DU COQ A L`ANE - Rencontres musicales du Roannais
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DU COQ A L`ANE - Rencontres musicales du Roannais
OULLINS GRAND LYON 7 rue Orsel 04 72 39 74 91 www.theatrelarenaissance.com Direction Jean Lacornerie Relations Presse : Nicole Lévy 04 72 39 74 91 04 72 93 74 78 (LD) [email protected] CREATION EN RESIDENCE (ANNEE 1) DU COQ A L’ANE d’après les Frères Grimm, relecture en ombres et en musiques du conte « Les musiciens de Brême » Ensemble Les Nouveaux Caractères Direction musicale : Sébastien d’Hérin Vendredi 13 novembre à 19h SUPPLEMENTAIRE : Mardi 17 novembre à 19h Scolaires : Jeudi 12 à 10h et 14h30, Vendredi 13 à 10h et 14h30, Lundi 16 et mardi 17 à 10h et 14h30 ATELIER PARENTS/ENFANTS Atelier de sensibilisation pour découvrir l’univers du théâtre musical avec l’équipe du spectacle le Samedi 14 novembre de 15h00 à 17h00. En lien avec la représentation du « Coq à l’âne », en compagnie des musiciens, nous proposons aux parents de participer avec leurs enfants à un atelier ludique. Deux enfants (6 ans et +) maxi par adulte. La séance se termine par un goûter avec l’équipe du spectacle. Inscription (au théâtre) : 10 € par famille et par atelier. Concert spectacle tout public à partir de 6 ans pour 7 instruments et une voix Metteuse en scène : Caroline Mutel Ombres en vidéo : Philippe Beau Direction musicale : Sébastien d’Hérin Musiciens : Les Nouveaux Caractères : Frédéric Baldassare (violoncelle), Stephen Eelhart (percussions), Jasmine Eudeline (violon), Sébastien d’Hérin (pianoforte), Emmanuel Mure (cornet, flûte), Diego Salamanca (Théorbe) Chanteuse/ récitante : Caroline Mutel •••• Présentation générale Du coq à l’âne est un spectacle qui mêle l'art du conte et du récit à la musique de chambre, à la voix lyrique et au théâtre d'ombres. •••• L'intention des Nouveaux Caractères et de la metteuse en scène Caroline Mutel, est de s'adresser à tous mais plus particulièrement au jeune public avec un spectacle mêlant le merveilleux et la découverte grâce notamment au croisement des différents langages artistiques. En effet, le spectacle est conçu à la fois comme une véritable oeuvre de scène et de manière à présenter la richesse des formes artistiques: la voix, les instruments de musiques, le récit, les ombres, etc.. Le récit est celui du conte "Les musiciens de Brême" des Frères Grimm. « Un homme avait un âne qui l’avait servi fidèlement pendant de longues années, mais dont les forces étaient à bout, si bien qu’il devenait chaque jour plus impropre au travail. Le maître songeait à le dépouiller de sa peau; mais l’âne, s’apercevant que le vent soufflait du mauvais côté, s’échappa et prit la route de Brême: “Là, se disait-il, je pourrai devenir musicien de la ville… » Il se déroule tout au long du spectacle entrelacé de pièces de musique instrumentales ou vocales empruntant aux pages célèbres du répertoire allemand des XVIIème et XVIIIème siècles avec des œuvres comme la Sonate représentative et la Bataille de H.I. Biber ou encore le Capriccio stravagante de Farina, mais aussi de quelques surprises stylistiques avec des œuvres « décalées », à travers des musiques plus anciennes ou d’aujourd’hui Les musiciens sont sur scène. Le spectacle est soutenu par les ombres conçues de manière originale pour le spectacle par Philippe Beau, montées et diffusées en vidéo. •••• Le mot de la metteuse en scène •••• Prenez quelques musiciens, si vous les laissez aller à leur penchant naturel, ils vont se donner en spectacle et vous raconter une belle histoire, pour vous faire rêver. Mais si l’idée leur venait de vous faire peur ? Alors ce ne serait plus un rêve mais un cauchemar ! Un cauchemar peuplé d’ombres et de bruits que tous les enfants vivent un jour ou l’autre. Et s’ils ne peuvent s’endormir sans un de ces contes toujours un peu effrayant, ils savent bien que les peurs de la nuit leur feront oublier celles du jour pour s’éveiller heureux, une étrange musique au cœur. Caroline Mutel •••• Les Musiciens de Brême Un homme avait un âne qui l’avait servi fidèlement pendant de longues années, mais dont les forces étaient à bout, si bien qu’il devenait chaque jour plus impropre au travail. Le maître songeait à le dépouiller de sa peau; mais l’âne, s’apercevant que le vent soufflait du mauvais côté, s’échappa et prit la route de Brême: “Là, se disait-il, je pourrai devenir musicien de la ville.” Comme il avait marché quelque temps, il rencontra sur le chemin un chien de chasse qui jappait comme un animal fatigué d’une longue course. “Qu’as-tu donc à japper de la sorte, camarade? lui dit-il. “Ah!” répondit le chien, “parce que je suis vieux, que je m’affaiblis tous les jours et que je ne peux plus aller à la chasse, mon maître a voulu m’assommer; alors j’ai pris la clef des champs; mais comment ferais-je pour gagner mon pain?” - “Eh bien!” dit l’âne, “je vais à Brême pour m’y faire musicien de la ville, viens avec-moi et fais-toi aussi recevoir dans la musique. Je jouerai du luth, et toi tu sonneras les timbales.” Le chien accepta et ils suivirent leur route ensemble. A peu de distance, ils trouvèrent un chat couché sur le chemin et faisant une figure triste comme une pluie de trois jours. “Qu’est-ce donc qui te chagrine, vieux frise-moustache?” lui dit l’âne. “On n’est pas de bonne humeur quand on craint pour sa tête,” répondit le chat, “parce que j’avance en âge, que mes dents sont usées et que j’aime mieux rester couché derrière le poêle et filer mon rouet que de courir après les souris, ma maîtresse a voulu me noyer; je me suis sauvé à temps: mais maintenant que faire, et où aller?” - “Viens avec nous à Brême; tu t’entends fort bien à la musique nocturne, tu te feras comme nous musicien de la ville.” Le chat goûta l’avis et partit avec eux. Nos vagabonds passèrent bientôt devant une cour, sur la porte de laquelle était perché un coq qui criait du haut de sa tête. “Tu nous perces la moelle des os,” dit l’âne, “qu’as-tu donc à crier de la sorte?” - “J’ai annoncé le beau temps,” dit le coq, “car c’est aujourd’hui le jour où NotreDame a lavé les chemises de l’enfant Jésus et où elle doit les sécher; mais, comme demain dimanche on reçoit ici à dîner, la maîtresse du logis est sans pitié pour moi; elle a dit à la cuisinière qu’elle me mangerait demain en potage, et ce soir il faudra me laisser couper le cou. Aussi crié-je de toute mon haleine, pendant que je respire encore.” - “Bon!” dit l’âne, “crête rouge que tu es, viens plutôt à Brême avec nous; tu trouveras partout mieux que la mort tout au moins: tu as une bonne voix, et, quand nous ferons de la musique ensemble, notre concert aura une excellente façon.” Le coq trouva la proposition de son goût, et ils détalèrent tous les quatre ensemble. Ils ne pouvaient atteindre la ville de Brême le même jour; ils arrivèrent le soir dans une forêt où ils comptaient passer la nuit. L’âne et le chien s’établirent sous un grand arbre, le chat et le coq y grimpèrent, et même le coq prit son vol pour aller se percher tout au haut, où il se trouverait plus en sûreté. Avant de s’endormir, comme il promenait son regard aux quatre vents, il lui sembla qu’il voyait dans le lointain une petite lumière; il cria à ses compagnons qu’il devait y avoir une maison à peu de distance, puisqu’on apercevait une clarté. “S’il en est ainsi,” dit l’âne, “délogeons et marchons en hâte de ce côté, car cette auberge n’est nullement de mon goût.” Le chien ajouta: “En effet, quelques os avec un peu de viande ne me déplairaient pas.” Ils se dirigèrent donc vers le point d’où partait la lumière; bientôt ils la virent briller davantage et s’agrandir, jusqu’à ce qu’enfin ils arrivèrent en face d’une maison de brigands parfaitement éclairée. L’âne, comme le plus grand, s’approcha de la fenêtre et regarda en dedans du logis. “Que vois-tu là, grison?” lui demanda le coq. “Ce que je vois?” dit l’âne, “une table chargée de mets et de boisson, et alentour des brigands qui s’en donnent â cœur joie.” - “Ce serait bien notre affaire,” dit le coq. “Oui, certes!” reprit l’âne, “ah! si nous étions là!” Ils se mirent à rêver sur le moyen à prendre pour chasser les brigands; enfin ils se montrèrent. L’âne se dressa d’abord en posant ses pieds de devant sur la fenêtre, le chien monta sur le dos de l’âne, le chat grimpa sur le chien, le coq prit son vol et se posa sur la tête du chat. Cela fait, ils commencèrent ensemble leur musique à un signal donné. L’âne se mit à braire, le chien à aboyer, le chat à miauler, le coq à chanter puis ils se précipitèrent par la fenêtre dans la chambre en enfonçant les carreaux qui volèrent en éclats. Les voleurs, en entendant cet effroyable bruit, se levèrent en sursaut, ne doutant point qu’un revenant n’entrât dans la salle, et se sauvèrent tout épouvantés dans la forêt. Alors les quatre compagnons s’assirent à table, s’arrangèrent de ce qui restait, et mangèrent comme s’ils avaient dû jeûner un mois. Quand les quatre instrumentistes eurent fini, ils éteignirent les lumières et cherchèrent un gîte pour se reposer, chacun selon sa nature et sa commodité. L’âne se coucha sur le fumier, le chien derrière la porte, le chat dans le foyer près de la cendre chaude, le coq sur une solive; et, comme ils étaient fatigués de leur longue marche, ils ne tardèrent pas à s’endormir. Après minuit, quand les voleurs aperçurent de loin qu’il n’y avait plus de clarté dans leur maison et que tout y paraissait tranquille, le c apitaine dit: “Nous n’aurions pas dû pourtant nous laisser ainsi mettre en déroute,” et il ordonna à un de ses gens d’aller reconnaître ce qui se passait dans la maison. Celui qu’il envoyait trouva tout en repos; il entra dans la cuisine et voulut allumer de la lumière; il prit donc une allumette, et comme les yeux brillants et en flammés du chat lui paraissaient deux charbons ardents, il en approcha l’allumette pour qu’elle prît feu. Mais le chat n’entendait pas raillerie; il lui sauta au visage et l’égratigna en jurant. Saisi d’une horrible peur, l’homme courut vers la porte pour s’enfuir; mais le chien qui était couché tout auprès, s’élança sur lui et le mordit à la jambe; comme il passait dans la cour à côté du fumier, l’une lui détacha une ruade violente avec ses pieds de derrière, tandis que le coq, réveillé par le bruit et déjà tout alerte, criait du haut de sa solive: “Kikeriki!” Le voleur courut à toutes jambes vers son capitaine et dit: “Il y a dans notre maison une affreuse sorcière qui a souillé sur moi et m’a égratigné la figure avec ses longs doigts; devant la porte est un homme armé d’un couteau, dont il m’a piqué la jambe; dans la cour se tient un monstre noir, qui m’a assommé d’un coup de massue, et au haut du toit est posé le juge qui criait: ‘Amenez devant moi ce pendard!’ Aussi me suis-je mis en devoir de m’esquiver.” Depuis lors, les brigands n’osèrent plus s’aventurer dans la maison, et les quatre musiciens de Brême s’y trouvèrent si bien qu’ils n’en voulurent plus sortir. •••• Heinrich Ignaz Biber Violoniste , violiste et compositeur né en Bohème en 1644, Heinrich Ignaz Franz Biber fut d’abord employé au service du comte de KROMERITZ en Moravie puis rejoignit la chapelle de Salzbourg où il resta jusqu’à sa mort en 1704. « De tous les violonistes du siècle dernier(17ème), Biber semble avoir été le meilleur et ses solos sont les plus difficiles et les plus fantasques de tous ceux que j’ai vu de cette époque.» (C.Burney) L’imprévisibilité est une caractéristique essentielle du style de Biber. De son intarissable inventivité naît une musique qui, n’était le fait qu’elle existe sur le papier, pourrait avoir été improvisée. Cette capacité était l’un des éléments essentiels de la technique des instrumentistes du 17ème qui, d’ordinaire, utilisaient des pédales de basse et des ostinati que l’on trouve d’abondance dans ces morceaux. Quand Kromeritz perdit Biber, sa bibliothèque conserva nombre de ses compositions, notamment la Sonate Représentative. Le Comte est connu pour avoir eut un faible pour la musique à programme mais bien que ces effets sonores assez brutaux se passent généralement d’explications, il est important de savoir que la plupart d’entre eux émanent à la lettre de la « Musurgia Universalis », œuvre de musicologie jésuite écrite par A.Kircher, qui eut un retentissement international. Cet ouvrage traite de sujets aussi divers que les volcans, les hiéroglyphes et l’Arche de Noé. Publiés à Rome en 1650, ces deux volumes présentent pour la première fois le concept d’une « Doctrine des affections », reliant systématiquement les états physiques et psychologiques à l’expression musicale. •••• Jeux d’ombres création et réalisation Philippe Beau et Xavier Mortimer Toutes les séquences d’ombres vont être préparées, filmées puis montées avant le spectacle. Les séquences seront projetées pendant le concert. Contenu des séquences vidéo : Séquence n°1 -Formation de l’ombre d’un âne (créé avec les mains de P. Beau) Séquence n°2 - Formation de l’ombre d’un chien (créé avec les mains de P. Beau) + Rencontre de l’âne et du chien Séquence n°3 - Formation de l’ombre d’un chat (créé avec les mains de P. Beau) + Rencontre de l’âne et du chat Séquence n°4 - Formation de l’ombre d’un coq (créé avec les mains de P. Beau) + Rencontre de l’âne et du coq Séquence n°5 - Formation d’une forêt en ombre + feuilles qui tombent + l’atmosphère jour devient nuit (ombre blanche + lune) + point lumineux Séquence n°6 - Apparition d’une fenêtre (dessin) + Formation progressive de la pyramide d’animaux (dessin) + fenêtre brisée Séquence n°7 - Apparition de 2 yeux qui bougent (créés avec les mains de P. Beau) Séquence n°8 - Déformations des animaux en monstres (méthode warping) •••• Caroline Mutel - mise en scène, récit et chant Après la Maîtrise de Radio France, Caroline Mutel complète ses études musicales par une formation d'art dramatique sous le parrainage d’A.Vitez. Elle débute avec Suzanne dans Le Nozze di Figaro (Mozart), Adèle dans Die Fledermaus (Strauss), ainsi que dans plusieurs comédies-ballets de Molière et Lully (Les plaisirs de l’Ile Enchantée, L’Amour Médecin). Elle intègre en 1999 la troupe de l'Opéra de Lyon, chante notamment sous la direction de Louis Langrée (L'Enfant et les sortilèges - M. Ravel) et de Marc Minkowski (Orphée aux enfers - J. Offenbach) et participe à plusieurs autres productions comme Le Médecin malgré lui (C.Gounod) ou L’Ivrogne Corrigé (C.W.Gluck). En 2002, elle interprète Julie et Milton (opéras de Spontini) sous la direction d'Ottavio Dantone, en Italie et à l'Opéra de Rennes. Elle chante ensuite dans L'Etoile (Chabrier), The Mikado (Gilbert & Sullivan), Yes (M.Yvain), et Passionnément (Messager) à l'Opéra de Tours, de Rennes et de Metz. En 2003-2004, elle interprète le rôle de Frasquita puis celui de Micaëla dans Carmen de Bizet (Opéra de Massy et Festival du château de Sédières), Vénus dans Idoménée de Campra et Elettra dans Idomeneo de Mozart en tournée en France et à l'étranger. Depuis 2005, elle collabore régulièrement avec plusieurs formations spécialisées dans la musique ancienne. Elle aborde des rôles comme : Nérine dans Médée de M.A.Charpentier avec le Concert Spirituel (Arsenal de Metz, Opéra royal de Versailles, Auditorium de Lyon, enregistré chez Armide), Belinda dans Didon et Enée de H.Purcell, Lavinie dans Enée et Lavinie de P.Colasse, Thétis dans Les Fêtes de Thétis de C.de Blamont (enregistré chez MBF) ou encore de la première soprano dans Fairy Queen de H.Purcell avec Les Nouveaux Caractères (Opéra de Rennes, Château de Versailles, Théâtre des Arts de Vannes). Appréciée pour l’étendue de son répertoire, elle chante également des rôles du répertoire lyrique comme Lisa dans Le Pays du Sourire de F.Lehar (Opéra d’Avignon et de Toulon), llia dans Idomeneo de W.A.Mozart (Opéra de Rennes), ou de la Femme dans La Voix Humaine de F.Poulenc (Opéra de Tbilissi-Géorgie). Elle est sollicitée par La Cité de la Musique pour chanter le rôle de Donna Anna dans Don Giovanni de W.A.Mozart sous la direction d’E.Krivine et par les Chorégies d’Orange pour le rôle de Kate Pinkerton dans Me Butterfly de Puccini sous la direction de Y.Sado. En récital avec orchestre, elle aborde des œuvres comme Des Knaben Wunderhorn de G.Malher avec l’orchestre de l’Opéra de Tours ou encore Les Noces de I.Stravinsky avec l’Orchestre National de Lyon. Avec piano, elle se consacre principalement aux mélodies françaises et italiennes lors de concerts en France et à l’étranger (Slovénie, Bulgarie, Italie). La saison prochaine Caroline Mutel sera à l’Opéra de Tours pour Carmen de G.Bizet, à l’Opéra de Metz et de Saint Etienne pour L’Amour Masqué d’A.Messager, à l’Opéra de Nice pour Aïda de Verdi. Elle reviendra chanter à l’Opéra d’Avignon avec, entre autres, La Clémence de Titus (Servilia) de W.A.Mozart, Véronique (rôle-titre) d’A.Messager et La Cenerentola (Clorinda) de G.Rossini. •••• Sébastien d’hérin- direction musicale et pianoforte Sébastien d’Hérin : un jeune chef qui a forgé son tempérament artistique d’abord au clavecin. Gustav Leonhardt, Pierre Hantaï, Bob van Asperen, Kenneth Gilbert et Christophe Rousset, furent ses maîtres. Ses études ont été couronnées de trois premiers prix, du Conservatoire de Paris (clavecin et basse continue, décernés à l'unanimité, et pianoforte) et du Conservatoire d'Amsterdam. Il s’est affirmé depuis comme un musicien, claveciniste, pianofortiste, de talent, apprécié pour son esprit curieux, sa force de conviction et sa liberté de son. Il s’exprime : comme continuiste, demandé par les plus grands chefs baroques (Jean-Claude Malgoire, Marc Minkowski, Hervé Niquet, Jean Tubery…), comme collaborateur et assistant (Laurence Equilbey, Hervé Niquet, Emmanuel Krivine), ou comme soliste et chambriste (La Bergamasca, et les Musiciens de Monsieur Croche). Il a aimé jouer avec Skip Sempé, qu’il admire pour ce qu’il offre : les plus riches, les plus délirantes et les plus poétiques enluminures baroques que l’on puisse imaginer. Aujourd’hui, il est aussi invité comme chef d’orchestre (Opéra de Rennes, Orchestre Léonard de Vinci-Rouen, Orchestre National de Bordeaux Aquitaine, Orchestre National de Montpellier Languedoc Roussillon) et s’affirme dans la direction musicale. Convaincu que "l'harmonie la plus douce est le son de la voix de celle que l'on aime" (La Bruyère, Les Caractères-1696), il fonde en 2003 avec Caroline Mutel, les Nouveaux Caractères. Avec cet ensemble, il a déjà produit et dirigé, entre autres : Fairy Queen de Henry Purcell (Opéra de Rennes), Egine, Ballet Héroïque de Colin de Blamont (Galerie des Batailles, Château de Versailles, CMBV), Le Mythe d’Enée Opéra de Henry Purcell et de Pascal Colasse, (Opéra de Rennes, mise en scène de Benjamin Lazar). Il a également dirigé Philémon et Baucis, opéra de Joseph Haydn (Opéra de Bordeaux –ONBA et Orchestre Leonard de Vinci à Rouen ; mise en scène Emilie Valantin). Sébastien d’Hérin a enregistré avec les Nouveaux Caractères Les Fêtes de Thétis de Colin de Blamont (MBF) et un disque consacré à Rameau, avec Les Musiciens de Mr Croche et la Mezzo-soprano Karine Deshayes (Alpha). Il prépare plusieurs productions, dont Les Surprises de l’Amour de Rameau ainsi qu’un double Pygmalion de Rameau et Cherubini. Sans doute Sébastien d'Hérin est-il un musicien emblématique de la jeune génération. Son goût pour la bonne chère, les vins, ou les meilleurs whiskies, ses amitiés fidèles, l'amour d'Hippolyte et de Perle, ses enfants, en font un artiste d'aujourd'hui, engagé et moderne... et libre, autant que possible, qui tente de faire sienne cette pensée de La Bruyère : "le plaisir le plus délicat est de faire celui d'autrui" (Les Caractères -1696) •••• Les Nouveaux Caractères Nouveau nuvo (XIIIe novel, fin XIe lat.novellus, dimin. de novus, neuf) : qui, dans une catégorie a des caractéristiques nouvelles, inédites par rapport à la tradition. Caractère karacter (lat. character, du gr. Kharaktêr de kharattein, graver : empreinte) : « Certaine figure qu’on trace sur le papier, sur l’airain, sur le marbre ou sur autres matières avec la plume, le burin, le ciseau ou autres instruments ; pour signifier ou marquer quelque chose. Les lettres sont des caractères qui servent à marquer nos pensées » Dictionnaire de Furetière 1695. « Rien n’est plus dangereux dans la société qu’un homme sans caractère, c’est-à-dire dont l’âme n’a aucune disposition plus habituelle qu’une autre. On se fie à l’homme vertueux, on se défie du fripon. L’homme sans caractère est alternativement l’un et l’autre, sans qu’on puisse le deviner, et ne peut être regardé ni comme ami, ni comme ennemi ; c’est une espèce d’anti-amphibie, s’il est permis de s’exprimer de la sorte, qui n’est bon à vivre dans aucun élément. » Encyclopédie de Mrs Diderot et d’Alembert 1751-1772. « Les Nouveaux Caractères donnent leur premier concert en juillet 2003 à l’occasion d’un programme consacré au compositeur J.J.Froberger ; imaginé comme une synthèse musicale entre un idéal, le mien, forcément utopique et mes expériences professionnelles, l’ensemble revendique la pratique historique, mais rejette l’étiquette baroque à mon sens, trop souvent galvaudée. » Convaincu qu’il faut se nourrir du passé pour envisager chaque œuvre de manière contemporaine, Les Nouveaux Caractères souhaitent s’attarder sur les sources originales : manuscrits, autographes, et autres Mercure Galant, sans d’emblée rejeter la tradition. C’est autour de la voix que l’ensemble se cristallise pour ainsi valoriser un répertoire : « L’Opéra et les formes musicales d’inspiration théâtrale » « La formule est belle, mais on peut objecter trop vaste, surtout si l’on n’adopte que le point de vue chronologique. Il me semble impossible de définir l’ensemble d’après un répertoire situé dans une époque « finie ». Les Nouveaux Caractères s’inscrivent dans la continuité de l’histoire de l’Opéra : ils attachent une importance particulière à la qualité du matériau musical (pertinence et qualité de la composition) et au livret (ou du moins au choix de l’histoire traitée). S’il faut donner des bornes artistiques à cette aventure, je rappellerai que « nos premières amours » restent les tragédies lyriques françaises (Campra, Rameau, Mondonville) et leurs formes dérivées (ballets et cantates…), mais que je souhaite plus que jamais continuer d’aborder des musiques plus anciennes et plus tardives, savantes ou légères, sans nous limiter au répertoire national. » Les Nouveaux Caractères sont par nature une formation instrumentale et vocale à géométrie variable qui s’adapte aux œuvres et aux formes abordées, gardant toujours une grande liberté concernant le nombre et le choix des effectifs, parfois atypiques. L’Opéra de Chambre avec de effectifs d’une vingtaine d’instrumentistes et quatre ou cinq solistes vocaux, semble refléter au mieux notre développement actuel. » Sébastien d’Hérin Les Nouveaux Caractères ont été accueillis par de nombreuses scènes et festivals lors de concerts de musique de chambre (Centre Culturel d’Ambronay, Centre Lyrique de Clermont-Ferrand, Festival de Bensaçon…), de récitals(avec C. Mutel au Château de Champs-sur-Marne ou encore K.Deshayes à l’Abbaye aux Dames à Saintes…), de partenariats (Auditorium du Louvre avec le Jeune Chœur de Paris) et déjà de plusieurs représentations d’opéras en concerts (Centre de Musique Baroque de Versailles) et en scène (Opéra de Renens et Grand Théâtre de Vannes). Toujours appréciées pour la force d’interprétation et leur engagement artistique, Les Nouveaux Caractères se sont associés en 2009 à Accentus et Laurence Equilbey pour le Membra Jesu Nostri de Buxtehude. En 2010, ils préparent entre- autres la production des Surprises de l’Amour de Rameau, qui sera donnée au Festival d’Utrecht, au Festival de Bruges en août, au Centre de Musique Baroque de Versailles en octobre, et très certainement à ceux de Sablé sur Sarthe et de la Chaise Dieu.