Carmen
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Université de Khartoum Faculté des Lettres Département de Français Les thèmes le destin et la liberté à travers l'œuvre de P.Mérimée Carmen Mémoire en vue de l'obtenation de M.A en littérature française Présenté par : Asia Ali Youssif Sous la Direction de : Dr . Vivianne Amina Yagi Janvier - 2008 La Dédicace Je dédie ce travail à ma petite famille Les Remerciements Je remercie mes professeurs Dr .Amina Vivianne Yagi, Dr.Youniss El-Amin et les autres professeurs qui m'aident à arriver à ce point. Mes remerciments aussi vont à mon mari et à ma famille . ﺒﺴﻡ ﺍﷲ ﺍﻟﺭﺤﻤﻥ ﺍﻟﺭﺤﻴﻡ ﺍﻟﺨﻼﺼﺔ ﺘﻨﺎﻭل ﺍﻟﺒﺤﺙ ﻤﻭﻀﻭﻉ ﺍﻟﺤﺏ ﺍﻟﻤﺄﺴﺎﻭﻱ ﻤﻥ ﺨﻼل ﻗﺼﺔ ﺍﻟﺭﺍﻭﺌﻰ ﺒﺭﻭﺴﺒﻴﺭ ﻤﻴﺭﻴﻤﻰ)(Prosper Mérimée )ﻜﺎﺭﻤﻥ( Carmenﻭﻗﺩ ﺘﻤﺕ ﻤﻌﺎﻟﺠﺔ ﺍﻟﻘﺼﺔ ﻤﺴﺭﺤﻴﺎ ﺒﻭﺍﺴﻁﺔ ﻫﻨﺭﻯ ﻤﻴﻠﻬﺎﻙ ) (Henrey Meilhacﻭﻫﺎﻟﻔﻰ ﻟﻭﺩﻭﻓﻴﻙ ) (Ludovic Halévyﺃﻋﺩ ﻤﻭﺴﻴﻘﺎﻫﺎ ﺠﻭﺭﺝ ﺒﻴﺯﻴﻪ ). (George Bizet )ﻜﺎﺭﻤﻥ( ﻫﻲ ﻗﺼﺔ ﺩﻭﻥ ﺠﻭﺯﻴﻪ) (Don Joséﺭﺠل ﺍﻟﻘﺎﻨﻭﻥ ﻭﺍﻟﺫﻱ ﺒﻔﻀل ﻜﺎﺭﻤﻥ ﺼﺎﺭ ﻤﻥ ﻋﺘﺎﺓ ﺍﻟﻤﺠﺭﻤﻴﻥ ،ﺍﻻ ﺃﻥ ﺍﺍﻟﻐﺠﺭﻴﻪ ﺍﻟﻠﻌﻭﺏ ﻋﺎﺸﻘﺔ ﺍﻟﺤﺭﻴﺔ ﻭﺍﻟﺘﻲ ﺘﺭﻋﺭﻋﺕ ﻋﻠﻴﻬﺎ ﻤﻨﺫ ﻨﻌﻭﻤﺔ ﺃﻅﺎﻓﺭﻫﺎ ﻓﻲ ﺃﺤﻀﺎﻥ ﺍﻟﻐﺠﺭ ﺴﺭﻋﺎﻥ ﻤﺎ ﺃﺼﻴﺒﺕ ﺒﺎﻟﻤﻠل ﻤﻥ ﺤﺏ ﺩﻭﻥ ﺠﻭﺯﻴﺔ ﻭﻏﻴﺭﺘﻪ ﻋﻠﻴﻬﺎ . ﻨﺴﺘﺨﻠﺹ ﻤﻥ ﻫﺫﻩ ﺍﻟﺩﺭﺍﺴﺔ ﺃﻥ ﻜﻼ ﻤﻥ ﺍﻟﺒﻁﻠﻴﻥ ﻤﺜل ﻟﻶﺨﺭ ﻗﺩﺭﻩ ﺍﻟﻤﺤﺘﻭﻡ ﺍﻟﺫﻯ ﻜﺎﻥ ﺍﻟﻤﻭﺕ ﻫﻭ ﺍﻟﺴﺒﻴل ﻟﻠﻔﻜﺎﻙ ﻭﺍﻟﺘﺤﺭﺭ ﻤﻨﻪ ﻓﺒﻌﺩ ﺃﻥ ﺍﻋﻴﺘﻪ ﺍﻟﺤﻴﻠﺔ ﺒﺈﻗﻨﺎﻋﻬﺎ ﺒﺎﻟﻔﺭﺍﺭ ﻤﻌﻪ ﺇﻟﻰ ﺍﺭﺽ ﺃﺨﺭﻯ ﻭﺃﻨﺎﺱ ﺁﺨﺭﻴﻥ ﻭﺠﺩ ﺩﻭﻥ ﺠﻭﺯﻴﻪ_ﺃﻥ ﻗﺘﻠﻬﺎ ﺴﻭﻑ ﻴﺤﺭﺭﻩ ﻤﻥ ﺃﺴﺭﻫﺎ ﻓﻘﺘﻠﻬﺎ ﻭﺴﻠﻡ ﻨﻔﺴﻪ ﻟﻠﻘﺼﺎﺹ. ﺃﻤﺎ ﻜﺎﺭﻤﻥ ،ﻓﻬﻲ ﺍﻻﺨﺭﻯ ﻗﺩ ﻤﻠﺕ ﻅﺭﻭﻓﻬﺎ ﻭﻗﺩﺭﻫﺎ ﻜﻐﺠﺭﻴﺔ ﻭﺤﻴﺎﺓ ﺍﻟﻀﻴﺎﻉ ﻭﺍﻟﺘﻬﺘﻙ ﻓﺎﺴﺘﺴﻠﻤﺕ ﻟﻘﺩﺭﻫﺎ ﻭﺭﺃﺕ ﻓﻲ ﺍﻟﻤﻭﺕ ﺤﺭﻴﺘﻬﺎ ﻤﻥ ﻗﻴﻭﺩ ﺩﻭﻥ ﺠﻭﺯﻴﻪ . ﻭﻫﻜﺫﺍ ﻫﻲ ﺍﻟﺤﻴﺎﺓ ﻤﺘﻨﺎﻗﻀﺎﺕ ﻭﻤﺘﻀﺎﺩﺍﺕ ﻓﺎﻹﺨﻼﺹ ﻴﻜﺎﻓﺄ ﺒﺎﻟﻐﺩﺭ ﻭﺍﻟﺨﻴﺎﻨﺔ ﻭﺼﺩﻕ ﺍﻟﻤﺸﺎﻋﺭ ﻴﻘﺎﺒل ﺒﺎﻻﺴﺘﻬﺘﺎﺭ ﻭﺍﻟﻼﻤﺒﺎﻻﺓ ﻭﺍﻹﺤﺴﺎﻥ ﻴﺭﺩ ﺒﺎﻟﺠﺤﻭﺩ ﻭﻨﻜﺭﺍﻥ ﺍﻟﺫﺍﺕ ﻤﺎﺘﺕ ﻜﺎﺭﻤﻥ.....ﻭﻤﺎﺕ ﺩﻭﻥ ﺠﻭﺯﻴﻪ ﻭﻟﻜﻥ ﺤﺒﻪ ﻟﻡ ﻴﻤﺕ.. Introduction Prosper Mérimée est très intéressé par l'Espagne. En effet la France du XIXe siècle est très influncée par l’Espagne. Nous trouvons que Hugo, Musset et Gautier ont chanté l'Andalousie dans leurs poésies. Mérimée écrit une histoire amusante, consernant une héroïne qui rassemble les contradictoires, elle est la femme qui séduit les hommes, tout en respectant son mari, elle rassemble la beauté et la saleté-saleté de corps et des moeurs-d'une manière extraordinaire. Elle use son corps pour iffliger les autres, elle est en même temps la voleuse, la sorcière, la grande menteuse et le chef des bandits, elle est sans foi ni loi, on suit de l'histoire tout en considerant que la bohémienne mérite la corde, mais elle meurt avec tant de noblesse, la chose qui m'entraine à chercher dans l'âme instable de cette femme bohémienne les contradictoins cités auparavant et son amant Don José. Pour être précise, nous allons suivre minutieusement la relation de Carmen et Don José et c'est ce dernier lui-même qui raconte à l'auteur dans la prison les caprices de sa maîtresse. Le destin et la liberté sont les thèmes clés tout au long de la nouvelle,c'est un destin funeste et menaçant qui plane sur toute la nouvelle et une liberté sauvage mortelle de la part de Carmen, qui à chaque occasion semble presque comme un défi lancé à Don José. Un destin qui guide José à tuer volontairement sa maîtresse, mais cela sera raisonable si nous savons qu'elle est l'origine de cette violence et c'est la conséquence de faire d'un honnête soldat un mauvais garçon.Et la liberté, le choix unique de Carmen, elle a choisi la parti de la liberté, Carmen est descendue d'une troupe bruyante errante, une fille qui ne connaît que son caprice, elle s'accoutume à une vie errante comme sa nation, se promène d'un homme à l'autre, libre ne connaît ni souci ni travail fatigant. En tuant Carmen, Don José semble exorciser un mal qui le ronge, qui l'ammene presque au bout de la folie à force de vouloir le dompter. Carmen incarne l'essence du monde gitan avec son mépris de la civilisation policée, sa violence joyeuse et sans freins.Carmen la bohémienne n'est pas esclave, elle use de son corps pour ôter aux payllos leur masque de respect, les seuls hommes qu'elle reconnaisse, comme tels ce sont les calés, les Roms ses frères, ses époux, sa seule loi est celle d'Egypte qui assigne leur destin aux gitans. Elle force Don José à choisir la vie des calés cette vie de hasard pour être son destin. Chacun de nos deux héros représente un destin certain pour l'autre , Don José aussi représente le destin qui conduit Carmen à sa liberté en tuant Carmen, il trouve aussi sa liberté . Voilà le titre de mon mémoire le destin et la liberté à travers Carmen ; dans cette étude j'ai pris la nouvelle de Mérimée et l'Opéra-comique (Carmen ) tiré de la nouvelle de Prosper Mérimée par Henry Meilhac et Ludovic Halévy, musique de Georges Bizet. Cette étude est composée de trois chapitres, le premier chapitre est une présentation de repères biographiques et historiques pour bien comprendre comment cette littérature à cette époque a été influencée par, les mouvements romantiques voire politiques. Aussi ce chapitre comprend les deux narrateurs de cette nouvelle (Mérimée et Don José), l'espace et le temps et nous terminons ce chapitre en parlant brièvement de l'Opéra comique de Bizet afin de rendre plus complet le sujet . Dans le deuxième chapitre, j'ai présenté quelques informations sur les gitans, leurs traditions et la sorcellerie qu'ils exercent ; parce que Carmen qui constitue un des grands mythes de l'occident est une gitane de Séville, une gitane, qui ne jouait pas un rôle secondaire ou passager mais le premier rôle, la seule Gitane digne d'être héroïne d'une histiore d'amour. Dans le troisième chapitre nous avons présenté un résumé de la nouvelle à travers les thèmes principaux, l'amour fatal, l'amour qui finit à coup de poignard par lequel son bandit tue le Borgne. Nous avons aussi la jalousie, jalousie mortelle de José qui peu à peu s'enfonce dans la souffrance amoureuse. Ensuit nous avons traité le thème principal de notre mémoire, le destin et la liberté, les souffrances et les douleures de Don José pour trouver la paix et le bonheur auprès de Carmen, sachant parfaitement qu'il ne les trouvera pas mais seulement un destin funeste, également la recherche infinie de Carmen pour une liberté diabolique tout cela est l'esprit de cette oeuvre alors il devient le titre de ce mémoire. PREMIER CHAPITRE 1-1 Repères Biographiques En 1803, le 28 septembre à Paris, était la naissance de Prosper Mérimée, fils de Léonor Mérimée et d'Anne - Louise Moreau- (petite fille de Mme le Prince de Beaumont, l'auteur de la Belle et la Bête )1 Milieu artiste, cultivé mais de goûts et de moeurs bourgeois. Il vit avec ses parents dans l'appartement de fonctions du père jusqu'à la mort de celui-ci en 1836, puis toujours célibataire ,s'installe, rue Jacob avec sa mère qui meurt en 1852 . En 1822, la première rencontre de Mérimée avec Stendhal, ( le grand homme, le meilleur de mes amis actuels)2 1832 . En 1824 l'apparition des articles non signés dans Le Globe sur le théâtr et les acteurs espagnols . En 1825 la publication du Théâtre de Clara Gazul, attribué à une comédienne espagnole qui a un grand succès et d'estime dans le milieu littéraire, partiellement à cause de la supercherie, vite percée à jour. En 1827 la publication de La Guzla (choix de poésies illyriques recueillies dans la Dalmatie, la Bosnie, la Croiatie et l'Herzégovine ):28 ballades trios (dissertations) sur l'auteur supposé Hyacinthe Malglanowitch, censé chanter ses oeuvres en s'accompagnant de sa (guzla) avec une préface du (traducture ). Encore Mérimée affronte une supercherie littéraire, transparente (Gazul/guzla) et sa rencontre avec Émilie Lacoste. En 1828 Duel avec M.Lacoste où Mérimée qui joue(le rôle passif de cible) est blessé. Le mari part pour l'Amérique .... 1-Beaumarchais Jean-Pierre.Dictionnaire des oevres littéraires . 2-Bompiani 1994 ,le nouveau dictionnaire des auteures . La publication de la Jacquerie, ( scènes féodales ) et de La Famille de Carjaval, (tragédie immorale ). En 1829 la publication de la Chronique du règne de Charles IX, où Mérimée liquide son romantisme et se fait peintre du réel. En 1829-1830 la publication dans la Revue de Paris des récits (Mateo Falcone,Vision de Charles IX l'Enlèvement de la Reddoute Tamango, la Partie de Trictrac )et des (romances imitées de ...) qui seront réunis en 1833 dans le recueil Mosaïque, ainsi que du Carrosse du Saint-Sacrement qui sera ajouté au Théâtre de Clara Gazul (édition de 1830). Mérimée voyage en Espagne ( Séville, Grenade, Cordoue, Madrid, Valence). Il dira plus tard : (J'allais être amoureux quand je suis parti pour l'Espagne, c'est une des belles actions de ma vie, celle qui a causé mon voyage n'en a jamais rien su )(lettre à Jenny Dacquin, 25 septembre 1832). Il y rencontre la comtesse de Montijo-mère de la future impératrice Eugénie- avec qui il noue une amitié solide entretient une corespondance suivie jusqu'à sa mort. Mérimée écrit les quatre lettres d'Espagne, qui témoignent de son intérêt pour la" couleur locale" espagnole "coridas, bandits, sorcières ..." Et elles seront publiées dans la Revue de Paris (1831 -1833). Le Changement de régime en France est arrivé: monarchie de juillet. En 1831, nommé chef de bureau au ministère de la Marine,il suivrea son ministre au commerce et Travaux publics, puis à l'intérieur. En 1832, Mérimée est devenu chevalier de la légion. Il mène jusqu'en 1834 à Paris, ce qu'il appelle une vie de " vaurien". Il a une laisison avec une actrice, Céline Cayot, dont il fera Arsène Guillot (1844) et qui a inspiré Stendhal pour Lamiel Leuwen. Mérimée engage une correspondance avec une "inconnue" qui signe " Lady Algernon Seymour " et elle s'appelle, en réalité Jenny Dacquin. La jeune femme a peut-être inspiré le personnage de Miss Lady Nevil dans Colomba. Les lettres à une inconnue seront publiées en 1873 avec une préface de Taine. Cette année- là marque aussi la fin de sa liaison avec Émilie Lacoste. En 1833, la publication de la double Méprise. En 1834-1853 Mérimée est nommé inspecteur général des Monuments histoiriques par Thiers. Il se consacre avec passion à son nouveau métier, dresse un inventaire, forme des architectes et des fonctionnaires, sauve des monuments en péril (en particulier des petites chapelles romanes oubliées...) et il fait d'innombrables tournées d'inspection (cf. Notes d'un voyage dans le Midi de la France (1836) en Auvergne (1838), en Corse (1840) il Rédige des rapports, intervient dans des commissions...etc. Sa correspondance donne un vivant témoignage de ses voyages d'inspection. La publication des Âmes du Purgatoire. En 1835 les Montijo, fuyant de l'épidémie de choléra et les troubles politiques, séjournent à Paris. En 1836 sa liaison avec Mme Delessert, qui durera jusqu'en 1854. La Mort de Léonor Mérimée. En 1837 la publication de la Vénus d'Ille. Mme de Montijo à Versailles. En 1839 dans la revue des Deux –Mondes, publie "Le Salon de 1839"non signé. Il voyage en Corse, puis en Italie avec Stendhal. La mort de M de Montijo. En 1840, la revue des Deux –Mondes publie Colomba.Il voyage en Espagne (Madrid, Carabanchel, Burgos Vittoria et Tolosa ). En 1841, Mérimée voyage en Orient (Athènes,Éphèse ,Constantinople, Magnésie du Méandre. En 1843, il est devenu membre de l'Académie des Inscriptions et Belles lettres. Séjour à Paris de Mme de Montijo et de ses filles. La publication des Études d'hisoire romaine. Élu à l'Académie française où il succède à Nodier (14 mars ) dans le même an. Le lendemain, la publication d'Arsène Guillot (Revue des Deux –Mondes ) fait scandale. En 1845 La publication dans la Revue des Deux –Mondes de Carmen . Octobre : Voyage à Metz ; rencontre d'une "horde de bohémiens" Sa carrière d'homme de lettres semble prendre une orientation différente, plus académique. Avec L'Abbé Aubin (1847), Mérimée met provisoirement un terme à sa production romanesque. Ily reviendra avec La Chambre blue (1866) et Djoûmane (1868) qui ne seront publiés qu'après sa mort en 1873. En 1846 Mérimée voyage à Barcelone . En 1847-1848 : Il publie Don Pèdre. En 1848 la Révolution de Juillet .Seconde République, dont il dit qu'elle lui a fait voir dans ses débuts (les choses les plus horribles ). Mérimée s'intéresse au russe qu'il apprend ,à la littérature et à l'histoire russes. Jusqu'à la fin de sa vie,il publie des traductions de Pouchkine et de Tourgueniev, des articles et des essais sur la littérature et l'histoire russes. Il est nommé membre correspondant de la Real Academia de Historia En 1850 des études sur Stendhal, Heneri Beyle, publié à 25 exemplaires. En 1851 Coup d'État du 2 Décembre. En 1852 officier de la légion d'honneur, mort de Mme Mérimée. Afaire Libri :condamné à quinze jours de prison et 1 000 francs d'amende pour avoir pris, dans un article,la défense du mathématicien Libri, acausé d'avoir volé des livres précieux dans les bibliothèques qu'il était chargé d'inspecter. En 1853 Napoléon III épouse Eugénie de Montijo . Mérimée devient un familier du couple impérial, participe aux divertissements de la Cour , voire les organise ; il se définit un jour lui –même comme "le fou de sa Majesté l'Impératrice ". Mérimée est nommé sénateur. Rupture douloureusment ressentie, avec Mme Delessert. Du Septembre à décembre, il voyage en Espagne. En 1855 l'édition de la Revue et annotée des Aventures du baron de Foeneste d'Agrippa d'Aubigné. Á partir de 1856, sa santé déclinant, il passe tous ses hivers à Cannes. En 1857-1858, il voyage en Angleterre où il étudie, l'organisation de la Bibliothèque du British Museum. (rapport sur les modifications à introduire dans l'organisation de la Biblothèque impériale). En 1858-1859, l'introduction et notes pour l'édition des Oeuvres complètes de Brantôme. En 1859 du Octobre à novmbre, il séjour à Madrid. En 1860 Mérimée devient Commandeur de la légion d'honneur. En 1860-1864 ;voyages réguliers en Angleterre.Il fait un autre voyage en Espagne. En 1866, la réconciliation avec Mme Delessert "Il m'a semblé que vous m'ôtiez une épine du coeur .." Il devient un grand officier de la légion d'honneur. Son état de santé s'aggrave. En 1869 la publication de Lokis dans la Revue des Deux-Mondes. Novembre : Il finit sa Notice sur Cervantès, publiée en 1870. Le Figaro annonce sa mort… En 1870 la Guerre et la défaite. Fin de l'Empire. Le 8 septembre, Mérimée quitte Paris pour Cannes où il meurt le 23 septembre.Il est enterré au cimetière protestant. En 1871, pendant la commune, son appartement parisien, 52 rue de lille est incendié, tous ses livres et papiers –dont les notes et documents sur les gitans sont brûlés. En 1875 le 3 mars, le première représentation de l'Opera-comique tiré de Carmen. Musique G.Bizet livret de Meilhac et Halévy. 1-2 Repères Historiques L'Espagne au temps de Mérimée1 En 1804 Napoléon fait entrer l'Espagne en guerre contre l'Angleterre. Après la défaite de Trafalgar les troupes françaises pénètrent en Espagne où Napoléon envisage d'établir un protectorat. le roi Charles lV abdique en faveur de son fils Ferdinand Vll c'était en 1808. Napolèon obtient I'abdication du nouveau roi. Son frère Joseph Bonaparte devient roi d'Espagne et promulgue une constitution. 1 –Dictionaires des oeuvres littéraires de langue français Il est soutenu par les ((Afraceado)) issus des classes supérieures de la société. Au début de la guerre d'indépendance, les Français doivent affronter non seulement l'armée régulière espagnole mais aussi les guerilleros qui s'attaquent aux voies de communication. La Création du corps des miquelets français. La guerre est acharnée, féroce de part et d'autre. S'ouvre alors pour l'Espagne une ère d'instabilité politique par des guerres ((guerres contre les colonies d'Amérique soulevées et l'une après l'autre perdues sauf Cuba et Puerto Rico, guerres civiles))par la lutte entre les partisans de l'absolutisme et ceux du régime libéral, puis entre les modérés et les progressistes, par l'intervention continuelle de l'armée dans la vie politique, par des changements constants de constitution.. Ces troubles appauvrissent l'Espagne qui cesse de tenir en Europe le rôle d'une grande puissance. Par ailleurs la faiblesse du pouvoir central favorise banditisme et brigandage. En 1813 la défaite de Vittoria où Wellington écrase les troupes françaises met fin à la guerre d'indépendance. Si les Espagnols étaient presque tous hostiles à l'occupation française leurs options de politique intérieure étaient fort différentes. les masses populaires surtout paysannes restaient dans l'ensemble fidèles au roi et à la religion. Les élites en revanche se divisaient en réformistes modérés et en libèraux avancés. Les libèraux qui se réclament des principes de la Révolution française gouvernent de 1811 à1813. lls prennent des mesures contre le régime seigneurial, contre les privilèges de L'Eglise et suppriment l'lnquisition. Ils élaborent et promulguent la constitution de 1812 (principe de l'unité et de la souveraineté nationales, assemblée unique, limitation des pouvoirs du roi … Ferdinand Vll rentre en Espagne en 1814. ll déclare nulles et non avenues les réformes libérales, l'ancien régime y compris l'Inquisition …De nombreuses conspirations libérales ont lieu. En 1820 la Révolution de 1820 :Ferdinand Vll doit accepter la constitution de 1812, l'Inquisition est de nouveau supprimée… En 1820 -1823 : les libéraux sont au pouvoir. Les partisans de la royauté absolue entrent en guérilla. La fin du régime libéral, l'abolition de la constitution de 1823 et le rétablissement de l'absolutisme, en 1823, grâce à L'intervention armée de la France… Le mariage de Ferdinand Vll avec Marie-Christine des deux Siciles en 1829, dont il aura deux filles… En 1833 la mort de Ferdinand Vll. La loi salique ayant été abolie , Isabelle II ( âgée de trois ans !) lui succède. la reine Marie-Christine assure la règence. Elle à l'appui des libéraux,tandis que les absolutistes prennent le parti de Don Carlos, frère du roi, qui réfugié au Portugal, s'est déclaré roi. Le Début des guerres carlistes qui dureront jusqu'en 1840 … Les libéraux sont soutenus par la France, l'Angleterre, les carlistes par la Prusse, L'Autriche et la Russie…. Les libéraux au pouvoir se divisent en modérés et progressistes. En 1834 un statut royal établit la Charte de la monarchie constitutionnelle espagnole.Abolition des fueros des provinces privilégiées .. l'épidémie de Choléra, se déclare en 1834 -1835. En 1836, la nationalisation des biens du clergé règulier. En 1837, la Nouvelle constitution plus libérale et démocratique que celle de 1812 qui marque la fin de l'ancien régime économique et social et fonctionnarise le clergé. Malgré les réformes libérales, les Latifudias ne sont pas supprimées et les masses paysannes n'ont toujours pas accès à la propriété. la Fin des guerres civiles. Don Carlos se réfugie en France. Mais maintient des guerillas carlistes locales … En 1840 le général progressiste Espartero est nommé premier ministre. Emeutes et agitation généralisée qui s'achèvent en révolution et MarieChristine doit s'expartrier, ensuite Espartero exerce la régence. La coalition parlementaire chasse Esparteo, en 1843. Les modérés triomphent avec le général Nevaez Règne d’Isabelle II, pendant lequel l'Espagne jouit d'un calme relatif, malgré les luttes entre progressistes (petite bourgeoisie,partisans du suffrage universel) et modérés (classes dirigeantes, défenseurs de la propriété et de l'Eglise, partisans du suffrage restreint). En 1844, la création de la Garde civile. En 1845, la nouvelle constitution qui est inspirée par les modérés. Les modérés se maintiennent au pouvoir, sauf en 1854-1856 où ils sont supplantés par les progressistes. En 1856, la constitution progressiste. Puis le rétablissement de la constitution de 1845. Le début d'une crise politique sans précédent. La Révolution de septembre, 1868 (la Gloriosa ) l'effondrement du pouvoir d'Isabèlle II, qui se réfugie en France. L'éliction au souffrage universel des cortès constituantes. Le général Serrano assure la régence constitution établissant la monarchie parlementaire et la liberté des cultes. Le général Prim devient chef du gouvernement le problème est alors de trouver un roi. La candidature de Léopold Hohenzollern est à l'origine de la guerre de 1870... En 1871 Amédée de Savoie devient roi d’Espagne, mais devra abdiquer en 1873. L'assassinat du général Prim. Les Nouvelles guerres carlistes dans le nord. L'agitation en faveur d'une république fédérale dans les provinces méditerranéenne. 1-3 L'Espace et le Temps Mérimée est parti pour la première fois en Espagne en 1830 et il situe l'action de son récit cette année–là. L'Espagne réelle, Mérimée ne la découvre qu'en cette année. Il y séjourne plusieurs mois, la parcourant en tous sens nouant des amitiés avec la famille de Montijo, qui ne cessera plus de lui fournir toute sorte d'informations sur l'Espagne et les Espagnols ; il fréquente aussi l'écrivain Estebanez Calderon qui lui parle des charmes de l'Andalousie et lui fait partager son intérêt pour les gitans, leurs mœurs vagabondes, leur langue étrange. En Espagne, Mérimée se soumet de bonne grâce au devoir du voyageur en pays étranger qui est choqué par ses habitudes et ses valeurs culturelles différentes des siennes. Pour être plus exact si l'Espagne ne se manifeste plus dans l'œuvre, elle reste en revanche très présente dans la vie, par les voyages réguliers qu'il y fait et par les relations amicales avec la famille de Montijo et avec les gitans1 . Réinstallé à Paris il se met en devoir de faire partager son enthousiasme à ses amis. D'abord (( L'Espagne vient de nous rendre Mérimée qui l'ayant parcourue seul et en tous sens, ne voit qu'Espagne, Alhambra, Grenade Burgos et combats de taureaux.... 1 -Gengembre Gerand 1998 .Prosper Mérimée les Ames du purgatoire il est admirable à entendre conter les mœurs de ces gens-là)) selon la lettre d'Achille Deveria du 2 février 1831 citèe par M.Taurneur dans son édition de Carmen. Dès ce premier voyage tous les éléments de l'Espagne romanesque de Carmen sont déjà en place mais à la différence des autres voyageurs romantiques à qui un seul séjour semble avoir suffi pour épuiser les charmes du pittoresque espagnol, Mérimée multiplie les voyages. Il ne dépendra jamais de l'Espagne. Il faudrait plutôt dire de l'Andalousie et des gitans1. L'action dans Carmen se déroule entièrement en Andalousie. De Cordoue à Cordoue, en passant par Séville, Gibraltar, Màlaga et Ronda. L'histoire racontée quinze ans plus tôt par Mme de Montijo dont Mérimée a de son propre aveu, tiré le sujet de sa nouvelle, était au départ celle d'un Jaque de Malàga qui avait tué sa maîtresse, laquelle se consacrait exclusivement au public. Banale histoire de truand andalou. l'histoire d'un honnête soldat Navarro séduit par une fille du diable, laquelle le conduit à la dégradation, au vol, au crime et pour finir au supplice. La nouvelle comporte quatre chapitres. Dans le premier chapitre l'archéologue rencontre le bandit. Dans les environs de Cordoue le narrateur, un archéologue rencontre un voyageur dans lequel son guide reconnait le brigand don Josè Navarro dont la tête a été mise à prix. Le narrateur archéologue nous donne une description du lieu de rencontre très détaillée, la nature, le temps et de même la seule description qu'on trouve pour le héros : "c'était un jeune gaillard de taille moyenne mais d'apparence robuste, au regard sombre et fier, son teint qui avait pu être beau était devenu par l'action du soleil plus foncé que ses cheveux "2 1 2 Martino Pierre .l'époque romantique en France .Edition Alençonnaise . –P.Mérimée.Op.Cit.p.79 Alors que le guide va le dénoncer à la police, le narrateur avertit don José et lui permet de s'échapper. Le comportement de l'archéologue et son attitude avec don José dès le début et son hospitalité avec lui " en Espagne un cigare donné et réçu établit des relations d'hospitalité, comme en Orient le partage du pain et du sel "1ainsi que le fait d'avertir don José du danger attendu établit dans don José une sorte de confiance vers l'autre. Ce qui rend le narrateur authentifié plus tard –don José –raconte son histoire tragique au narrateur anonyme archéologue. La deuxième rencontre était entre l'archéologue et la voleuse –Carmen et le condamné. Une promenade dans les villes espagnoles est encore une entreprise périlleuse et romanesque. Il faut avoir du courage, de la patience et de la force l'on risque à chaque pas les privations de tous genres. L'absence des choses et le danger des route. Comme dans sa rencontre avec don José le cigare a facilité la conversation. Mérimée avait introduit un visage féminin dans le monde masculin –à ce temps là-fureurs de cigares-c'était au bord du Guadalquivir " un soir à l'heure ou l'on ne voit plus rien, je fumais appuyé sur le parapet du quai lorsque une femme remontant l'escalier qui conduit à la rivière vint s'assoir près de moi. Je jetai mon cigare aussi tôt Elle comprit cette attention d'une politesse toute française et se hâta de me dire qu' elle aimait beaucaup l'odeur de tabac et que même elle fumait quand elle trouvait des papelitos bien doux. Mêlant nos fumées quand nous causàmes si longtemps, la belle baigneuse et moi, que nous nous trouvâmes presque seuls sur le quai."1 première rencontre entre le narrateur et l'héroïne de la nouvelle. 1 –Ibidem.P.80 1- P.Mérimée.OP.Cit.P.103 Dès le début de la conversation l'action est mise sur le caractère exotique de Carmen. Il semble que les gitans ne soient sur terre que pour être voleurs, ils naissent de pères Carmen au contraire de don José voleurs, sont élevés pour le vol, n'a pas de bonne grâce pour l'archéologue après la participation des cigares elle lui a volé sa montre. Quelques semaines plus tard de nouveau à Cordoue, il se rend à la prison où Don José, accusé du meurtre de Carmen attend son exécution. Don José raconte son histoire au narrateur, un Basque, brigadier dans le régiment de dragons descendant d'une famille noble " Je suis né, dit –il à Elizondo, dans la vallée de Baztan …."2 sa fin est tragique, Carmen lui porte malheur. Il est détruit par une passion fatale. Il mit fin à son histoire tragique en tuant sa bien aimée sans cesser de l'aimer et va se livrez à la police. 1-4 Les deux Narrateurs L'érudit auteur de Carmen fouillait les bibliothèques espagnoles pour y dénicher des manscrits oubliés et critiquait avec une rigueure 2 -Ibidem.p.100 scientifique les textes des anciens chroniqueurs,des histoires populaires, des anecdotes sur son héros1. Il trouve son double fidèle dans l'archéologue assuré de l'importance européenne de ses recherches qui s'en laissera pourtant bien vite détourner par l'éclat (farouche) et (voluptueux) d'un oeil noir sous une mantille. Il se montre ici comme un voyageur sensibles,un archéologue, un savant, apparait aussi comme le double fictionnel de Mérimée type de personnage qu'on rencontre dans la Venus d'Ille (1837). Le narrateur est un personnage anonyme. Aucune description physique ou morale de son âge ou de son portrait , on sait seulement qu'il est d'origine française … " De quel pays êtes – vous monsieur ? - Anglais sans doute ? Français et votre serviteur "2 Alors il s'agit d'un narrateur rendu avec le caractère d'un personnage qui ne craint pas le danger. Il est archéologue et ethnologue en train de publier un mémoire comme Mérimée a dit " un mémoire que je publierai prochainement ne laissera plus - je l'espère- aucune incertitude dans l'esprit de tous les archéolgues de bonne foi ."3 Il mène son enquête sur le terrain et se plonge dans les lectures érudites. Mérimée est parti pour la première fois en Espagne en 1830 et il situe l'action de sa nouvelle cette année là. Cela suffit pour rapprocher le narrateur anonyme, archéologue de son état, de l'auteur et à authentifier son récit. La nouvelle de Carmen donne à Mérimée les raisons de trouver l'Espagne réelle (une part essentielle de l'oeuvre de Mérimée est marquée par l'Espagne et l'Espagne resta une référence durant tout sa carrière).1La description des lieux où le narrateur ou plutôt Mérimée rencontre Don 1 Max Millner .littérature française le romanisme .Edition Archand 2 -P.Mérimée.OP.Cit.P.97 3 -Ibidem.P. 77 1-P,Mérimée.Texte intégral.P.35 José est l'exemple remarquable (Lucus amoenus) qui manifeste la véritable tradition pastorale est un épisode bien connu de Don Quichotte. La nouvelle est moins liée à un unique voyage même si elle ne s'est attachée qu'aux souvenirs du premier voyage celui de 1830, ces souvenirs sont précisés et enrichis par le voyage de 1840. Mérimée évoque que Carmen est une nouvelle empruntée d’une histoire racontée à Mérimée par son amie la comtesse de Montijo il y a quinze ans, Mérimée a peur de l'avoir gâtée. Mérimée est familier de ce type de récit oú l'auteur avance masqué sous les apparences d'un narrateur souvent anonyme. Cette rencontre laisse une trace profonde." c'etait une figure qu'on ne pouvait oublier"2 "c'était un vendredi et je ne l'oublierai jamais Don José d'ailleurs ne s'y trompe pas "je vis cette Carmen que vous connaissez"3 " j'avais encore un autre motif de cultiver sa connaissance ..et me faisais une fête d'apprendre jusqu'oú c'était élevé l'art de la magie chez les Bohémiens "4. Lorsque l'archéologue suit à travers les rues obscures des mauvais quartiers de Cordoue la gitane jusqu'à son bouge où il ne peut ignorer quel sort l'attend, ni quel désir a chance de se réaliser, c'est bien le vertige des bas-fonds et de la déchéance qui l'attire. L'archéologue aurait pu devenir lui–même ce Don José dégradé dont l'intervention le sauve au dernier moment " Une jolie fille vous fait perdre la tête on se bat pour elle,un malheur arrive "1 voilà résumé toute l'intrigue et le second narrateur, Don José possède le même sens de la 2-P.M.érimée.OP.Cit.P.97 3-Ibidem.p.97 4-Ibidem.P.98 1-P.Mérimée.OP.Cit.P 107 . concision que le premier l'archéologue curieux des moeurs locales à qui Mérimée donne tout d'abord la parole. Pour brève la rencontre de la gitane et de l'archéologue a réveillé en lui quelque chose d'obscure qu'il ne parvient pas à nommer mais dont il demeure marqué "L'archéologie et l'érudition ont perdu pour lui de leurs charmes et il a pris en grippe cette belle ville et les baigneuses du Guadalquivier"2 1-5 L'Opéra Comique de Bizet L'Opéra de Bizet conduit le divers public à reconnaître la nouvelle de Mérimée comme un chef-d'oeuvre. Le livret de Meilhac et Halévy transforme un texte narratif en un drame soumis aux exigences de la scène et du chant. Le récit de José en tombant amoureux d'une belle gitane et le meurtre de celle-ci Bizet a distribué le 2-Ibidem.P.103 livret de Mielhac et Halévy en quatre actes1. Dans l'opéra comique,bien que la structure dramtique de la nouvelle ait été beaucoup modifiée pour l'adapter à l'opéra, Bizet reste fidèle au caractère de Carmen tel que décrit dans la nouvelle en plaçant son art au –dessus de toute passion amoureuse . La grande ironie de l'ouvrage de Mérimée a disparu. Bizet traite ce texte pathétiquement. L'opéra n'est pas fondé sur un drame qui peut choquer le public. Il essaie de supprimer tout ce qui peut choquer le public de l'opéra comique " ils civilisaient Carmen et embourgeoisaient la Gitane qui ne gardait de ses origines que la superstition, elle cessait d'être une voleuse et une fille pour devenir coquette et bavarde, ses amours se limitaient à Don José bien niais et à un Escamillo plastronnant "2 dans l'opéra-comique de Bizet Don José a tous les sentiments de la nostalgie,il pleure une mère-absente" parle moi de ma mère"3. Bizet a inventé également la pure jeune fille Micaëla pour l'opposer à la femme fatale Carmen, la jeune Navarraise apparaît dès la scène un où elle apporte à son "pays" des nouvelles de sa mère. Micaëla Moi, je viens te chercher .... Là-bas est la chaumière Où, sans cesse priant, Une mère, ta mère, Pleure son enfant ..... Elle pleure et t'appelle, Elle te tend les bras, Tu prendras pitié d'elle, 1 –Bizet George .L'avant scène Opera Bizet Carmen -P.Mérimée.texte intégral.p.52 3 –G.Bizet .Op.cit.P28 2 José, tu me suivras. Carmen Va-t'en !va-t'en !Tu fera bien, Notre métier ne te vaut rien. Dans la pièce de Bizet on remarque la jalousie qui conduit Don José à tuer sa maîtresse afin de la punir grâce à des infidélités. De même on trouve le conflit entre Carmen et José, un conflit entre destin écrit et liberté pérdue. Je cite ici quelques partie de l'opéra –comique: José La fleur que tu m'avais jetée Dans ma prison m'était restée Flétrie et sèche,mais gardant Son parfum terrible, enivrant. Et pendant des heures entières, Sur mes yeux fermant mes paupières, Ce parfum, je le respirais Et dans la nuit je te voyais. De la nouvelle au livret d'opéra –comique, on trouve une image pleine des émotions et je crois que la poésie peut –avoir beaucoup plus de sensablité que la parole, afin de faire paraître l'amour qui possède Don José et le pouvoir de la tragédie déclenchée par la fleur fatale. Carmen Non ,tu ne m'aimes pas non car si tu m'aimais Là-bas, là-bas, tu me suivrais ........ Elle use ses armes féminins dont la nature l'a dotée pour faire la seule fonction qu'elle excelle ,la séduction des hommes . Carmen Là-bas, là-bas dans la montagne Sur ton cheval tu me prendrais, Et comme un brave, à travers la compagne, En croupe, tu m'emporterais. José Carmen ! Carmen Point d'officier à qui tu doives obéir Et point de retraite qui sonne Pour dire à l'amoureux qu'il est temps de partir. José maintenant est enivré par le charme de Carmen il est sur le point de la laisser s'échapper en oubliant la consigne et l'univers entier auprès de Carmen. Carmen Le ciel ouvert, la vie errante Pour pays l'univers pour loi ta volonté, Et surtout la chose eniverant, La liberté ! la liberté! Là-bas, là-bas ,si tu m'aimai, Là-bas, là-bas tu me suivrais. C'est la liberté de Carmen, le ciel ouvert, pas de frontières pas de police la seule loi qui domine c'est ta volonté. DEUXIÈME CHAPITRE 2-1 Les Gitans Pour mieux comprend le récit de Carmen il faut connaître bien les gitans et leur tradition ; le nom gitan est donné à l'ensemble des populations d'orgine Tzigane, et connues sous les noms de Bohémiens, Gitanset Gypsie. Ils ont quitté l'Inde vers les années 1438, et atteignirent l'Espagne en passant par le Maghreb, l'Egypte, la France, la Roumanie, la Bulgarie, la Turquie et la Catalogne ; puis ils se sont installés en Andalousie en 1462. Les premiers gitans sont arrivés en France voici six siècles, sous le commandement du Duc André de la petite Egypte, en Egypte les noms gitans sont connus sous le nom gypsie 1. Les moeurs gitanes : Les gitans sont très attachés à leurs traditions en les gardant fièrement comme le respect des anciens en pensant que les anciens transmettent les traditions à la génération suivante. Dans chaque dispute on fait appel à un vieux pour régler telle ou telle querelles, les étrangers ne sont pas admis dans les règlement des querelles. Pour les jeunes gitans c'est un honneur de se marier selon la tradition gitane, les jeunes garçons et filles, se fréquentent en cachette de leurs parents jusqu'à ce que les parents de la fille s'aperçoivent qu'elle est prête pour le mariage, en sachant bien que les parents du garçon vont les rencontrer pour demander la main de leur fille. 1 –File:les gitans d'Espagne .htm. Les jeunes peuvent se fréquanter pour mieux se rencontrer pendant deux ans au maximum, et ils ne peuvent sortir –les deux fiançés qu'avec une personne plus âgée qui soit de la famille, en plus le mariage entraîne de très grosses dépenses et pour régler tous les frais les deux familles doivent faire d'efforts pour avoir les moyens. Mais au jour de mariage les jeunes mariés reçoivent des cadeaux, on part de la maison à pieds avec les guitares et des danseuses, les seuls invités sont les membres de la famille et quelques amis. Dans la tradition gitane la jeune fille doit être obligtoirement vierge avant de se marier, ce qui est vérifié le jour des noces par le rite du mouchoir en présence de beaucoup des femmes âgées ce rite (almucado) est pour prouver la virginité de la future épouse. Les femmes gitanes continuent à porter les traditionelles jupes multicolores qui leur tombent jusqu'aux pieds et quand elles sont mariées un foulard noué sur la tête. Les gitans sont considérés comme des dangers publics, il est interdit aux gitans de vivre ensemble dans le même quartier d'une ville avec les autres, de se rassembler et même de se marier avec eux, toute fois il ne semble pas que les gitans aient jamais été supprimés par la loi, et il en existe encore beaucoup où ces êtres étranges se marient, se réunissent pour discuter de leurs affaires qui à leurs yeux ne sont florissantes que si celles de leurs prochains périclitent. Les gitans résistent, ils continuent à mener en marge de la légalité leurs affaires d'Egypte, à suivre leur propres lois ce qu'ils appelaient (loi d'Egypte). Cette loi fondée sur la fidélité du clan, à la langue, aux coutumes et sur le refus de l'assimilation très précisément.1 1 –File :l'enferdes gitans de valdeming Omez .htm. Les gitans sont d'étranges créatures, ils sont célèbres par leurs contes de bonne aventure et de fait c'est leur seul moyon de gagner leur vie et ils ne suivent jamais des règles précises dans cette pratique. Physiquement les bohémiene sont facile à distanguer parmis les autres races et lorsqu'on en a vu un seul, on le reconnaitrait entre mille. La physionomie, l'expression sont les choses qui les sèparent des peuples du pays. Leur teint est toujours plus foncé que celui des population parmi les quelles ils vivent, je crois que cela parceque leur métier les obligent de passer plus de temps sous le soleil, et aussi les gitans ne se soucient pas des toilettes de leur corps: les petits sont toujours nu pieds "la saleté des deux sexes est incroyable et qui n'a pas vu les cheveux d'une matrone bohémienne s'en fera difficilement une idée"1. Mais ce qui est très bizarre dans leur mentalité c'est que malgré leur misère les bohémiens jouissent d'une certaine considération parmis les gens. Ils se sentent une race supérieure et méprisent le peuple du pays où ils vivent. Carmen plus d'une fois montre ce mépris vers les lillipend, M. Borrow missionaire anglais auteur de deux ouvrages sur les gitans assure qu'il est probablement dificile à exister, qu'une gitana ait jamais eu une faiblesse pour un homme étranger à sa race, et c'est pourquoi Carmen cherche tout au long de récit les moyens de faire de Don José un gitan de sa race et elle observe en colère les signes de noblesse basque en Don José. Comme travail les gitans n'ont pas un travail fixe, ce sont des nomades qui exercent des petits métiers artisanaux, alors ils préfèrent travailler comme vendeurs de chevaux, et de vêtements et de philtres d'amour, des charmes et de dire la bonne aventure . 1 –P.Mérimée.texte intégral.p.65 Les filles exercent des emplois temporaires. Aujourd'hui sur les 300.000 gitans andalous plus de 60.000 vivent à Séville, la majorité vit au seuil de la pauvreté,le chômage frappe durement les gitans aussi l'échec scolaire et la drogue font également des ravages. Le métier de mendicité se transforme d'une génération à l'autre. Les vieux entraînent les plus jeunes à mendier, à se déguiser comme lépreux ou aveugles pour perfectionner la mendicité. 2-2 La sorcellerie Face aux rigoureuses pratiques religieuses espagnoles, la sorcellerie est toujours vivace. Elle semble l'apanage des gitans. La plupart des Bohémiennes se mêlaient de dire la bonne aventure. Elle s'en acquittent fort bien, mais ce qui est pour elles une source de grands profits, c'est la vente des charmes et des philtres amoureux non seulement elles tiennent des pattes de crapauds pour fixer les coeurs volages ou de la poudre de Pierre d'aimant pour se faire aimer des insensibles ; mais elles font au besoin des conjurations puissantes qui obligent le diable à leur prêter son secours. Malgré leur misère et l'espace d'aversion qu'ils inspirent, les Bohémiens jouissent cependant d'une certaine considération parmi les gens peu éclairés. Ils en sont très vains ils se sentent une race supérieure pour l'intelligence et méprisent cordialement le peuple qui leur donne l'hospitalité. Les bohémien d'Espagne s'intéressent aux jeux de cartes du pays, les cartes peintes d'epée de coupes de bâtons de pièces d'or, il y en a cependant en Espagne quelques autres jeux mais pour dire la bonne aventure des cartes ordinaires suffisent, elles lisent encore l'avenir dans du marc de café, elles ont milles procédés d'incantation 1. Les bohémiennes elles-mêmes ou la plus part d'entre elles ne croient pas à leurs moyens de connaître l'avenir, mais presque toutes sont convaincues que la divinnation est une science très réelle. Les bohémiennes ont une grande considération et croyance pour le vol des oiseaux ou la vue de certains animaux. Un lièvre traversant le chemin, ou la rencontre d'un prêtre sont des mauvais présages "j'ai toujours penséque tu me tuerai .la premiére fois que je t'ai vu je venai de rencontrer un prêtre à la porte de ma maison. Et cette nuit, en sortant de Cordoue, n'a-tu rien vu ? un lièvre a traversé le chemin entre les pieds de ton cheval, c'est écrit "1 1 1 –File : les gitans d'Espagne .htm. –P.Mérimée .OP.CIT.P.104 Les gitans presque tous croient à la pierre d'aimant à la quelle ils attiribuent toute sorte de pouvoirs miraculeux, ils croient que celui qui la posséde n'a rien à craindre du feu ou de l'eau et que la mort elle-même n' a pas prise sur lui. Les voleurs de chevaux en disent autant et affirment réussir toutes leurs enterprises lorsqu'ils portent la précieuse pierre. En plus ils racontent des histoires sur sa capacité d'exciter la passion amoureuse c'est pourquoi est-elle très recherchée par les sorciéres gitanes. TROISIÈME CHAPITRE 3-1 L’Amour fatal Don José Lizzarrabengoa est né à Elizondo dans la vallée de Baztan. Son appartenance au peuple Basque lui permet de s’intégrer à un peuple dont l'enracinement est implanté au nord de L'Espagne depuis des âges. Alors Don José appartient à la race, la pure race du Nord, les Basques s’opposent à cette Andalousie où l'Européen s’est mêlé aux peuples de l'Orient, Juifs et Arabes et les gitans. Don José se dit aussi "vieux chrétien"1cette appartenance à une tradition catholique est certainement liée aux privilègies moraux. Sa famille est très réservée elle voulait qu'il fait d'Eglise et le fait étudier mais il ne profitait guère. Il aime jouer à la paume c'est ce qui a changé son avenir. Don José aussi est marqué par la race noble qu'il en sort ,on observe ceci dans les signes, les inclinations, son regard fier et tout mouvement d'homme noble qu'il fait avec les autres. Il est obligé de quitter le pays car il commit un meurtre lors d'une altercation avec son adversaire. IL abandonne les montagnes de Navarre et gagne l'extrême sud "un jour j'avais gagné, un gars d’Alva me chercha guerilla, j’eus encore l'avantage mais cela m’obligea de quitter le pays".2 Son espoir et son idéal sont de parvenir à s’intégrer dans la société espagnole ,d’y faire son chemin. Son ambition se borne à devenir officier dans l’armée. Alors il s’engage au régiment d’Almanza cavalier et comme un homme des montagnes Don José maîtrise vite et sans aucune difficulté le métier militaire "je deviens bientôt brigadier, et on me promettait de me faire maréchal des logis "1. L'armée lui offre la possibilité d’un rachat en acceptant la discipline de l’ordre militaire, l’ordre et la moralité de devenir le défenseur de la loi, comme le lui écrit sa mère ; de se conduire bien. Alors Don José n’est pas seulement un soldat honnête et loyal à la mère patrie même il n’est pas seulement un homme égaré dans le sud , il est aussi le rural confronté à la corruption dans la grande cité avec ses usines , et ses bas – fonds. Il attend la promation d'être maréchal des logis, quand pour son malheur, il est mis de garde à la manufacture de tabac à Séville, où plus de quatre cents filles travaillent et là il rencontre la débauchée Carmen. 1 –P.Mérimée.op .cit .p .100 –Ibidem.100 1 –Ibidem.p.100 2 Alors on voit que l'espérance de la famille de José c'est d'être un homme de religion de même elle commence-sa famille- à le préparer pour cette mission, il dit (( Je suis un vieux chrétien )) c'est à dire que les études laissent des traces et on observe plus d'une occasion la race noble et les conduites religieuses dans ses comportements-les inclinations, les signes de tête, quand un des contrebandiers, Remendado est gravement blessé Don José était le seul qui veut le sauver. Aussi la vie militaire discipline les individus et le fait aussi discipliner ses instincts, elle est l'institution de la répétition méthodique, parmi des soldats il y en a qui fument, regardent les passants pour tuer le temps,mais Don José ne s'intéresse qu'à son travail. Carmen sait comment profiter de ses qualités, il l'a laissée volontairement échapper, il devient son amant, se laisse corrompe par elle, ferme les yeux sur un trafic de contrebandiers, tue un officier dont il est jaloux et déserte. En devenant contrebandier Carmen change sa carrière, il méne une vie de hasard, il est devenu nomade sans patrie, libre de toute racine, Don José qui était lié par tous les liens au petit coin qui l'a fait naître même devenu gitan et criminel mais jusqu'à l'instant de la mort c'est vers sa province que se tournent ses yeux et son esprit "nous réglerons nos comptes à la façon de mon pays "1. "je serai toujours franc Navarrais "2 basque de Navarre, qui a toujours une nostalgie du jeu de paume et de maquila. Carmen la plus jolie gitane. Dès la première rencontre entre Don José et la petite cigarière celui-ci est frappé par le caractère exotique et radicalement étrange de Carmen physique et expression etc…son rire 1 2 -Ibid.p.101 –Ibid.p.102 éclatant, toutes ses paroles tous ses actes sont des provocations. Alors Carmen ne quitte pas son esprit dès leur première rencontre : " je levai les yeux et je la vis c’était un vendredi et je ne l’oublierai jamais. je vis cette Carmen que vous conaissez"3 Carmen prend l’initiative envers sa victime, la séduction passée par le regard et la parole accompagnée des gestes de coquette. les gitanes dès qu'elles grandissent commencent à danser et elles ont l’air de tout savoir. Alors c’est un coup de foudre irrésistible, non préparé, accompagné d’une naïveté extraordinaire de la part de Don José. Il est sans grande expérience avec les femmes en pensant qu’elles sont toutes pareilles. " j’étais jeune alors, je pensais toujours au pays et je ne croyais pas qu'il eut de jolies filles sans jupes bleues et sans nattes tombant sur les épaules"4 Carmen use de tous les éléments de séduction à fin de séduire Don José surtout les épaules, les seins, la bouche, les yeux, alors elle exhibe son corps. Les tentatives de séduction de la part de Carmen continuent. Deux traits ressortent ici sur Carmen, la provocation sexuelle délibrée et l'importance de la couleur fort rouge "elle avait un jupon rouge fort court"1. Carmen offre son corps au regard des hommes, elle montre ce qui devrait être caché, celle qui apelle le désir mâle. Carmen porte une fleur rouge, elle la lance vers Don José. Dans le monde des amants la fleur rouge est symbole de l’amour, Don José dès qu’il a reçu cette fleur sa déchéance morale a commencé. 3 –Ibid.p.105 –Ibid.p.105 1 –P.Mérimée. OP .citp.105 4 La flèche de l’amour ardent frappe durement Don José, alors elle arrive à sa destination au fond du coeur de Don José saine et sauve "je vis la fleur de cassie qui était tombée à terre entre mes pieds je ne sais ce que me prit mais, je la ramassait sans que mes camarades s’en aperçussent et je la mis précieusement dans ma veste, première sottise ". Don José résiste beaucoup la tentation de Carmen au début, tandis que ses camarades passent le temps à fixer les yeux sur les cigarières José ne s’intéresse qu' à son travail. Chez Don José cette attitude est la conséquence d’une volonté délibérée "je tâchais de m’occuper "2. Don José au début parait un peu farouche et indifférent envers les tentatives de Carmen pour le séduire en maîtrisant bien les sentiments au fond de lui, mais il souhaite s’approcher de cette femme charmante. Mais quand les deux regards des amoureux se rencontrent le coeur du chevalier tombe dans le piège de la sorcière il est tout à fait enivré par le charme de Carmen. Le brigadier amoureux a passé trois jours dans une grande inquiétude ensorcelé par l’amour de cette femme fatale. Cela commence devant la manufacture de tabac à l’heure où sortent les cigarières gitanes. Avec un grand espoir de voir et de rencontrer Carmen, heureusement il l'a vue à la fin après une sanglante querelle entre Carmen et une de ses camardes. Don José est chargé de l'arrêter et de la conduire en prison "c'etait encore moi qui devais la conduire, je la mis entre deux dragons. Et je marchais deriérre comme un brigadier doit faire en semblable rencontre."1 Et de là commence la déchéance du héros. 2 1 –Ibidem .p106 –P.Mérimée. OP.cit .p.108 La coquetterie de cette femme était extraordinaire, mais le regret qu'elle laisse après sa tragique histoire était une sorte de repentir très amer chez Don José. Il repassait dans sa mémoire : "elle mentait, monsieur elle a toujours menti, je ne sais pas si dans sa vie cette fille là ; a jamais dit un mot de vérité ; mais quand elle parlait, je la croyais, c'était plus fort que moi "2. Alors Carmen est devenue la maîtresse de Don José après qu'il l'a laissée volontairement échapper. En devenant son amant il se laisse corrompre par elle, l'amour aveugle Don José, Carmen l'oblige à obéir à tous ses ordres c'est elle qui dicte ses actions et c'est elle qui planifie son programme. Il passe toute la nuit ensemble chez elle. Ensuit Carmen veut la séparation pourtant elle sait qu'il l'aime. Elle joue de ses sentiments. Don José est plus sage d'oublier la Carmencita mais depuis cette journée il ne pouvait plus songer à autre chose mais elle sort sur terre de nouveau elle est en train de le séduire en lui rappelant ce qui s'est passé dans leur derniere rencontre pour oublier la consigne et les laisser passer. Il a la faiblesse de laisser passer toute la bohéme à condition qu'il obtienne la seule récompense qu'il désire. Voilà le jour qui marque un échec dans sa carrière militaire,il ferme les yeux sur un trafic de contrebandier, ensuite les actions vont l'une après l'autre très vite, il perd son poste, il tue un officier– dont il est jaloux et déserte. Carmen toujours portait malheur à Don José et aussi il est devenu contrebandier. Il mène une vie d'aventure avec Carmen jusqu'au jour où il est lassé des infidélités de Carmen qui était amoureuse d'un autre, le picador don lucas, Don José lui demandait "tu aimes donc lucas ? Oui, je l'ai aimé, comme toi un instant moins que toi peut être. A présent, je n'aime plus rien et je me hais pour t'avoir aimé"1. 2 1 –Ibidem.p.110 –P.Mérimée.OP.cit .p.141 Carmen est une héroïne d'un caractère sombre, bien orgueilleuse, fatale et révoltée contre les hommes hors de sa race selon sa dernière réponse. Don José pense que le fait de quitter cette terre et ces gens, il va sauver leurs âmes "Carmen..! ma Carmen ..! laisse-moi te sauver et me sauver avec toi ."2 mais la femme du diable ne cédait pas". Don José, répondit– elle tu me demandes l'impossible. Je ne t'aime plus ; toi, tu m'aimes encore ; c'est pour cela que tu veux me tuer. Je pourrais bien encore te faire quelque mensonge ;mais je ne veux pas m'en donner la peine. Tout est fini entre nous. Comme mon rom, tu as le droit de tuer ta romi ;mais Carmen sera toujours libre "1. Calli elle est née,calli elle mourra. Alors Don José la tue et va se livrer à la police mettant une conclusion tragique à son amour fou et fatal. 2 1 –Ibidem.p142 –P.Mérimée.Op.cit.p.142 3-2 La jalousie Dès la première rencontre entre Carmen et Don José à la porte de la manufacture, l'indiscrétion de la conduite de cette fille est évidente, son allure ses vêtements, la fleur qu'elle lance à Don José prouvent qu'elle avait préalablement une intention de le séduire et la possibilité de séduire n'importe quel homme et le faire tomber dans ses pièges. Il faut savoir que Don José a un sang chaud et du courage. Cette qualité a pénétré tous les Espagnoles et cela explique pour quoi ils sont le peuple le plus jaloux de la terre, cette jalousie s'appelle aussi l'honneur qui prend des formes infinies alors Don José reste un homme d'orgueil toutes qualités typiquement nobles. Quand Carmen rencontre Don José plus tard, après sa sortie de prison elle le conduit chez la vieille bohémienne Dorothée. Carmen danse, ils boivent ensemble, elle lui dit qu'il est son mari et elle est sa femme, Don José était sans expérience, il croit à sa parole et la considère comme un droit légal pour lui. Ils passent la journée entière et la nuit ensemble. Elle lui défend d’aller au quartier quand il entend les tambours du soir qui battent la retraite. le matin c'est elle qui déclare leur séparation. Quand Il lui demande quand il la verra?elle lui répond " quand tu seras moins niais"1 réponse d'une 1 –P.Mérimée .OP.cit.p.118 personne dangereuse, qui n 'a peur de rien, qui est décisive et dominante. Jusqu’ à ce point les événements vont assez bien,pas de crime sauf celui à la manufacture commis par Carmen mais avec le temps la tranquilité de Don José est bouleversée à cause de sa jalousie – et la joie commence à se transformer en douleur. Carmen a disparu un temps et arrive avec d'autres gitanes et un colonel parée comme une nouvelle mariée. Elle commence à danser avec une énergie sauvage, la jalousie s'empare de lui jusqu'à ce que l'idée lui vient d'entrer dans le patio et de les tuer tous "l'idée me vint trois ou quatre fois d'entrer dans le patio, et de donner de mon sabre dans le ventre à tous ces freluquets qui contaient fleurette". Ensuite elle disparut de nouveau, Don José la cherche partout il passait vingt fois dans la rue de Candiléjo, lorsque Carmen apparaît chez Dorthée accompagnée d'un lieutenant, Don José est stupéfait écumant de rage, ne bouge pas comme perclus. Le lieutenant provoque une bagarre en prenant José au collet, et le pousse rudement, Don José se met en colère. En tirant son épée il ne sait pas ce qui s'est passé autour de lui, le a été paralysé car Dorthée saisit son bras . José met la pointe au corps du lieutenant ce dernier tombe à terre et le sang coule comme un fleuve. Alors la première victime de Don José était le jeune lieutenant, Don José ne sait comment mettre de l'ordre dans cette jalousie qui lui mange le foie. Quand il est jaloux il n'est plus un homme mais une bête qui écoute le moindre bruit, qui regarde et examine le moindre objet. Après avoir tué ce jeune homme, la faiblesse de don José s'accroit. Il obéit aux ordres de Carmen sans la moindre contestation c'est elle qui lui choisit la fonction où il va gagner sa vie. "tu es trop bête pour voler.... mais tu es leste et fort ; si tu as du cœur va t'en à la côte et fais toi contrebandier. Ne t'ai-je pas promis de te faire pendre?.."1 elle pense, elle donne les ordres tout en utilisant son amour fou et sa jalousie. Il est maintenant sur la route du vrai crime, il devient un coquin. Il est chaleureusement accueilli chez le Dancaire,le chef des contrebandiers. La situation de Don José va de mal en pis. Il jouit d'une certaine considération entre les contrebandiers parce qu'il avait tué un homme. Carmen, qui a pris Don José un jour comme son mari, elle comme son épouse, refuse de le suivre dans la montagne où il sera sûr d'elle, où il n'y aura pas de rival. Elle lui dit "comment tu es assez bête pour cela? Ne vois–tu pas qui je t'aime puisque je ne t'ai jamais demandé d'argent ".2 Don José est sincère, il l'aime vraiment c'est pourquoi il la veut pour lui seul et avec son comportement il est devenu très jaloux, quant à elle, elle est capricieuse elle ne cherche que son intérêt momentané et passager. Parmi les membres de leur bande elle est seulement le chef– Carmen –car elle leur indique le moment où ils peuvent entrer en ville, elle arrange avec un patron du navire l'embarquement, elle leur porte des nouvelles, indique les lieux d'abri enfin elle est la providence de leur groupe. Elle cherche son plaisir du moment, elle est privée de la sensibilité humaine naturelle, elle n'est pas la femme avec laquelle on peut mener une vie stable, heureuse et durable, elle porte malheur pour Don José – son amoureux – et aussi à ses autres compagnons. Le jeune lieutenant était tué à cause d'elle !Conséquence de la jalousie de Don José et Carmen toujours est l'origine de cette jalousie. Garcia, son mari est de 1 2 -P.Mérimée.OP. cit .p.119 -Ibidem .p.109 même tué à cause de cette même jalousie. Le mari de Carmen, a été relâché et il était galérien. Son mari a obtenu sa liberté grâce à elle, il y deux ans qu'elle cherche les moyens de le faire évader .! Don José comprend quelques mots en calé ,alors c'est une surprise pour celui-ci. Le mari de Carmen, Garcia le Borgne, est bohémien aussi noir de peau et d'âme "c'était bien le plus vilain monstre que la Bohéme ait nourri"1 Don José a donné deux ou trois coups de poing à Garcia celui –ci Don José se sentait plus fort qu'un géant et l'atteint à la gorge et le couteau entre si avant que sa main est sous son menton. Garcia est tombé sur son nez. Le Dancaïre lui raproche en lui disant que s'il veut Carmen comme femme le coquin Garcia va la vendre pour une pièce d'argent " au diable si tu lui avait demandé Carmen il te l'aurait vendue pour une piastre "2en enterrant Garcia dans le bois, José croit que Carmen qui devient veuve sera à lui seul. Don José est lassé du feu de la jalousie dans son coeur, il essaye de se libérer de cette vie déshonnête et de chercher leur tranquilité ailleurs, ils doivent tous les deux quitter l'Espagne et se réfugier en Amérique ....mais elle se moque de lui encore une fois en disant :"nous ne sommes pas faits pour planter des choux.......notre destin à nous ,c'est de vivre aux dépends des payllos"3 Quand elle avoue qu'elle aime Lucas, Don José décide de la tuer ,toujours la jalousie,il la déteste mais le coeur d'amant toujours bat,Carmen le rend passif,faible,obéissant,il s'est dégradé gradulement, il perd sa fonction militaire et sa promotion promise et tue deux hommes par jalousie il la tue à la fin et va subir la punition légale pour ses crimes. 1 –Ibidem.p.135 –Ibidem.p.139 3 –P.Mérimée.OP .cit.p.141 2 3-3 le destin et la liberté La Carmencita : "calli elle est née, calli elle mourra" "vous voyez bien que je suis bohémienne "1 Á vingt ans de distance (1825-1845) deux visages de femmes incarnent l’Espagne dans l’oeuvre de Mérimée. le premier celui de Clara Gazul,comédienne imaginaire, signale l’entrée dans le monde des lettres d'un écrivain de vingt –deux ans dont la voix se donne à l’Espagne. Le sécond visage, celui de Carmen, marque dans l’œuvre de Mérimée sinon une rupture radicale du moins une orientation nouvelle. La recherche érudite des monuments historiques et surtout,sa toute neuve dignité d’académicien va désormais prendre le relais de la fiction romanesque. Les deux oeuvres, d’ailleurs portent trace de leur rédaction parallèle en amont donc,le visage de Clara Gazul,en aval celui de Carmen ,les traits de ces deux visages d’ailleurs, se superposent aisément,il suffit de lire parallèlement leur deux portraits, d’entendre résonner dans l’affirmation obstinée de Carmen "calli elle est née, calli elle moura " Elle est l'écho amplifié et assombri de la désinvolture de Clara. L’une comme l’autre sont certes espagnoles, mais l’une comme l’autre, par leur origine, par leur race sont dans le pays où il les fait naître, des marginales. "vous voyez bien que je suis bohémieme" sonne comme une provocation de la marginalité, de l’exclusion qui lui est imposée "le paradis ....les gens d’ici disent qu’il n’est pas fait pour nous"1 La gitane se fait un titre de gloire, gitane elle née gitane elle mourrait si aux yeux des Espagnols, les gitans sont les créatures du diable, alors elle sera –mais de sa propre volonté "le diable oui, le diable "2. 1 –P.Mérimée.OP.cit.p.140 –Ibidem.p.122 2 –Ibidem.p.124 1 On remarque que Carmen n'est pas jolie, de même la pauvreté de ses vêtements. Elle est noire laide quand on la regarde de près elle a une peau sombre –peau de gitane – avec des cheveux bruns et elle n'est pas intéressée même ne récalme pas l'honorabilité ou des toilettes. Mais elle possède un charme irrésistible, même le narrateur tombe amoureux d'elle. Quand elle est présente quelque part tout le monde reste les yeux égarés sur elle, "Monsieur quand cette fille-là riait, il n' y a avait pas moyen de parler raison tout le mond riait avec elle " 3 Cette fille a un très charmant rire qui tourne la tête de n'impote quel homme c'est dificile pour lui résister. Carmen entant que gitane dit la bonne aventure et lit dans les cartes son propre destin ,alors elle est une sorcière "s'il y a des sorcières cette fille là en est une "4 s'exclame Don José après avoir reçu la fleur fatale. Carmen descendue d'un milieu populaire cela montre clairement dans la description de Carmen le costume et les bas de Carmen possédant de nombreaux trous certes, il peut bien arriver à Carmen de se dire née au pays de Navarre, voire de se déguiser en senora ou en Andalouse de bon teint , ce n’est jamais que pour rire ou plutôt pour tourner en dérision ces " payllos "1sûrs du bon droit qui leur confère leur pureté d’âme et aux qules-les payllos- elle rend mépris pour mépris. Pour mieux humilier ces"imbéciles" ces "canaris"1bien dressés, ces "lillipendis1" au "coeur de poulet" fascinés par ces jambes gainées de soie blanche de même Carmen possède la qualité des chats comme plusieurs femmes, quand on les appelle, elles ne viennent jamais mais quand on les néglige elles viennent avec un grand sourire. Carmen ressemble au chat et surtout par le regard. 3 4 –Ibidem.p.119 –Ibidem.p.109 1 –Les non bohémiens Carmen la bohémienne n’est pas esclave de ses sens,elle use de son corps pour ôter aux "payllos" leur masque de respectabilité, pour les forcer à regarder dans sa nudité sordide, leur propre désir –les seuls hommes qu’elle reconnaisse, comme tels, ce sont les calés, les Roms ses frères, ses époux . Sa seule loi est celle d’Egypte qui assigne pour destin aux gitans de "vivre aux dépens des payllos"2, elle oppose sans relâche son identité raciale et culturelle à la société des non-gitans, son rire irrésistible bafoue avec jubilation les lois qui régissent cette société. Toutes ses paroles, tous ses actes sont des provocations. Car elle se veut du parti des "loups" contre celui des "chiens" qui est aussi celui des "moutons". Carmen, refuse farouchement tout reniement, toute assimilation. La soumission de Don José à des lois, à des valeurs qui ne sont pas les siennes la révolte "tu es donc un nègre pour te laisser mener à la baguette"3 Elle sait d’ailleurs, que pour les gens d’Egypte l’assimilation est un leurre. La liberté représent beaucoup,pour les gitans. Être en prison est une grand chose, la liberté est comme l'air et l'eau pour eux. C'est un groupe qui préfère faire couler le sang que passer un jour en prison. Certes l’Espagne de 1830 ne persécute plus ses gitans elle leur reconnaît le droit à l’existence, mais à condition qu’ils ne sortent pas du rôle qu’elle leur a assigné celui d’amuseurs publics : danseuses, guitaristes, chanteurs que l’on convoque que l’on paie et que l’on renvoie à Triana. Ce rôle, qui lui permettrait d’être acceptée, reconnue, Carmen le refuse. Á ses risques et périls ,elle choisit la vie des voleurs, des contre-bandiers."Vie de 2 3 –Ibidem.p.129 –P.Mérimée.OP.cit.p.131 hasards et de rébellion ", la vraie vie des calés.Et elle force Don José à choisir cette vie de hasard pour être son destin. Don José est fier de la beauté de sa langue, de la vertu, et de la foi de son pays, il méprise les Andalous lâches et "fanfarons" alors il gagne l'extrême sud mais il a toujours la nostalgie du jeu de paume, les souvenirs du pays ce pays est un village et la campagne est un lieu de la naïveté de la non corruption, à chaque fois lea valeurs liées à l'intimité et l'innocence. mais le destin le fait tuer un homme pour abandonner la montagne de Navarre. Le destin met Don José devant Carmen, il paraît indifférent il cherche beaucoup à échapper à la tentation de Carmen au début mais après la querelle entre Carmen et une de ses camarades, Don José est chargé de l'arrêter, et de la conduire en prison elle joue à l'identité basque pour piéger Don José et elle a disparu avec le vent. Il est puni pour une coquine bohémienne qui ne mérite pas son sacrifice. Tandique ses camarades sont devenus colonels et captiaines généraux. Pourtant il rest prisonnier entre quatre murs, il reste captif de cette femme sorcière qui possède un pouvoir irrésistible. Le soldat amoureux immobile obéit à l'odre automatiquement ; sans savoir que son destin va l'entraîner vers le précipce alors l'amour a aveuglé le noble cavalier après le prison elle veut payer ses dettes. Ils passent une journée ensemble c'était une journée inoubliable pour Don José mais elle le quitte brusquement. Quand il est mis de faction à la brèche elle vient pour bouleverser sa vie de nouveau. Elle est en train de le séduir en lui rappelant la derniere journée, Carmen joue de ses sentiments tandiqu'elle déclare franchement qu'elle n'éprouve aucun sentiment envers lui et son humeur peut changer à chaque moment . Elle a une humeur comme le temps, qui ne reste pas stable, l'orage et puis la pluie, elle est comme un mirage chaque fois on pense qu'on l'a saisie on ne trouve rien. Don José commence alors une lente déchéance et il vit dans l'ombre d'une amoureuse fatale il la suit aveuglement et d'autre part elle le fait tomber dans le précipice sans pitié. Le passage de Don José de l'état de soldat à celui de hors-la –loi marque un tournent intense dans sa vie. Don José devient bandit et assassin voilà la belle vie que José a mené grâce à Carmen. Au début il aime son nouveau destin La vie de l'aventure lui plaît beaucoup et la vie des bandits lui convient mieux que la vie des soldats, il a de l'argent et une jolie maîtresse. Pour obtenir Carmen il mène une vie de hasard, passe son temps à tuer ses amants, mais sans grand succès il ne trouve pas son bonheur auprès de Carmen.Celui-ci ne dure que quelques jours il part d'une place à l'autre chercher Carmen tout en pensant où il va la trouver dans quel lit et avec quel diable. Il perd la raison avec cette femme toujours écume de rage et ne dort que quelques heures quel mauvais destin il a choisi..! tout ce que veut Don José, c'est d'être libre et faire ce qui lui plaît avec sa maîtresse sans aucune participation des autres. Don José est lassé de Carmen alors il va à la maison en restant là-bas toute la nuit et vers deux heures du matin Carmen revient. Elle est un peu surprise de le voir. Don José lui demand d'aller avec lui. Elle se lève mettant sa mantille sur sa tête. Elle ne lutte pas, elle marche docilement à son côté tout pour elle est égale. Elle aussi est lasse de Don José, de son intervention dans ses affaires. L'amour et la liberté sont très opposés pour elle de même les valeurs de Carmen et de José sont tout à fait opposées. Don José la supplie au nom de leur amour de vivre avec lui en disant qu'il est devenu grâce à elle un voleur et un meurtrier. Elle sait que le prix de son refus est la mort. Les cartes et les présages le lui ont dit ,c’est le destin, certes. Mais plus encore, trois siècles de persécutions, l’ont enseigné à ceux de sa nation Don José veut croire qu’en Amérique, dans un pays neuf où ils ne seront plus ni basques ni gitans, une autre vie sera possible. Carmen ne l’entend même pas ; pour survivre il lui faudrait se renier, c’est lui demander l'impossible "calli elle est née, calli elle mourra " Au dénouement, Carmen se tourne une fois encore vers la loi d’Egypte mais pour la première fois, non vers ce qui, de cette loi, concerne les rapports des calés avec le monde extérieur. Elle n'a plus recours comme elle le faisait à sa première apparition dans le récit au profit ou plutôt aux dépens de l’archéologue, mais aux pratiques mystérieuses et aux incantations magiques qui réglent secrètement la vie gitane et qui disent la vérité d’un destin. Elle me regarda fixement de son regard sauvage et me dit : "-j’ai toujours pensé que tu me tuerais . La première fois que je t’ai vu, je venais de rencontrer un prêtre à la porte de ma maison .Et cette nuit, en sortant de Cordoue n'as tu rien vu ?..un lièvre a traversé le chemin entre les pieds de ton cheval..... C'est écrit." Il serait facile à Carmen d'échapper au poignard de Don José, mais non aux signes obscurs que seuls ceux de sa race savent déchiffrer et qui pour eux seuls font un profond sens. Carmen à aucun moment, ne manifeste le moindre repentir, elle n'a plus le moindre amour pour Don José : "Je ne t'aime plus" dit Carmen, quand don José lui demande: "Carmen !ma Carmen laisse moi te sauver et me sauver avec toi" elle dit :"José, tu me demandes l'impossible, je ne t'aime plus"1 . Elle pense à ce qui est écrit, à son destin qui vient par Don José, elle n' à d'ailleurs plus de désir que pour la mort. Lors qu'elle est sourde devant sa 1 –P,Mérimée.OP.cit p.143 supplication la fureur possède Don José en tirant son couteau il espère qu'elle aura peur et lui demandera grâce. Carmen n'a pas le statut traditionel de la femme passive et soumise même dans la mort elle trimphe encore de celui qui voulait l'asservir "j'aurai voulu qu'elle eût peur et me demandait grâce mais cette femme était un démon "1 il lui demande pour la dernière fois de rester avec lui, il est au bout de sa Passion, esclave de cet amour fou et pour trouver sa véritable identité Don José est certain que sa libération de cet amour fatal se situe dans la violence. "Elle avait un jupon rouge fort court qui laissait voir des bas de soie blanche avec plus d’un trou, et des souliers mignons de maroquin rouge attachés avec des rabans couleur de feu. Elle écartait sa mantille afin de montrer ses épaules et un gros bouquet de cassie qui sortait de sa cassie dans le la bouche et elle s’avançait en se balançant sur ses hanches comme une pouliche du haras de Cordoue"1. Carmen n'est pas seulement l'histoire d'une femme qui séduit un douanier et un contre bandier, à travers ce paragraphe on sait que tout n'a pas commencé avec la rencontre de Don José et de Carmen, mais elle est une tragédie dont le spectateur connaît par avance la fin, le lecteur sait qu'il ne peut y avoir d'issue pour Carmen et Don José . On relevera tout au long du récit, un certain nombre de phrases clés qui aident à montrer la fin tragique des deux héros et le destin qui représante chacun pour l’autre. L’amour tout au long de la nouvelle, prend les couleurs de la passion et par voie de conséquence, de la jalousie. Face à Don José, attachant mais attaché, Carmen, est une fascinante figure de femme libre en avance sur son époque. 1 1 –Ibidem .p .143 –Ibidem.p.106 Alors Don José était comme un destin écrit pour Carmen, un destin qui la conduit à sa liberté. Carmen est lassée des suplices du cœur, de la vie des gitans et de leurs mœurs. Cette vie est très dure pour une femme de ses qualités.On suit Carmen tout au long de sa tragique histoire elle est chef de troupe de voleurs, maîtresse de plusieurs hommes, elle va et vient d'un endroit à autre tout le temps, une vie très dure pour une femme, c’est pour quoi on la voit à la fin très calme en attendant la sanction de Don José, Carmen ne manifeste pas le moindre peur,comme un brave chevalier attend noblement sa mort. En toute lucidité les yeux grand ouverts, je crois voir encore son grand oeil noir qui me regarde fixement"2 elle affronte le poignard de Don José, ce poignard qu'elle lui donne mit la fin de sa vie et donne aux deux la liberté de cet amour fatal. 2 –P.Mérimée.OP.cit.p.144 Conclusion Carmen est une histoire d'amour qui finit à coup de poignard, Carmen est certes un roman de passion torride et charnel où Don José se révéle avec des allusions brûlantes. Carmen sans doute est elle le diable, mais les hommes mettent trop de complaisance et trouvent de jouissance à se brûler à elle pour que le mal ne soit pas aussi en eux. Elle est de race considérée comme des dangers publics il est interdit aux gitans de vivre ensemble avec les autres dans le même ville et le même quartier. Carmen, la femme destin qui brûle les coeurs et les corps elle est une figure emblématique c'est l'emblème de la liberté. Elle est un personnage très fort et refuse farouchement tout reniement .Elle rejette la soumission de Don José et des lois à des valeurs qui ne sont pas les siennes. Elle incarne la femme qui résiste jusque devant la mort à la loi des hommes. Elle prend toujours l'initiative envers sa victime, comme le chat. Elle parait comme un animal domestique mais à l'intérieur elle est sauvage, c'est ainsi qu'elle entraîne Don José le noble basque et le bon soldat vers le bas sanctionné par la société. Carmen planifie l'avenir de Don José. Le pauvre cavalier tombe sans résistance entre les serres de Carmen qui utilise toutes ses forces sataniques afin de le détruire. Don José songe qu'il s'attache plus intimement à son amoureuse il semble qu'elle s'unisse à lui par cette vie de hasard et de rébellion. Les femmes vont se plaire dans ce personnage qui est fort et extraordinaire et toute femme à l'intérieure veut être une Carmen, attirer l'attention des autres, c'est à dire une femme libre qui suit son propre désir. Elle croit à tout ce qu'elle fait, à ses valeurs bohémiennes mêmes si elles sont bizarres. Alors elle est plus sincère que Don José qui au début joue l'indifférence et avec le temps perd ses valeurs et ses lois aux quelles il croit. Je crois que Carmen est une femme réelle qui existe quelque part en nous avec ses bonnes et mauvaises conduites. Le personnage de Carmen se caractérise par sa fierté c'est évidemment une figure criminelle, mais elle a un grand sens d'honneur et de liberté, pour elle la liberté est plus chère que l'amour d'un homme. Les sentiments qu'éprouve le jeune soldat basque à l'égard de la jeune femme gitane Carmen sont à la hauteur du très peu d'expérience qu'il avait réellement des femmes, le coup de foudre qui le terrasse est sans malveillance. La présence de Carmen dans son coeur et dans son esprit l'a rendu Presque malade d'obsession jour après jour, il se liera totalement à la jeune femme espérant toujours la prochaine rencontre, mais le destin fatal l'entoure et chaque fois l'imprévisible Carmen lui échappe inventant mille ruses ne lui laissant jamais l'occasion de la donner ou de la diriger. Á peine il l'a retrouvée qu'elle lui échappe déjà par son comportement, ses paroles de plus en plus blessantes le laissant dans un profond désespoir et une grande amertume, il ne se demande même pas si la jeune femme éprouve réellement de l'amour pour lui. Lentement mais sûrement Don José s’enfonce dans la souffarance amoureuse sachant parfaitement qu'il ne retrouve pas le bonheur au près de Carmen mais comme un enfant naïf et comme un noyé il s'accroche avec désespoir à son propre amour, un amour plus ardent plus vrai. Il a payé un prix trés fort car il a tout perdu, sa carrière, sa famille et son avenir. Les deux héros sont très différnets, le destin et la liberté représenent des sens différents pour chacun d'eux. Don José marque le respect dû à une personne noble le second s'adresse à une femme d'un milieu populaire et suppose une relation de familiarité. Ces différences sociales ne font qu'accroître la profondeur de celui de Carmen. José tombe amoureux de Carmen c'est une histoire d'amour particulière, cette histoire devient le symbole d'un amour destcuteur ,il aime, souffre et goûte l'amertume et la douleur de l'amour et même il est jaloux de chaque homme qui s'approche d'elle. Le destin pour Don José la passion amoureuse il rêve de se livrer à cet amour fou, il veut s'échaper de cette piste circulaire qui le détruit et finit amoureux malheureux sans espoir et sans avenir loin de Carmen. Les souffrances morales qu'elle lui inflige à chaque rencontre loin de le décourager et de lui faire prendre conscience renforcent au contraire son attachement aveugle pour Carmen cela exacerbe encore davantage la grande jalousie qui a pris place dans son Coeur tremblant d'émotion à la vue de la jeune bohémienne toujours plus charmante que jamais comme pour le provoquer davantage dans ses fantasmes de désir cette jalousie le conduit à mettre fin à son destin et de trouver sa liberté. "Calli elle est née calli elle moura " IL serait facile à Carmen d'échapper au poignard de José. " J'ai toujours pensé que tu me tuerais" mais elle pense seulement à ce qui est écrit au destin elle envisage son destin qui est la mort par les mains de Don José –sa victime déjà morte lui aussi avant de la tuer. Carmen n'est pas seulement l'histoire d'une femme qui séduit un douanier, la fin tragique des deux héros et le destin qui représente chacun pour l'autre l'amour folie et la jalousie les émotions de couleurs alors il y a un destin écrit pour les deux, le destin qui les conduit à leur liberté ce sont les deux thèmes avec leurs douleurs et les souffrances sont l'esprit de cette oeuvre. Alors il devient le titre de ce mémoire. Bibliographie 1-Balsamo ,Jean 1996 ,Carmen, P .Mérimée Edition Michal simonin .Paris . 2- Beaumarchais Jean-Pierre de 2001. Dictonnaire des œuvres littéraires Edition Daniel Couty . Paris 3- Beaumarchais Jean-Pierre de 2001. 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