buildings, office complexes, and multiple and single residences. The judging panel consists of over 70 industry professionals including many highly respected luminaries. Villas Valriche clinched three highly coveted trophies – 5* star Award for Best Golf Development, 5* star Award for Safe Home and Highly Commended for Best Development Multiple Units – at the IPA 2013-14 for Africa and Arabia, sponsored by EY and Virgin Atlantic. The event, which is akin to regional heats, was held in October 2013 at the One&Only Royal Mirage Hotel in Dubai. And to top it all, after further examination of the highest scoring entries from each category, the ENL-Rogers development was selected by a high-calibre jury of international experts to be the flag-bearer for Africa in two categories, Best Golf Development and Safe Home – a feat that has been achieved WIDE ANGLE Haul of honours by very few in the history of this prestigious competition. The Villas Valriche CEO, Anton de Waal says winning these accolades speaks volumes about the high quality of the development. “To be ranked as the top development on the continent in any single category is an amazing enough achievement, but to win in two is simply outstanding. Our whole team is over the moon.” The regional winners from Africa, Arabia, Asia Pacific, Europe, UK and the Americas went on to compete in the International Final ‘World’s Best’ Property Awards held on 6 December 2013 at the Grosvenor House Hotel in London. “We know that the standard of entries is extremely high so we can be justifiably proud of being a grand finalist,” adds the Sales Director, Timo Geldenhuys. This remarkable achievement further establishes the Villas Valriche brand as a best-of-breed experience among Integrated Resort Schemes in Mauritius. It also demonstrates the resort estate’s appeal amid considerable competition from numerous tropical destinations around the globe. To date, the developers have constructed and sold the highest number of villas on the island. Over 130 villas have already been sold, over 140 of them are completed and occupied and the development continues to attract strong interest from international buyers. The recognition recently received by the brand is even more impressive when one considers that only a handful of years ago, this vast site was an expanse of sugarcane fields that has been transformed into a stunning international awardwinning resort. Top-notch villa experience The hat trick of trophies scooped by Villas Valriche at the International Property Awards 2013-2014 are just the latest of a string of accolades earned by the development since its launch in 2007. The resort estate has taken home an impressive haul of honours from the world’s most prestigious property awards programme in recent years, including: 2012Best Development Marketing 2009Best Golf Development Best Residential Development Located in the pristine region of Bel Ombre in the South of the island, Villas Valriche is a fully operational residential development comprising a wide range of spacious detached freehold villas with spectacular views over the ocean and the mountains. Homeowners enjoy privileged access to unrivalled amenities including the Heritage Golf Club championship golf course and Academy, two 5* beachfront hotels – Heritage Le Telfair Golf & Spa Resort and Heritage Awali Golf & Spa Resort – as well as 12 restaurants, bars, lavish spas, sports and health facilities, the world-class C Beach Club and the Frederica Nature Reserve. Besides an established rental pool generating attractive income for participating owners, its ‘Visit & View’ package allows prospective buyers and their family to stay in a luxury villa at a substantially discounted rate and experience the resort first-hand. The development also secured a finalist berth in the Marketing Excellence Awards of the Chartered Institute of Marketing in 2012 and was ranked among the Top 10 Best Luxury Developments in the World by Homes Overseas Magazine in 2009. In addition, out of 26 reviews posted on the very popular TripAdvisor travel portal, 23 of them rated the Villas Valriche rental pool as ‘Excellent’ and two others as ‘Very Good’. JANUARY 2014 11 PERSPECTIVES Hôtellerie Le touriste mauricien à la rescousse Chiffres-clés 3,8 % C’est le taux de croissance des arrivées touristiques prévu par Statistics Mauritius pour 2013, avec un nombre de visiteurs atteignant la barre du million sur l’année 3 600 chambres sont disponibles dans les quelque 50 établissements d’une à trois étoiles reconnus par l’AHRIM 400 000 à 500 000 touristes de plus sont requis pour combler la surcapacité hôtelière actuelle, estiment les professionnels 60 % C’est le taux d’occupation moyen enregistré dans les hôtels mauriciens sur les neuf premiers mois de 2013 12 ENLIGHTEN No 10 PERSPECTIVES La destination Maurice peine à passer la barre du million de touristes, avec une croissance estimée à 3,8 % pour 2013, légèrement en deçà des objectifs de croissance mondiale. Face à cette quasi-stagnation qui prévaut depuis quelques années, les opérateurs du secteur explorent de nouvelles voies et innovent davantage. Et dans le contexte actuel de surcapacité de chambres, la demande croissante d’une clientèle mauricienne de plus en plus friande de plaisirs qui étaient un temps considérés – à tort ou à raison – comme l’apanage d’une clientèle étrangère tombe à pic. Une situation que l’on peut qualifier de gagnant-gagnant... A vec l’évolution du pouvoir d’achat, ainsi que des goûts et préférences des Mauriciens, le séjour en hôtel ou en bungalow « haut de gamme » est une tendance nette qui se dessine depuis quelques années. Surtout en périodes de fêtes, de vacances scolaires et durant les longs week-ends. En parallèle, sous l’essor du tourisme, le parc hôtelier mauricien s’est grandement développé depuis deux décennies. La situation économique et financière internationale – surtout en Europe, principal marché de la destination avec 58 % des arrivées touristiques – est toutefois venue mettre un coup de frein à des années de croissance débridée. Avec un total de 108 hôtels, soit 11 715 chambres et 23 899 lits à fin septembre 2013, les professionnels du secteur estiment qu’il faudrait de 400 000 à 500 000 touristes de plus que le million de visiteurs accueillis en 2013 pour combler l’excédent de capacité. Alors que certains, surtout les établissements de petite et moyenne taille, jouent depuis des années la carte de l’ouverture aux Mauriciens, la conjoncture a contraint d’autres à revoir leur copie. Cette clientèle insuffisamment exploitée jusqu’ici constitue désormais un apport très appréciable – et pas uniquement en basse saison. Elle a d’ailleurs contribué à atténuer la régression du taux d’occupation moyen, qui était de 60 % sur les neuf premiers mois de l’année dernière, soit trois points de moins que durant la période correspondante en 2012. Fort heureusement, la situation a progressé depuis le mois d’août, ce qui laisse prévoir un taux d’occupation moyen de 62 % dans les hôtels en 2013, au même niveau que l’année précédente. « La saisonnalité existe de longue date, mais l’inadéquation entre le nombre de chambres disponibles, les arrivées touristiques et les sièges d’avion affecte davantage les opérateurs en période creuse. Cela doit nous pousser à trouver des solutions innovantes aussi bien au niveau structurel et national que dans nos stratégies commerciales », explique François Eynaud, Chief Executive Officer de Veranda Leisure & Hospitality (VLH) et président en exercice de l’Association de Hôteliers et Restaurateurs de l’île Maurice (AHRIM). Potentiel à exploiter Pour Malenn Oodiah, sociologue et responsable de la communication de Beachcomber Hotels, ce changement de paradigme résulte de la convergence de deux facteurs : d’un côté, la recherche de moyens d’optimiser le taux d’occupation avec les difficultés que connaît le secteur hôtelier et de l’autre, une demande croissante pour des séjours en hôtel de la part des Mauriciens, « Les hôtels ont réalisé qu’il y avait un potentiel à exploiter auprès des Mauriciens qui en ont les moyens », dit-il. Quel est le profil sociologique de ces Mauriciens qui vont séjourner dans les hôtels de l’île ? « Ce sont des personnes de toutes les communautés, appartenant aux classes moyennes ou supérieures, qui viennent souvent en famille ou entre amis », confie Malenn Oodiah. Selon lui, de plus en plus, le touriste mauricien s’intègre et se sent à l’aise dans le paysage hôtelier local. « Le véritable souffle à l’industrie viendra cependant d’une reprise sur les marchés traditionnels et des retombées de la politique de diversification axée sur les marchés émergents, qui donne déjà des résultats tangibles », précise-t-il. JANUARY 2014 13 PERSPECTIVES Le charme des PMH Le contexte économique actuel a rendu la clientèle touristique – tant étrangère que mauricienne – encore plus sensible aux prix. Les initiatives promotionnelles ciblant spécifiquement les Mauriciens et les offres de dernière minute qui affluent ces derniers temps sont autant d’aubaines qui se refusent difficilement. Dans une stratégie de survie, les établissements d’une à trois étoiles de moins de 50 chambres regroupés sous l’appellation Petits et moyens hôtels (PMH), tout autant les grandes structures de quatre étoiles ou plus, ont dû consentir à des efforts en baissant leurs tarifs. Les PMH souffrent aussi de la concurrence des établissements plus grands qui, de temps à autre, proposent des offres de basse saison qui viennent « empiéter » sur leur clientèle. « Même si les grands hôtels souffrent également de la surcapacité et de coûts d’opération plus élevés, ils ont une masse critique plus importante et un marketing plus puissant. Leur endettement est néanmoins une source d’inquiétude. De plus, en période creuse, les problèmes de trésorerie sont plus aigus pour tout le monde », indique François Eynaud. Dans le contexte actuel, le milieu de gamme semble mieux tirer son épingle du jeu. Dans le contexte actuel, le milieu de gamme semble mieux tirer son épingle du jeu. À l’instar de Veranda Resorts, marque hôtelière de charme de VLH, qui affiche malgré tout un taux d’occupation très satisfaisant pour les neuf mois à juin 2013, de loin supérieur à la moyenne nationale. Les PMH constituent une part non négligeable des établissements touristiques à Maurice. Ils sont une alternative pour des expériences différentes. Ils offrent une panoplie de positionnements, dont certains plus récents visent une clientèle plus aisée. Mais plus traditionnellement, ils répondent aux budgets réduits. « La clientèle des PMH n'est pas celle des grands hôtels. Elle recherche un accueil Jocelyn Kwok Chief Executive Officer de l’AHRIM Label « Authentique » L’AHRIM reconnaît une trentaine d’établissements qui se présentent comme des trois-étoiles et 20 d’autres en une et deux étoiles. Cela représente environ 2 700 chambres dans la première catégorie et 900 dans les deux autres. Ces petites structures bénéficient de services – communication, marketing ou représentation auprès des autorités du pays – taillés pour répondre à leurs impératifs et réalités, déclare le Chief Executive Officer de l’AHRIM. « Il y a deux ans, nous avons créé un label « Authentique » pour nos petites structures. Nous travaillons de concert avec les autorités afin d’articuler les possibilités offertes par les nouveaux outils technologiques au service des petites structures d’hébergement. » 14 ENLIGHTEN No 10 personnalisé, ainsi qu’un côté convivial et chaleureux dans une structure à taille humaine. Cette recherche d’une atmosphère d’hébergement authentique a construit un segment de marché différent de celui des grands hôtels », soutient le Chief Executive Officer de l’AHRIM, Jocelyn Kwok. De son côté, Guy Hugnin considère que « l’ouverture aux Mauriciens est une très bonne chose ». L’ancien directeur général de l’ex-MTTB et membre du conseil d’administration de VLH y met toutefois un petit bémol : « Il ne faut pas que les bons hôtels cassent les prix et réduisent leurs services pour remplir leurs chambres. » (Voir également l’interview à la page 16) Les villas de luxe, un marché de niche Depuis quelques années, l’offre touristique mauricienne s’est aussi enrichie d’un nouveau service, celui de la location de villas de luxe. Créée en octobre 2010, l’agence Smartvillas est devenue un prestataire reconnu pour une offre complémentaire aux hôtels. Situées dans endroits très prisés comme Grand-Baie et la région Nord, Rivière-Noire et Tamarin, Belle-Mare, ainsi que dans des coins plus sauvages comme Roches-Noires, ou encore Pointe-d’Esny, les villas qu’elle propose sont plutôt moyen et haut de gamme. La clientèle est principalement étrangère, mais depuis peu, des Mauriciens sollicitent également Smartvillas pour des locations à court terme. « Les Mauriciens qui ne sont pas propriétaires veulent passer des séjours au bord de la mer dans des villas privées avec leur famille et il arrive même que certains propriétaires veulent changer de « bord de mer » pour les vacances. Il s’agit surtout de familles à hauts revenus », confie Bénédicte Jalon, l’une des responsables. PERSPECTIVES Le MICE, un segment en pleine expansion Outre l’ouverture à une clientèle de parAvec six salles de conférences climaticuliers mauriciens, les Réunions, Voyages tisées, dont une salle de bal et d’autres de motivation, Conférences et Événements installations adaptées aux exigences du – communément appelés MICE – sont segment, le Maritim se donne les moyens aujourd’hui devenus une autre activité géné- de ses ambitions. Il peut ainsi accueillir ratrice de revenus pour un secteur touris- une clientèle tant locale qu’internationale tique actuellement sur une pente raide. pour « tous types d’événements, allant Il y a quelques années, les premières cam- de 2 à 1 200 personnes, que ce soit pagnes ciblaient l’Europe, notamment à travers des conférences de petite ou grande une présence au salon global des rencontres taille, des séminaires, des mariages, des et de l'événementiel EIBTM, à Barcelone. Team-Buildings, Incentives, lancements Le positionnement de la de produits, fêtes Le positionnement privées, cocktails et destination sur ce segment s’est depuis étendu dîners », ajoute-t-elle. de la destination et développé sur les Au Sugar Beach sur le segment MICE Resort également, le marchés indien, chinois, s’est étendu aux MICE commence à mais aussi mauricien. « C’est un marché marchés indien, chinois, prendre de l’ampleur qui a considérablement – et semble très prisé mais aussi mauricien. augmenté ces dernières des Mauriciens, qui années, avec pour conséquence une con- composent 80 % de sa clientèle sur ce tribution en hausse à quasiment 20 % des segment. « De 2011 à 2012, nous avons revenus », explique Moira Meo, Communi- enregistré une augmentation de 30 % cation & PR Manager de l’hôtel Maritim. Cet des événements et nous nous attendons établissement du nord-ouest de l’île a d’ail- à une hausse de 50 % en 2013 », leurs fait du MICE l’une de ses prestations déclare Olivier Lagane, Assistant Marketing phares depuis plus d’une vingtaine d’an- Manager. Le MICE, qui contribue à environ nées. Pas moins de 500 événements de ce 10 % de l’occupation annuelle de l’hôtel, type s’y sont tenus en 2012. est appelé à croître, poursuit-il. Effet d’entraînement Hormis les hôteliers, l’expansion du segment MICE induit également, par effet d’entraînement, un impact positif sur les résultats des autres opérateurs mobilisés – agences réceptives, prestataires de loisirs, sociétés d’événementiel... Ce qui permet même à certains de « sauver » leur année. Gérant de 150 à 200 événements par an, Impact Production Group a su en tirer parti grâce aux réseaux établis avec d’autres sociétés d’événementiel étrangères. Le MICE constitue plus de 60 % du chiffre d’affaires de l’entreprise, indique le General Manager, Jean-Luc Manneback. « Notre positionnement sur ce segment, notre savoir-faire et notre quête perpétuelle d'innovation sont des facteurs déterminants à l’évolution du marché mauricien. » Selon lui, « le marché MICE pourrait augmenter significativement s’il était boosté par des incitations fiscales, par exemple la suppression de la TVA sur les Groups & Incentives venant à Maurice avec plus de 100 personnes. Sachant que les événements MICE ont généralement lieu à des périodes creuses, cela conforterait aussi le chiffre d’affaires des hôteliers. » JANUARY 2014 15 PERSPECTIVES Guy Hugnin Ancien directeur général de MTTB et membre du conseil d’administration de VLH « LES PETITS HÔTELS SONT NÉCESSAIRES À CONDITION D’ÊTRE BIEN GÉRÉS » Vous êtes l’un des pionniers de l’hôtellerie de charme à l’île Maurice avec le lancement en 1982 du Veranda Bungalow Village, aujourd’hui Veranda Grand Baie Hotel & Spa. À l’époque, qu’est-ce qui justifiait une telle démarche ? Comme nous étions très actifs dans le tourisme chez MTTB, beaucoup de nos partenaires, principalement réunionnais et sudafricains, nous demandaient assez souvent des réservations pour des hôtels autres que de niveau quatre-étoiles et plus. Il n’y avait alors qu’un ou deux petits hôtels pas très bien tenus. Nous avons voulu saisir l’occasion pour lancer un petit hôtel chic, avec un caractère bien mauricien au niveau de l’architecture, de la décoration intérieure et de la restauration, un jardin très tropical, mais avec une vision différente de celle des grands hôtels. Les taux de remplissage montrent que les « petits » hôtels semblent mieux tirer leur épingle du jeu que les « grands » établissements. Ne se font-ils pas une bonne santé au détriment de l’hôtellerie de luxe ? La performance des petits hôtels est, en effet, très bonne actuellement par rapport aux grands hôtels, à quelques exceptions près. Pourtant, ces derniers sont plus présents sur les salons touristiques internationaux parce qu’ils ont les moyens, alors que les petits hôtels comptent surtout sur les agences réceptives locales. Ce qui fait le succès de la destination, ce sont avant tout les grands hôtels, qui organisent des campagnes de promotion individuelles, publient de très belles brochures 16 ENLIGHTEN No 10 et disposent d’un personnel très compétent. Mais c’est un peu comme sur les grands paquebots. Vous avez des passagers qui ont des cabines de luxe et d’autres moins fortunés, qui ont de plus petites cabines, mais qui profitent du même produit. C’est donc logique d’offrir également à ceux qui ont moins de moyens la possibilité de venir profiter de l’île. Ce qui est aussi très important, c’est que la bonne santé des petits hôtels bénéficie quand même au secteur aérien, dont Air Mauritius, aux taxis, aux petits commerces et aux opérateurs de bateaux, entre autres. Il suffit que les établissements soient bien gérés et disposent d’un environnement de bonne qualité. L’offre hôtelière mauricienne est-elle adaptée à la demande actuelle ? On a probablement laissé construire beaucoup trop d’hôtels. Sans vouloir faire la police, je crois que pour bien faire les choses, les autorités devraient attendre un peu avant d’accorder de nouveaux permis, parce que ce qui risque d’arriver, mais que je n’espère pas, c’est que même les grands hôtels vont casser les prix et ce faisant, sacrifier la qualité du service. Il vaut mieux sacrifier les bénéfices pour un temps plutôt que de donner une image dégressive de la destination. Il vaut mieux sacrifier les bénéfices pour un temps plutôt que de donner une image dégressive de la destination. La tendance récente est aussi à une plus grande ouverture vers la clientèle mauricienne... L’ouverture aux Mauriciens est une très bonne chose, mais comme je l’ai dit précédemment, il ne faut pas que les bons hôtels cassent les prix et réduisent leurs services pour remplir leurs chambres. Avec la prolifération des petits hôtels, l’image de Maurice comme destination exclusive ne risque-t-elle pas de pâtir ? Personnellement, je suis pour que tous les Mauriciens puissent gagner leur vie et participer au succès touristique du pays. La petite hôtellerie est certainement nécessaire, à condition que les opérateurs respectent toutes les normes établies. Y a-t-il une formule magique pour redresser la situation dans le tourisme ? Une formule magique, non, mais une formule commerciale qui doit être revue. Je pense que les autorités responsables doivent avoir un plus gros budget et être plus présentes dans les vitrines des grandes agences internationales. C’est quand les choses vont moins bien qu’il faut intensifier les efforts de promotion. Il ne faut pas oublier que le tourisme contribue énormément en termes de revenus et d’emploi. In-Shape Avec Synergy Sport & Wellness Institute La « détox » d’après-fêtes Après la période des fêtes de fin d’année, des tables bien garnies et des repas bien arrosés, voici venu le temps de se reprendre en main et d’évacuer les excès. Exercice nécessaire, mais ô combien difficile. Diane Desmarais, nutritionniste et Yanick Lincoln, préparateur physique et sportif de haut niveau, tous deux du Synergy Sport & Wellness Institute, donnent quelques précieux repères pour mieux « éliminer ». Déchets et toxines : Bonjour les dégâts ! Les aliments et boissons habituellement consommés pendant les fêtes (charcuterie, pâtisseries, sucreries, alcool, etc.) sont un surplus de calories (énergie), d’acides gras saturés (mauvaises graisses) et souvent, de graisses hydrogénées (comme l’huile de palme ou la margarine). Ils demandent davantage d’efforts d’élimination à l’organisme. Ces déchets et toxines supplémentaires qui se créent fatiguent le foie, les reins, les intestins et la peau. Il y a aussi un effet sur la réserve adipeuse, en d’autres mots, sur le poids : ça fait grossir. Toxines : Une bombe à retardement Les toxines, omniprésentes dans les aliments riches, sont dans l’organisme comme les déchets qui obstruent les cours d’eaux et menacent l’écosystème : elles entravent le bon fonctionnement du corps et son équilibre. Tant que l’organisme va bien et n’est pas surchargé de déchets pendant une longue durée, les toxines sont éliminées par les organes-filtres (foie, reins, peau et intestins) et par le système lymphatique. Cependant, en cas de surpoids, d’obésité, de problèmes de peau, de reins ou de foie, par exemple, les toxines peuvent s’avérer dangereuses sur le long terme. Non éliminées, elles forment une bombe à retardement qui, à la moindre fatigue immunitaire, peut éclater et provoquer une maladie chronique ou auto-immune. Un verre de vin = 45 minutes de cardio La prise de poids va évidemment dépendre des excès ! Un verre de vin rouge apporte environ 200 calories à l’organisme… ce qui demande 45 minutes de cardio en salle pour être éliminé. La prise de poids dépend de plusieurs facteurs. Par exemple, la quantité de ces calories non utilisées et accumulées sur des semaines, le métabolisme de la personne (certains stockent plus rapidement et plus facilement que d’autres, comme les femmes ménopausées et les personnes qui ne pratiquent jamais d’activité physique) et le type d’excès (la graisse est plus calorique que les protéines ou les glucides : une glace apporte plus de calories qu’un sorbet, par exemple). Cure dépurative : La pilule amère Pour retrouver la forme, rien ne vaut une cure dépurative générale ou du foie pendant 20 jours, bâtie sur mesure par un(e) nutritionniste. Cure renouvelable au besoin, dépendant des écarts commis et du profil de la personne. Bien évidemment, pendant la cure et le plus longtemps possible, il faut absolument éliminer les boissons industrielles, l’alcool, les mauvaises graisses (margarine, huiles raffinées, charcuterie, viande rouge, porc, etc.), le sucre, le sel et les plats salés, les fast-foods et les junk foods, le grignotage, etc. JANUARY 2014 17 In-Shape Pas de recette sportive miracle Régime détox Il n’y a en fait pas de détox typique, mais plusieurs variantes adaptées à la personne, à ses objectifs et à son profil. Il existe quand même quelques lignes identiques : pas d’aliments néfastes comme ceux mentionnés dans la partie « Cure dépurative », exclusion des céréales (sauf le riz et le quinoa, par exemple), des produits laitiers (qui sont pro-inflammatoires et souvent indigestes) et évidemment, des boissons autres que l’eau et les infusions. Il ne faut pas se faire d’illusions : il n’existe pas d’exercices types pour éliminer tous les excès accumulés pendant les fêtes. On ne peut pas faire n’importe quoi et avec n’importe quelle intensité. L’âge, la condition physique, le surpoids et l’hypertension sont autant de facteurs à prendre en compte avant de choisir son sport et l’intensité de la pratique. De toutes les façons, il faut procéder de manière progressive et idéalement, avec les conseils d’un préparateur physique et d’un médecin. Combien d’efforts ? Faire du sport d’endurance sur une longue durée comme la marche rapide, le vélo, le jogging ou la natation au-delà de 40 minutes permet d’épuiser ses réserves et d’éliminer : le corps va chercher l’énergie en brûlant les graisses. Modération Comment avoir une alimentation saine et équilibrée, tout en se faisant plaisir ? La modération est le mot d’ordre. Se faire plaisir une fois par semaine, chaque semaine, est déjà souvent trop, car cela devient régulier. Idéalement, gérer sa vie sociale et ses plaisirs en jouant sur la modération en quantité, faire du troc (par exemple, choisir entre le verre de vin et le dessert) et tout le reste du temps, suivre des principes d’une hygiène de vie qui vise à nourrir son organisme plutôt que de se remplir l’estomac en surchargeant le travail des organes. Le sport, le sommeil et la gestion du stress ont aussi un impact sur le comportement alimentaire. Travailler sur le long terme Les meilleurs résultats s’obtiennent en respectant son corps et ses limites. Si on n’a pas fait de sport depuis longtemps et surtout si on est en surpoids, il faut éviter de courir et de pratiquer des sports à impacts qui vont causer des traumatismes musculaires et articulaires. Il vaut mieux donc privilégier des sports « portés », comme la natation et le vélo. Et toujours commencer par de petites séances et évoluer progressivement. Ne pas cibler des parties du corps Il n’y a aucune relation entre le muscle et la graisse qu’il y a au-dessus ! Faire des abdos ne va pas éliminer la graisse sur le ventre, mais solidifier les muscles du dos, ce qui est déjà bien en soi. Il faut donc travailler les filières qui vont brûler les graisses et tonifier le corps. 18 ENLIGHTEN No 10 OUTREACH Partage et solidarité pour resserrer les liens Sortie de fin d’année à Kendra pour les enfants fréquentant l’atelier de théâtre de Cité Sainte Catherine. Au-delà de leur aspect festif, les traditionnelles célébrations de fin d’année réunissant bienfaiteurs et bénéficiaires des initiatives de responsabilité sociale sont des occasions privilégiées de partage, d’échange et de renforcement des liens. Elles contribuent ainsi à cimenter la relation de confiance sur laquelle repose le succès des programmes de réhabilitation sociale et économique enclenchés. E NL Foundation n’a pas dérogé à la coutume en organisant plusieurs évènements pour clôturer une année 2013 porteuse de sourires et d’espoir renouvelé. Une année riche en réalisations, en défis et en moments d’émotion tant pour l’équipe de travailleurs sociaux de la Fondation que pour ceux qui ont bénéficié de leur aide sous forme de temps, d’expertise et de ressources. Du 10 au 20 décembre dernier, la Fondation a organisé une série d’activités visant à contribuer à préserver la magie de Noël pour les familles les plus vulnérables qu’elle a prises sous son aile. « Il est important de s’accorder un moment pour prendre la mesure de nos réussites et de nos manquements, pour renouveler notre engagement à l’effort personnel et aussi pour célébrer la fraternité et la solidarité », déclare le General Manager, Mario Radegonde. Le programme « Un Noël de partage » est une tradition établie depuis trois ans à L’Escalier, Rivière-Noire, Pailles, Alma et Cité Sainte-Catherine. Après avoir engagé la solidarité du personnel du groupe à travers le don de jouets aux enfants habitant ces régions, ENL Foundation a inauguré la distribution de vêtements de Noël à quelque 800 bénéficiaires âgés de 5 à 11 ans en 2013. L’opération constitue une plate-forme de choix pour les membres de l’équipe ENL qui souhaitent s’impliquer personnellement envers les moins fortunés. Dans ce même esprit de solidarité, la Fondation a permis à quelque 25 familles comptant parmi les plus vulnérables de St-Pierre, Alma, Pailles et Rivière-Noire de s’offrir un vrai repas de fêtes en leur faisant parvenir des corbeilles de Noël. L’élan de partage a également trouvé son expression dans un déjeuner offert à des jeunes âgés de 12 à 14 ans issus des régions-cibles d’ENL Foundation aux JANUARY 2014 19 OUTREACH restaurants Moka’Z, Ocean Basket de Bagatelle et KFC de Kendra Commercial Centre. Cette action, qui a bénéficié du parrainage d’ENL Lifestyle et de KFCFood & Allied Group, a sans doute offert aux jeunes concernés l’expérience d’un mode de vie différent et une nouvelle perspective par rapport à leur propre avenir – une ouverture et un frottement qui ne peuvent que contribuer à élargir leurs horizons. Les initiatives de fin d’année de la Fondation s’inscrivent dans la continuité d’un accompagnement rapproché tout le long de 2013, avec le soutien des ONG partenaires et de l’équipe ENL. Elle a continué à mettre en place des activités et projets pour répondre aux besoins identifiés sur le terrain dans ses domaines d’intervention prioritaires : soutien à l’enfance vulnérable, éradication de la pauvreté absolue, protection de l’environnement et développement de la jeunesse. Pour appuyer le développement de la jeunesse, ENL Foundation a aussi mis en œuvre des programmes visant à aider les jeunes à atteindre leur plein potentiel, notamment à travers l'éducation, la formation et le sport, souligne Mario Radegonde. Ainsi, 47 enfants de Cité Sainte-Catherine et d’Alma âgés de 7 à 15 ans ont été initiés à la natation grâce à une école mise en place avec le concours du Synergy Sport & Wellness Institute. Autre fait marquant de 2013, le projet Bazar Kreasion a atteint sa vitesse de croisière. Avec une confiance retrouvée, les dames fréquentant le centre ont assuré plusieurs expos-ventes de produits tels que des bougies et mosaïques, ainsi que des créations issues du recyclage de papier et en bambou. La progression graduelle des commandes enregistrées est une forme de reconnaissance de leur crédibilité et de leur savoir-faire. L’on ne saurait résumer l’année écoulée sans évoquer la totale implication d’ENL Foundation dans l’accompagnement de 14 familles victimes des inondations de mars dernier à Anse-Courtois, Pailles. La Fondation a, une fois encore, démontré la solidarité et l’approche de cœur telles que le groupe les conçoit dans son engagement envers les plus démunis. Génération verte Certaines de ces actions se démarquent par leur nouveauté et leur portée. Ainsi, les projets « Towards a Greener Generation » et « Kendra cares for our Town », entrepris en collaboration avec Kendra Marketing et Mission Verte, ont permis de sensibiliser la population scolaire et les habitants de St-Pierre à la protection de l'environnement, tout en mettant l'accent sur le recyclage. Ils ont culminé en une exposition d’objets de récupération en juin au Kendra Commercial Centre, dans le cadre de la Journée de l’Environnement. Le nettoyage du centre-ville de St-Pierre et le démarrage d’un programme de tri des déchets avec la collaboration de Mission Verte ont été les autres points forts de la campagne. 20 ENLIGHTEN No 10 année 2014 riche en projets L’amélioration des conditions de vie des plus démunis est un travail de longue haleine. Cette réalité guidera l’action d’ENL Foundation dans la nouvelle année. « La Fondation poursuivra son engagement à protéger et réhabiliter l'environnement en investissant dans des programmes d’éducation et de sensibilisation ciblant les jeunes », soutient Mario Radegonde. Plusieurs « clubs de l’environnement » verront le jour dans les écoles de la région de St-Pierre/Moka. Les autres projets incluent la création d’un potager dans les écoles de St-Pierre, ainsi que la mise en place de programmes de nettoyage et d’embellissement de la région. Le projet de reboisement et de création d’une forêt endémique, qui engagera l’ensemble des employés, demeure aussi une priorité pour le groupe. La Fondation a également été sollicitée par le conseil des districts de Moka-Flacq pour mettre en place une plate-forme d’accompagnement social en collaboration avec différents acteurs de la région, afin de mieux coordonner les initiatives de développement communautaire. OUTREACH Pran Kont s’étend à St-Pierre L’initiative Pran Kont, un concentré d’activités communautaires entreprises annuellement par les filiales d’ENL Commercial dans leur voisinage immédiat, en était à sa troisième édition en novembre 2013. Un brin rodée désormais, l’équipe a étendu son intervention à St-Pierre, autre région d’ancrage pour les entreprises ENL, en sus de Pailles et de L’Escalier. Une centaine de salariés de Pack Plastics, Docufile, Superdist, FRCI, Cogir, Axess, Rennel et Plastinax se sont mobilisés pour offrir aux Saintpierrois un jardin propre et bien tenu. Ils ont passé cinq jours à ramasser les ordures, désherber et remettre en état cet espace vert situé à côté de l’agence de la State Bank of Mauritius, qui avait plutôt mauvaise mine. La rivière qui épouse les contours du jardin a aussi eu droit à un à-fonds. Pailles, lieu de naissance de l’initiative, n’a pas été oublié pour autant. L’équipe a, une fois de plus, investi la cour de l’école du gouvernement Xavier Barbe pour en requinquer l’aire de jeu et réhabiliter le kiosque qui sert de réfectoire aux enfants. Elle a aussi posé les jalons pour transformer un terrain en friche en petit amphithéâtre à ciel ouvert, en attendant les permis nécessaires des autorités compétentes. « Pran Kont est un point fort de l’engagement communautaire d’ENL Commercial. C’est une initiative qui s’inscrit dans la durée et qui vise à accompagner, inspirer et encourager les communautés qui accueillent nos entreprises à prendre soin de l’environnement. L’implication directe de nos équipes, dont c’est le lieu de travail, est un aspect important de ce programme », déclare Eric Espitalier-Noel, CEO d’ENL Commercial. Céline Jean, employée de Pack Plastics qui en était à sa première participation à Pran Kont, était à l’œuvre à l’école Xavier Barbe. « Pran Kont est une très bonne initiative. Chaque employé doit savoir accorder un peu de son temps à de bonnes causes et dans ce cas précis, l’entreprise nous y encourage en nous permettant de le faire durant nos heures de travail », fait-elle ressortir. Quelques élèves présents ce jour-là ont témoigné de son application et de celle de ses collègues volontaires. L’idée que Pran Kont améliore le cadre de vie des villageois et les inspire à garder leur environnement propre motive spécialement Ghylianne Boolkah et Julianna Veerigadu, de Rennel. Cette initiative est aussi une occasion de mieux connaître les collègues des autres filiales du groupe, ce qui est un attrait à ne pas négliger. Mario Radegonde, General Manager d’ENL Foundation, n’en demande pas mieux. Il se réjouit de constater que Pran Kont commence à prendre ses assises parmi les employés du groupe. Thérapie par le jardinage à Verdun OpenMind, spécialisée dans la prise en charge de personnes souffrant de difficultés psychologiques, a démarré en novembre un programme d’hortithérapie baptisé OpenAir, avec le soutien d’ENL. La mise à disposition d’un terrain de 54 perches à Verdun donne à l’ONG un espace qui faisait défaut depuis qu’elle a emménagé à Quatre-Bornes en 2012. Lancée deux ans plus tôt, OpenMind disposait auparavant d’un immense jardin pour ses ateliers de jardinage à Rose-Hill. Le projet de réhabilitation sociale par le jardinage OpenAir bénéficie aussi du financement du Global Environment Facility-Small Grants Programme du Programme des Nations unies pour le Développement, ainsi que du soutien du Decentralised Cooperation Programme de l’Union européenne et de l’ambassade américaine. Cette méthode est « un support efficace au traitement et à la réhabilitation de personnes en difficultés psychologiques. Celles-ci apprennent à prendre soin d’un être vivant et voient assez rapidement le fruit de leurs efforts : c'est très valorisant », explique Marylène François, fondatrice d’OpenMind. « Interagir avec une plante constitue un premier pas pour ceux qui ont des difficultés à entrer en relation avec les autres. » OpenAir fait d’une pierre trois coups, alliant thérapie, préservation de la biodiversité et amélioration de l’employabilité des participants. OpenMind vise aussi l’éco-certification des légumes, plantes médicinales et autres plantes endémiques qui seront « pris en charge » par ses protégés. JANUARY 2014 21 FACE TO FACE « L’astrologie : 75 % de mensonges et 25 % de faussetés » L’astrologie et l’astronomie… des cousines aussi éloignées que le sont les galaxies de notre univers. Bhasker Desai, astronome amateur et ex-enseignant de sciences, explique la différence entre les vérités de l’astronomie scientifique et les supputations de l’astrologie folklorique, qui ont droit de cité à chaque fin d’année, avec des « prédictions » de toutes sortes pour l’année à venir. Qu’est-ce que l’astronomie ? L’astronomie est une science exacte. C’est l’étude scientifique de tous les objets célestes : le Soleil, la Lune, les planètes, les comètes, les galaxies… Il y aurait plus de 200 milliards de soleils dans notre seule Galaxie (la voie lactée) et des centaines de milliards de galaxies dans l’univers ! Le champ de recherches est donc encore très vaste, mais les progrès déjà réalisés en font la science qu’on connaît et reconnaît. Les connaissances astronomiques évoluent suivant les techniques et les moyens technologiques. 22 ENLIGHTEN No 10 La première fois qu’on a calculé la distance entre le Soleil et une étoile dans notre Galaxie, cela a pris environ six mois. Aujourd’hui, on calcule la distance entre 200 000 étoiles en six mois. Quelle présence tient cette science à Maurice ? Il y a une société astronomique, dont je fais partie depuis les débuts. Elle regroupe des passionnés, incluant des scientifiques, qui entreprennent des observations avec des télescopes et partagent leurs connaissances avec le public et des étudiants. Il existe aussi une filière de recherche s’appuyant sur l’astrophysique et les mathématiques, à travers l’université de Maurice et la Raman Institute de Bangalore. Le radiotélescope installé à Bras-d’Eau observe le ciel austral dans la fréquence de 151,5 MHz, invisible à l’œil humain, mais révélateur de nombreux phénomènes de l’espace lointain. Des doctorants de divers pays l’utilisent aussi pour effectuer des recherches. Maurice va également collaborer au projet Square Kilometre Array en radioastronomie, mené par l’Afrique du Sud et l’Australie. Notre île n’est, par contre, pas bien située pour installer un grand télescope optique, car il faudrait une altitude de plus de 3 000 m et une atmosphère sèche afin de minimiser les distorsions. Pourquoi y consacre-t-on autant d’efforts ? Pour une raison très simple, indissociable de la nature humaine et de la volonté de perpétuation de notre espèce : comprendre notre monde et notre univers, comprendre qui nous sommes et ce que pourrait devenir notre monde, et donc l’espèce humaine. Les connaissances et FACE TO FACE naturels survenaient à certaines périodes qui coïncidaient avec l’apparition de constellations (groupes d’étoiles) particulières, nos lointains ancêtres en avaient conclu que celles-ci avaient une influence sur la nature et les humains. Ainsi sont nés les mythes de l’astrologie. Contrairement à l’astronomie, qui est une science, l’astrologie est constituée à 75 % de mensonges et à 25 % de faussetés. les technologies développées pour l’astronomie ont, par ailleurs, bénéficié à de nombreux domaines qui contribuent au bien-être de l’humanité : médecine, transports, télécommunications, loisirs, etc. Quelle est la différence avec l’astrologie ? L’astrologie trouve ses origines dans des croyances populaires datant de plusieurs siècles ou millénaires, quand les connaissances des phénomènes naturels et célestes ne relevaient pas encore de sciences exactes. Ainsi, en voyant que des événements Les astrologues citent les noms de constellations et leur influence sur les personnes, ou même les entreprises… Ils ont tout faux ! Par exemple, les horoscopes font référence au « passage » du Soleil dans une région du ciel où se trouve, à l’arrière-plan, une constellation particulière au moment de la naissance d’une personne pour dire qu’elle est du signe de cette constellation. Or, il y a une évolution de leur emplacement par rapport aux dates. Le point équinoxial précède chaque année sa position antérieure sur l’écliptique, par rapport au sens de l’orbite terrestre autour du soleil. Pour cette raison, ce mouvement est appelé précession des équinoxes. Le point équinoxial effectue de la sorte un tour complet à reculons de l’écliptique en plus ou moins 25 800 années et l’axe de la Terre décrit en ce même temps un cône complet. Ainsi, les vraies dates du passage dans le Cancer sont actuellement du 21 juillet au 9 août, et pas du 22 juin au 22 juillet. De plus, il existe une treizième constellation, bien réelle, celle d’Ophiuchus, devant laquelle passe le Soleil du 30 novembre au 17 décembre… mais dont on n’entend jamais parler en astrologie. Quant à la soi-disant « influence » de ces constellations, elle n’a rien de scientifique. Par exemple, les planètes, le Soleil et les constellations sont tellement éloignés de la Terre que, malgré leur énorme masse, la gravité qu’elles exercent sur une personne est très inférieure à celle que peut exercer la chaise sur laquelle elle est assise. Vous pourriez donc être « chaise, ascendant table », en faisant un peu d’ironie… Les planètes, le Soleil et les constellations sont tellement éloignés de la Terre que la gravité qu’elles exercent sur une personne est très inférieure à celle que peut exercer la chaise sur laquelle elle est assise. Les Mauriciens semblent s’intéresser davantage à l’astrologie qu’à l’astronomie... C’est dans la nature humaine d’être crédule et d’aimer les mythes et les légendes. Tant qu’on le fait pour le fun seulement, ça va. Prenez les prédictions pour une année passée et comparez-les aux faits réels. Vous verrez que de toutes les façons, les formules utilisées par les astrologues sont tellement générales ou basées sur des tendances annuelles, notamment météorologiques, que quelques événements annoncés peuvent ressembler aux faits. Le physicien Shawn Carlson, du Lawrence Berkeley Laboratory de Californie, avait réalisé une étude dont les résultats ont été publiés en 1985 dans la prestigieuse revue scientifique Nature. Il avait envoyé un questionnaire à plus de 1 000 personnes de catégories socioprofessionnelles et de régions très différentes. Ce questionnaire présentait à chacun d’eux, séparément, son « profil astrologique » d’après son signe et lui demandait d’en noter la justesse. Les réponses montraient que ces personnes trouvaient leur profil juste. Or, il s’agissait, en fait – à leur insu – du même profil pour tous ! La description utilisait les formules usuelles des astrologues, qui peuvent finalement s’appliquer à tous… PROFIL Âgé de 58 ans Est membre de la Société astronomique de Maurice – auparavant Club d’astronomie du collège St-Esprit, fondé en 1967 par le père Eamon Mansfield avec quelques élèves, dont notre interlocuteur. A été président de la Société astronomique de Maurice. Animateur de séances d’observation et d’information astronomiques pour la Société. Enseignant de chimie et Deputy Rector du collège London de 1980 à 2011, aujourd’hui à la retraite. JANUARY 2014 23 ENCOUNTERS Formation en entreprise : Débuter sa carrière du bon pied Le groupe ENL ouvre grand ses portes aux jeunes talents qui souhaitent consolider leurs acquis à travers des stages en entreprise et ils sont actuellement une dizaine à en bénéficier. Une façon de contribuer à la formation des générations montantes. C ertaines choses ne s’apprennent pas sur les bancs de l’école. Comment survivre dans le milieu du travail ? Que faire pour s’y épanouir ? Faut-il se faire disciple de Lao Tseu ou préférer l’apparente sécurité des sans-opinion en acquiesçant à tout ce qu’on vous dit ? L’entreprise peut s’apparenter à une citadelle imprenable pour le « bleu » qui fait ses premiers pas sur le marché du travail. Afin de la conquérir, il faut s’armer de bien plus que d’ambition et de qualifications académiques. L’expérience est un 24 ENLIGHTEN No 10 atout indispensable. Encore faut-il pouvoir pénétrer la citadelle pour l’acquérir… C’est là tout l’intérêt de l’initiative du groupe ENL d’ouvrir ses portes aux jeunes talents pour des stages en entreprise. « ENL est un groupe d’affaires diversifié, avec des équipes talentueuses et expérimentées, engagées dans une grande variété d’activités. Nous souhaitons faire profiter aux jeunes générations de notre savoir-faire cumulé et contribuer ainsi à créer une pépinière de talents pour le pays », explique le Chief Executive Officer, Hector Espitalier-Noël. La participation du groupe au perfectionnement des jeunes talents est un choix stratégique. ENL a pris l’engagement formel d’accueillir des stagiaires, ainsi que de contribuer activement et significativement à leur formation dans le cadre du travail. Cette initiative fait partie du programme « 100 engagements pour demain », qui est un vaste chantier culturel visant à faire évoluer de manière fondamentale la façon d’être et de faire du groupe. L’entreprise a un rôle formateur, qui est éminemment complémentaire de toute instruction dispensée dans le cadre académique. Elle est d’ailleurs régulièrement sollicitée par les universités dont les stages en milieu professionnel sont une partie intégrante du cursus. « L’éducation conventionnelle ne suffit pas à la formation des professionnels et entrepreneurs de demain. Les jeunes ont soif ENCOUNTERS de connaissances pratiques. Ils veulent comprendre, découvrir. Ils ont aussi besoin d’être encouragés, valorisés et soutenus dans leurs aspirations », explique Jeanique Paul-Gopal, HR Operations Manager d’ENL Corporate Services. L’immersion temporaire en milieu professionnel est un excellent moyen de découvrir concrètement un métier, de conforter son orientation et d’affiner son projet professionnel. C’est une application pratique de la formation théorique acquise par l’étudiant. Cet exercice pédagogique facilite la transition entre l’enseignement supérieur et le monde du travail. Les stages dans les entreprises d’ENL s’adressent en priorité à des jeunes en fin de scolarité. Généralement d'une durée d’un à six mois, ils visent à leur faire découvrir concrètement les réalités d'un métier : horaires, vie en entreprise, relations avec les collègues, outils et matériaux utilisés… Le stagiaire a également l’occasion d’effectuer quelques travaux simples et de manipuler les outils ou logiciels propres à la profession, de contribuer à des projets et de discuter avec des professionnels. Pour leur permettre d’optimiser leur expérience, un programme d’accueil en trois temps a été mis en place. « Nous assignons un superviseur à chaque stagiaire avant même de l’accueillir. Le jour de son arrivée chez nous, il ou elle reçoit un accueil personnalisé. La personne concernée est présentée au reste de l’équipe et nous lui attribuons un poste de travail dédié. Elle est ensuite confiée à son superviseur de stage, qui veille à lui donner un mandat clair, diversifié et lui permettant d’intégrer de nouvelles notions. Nous procédons à des entretiens de suivi réguliers afin de nous assurer que chacun y trouve son compte », confie Jeanique Paul-Gopal, qui a déjà placé une dizaine de stagiaires ces derniers mois. En outre, la HR Operations Manager d’ENL Corporate Services se prépare à structurer cette ouverture envers les jeunes en un programme selon lequel chaque filiale du groupe accueillerait au moins un stagiaire par an. Le programme évoluerait naturellement vers une situation où chaque département des filiales prendrait en charge un stagiaire par an. Elle pratique également ce qu’elle appelle le Talent Networking à travers des rencontres régulières avec des candidats potentiels, constituant et animant ainsi un réseau qui sert aussi au recrutement. En même temps, elle exploite à fond les plates-formes de recrutement existantes, dont celle qui est propre au groupe, l’ENL Job Fair (jobfair.enl.mu). Ils ont tenté l’expérience “ Nawmee Padaruth 22 ans – Corporate Communication ENL Corporate Services Je viens de terminer mon BA en Mass Communication au Charles Telfair Institute, qui m’a recommandée à ENL pour un stage. Le processus de sélection a été rigoureux, car il y avait d’autres candidats. Je n’en suis que plus fière d’avoir été choisie. J’ai été impressionnée par l’accueil chaleureux que j’ai reçu, ainsi que par la simplicité des personnes qui constituent l’équipe. Tout le monde est très disponible, avenant et serviable. Mes superviseurs me confient de vraies tâches… Je sens que je vais beaucoup apprendre ici. Joanna Mootoosamy Adrien Edmond 23 ans – Internal Audit ENL Corporate Services Je suis rentré d’Australie en 2012 avec en poche un Bachelor of Commerce de l’université de Deakin. Après avoir passé quelques mois dans l’entreprise familiale, j’ai très vite compris que je devais voler de mes propres ailes pour grandir vraiment. L’audit interne m’intéressait, car il a beaucoup à faire avec le management et offre une grande exposure à des disciplines et personnes différentes. J’ai tenté ma chance auprès des principaux cabinets d’expertscomptables, mais quand je me suis présenté pour un entretien chez ENL, je savais que c’est là que je voulais être. Six mois après, je suis toujours aussi impressionné par l’ampleur, la diversité, la richesse, la modernité et la convivialité de ce groupe. Mon équipe m’a constamment encadré, accompagné et soutenu. 21 ans – Isys FRCI J’étudie en vue de l’obtention d’un BSc (Hons) in Computer Science à l’université de Maurice. J’ai débuté un stage d’un an chez FRCI en juillet 2013 et si tout se passe bien, je rejoindrai l’équipe d’Isys de manière permanente après avoir terminé mes études en juin cette année. C’est une chance inouïe de pouvoir mener de pair mes études et un stage professionnel. Isys se spécialise dans l’installation d’infrastructures informatiques et un stage pratique dans ce département donne une toute autre dimension à mes études. J’apprends tout autant qu’à l’université de mon responsable de stage, Gilbert François et des autres membres de la très dynamique équipe de FRCI. JANUARY 2014 25 IL Y A 100 ANS, LA PREMIÈRE GUERRE MONDIALE Manne inattendue pour le sucre mauricien Bien avant le boom sucrier des années 1970, dont se rappellent plus volontiers la plupart de nos concitoyens, le sucre mauricien a connu des heures fastes il y a précisément un siècle. Ironie du sort, c’est une guerre qui fut à l’origine de cette manne inattendue. 26 ENLIGHTEN No 10 « On était à la fin de juillet 1914, en pleins préparatifs pour la coupe qui devait commencer à la mi-août. En Europe, l’horizon politique s’était assombri et à la suite de l’assassinat de l’héritier de la Maison d’Autriche à Sarajevo, les hostilités furent déclenchées. L’Angleterre, après la Russie et la France, déclarait la guerre à l’Allemagne le 4 août 1914, et le lendemain on publiait ici cette déclaration et proclamait la loi martiale. » Le décor est planté dans cet extrait du livre Mes champs et mon moulin : les réminiscences de Robert Weller : 1901 à 1944, de Frederick North-Coombes, dont la première édition date de 1950. À l’époque, l’activité économique du pays – mais aussi du groupe ENL – repose sur une production essentiellement sucrière. Et le sucre mauricien n’est pas dans la meilleure des passes. Pour mieux situer le contexte, l’industrie locale est confrontée à la concurrence du sucre jamaïcain et antillais. L’ouverture du canal de Suez en 1869 n’a pas arrangé les choses. De 1868 à 1914, les cours mondiaux du sucre ont aussi connu une baisse notable avec la France, la Hongrie, les Pays-Bas, l’Australie et l’Allemagne qui inondent le marché international de sucre de betterave. Malgré l’aménagement d’un réseau ferroviaire pour le transport du sucre des propriétés jusqu’à Port-Louis et le perfectionnement des modes de culture, la production sucrière à Maurice, alors colonie britannique, a stagné de 1860 à 1890. Les violents cyclones qui se sont succédés durant cette période y sont pour beaucoup. REFLECTIONS Le groupe ENL il y a un siècle Avec la Première Guerre mondiale, le prix du sucre mauricien a pris l’ascenseur. Les dégâts entraînés par un insecte de la famille des mites, les maladies touchant la canne, les sécheresses et la malaria sont venus envenimer les choses. La centralisation a commencé dès 1864, année où l’on comptait le plus grand nombre d’usines sucrières dans l’île, soit 304. Près de quarante ans plus tard, en 1902, il n’y a plus que 82 usines en activité et seulement 59 en 1913, avec 153 416 arpents sous canne. La perche de terres se vend alors à environ Rs 5... Lorsqu’éclate la guerre, la Grande-Bretagne, qui s’approvisionnait en sucre principalement de l’Allemagne, de l’Autriche et de la Hongrie, est contrainte de changer son fusil d’épaule. L’île Maurice avait commencé à vendre son sucre à l’Inde en 1862, puis en 1911, « la Grande-Bretagne prendra la moitié de la production, et, après 1914, la presque totalite », écrit Charles Robequain dans Destin d’une île à sucre : l’économie et le peuplement de Maurice. Avec le meilleur prix des sucres, les propriétaires sucriers étaient contents, ils songeaient à améliorer leurs usines, à augmenter leur production. En 1914, la production mondiale de sucre de canne (Indes et Chine exclues) était d’environ 10 millions de tonnes pour à peu près autant de sucre de betterave. Pendant la Première Guerre mondiale, l’ensemble de la production betteravière européenne est atteinte et ne représente plus qu’un volume d’un peu moins de 4 millions de tonnes à la fin du conflit. La production mondiale La période de la Première Guerre mondiale coïncide avec une sophistication grandissante des activités du groupe ENL. Dès 1913, la sucrerie de Savannah est constituée en Savannah S.E. Co. Ltd. La centralisation va bon train et en 1917, Mauritius Land Co. Ltd fait l’acquisition de la propriété de Minissy, qui compte 1 800 arpents, de la Société Hypolite Hardy & Cie. Il est bon de rappeler que Minissy était la plus ancienne sucrerie de Moka. La même année, sir Henry Leclézio rachète la part des héritiers de son frère Eugène dans la propriété d’Alma. Celle-ci s’agrandira d’une partie d’Espérance en 1921 et de 370 arpents de La Laura l’année suivante avant de fusionner avec Mon Désert en 1947 pour donner naissance à Mon Désert-Alma. recensée de sucre cannier connaît une évolution dans le sens inverse de 1913 à 1930, passant à 17,6 millions de tonnes, note Jean Meyer dans Histoire du sucre. L’impact de la guerre sur le sucre mauricien est direct. La production atteint le chiffre record de 277 000 tonnes en 1914 et le prix de la tonne passe de Rs 142 à Rs 230. « Les perspectives étaient qu’il monterait davantage dans un avenir immédiat. La centralisation des usines continuait, bien que lentement » , indique Frederick North-Coombes. « Avec le meilleur prix des sucres, la culture s’était étendue ; on comptait 170 000 arpents sous canne en 1915. Cette extension était due surtout aux petits planteurs. Les propriétaires sucriers étaient contents, ils songeaient à améliorer leurs usines, à augmenter leur production », ajoute-t-il plus loin. Le prix du sucre mauricien prend l’ascenseur, avec un triplement de 1913 à 1919. Il passe à Rs 444 la tonne cette année-là et à Rs 1 014 l’année suivante, dite des « 90 shillings ». La Première Guerre mondiale se termine sur une victoire de la Triple-Entente (France, Royaume-Uni et Russie), à laquelle se sont joints la Belgique, le Japon, l’Italie, le Portugal et les États-Unis. Durant l’entre-deuxguerres, la concentration se poursuit dans l’industrie sucrière mauricienne, avec 54 usines en 1920 et 47 cinq ans plus tard. La fin de l’engagisme indien et les difficultés de main-d’œuvre viennent hâter la mécanisation. La réduction de la superficie sous canne, la surproduction mondiale et la Grande Dépression des années 1930 mettent toutefois un frein à l’essor du sucre mauricien. Le deuxième grand conflit mondial éclatera en 1939. Ses conséquences sur le monde et sur le pays ne seront cependant pas tout à fait identiques à celles de la première... JANUARY 2014 27