Interview de M. Hubert

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Interview de M. Hubert
La vie à Saint-Louis
Interview de Michel Hubert
Interview de Michel Hubert,
doyen de la faculté d'ESPO
de regroupement. Je trouve
même qu’il est fécond et je
défends cette coexistence entre
deux sous-ensembles, c’est-àMichel Hubert : Evidemment,
dire, d’une part, les sciences
c’est plutôt aux autres à qui il
économiques et de gestion et,
faut demander cela. Je crois
d’autre part, les sciences
qu’on peut tirer un double bilan.
politiques et sociales. C’est
Un bilan institutionnel et un
une richesse de la Faculté,
bilan personnel. Au niveau
cette complémentarité. On
institutionnel, ce décanat a été
partage tous la même
marqué par Bologne, la réforme
démarche scientifique même si
des programmes, etc. C’était
les méthodes utilisées le sont
une grande aventure… mettre
avec des dominantes
en œuvre tous ces nouveaux
différentes. Cette diversité de
programmes mais je pense
méthodes et ce dialogue qu’on
qu’on y est arrivé. Le processus
parvient à développer au sein
n’est pas encore tout à fait
de la Faculté sont très
terminé puisqu’il faut
enrichissants.
concrétiser ces programmes,
engager des professeurs et des
assistants. C’est un point tout à
fait essentiel des deux mandats
que j’ai connus même si c’est
surtout le deuxième qui a été
marqué par la mise en œuvre de
Bologne. D’autre part, je dirais
que j’ai eu à cœur de faire
fonctionner la Faculté d’ESPO
qui est une Faculté vaste et
complexe avec des composantes
très diverses. J’ai essayé de la
faire fonctionner de la manière
Le Marais : Monsieur
la plus collégiale possible.
Hubert, après vos nombreuses
J’espère y être arrivé.
expéditions en Antarctique,
êtes-vous toujours aussi
Le Marais : Parlons de cette
heureux de retrouver la
Faculté d’ESPO. Pensez-vous
qu’il y a une logique interne à Belgique ?
ce rassemblement de
M.H. : Enchanté ! D’ailleurs,
différentes disciplines ?
je suis ravi de voir que le CAU
Le Marais : Vous arrivez à la
fin de votre mandat de doyen,
que feriez-vous comme bilan ?
M.H. : Nous ne sommes pas la
seule université à avoir ce type
organise une semaine de la
belgitude avec un programme
très varié qui nous mène du
Congo à ce qui s’est passé près
de chez nous.
Le Marais : Tiens à ce
propos, qu’avez-vous pensé de
la semaine de la belgitude1 ?
M.H. : Hum, une excellente
semaine avec énormément de
participants. Un succès sur
toute la ligne ! J’en félicite le
CAU.
Le Marais : Monsieur
Hubert, quel est votre nom de
famille ?
M.H. : Michel bien sûr !
Le Marais : Rêviez-vous déjà
d’être doyen quand vous étiez
petit ?
M.H. : Franchement non. Ni
même quelques mois avant
d’être élu. Ce n’était vraiment
pas dans mes plans. Quand
j’étais petit, je voulais être
garagiste mais ça a
manifestement changé puisque
je suis désormais partisan des
transports en commun et des
vélos.
Le Marais : Après le décanat,
quelles sont vos ambitions
futures ?
M.H. : La première chose,
c’est que je vais prendre une
année sabbatique. Ce qui veut
1
L’interview a été réalisée le 8
mars soit 6 jours avant le début de
la semaine de la belgitude.
Mars 2005 - Le Marais
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La vie à Saint-Louis
dire que je vais être dispensé de
donner cours pour que je puisse
me consacrer à mes activités
scientifiques. Je vais surtout
prendre cette année comme une
année de ressourcement après
six années de décanat. C’est une
occasion de lire beaucoup plus,
de me replonger dans mes
passions scientifiques parmi
lesquelles la ville et la
sociologie urbaine occupent une
place de choix.
Le Marais : Comment pensezvous que vos étudiants vont
faire pour se passer de vous ?
Interview de Michel Hubert
m’intéressant à la
problématique du RER à une
époque où le projet RER était
enterré. Le milieu associatif a
contribué à remettre cette
question sur la table, dans le
débat public.
Le Marais : Et NoMo, c’est
l’anagramme de… ?
M.H. : « Non motorisés » mais
c’est surtout « autrement
mobile » par la promotion des
moyens de transport alternatifs
à l’usage de la voiture.
M.H. : C’est d’abord un
engagement citoyen. Je trouve
que les questions de mobilité
sont un enjeu important
aujourd’hui. J’ai un peu regardé
quelles étaient les associations
actives. J’ai estimé que NoMo
était une association
intéressante dans la mesure où
elle est généraliste, qu’elle
s’intéresse à la problématique
dans son ensemble et pas
seulement au vélo ou au tram,
donc aussi à la politique
automobile. Il y a beaucoup à
faire dans ce secteur. Je suis
entré dans l’association en
Le Marais : Après la défaite
de John Kerry, avez-vous
envisagé de changer de
coiffure ?
M.H. : Je sais que c’est une de
mes caractéristiques. Mes
enfants me parlent toujours de
ma « grosse touffe » visible de
très loin, ce qui est un
avantage. Je n’ai pas envisagé
de changer de coiffure. Et lui ?
Le Marais : Avez-vous déjà
réussi à domestiquer des
coquilles Saint-Jacques de la
Baie de Saint-Brieuc ?
M.H. : Disons que je donne
cours en seconde candidature.
Ce qui veut donc dire que,
comme ils ne m’ont pas eu en
première, ils ne me connaissent
pas encore. Le manque n’a pas
encore été créé !
Le Marais : Pourquoi cet
engagement en faveur de la
mobilité à Bruxelles ?
espérer l’inauguration d’un
parking vélo digne de ce nom
sur le nouveau parking.
Le Marais : Vous avez réussi
à convaincre des collègues
d’abandonner leur voiture ?
M.H. : Je fais la distinction
entre mes activités dans le
milieu associatif et le milieu
professionnel mais la
fermeture du parking pendant
un an a permis de mener une
réflexion sur le sujet. Des
décisions ont été prises pour
favoriser le transport public
puisque désormais tous les
membres du personnel
bénéficient d’un
remboursement de la moitié du
prix de leur abandonnement. Et
ce n’est pas fini. On peut
M.H. : Oh bien sûr, il est clair
qu’on ne peut être un bon
sociologue ou un bon
politologue sans être capable
de domestiquer des coquilles
Saint-Jacques. Pour donner une
piste à vos lecteurs, je dirais
simplement qu’il s’agit d’un
article de Michel Callon...
Le Marais : Dans un combat
un mort, vous parierez sur
l’hippopotame ou l’éléphant ?
M.H. : L’hippopotame !
L’éléphant a le célèbre
problème de la trompe qui le
rend vulnérable aux souris qui
peuvent, par là, monter jusqu’à
son cerveau. L’hippopotame
n’est pas très mobile mais il
nage mieux que l’éléphant.
Propos recueillis par
Mathias El Berhoumi et
Maxime Lambrecht
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