L`enfant et la politique - Festival International du Film d`Histoire de

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L`enfant et la politique - Festival International du Film d`Histoire de
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CLASSE CITOYENNE
L’enfant n’est
et la politique
Quand l’avenir
plus
meurtrière
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LA FAUTE A FIDEL - 2005
Un film de Julie Gravas
Dossier pédagogique conçu par Nathalie Vard
L’enfant et la politique
La faute à Fidel
Dossier cycle 3
Marie-Annick Cluzan, Yves Legay, Nathalie Vard, Conseillers pédagogiques
Sommaire
Introduction
p.2
Carte d’identité du film
p.3
Déroulant du film
p.11
Fiches pédagogiques
p.12
Note à l’attention des enseignants
-
Fiche 1 : Fidel Castro
p.14
-
Fiche 2 : La laïcité et les valeurs de la République
p.18
-
Fiche 3 : Les années 70
p.19
-
Fiche 4 : Analyse d’une séquence
p.20
-
Fiche 5 : Analyse d’affiche
p.22
Médiagraphie
Festival International du Film d'Histoire de Pessac / DSDEN de la Gironde. Novembre 2012.
p.24
1
Introduction
Le 23ème festival du film d’histoire de Pessac est intitulé : « Les années 70, le grand tournant
» (voir Edito de François Aymé sur la plaquette du festival). Pour les élèves des écoles
primaires, ce thème est décliné sous le titre « L’enfant et la politique » et illustré par le film
La faute à Fidel, de Julie Gavras (2006). La richesse des sujets abordés dans cette œuvre,
mais aussi leur complexité, a imposé de réserver ce projet aux classes de CM.
On peut interroger les élèves sur le terme de « politique » et essayer d’en construire une
définition avec eux.
Le Larousse le définit comme tel : « du grec politikos, de polis : ville Ensemble des pratiques,
faits, institutions et déterminations du gouvernement d’un Etat ou d’une société ; manière
d’exercer l’autorité dans un Etat ou une société ».
Pour le Robert, c’est : « Art et pratique du gouvernement des sociétés humaines ; manière de
gouverner un Etat ; ensemble des affaires publiques ».
Il sera nécessaire de préparer les élèves par un travail en classe sur quelques systèmes
politiques dans le monde, sur l’engagement dans des causes politiques et sur la révolution.
Ces thèmes, et quelques autres, présentés dans ce dossier, seront développés après le
visionnement des films. Ce sujet est inclus dans les « Programmes de l’école primaire », en
instruction civique et morale : « Les règles élémentaires d’organisation de la vie publique et
de la démocratie : le refus des discriminations de toute nature, la démocratie représentative
(l’élection), l’élaboration de la loi (le Parlement) et son exécution (le Gouvernement), les
enjeux de la solidarité nationale (protection sociale, responsabilité entre les générations)... »
(B.O hors série n°3 du 19 juin 2008 « Horaires et programmes d’enseignement de l’école
primaire », page 27).
Festival International du Film d'Histoire de Pessac / DSDEN de la Gironde. Novembre 2012.
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Carte d’identité du film
Réalisé par Julie Gavras
Durée : 1 h 40
Sortie le 29 novembre 2006
ACTEURS
Anna, Nina Kervel-Bey
Marie, Julie Depardieu
Fernando, Stefano Accorsi
François, Benjamin Feuillet
Bonne Maman, Martine Chevalier
Bon Papa, Olivier Perrier
Isabelle, Marie Kremer
Le Marié, Raphaël Personnaz
Marga, Mar Sohupe
Pilar, Raphaelle Molinier
Cécile, Gabrielle Vallières
Sœur Geneviève, Carole Franck
Mère Anne Marie, Marie Llano
La mère « poule », Marie Payen
Filomena, Marie Noëlle Bordeaux
Panayota, Christiana Markou
Maï Lahn, Thi Thy Tien N’Guyen
Suzanne, Lucienne Hamon
1ère « Témouine », Flore Vannier Moreau
2ème « Témouine », Coralie Amedeo
Une femme du MLF, Sylvia Lasfargeas
Emilio, Francisco Lopez-Ballo
Pierre, Francisco Pizzaro Saenz de Urtury
Le Barbu « Dinette », Alexandre Gavras
Producteur, Sylvie Pilat, Mathieu Bompoint
Production, Les Films du Worso, France
Scénario, Julie Gavras d’après l’œuvre de Domitilla Calamai ; collaboration au scénario
Arnaud Cathrine
Directeur de la Photographie, Nathalie Durand
Compositeur, Armand Amar
Monteuse, Pauline Dairou
Chef Décorateur, Laurent Deroo
Festival International du Film d'Histoire de Pessac / DSDEN de la Gironde. Novembre 2012.
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Costumière, Annie Thiellement
Ingénieur du son, Nicolas Naegelen
Directrice du casting, Coralie Amedeo
Directeur de production, Philippe Valentin
Distribution, Gaumont Columbia Tristar Films, France
Synopsis
Dans son premier film La faute à Fidel, Julie Gavras nous fait revivre les événements
marquants de l'année 70. Cependant ceux-ci sont uniquement montrés à travers le regard
d'une petite fille de neuf ans, Anna, bouleversée par l'engagement politique soudain de ses
parents rompant avec leur vie bourgeoise. La petite est conservatrice, elle résiste à cette
épreuve militante des parents. Anna : « Tout ce que je comprends, c’est que c’est à moi que
cela pose des problèmes : déménager, changer d’école, de nounou toutes les semaines. »
L’histoire
Pour Anna, 9 ans, la vie se déroule pendant l’année scolaire 1970/1971 (une date apparaît au
tableau de l’école le 20 septembre 1970) à Paris, entre son école religieuse et la maison de ses
parents, Marie et Fernando. La mère est journaliste à Marie Claire et le père est avocat. C’est
une famille bourgeoise, installée, confortable avec des habitudes de vie bien réglée. La
paisible vie familiale est perturbée brusquement par l’arrivée de sa tante Marga, sœur de
Fernando, et de sa cousine Pilar vivant en Espagne. Quino, son oncle espagnol, est
communiste et opposant à Franco. Son nom est banni dans la famille, son arrestation et sa
mort ont provoqué la fuite de Marga et de Pilar. Cet événement va bouleverser la vie
bourgeoise et paisible des parents d’Anna. Fernando ressent une grande culpabilité et une
grande vacuité de sa vie, il va essayer de tout bouleverser.
Un voyage de ces derniers au Chili, de multiples rencontres avec des milieux révolutionnaires
sont autant d’événements dont Anna ne perçoit pas l’importance mais qui transforment sa vie
et celles de ses parents. Marie et Fernando participent aux combats des années 1970 contre
l’impérialisme, militent pour le féminisme. La petite famille met sa vie en adéquation avec les
idées des parents, quitte la vie douillette et bourgeoise ce qui se traduit par un déménagement
vers un appartement plus petit. Anna partage sa chambre avec son frère François. La nounou
Filomena est remplacée par de multiples personnes d’origine étrangère : Panayota et Maï
Lahn, ce qui désoriente Anna mais lui fait découvrir d’autres mondes et habitudes
alimentaires. De nouveaux visages viennent à la maison pour des réunions politiques. Anna
vit très négativement cette nouvelle vie imposée par ses parents, elle lutte énergiquement avec
ses moyens. Par ailleurs, un séjour chez ses grands parents lui montre que ce monde
bourgeois n’est pas aussi idyllique qu’elle pensait avec ses secrets, ses silences, sa dureté.
Les bouleversements qui sont imposés à Anna sont très importants. Ses parents changent
inexorablement. Ses nouvelles rencontres sont fortes. Sa compréhension du monde s’enrichit
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à travers cette nouvelle vie. Et comme son père et sa mère, elle change, mais différemment
d’eux. Anna grandit, son regard sur le monde est nouveau.
L'origine du film
Julie Gavras revient sur la genèse du projet : "Il y a une douzaine d'années, j'ai vécu en Italie.
Là j'ai rencontré Domitilla Calamai qui deviendra plus tard l'auteur de Tutta colpa di Fidel
[l'ouvrage, paru en 1998, dont est adapté le film]. Quelques années après l'avoir lu, Tutta
colpa di Fidel me trottait toujours dans la tête : les années 70 vues par une petite fille qui les
subit, aucune vérité historique imposée, juste celle d'une enfant d'une dizaine d'années qui
voit sa vie bourgeoise et confortable chamboulée par l'engagement politique de ses parents.
Je trouvais que c'était là une belle façon de raconter à la fois ces années-là et aujourd'hui. De
raconter ma génération. Et de me raconter aussi un peu, tout en restant cachée derrière le
livre." Le scénario est une adaptation libre du livre de Domitille Calamai. Julie Gavras garde
la trame de l’histoire, elle y ajoute des éléments liés à sa propre enfance comme les
événements du Chili qui furent pour elle son premier fait politique marquant vu à travers ses
parents.
La collaboration d’Arnaud Cathrine
L'écrivain Arnaud Cathrine, auteur de romans (et de livres pour enfants) qui abordent souvent
le thème de la famille (citons Les Yeux secs en 1999 ou Sweet home en 2005), a collaboré à
l'écriture de La Faute à Fidel. Ce n'est pas sa première expérience cinématographique puisqu'il
a travaillé en compagnie d'Eric Caravaca à l'écriture du Passager, le premier long métrage du
comédien, adapté de son roman La Route de Midland. Julie Depardieu figurait déjà au
générique de ce long métrage sorti en mars 2006.
Julie Gavras, la réalisatrice
La Faute à Fidel est le premier long métrage de fiction de Julie Gavras. Après avoir débuté
comme assistante réalisatrice, la fille de Costa-Gavras (le réalisateur de Z (1969), de L'Aveu
(1971), de Etat de siège (1972)) réalise en 1998 son premier court métrage, Oh les beaux
dimanches !, puis signe une série de documentaires, dont certains témoignent déjà de son
intérêt pour le monde de l'enfance et de l'adolescence : J'ai 17 ans, l'âge de raison, sur
l'engagement politique.
Elle a inclus dans le récit certains éléments autobiographiques, comme le combat de Fernando
pour la cause chilienne (absent du livre) : "J'avais onze ans quand mon père a réalisé Missing
sur le coup d'Etat de 1973 au Chili. C'est un souvenir très fort pour moi, je crois que c'est le
premier film de mon père dont j'ai compris le sens. Aujourd'hui encore, quand je revois des
images d'Allende ou du coup d'Etat, je suis émue. Quand il a fallu que j'imagine quel pouvait
être l'engagement du père d'Anna, le Chili s'est imposé."
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Le choix des acteurs
Pour choisir Anna jouée par Nina Kervel, Julie Gavras a vu 400 fillettes avant d’arrêter son
choix sur Nina Kervel. Cette comédienne en herbe est repérée à la sortie d'une école, qui,
selon la productrice Sylvie Pialat, a "le charme et la fraîcheur de la petite fille de Zazie de
Queneau" ne s'était encore jamais retrouvée devant une caméra. Concernant le travail sur le
plateau, la cinéaste explique : "Avec Nina, je travaillais au coup par coup, scène par scène,
plan par plan, de façon hyper directive, que ce soit pour les gestes ou pour marquer un
regard. Les adultes ont forcément plus de propositions. Nina a ses propres gestes, ses propres
expressions qui se retrouvent dans le film. Enfin, avec Benjamin Feuillet, c'était parfois plus
compliqué. Il n'a que six ans et il déborde d'énergie. Dire que je le dirigeais serait exagéré...
L'expérience acquise sur mes documentaires avec les enfants m'a été très utile. A certains
moments, j'étais sur leur dos, on les faisait répéter, on refaisait des prises... Il a fallu
instaurer un rapport d'affectueuse autorité."
Julie Depardieu affiche une prédilection pour les premières œuvres (on l'a vue notamment
dans celles de Yann Moix, Eric Caravaca, Fabienne Godet ou Eric Lavaine) et évoque ce qui
lui a plu dans cette histoire :
"Je connais Sylvie Pialat, la productrice, depuis bien longtemps. C'est elle qui m'a dit que
Julie Gavras avait pensé à moi pour un rôle dans ce film. La première chose qui m'a séduite
dans le scénario, c'est cette petite fille perdue, qui se cramponne autant qu'elle le peut à son
confort. La révolution, la politique, les rêves de liberté, elle n'en a rien à faire. Ses parents
vivent leur révolution mais elle ne les comprend pas et se révolte. Ce qu'elle veut, elle, c'est
ne plus changer de nounou et ne plus voir sa maison rétrécir ! Elle pourrait être considérée
comme une égoïste ou une réactionnaire, mais elle est simplement bouleversante. Son histoire
est à contre-courant des bons sentiments en vogue, et le film n'en est que beaucoup plus
authentique et sincère. Rien que pour cela, le projet en valait déjà la peine." Très
enthousiaste, l'actrice ajoute : "La Faute à Fidel gardera en moi une place à part." Julie joue
le rôle de Marie qui est une femme en devenir qui se réalise à travers son livre : Le droit de
vivre autrement. La mère a un engagement à la hauteur de ses capacités.
Pour jouer le rôle de Fernando, le père espagnol et militant d'Anna, la cinéaste a fait appel à
un acteur italien, Stefano Accorsi.
"(...) L'idée de jouer un Espagnol n'était pas évidente, mais j'ai approché le personnage en
travaillant sur les deux comédiens", confie le comédien, aujourd'hui installé en France. "J'ai
aussi travaillé avec un coach qui m'a apporté beaucoup de repères par rapport à la culture
espagnole.". Le père veut toujours avoir la première place, contrairement à sa femme Marie, il
a un engagement très personnel et ne supporte pas que cette dernière signe le manifeste des
343 qui est un événement politique occultant la victoire d’Allende. Anna comprend à la fin du
film la déception du père face au coup d’état de Pinochet, elle le manifeste par un geste
affectif.
Le barbu « Dinette » est le frère de Julie Gavras. Il joue le rôle d'un militant barbu qui tente
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d'expliquer l'économie à Anna en jouant avec elle à la dînette.
Julie Gavras : Autobiographie... ou pas
« Le cinéma, la politique, une petite fille : ces différents indices font que les gens me
questionnent souvent sur la part autobiographique de mon film. Elle n’est généralement pas
là où les gens l’imaginent. Je n’ai pas vécu tout ce qui arrive à Anna dans le film. Mes
parents n’ont pas pris un virage politique du jour au lendemain, la maison n’était pas remplie
de militants qui refaisaient le monde jusqu’au petit matin, on ne m’a jamais traîné dans les
manifestations. On me parle souvent de l’engagement politique de mon père, mais pour lui
faire des films est avant tout un métier, et c’est comme ça que je le percevais aussi. Mais mon
vécu et mes souvenirs ont bien évidemment nourri l’histoire. J’ai tenu par exemple à créer le
personnage du petit frère (dans le livre, il s’agissait d’une petite sœur) parce que j’ai moimême trois frères, dont un plus jeune. Et eux aussi, comme le petit François dans le film, ont
toujours été plus libres, plus loufoques que moi, moins sérieux. Et du coup, comme dans La
faute à Fidel, ce sont eux qui m’ouvraient les yeux sur beaucoup de choses. Par ailleurs, la
scène où Anna se range à l’opinion de ses camarades et répond à côté, alors qu’elle
connaissait la bonne réponse, est un souvenir personnel. Il m’a servi à introduire la
distinction entre "l’esprit de groupe" que les parents d’Anna essayent de lui inculquer, et le
conformisme (ce que Fernando, le père d’Anna, appelle "l’esprit des moutons de Panurge").
En revanche la scène où Anna réinterprète La chèvre de M. Seguin m’a été inspirée par un
livre : Grammaire de l’imagination de Gianni Rodari, instituteur, journaliste et écrivain qui
fit parti de la branche italienne du mouvement Freinet. Les élèves dont il parle tiraient du
conte d’Alphonse Daudet la même morale : la chèvre a raison de s’enfuir, même si elle se fait
finalement manger par le loup, car sa liberté n’a pas de prix... Ces enfants, fils d’ouvriers
dans la plaine très industrialisée du Pô, appelaient spontanément Monsieur Seguin "le
patron" ! L’interprétation m’a tellement plu que j’ai décidé de la mettre dans la bouche
d’Anna. Ecrire un scénario, c’est vraiment faire flèche de tout bois. »
« Si je devais résumer La faute à Fidel, je dirais que c’est l’histoire d’une petite fille
confrontée au changement de ses parents. Mais je vous engage plutôt à aller sur le site du
film et à visionner la bande-annonce, qui présente le film mieux que je ne pourrais le faire. Le
film est en fait l’adaptation d’un livre italien de Domitilla Calamai, Tutta colpa di Fidel
(aujourd’hui traduit en Français et, publié aux éditions Actes Sud). Il m’a beaucoup touché
quand je l’ai lu et j’ai très vite décidé d’essayer d’en faire un scénario. J’étais heureuse
d’avoir trouvé une histoire drôle et touchante et qui me permettait aussi d’aborder des thèmes
qui me sont chers, des questionnements de toujours sur la famille, l’éducation, l’engagement,
le militantisme... Les gens qui lisent le roman après avoir vu le film, ou l’inverse, sont en
général assez surpris : les deux histoires peuvent paraître assez éloignées. J’ai transposé
l’histoire en France, supprimé certains personnages, en ai ajouté d’autres. Le livre de
Domitilla raconte la séparation des parents de la petite fille, ce qui n’est pas du tout le cas
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dans mon film. Mais le thème, le sentiment général sont les mêmes : l’idée d’une petite fille
confrontée à des questions qui ne sont pas de son âge, notamment la politique, le parcours
initiatique, la famille, la rupture, les peurs et interrogations de l’enfance... Si les faits ont
parfois été modifiés, la "forme" du film est la même que celle du livre : celle d’être toujours
dans le regard d’une petite fille de neuf ans. »
in : http://www.zerodeconduite.net/index.php
Julie Gavras ne quitte pas le point de vue de l’enfant par rapport à la caméra. On voit pendant
les 25 premières minutes les scènes vues à hauteur du regard d’Anna. Cela se traduit par une
instabilité de la caméra mais aussi par des plans où l’enfant est au 1er plan avec des actions
qui se déroulent derrière elle. Elle les entend, le spectateur ne sait pas toujours pas ce que
comprend Anna ou ses incompréhensions mais il saisit les enjeux. Nous observons une enfant
qui regarde, observe le monde environnant avec ses contraintes.
Interview : Julie Gavras nous explique le choix de son sujet, et l'importance du regard de
l'enfant, qui rend possible une vision autre de l'histoire.
- « Votre film est inspiré du livre éponyme de Domitilla Calamai. Avez-vous suivi le livre tel
quel ou apporté des éléments personnels ?
- Tout d’abord le livre se passait en Italie et le film, lui, se déroule en France. J’ai dû
également faire le choix de la ou des années pendant lesquelles allait se dérouler l’histoire,
qui dans le livre va de 68 à 72. Or j’ai choisi de resserrer l’action sur une seule année, de
l’été 70 à l’été 71, j’ai voulu concentrer l’histoire au maximum. J’ai retenu l’année 70, qui
correspond à la fois à la fin et au début d’une nouvelle ère : la mort de De Gaulle et aussi ce
qu’on appelle "l’année 0" des femmes. Enfin, je ne souhaitais pas traiter de 68, déjà trop
traité par ailleurs.
J’ai néanmoins repris beaucoup d’éléments du livre : le point de vue unique de l’enfant, le
père espagnol qui vient d’une famille franquiste, la sœur du père qui est anti-franquiste et
dont le mari a été assassiné. Puis la venue de cette sœur qui va tout bouleverser. La petite
fille grandit dans le livre, elle évolue sur 4 ans, mais dans le film non. Quand le livre se
termine, Ottavia a 12 ans. Elle a beaucoup changé, son corps se transforme, elle se tourne
vers l’extérieur, elle commence à s’intéresser aux garçons. Or je voulais que dans le film -où
Anna n’a que 9 ans- elle reste tournée vers sa famille, pour que l’on puisse sentir à quel point
l’attitude de ses parents l’affectait et la transformait profondément.
Enfin, dans le livre, les parents divorcent, ici ce n’est pas le cas, la famille n’est pas éclatée.
- Plusieurs faits historiques s’entremêlent dans votre film : le franquisme, l’élection
d’Allende, les débuts du féminisme. Pour vous, résument-ils l’essence de ce que furent les
années 70 ?
- Non, le souci était plutôt de choisir une année comportant des éléments historiques
importants. Le Chili s’est imposé comme une évidence. Avec l’élection d’Allende, le pays a
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focalisé beaucoup d’espoir en 1970. C’est une expérience d’autant plus intéressante qu’elle a
échoué et s’est brutalement arrêtée au bout de 3 ans. Cette période reste encore forte dans les
mémoires au Chili bien sûr, mais aussi en France et dans le monde.
- Qu’apporte le fait de montrer les événements au travers des yeux d’une enfant ?
- Il est très compliqué de parler de cette période encore très proche. L’avantage de se cacher
derrière la vision d’une petite fille, c’est que cela permet une forme de subjectivité historique.
En plus du côté drôle et mignon, cette vision permet de dire les choses tout en restant
"planqué" en quelque sorte. La petite fille évolue : un tantinet agaçante au départ, elle
devient plus sympathique, et c’est là que se situe ma prise de position. Car la vérité historique
est inabordable directement. Par ailleurs, les différents degrés de lecture induits par la vison
de l’enfant sont une richesse dramaturgique : il y a un décalage constant entre ce qu’elle
comprend et ce que le spectateur et les parents croient qu’elle a compris. C’est aussi ce
décalage qui apporte une certaine légèreté et même une certaine drôlerie à l’histoire.
- Les parents d’Anna et de François sont-ils emblématiques d’une forme d’engagement
caractéristique des années 70 ?
- Je ne voulais surtout pas que les parents apparaissent antipathiques. J’ai donc travaillé en
ce sens. Ils devaient être véritablement et peut-être aussi un peu naïvement idéalistes pour
rester sympathiques. Deux lectures se sont opposées en cours d’écriture de scénario : la
première voyait la petite fille comme enquiquineuse, et la seconde les parents comme égoïstes
et ne pensant qu’à eux. Marie et Fernando viennent de familles très bourgeoises tous les
deux, avec lesquelles ils sont en rupture. Leur histoire est donc cohérente et leur
renversement très brutal, plausible. Je ne sais pas s’ils sont vraiment emblématiques d’une
époque. Ils représentent en tous cas une forme d’engagement impossible aujourd’hui. De nos
jours en effet, l’idée que l’on peut changer le monde n’effleure plus personne. On croit plutôt
à l’action ponctuelle, creuser des puits en Afrique ou financer un orphelinat par exemple,
mais pas aux idées révolutionnaires.
Pour m’imprégner de l’époque, j’ai relu Génération de Patrick Rotman et d’Hervé Hamon,
qui retrace les années 57/77 et suit le parcours de ceux qui ont fait mai 68. J’ai lu également
le livre qu’écrit Marie dans le film, Le droit de vivre autrement de Catherine Valabrègue. J’ai
découvert ce qu’était la vie des femmes avant la contraception et l’avortement grâce à des
livres comme Paroles d’avortées ou Naissance d’une liberté de Xavière Gauthier ou encore
avec L’événement d’Annie Ernaux. J’ai donc plutôt travaillé à partir de livres. Et lorsque j’ai
vu des films sur les années 70, c’était en tant que contre-exemples, surtout pour ce qui est des
décors. Pour moi en effet, les années 70 doivent être représentées par la force des
convictions, non par des décors ou des vêtements psychédéliques ».
Propos recueillis par Sandra Ktourza
http://www.vousnousils.fr/2006/11/13/julie-gavras
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Récompenses
•
Prix du meilleur film au Festival du film de la Réunion en 2006
•
Prix Michel d'Ornano au 32e Festival du film américain de Deauville en 2006
•
Prix fiction Festival international du film d'histoire de Pessac en 2006
•
Sélection Festival de Sundance en 2007
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Déroulant du film
Ce film comporte 18 séquences auxquelles il faut ajouter le générique de début et celui de fin
soit un total de 20 séquences.
0) 0’ Générique de début
1) 1’47’’ La fête de mariage d’Isabelle, l’oncle espagnol est mort « on va tous s’occuper
d’elles » (Pilar et Marga)
2) 7’40’’ La vie quotidienne d’Anna
3) 14’22’’ Le départ des parents et leur absence
4) 19’43’’ Le retour des parents, un nouveau monde avec ses changements de vie « c’est la
faute à Fidel »
23’ 24 Anna assise sur le banc dans le square
5) 27’05’’Anna fait de la résistance, vol dans le vestiaire
6) 29’19’’ Le secret de famille : Isabelle veut avorter ; la lutte des femmes avec le M.L.F
7) 35’57’’ L’esprit de groupe et la manifestation
8) 40’28’’ Séjour chez les grands parents dans le bordelais, Anna retrouve le milieu
bourgeois. Anna est filmée à hauteur de son regard comme au début du film. Elle est dans son
monde ordonné et feutré
9) 44’ 55’’ Retour à la maison, l’appartement est rangé. Rites familiaux avec la toise,
changement de nounou avec des parents qui font des erreurs
10) 51’11’’ Cécile est invitée à la maison et découvre la nouvelle vie familiale d’Anna : la
rencontre de deux mondes, caméra à hauteur d’enfant
11) 54’ 17’’ « La pequena momia » Anna discute avec les amis de son père, apprend la notion
de partage.
12) 1h 00’Anna espionne sa mère pendant ses interviews. Elle découvre le travail de sa mère.
« C’est quoi mai 68 ? »
13) 1 h 04’19’’ La dispute avec Cécile, caméra à hauteur d’enfant
14) 1h 08’10’ Les retrouvailles avec Pilar ; les élections au Chili
15) 1h 10’46’’ La signature des 343 femmes entraîne un conflit entre les parents ce qui a pour
conséquence la fugue des enfants ; réfugiés à la bibliothèque, Anna recherche le passé de la
famille de son père
16) 1 h 12’43’’ Le voyage en Espagne, Anna et sa nouvelle vie
17) 1h 24’ 12’’ la chèvre de monsieur Seguin : la nécessité d’obéissance et la prise de
conscience d’avoir son jugement « il n’y a personne qui sait les choses pour de sûr, et toi
qu’est ce que tu penses ? » demande Fernando. Faire dimanche un mercredi !
18) 1 h 26’37’’La mort d’Allende et le coup d’état de Pinochet. Livre de sa mère : Le droit de
vivre autrement ; la geste d’affection d’Anna pour son père.
19)1 h 30’ 50’’ La nouvelle école
20) 1 h 34’ 20’’ Générique de fin
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Fiches pédagogiques
Note à l’attention des enseignants
Les pistes de travail que nous vous proposons ont pour but de guider les élèves spectateurs
dans leur compréhension des films présentés, en les replaçant dans le thème du festival de
cette année : « Les années 70, le grand tournant ». Ces pistes ne constituent pas des modèles à
suivre in extenso. Il vous appartient de les adapter ou de les compléter selon le besoin des
élèves et les objectifs d’apprentissage que vous aurez définis pour votre classe. Nos deux axes
généraux sont d’une part L’enfant et la politique et d’autre part Les années 70 à hauteur
d’enfant.
La faute à Fidel observe et enregistre les bouleversements intérieurs qui traversent Anna. Il ne
faut pas oublier le contexte historique des années 1970.
- 20 novembre 1970 : premiers états généraux des femmes de France
- 5 avril 1971 : le manifeste des 343 : 343 femmes, connues (Beauvoir, Duras, Deneuve) ou
pas, déclarent s’être fait avorter au cours de leur existence
- 24 avril 1971 : manifestation importante à Washington pour réclamer la fin de la guerre du
Vietnam
- 15août 1971 : suspension de la convertibilité en dollar en or
- 11 juin 1971 naissance du parti socialiste au congrès d’Epinay
- 30 janvier 1972 : Bloody Sunday
- 8 mars 1972 : la loi Neuwirth sur la réglementation de la contraception, votée en 1967, entre
en vigueur
- 27 janvier 1973 : les accords de Paris mettent fin à la guerre du Vietnam
- 12 juillet 1972 : « l’information sexuelle » est instaurée au collège, dans le cadre des cours
de sciences naturelles
- 11 septembre 1973 : au Chili, coup d’état militaire du général Pinochet soutenue par la
C.I.A. Le président Allende se suicide dans son palais de la Moneda assiégé par les militaires
- 25 novembre 1973 : coup d’état militaire en Grèce. L’armée met en place une dictature
dirigée par le général Gisikis
Anna se pose beaucoup de questions, qui d’ailleurs se posent aux enfants : l’argent, la
sexualité, la mort....Elle cherche une cohérence à ce monde dans lequel elle se trouve, essaie
d’avoir une explication et n’accepte pas la réponse tout faite des adultes: «Tu comprendras
quand tu seras grande ». La faute à Fidel est un film où l’on pose beaucoup de questions, on
explique, on argumente.
Ce film permet de poser avec légèreté et humour des questions graves sur l’engagement,
l’éducation et la transmission des valeurs :
pourquoi s’engager ?
pour quelles causes ?
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quel sens à donner à son engagement ?
quelle place est laissée à l’enfant dans l’engagement politique de ses parents ?
Il permet d’appréhender les notions de solidarité avec l’idée d’esprit de groupe, le
conformisme (cf le mouton de Panurge). Il permet d’aborder l’angoisse, l’inquiétude de
l’enfant aux hésitations de ses parents.
Histoire : les conséquences de mai 1968, les années 1970, le franquisme, la présidence de
Salvador Allende au Chili et le coup d’état de Pinochet en 1973. Fidel Castro.
Education à la citoyenneté: l’engagement politique. Les valeurs de la République. La lutte
pour le droit à l’avortement et le féminisme.
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Fiche 1 : « Fidel Castro »
Expliquer le titre du film qui fait référence à Fidel Castro. On pourra faire avec les élèves une
recherche sur ce personnage qui vit encore de nos jours mais il ne dirige plus Cuba. On pourra
également expliquer rapidement les principes du communisme, de manière à expliciter Fidel
Castro Ruz est né le 13 août 1926 à Biran dans la Province de Holguin dans une famille aisée.
Son père, Angel Castro y Argiz, est un immigrant galicien qui a fait fortune à Cuba en
achetant des terres. Angel Castro se mariera avec une institutrice du nom de María Luisa
Argota avec qui il aura deux enfants. Mais les relations du couple ne sont pas des meilleures
et c'est avec Lina Ruz Gonzalez, la cuisinière d'Angel Castro, que celui-ci aura un troisième
enfant, Fidel Castro. Il ne sera reconnu par son père et aura le droit de porter son nom qu’au
mois de décembre 1943. Raul Castro, quatre ans plus jeune que son frère, est en fait le demifrère de Fidel Castro puisqu'il est le fils de Lina Ruz Gonzales et d'un contremaître.
C'est au collège de Belén de La Havane, une école de jésuites, que le jeune Fidel Castro suit
ses études. Il entrera à l'Université de La Havane en 1945 et obtiendra un diplôme de Droit en
1950.
C'est à l'Université que s'éveille en lui une certaine conscience politique et il participe à des
manifestations comme celle d'avril 1948 à Bogota. Cette manifestation menée pour protester
contre la création de l'Organisation des Etats Américains (OEA) se terminera par la mort de
3000 personnes. Cette même année, en octobre 1948, Fidel Castro épouse Mirta Diaz Balart,
la soeur de Rafael Diaz Balart qui sera membre du gouvernement du dictateur Fulgencio
Batista. Le premier fils de Fidel Castro, Fidel Félix “Fidelito” Castro Díaz Balart, naît en
septembre 1949. Mais les relations entre Fidel Castro et Mirta ne sont pas au beau fixe et le
couple divorcera quelques années plus tard en 1955.
Entre temps, Fulgencio Batista s'empare du pouvoir à la suite d'un coup d'état le 10 mars 1952
qui renverse le président Carlos Prio Socarras. Reconnu par les Etats-Unis, le pouvoir de
Batista est contesté à l'intérieur de l'île, en particulier par Fidel Castro qui tente dans un
premier temps en tant qu'avocat de démontrer son inconstitutionnalité. Mais la demande est
jugée irrecevable et Fidel Castro va s'engager dans la lutte armée contre Batista.
Le 26 juillet 1953 Fidel Castro est à la tête d'un groupe de 123 insurgés qui attaque la Caserne
de la Moncada mais l'affaire tourne mal. 68 insurgés seront exécutés et Fidel Castro est arrêté
le 1er aout et condamné à 15 ans de prison. Cependant Fidel Castro va bénéficier d'une loi
d'amnistie en 1955 mais il devra s'exiler au Mexique. C'est là que Fidel Castro va organiser la
résistance au sein du groupe appelé Mouvement du 26 juillet ou M-26.
C'est à Mexico que les opposants au régime de Batista vont donc se réunir et préparer leurs
attaques contre le dictateur. En juin 1955 Raul Castro fait la connaissance d'Ernesto Che
Guevara et le mettra en contact avec Fidel quelques semaines plus tard, le 8 juillet 1955.
En novembre 1956 Fidel Castro accompagné du Che Guevara et de 80 autres membres du M26 s'embarquent à bord du « Granma », un petit yacht, dans le but de mener une expédition
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contre Batista.
Le 2 décembre 1956, il débarque sur les côtes cubaines mais Batista a été mis au courant de
cette expédition et l'armée de Batista les surprend. Sur les 82 hommes de l'expédition du
Granma, moins d'une vingtaine survivront et ceux-ci devront trouver refuge dans la Sierra
Maestra.
Décimé, le groupe des rebelles va pourtant se reconstituer tant Batista se montre impopulaire
avec une misère de plus en plus importante à Cuba. Rapidement ce sont plus de 800 hommes
qui rejoignent Fidel Castro dans la Sierra Maestra où commence la guérilla contre les armées
de Batista.
Au mois de mai 1958 Batista tente une attaque connue sous le nom d'Offensive d'été contre
les guérilleros dirigés par Fidel Castro et Ernesto Che Guevara dans la Sierra Maestra. Ce sont
plus de 12 000 soldats qui sont envoyés mais Castro remporte la victoire et de nombreux
soldats commencent à déserter. Les révolutionnaires cubains vont enchaîner ensuite les
victoires en prenant Santa Clara le 31 décembre 1958 et Santiago de Cuba le 1er janvier 1959.
Ce même jour Batista s'enfuit de Cuba pour rejoindre Saint Domingue en République
Dominicaine. Manuel Urrutia est proclamé président et Fidel Castro entre dans La Havane le
8 janvier 1959, mettant à fin à la lutte contre la dictature de Batista.
Fidel Castro va ensuite s'attacher à préparer les prochaines élections. Des mesures sont prises
comme la nationalisation des entreprises vitales au développement de l'île, ce qui provoque
l'opposition des Etats-Unis au nouveau régime socialiste que Fidel Castro souhaite implanter
à Cuba pour le bien-être de son peuple.
Toutefois le nouveau régime sera reconnu par les Etats-Unis et Fidel Castro devient premier
ministre le 16 février 1959. Mais rapidement les tensions vont se faire sentir. Des entreprises
américaines comme la célèbre United Fruit sont expropriées. En avril 1959 Fidel Castro est à
Washington et rencontre Richard Nixon, le vice-président, à la Maison Blanche. Mais les
désaccords sont trop importants entre les deux pays et Fidel Castro va se tourber vers l'Union
Soviétique en signant un accord économique en février 1960. Les russes fourniront du pétrole
à Cuba. Les Etats-Unis rompent alors les relations diplomatiques avec Cuba et Fidel Castro
signe des accords économiques et militaires avec Nikita Khrouchtchev alors président de
l'URSS.
A la suite du rapprochement avec l'Union Soviétique, les problèmes entre les Etats-Unis et
Cuba ne vont cesser de s'accroître. Les américains vont soutenir les exilés cubains et les
russes vont soutenir le régime socialiste de Cuba. Le 17 avril 1961 une expédition composée
de 1400 cubains anticastristes, entraînés par la CIA, prend part au débarquement de la Baie
des Cochons. Cette opération décidée par le président américain J.F. Kennedy se solde par un
échec car Fidel Castro est informé à temps par ses services de renseignements et le KGB.
L'opération avait en fait commencé le 15 avril quand des bombardiers B 26 venus du
Nicaragua bombardèrent les bases aériennes de La Havane et de Santiago dans le but de
détruire l'aviation cubaine. Mais Fidel Castro avait auparavant mis à l'abri neuf des 15 avions
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de la force aérienne.
Le 17 avril à 0h15 la Brigade 2506 débarque à Playa Larga et Playa Giron dans la Baie des
Cochons tandis que huit cargos restent au large pour appuyer les troupes anti-castristes. Mais
l'aviation cubaine bombarde les navires. Deux d'entre eux sont touchés et les autres doivent
prendre le large tandis que deux bombardiers B 26 sont abattus. Les combats dureront deux
jours et la presque totalité des anticastristes seront fait prisonniers. A la suite de cette attaque
Cuba va demander plus de sécurité à ses alliés russes. Khrouchtchev va répondre
favorablement à la demande de Fidel Castro en décidant le déploiement de missiles à
moyenne portée sur le sol cubain. Le 25 janvier 1962 l'Organisation des Etats Américains
(OEA) exclut Cuba par 14 voix contre 6 (Argentine, Bolivie, Brésil, Chili, Equateur,
Mexique). Le 15 avril 1962 les Etats-Unis prennent connaissance de la construction d'une
base de lance-missile nucléaire à Cuba, ce qui représente un grave danger pour les américains,
Miami se trouvant à moins de 160 kilomètres. Après d'âpres tractations Khrouchtchev décide
de retirer les lance-missiles en ayant l'assurance que les américains n'envahiront pas Cuba.
Cependant l'embargo décrété par les Etats-Unis le 7 février 1962 n'est pas levé, embargo
toujours en vigueur de nos jours.
Les relations avec les Etats-Unis ne vont pas cesser d'empirer. Le 13 mars 1968 Fidel Castro
annonce la confiscation de tous les établissements encore aux mains de propriétaires privés.
Le 15 octobre 1976 il prononce un discours dénonçant les Etats-Unis coupables selon lui de
l'attentat qui a coûté la vie 73 personnes voyageant dans un avion de la « Cubana de Aviacion
» à la Barbade. Durant la même période Cuba va soutenir des guérillas communistes en
Amérique latine et en Afrique, en Angola et au Mozambique principalement.
En 1971 Fidel Castro voyage à Santiago du Chili pour rencontrer le président socialiste
Salvador Allende.
Si la plupart des pays occidentaux ne se risquent pas à briser l'embargo économique imposé
par les Etats-Unis, Pierre Eliot Trudeau rend visite à Castro en 1976 en tant que Premier
Ministre du Canada, apportant une aide économique de 4 millions de dollars.
En 1979 Fidel Castro préside la Conférence internationale des Pays Non Alignés à La
Havane, un mouvement qui réunit 110 pays aujourd'hui. En 1980 des milliers de cubains se
lancent à la mer sur des canots de fortune dans l'espoir de rejoindre les côtes de la Floride
après que Castro ait accordée la liberté à 3 600 prisonniers politiques en 1978.
Fidèle à sa ligne politique Castro critiquera l'évolution des pays socialistes vers une économie
libérale. Mais la Perestroïka de Gorbatchev allait mettre à mal l'idéologie marxiste. La chute
du mur de Berlin en 1989 et la dissolution de l'Union Soviétique en 1991 allait priver Cuba de
ressources économiques importantes venant d'une Russie en proie à de graves problèmes
économiques.
Devant faire face à la désaffection de son principal partenaire, Cuba s'ouvre un peu plus au
monde extérieur malgré l'embargo américain qui subsiste. Fidel Castro participe au
cinquantième anniversaire de l'ONU à New York en 1995 et prononce un discours face à
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l'Assemblée Générale. Le tourisme vers Cuba commence à se développer à la fin des années
1990, Cuba devenant la deuxième destination des Caraïbes après la République Dominicaine,
et Fidel Castro reçoit le Pape Jean-Paul II à La Havane en 1998.
Mais le leader de la Révolution Cubaine vieillit et le 23 juin 2001 il est victime d'un malaise
au cours d'un discours à La Havane. A la suite de cet incident Fidel Castro envoie une lettre
au président américain W. Bush pour lui dire : "Etant donné que vous avez décidé de notre
sort, j'ai le plaisir de vous informer que je prend congé comme les gladiateurs romains qui
allaient combattre au cirque : Ave César, ceux qui vont mourir te saluent. Je regrette
seulement de ne pas vous voir en face car, le cas échéant, vous seriez à des milliers de
kilomètres de distance, et moi je serai en première ligne pour mourir en combattant pour la
défense de ma patrie".
Le 31 juillet 2006 Carlos Valenciaga, secrétaire du président cubain, annonce que Fidel
Castro délègue provisoirement ses pouvoirs à son frère Raul Castro, ayant été victime d'un
autre malaise, plus grave cette fois-ci puisqu'il doit être opéré.
Le 19 février 2008 Fidel Castro annonce, après avoir passé 49 ans au pouvoir, qu'il ne
briguera pas un nouveau mandat à la présidence du Conseil d'Etat.
"A mes chers compatriotes, qui m'ont fait l'immense honneur ces derniers jours de m'élire au
parlement, je vous informe que je n'aspirerai ni n'accepterai, je répète, que je n'aspirerai ni
n'accepterai la charge de président du Conseil d'Etat et de commandant en chef... Ce serait
trahir ma conscience que d'occuper une responsabilité qui requiert une mobilité et un
dévouement que ma condition physique ne me permet pas. Je veux expliquer cela sans
dramatiser... Heureusement, notre révolution peut toujours compter sur des cadres de la
vieille garde et d'autres qui étaient très jeunes au tout début du processus... Ils ont l'autorité
et l'expérience qui garantiront ce remplacement... Ce ne sont pas mes adieux. Mon seul
souhait est de lutter comme un soldat sur le front des idées. Je continuerai d'écrire mes
'Réflexions du camarade Fidel'. Ce sera une autre arme sur laquelle vous pouvez compter.
Peut-être ma voix sera-t-elle entendue".
Symbole de la lutte conte l'impérialisme américain, Fidel Castro ne partira pas cependant sans
avoir influencer d'autres leaders sud-américains comme on peut le voir en l'image d'Hugo
Chavez, le président du Venezuela, et d'Evo Morales, président de la Bolivie.
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Fiche 2 : « Les valeurs de la République »
Anna, l’héroïne de « La faute à Fidel », a une vie simple, avec des habitudes bien établies et
fréquente une école religieuse. Pour déclencher la réflexion avec la classe vous pouvez utiliser
l’extrait n°1 proposé sur le site du film www.lafauteafidel-lefilm.com/
- Quels détails de l’éducation religieuse avez-vous relevés ?
- Quelles différences avec l’école publique laïque pouvez-vous noter ?
- Quelles modifications va-t-il y avoir dans sa scolarité du fait de l’engagement de ses
parents?
- Dans quelle position, différente de celle des autres élèves, va-t-elle se trouver ?
- Quels sont les sentiments d’Anna, par rapport à son statut particulier ?
- Son changement d’école sera-t-il facile ?
- Quels sont les trois principes de la République française ? Les symboles républicains ? Où
les trouve-t-on ?
- Comment ses parents vont-ils appliquer les principes de liberté et d’égalité ? De solidarité et
de tolérance ?
- Comment les partisans chiliens vont-ils expliquer à Anna les possibilités d’un nouveau
système économique ? (Vous pouvez regarder l’extrait n°3 qui est sur le site du film).
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Fiche 3 : « Les années 70 »
L’histoire se situe en 1970 et le monde est en période de bouleversements politiques et
sociaux : Salvador Allende vient d’être élu à la tête du Chili, le régime de Franco vit ses
dernières heures en Espagne et Fidel Castro à Cuba, même critiqué pour ses dérives
autoritaires, reste un modèle du communisme et de la révolution.
En France, c’est l’après « Mai 68 » et des mouvements importants ont lieu pour les droits des
femmes et pour les libertés individuelles. (Vous pouvez vous aider de l’extrait n°4 du film où
Anna demande à Fernando, son père : « Qu’est ce que c’est mai 68 ? »)
- Quels sont les principes de la démocratie et de l’impérialisme ?
- Quels sont les principes généraux du communisme et du capitalisme ?
- Rechercher des éléments historiques sur la lutte contre la dictature de Franco en Espagne,
sur la révolution à Cuba avec Fidel Castro et Che Guevara
- Quelles sont les libertés individuelles revendiquées après mai 68 ?
- Pour quels droits les femmes se sont-elles battu ? Egalité des salaires avec les hommes,
contraception, avortement ...
Les parents d’Anna transforment leur existence. A la suite d’un évènement familial, la mort
d’un oncle communiste, ils vont s’engager politiquement, militer, manifester, accueillir des
partisans chiliens, soutenir la cause féministe et le droit des femmes à disposer de leur corps.
- Que signifient « s’engager », « militer », « manifester », « se battre pour des idées » ... ?
(Vous pouvez regarder l’extrait n°2 du site pour avoir une explication sur la notion de partage
qui est expliquée à Anna avec l’exemple de l’orange).
La vie quotidienne
- Dans le film, quels indices visuels permettent de dater l’époque ? (La mode vestimentaire,
les voitures, le design des objets, les appareils technologiques...)
- Comparer les jeux et les loisirs des enfants des années 70 avec ceux des enfants
d’aujourd’hui.
Lien avec l’Histoire des arts :
- Les photographies de Robert Doisneau, Willy Ronis, Henri Cartier-Bresson
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Fiche 4 : « L’analyse d’une séquence »
Cette analyse porte sur la séquence de film montrant le changement d’attitude. Elle comprend
les combats de ses parents : la réussite de sa mère avec la parution de son livre, l’échec du
père avec le coup d’état de Pinochet au Chili.
Sa métamorphose se traduit vestimentairement : oubliée la tenue bleu marine de l’école
religieuse, elle s’ouvre sur la vie avec un univers coloré, la mixité est présente dans l’école
avec aussi des enfants de couleur. Ces changements se traduisent par le passage d’une porte,
celle de l’école primaire. Anna a grandi.
Cette séquence comporte 14 plans, elle commence à 1h 26’ 37’’ pour se terminer à 1 h 30’
50’’.
1 h 26’ 37’’ : fondu au noir, Anna avance dans le couloir, panoramique vertical des pieds à un
plan rapproché montrant Anna, vêtue d’un chemisier aux couleurs vives. La caméra suit
l’enfant qui prend un livre dans une caisse. L’arrière plan montre le couloir et la chambre des
enfants. Le fond sonore est constitué par des voix.
1 h 26’56’’ : gros plan sur la main d’Anna qui saisit un livre : Le droit de vivre autrement,
Marie De la Mesa. Elle feuillette l’ouvrage, on entend une voix qui dit : « Ce que vous
entendez est la dernière allocution du président Salvador Allende... »
La caméra fixe le visage d’Anna, pose le livre (bruit du livre), «... mort au coup d’état au
Chili le 11 septembre dernier. »
Le corps de l’enfant pivote pour se diriger vers un écran de télévision en noir et blanc. Le mur
de la pièce est décoré d’une affiche où l’on peut lire en partie : « Per Ché unicido vence »
avec un visage de couple dont la femme tient le drapeau chilien et l’homme un outil. La
caméra suit le mouvement et monte Anna de dos, à hauteur d’enfant. Elle est décalée sur la
droite de l’image afin de permettre de voir l’écran du téléviseur sur la partie gauche. On y voit
Salvador Allende casqué, encadré d’hommes en armes. La caméra se déplace et se resserre
sur l’écran du téléviseur.
1 h 27’ 16’’ : gros plan sur l’écran téléviseur les personnages sont en plan rapproché avec un
zoom sur le visage de Salvador Allende.
1 h 27’ 26’’ images de reportage avec la voix de Salvador Allende, plan sur un char dans une
rue, il se déplace, l’image bouge.
1 h 27’ 33’’ : vu du palais présidentiel, bruit de tir, des personnes fuient.
1 h 27’ 37’’ : plan moyen sur un char qui tire.
1 h 27’ 40’’ : retour sur le plan avec la télévision et Anna sur un fond musical de guitare
crescendo. Sur l’écran, on voit les derniers plans vus précédemment. La caméra suit Anna,
elle est de dos, observe son père qui est face à une fenêtre, le regard fixe le lointain, les mains
dans les poches.
1 h 27’ 56’’ : contre champ, on voit Anna de face en plan rapproché, elle regarde son père.
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1 h 28’ 08 : plan large dans la pièce où l’on voit les personnages, la télévision se reflète dans
un miroir à droite.
1 h 28’ 19’’ : gros plan sur le visage de profil de Fernando ; panoramique descendant sur son
épaule, son bras puis la main dans la poche. On voit la main prendre le bras de son père, elle
lui saisit sa main. Le plan est fixe.
1 h 28’ 40’’ : gros plan sur Anna, vêtu d’un ciré bleu, sous pull orange, cartable sur le dos
marche tête baissée. Il y a un fond musical de guitare. Le plan s’élargit, à la musique se
mêlent des cris d’enfants. Anna passe le long d’un mur où il est gravé en noir : « défense
d’afficher loi du 29 juillet 1881. »
Puis en plan moyen, on voit arriver Anna devant une école primaire. La porte est ouverte sur
la cour de récréation comme une fenêtre sur le monde.
1 h 29’ 23’’ : contre champ, Anna est en plan rapproché, elle observe la scène, des enfants
passent devant elle et la caméra. Elle prend une grande inspiration, entre dans l’école. On
entend dire plusieurs fois : « C’est qui ? ». La caméra suit Anna avec un zoom arrière.
1 h 29’ 59’’ : la caméra s’élève pour faire une plongée sur la cour de récréation. La musique
reprend avec les cris d’enfants. Anna est perdue dans la foule. Une ronde s’approche d’elle, et
s’ouvre pour l’intégrer au mouvement des petites filles. La musique est de plus en plus forte,
les cris se taisent.
1 30’ 50’’ fondu au noir avec la musique
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Fiche 5 : « L’analyse de l’affiche du film »
Vous pouvez utiliser l’affiche du film pour introduire celui-ci avant la projection en salle de
cinéma. La grille présente ci-dessous est un outil pour vous aider à analyser cette affiche.
Après la projection du film, il est intéressant de comparer les ressemblances et les différences
de ces images. Dans le film Anna a un manteau bleu et non pas rouge comme sur l’affiche.
Elle est assise sur un banc. Le fond de l’affiche comporte une manifestation alors que l’image
du film est issue de l’enfant assis sur un banc dans un jardin public avec son cartable à côté
d’elle, en arrière plan on voit de la végétation et une personne.
L’affiche peut se trouver sur le site du film : www.lafauteafidel-lefilm.com/ de même pour
l’image d’Anna assise sur le banc qui est présentée dans la galerie.
« CE QUE JE VOIS, CE QUE JE PERÇOIS »
« CE QUE JE
« CE QUE
COMPRENDS, CE
J’APPRENDS POUR
QUE JE RESSENS"
MIEUX
COMPRENDRE »
DIMENSION
DIMENSION
DIMENSION DU
DIMENSION
ICONIQUE
PLASTIQUE
SENS
CULTURELLE
Description détaillée et
Analyse du processus de
Interprétation possible,
Repères donnés par
objective de l’image :
fabrication (technique,
articulant la dimension
l’enseignant au sujet d’un
imaginer que l’on décrit
medium, opérations
iconique et la dimension
artiste, d’un mouvement
l’image à quelqu’un qui ne
plastiques, support, outils,
plastique : évoquer
artistique, d’un genre
l’a jamais vue
construction de l’espace
opinion et ses sensations
pictural, d’une technique,
pictural, utilisation de la
face à l’oeuvre
d’un contexte historique.
son
couleur)
Mise en réseau avec
d’autres images, d’autres
oeuvres
Une jeune fille assise
C’est
sur
avec une
passion,
les
le
vêtue
photographie issue du
drapeaux
rouges
Delacroix, 1830.
manteau rouge, jupe
film - l’enfant sur le
symbolisent l’idée de
bleu. Son regard fixe
banc - et une autre
révolution.
le spectateur. Le titre
prise
L’enfant
« La faute à Fidel» est
manifestation avec les
tournant le dos à la Reichstag », Berlin,
écrit en rouge sur un
nuages des bombes
manifestation.
fond
lacrymogènes.
image représente bien
un
banc,
rapproché,
plan
blanchâtre
un
montage
lors
de
la
Le rouge évoque la « La Liberté guidant
peuple»
de
Evgueni Khaldei, « Le
est
isolé
Drapeau rouge sur le
2 mai 1945
Cette
recouvrant une image de
L’enfant
manifestants
est centré
avecau
des le dilemme
drapeaux
durouges.
film deTrois
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noms d’acteurs sont écrits en n
22
de manifestants avec
milieu du bas de la
la jeune fille qui se
des
page (dans le triangle
révolte
rouges. Trois noms
composé
mutation
d’acteurs sont écrits
diagonales). La jeune
parents. La pose est
en noir en haut de
fille occupe la moitié
figée, indiquant son
l’affiche,
sont
de l’espace et le titre
refus de bouger, avec
séparés par des points
est posé sur l’autre
ses mains dans les
rouges. Trois noms
moitié
proches et son regard
d’acteurs sont écrits
symétrie.
en noir en haut de
Le
l’affiche,
sont
couleur que l’on voit
séparés par des points
en priorité sur un fond
rouges. Le nom
à dominante bleutée.
drapeaux
ils
ils
du
par
en
rouge
les
parfaite
face
de
à
la
ses
frondeur.
est
la
réalisateur en noir et
un texte en blanc est
sur le côté droit, il
recouvre une partie de
la
manche
du
manteau et du banc
bleu.
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Médiagraphie
« La faute à Fidel », Doimitilla Calamai, 2006, Actes Sud.
Ciné classe, n°352, Le Monde de l’éducation.
Des idées en mouvement, n°143, La Ligue de l’enseignement.
Site officiel du film comprenant des photographies, des extraits de vidéos, un dossier de
presse, les affiches du film : www.lafauteafidel-lefilm.com
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