cr centre pompidou metz 27.05.2011

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cr centre pompidou metz 27.05.2011
Maîtrise des risques et sécurité
MAÎTRISE DES RISQUES ET SÉCURITÉ
AGREPI – EST
COMPTE- RENDU
Visite du Centre POMPIDOU
METZ du 27 Mai 2011
Présents :
1 ANDRE
2 BAILLET
3 BERRUER
4 BRUNORI
5 DEBLAY
6 DUVERNE
7 EYFRIED
8 GUILLOT
9 HUMBERT
10 LEHERVET
11 MEYER
12 MICHAUD
13 MISCHLER
14 PERRIN
15 REDON
16 RENUCCI
17 ROSSETTO
18 SCHUMACHER
19 SOLDERA
20 VERDET
21 VINGERT
22 WEYER
Francis
Alain
Jean-Claude
Pierre
Jean-Marie
Isabelle
Patrice
Jean-Christophe
Jean-Paul
Jean
Philippe
René
Olivier
Etienne
Sébastien
Jean-Jacques
Jean-Jacques
Eric
Nadir
Jean-Marc
René
Christian
GAN Champagne (nouvel Agréé – mars 2011)
GROUPAMA Alsace
Retraité (ex-formateur)
IEST Formation
CARSAT (ex-CRAM) Bourgogne -Franche Comté
VERITAS – Reims (nouvelle Agréée – mars 2011)
CARON Sécurité
GROUPAMA Alsace
CLF SATREM (sprinklers)
Retraité (ex - Risk-Manager LOTUS)
AXA Strasbourg
Retraité invité (ex –SIEMENS)
GROUPE CAMACTE
Invité (CNPP Est)
GROUPAMA Champagne (nouvel Agréé – mars 2011)
DEKRA
Retraité (ex-AXA Nancy)
SMART Automobiles
Formation
GROUPE CAMACTE
APAVE St AVOLD
ACF Formation
La visite de 10 heures à 13 heures est conduite par M. MARTINEZ , Responsable Sécurité du
Centre POMPIDOU de METZ., qui a ouvert ses portes en Mai 2010 (soit tout juste un an)
Remerciements à :
- Pierre BRUNORI sans l’intervention duquel cette visite aurait été plus difficile à organiser
- M. MARTINEZ pour le temps qu’il a accepté de nous consacrer et pour la qualité de la visite
- Jean LEHERVET pour son compte-rendu fidèle
- René MICHAUD pour son reportage photographique
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Maîtrise des risques et sécurité
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Maîtrise des risques et sécurité
LE BATIMENT
Conçu par les architectes Jean de GASTINES (France) et SHIGERU BAN (Japon) le musée représente
10.000 m2 de surface construite - dont 5.000 m2 d’exposition - organisés selon le croquis joint ciavant.
SHIGERU BAN s’est rendu célèbre par son utilisation du carton et sa conception d’habitations
d’urgence.
Entreprise Générale : Demathieu & Bard (Metz)
Bureau d’étude béton : CTE (Mulhouse)
Les surfaces d’exposition incluent :
3 galeries superposées (rep. 02 à12 du croquis) : longueur 80m , largeur 15m , hauteur 7m) ,
auto-portantes, fermées à leurs extrémités par de grandes baies vitrées , et orientées pour
donner vue sur des sites remarquables de METZ , avec un angle d’env. 30° entre les galeries.
une « grande nef » dont la hauteur permet l’exposition d’œuvres monumentales
(1.200 m2 , hauteur max = 12 m contre 7m à Paris – Beaubourg)
-
-
Elles sont desservies par deux ascenseurs rapides (1,6 m/s) installés dans la tour hexagonale centrale
en tubes d’acier de ~ 40 m de haut ; surmontée d’un mat de pavillon culminant à 77 m (référence à
l’inauguration du 1er Centre Pompidou – Beaubourg en 1977).
Outre les surfaces d’exposition, le rez-de-chaussée comprend également :
-
-
des locaux « Visiteurs » (billetterie, boutique, café + restaurants)
des salles audio-visuelles :
o auditorium d’env. 150 places (rep.9) , avec faux-plafond en tubes carton de SHIGERU
BAN (sensibles à l’humidité de la climatisation)
o une grande salle de conférence
o un studio permettant la présentation d’œuvres audio-visuelles (rep.7) à ~200 personnes
assises
o un atelier « Jeune Public » est installé au niveau de la Galerie 1
des locaux techniques & annexes :
o salle de contrôle (technique + sécurité) + locaux techniques (climatisation, …)
o 3 grandes réserves sécurisées abritant les œuvres en dépôt au musée + un très vaste (et
très lent : 0,4 m/s) monte-charge desservant les 3 galeries pour y monter, sans chocs ni
vibrations, les caisses très volumineuses protégeant les œuvres à exposer.
L’ensemble des locaux est réalisé en béton armé, revêtu de peinture blanche (couleur favorite de
SHIGERU BAN).
Un vaste parvis dallé (rep. 01), fermé par de grandes portes sectionnelles transparentes « éclipsables »,
donne accès aux bâtiments.
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Maîtrise des risques et sécurité
L’ensemble Parvis + Bâtiment est recouvert par un « parapluie » prenant appui au centre sur la tour
hexagonale en acier et en périphérie sur 4 « pieds tulipe » en bois lamellé - collé assurant également
l’évacuation des eaux pluviales du « parapluie ».
Les extrémités des 3 galeries passent à travers celui-ci pour permettre la vue sur la ville de Metz.
Le « parapluie » est formé par :
-
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une charpente en bois lamellé - collé de géométrie complexe à maille hexagonale, véritable
œuvre d’art en elle-même, comprenant 1.600 pièces. Réalisée par l’entreprise allemande
Holzbau Amman (la seule capable d’une telle réalisation) elle met en œuvre 800 m3 de
lamellé - collé (soit ~1500 m3 de troncs d’épicéa)
une bâche en téflon (PTFE) renforcé par de la fibre de verre, auto-nettoyante et
translucide, (fournie par Taiyo Europe) est tendue sur la charpente. Elle est formée en lais de
3 à 800 m2 agrafés entre eux par des agrafes spéciales (à vis) et tendus sur la charpente.
Le « parapluie » abrite ainsi le parvis et les bâtiments des intempéries et permet, de jour, un éclairage
naturel de l’ensemble. De nuit, des projecteurs situés sur les galeries l’éclairent de l’intérieur, donnant au
Centre un aspect irréel (Cf. photo ci-avant).
Les eaux pluviales collectées dans les « pieds tulipe » irriguent, par une conduite formant passerelle,
un « Jardin plissé » conçu par Nicolas MICHELIN et attenant au Centre. On évite ainsi leur rejet direct à
la Seille et à la Moselle.
Le coût de l’ensemble avoisine les 72 Millions d’euros.
Remarques :
-
Du fait de l’espace libre d’~1 m entre la bâche et la fermeture du parvis (hauteur de la
charpente, passage des galeries) une circulation naturelle d’air contribue à réguler la
température à l’intérieur : par 30°C extérieur, la température du parvis ne dépasse pas 24°C.
En revanche, les pigeons profitent également de ce passage. L’émission d’ultrasons n’étant
pas suffisamment dissuasive, le Centre fait appel à un fauconnier tous les 15 jours.
-
La structure du bâtiment impose de recourir à des techniciens alpinistes pour de nombreux
travaux d’entretien.
-
Déchirure de la bâche fin Janvier 2011. Le « parapluie » est calculé pour supporter largement
les surcharges climatiques (vent & neige – Cf. DTU et /ou Euro codes), et les « pieds tulipe »
sont équipés de cordons chauffants électriques afin d’éviter la formation de glace à l’entrée
des descentes d’eau pluviales. La transition 2010/2011 a été marquée par 2 épisodes neigeux
(~15 cm chaque fois) , séparés par 2 semaines de froid intense.
Au dégel, la couche de neige + glace a glissé le long de la bâche et s’est accumulée dans les
« pieds tulipe » en blocs formant des « voûtes » que les cordons chauffant ne parvenaient pas
à réduire ; d’où surcharge au droit de ceux-ci (jusqu’à 3 fois la charge max. autorisée) et
déchirure de la bâche en ces points.
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Maîtrise des risques et sécurité
LES STATUTS DE L’ETABLISSEMENT
Le Centre Pompidou de METZ est une simple décentralisation du Centre Pompidou de PARIS
(Beaubourg).
Il a un statut de musée à vocation temporaire les œuvres, appartenant aux réserves
de Beaubourg n’ont pas vocation à rester exposées en permanence à Metz .
Elles y séjournent temporairement au gré d’expositions à thème (ex. : Daniel BUREN, Qu’est-ce qu’un
chef d’œuvre ?) dites « scénographies », où les œuvres sont mises en valeur dans des structures
temporaires (niches, labyrinthes, etc..) installées dans les galeries et la grande nef. Le Centre Pompidou
de METZ doit ainsi réaliser statutairement 4 scénographies / an
L’effectif total - variable - est d’environ 50 personnes.
Le personnel d’encadrement (Directeur, Directeur Adjoint, Responsable Sécurité, … peu nombreux)
provient de Beaubourg et dépend du Ministère de la Culture.
Quelques autres employés proviennent de l’Administration Régionale, les autres fonctions (entretien,
sécurité, restauration, …) étant confiées à des entreprises extérieures sous contrat avec la Région
Lorraine
La manutention, la mise en caisse et le transport des œuvres sont effectués par des entreprises très
spécialisées et segmentées.
Les personnes décrochant un tableau ne sont pas celles qui l’emballent, ni celles qui l’accrocheront
plus tard sur son lieu d’exposition.
L’emballage et le transport nécessitent également des moyens très spécifiques (caisses spéciales de
grande dimension monte-charges spéciaux ; camions climatisés à suspensions spéciales, etc…
LA FREQUENTATION
La fréquentation prévue était de 250 000 visiteurs /an. Au cours de cette 1ère année d’ouverture, ce
ne sont pas moins de 800.000 visiteurs qui se sont présentés, et l’on en prévoit 500 000 pour la
même période 2011 / 2012.
Le max. observé a été de 900 visiteurs / jour, posant de sérieux problèmes de files d’attente.
Les visiteurs sont à 80% Français ; par ordre décroissant Mosellans, Franciliens (effet TGV Est),
Alsaciens. Les 20% étrangers viennent essentiellement des pays limitrophes : Luxembourg, Allemagne
(Saar , Rhénanie) , Belgique.
Le ticket d’accès coûte 7 € (durée moyenne de la visite ~2 heures), mais l’accès est gratuit pour :
-
les élèves des écoles ( 300 chaque jour)
les moins de 26 ans et les personnes socialement aidées
Le Centre est ouvert tous les jours sauf le Mardi (comme tous les musées) :
- Lundi & Mercredi : 11heures à 18 heures
- Samedi : 10 heures à 20 heures
- Jeudi & Vendredi : 11heures à 20 heures
- Dimanche : 10 heures à 18 heures
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Maîtrise des risques et sécurité
LA SECURITE
Elle doit être considérée sous 2 angles :
sécurité des visiteurs ;
sécurité des œuvres exposées (ou en dépôt).
-
La valeur assurée des œuvres en dépôt au Centre Pompidou de Metz avoisine les 2 Milliards
d’Euros (à rapprocher des 72 M€ du coût du bâtiment (!)).
La 1ère doit donc être impérativement assurée tout en minimisant autant que faire se peut les atteintes à
la 2e ; ce qui nécessite des dispositions particulières.
Sécurité des visiteurs :
Le Centre est un Etablissement Recevant du Public.
La jauge est de 230 personnes / galerie x 3 galeries.
La priorité est mise sur l’évacuation rapide des visiteurs, la lutte contre le feu étant confiée à des
personnels spécialisés (interne, ou pompiers du SDIS dont la caserne est à proximité) formés
spécialement.
La sécurité est assurée en permanence par une équipe de 3 personnes (1 chef d’équipe +2 équipiers)
travaillant en 2x 12 + le personnel d’accueil & sécurité de jour.
Le système repose principalement sur :
détection de fumée (y compris dans la charpente du « parapluie » par détecteurs linéaires
multi ponctuels type VESDA – Testé par foyer-type fécule de pomme de terre) ;
désenfumage de bas en haut en flux laminaire ;
gaines de soufflage en fond de galerie ;
insufflation à travers les dalles minérales du sol de circulation, perforées d’une multitude de
trous de diam. 3 mm ;
reprise par des gaines en partie haute (10 bouches / galerie) ;
évacuation par messages + assistance par le personnel sur place.
-
Par dérogation à la règlementation ERP, des surfaces < 100 m2 (ex ; niches de scénographie)
peuvent ne pas être désenfumées
Sécurité des œuvres :
La conservation des œuvres d’art exige des conditions standard précises :
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Température : 22° C +/- 2
Hygrométrie : 55% HR +/- 5
Eclairement : 55 Lux
Absence de vibrations et de courants d’air
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Maîtrise des risques et sécurité
L’exposition aux fumées ou aux projections d’eau peut être désastreuse, d’où l’attention portée au
désenfumage et l’absence de système d’extinction fixe (sprinklers, RIA, …).
Tant pour des raisons d’esthétique que pour éviter des actions intempestives de visiteurs, les extincteurs
dans les zones d’exposition sont rangés dans des placards peu visibles et sans signes distinctifs .
Chaque placard contient un extincteur et un poste téléphonique relié directement à la salle de contrôle,
et leur emplacement n’est connu que du personnel de sécurité.
Remarques :
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les œuvres exposées datent, par destination du Centre, du 20e (et 21e ?) siècle et sont
constituées, pour certaines, de matériaux hautement inflammables (toile vinyle, polystyrène
expansé, …)
la grande majorité des œuvres est exposée à l’air libre, aucun vitrage ne s’interposant entre
elles et le visiteur. Seul un marquage au sol définit la zone à ne pas franchir, sans autre
protection apparente. Ceci facilite la perception de l’œuvre mais peut l’exposer à des
dégradations.
Toutefois, c’est le prêteur, et non l’exposant, qui définit le mode de sécurisation de l’œuvre.
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