Le Nouvel An chinois

Transcription

Le Nouvel An chinois
Li Huanzhi (1919-2000)
Spring Festival Overture, ouverture pour instruments traditionnels chinois et
orchestre (1955-1956)
Le Nouvel An chinois
Les principaux maîtres et compositeurs chinois de la fin du XIXe siècle et la
première génération de musiciens chinois du XXe siècle étudièrent au Japon, en
Allemagne ou aux États-Unis. De retour au pays, un bon nombre d’entre eux
négligea ou simplement oublia que le concept traditionnel de création dans la
musique chinoise et ses modes conventionnels d’interprétation sont très éloignés
de ceux qui fondent la musique d’Occident. De toute manière, une forte tradition
occidentale commença d’imprégner la musique chinoise, pendant que certains
compositeurs la transmirent aux artistes de Hong Kong, dès 1949, avec les
grandes vagues de migrations venues de la Chine continentale. Mais longtemps
ils servirent de cible, idéale, furent marginalisés par leurs homologues
autoproclamés « plus authentiques », œuvrant en Chine continentale ou à
Taïwan. Mais que tel ou tel compositeur soit né à Hong Kong, comme Li Huanzhi,
en Chine continentale ou qu’il ait émigré à Hong Kong, tous sont confrontés au
même problème d’identité culturelle. Remarquons qu’il fallut attendre l’édition de
l’année 2001 du célèbre et sérieux dictionnaire encyclopédique New Grove pour
que
brièvement
soit
traitée
la
musique
de
Hong
Kong.
« Spring Festival » est l’expression utilisée en Chine pour qualifier ce que nous
appelons le Nouvel An chinois lequel, dans le calendrier traditionnel, marque le
début du printemps. Une atmosphère festive, par conséquent, et de danse
entraîne le radieux thème principal qui n’est pas sans évoquer aux oreilles
occidentales certaines pages folkloriques de Dvorák. La partie médiane, d’un
lyrisme enflammé offre un contraste plein de grâce, nostalgique même, au mitan
de cette brève pièce. Puis le tempo redevient plus vif, conduit à une coda que
les percussions soulignent avec vigueur. Cette œuvre, devenue extrêmement
populaire dans toute la Chine, figure, depuis 2007, parmi les 30 pièces de
musique envoyées dans l’espace à bord de Chang’e n° 1, premier satellite chinois
d’observation lunaire.
Jean-Noël von der Weid
Lire
Lucie Rault, Musiques de la tradition chinoise, Arles, Cité de la musique / Actes
Sud, 2000.