LES PROMOTEURS EN MANQUE DE VISIBILITÉ Économie

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LES PROMOTEURS EN MANQUE DE VISIBILITÉ Économie
Économi e
L'Eco Austral n° 268 - Septembre 201 2
RÉUNION/IMMOBILIER
LES PROMOTEURS EN MANQUE DE VISIBILIT É
Ils attendent les nouvelles mesure s
gouvernementales avec inquiétud e
alors que les dispositifs actuel s
d'investissement locatif cesseron t
officiellement d'exister le 31 décembr e
et que les besoins se révèlent énormes .
Par Manon Le Chevallie r
[email protected]
Les dispositifs fiscaux d ' encouragement à
l' investissement locatif, plus communémen t
appelés dispositifs de défiscalisation immobilière, sont amenés à disparaître fin 2012 . À
La Réunion, la loi Scellier Outre-mer et la lo i
Girardin vivent donc leurs derniers moi s
d ' existence, tout comme le dispositif Scellier
en Métropole . « Sans mesure incitative, il
n 'existe pas d ' intérêt à acheter », rappell e
Christian Hénon, le directeur général d e
Quartier Français Aménagement . Le résultat est déjà visible dans l 'activité de construction . « En Métropole, la productio n
annuelle est en train de passer de 450 00 0
logements à 300 000 . À La Réunion, on
était à 6 000 logements en 2008, pou r
la partie promotion, et on atteint désormais difficilement les 1 500 (hors logements sociaux – Ndlr) . » Des chiffre s
inquiétants, selon les promoteurs qui rappellent que, pour satisfaire les besoins réunionnais, 4 000 à 5 000 nouveaux logements
Pour satisfaire les besoins réunionnais, 4 000 à 5 000 nouveaux logements privé s
en promotion devraient être fournis chaque année, en plus des 2 500 logements sociaux e t
des 3 000 maisons individuelles.
privés en promotion devraient être fourni s
chaque année, en plus des 2 500 logement s
sociaux et des 3 000 maisons individuelles.
« La partie la plus touchée par la fin des
dispositifs d 'investissement locatif concern e
les logements en promotion . Or, l a
demande locative est bien là, mais c ' est u n
marché qui ne peut fonctionner q u 'avec des
aides fiscales . »
RISQUE D'INFLATIO N
DES LOYERS
Christian Hénon, directeur général d e
I,es nouvelles règles du jeu qui entreront e n
vigueur début 2013 restent à ce jour inconnues . « Pour l 'instant, seules des mesure s
pour la Métropole semblent se préparer,
mais les départements d 'Outre-mer on t
impérativement besoin d'adaptations particulières . » Et le plus tôt sera le mieux. « On
aimerait bien que cet entre deux s 'arrête . Il
faut réaliser qu 'entre le début d ' un e
opération de promotion et la livraison des
logements, il se passe au minimum troi s
années, quand ce n 'est pas quatre ou cinq . »
L'offre restera ainsi limitée au moin s
jusqu ' en 2016, alors que la demande d e
potentiels locataires est toujours croissante .
« Cette faible production risque de crée r
une inflation des loyers, et ce malgré les
mesures de blocage. Depuis 2008, on enregistre un manque de 3 000 à 4 000 logements chaque année. La pression va oblige r
les Réunionnais à accepter de payer plu s
cher face à la rareté des biens proposés . »
Les promoteurs immobiliers déplorent l ' in -
en Métropole, il faut donc qu'ils trouvent
Quartier Français Aménagement : « Le s
investisseurs se situent essentiellemen t
QUEL DISPOSITIF DE REMPLACEMENT ?
En attendant les nouveaux dispositifs d'investissemen t
locatif, les promoteurs réunionnais ont soumis leur s
préconisations au gouvernement concernant la forme que
devrait prendre la loi pour les départements d'Outre-mer.
Trois exigences apparaissent fondamentales, selo n
Christian Hénon, directeur général de Quartier Françai s
Aménagement. D'abord, faire que la production corresponde à la demande des habitants, et non pas à celle de s
investisseurs, comme ce qui a été déploré dans le passé .
Favoriser le logement moyen, de deux, trois ou quatre
pièces, et pas les studios ou les trop petits T2 qui figuren t
aujourd'hui en abondance sur le marché. Ensuite, s'assurer que l'avantage fiscal soit accompagné d'une contre partie sociale, avec des loyers bloqués et des plafonds d e
ressources, afin de cibler le logement intermédiair e
(situé entre le logement social et le logement acheté
à titre privé] . Enfin, la mesure applicable dans les départements d'Outremer doit se démarquer du dispositif métropolitain . « Les investisseurs se situent essentiellemen t
en Métropole, il faut donc qu'ils trouvent un intérê t
à investir ici . »
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L'Éco austral N° 268 / Septembre 2012
un intérêt à investir ici . »
stabilité des mesures gouvernementales qu i
entraîne un climat d' incertitude permanente . « La loi Girardin était prévu e
jusqu 'en 2017, mais elle est finalemen t
arrêtée dès 2012. Il faut des règles
constantes qui dépassent les cinq ou six ans
pour créer un cadre d 'évolution serein .
Jusqu 'en 2030, on aura besoin de 9 500
logements par an . Le marché existe, main tenant il faut savoir le faire fonctionner . »
D' ici la fin de l' année, quelques programme s
de construction sont en cours d ' achèvement, mais l ' objectif pour les promoteurs es t
surtout d ' épuiser les stocks restants . « Je ne
pense pas q u 'il y aura de gros problèmes d e
gestion car tous les promoteurs qui étaien t
en difficulté ont converti leurs programme s
en logements sociaux qu 'ils ont vendus au x
bailleurs sociaux . Tout ce qui était en très
haut risque est en principe apuré .

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