la canneberge
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LA CANNEBERGE Mémoire de fin de premier cycle Sylvie HASSENFORDER, août 2005 1 Sommaire 1 Introduction......................................................................................3 2 Description ......................................................................................3 3 Culture ............................................................................................5 4 Composition ....................................................................................7 5 Principes actifs et propriétés ...........................................................8 6 Un peu d’histoire… .........................................................................8 7 Autres propriétés ...........................................................................10 8 Précautions d’emploi ....................................................................11 9 Quand les multinationales de l’agroalimentaire s’approprient les vertus thérapeutiques de la Canneberge …. ..................................11 10 Présentation d’un cas clinique ...................................................13 11 Conclusion ..................................................................................15 12 Annexes ......................................................................................15 2 1 Introduction Pomme des prés, Atoka, Pois de fagne, Myrtille des Marais, Brimbelle ou Coussinette. Malgré le nombre de ses appellations, la Canneberge, plante des tourbières, est insuffisamment connue tant du public que du milieu médical. Essentiellement exploitée sous forme de jus de fruit, elle connaît actuellement un engouement croissant de la part des consommateurs. Elle fut pourtant une monnaie d’échange et de troc à l’époque du nouveau monde. Informations sur une plante mystérieuse des terres noires… 2 Description : La Canneberge est un petit fruit originaire d’Amérique, que les amérindiens Hurons appelaient atoka. Elle fait partie de la famille des Ericacées. Cette espèce fait partie du genre Vaccinium, qui comprend également : - vaccinium uliginosum : la Myrtille de Loup - vaccinium myrtillus : la Myrtille - vaccinium corymbosum : la Myrtille d’Amérique - vaccinium vitis-idea : l’Airelle rouge. On peut distinguer : - la Canneberge à petits fruits appelée Vaccinium oxycoccos (du grec oxus : acide et kokkos : baie) synonymes oxycoccus palustris et oxycoccus quadripelatus - la Canneberge à gros fruits Vaccinium macrocarpon. Noms populaires : Pomme des prés, Atoca ou Atoka, Pois de fagne, Canneberge des marais, Myrtille des marais, Brimbelle ou Airelle des marais, Coussinette. 3 Les colons Anglo-saxons ont donné à ce fruit unique de couleur rouge, acide et légèrement âpre, le nom de Cranberry, car la fleur ressemble à une tête de grue (« Crane » en anglais). La Canneberge est une plante semper virens naine, rampante de 2 à 15 cm de haut, verte en toute saison. Son biotope de prédilection est les tourbières, écosystèmes particuliers gorgés d’eau dont les sols sont acides. Les tiges grêles, filiformes rampent longuement sur le lit des sphaignes, auxquelles elles adhérent par des racines adventives. Les feuilles sont petites de 5 à 8 mm de long, étroites, aiguës et peu nombreuses, persistantes. Les bords du limbe s’enroulent vers le bas, leur face supérieure est vert foncé, le dessous bleuté. Les fleurs sont disposées par une à quatre à l’extrémité de fins rameaux, au bout de longs pédoncules rouges garnis en leur milieu de deux petites bractées roses. Le calice, petit et vert, est constitué de quatre sépales soudés. 4 La corolle, rouge ou rose, est divisée en quatre pétales soudés à la base et recourbés vers le pédoncule, découvrant les huit étamines saillantes. Le fruit est une baie écarlate, sphérique, rouge vif, puis brun rouge à maturité, d’un diamètre de 6 à 10 mm. 3 Culture : Les surfaces de prédilection pour la propagation naturelle de la Canneberge sont les tourbières humides. Mais elle peut être également cultivée. La production commerciale de Canneberge se fait presque entièrement aux Etats Unis, concentrée dans le Massachusetts, le Wisconsin, le New Jersey, l’Oregon et l’état de Washington soit 85% de la production mondiale, et au Canada principalement en Colombie Britannique, en Ontario et au Québec 12%. On trouve également en Biélorussie et au Chili une espèce très voisine. En France, on la trouve dans les Ardennes et dans les Vosges. Les terres noires, le sable lui conviennent très bien. Préalablement nivelées et drainées, les surfaces à cultiver sont divisées en bassin de un à deux hectares et cernées de digues. L’accès à une importante source d’eau est indispensable, pour irriguer de façon quasi quotidienne les plants et permettre la récolte qui se fait par inondation des bassins. 5 L’implantation se fait à l’aide de boutures, qui vont produire des stolons sur lesquels pousseront les tiges florales. Chaque tige fournit environ quatre fleurs, mais ne produira que deux fruits. Les plants, qui sont vivaces, seront productifs pour plusieurs dizaines d’années. La floraison a lieu de mai à juillet. La pollinisation est assurée par des hyménoptères, des bourdons sauvages, les abeilles étant peu attirées par les fleurs de Canneberge en raison de leur faible contenu en nectar et en pollen. Dès la troisième année suivant la plantation, la récolte est possible. Elle s’effectue après les premières gelées, avant les premières chutes de neige. Elle donne lieu à de très nombreuses fêtes traditionnelles et populaires. Chaque parcelle aménagée en bassin est inondée et on procède ensuite au battage des plants. Les « batteurs à œufs », ces tracteurs munis de battoirs passent sur les arbrisseaux rampants. Cette opération permet de détacher les fruits. On élève ensuite le niveau de l’eau du bassin, les fruits étant creux, flottent, créant une tache rouge vif à la surface de l’eau. Un barrage flottant permet ensuite de récupérer les fruits qui sont ensuite pompés dans des camions et transportés. Après avoir été nettoyés et triés, les fruits sont inspectés et classés par couleur et par grosseur. La grande majorité des Canneberges sera transformée en jus, soit environ 80% de la production. Cependant la gamme de produits transformés disponibles est vaste : biscuits, céréales, confitures, coulis, sirop d’érable à la Canneberge, concentrés de jus, fruits confits, surgelés, extraits pour laboratoires… 6 L’engouement pour la culture de la Canneberge ne cesse de croître. Les propriétés thérapeutiques qui lui sont attribuées, ne sont pas étrangères à la croissance phénoménale des ventes de ce fruit. Les Canadiens en consomment six fois plus qu’il y a trente ans. 4 Composition : La Canneberge qui est inscrite à la pharmacopée française depuis 1818, est riche en vitamine C. Elle a un fort taux d’acidité. Riche en poly phénols (pro anthocyanine, anthocyanine), acides organiques (hippurique, ellagique, shikimique, quinique, malique, citrique, oxalique, phosphorique, tannique et benzoïque, responsable de son goût aigrelet), minéraux (fer, potassium, calcium, cuivre, magnésium, phosphore, zinc), vitamines (A, C, B2), flavonoïdes, pectine en grande quantité, arbutine, vacciniline et de l’éricoline. Protéines Glucides Fibres Vitamine A Vitamine B2 Vitamine B5 Vitamine C Cuivre Magnésium Phosphore Sélénium Zinc : 0.39 g : 12.68 g : 4.2 g :5 : 0.02 mg : 0.219 mg : 13.5 mg : 0.058 mg : 5 mg : 9 mg : 0.6 µg : 0.13 mg Lipides Calories Eau Vitamine B1 Vitamine B3 Vitamine B6 Calcium Fer Manganèse Potassium Sodium : 0.2 g : 49 Kcal : 86.54 g : 0.03 mg : 0.1 mg : 0.065 mg : 7 mg : 0.2 mg : 0.157 mg : 71 mg : 1 mg 7 5 Principes actifs et propriétés : Les feuilles sont astringentes et diurétiques. Les fruits sont rafraîchissants et antiscorbutiques. En raison de leur teneur en arbutine les Canneberges sont de bons diurétiques et antiseptiques des voies urinaires (tout comme les Myrtilles). 6 Un peu d’histoire… Monnaie d’échange et de troc, la Cranberry était l’Or rouge du Nouveau Monde. Les Amérindiens des grands lacs nord consommaient à l’état cru ou séché, ces fruits sauvages et rares. Elle ajoutait de la saveur et des vitamines au pemmican (mélange de viande séchée et de graisse assurant la survie pendant l’hiver). Richement pigmentée, la baie était utilisée comme colorant pour les tissus, mais également pour les fameuses peintures de guerre indiennes. Les fruits étaient appréciés pour leurs effets bénéfiques pour la désinfection des plaies (cataplasmes très efficaces sur les blessures), les problèmes de vessie et de reins, divers troubles digestifs, foie ou pour l’hygiène bucco-dentaire. Les Amérindiens ont fait découvrir la Cranberry aux premiers colons et navigateurs transatlantiques. Sa concentration en vitamines et en substances anti-oxydantes, alliée à une exceptionnelle capacité de conservation, a permis aux marins de la Nouvelle Angleterre de prévenir le scorbut pendant des siècles sans en connaître véritablement les raisons.Par la suite la Canneberge fut introduite en Europe où elle fut utilisée pour améliorer les problèmes d’estomac et de foie et combattre la fièvre. Dès le milieu du XIXe siècle, des médecins allemands contribuèrent à répandre dans le monde moderne l’usage médicinal de la Canneberge pour prévenir et traiter la cystite, usage qui fut délaissé après la seconde guerre mondiale, lorsque les antibiotiques de synthèse devinrent chose commune. 8 On recommence à s’intéresser aux vertus médicinales de ces baies dans les années 1960. La première référence médicale s’intéressant aux bienfaits potentiels des Canneberges remonte à 1914 (travaux de Blatherwick). On pensait que la forte concentration d’acide benzoïque contenue dans le fruit, métabolisée et éliminée sous forme d’acide hippurique dans l’urine, diminuait le pH urinaire, engendrant ainsi une protection contre les infections urinaires. Cette hypothèse fut rejetée puisqu’il n’y a aucune modification du pH urinaire même avec de très fortes consommations de jus de Canneberge (Le Clinicien décembre 2002). En fait, plusieurs études tendent à démontrer que le jus de Canneberge agit en prévenant l’adhérence des bactéries sur les parois vésicales et celles du canal urinaire (Travaux de Schmitt et Sobota en 1988). L’adhérence bactérienne aux cellules uro-épithéliales est la première étape du développement de l’infection urinaire. Les bactéries adhèrent aux parois à l’aide de fibres spécialisées, les fimbriae. De nature protéique, elles produisent des adhésines spécifiques qui se lient aux récepteurs hydrocarbonés correspondants à la surface des cellules épithéliales (Etude du JAMA, publiée dans le New England Journal of Medecine). La baie de Cranberry contient des pro anthocyanidines et un composé de haut poids moléculaire (encore non identifié) qui interfèrent avec l’adhérence des bactéries au tractus urinaire, ce qui permettrait une meilleure évacuation de ces bactéries lors de la miction. Selon les chercheurs, les pro anthocyanidines d’autres espèces de Vaccinium (Vaccinium augustifolium et Vaccinium corymbosum) ont des propriétés semblables. Ce mécanisme d’action anti-adhésif est radicalement différent de l’action des antibiotiques et des antiseptiques. Il porte sur les modifications des propriétés d’Escherichia Coli et non des cellules uroépithéliales. Un article publié en 1994 dans le Journal of the American Medical Association, indique que les Canneberges peuvent diminuer la bactériurie et la pyurie (étude en double aveugle avec contrôle placebo). 9 Un protocole en 2000 à l’hôpital Raymond Poincaré, service urologie (Dr Pierre DENYS) et service maladies infectieuses (Dr Louis BERNARD) est sans appel : plus de 80% des patients traités par Canneberge sont restés sans infections. D’autres auteurs ont démontré l’interférence du jus de Canneberge avec l’adhérence bactérienne pour les bactéries Escherichia Coli, Protéus, Klebsiella, Enterobactériaceae, Pseudomonas. Des études récentes permettent d’affirmer que les patients qui utilisent les produits de Canneberge (jus ou comprimés) peuvent réduire le nombre d’infections urinaires de 15 à 20% par année. Une étude publiée dans le Journal of Psychiatric nursing préconise la consommation de jus de Canneberge aux patients souffrant d’incontinence urinaire ; le jus de Canneberge désodorise l’urine, ce qui rend moins embarrassant ce handicap. 7 Autres propriétés : Aujourd’hui, on a réussi à prouver scientifiquement les effets bénéfiques des polyphénols, vaste groupe de substances comprenant les anthocyanes, les flavonoïdes, les tanins. Les fruits rouges ou de coloration foncée tels que les Canneberges, débordent de composants naturels, les anthocyanes. Responsables de la pigmentation des fruits, elles jouent un rôle d’anti-oxydant et nous protégent ainsi des processus de vieillissement. Elles seraient également impliquées dans la prévention de pathologies majeures telles les maladies cardio-vasculaires et les cancers. Ces mêmes antioxydants, selon une étude, contribuent à réduire la taux de cholestérol dans le sang en augmentant le taux de HDL (Dr Willy KALT : Kenville Research Center en Nouvelle Ecosse et le Ministère de l’Agriculture et de l’Agroalimentaire canadien 1996). La consommation quotidienne de jus permet d’augmenter le taux de HDL de 8%. 10 Lors d’études menées en laboratoire sur des rats, des chercheurs ont découvert qu’un extrait de Canneberge réduit d’environ 50% le nombre de cellules cérébrales détruites par un AVC, s’il est immédiatement administré après l’incident. Les travaux s’orientent actuellement sur l’identification de l’ingrédient actif responsable de cette protection (travaux présentés lors d’une assemblée de l’American Cheminal Society). La Canneberge est astringente. Elle possède une activité antivirale puissante ainsi que des propriétés fongicides. Riche en fibres alimentaires, elle équilibre la flore intestinale.De nombreux travaux sont actuellement en cours. Les Canneberges apparaissent comme étant des substances des plus prometteuses pour prévenir certaines maladies fatales, les dysfonctionnements dégénératifs cellulaires et ralentir leur évolution (effet anti-tumoral en prévention du cancer, effet anti-vieillissement et anti-inflammatoire en prévention des maladies dégénératives, diminution du cholestérol et prévention de l’athérosclérose). Un colloque sur les propriétés thérapeutiques de la Canneberge aura lieu les 18 et 19 août 2005 au Canada. 8 Précautions d’emploi : Le jus de Canneberge potentialise l’effet de la warfarine (Coumadine) dérivé synthétique de la coumarine, aux propriétés anticoagulantes. (Réseau Protéus) 9 Quand les multinationales de l’agroalimentaire s’approprient les vertus thérapeutiques de la Canneberge …. Une demande de saisine est adressée à l’AFSSA (agence française de sécurité sanitaire des aliments) le 17 novembre 2003 par la DGCCRF (Direction générale de la concurrence, de la consommation et de la répression des fraudes) concernant l’allégation « contribue à diminuer la fixation de certaines bactéries E.coli sur les parois des 11 voies urinaires » et sur l’emploi de la «Canneberge ou Cranberry » dans les jus concentrés, des compléments alimentaires et un cocktail/nectar de jus ». Il faut savoir que lorsqu’un fabricant de produits alimentaires ou de compléments nutritionnels souhaite mettre un produit sur le marché qui ne rentre pas dans les textes français il doit demander une autorisation à la DGCCRF, sur la composition ou, le procédé de fabrication de son produit. Après consultation du Comité des experts spécialisés en nutrition humaine, l’Afssa rend un avis favorable. La coopérative américaine Ocean spray est présente dans le marché des produits transformés de la Canneberge depuis plusieurs années et y exerce son leadership sur les marchés américains et mondiaux. A grands renforts publicitaires on a vu arriver en France depuis quelques mois des boissons à base de Cranberry. Ocean spray n’hésite pas à reproduire sur son étiquette « La consommation de jus de Cranberry conduit à la diminution de la fréquence des infections urinaires ». Afssa avis 2003… 12 On ne peut que dénoncer les pratiques de cette multinationale qui laisse croire au consommateur qu’il existe une alternative nutritionnelle à ses problèmes de santé (les problèmes de cystite concernent un nombre important d’individu). Comment une boisson ne contenant que 25 % de jus concentré de Canneberge peut elle être efficace sur des problèmes aussi récurrents ? 10 Présentation d’un cas clinique : En avril 2003, on fait appel à notre cabinet infirmier afin de prendre en charge une patiente, Mademoiselle F âgée de 46 ans, présentant une perte d’autonomie sévère, pour aide à la toilette, soins de sonde urinaire, surveillance infirmière classique des téguments, de l’état général. Cette patiente, née le 08 octobre 1956, présente de lourds antécédents médicaux et chirurgicaux. Dès l’âge de 8 ans, elle est suivie pour une scoliose lombaire gauche. De 1969 à 1987 elle bénéficie d’un traitement avec plâtres puis mise en place d’un corset (la scoliose atteint 44° à l’âge pré pubertaire). Cette scoliose continue d’évoluer après la croissance, atteignant en 1976, soit à l’âge de 20 ans, 65°. Une stabilisation chirurgicale est décidée en 76, par une arthrodèse chirurgicale, pose d’une tige de Harrington. 1986 : la tige étant cassée, les médecins décident de son ablation. Celle-ci se complique malheureusement de douleurs des membres inférieurs de type sciatalgies et cruralgies au membre inférieur droit accompagnés d’une atteinte sphinctérienne par atteinte sacrée S1, S2, S3. Par ailleurs il existe plusieurs kystes radiculaires dus à une hyperpression du liquide céphalorachidien. Il existe un étirement médullaire (sans atteinte de la moelle) probablement du à la scoliose. Le sphincter anal est faible, absence d’activité normale. En 2001, elle fait un accident vasculaire cérébral d’origine ischémique dont le pronostic sera relativement favorable. La récupération sera quasi-complète mais la patiente sort d’hospitalisation, porteuse d’une sonde urinaire. 13 En 2003, la patiente ne se lève pratiquement plus, les soins d’hygiène se font au lit, la sonde urinaire pose de gros problèmes :malgré des changements réguliers et des irrigations vésicales, elle est régulièrement bouchée. Melle F est porteuse d’une infection à Escherichia Coli et développe une résistance aux antibiotiques. Progressivement et avec l’aide d’une équipe de kinésithérapeutes, nous arrivons à reverticaliser la patiente, sauf lors des crises de sciatiques. La marche est spastique, mais possible. En janvier 2004, le maintien de la sonde est de plus en plus problématique. La sonde semble colonisée par un biofilm permanent, nous faisons deux irrigations vésicales par jour et malgré un très fort apport hydrique (2 l/jour), la sonde est régulièrement obstruée. Au décours d’une dernière antibiothérapie, la patiente présente des nausées et un épisode diarrhéique. Elle décide d’arrêter son traitement On dépose la sonde et on ne la repositionne pas. Suivant mes conseils, elle démarre un traitement phytothérapique, association de trois teintures mères : Uva Ursi, Erica cinerea et Pilosella 50 gouttes de chaque, une fois par jour, auxquelles elle associe une gélule par jour de GynDelta 500mg (poudre concentrée de baies de Canneberge).La vidange vésicale restant partielle (vessie neurologique), un sondage hebdomadaire du résidu vésical, est effectué. L’ECBU se normalise au bout de quelques semaines, montrant une éradication du colibacille. Les TM sont arrêtées au bout d’un mois. Mais elle continue, encore à ce jour à prendre « sa Canneberge ».Le dernier ECBU fait en décembre 2004 est stérile. Mais pour combien de temps encore ? Depuis deux mois, la patiente présentait de plus en plus de difficultés à vider sa vessie. Après avoir pratiqué des sondages de façon bihebdomadaire, il y a quinze jours, face à un globe vésical de 750 ml, une sonde à demeure a été remise en place. Un bilan urodynamique est prévu début août. NB : courant 2004, le syndrome d’Ehlers Danlos a été diagnostiqué chez cette patiente. Cette maladie génétique extrêmement rare est tout d’abord découverte chez sa sœur, sous une forme moins sévère. L’anomalie porte sur le métabolisme du collagène et se caractérise chez Melle F par une hyperlaxité articulaire diffuse, une hyper 14 extensibilité cutanée (sa peau est fine, fragile, cicatrisant mal, présentant parfois des hématomes), des difficultés temporo-maxilaires (épisodes d’aphasie). Le diagnostic de ce syndrome permet de faire un lien entre les lourds antécédents et les troubles urinaires que l’on peut observer dans le cadre de cette pathologie. 11 Conclusion Outre ces quelques lignes à la fois historiques et thérapeutiques, cet exposé ne se prétend pas être exhaustif. La canneberge, fruit complexe et méconnu en Europe, a su retenir mon attention par ses qualités ainsi que ses vertus. L’utilisation médicale de cette plante dans le cadre de ma profession m’a poussée à en faire le sujet de mon mémoire. Il est malheureusement regrettable que son potentiel thérapeutique soit si peu connu. J’espère néanmoins avoir susciter votre curiosité à son sujet. 12 Annexes Annexe 1 : Examen Cyto bactériologique des urines de Melle F. avant le traitement phytothérapique à base de Canneberge. Annexe 2 : Examen Cyto bactériologique des urines de Melle F. postérieur au traitement. 15 16 17