Bruant zizi Emberiza cirlus

Transcription

Bruant zizi Emberiza cirlus
Bruant zizi
Emberiza cirlus
« … et là-bas, sur la haie, le Bruant zizi ne se lasse pas de répéter sa phrase monotone ,
avec l’assurance et la solennité du petit propriétaire qui se rengorge. »
Paul GEROUDET (Les passereaux d’Europe I, II et III)
Description du chant
Le chant du Bruant zizi est une phrase simple, suite de 12-30 notes de tonalité stable,
moyennement aiguë. La puissance est moyenne.
En fait on note deux formes de chant mais qui ne sont spécifiques ni à une région en particulier ni
à un individu : chez un chanteur les deux formes peuvent apparaître, même au cours d’une seule
séquence. On pourra donc isoler deux formes de chant qui se distinguent essentiellement
- par le nombre de notes par strophe : soit une vingtaine soit une douzaine, sachant
qu’il y a aussi des formes intermédiaires.
- par la forme des notes
- la durée de la strophe restant dans le même ordre de grandeur, de 1.3’’ à 2’’
Ici un « zizi à 26 notes » (www.xeno-canto.org/128126 Jordi Calvet) et dans cet
enregistrement seulement 13 notes (www.xeno-canto.org/255291 Bernard Bousquet)
On retiendra donc les éléments distinctifs suivants :
- suite de 12-25 notes de tonalité égale avec une cadence différente d’un
chant à l’autre
- cadence généralement plus élevée que le Bruant jaune et le Bruant ortolan
- pas de note finale détachée comme chez le Bruant jaune
- attaque des notes différente du Pouillot de Bonelli (difficile)
Bien que discret et marquant une préférence nette pour le couvert, le zizi chante en général
perché haut, bien en vue.
Cycle du chant
Cycle annuel : le bruant zizi chante dès le mois de février et cela jusqu’en été ; on note
une petite reprise en automne.
levé.
Cycle journalier : le zizi n’est guère matinal et son chant ne retentit qu’une fois le soleil
Les cris du Bruant zizi
Le cri de contact est un « zitt » fin et perçant (www.xeno-canto.org/292180 Guido O. Keijl ).
En vol, le zizi lance des cris aigus et fins, soit isolés soit en séries (www.xeno-canto.org/302684
Jose Carlos Sires).
L’alarme se manifeste parfois par un « tzii » prolongé mais aussi par des séries de cris très aigus
(www.xeno-canto.org/283704 Maudoc).
Remarques
On aura compris bien sûr, que l’appellation de « zizi » pour ce bruant vient de la sonorité de son
chant. En Allemagne, on le nomme «bruant des haies » (Zaunammer), au regard de ses
préférences en matière de milieu naturel ; quant aux Espagnols, ils voient en lui le « bruant des
bois » (Escribano soteno) ce qui n’est pas très juste.
Le coin de l’expert
Comme il est dit plus haut, la série de notes qui constitue le chant du Bruant zizi est sujette à
des variations individuelles importantes et les différentes études montrent l’éventail de ses
productions vocales. On distingue notamment deux formes : la forme lente et la forme rapide.
1)
Forme lente : une moyenne de 12-15 notes par strophe
2)
Forme rapide : une moyenne de 20-25 notes par strophe
3)
Et sur une durée quasiment identique.
Une étude portant sur 89 chanteurs différents donne les résultats suivants : la strophe dure en
moyenne 1.26’’ +/- 0.22’’, et compte 17 notes +/- 6 notes, sur une fréquence comprise entre 3.2 et
5.6 kHz.
Sur 50 chanteurs pris au hasard dans le site www.xeno-canto.org je trouve les résultats
suivants :
- durée de la strophe : 1.6’’ +/- 0.3’’
- nombre de notes par strophe : 20 +/- 7.5
- fréquence : 4.53 kHz +/- 0.36 (4-5.9)
- dans la forme lente la note est le plus souvent formée de deux sous-unités.
Selon les régions, il existe de petites différences, mais sans qu’on puisse pour autant parler de
dialectes. Sur 8 chants pris au hasard dans la péninsule ibérique on trouve des formes extrêmes
à 26 notes par strophe et 13 notes par strophe.
Un chant atypique est noté en Sardaigne avec des strophes très « serrées » dont une qui compte
47 notes émise en 1.9’’ (www.xeno-canto.org/36895 G.Boano) ! A l’inverse un chanteur cantonné
dans le sud-ouest de la France chante lentement : sur une partie de séquence il descend à 7 notes
par strophe. Un chanteur autrichien, sur 27 strophes, émet 13 notes par strophe en moyenne, et
sur une durée de 1.8’’ ce qui constitue un « record de lenteur ».
Où écouter le Bruant zizi en Isère ?
Altitude : des quatre bruants nicheurs en Isère, le zizi est le moins « montagnard » et il se
cantonne généralement aux altitudes inférieures à 1200m (barycentre altitudinal : 380m).
Milieu : il aime la chaleur et les lieux secs, dans des paysages en mosaïque où il recherchera le
couvert et l’ombre. Il chante perché assez haut dans les cimes, mais reste plus difficile à voir
que son cousin le bruant jaune.
Localisation : très présent dans le sud de l’Isère (Matheysine par ex.) et sur les plaines et
collines du centre (Bièvre, Liers), mais aussi dans l’ouest du département.
Sonogramme
Bruant zizi, Charnecles (Carabillat), 4 mai 2006
On compte 6497 observations concernant le Bruant zizi dans la base de données « fauneisere » à la date du 3 août 2016. (54ème rang)

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